Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 29 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.575 : "Mon mari n'est pas pratiquant"

"Mon mari n'est pas pratiquant" ; "ma femme ne va pas à l'église". Vous avez tous entendu de telles réflexions, quand ce n'est pas vous-même qui vivez une telle situation. Lorsque des personnes s'expriment ainsi, parfois, on ressent un certain regret au fond de leur coeur ; de l'amertume même, quelquefois : "Ah, moi, je n'ai pas la chance du couple un tel ! Eux, ils vont à la messe ensemble ; ils peuvent mieux se comprendre... Moi, j'aimerais bien, en rentrant de la messe, pouvoir discuter avec mon mari, ou ma femme, sur ce qu'on vient de vivre, échanger à propos de l'homélie ; mais ça ne l'intéresse pas. Pourtant, je sais qu'il est croyant, mais il en reste là, et je ne sais pas quoi dire ou faire de plus !"
Parfois, il me semble que ces personnes ont le sentiment de vivre un certain échec, de représenter un peu un couple au rabais, par rapport à l'idéal proposé par l'Eglise ; comme s'il manquait quelque chose, avec l'impression d'avoir raté un défi. Situation douloureuse en effet, qui peut entraîner un sentiment de malaise. J'entends des questions similaires lorsque l'on rencontre des couples mixtes, lors d'un mariage avec un protestant par exemple, ou, à plus forte raison, avec un musulman. J'aurais deux réactions à ce sujet !
Tout d'abord, ce qui est premier entre un homme et une femme, plus encore que la religion, c'est la qualité de leur amour, au plan tout simplement humain. La première question à se poser me semble la suivante : où en sommes-nous de notre amour ? Sur quoi est-il fondé ? Comment nous le manifestons-nous ? De quelle façon nous respectons-nous mutuellement, au-delà, ou plutôt, avec nos différences ? Dans quelle mesure chacun est-il attentif à ce que vit l'autre, à ce qui l'anime en profondeur, même si chacun peut avoir des opinions, des options ou des croyances différentes ?  Si l'on se donne la peine de s'engager en permanence dans une telle démarche, les différences seront vécues et partagées bien autrement et beaucoup plus positivement.
Ma deuxième réaction, c'est que le conjoint pratiquant vit, dans son couple, une insertion évangélique au coeur même du monde. Il est, dans cette maison, le signe de Dieu. Il est la porte d'entrée de l'Evangile dans cette famille. Non pas forcément par ses discours, mais par la qualité de son témoignage et de sa vie. Cela va-t-il suffire pour "convertir" l'autre conjoint ? Là, le résultat ne nous appartient pas ; mais c'est à chacun de préparer les chemins du Seigneur, là où il vit, et de faire confiance au Dieu qui vient.

mercredi 28 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.574 : "J'aurais pu vivre planqué !"

Dans un monde où l'on reproche souvent aux médias de n'offrir que de mauvaises nouvelles et de ne présenter que des exemples déplorables, je pense que, amis de l'ouest de la France du moins, vous appréciez la dernière page de "Ouest-France", qui présente régulièrement de beaux visages d'hommes ou de femmes témoignant d'un bel idéal.
C'est encore le cas aujourd'hui avec l'interview de Laurent Berger, qui succède à François Chérèque à la tête de la CFDT. "Ouest-France" résume son parcours, où il est signalé, entre autres, qu'en fac d'histoire, à Nantes, Laurent a consacré sa maîtrise à l'épiscopat de Mgr Villepelet, évêque de Nantes de 1936 à 1966, et aussi, qu'il a été secrétaire national de la JOC à Paris durant trois ans.
Mais je voudrais surtout rebondir sur la dernière phrase de cette interview dans laquelle il dit : "Je n'aurais pas fait de syndicalisme, j'aurais pu vivre planqué, près de l'océan." Aussitôt, j'ai repensé à tous ces hommes et ces femmes qui, chez nous et partout, refusent de se planquer et, au contraire, s'engagent, courageusement, pour le service de leurs frères.
Je ne vais pas les citer : ils seraient trop nombreux ! En tout cas, j'en rencontre à longueur de journée qui, quasiment tous, souhaitent agir en toute discrétion. Je suis en admiration devant eux, qu'ils agissent sur le plan de la paroisse ou de la commune, à Saint Laurent, à Evrunes ou ailleurs, et bien au-delà aussi de Saint Hilaire de Mortagne et de Mortagne, au plan social, associatif, sportif, éducatif, humanitaire, politique, municipal ou autres.
Nombre d'entre eux, pourtant, auraient bien d'autres choses à faire ; ils pourraient également se contenter de s'occuper d'eux-mêmes, de se planquer, de vivre bien tranquillement en regardant les autres soit-disant s'agiter, alors qu'ils se crèvent à servir leurs frères.
Je repensais à tout cela ce matin en méditant le superbe texte de la 1° lecture de ce jour, tiré du Livre de l'Apocalypse : "J'ai vu comme une mer transparente et pleine de flammes ; et, debout, au bord de cette mer transparente, il y avait tous ceux qui ont remporté la victoire sur la Bête(...). Ils tiennent en main les harpes de Dieu..." (Apocalypse 15/1-4)

mardi 27 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.573 : "Ne nous oubliez pas !"

C'était le vendredi 28 septembre. Je me trouvais à la porte de la Basilique de Saint Laurent-sur-Sèvre, accueillant les 6 ou 700 jeunes ou plus qui venaient y vivre leur messe de rentrée, quand une personne de Saint Laurent, inquiète de savoir que j'allais devoir me partager entre Mortagne et Saint Laurent, au risque d'oeuvrer surtout sur Mortagne, m'adressa cette supplique : "Surtout, ne nous oubliez pas !"
Le temps m'a manqué alors pour lui dire que, depuis mon arrivée, je n'avais pas délaissé Saint Laurent. Si je reprends mon agenda, ayant commencé à prendre mes fonctions le lundi 17 septembre à Mortagne, où j'ai posé mes valises défintivement le 21, je suis allé pas moins de dix fois à Saint Laurent entre le 17 et le 28 septembre, pour y assurer, outre de nombreux contacts, deux sépultures, trois messes et cinq réunions.
Si je reprends seulement les jours derniers, vendredi, j'ai tenu ma permanence hebdomadaire, très occupée, au presbytère de Saint Laurent. Samedi, j'ai participé à l'assemblée générale de l'Ogec et de l'Apel à l'école Montfort de Saint Laurent. Dimanche, je suis allé au repas des aînés  organisé par la municipalité à Saint Laurent. Hier lundi, j'ai rencontré pas mal de résidents et célébré l'eucharistie à la maison de retraite de Saint Laurent. Autrement dit, tout en étant domicilié à Mortagne, où je vis également un certain nombre d'activités, je passe quasiment tous les jours à Saint Laurent.
Bien sûr, je comprends que les paroissiens de Saint Laurent puissent se sentir un peu orphelins, par rapport à la présence beaucoup plus forte de mon prédécesseur sur le terrain, à Saint Laurent. Mais une fois qu'on a dit et répété ça trois fois ou plus, qu'est-ce qu'on fait ? Je renvoie toujours ceux qui évoquent cela comme un problème à ce qui se vit sur la paroisse voisine des Epesses qui, elle, n'a pas de curé résident. Alors, eux, comment font-ils ? C'est surtout eux qui devraient se plaindre ! Or, au contraire, ils prennent en main la bonne marche de leur paroisse.
Je sens que, sur Saint Laurent également, nombreux sont ceux qui comprennent que l'Eglise, c'est eux, et prennent leurs responsabilités pour affronter les diverses questions, aussi bien matérielles que pastorales.
Et si le manque de prêtres, c'était un clin d'oeil de Dieu, pour inviter chacun à repenser plus activement sa mission de baptisé au sein du Peuple de Dieu ?  Etait-ce préférable que le curé soit partout et conduise tout ?
Chers paroissiens, soyez-en persuadés : quelle que soit la situation, ou plutôt, à travers elle, Dieu, en tout cas, ne vous oublie pas !

