Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 31 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2274 : Evêque, fils d'évêque !

Par rapport aux scandales qui nous marquent en ce moment, le manque de connaissance de l'histoire de l'Eglise catholique nous fait penser que tout va de plus en plus mal dans la barque de Pierre. Aurions-nous oublié ce que l'apôtre Paul dénonçait déjà fortement dans plusieurs de ses Lettres ? "Libertinage, impureté, débauche, beuveries, ripailles (...)", au sein des premières communautés chrétiennes ? (Galates 5/19-21) On se souvient aussi d'Alexandre VI, un Borgia, ce pape qui eut plusieurs enfants naturels. Et il serait facile d'allonger la liste de ceux qui ont sali le visage de l'Eglise tout au long des siècles ; et cela, dès les premiers temps !

Quand je le peux, le dimanche matin, avant d'aller célébrer, j'aime bien suivre les émissions religieuses sur France-Culture. Ce matin, l'émission "orthodoxie" a fait allusion à Saint Grégoire de Naziance qui, en son temps, s'est fortement opposé aux turpitudes qui marquaient déjà l'Eglise, dès le IV° siècle. Je suis allé faire une recherche sur internet et, à l'article à son nom sur Wikipédia, dans les notes, en liens externes, j'ai trouvé, dans le "Discours sur le sacerdoce" de St Grégoire, des passages révélateurs que je vous cite à présent :

n° 69 - Nous connaissons les règles que l'apôtre Paul donnait aux évêques et aux prêtres ; il leur imposait le devoir d'être sobres, chastes, tempérants, d'une conduite si sainte et si irréprochable que les méchants même ne puissent les attaquer. Et cependant, il y en a qui sont bien éloignés de la perfection qu'ils exigent des autres.
n° 70 - Ce qui m'épouvante, ce sont les reproches que le Sauveur adresse aux scribes et aux pharisiens. Et nous, à qui le Seigneur a imposé le devoir de les surpasser en vertus et mérites, quelle ne sera pas notre honte si nous sommes trouvés plus vicieux encore, et si l'on peut nous appliquer tous les autres traits qui caractérisent les mauvais pasteurs.  On peut nous appeler comme eux, à juste titre, des serpents, des races de vipères, des guides aveugles, des hypocrites, des vases embellis du dehors, mais au-dedans pleins de corruption.
n° 71 - Ces tristes pensées m'affligent et le jour et la nuit ; elles glacent mon coeur d'effroi et portent la terreur jusque dans la moelle de mes os ; elles abattent mon courage. Trop heureux si je puis, non pas corriger les autres - cette noble tâche exige une surabondance de vertu que je ne possède pas - mais éviter moi-même le poids de la colère de Dieu qui nous menace, et préserver mon âme de la contagion du vice.
n° 74 - Malheureux esclaves du péché, comment s'élever jusqu'aux choses éternelles et invisibles quand on est assujetti à la matière et aux sens ?

 J'ai fortement résumé, vous vous en doutez, les paroles très claires de Grégoire. S'il a dit tout cela, c'est que ça devait déjà aller bien mal ! Pas besoin de faire de dessins...  Si ces paroles  sont si fortes, c'est qu'il fallait dénoncer le vice, déjà largement présent, au sein de la caste des évêques et des prêtres, dès le 4° siècle de notre ère. A l'époque où l'Eglise venait juste de trouver le droit de cité, grâce à l'intervention de l'empereur Constantin.  Le désordre dans l'Eglise ne date pas d'aujourd'hui !

Pour la petite histoire, Grégoire (329-390), né en Cappadoce (au centre de la Turquie actuelle), était le fils d'un évêque.  Il fut ordonné prêtre par son père (ce qui simplifiait les choses !). Consacré ensuite lui-même évêque - contre son gré - mais ne pouvant rejoindre l'évêché de Sasimes où il avait été affecté, à cause de l'opposition locale des Ariens, il resta auprès de son père - évêque - devenant ainsi le premier évêque auxiliaire de l'histoire de l'Eglise ! Plus tard, l'empereur Théodose 1° l'imposa comme évêque de Constantinople, car il avait reconnu en lui quelqu'un de droit et de clair, contrairement à tant d'autres...    (pour la suite, consulter Wikipédia !  La vie de ce saint ressemble à une vrai roman d'aventures). 