dimanche 25 novembre 2012

Le blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.572 : Parents d'élèves engagés

Hier samedi matin, j'étais invité à participer à l'Assemblée générale de l'OGEC et de l'APEL de l'école Montfort à Saint Laurent-sur-Sèvre. La salle qui nous accueillait était comble : des jeunes parents très participants, soucieux d'accompagner l'avancée de leurs enfants.
Ce qui m'a frappé : beaucoup de projets en cours et en prévision ; on a pas mal parlé de ravalement, d'investissement, d'équipement, d'embellissement. J'y ai vu le symbole d'une réelle dynamique animant cette école, tout en soulignant que, lorsqu'il est question de ravaler et d'embellir des bâtiments, c'est le symbole du travail à réaliser d'abord et aussi au sein de la personnalité de chacun des enfants.
Car, en définitive, c'est bien d'eux qu'il s'agit ! C'est eux qu'il s'agit d'embellir ; c'est leur colonne vertébrale intérieure qu'il s'agit de solidifier. Et c'est ce qu'essaye de réaliser l'équipe éducative, très en lien avec les parents.. Entre autres, j'ai retenu ce souci qui a été exprimé : "assurer une éducation où la famille est totalement intégrée." Un signe qui ne trompe pas : l'APEL vient de passer de 30 à 88 familles adhérentes ; cela se passe de commentaires !
J'ai souligné aussi que j'avais déjà pris huit à dix rendez-vous avec cette école, pour passer dans chaque classe, suivre l'action des enseignants et des catéchistes, assurer les célébrations de Noël et au-delà.  C'est un plaisir d'oeuvrer ainsi en bonne collaboration, et de façon interactive, avec enseignants, parents et enfants, au coeur de la paroisse.

P-S : Ne soyez pas surpris : je ne ferai plus de billet le lundi désormais, et peut-être pas toujours le dimanche non plus.
En tout cas, merci aux nouveaux lecteurs de ce blog, issus désormais de la paroisse Montfort-sur-Sèvre, qui rejoignent les centaines de lecteurs déjà habitués de ces lignes : votre fidélité et votre confiance m'invitent à toujours aller de l'avant !

samedi 24 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.571 : "Je m'occupe de vous !"

Hier, de passage dans un commerce de Mortagne, j'avais besoin de quelque chose, mais je sentais que cela allait déranger, vu la masse apparente de travail qui attendait. J'ai dit alors que je repasserais. Le commerçant, après avoir brièvement réfléchi, me répondit alors, d'un air très sympa : "Ne vous inquiétez pas, je m'occupe de vous !" Et le voici, lâchant ce qu'il était en train de faire, à réaliser ce que je lui avais demandé. Je précise qu'il ne savait absolument pas qu'il avait en face de lui le curé du coin : il ne me connaissait pas. Il ne s'agissait donc en rien de favoritisme.
Pourquoi je cite ce fait ?  Parce que j'ai pris conscience, tandis qu'il travaillait pour me dépanner, du sens formidable de ces cinq petits mots : "Je m'occupe de vous !" Des mots que j'ai sans doute déjà entendus mille fois, mais sans toujours en reconnaître le poids profond. Et, hier soir, en révisant ma journée, je me disais que cela pourrait être un fil rouge intéressant pour relire un vécu : se remémorer tous ceux qui, au cours d'une journée, se sont occupés de vous : vous ont salué, rendu service, soutenu, éclairé, interpellé ; ou encore, tous ceux et celles qui vous ont servi, dans un commerce, une administration ou autre ; que ce soit de vive voix, par mail ou par courrier. Y compris ceux que l'on ne voit pas, ceux qui servent dans l'ombre : en vidant votre poubelle, en déposant du courrier dans votre boîte à lettres, en formant vos enfants, en faisant suivre nos dossiers, en gérant une municipalité, en veillant au bord des routes, en installant dans les rues des guirlandes de Noël...
Personnellement, je pense à ceux qui m'apportent mes repas, aux bénévoles qui repassent mon linge, font le ménage au presbytère, prennent en charge plein de questions matérielles sur la paroisse pour me soulager, ouvrent et ferment les églises et chapelles de la paroisse, préparent les liturgies, en équipe ou dans les sacristies.
Je ne continue pas, sinon, je vais oublier plein de monde ! Mais toutes ces personnes me parlent de la façon dont Dieu s'occupe de nous ! Car c'est bien Dieu qui s'occupe de moi quand une paroissienne repasse mes chemises. Chaque fois que quelqu'un s'occupe de nous, il est le signe, la preuve de ce que Dieu ne nous a pas oubliés.
Comme l'exprime si bien la célèbre prière d'un mystique rhénan du 14° siècle, dont je ne vous livre qu'un trop bref extrait : "Dieu n'a pas de mains, il n'a que nos mains pour construire le monde d'aujourd'hui..."
Sachons remercier tous ceux qui, du matin au soir, et de multiples façons, "s'occupent de nous". Et, en même temps, remercions Dieu qui, par leur intermédiaire et à travers leurs mains, nous prend en charge totalement, dans son immense amour !

vendredi 23 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.570 : Apprendre à vivre ensemble, en Eglise

Notre soeur, l'Eglise anglicane, pour le service de ses 38 "provinces" et 80 millions de fidèles à travers le monde, vient de se donner un nouveau chef spirituel, en la personne de Mgr Justin Welby. Père de 5 enfants, dont une petite fille de sept mois tuée dans un accident de la route, cet homme a eu une première carrière de onze ans dans l'industrie pétrolière, dont cinq ans à Paris evec Elf Aquitaine, ainsi qu'au Nigeria, puis en Angleterre avec Enterprise Oil. Si je vous rappelle tout cela, c'est pour faire ressortir l'immense expérience humaine de cette " vocation tardive" comme on dit. Impossible de citer l'ensemble de son expérience, tant elle est riche et variée ! Pour l'exemple, il a, entre autres, beaucoup oeuvré à la résolution de conflits, notamment entre chrétiens et musulmans dans le nord du Nigeria. L'on ne peut que se réjouir de voir un homme riche d'une telle expérience placé à la tête de la grande Eglise anglicane : un évêque avec un tel parcours, bravo l'Esprit-Saint !
En fait, si je vous parle de ce nouvel archevêque de Cantorbery, c'est parce que, dans un récent article du "Monde", daté du 11 novembre dernier, j'avais repéré l'une de ses priorités. Voici quelle est sa philosophie : au milieu des différends qui peuvent nous opposer en Eglise, "il faut accepter de ne pas être d'accord, mais simplement de laisser un espace à l'autre." Et Justin Welby de préciser : "Je veux que l'Eglise soit un endroit où on peut être en désaccord dans l'amour." Une méthode dont il aura bien besoin, à la tête de cette Eglise anglicane si divisée !
Je ne sais pas si je vous aurais cité cette réflexion, si je n'avais lu hier, dans le journal "La Croix" de ce jeudi, au tout début d'un article sur l'Eglise d'Angleterre, cette même phrase, reprise une nouvelle fois par les journalistes : "Je veux que l'Eglise soit un lieu où l'on puisse être en désaccord, tout en s'aimant."
Et si la leçon, pour nous, venait de nos frères anglicans, que d'aucun parfois traitent pourtant encore d'hérétiques ou schismatiques ?  Il n'y a qu'à regarder la façon dont un peu partout, en France ou ailleurs, y compris dans le diocèse de Luçon, certains se regardent en chiens de faïence, s'envoient des invectives et s'accusent de tous les maux : "Moi, je suis pour le Synode, pour le Concile ! "Moi, je défends l'Eglise de toujours !" Et, sous le coup de l'indignation, l'on coupe tous les ponts ! Il n'y a pas qu'à l'UMP ou chez les Verts, sans parler du PS, que ce n'est pas triste !
Méditons, remâchons et prions cette phrase évangélique de notre frère anglican Justin : "Je veux que l'Eglise soit un lieu où l'on puisse être en désaccord, tout en s'aimant."
On dirait du Saint Jean !

jeudi 22 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.569 : Une chrétienté qui a peur

Hier soir, avec une belle équipe de paroissiens dynamiques et pleins d'idées, en préparant la célébration de la nuit de Noël, nous avons relu et médité l'évangile de cette nuit. Il a été question alors des bergers, dont Luc nous dit qu' "ils furent saisis d'une grande crainte. Mais l'ange leur dit : "Ne craignez pas (...) !" (Luc 2/9-10)  Cela m'a fait penser au fait que, nous aussi aujourd'hui, comme jadis les bergers, nous sommes souvent plongés dans la crainte et la peur. Face à l'avenir, nous nous sentons insécurisés, impuissants devant le chômage, méfiants face aux musulmans, en retrait vis-à-vis de ceux qui, par rapport à nous, sont de droite, ou de gauche. Nous avons aussi peur du pape, parfois, de nos évêques, des "tradis", de ceux qui sont trop progressistes dans l'Eglise. Le mariage pour tous aussi, en ce moment, plonge certains d'entre nous dans une peur terrible.
Question : mais qu'est-ce que cette chrétienté qui a ainsi peur de tout, qui vit et respire dans la peur en permanence ?  Comme si le Sauveur nous avait abandonnés ! Comme si le mal absolu allait gagner ! Jean-Paul II, réveille-toi : ils sont devenus fous ! Toi qui as ponctué ton pontificat de cette magnifique phrase biblique : "N'ayez pas peur !", inspire les chrétiens que nous sommes de ne plus nous laisser emporter par la crainte, face aux événements et aux évolutions.
"Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple." L'une des participantes à notre rencontre, Marie (la bien nommée en l'occurrence) nous rappela alors la suite de cet évangile de la Nativité : "Puis, les bergers s'en retournèrent, chantant la gloire de Dieu pour tout ce qu'ils avaient vu et entendu." (Luc 2/20)
La leçon de l'histoire : il ne s'agit pas de montrer aux autres notre peur, mais, par la qualité de nos attitudes, par la vérité de notre façon de vivre en couple, par la profondeur de notre espérance, par le rayonnement de notre joie, nous donnerons au monde qui nous entoure le sentiment que le Christ est vivant, que le monde est en marche vers le Salut, et que le Sauveur est déjà là !

mercredi 21 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.568 : Deux mois de présence sur la paroisse

21 septembre 2012 : après quelques va-et-vient entre Fontenay-le-Comte et le Nord-Vendée, je pose mes valises à Mortagne-sur-Sèvre.
21 octobre 2012 : je passe le cap des 70 ans et entre tranquillement, sans tambours ni trompettes, sans complexe ni nostalgie, dans une nouvelle décennie, que j'espère active, paisible, fructueuse, heureuse et fraternelle.
21 novembre 2012 : voici donc deux mois que j'ai été accueilli par les paroissiens de Montfort-sur-Sèvre.
21 décembre 2012 : c'est la fin du monde, paraît-il ! Mais cette date, en fait, ne fait pas partie de mon calendrier de vie, sinon pour en sourire...
En deux mois, que de découvertes et de rencontres : une population courageuse et laborieuse, une paroisse vivante, une grande et belle histoire commune, localement et au-delà, une multitude d'histoires individuelles toutes plus riches et profondes les unes que les autres.
Avec au coeur le regret de ne pouvoir consacrer suffisamment de temps à chacun, à chaque personne, à chaque initiative, à chaque groupe ou mouvement : tout cela me passionne, pourtant ; mais l'âge est là, et la santé ! J'ai toujours mes 17 de tension qui me rappellent que je ne pourrai jamais tout faire, et qu'il me faut, plus que jamais, faire confiance, déléguer, faire des choix...Savoir me reposer aussi, faire la sieste éventuellement ; mais en aurai-je le temps ?
Et si je m'arrête, qui va faire quoi ?  Qui va assurer le suivi de tant de choses ?
Et comment font-ils donc alors sur la paroisse des Epesses, sans curé depuis deux mois ?  Il a bien fallu que de courageux paroissiens prennent les choses en main, au plan matériel, mais pas seulement...
Mon espoir, c'est que les paroissiens pourront comprendre que leur curé ne puisse plus être un "grand fait tout" ! Nombreux sont ceux qui me disent sans cesse : "Mais comment vous faites, à votre âge, pour repartir dans une nouvelle paroisse, tout recommencer, être obligé de retenir tant de nouveaux noms, de nouveaux visages, devoir faire face à tant de nouvelles situations ?  Entre parenthèses : à l'âge où serait plutôt bienvenu le temps de se poser.
Ce qui ne veut pas dire rester inactif ! Beaucoup de septuagénaires sont extrêmement pris, n'ont pas une minute à eux. C'est vrai ! Mais ils n'ont pas une paroisse à gérer, un gros ensemble d'activités à suivre, des horaires permanents à tenir, de grandes cérémonies à préparer, des rencontres tous azimuts à assurer, des critiques ou des attentes en tout genre à assumer.
Tout cela pour dire que ce n'est qu'ensemble que nous pourrons faire avancer la charrette ! Merci à tous de comprendre que le curé ne devra plus jamais être le seul à la tirer !
En cette fête de la Présentation de Marie, je lui confie la paroisse, en nous présentant tous devant Dieu, les mains ouvertes, comme elle a si bien su le faire, et en lui disant : "C'est toi, Seigneur, celui qui conduit ton peuple ; nous te faisons confiance, infiniment !"

mardi 20 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.567 : Sainte Barbe et Sainte Fraternité

Dimanche dernier, en l'église de Mortagne-sur-Sèvre, tout à fait par hasard et sans que cela ait été le moins du monde prémédité, la place d'honneur était donnée à la fois au Secours Catholique et aux Sapeurs-Pompiers : Journée nationale annuelle du Secours Catholique d'une part, et fête de la Sainte Barbe avec les Sapeurs-Pompiers des Centres d'Incendie et de Secours de La Verrie, Les Landes-Genusson, Saint-Laurent-sur-Sèvre, Tiffauges et Mortagne d'autre part. Mot de présentation du Secours Catholique, et solennelle garde au drapeau dans le choeur de l'église. Le tout pour fêter au fond un seul et unique engagement fraternel, au service des personnes en détresse, ou accablées par une catastrophe ou un accident.
Au cours de l'homélie, j'ai raconté l'histoire suivante, qui pouvait rejoindre l'expérience de l'ensemble des personnes ainsi engagées. L'histoire de cet homme qui priait Dieu chaque jour avec beaucoup de piété, mais qui, pour ne pas avoir de problème, ne s'occupait jamais de son prochain et ne voulait pas avoir besoin de lui. Il vivait dans une région sujette à de très fortes inondations. Un jour, les autorités avertissent le village qu'il allait falloir l'évacuer, car l'eau du fleuve risquait de tout submerger. Tout le monde accepte de partir, sauf lui. Une dernière voiture s'arrête à la hauteur de sa maison, dont l'eau recouvrait déjà le rez-de-chaussée : "Viens, on t'emmène !" "Non, merci, répond-il poliment ; j'ai beaucoup confiance en Dieu, il va me sauver."
Mais l'eau continue de monter. Notre monsieur doit se réfugier au 1° étage... Passe alors une barque de pompiers, à la recherche de personnes ayant pu être oubliées. "Non, merci, je reste ; je suis très croyant, j'ai confiance en Dieu !"
L'eau dévale de plus en plus, dangereuse et bouillonnante, emportant tout avec elle. Notre homme se résout à monter sur le toit de sa maison. Apparaît alors dans le ciel un gros hélico, un super-puma ; les sauveteurs l'aperçoivent, et lui lancent une corde, heureux de pouvoir le sauver. Mais lui refuse de saisir la corde. A l'aide d'un porte-voix, on lui intime d'attraper la corde, mais lui de refuser.
Arrive ce qui devait arriver : l'homme se noie. Mais l'histoire ne se termine pas comme ça. Notre homme arrive à mi-chemin entre le ciel et l'enfer. Furax, de loin, il engueule Saint Pierre qui, ne sachant plus quoi dire, l'envoie vers Dieu. Et notre bon croyant de faire alors les pires reproches à Dieu : "J'ai bien eu tort de croire en toi. Finalement, les misères des hommes, tu t'en moques pas mal ; tu ne fais rien ! Quand je t'ai appelé, tu n'es pas venu à mon secours, tu n'as pas exaucé mes prières. Je comprends, à présent, pourquoi tant de gens perdent la foi !"
Et Dieu alors de lui répondre, avec beaucoup de douceur : "Mais enfin, mon enfant, qu'est-ce que tu racontes ? Rappelle-toi ce qui s'est passé : à trois reprises, je suis allé te tendre la perche ; je suis passé en auto, puis en barque, et enfin, en hélico, et tu m'as tourné le dos ; tu n'as pas voulu avoir besoin de moi... Quant à moi, j'ai respecté ta liberté !
Et si Dieu, dans tous les gestes de solidarité, initiés par le Secours Catholique, les Sapeurs-Pompiers ou tant d'autres, et si Dieu, alors, était déjà là ?
Sainte Barbe, Sainte Fraternité, convertissez-nous, priez pour nous !