Un dernier exemple en terminant : en 381, Grégoire, toujours aussi interpellant quant aux déviations de la caste des évêques, écrit un discours virulent contre les membres du concile de Constantinople par rapport à l'importance qu'ils accordent aux "apparences" :

« J'ignorais qu'il fallût rivaliser avec les consuls, les préfets et les généraux... J'ignorais qu'il me fallût prendre le bien des pauvres pour vivre dans le luxe et la bonne chère... et porter aux autels l'odeur des festins. J'ignorais qu'il fallût me montrer sur les chars... promener par la ville un grand train et forcer la foule craintive à se ranger des deux côtés de ma route, comme elle le fait au passage des bêtes !"
Ainsi va l'histoire... de l'Eglise et du monde, jusqu'à aujourd'hui ; et ce n'est pas fini !
Comme nous le répétait souvent un professeur du grand séminaire de Luçon : "La barque de Pierre est conduite à coups de "gaffes" ; mais elle nous entraîne tout de même à Bon Port !"

vendredi 29 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2273 : "L'antisémite est un homme qui a peur." (Jean-Paul Sartre)

Le groupe interreligieux du Pays des Olonnes, "Dialogue pour la Paix", organise une soirée de présentation des diverses cérémonies qui ponctuent les événements fondamentaux de la vie juive : circoncision, bar-mitsva, mariage, deuil...). L'intervenante sera Hélène, membre de la communauté juive des Sables d'Olonne ainsi que du Conseil d'administration du groupe "Dialogue pour la Paix".
Cette rencontre aura lieu le jeudi 4 avril 2019, à 20h, salle des Nouettes, 9 rue Georges Sand, quartier du Château d'Olonne.
Ouvert à tous.  Entrée libre et gratuite. 


Quelle chance nous avons, sur le Pays des Olonnes, de pouvoir vivre, mois après mois, de telles rencontres... La fois précédente avec un pasteur protestant, la prochaine fois avec un moine bouddhiste, Thrinlé, le mercredi 15 mai, à 20h, au Temple protestant des Sables d'Olonne, cours Blossac (quel symbole !).  Retenez déjà cette date. Il y a toujours une participation significative à chacun de ces rendez-vous fraternels d'ouverture et de formation, ce qui prouve que ces propositions répondent bien à un vrai besoin !  Nous sommes persuadés en tout cas que ceci est une des meilleures façons de combattre les déviations identitaires, qui sont souvent le fruit d'un manque de connaissance de la richesse humaine et spirituelle de l'autre, si différent de moi, et donc si susceptible de m'enrichir par sa complémentarité !

Ce type de rencontre est particulièrement nécessaire en ce qui concerne la découverte de ce qu'est le Judaïsme, lorsque l'on apprend qu'il y a eu, dans notre pays soit-disant des lumières, et qui sans pudeur ose encore se prétendre parfois "patrie des Droits humains", 74% d'augmentation des actes antisémites depuis 2017, d'après les chiffres récents du ministère de l'Intérieur !!! La haine antisémite, cela fait des millénaires qu'elle dure. Allons-nous nous en sortir un jour ?  L'objectif du groupe "Dialogue pour la Paix" est de tenter d'y contribuer, à son modeste niveau.

La haine du Juif revient chez nous, en France, au grand jour, vers les années 2000. Mais pourquoi accuse-t-on les Juifs de tant de défauts ?  Pourquoi leur en veut-on autant ?  Pourquoi cette multiplication des paroles et des actes antisémites depuis 10-15 ans ?  De quelle faille cela est-il le signe ?   Ecoutons ce qu'en a dit Jean-Paul Sartre : "L'antisémite est un homme qui a peur. Non des Juifs certes, mais de lui-même, de sa conscience, de sa liberté, de ses instincts, de ses responsabilités, de la solitude, du changement, de la société et du monde ; de tout sauf des Juifs (...) C'est l'homme qui veut être roc impitoyable, torrent furieux, foudre dévastatrice : tout sauf un homme."