dimanche 18 novembre 2012

Le Blog d" l'Arche de Noé 85, n° 1.566 : Parents, vous aimez vos enfants

Le titre de ce billet est une lapalissade : il est évident que les parents aiment leurs enfants ! En tout cas, j'en ai eu la preuve évidente hier, à travers deux très beaux faits.
Tout d'abord, dans la matinée, toutes les familles, de l'ensemble de la paroisse, qui le désiraient pouvaient envoyer leurs petits, de 3 à 7 ans, vivre une matinée d'Eveil à la Foi à l'école Saint Léger, à Mortagne. Il fallait voir le bonheur de ces enfants, s'appliquant à préparer soit un petit livret de prière, soit des objets pour un coin-prière, ou de jolis petits dizainiers pour prier Marie, etc... Surtout des mamans, mais quelques papas aussi étaient présents. Alors, j'ai rendu grâce en moi-même au Seigneur pour ces parents, qui n'ont pas hésité à permettre à leurs enfants de vivre une riche matinée de prière, de réflexion et de partage, tout à fait appropriée à leur jeune âge. C'est cela, aimer ses enfants ! C'est-à-dire, leur permettre de vivre des expériences fortes d'avancée, ensemble, vers Jésus, en Eglise déjà. C'est aussi cela, permettre à son enfant de grandir, et lui donner une colonne vertébrale solide, dès son plus jeune âge, pour qu'il puisse entrer dans la vie avec confiance, parce que tenant la main de Dieu, sous le  regard et avec l'appui de ses parents.
Deuxième belle découverte : alors que je présidais la cérémonie d'entrée dans la Vie qui ne finit pas d'une paroissienne de Saint Laurent-sur-Sèvre, au début de la célébration, après les gestes de la lumière et de la croix, les petits-enfants ont apporté chacun une fleur en hommage à leur mamie. Mais cela ne s'est pas arrêté là ! Je n'étais pas au courant, mais j'ai vu que chacun venait ensuite déposer un dessin sur le cercueil. Je suis descendu voir, et j'ai présenté brièvement ces dessins à l'assemblée. Puis, à l'homélie, j'ai commenté à tous ce qu'ils représentaient : des dessins aux jolies couleurs, remplis d'espérance, représentant la mamie au milieu d'eux, toujours avec eux, dans la lumière. Là encore, cela ne s'est sans doute pas fait tout seul ; mais des parents ont su accompagner leurs enfants, les aidant à apprivoiser la mort, à l'envisager dans la paix et la lumière de Dieu !
Chers parents, vous qui aimez vos enfants au point de prendre au sérieux la construction de leur vie de foi, dans la suite de leur baptême, soyez félicités et remerciés !

samedi 17 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.565 : Le mariage pour tous et les enfants

J'ai reçu le mail suivant : "Ce soir, lors d'un reportage aux infos de 20 h sur le mariage gay, notre fille (qui a 5 ans) nous dit : "Regardez, c'est deux hommes qui se marient, et là, deux femmes." Nous lui avons dit que ce n'était pas normal ; le mariage, c'est un papa et une maman, dans l'église de Jésus. Que pouvons-nous répondre à nos enfants pour qu'ils ne soient pas perdus sur ce qu'ils voient ou entendent ? Merci pour vos lumières."
Cette réaction montre que l'ensemble des enfants sont plus bousculés, étonnés qu'on ne le croit par ce débat de société. De nombreuses questions se posent, et pas seulement dans l'air du temps, mais aussi au sein de chaque famille. Les parents sont-ils suffisamment outillés, préparés, pour accompagner la réflexion de leurs enfants sur un tel sujet ?  D'abord, sont-ils au clair eux-mêmes par rapport à une telle question ?
Il s'agit d'aider les enfants à comprendre les différences. Les faits sont têtus et, de toute façon, on ne peut se voiler la face devant le fait que, dans toutes nos familles, des personnes se découvrent ou se révèlent de tendance homosexuelle. Que l'on soit d'accord ou pas n'y change rien, mais il faut savoir expliquer loyalement ce sentiment à nos enfants, en leur apprenant à ne pas juger ni condamner.
Mais la meilleure façon d'expliquer les choses en vérité, c'est encore que les parents vivent eux-mêmes un amour qui soit vrai, fort, fidèle, heureux et équilibré. Si les couples homme-femme vivaient leur mariage, même avec des hauts et des bas, de façon rayonnante, les questions des enfants ne se poseraient pas de la même façon. La question du mariage gay renvoie les couples hétéro-sexuels à la qualité et au contenu profond de leur propre mariage, qu'ils soient passés par l'église ou non d'ailleurs.
Quant aux droits à l'enfant, qu'est-ce que cela veut dire ? Avoir un enfant est en général une joie ; il peut être l'objet d'un désir, sûrement pas un droit : on ne possède pas un enfant ! D'ailleurs, le président du BICE (Bureau International Catholique de l'Enfance), qui a un statut consultatif auprès du Conseil des Droits de l'Homme et des Droits de l'Enfant à l'ONU, vient de mettre en garde contre l'absence des enfants dans la discussion actuelle sur l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe : "Les enfants sont jusqu'ici les grands absents de cette discussion. C'est un débat où il est uniquement question des adultes." Ceux-ci ne leur demandant leur avis que pour aller dans le sens de leur propre point de vue. Une évolution de la loi risquerait d'aboutir au brouillage de l'identité des enfants adoptés par des couples homosexuels.Parmi les droits essentiels de l'enfant, à respecter sous peine d'inhumanité, celui d'avoir un père et une mère, c'est évident !
Toutes ces questions sont trop complexes pour pouvoir être traitées à fond de le cadre de ce bref billet. Mais à chacun de faire part de son sentiment en commentaire au besoin !

vendredi 16 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.564 : Parents du Caté