Cette analyse de Sartre reste très éclairante : en fait, on a peur de ce qu'on ne comprend pas et, pour garder une certaine sécurité, pour ne pas se laisser entraîner vers l'inconnu qui nous fait peur, pour ne pas laisser disparaître notre "identité", perçue sous un sens trop restrictif et introverti, on méprise, on veut parfois même faire disparaître ce qui est différent de nous ; car ce qui est autre que nous, nous ne pouvons le supporter. Les Juifs ne sont malheureusement pas les seuls à être victimes de cette "bête infâme" ! A côté d'eux : l'islamophobie fait des ravages, les Roms sont pourchassés suite à des rumeurs invraisemblables, tandis que la situation des homosexuels n'est pas à envier non plus ; et la liste ne s'arrête pas là !

Raphaël Enthoven expliquait récemment que "le désir d'identité cache une bête infâme."  Il faut savoir résister aux enfermements identitaires ! Nous nous souvenons de cette fameuse réplique de Bertolt Brecht en 1941 : "le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde."

En définitive, devons-nous désespérer de l'humanité ?  En sommes-nous réduits à rester chez nous pour pleurer devant la télé ?  Les antisémites vont-ils gagner ? Non ! Puisque, sur notre petit Pays des Olonnes, protestants, baptistes, bouddhistes, musulmans, juifs, catholiques, non croyants, agnostiques... vont se rassembler pour faire front contre la bête immonde, en cette soirée du 4 avril. Et ceci est déjà la victoire de la Fraternité !  Merci à toutes celles et ceux qui le peuvent de rejoindre ce modeste combat !

_____________

"L'ignorance mène à la peur,
       la peur mène à la haine,
              et la haine conduit à la violence.
                      Voilà l'équation."

   Averroès, de  religion musulmane, philosophe, théologien, juriste, mathématicien et médecin andalou du 12° siècle.


jeudi 28 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2272 : "Ce n'est pas parce qu'on a pris de l'âge..."

Dès 8h30 hier matin mercredi, un plein car de membres du MCR (Mouvement Chrétien des Retraités), militants tout à fait décidés, du doyenné de Talmont-Les Moutiers, prenait la route de Chaillé-les-Marais sous un soleil rayonnant ; parmi nous, Gilberte, de Longeville, une quasi centenaire (21 septembre 1919) ; une femme au beau visage rayonnant, sans canne bien entendu, et bien dans sa tête ! Cette réco annuelle du MCR était attendue. Nous avons retrouvé là-bas, au Centre spirituel "L'Immaculée", d'autres retraités aussi heureux de se revoir, venant des doyennés des Sables, Fontenay et Luçon, dont ma soeur Monique de La Taillée.

Tout au long de la journée, impression très forte d'un laïcat d'Eglise très mûr et très profond. Parmi eux, d'anciens maires, de nombreux responsables et membres d'associations, la plupart également assez actifs au sein de leurs paroisses, comme auparavant au CMR (Chrétiens dans le Monde Rural) ou autres ; en résumé, un beau visage du Peuple de Dieu. Et qui n'avait pas sa langue dans sa poche !

Après des interventions bien éclairantes de la part de Marie-Jo, prêtre en responsabilité du Centre, autour de "trois mots magiques" : merci, pardon, s'il te plaît, un travail en commun a permis aux uns et aux autres de prendre la parole. Voici quelques échos de cet échange passionnant :