Hier soir, pour la première rencontre de parents ayant des enfants en marche vers le pardon et l'eucharistie, la réponse a été très large : la plupart des familles étaient représentées. Nous avons félicité ces parents de leur présence ; leur participation à cette réunion en effet représente une très belle preuve d'amour envers leurs enfants. Cela signifie qu'ils comprennent l'importance de mettre leurs enfants sur le chemin de la rencontre avec Jésus.
Alors, évidemment, tout cela suppose de s'organiser en conséquence, et cela d'autant plus que les nouveaux programmes de catéchèse demandent une implication forte des parents dans le cheminement de leurs enfants : au fil des points qui seront abordés, ils auront des choses à préparer ou à revoir avec eux. Fini le temps où les parents déposaient leurs enfants au caté et s'en remettaient totalement au "savoir-faire" des catéchistes ! En tout cas, à la fin de la rencontre, des parents ont fait savoir que l'on pourrait compter sur eux.
D'autre part, lorsque j'ai demandé combien de temps, à leur avis, devait durer la catéchèse, une maman a répondu : "Toute la vie." C'est ce que je voulais faire découvrir, mais je n'ai donc pas eu besoin de le dire ! J'ai alors expliqué que moi-même, bien que prêtre, je suivais encore, moi aussi, des formations, tandis que les catéchistes, supposées pourtant "tout savoir", ont expliqué qu'également, elles continuaient de se former. Tout cela pour faire comprendre qu'il ne serait pas bon pour l'enfant qu'il arrête d'aller au caté une fois faite la première communion, s'il veut vraiment progresser dans son amitié avec Jésus et sa connaissance de l'Evangile.
Autre remarque que nous avons pu faire : il ne faut plus parler désormais de la "première communion", qui est parfois la dernière, mais de la "première des communions" : c'est tout autre chose ! C'est un commencement, et non une fin en effet. c'est du moins ce qu'il va falloir avoir derrière la tête en permanence désormais, et plus que jamais !
Enfin, le fait que, dans la société où nous vivons, autant de parents continuent à inscrire leurs enfants au caté, cela me paraît en tout cas un très beau symbole, à ne pas décevoir et riche d'avenir. Que Dieu les récompense pour ce bel engagement !

jeudi 15 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.563 : Religieuses missionnaires jusqu'au bout

Hier après-midi, à Saint Laurent-sur-Sèvre, les Soeurs de la Sagesse m'ont fait l'honneur de m'accueillir pour un temps d'échange fraternel : belle occasion de partager, avec de nombreuses Soeurs, à propos des richesses de la vie paroissiale particulièrement. Impossible en effet, sur ce Nord-Vendée, si marqué encore aujourd'hui par l'empreinte du P. de Montfort et de la bienheureuse Soeur Marie-Louis Trichet, de ne pas donner toute leur place, au coeur de la paroisse, à ces près de 200 Soeurs présentes sur notre territoire !
Bien sûr, pour elles qui, souvent, ont mené une vie très active, ont quitté leur région d'origine, leur pays même, pour être missionnaires, parfois jusqu'au bout du monde, il n'est pas évident de se retrouver en EHPAD, âgées, moins mobiles que jadis, en état de grande dépendance parfois. Et pourtant, nous avons essayé de voir, ensemble, comment elles pouvaient être encore pleinement missionnaires et totalement au service de l'Eglise.
J'ai pu constater qu'elles s'intéressaient de très près à la vie de la paroisse et du diocèse, qu'elles étaient bien au courant de tout ce qui se vit, et ne demandaient qu'à être encore plus associées à la réalité de la vie paroissiale. Il n'y a pas de retraite pour la vie missionnaire en effet ! L'on peut être missionnaire, en pensée, par la prière, jusqu'au bout de sa chambre, de son couloir, de son jardin. Je leur ai dit qu'elles étaient toutes des "Saintes Thérèses", à l'image de la petite Thérèse de Lisieux qui marchait pour un missionnaire sans mettre le pied hors de son couvent.
Je les ai aussi remerciées de leur prière. Je suis sûr que bien des avancées ne pourraient se réaliser ici sans l'appui spirituel immense que représente la prière de ces près de 200 Soeurs ; localement, elles représentent un patrimoine humain et spirituel immense, au service de l'avancée de l'Evangile, pour supplier, rendre grâce, soutenir et renforcer l'ensemble des acteurs pastoraux et de la population, au coeur même de la mission !
A vous toutes, chères Soeurs, un immense merci de votre soutien, si amical et si précieux ! Restez ainsi missionnaires au milieu de nous, jusqu'au bout ! L'Eglise, plus que jamais, a toujours besoin de vous !

mercredi 14 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.562 : les Maliens sont vivants !

Dans la seule journée d'hier, un mail et deux coups de fil du Mali. Et pourtant, j'ai quitté ce pays en 1986, il y a plus de 26 ans ! C'est vrai que j'y avais passé neuf riches années, mais, quand il s'agit d'amitié, le temps ne passe pas ! Lorsque j'ai dit à l'un de mes correspondants que je venais d'avoir 70 ans, il n'arrivait pas à y croire : ils m'ont connu à 35 ans... Tandis qu'eux-mêmes approchent de la cinquantaine à présent !
Bernard Robert, prêtre vendéen reparti récemment au Mali  -  je l'envie !  -  m'a fait parvenir les photos de trois anciennes jocistes, qu'on avait mises en route vers la fin des années 70. Quel bonheur de voir jusqu'où leur engagement dans la JOC les a conduites ! L'une d'elles, par exemple, Assitan, est présidente de la fédération nationale des artisans du Mali...
Cela fait plaisir de voir que la JOC est toujours vivante, comme me l'a expliqué Isabelle, une religieuse Malienne qui a toujours bien suivi les filles. Un centre d'alphabétisation que l'on avait lancé fonctionne toujours. Une nouvelle équipe JOC vient de se lancer : Delphine a mobilisé 7 copains et copines.
En même temps, les enfants eux aussi sont actifs, témoins les Amis de Kisito (Action catholique de l'enfance). A Mopti  -  centre du diocèse dont dépend le Nord du pays qui a fait sécession  -  ils ont posé deux gestes importants et fraternels à l'endroit des enfants qui ont dû fuir le Nord ; ils ont cotisé 25 CFA  par enfant pour aller souhaiter la bonne fête le jour de la Tabaski aux enfants réfugiés, qui sont musulmans, et leur porter cet argent et des vêtements. Ceci, comme le dit le prêtre Malien curé de Mopti, Michel, montrant que "la religion ne divise pas, mais unit les hommes, à commencer par les enfants."
Et que dire de la situation ?  100.000 personnes ont manifesté à Bamako pour soutenir le projet d'intervention militaire au Nord du Mali ; mais quand ?  Et qu'est-ce que ça va donner ?  Les gens commencent à faire des réserves ; tout le monde a peur ; beaucoup de personnes ont perdu leur emploi, dans l'hôtellerie, le tourisme, les associations pour le développement.
Mais le Mali est toujours vivant, et il garde l'espoir ! C'est ça, l'humanité !

mardi 13 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.561 : "Papy, je t'aime !"

A l'occasion des vacances de la Toussaint, il y a eu beaucoup de retrouvailles en famille ; de nombreux grands-parents ont revu, reçu ou gardé des petits-enfants. Et cela est toujours l'occasion de merveilleuses petites histoires de complicité, d'apprivoisement et d'affection. Je vous en livre une parmi d'autres : l'émotion de ce papy, qui n'en revient toujours pas de ce qui lui est arrivé ! Il marchait tranquillement avec son petit-fils, âgé de cinq ans quand tout à coup, raconte la mammy, ce petit garçon s'est arrêté, et, regardant son papy avec des yeux lumineux, de lui dire, tout simplement : "Tu sais, papy, je t'aime !" Le papy en a encore les larmes aux yeux !
Cela illustre magnifiquement le rôle irremplaçable des familles, des grands-parents, comme des parents, dans l'aventure intérieure comme dans la croissance affective d'un enfant. S'il a pu se sentir profondément aimé, quelle chance pour le bel épanouissement de sa personnalité ! Quelle assurance pour l'avenir !
Chers grands-parents, votre tâche d'accompagnement n'est sans doute pas toujours facile ; mais à la façon dont vous saurez accompagner vos petits-enfants, avec le mélange nécessaire de proximité et de distance, cela peut produire de bien beaux fruits !

dimanche 11 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.560 : "Disons aux peuples : vous êtes frères !" (Victor Hugo)

En ce 11 novembre, je vous transmets un extrait du discours de Victor Hugo au Congrès de la Paix, en 1849 :

"Un jour viendra où la guerre paraîtra aussi absurde et sera aussi impossible entre Paris et Londres, entre Pétersbourg et Berlin, entre Vienne et Turin, qu'elle serait impossible et qu'elle paraîtrait absurde entre Rouen et Amiens, entre Boston et Philadelphie.
Un jour viendra où vous, France, vous Russie, vous Italie, vous Angleterre, vous Allemagne, vous toutes, nations du continent, sans perdre vos qualités distinctes et votre glorieuse individualité, vous vous fondrez étroitement dans une unité supérieure, et vous constituerez la fraternité européenne, absolument  comme la Normandie, la Bretagne, la Lorraine, l'Alsace, toutes nos provinces, se sont fondues dans la France.
Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes, par le suffrage universel des peuples, par le vénérable arbitrage d'un grand sénat souverain qui sera à l'Europe ce que le Parlement est à l'Angleterre, ce que la Diète est à l'Allemagne, ce que l'Assemblée législative est à la France.
Un jour viendra où l'on montrera un canon dans les musées comme on montre aujourd'hui un instrument de torture, en s'étonnant que cela ait pu être.
Un jour viendra où l'on verra ces deux groupes immenses, les Etats-Unis d'Amérique, les Etats-Unis d'Europe, se tendant la main par-dessus les mers, échangeant leurs produits, leur commerce, leur industrie, leurs arts, leurs génies.
Dans notre vieille Europe, l'Angleterre a fait le premier pas et, par son exemple séculaire, elle a dit aux peuples : "Vous êtes libres." La France a fait le second pas, et elle a dit aux peuples : "Vous êtes souverains." Maintenant, faisons le troisième pas, et ensemble, France, Angleterre, Allemagne, Belgique, Italie, Europe, Amérique, disons aux peuples : "Vous êtes frères !"

samedi 10 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1559 : "On a surtout besoin d'être écouté !"

Dans mon homélie, aux messes du week-end dernier, j'ai surtout commenté cet appel fondamental, "Ecoute Israël", qui revient à 1.500 reprises dans le Premier Testament, et une cinquantaine de fois dans le Nouveau. Après l'une des messes, une personne en grande souffrance m'a dit qu'il était très utile en effet de rappeler l'importance de l'écoute : "J'ai vécu des choses très dures ; les personnes autour de moi, très gentilles, essayaient de me consoler ; elles parlaient beaucoup, pour me donner des conseils, des pistes à suivre ; elles me racontaient longuement combien elles avaient vécu les mêmes douleurs que moi, et ce qui leur avait permis de s'en sortir ; elles parlaient beaucoup d'elles, souvent. Un jour, quelqu'un m'a dit : "Tu sais, je ne sais pas quoi dire, devant ta grande souffrance..." ; et elle semblait désolée de ne pas pouvoir me parler, me dire des choses pour m'aider. Je l'ai tranquillisée et lui ai dit : "Tu sais, ce dont j'ai besoin, ce n'est pas de "belles paroles", ce n'est pas que tu me parles longuement ; ce qui est important, c'est que tu sois venue me voir !"
Mais nous, le plus souvent, on est dans le dire, ou dans le faire : "Qu'est-ce que je pourrais lui dire, qu'est-ce que je pourrais faire, pour l'aider ?"  Or, ce n'est sans doute pas cela la meilleure façon de se situer. D'autre part, il ne s'agit pas non plus d'aider, comme si on était "au-dessus", mais d'avoir plutôt, auprès de la personne en souffrance, une attitude de proximité profonde, d'accueil, d'écoute gratuite, silencieuse peut-être, mais si riche de sens alors, par notre simple présence : que la personne sente qu'auprès d'elle, nous sommes "tout écoute", en état d'ouverture totale.
Il s'agit là de "l'exister-pour-autrui" cher au philosophe Emmanuel Lévinas ; ce qui demande une certaine "déprise de soi". Mais c'est à ce prix là que l'on peut, de la mort, faire surgir la vie !

vendredi 9 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.558 : "Il nous a insufflé son courage"

Mercredi après-midi, église archicomble à Evrunes, sans compter tous ceux qui ont suivi la cérémonie à l'extérieur, à l'occasion de l'entrée de David, jeune père de famille de 42 ans, dans la vie qui ne finit pas. Dès le départ, le ton est donné, à travers le choix, par son épouse, d'un magnifique chant d'espérance : "Peuple de Dieu, marche joyeux" ; un choix symboliquement très fort et très significatif !  Et tout le reste de la cérémonie fut à l'avenant, avec par exemple la lecture d'un extrait de la lettre de Saint Paul  aux chrétiens de Thessalonique, choisi, lui, par Marie, la fille aînée (14 ans), et où il est dit : "Il ne faut pas que vous soyez abattus, comme ceux qui n'ont pas d'espérance." (1 Thess. 4/13).
Lors de la préparation de la cérémonie, j'avais demandé d'où leur venait un ce courage, pour faire de tels choix. Et l'on m'a répondu : "David a été très courageux durant tout le temps de sa maladie, et il nous a insufflé son courage, dont nous avions besoins ces derniers temps." Mais en fait, si David a pu être courageux, c'est parce que, depuis le début, il a été porté par l'amour des siens, et de tous ceux qui l'ont accompagné. J'en veux pour preuve ce groupe d'amis qui, venus d'ailleurs, sentant que sa fin approchait, ont décidé de ne pas repartir chez eux avant cette échéance, et l'ont accompagné jusqu'au bout.
David, d'autre part, avait expliqué qu'il ne voulait pas d'une sépulture triste, et souhaitait qu'il y ait de l'espérance. Maryvonne, de l'équipe paroissiale d'accompagnement des familles en deuil, dans son beau mot d'accueil, a fort bien présenté tout cela.
En tout cas, tout le monde a bien compris que de telles choses sont possibles quand, au sein d'une famille, l'amour est présent. Un superbe soleil d'automne était d'ailleurs au rendez-vous, comme pour confirmer l'entrée de David dans la Lumière, entouré des mille petites lumières qui brillaient, au milieu des larmes, dans les yeux et dans les coeurs de tous les participants !

P-S : C'était une sépulture sans messe, suite à la décision prise récemment sur la paroisse, vu le manque de prêtres désormais pour pouvoir répondre de façon équitable à toutes les demandes de messes aux sépultures, ce qui ne devient plus possible.
Mais, de l'avis de tous, cette sépulture, même sans messe, n'en a pas été pour autant une sépulture au rabais !
Merci à tous les paroissiens de Montfort-sur-Sèvre de leur fraternelle compréhension !

jeudi 8 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.557 : Obama, Hollande et DIEU

En février 2012, au National Prayer Breakfast, un rassemblement annuel de quelques 3.000 personnes (membres du Congrès, diplomates, dignitaires étrangers), le président américain a laissé entrevoir un pan de sa vie spirituelle : "Je me lève le matin et je dis une brève prière. Je passe un petit moment à lire les Ecritures et les dévotions." Sa politique, dit-il, est directement inspirée de l'Evangile. S'il défend les pauvres et les plus vulnérables, face aux compagnies d'assurance et aux institutions financières, c'est qu'il "croit au commandement de Dieu d'aimer son prochain comme soi-même." Il explique qu'il s'agenouille régulièrement. "J'ai demandé à Dieu de montrer la direction, non seulement dans ma vie personnelle, mais pour la  vie de cette nation. Je sais qu'il nous guidera."  J'ai glané cette info dans un article du "Magazine du Monde" en date du 6 octobre dernier. Vous allez m'objecter qu'Obama soignait son image en vue de sa réélection, alors qu'il n'est pas forcément régulier au Temple ; accueillons au moins ce qu'il dit !
Parallèlement, vous avez peut-être eu connaissance de l'intervention d'Hollande dans le journal "La Vie" du 10 mai dernier, dans lequel il est rappelé qu'il a fait sa communion privée, sa communion solennelle, sa confirmation, et que ses enfants ont été baptisés. Mais, dit-il, "je suis arrivé à un point où ce qui s'impose, c'est plutôt la conviction que Dieu n'existe pas." Quel bon théologien, ce Hollande ! Effectivement, le Dieu auquel nous croyons n'a pas besoin d'exister : IL EST ! "Je suis Celui qui suit, YHWH" (Exode 3/13-14).  Par contre, c'est à nous de le faire exister, sous la forme du Fils de l'Homme dans le monde. C'est ce que les baptisés essayent de faire : rendre Dieu présent, visible et agissant, comme est venu le faire Jésus au milieu de nous, et comme il nous a invités à le faire, à sa suite. Et c'est ce qu'attend notre monde, et l'ensemble de la création. "Dans les gémissements", comme disait Saint Paul, car ce n'est pas facile en effet ; relisez Romains 8/18-27 !  Mais, comme le croit Obama, Jésus nous a montré la direction.