"ce n'est pas parce qu'on a pris de l'âge qu'on est disqualifiés..."
-  "c'est vrai qu'il est parfois déstabilisant de faire face aux séparations dans nos familles..."
-  "on est désolés aussi de constater que nos enfants, auxquels l'on avait transmis des valeurs, semblent s'écarter de ce à quoi on croit en tant que chrétiens."
-  "mais il nous faut savoir accueillir les petits-enfants, les neveux et nièces, même si leurs choix ne correspondent pas à ce que nous aurions aimé."
-  "il faut prendre le temps d'écouter les enfants et les petits-enfants, et ne surtout pas vouloir leur faire la morale."
-  "parfois, ils nous posent la question : "où vas-tu à la messe ?"  Cela veut dire qu'ils tiennent compte de notre foi, et qu'ils nous respectent."
-  "quand on va chez eux, ils s'informent à l'avance des heures des messes, afin de nous permettre d'y participer. Cela semble important pour eux."
-  "en fait les grands-parents ont sans doute plus d'influence implicite qu'ils ne le reconnaissent eux-mêmes."
-  "on essaye de leur partager ce qu'on a nous-mêmes reçu, mais en les respectant."
-  "par exemple, ils sont sensibles aux valeurs humaines qu'on a semées, et qui sont une belle façon de pratiquer l'Evangile : le sens du social, le souci des autres, le respect de la planète, l'engagement dans des associations caritatives, humanitaires..."
-  "les anciens restent des repères ; les grands-parents, oncles et tantes, demeurent une référence."
-  "il est bon pour les grands-parents de savoir se poser, et de confier à Dieu dans la prière l'évolution humaine et spirituelle, en famille, en Eglise et au sein de la société, de nos enfants, petits-enfants, ainsi que de toutes nos relations ."

Une réco MCR, cela fait vraiment du bien !
Quand des personnes se retrouvent régulièrement au sein d'un mouvement de laïcs, en Action catholique particulièrement, cela porte des fruits inestimables.
Pourvu que l'Eglise, dans sa hiérarchie et ses prêtres, ne minimise pas cette richesse et n'oublie jamais de la faire expérimenter à l'ensemble du Peuple de Dieu !

dimanche 24 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2271 : Il reste toujours des prêtres "serviteurs" !

J'ai eu le bonheur de participer aujourd'hui à la fête du 50ème anniversaire de l'ordination de Bernard Daviaud en la magnifique église de St Hilaire de Riez, dans la paroisse où il est en mission pastorale à titre d'auxiliaire.

Il y a quelque temps, des responsables laïcs de cette paroisse lui ont fait cette remarque : "il n'y a pas quelque chose à fêter bientôt, fin mars ?" Par je ne sais quelle source, ils avaient appris que Bernard avait été ordonné le 22 mars 1969 et, aimant bien leur prêtre, ils s'étaient donné le projet de marquer le coup de façon festive avec lui. Ce dernier ne souhaitait pas forcément se mettre en avant, mais donna son accord et une date fut fixée, quitte aux paroissiens à prendre en charge l'organisation et le déroulement de cette journée.

Tout le monde alors de se mettre en mouvement : recherche d'une liturgie adaptée, préparation des chants par la chorale, fleurissement de l'église, mise dans le coup des enfants de l'école toute proche dont Bernard est un habitué, préparation du verre de l'amitié, tables et matériel offerts par la municipalité, lancement d'une cagnotte de remerciement, choix de cadeaux adaptés, buffet campagnard, etc.

Et un résultat à la mesure des espérances : dans cette église superbe, dont l'intérieur vient d'être très bien rénové, avec ses trois très beaux retables et les magnifiques tableaux du peintre Henry Simon, un enfant du pays, sans parler des vitraux, une célébration à la fois très simple et très vraie.

En ces jours où l'image des prêtres est un peu chahutée, il n'était pas inintéressant de constater l'affection de toutes ces personnes présentes vis-à-vis de ce prêtre, très proche, très modeste, en proximité avec chacun.
En fait, durant son homélie, de 5 mns à peine, il nous a livré ce qui a toujours été le fondement de sa mission pastorale. Un jour, un prêtre missionnaire lui a dit, alors qu'il venait d'être envoyé comme prêtre "Fidei donum" au service de l'Eglise du Cameroun  : "Les gens vers qui tu vas, aime-les." Par la suite, c'est bien ainsi qu'il a essayé de vivre son rôle de "serviteur" de l'Eglise et de l'humanité. Et cela, dans les différentes missions qui lui ont été confiées, d'ailleurs très variées : tant en Vendée qu'au Cameroun, en Nouvelle-Calédonie que dans le diocèse de Nevers.