mercredi 7 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.556 : Mariage pour tous, la leçon de Mandela

Par rapport au débat concernant le mariage pour tous, débat qui fait fureur en ce moment au sein de l'ensemble de notre société puisque approches, avis, conceptions, souhaits sont largement diffusés et médiatisés, j'avoue ressentir une certaine perplexité devant les mots, attitudes, réactions d'un certain nombre de catholiques, à tous les niveaux de notre Eglise.
L'on entend, dans des bouches autorisées, des mots comme "supercherie", "confusion", "appels à la fermeté, à la mobilisation, pour contester le projet de loi" ; l'on nous annonce que "les évêques haussent le ton". Heureux encore qu'ils n'appellent pas les catholiques, comme les évêques espagnols il y a peu, à descendre dans la rue pour faire pression sur l'ensemble de notre société !
Bien sûr, j'apprécie que, évêques et autres rappellent que la question fondamentale est celle du respect de la réalité sexuée de l'existence humaine et de sa gestion par la société !  L'Eglise a des choses à dire ; mais de quelle façon ? Ce matin par exemple, je n'étais pas très à l'aise en lisant ceci dans le journal "Le Monde" de ce mercredi : "L'Eglise réclame un débat à l'extérieur, mais le refuse en interne : voici un mois que nous demandons à rencontrer le curé de notre aimable paroisse parisienne pour discuter de ces questions, en vain. Comme si les homosexuels n'étaient pas des fidèles dignes de ce nom et que l'Eglise, qui leur dénie toute existence en son propre sein, préférât discourir sur eux plutôt que de leur parler directement."
Dieu merci, il n'en est pas de même dans toutes les paroisses ! Mais trop souvent, l'Eglise et les chrétiens continuent de se comporter comme s'ils pouvaient encore dicter leurs volontés à l'ensemble de la population. Or, je crois que, si nous voulons être de vrais témoins de l'Evangile, il nous faut plutôt faire preuve d'humilité, d'écoute, de respect ; savoir lâcher prise par rapport à notre influence sur la société désormais ; mais en même temps, savoir nous poser en interne la question de la qualité du témoignage des couples chrétiens car, comme le rappelle si bien Nelson Mandela : "Quand nous laissons notre propre lumière briller, nous donnons aux autres, sans en être conscients, la possibilité de faire la même chose."
Sans avoir besoin de descendre dans la rue pour cela !

mardi 6 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.555 : Le danger des bonnes excuses

Eh oui, les invités, ceux sur lesquels Jésus comptait, avaient tous de bonnes excuses : l'un venait d'acheter un champ, l'autre des boeufs, tandis que le troisième venait de se marier... Pas possible donc pour eux, à ce moment-là, de dégager du temps pour servir le Royaume. Étonnante, cette scène d'évangile, à propos de laquelle la liturgie nous propose de réfléchir en ce jour (Luc 14/15-24) !  Nous avons médité sur cet appel lors de la messe, à l'instant, à Mortagne. Dans notre quotidien très accaparé en effet, quelle place donnons-nous à l'appel du Christ ?  C'est à longueur de journée que nous sommes appelés en effet : soit à garder les petits-enfants, soit à faire une commission ou à souhaiter le bonjour à quelqu'un, soit à prendre notre tour pour ouvrir et fermer les portes de l'église, soit pour rendre visite à une cousine éloignée, soit à renforcer l'équipe des catéchistes, soit, le dimanche, à donner la communion, que sais-je encore...
Dans la scène évangélique, un grand repas est préparé, mais les invités se font excuser : je ne sais pas si je pourrai, je ne suis pas capable, je n'ai pas trop de temps, j'ai plein de choses à faire déjà... Or, l'invitation du maître est totale ; mais avons-nous au coeur le désir d'y répondre, à notre mesure, et sans détruire notre propre vie cependant ; pour l'élargir au contraire, pour lui donner une bouffée d'air, de l'espace, une motivation essentielle...
Il y a là un message à entendre ! Si nous faisions, ne serait-ce qu'une seule fois, un soir, au terme d'une journée, la liste des appels en tout genre, de toute sorte, qui nous ont été lancés, ce serait très instructif, et tout à fait édifiant ! Et si, à travers ces multiples sollicitations  -  je parle de celles qui ont un sens un peu profond  -  c'était le Seigneur qui nous tendait une perche ?
Dieu nous aime ; il nous prend au sérieux ; à travers tous ces gens qui comptent sur notre soutien, c'est peut-être Dieu qui a besoin de nous ! Il nous fait confiance, il ne doute pas de nous, et sans notre participation, son oeuvre ne pourra pleinement se réaliser !
Dieu attend de nous une réponse qui ne soit pas une simple option du moment, mais une profonde adhésion de tout notre être à son projet. Soyons rassurés : ce n'est pas pour nous gâcher la vie que Dieu nous lance des appels, mais pour nous permettre d'entrer, dès aujourd'hui, dans son amour, en participant joyeusement à son grand repas fraternel et infini, ici-bas, en lien avec tous les élus. 

dimanche 4 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.554 : Parabole du ciel et de l'enfer

Voici une petite parabole qu'une de mes soeurs vient de me faire passer.

 Belle histoire à méditer...... Un saint homme tenait un jour une conversation avec Dieu ...
 Il lui dit : - Seigneur, j'aimerais savoir comment est le paradis et
comment est l'enfer. Dieu conduisit le saint homme vers deux portes.
Il ouvrit l'une d'entre elles et permit ainsi au saint homme de
regarder l'intérieur. Au milieu de la pièce, il y avait une immense table ronde.
 Et, au milieu de la table, il y avait une grosse marmite contenant un ragoût à l'arôme délicieux....
 Le saint homme saliva d'envie.
 Les personnes assises autour de la table étaient maigres et livides. Elles avaient, toutes, l'air affamé.
Elles tenaient des cuillères aux très longs manches, attachées à leurs bras. Toutes pouvaient atteindre le plat de ragoût et remplir une cuillerée.
Mais, comme le manche de la cuillère était plus long que leurs bras, elles ne pouvaient ramener les cuillères à leur bouche.
Le saint homme frissonna à la vue de leur misère et de leurs souffrances.
Dieu lui dit:
- Tu viens de voir l'enfer.
Tous deux se dirigèrent alors vers la seconde porte.
 Dieu l'ouvrit, et la scène que vit le saint homme était identique à la précédente.
 Il y avait la grande table ronde, la marmite de délicieux ragoût, qui fit encore saliver le saint homme.
 Les personnes autour de la table étaient également équipées de cuillères aux longs manches.
 Mais, cette fois, les gens étaient bien nourris, replets, souriants et se parlaient en riant.
 Le saint homme dit à Dieu:
 - Je ne comprends pas !
 - Eh bien, c'est simple, répondit Dieu à sa demande, c'est juste une
question d'habileté. Ils ont appris à se nourrir les uns les autres,
tandis que les gloutons et les
égoïstes ne pensent qu'à eux-mêmes.
 Il faut croire que l'enfer est bien souvent sur terre !!! .....









samedi 3 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.553 : "Dieu ne répond pas à mes prières !"

Encore récemment, je souffrais intérieurement devant la détresse de ce couple qui, marié depuis longtemps, me confiait son désarroi de ne pouvoir avoir d'enfant : "On dirait que Dieu nous a oubliés ; et pourtant, on le prie régulièrement... Mais à présent, on n'y croit plus ; on n'a plus envie de prier."
Les raisons de ces difficultés sont multiples, sans doute, et je ne vais pas en rajouter à ce sujet. Je m'arrête seulement à cette douleur profonde, qui peut conduire des croyants à tourner le dos à Dieu. A une mammy qui s'en inquiétait, j'ai essayé de faire comprendre que, ce jeune couple, ce n'est pas forcément Dieu qu'ils rejettent ; mais leur douleur est telle, leurs espoirs ont été si souvent déçus qu'ils ne savent plus vers qui se tourner et en qui espérer. Cette réaction de colère, de rejet, est tout à fait compréhensible ; et il est sans doute important qu'ils puissent la "sortir" et l'exprimer.
En tout cas, cela nous renvoie au sens profond de la prière, et à la conception que nous nous faisons du rôle de Dieu.
Dieu agit, c'est sûr ! Mais où, et comment ? Peut-on mettre la main sur lui ?  Le mettre de notre côté, l'obliger, en quelque sorte, par notre prière, à nous exaucer ?  C 'est difficile à dire, mais Dieu n'est pas un distributeur automatique de faveurs : "Tu me pries, et je t'exauce".  Et si la prière consistait à nous abandonner dans la main de Dieu ?  J'aime bien cette remarque éclairante de Saint Augustin : "Nous ne prions pas Dieu pour l'instruire, mais pour nous construire."
Quelques réflexions du célèbre "Commissaire Navarro", Roger Hanin, pour nous accompagner dans notre réflexion.  Un jour où on lui demandait : "Il ne vous arrive jamais de crier contre le ciel, de vous révolter contre Dieu ?" Voici quelle fut sa réponse : "Non, je ne peux pas, cela m'est impossible. Je le prie, je lui dis : "Aide-moi, aide-les", mais je ne crie pas contre lui. S'il existe, comment se révolter contre l'amour infini ?  D'ailleurs, ajoute-t-il, je prie souvent pour Dieu..., pour qu'il ne lui arrive rien. Vous savez, Dieu, on le dit Tout-puissant, mais il est fragile, terriblement fragile, comme l'amour. Mais il m'arrive aussi de m'adresser à lui lorsque je suis dans le désarroi ou face à une injustice. Et je fais souvent le constat que, après la prière, je vais mieux, je suis davantage en paix..."

vendredi 2 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.552 : Les morts ne sont pas oubliés

Je ne sais pas si vous avez eu la chance de voir le très beau film de Pedro Almodovar, "Volver" ; il s'ouvre sur la scène suivante : des femmes de tous âges, veuves ou orphelines, vêtues de blouses colorées, nettoient les tombes de leurs proches, époussètent avec frénésie le marbre gris de la tombe où repose leur enfant, leur mère ou leur mari... Cela ressemble à un tableau animé, où se mêlent étrangement la gravité de l'endroit et la drôlerie presque joyeuse de ces femmes, qui continuent de manifester ainsi la profondeur de l'amour qui les relie toujours à leurs chers défunts.
Il est une expression heureuse que l'Eglise catholique a retenue depuis quelque temps, c'est celle de "Messe du souvenir", à propos des messes pour ceux qui nous ont quittés. Confier nos défunts au Dieu des vivants, entretenir leurs tombes, parler d'eux en famille ou avec les amis, voilà bien ce qui permet à chacun de pouvoir traverser le deuil, le coeur pacifié.
La mort d'un être cher, en effet, désoriente ceux qui restent : la vie quotidienne est à envisager autrement ! Sans oublier qu'au niveau économique, même si là n'est pas le plus important, les conséquences sont parfois très lourdes. En un mot, il faut tout repenser, pour pouvoir continuer à vivre.
Les cérémonies de ce jour, où l'on va faire résonner, sous les voûtes des églises, les prénoms et noms de tous ceux qui nous ont quittés depuis le 2 novembre de l'année précédente, vont aider les participants éprouvés à faire un pas de plus dans le lâcher-prise et l'espérance. L'orgue, les chants, les cierges du souvenir que l'on va allumer, les textes du jour de la liturgie, tout cela va permettre d'exprimer une relation qui ne veut pas mourir, ou plutôt, qui ne peut pas mourir.
Dans une de ses fables les plus émouvantes, que je vous invite à relire, "La Mort et le Mourant", La Fontaine, mettant en scène un vieillard qui n'a pas du tout envie de quitter cette existence, l'invite à accueillir cet inattendu avec le sentiment suivant : "je voudrais qu'à cet âge, on sortît de la vie ainsi que d'un banquet." Nous n'en sommes pas là ! Et pourtant, n'avons-nous pas, à l'occasion de ce jour des défunts, à réviser notre façon d'envisager notre propre fin ?  Ne s'agit-il pas, en effet, de notre entrée alors dans la vie qui ne finit pas, et de voir enfin Dieu face à face ?

jeudi 1 novembre 2012

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.551 : "On ira tous au paradis"

Hier soir, à Evrunes, au cours de l'homélie de la Toussaint, j'ai chantonné brièvement quelques paroles de cette célèbre chanson de Michel Polnareff, écrite en 1972, il y a déjà 40 ans ! Comme le temps passe... Quelques paroissiens m'ont accompagné, avec un sourire amusé. Il est vrai que, quand on se remémore les paroles... : "Qu'on soit béni ou qu'on soit maudit, on ira, tout' les bonnes soeurs et tous les voleurs, tout'les brebis et tous les bandits, avec les saints et les assassins... N'aie pas peur de la couleur des flammes de l'enfer... Qu'on croie en Dieu ou qu'on n'y croie pas, on ira... Qu'on ait fait le bien ou bien le mal, on sera tous invités au bal... Avec les chrétiens, avec les païens, et même les chiens et les requins... On ira tous au paradis, surtout moi."
Diantre ! Quelle sauce à la guimauve ! Mais ça a bien pris, et nul n'a oublié le refrain ! Il est vrai que, dans la foulée de mai 68, si vous vous rappelez le contexte, on avait besoin de faire craquer les carcans, de se défouler, de se libérer aussi de cette image d'un Dieu gendarme, méchant, excluant de son ciel tous ceux qui ne suivaient pas les règles de l'ordre ecclésial établi. L'objectif était de changer Dieu, d'en faire un Dieu sympa, ouvert, douceâtre, un Dieu tout amour, mais genre sucette à la menthe : on peut faire tout ce qu'on veut ici-bas ; si Dieu est amour, il ne nous en voudra pas, et il est trop bon pour nous envoyer brûler en enfer désormais, quoi qu'on ait fait !
C'est vrai qu'un Dieu juge, au message culpabilisant, ne correspondait sans doute pas au Dieu de la Bible, ni au Jésus de l'Evangile, qui nous a révélé l'infinie compassion d'un Dieu "qui fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons et tomber la pluie sur les justes et les injustes" (Matthieu 5/45). Mais, d'un autre côté, n'est-il pas nécessaire de croire que le mal ne sera jamais traité comme le bien, que le mal ne gagnera pas, que les tortionnaires, les violeurs, les abuseurs seront obligés de rendre compte de leurs actes, qu' "ils ne l'emporteront pas en paradis", pour reprendre la formule populaire ? Ce qui ne signifie pas qu'ils seront condamnés pour toujours, mais ça ne se passera pas comme si rien n'avait été.
Quant à lui, niant toute idée de jugement, Michel Polnareff certifie qu' "on ira tous au paradis", comme s'il s'agissait d'un droit acquis. Alors que, de même que des parents posent des limites à leurs enfants, ce qui ne les empêche pas de les aimer, le message biblique nous rappelle aussi ceci : "devoir répondre un jour de nos actes, c'est cela qui fait de nous des adultes, convoqués à dire "je" devant le Dieu de vérité. Nous serons jugés à la façon dont nous avons cultivé nos talents", ainsi que l'écrit le pasteur protestant suisse Daniel Marguerat dans son récent ouvrage intitulé justement "Nous irons tous au paradis", mais aussi, à la façon dont nous aurons respecté nos frères.
En fait, "au soir de notre vie, comme l'a écrit saint Jean de la Croix, nous serons jugés sur l'amour", en fonction des choix que nous aurons faits ou non !