Quelques trop brefs échos de son homélie, griffonnés au vol discrètement, tandis que Bernard s'exprimait : "50 ans de sacerdoce : il ne s'agit pas de gonfler la poitrine ! Mais au terme de toutes ces années, je ne peux que remercier Dieu ; mais aussi, toutes ces personnes qui ont traversé ma route et m'ont accompagné... J'ai eu la chance de vivre au sein d'une famille unie et aimante, ce qui m'a aidé à croire que l'amour était possible... Jésus, c'est celui qui rend libre... L'Eglise, c'est un don de Dieu ; l'Eglise, ce n'est pas moi qui la dirige, selon mes désirs ou mes envies...Le travail du prêtre, c'est vivre de Dieu et faire vivre de Dieu !..."

Enfin, faisant référence à l'évangile du jour (le figuier qui ne donne pas de fruit... pour l'instant), Bernard nous a invités à imiter la patience de Dieu : Dieu nous laisse le temps d'évoluer, de grandir !  Si nous restons patients et fidèles, il y aura beaucoup de fruits !  A l'image de ces très nombreux enfants (70 ?) qui, accompagné de leurs instits, ont offert chacun à Bernard une belle fleur  -  Bernard n'était pas au courant  -  ainsi qu'une feuille sur laquelle ils avaient noté et illustré leurs souhaits et voeux à ce prêtre "serviteur", témoin du Dieu vivant.

samedi 23 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2270 : Aux pays des lumières

Vous avez remarqué que j'ai mis un pluriel dans mon titre. Or, lorsque l'on utilise cette expression "pays des lumières", c'est évidemment à ce pays qu'est la France que l'on fait référence. Et il est vrai que nous pouvons être fiers de ce que la France représente, aux yeux d'un certain nombre de nations qui sont encore sous le joug d'un terrible obscurantisme !  Cependant, peu à peu, les choses évoluent ; et il est bon de constater que bien des nations peuvent prétendre aujourd'hui, avec le même mérite que nous et parfois mieux, au titre envié de "pays des lumières". En voici quelques exemples.

Algérie  :  vous suivez ce qui se passe dans ce pays. Des manifestations monstres se déroulent un peu partout sur le territoire algérien. Vous avez remarqué une chose : ni désordre, ni casse, et on ramasse tout ce qui traîne après chaque manif. Et pourtant, nos frères et soeurs algériens ont autant, sinon plus de raisons que nous de se révolter, et de vouloir se faire entendre. Merci à eux pour cette lumière qui brille à travers leurs yeux et leurs espoirs.

Pérou  :  face à la dengue, au zika et au chikunguya, devant les risques graves d'épidémie, dans certaines régions, les prêtres se mobilisent pour contribuer à éduquer les familles et lancer des campagnes de fumigation. Ils sont formés pour transmettre, pendant les messes - voir "La Croix du 20 mars - les gestes et conseils qui sauvent. Les prêtres au service de la nation : quel lumineux service, et quelle belle image donnée par ces prêtres-serviteurs !

-  Suède  :  là-bas, on ne badine pas avec la morale ! Vous avez certainement entendu parler de ces ministres qui ont dû démissionner sur le champ pour avoir, par exemple, réglé quelques courses, dont une barre chocolatée, avec une carte de crédit de fonction. Chez nous, la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique vient d'être prise en flagrant délit d'excès de vitesse ; mais pas de démission en vue pour l'instant !  Transparence, souci d'exemplarité : et si la lumière pouvait aussi nous venir d'ailleurs ?

Etats-Unis  :  merci aux médias d'avoir fait savoir qu'après la tuerie qui avait fait 11 morts et un certain nombre de blessés dans une synagogue de Pittsburgh, deux groupes de musulmans américains ont collecté 150 000 € pour les familles de ces victimes, de religion juive.

accueil des personnes réfugiées  :  84% des 25 millions de personnes réfugiées vivent dans des pays du Sud, souvent un pays voisin du leur.
 Les six principaux pays d'accueil sont, dans l'ordre : la Turquie, la Jordanie, le Pakistan, le Liban, l'Iran et l'Ouganda. Ce ne sont pas des nations aux racines chrétiennes qui figurent  dans le peloton de tête.  La France occupe la 15° place. Aurions-nous éteint les lumières ?  et pourquoi ?

Nouvelle-Zélande  :  soutien massif de la population à la communauté musulmane durement éprouvée : 50 fidèles tués dans deux mosquées, alors qu'ils étaient en prière.  Attitude inimaginable en France, la première ministre n'a pas hésité à se couvrir la tête d'un foulard noir, en compassion avec cette communauté blessée ; et elle a été imitée par nombre de ses compatriotes femmes. Et si la lumière d'une vraie solidarité, au-delà des différences de cultures, nous venait aussi de l'autre bout du monde ?

Merci, chers pays, d'éclairer de vos gestes citoyens et fraternels notre vieille nation aux idéaux un peu fatigués et obscurcis parfois :  vous nous donnez la Vie !

Antoine de Saint-Exupéry  :  "Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis !"

vendredi 22 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2269 : Le Peuple de Dieu répondra-t-il à l'appel du pape ?

Nous le constatons chaque jour en permanence, que ce soit dans nos relations, en paroisse, en famille ou autres, revient souvent dans les échanges la tragique question de ce qui marque notre Eglise catholique depuis quelque temps.  Nombreux sont ceux qui se lamentent, quand ils n'expriment pas, ce qui est bien compréhensible, des sentiments de colère, de révolte et de déception. Une question se pose alors : comment on va se sortir de tout cela ?  Et personne n'y voit très clair...

Un moyen pourtant nous a été offert, et pas par n'importe qui ; mais je suis étonné que l'on n'y fasse pas plus référence !  Il s'agit de la "Lettre du pape François au Peuple de Dieu", en date du 20 août 2018, dont je vous ai déjà parlé à de multiples reprises. Cependant, il semble que ce message n'ait pas été très ventilé, et encore moins débattu, ni dans notre diocèse, ni dans les paroisses ou mouvements d'Eglise. Le pape y exprimait pourtant que, face à la situation terrible de l'Eglise, qui a encore empiré depuis cette date, "il est impossible d'imaginer une conversion de l'agir ecclésial sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu." Avec cette constatation désolante que "le cléricalisme annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer, ou à sous-évaluer la grâce baptismale" dans le laïcat.

A ma connaissance, sur le diocèse de Luçon, comme initiatives en réponse à cet appel du pape, je discerne seulement un "frémissement", même s'il est encore bien léger : 4 rencontres au niveau de la Vendée organisées par le SEL 85 (Solidarité, Eglise en Liberté en Vendée), regroupant de 30 à 50 personnes. Ces rendez-vous, dont le premier a eu lieu dès octobre, ont été assez fructueux et viennent de trouver un premier aboutissement à travers une rencontre, avant-hier mercredi, de trois délégués du SEL 85 avec notre évêque, le père Jacolin. Nous en aurons sans doute des échos.

Sur le doyenné de St Gilles, un groupe de 20 personnes, dont 14 laïcs, vient de produire une réponse consistante à la Lettre du pape ; c'est bien, même si cette déclaration a été jugée comme ne prenant pas bien en compte ce que ressentent les abusés !  D'autre part, sur la Roche-sur-Yon, la paroisse Jean XXIII a le projet d'organiser une rencontre autour de cette même Lettre ; c'est encourageant ! Mais ailleurs ?  Silence-radio ! Question : le Peuple de Dieu est-il vraiment prêt à débattre ?  Mais surtout, l'y aide-t-on ??? Car il ne faudrait pas que le pape se sente trop seul et peu écouté ! En gros, on regarde le train passer, en attendant que Rome ou les évêques nous apportent sur un plateau toutes les solutions ; alors qu'il faut que les laïcs prennent leur part dans la recherche des solutions. Et on se contente de faire tourner la paroisse vaille que vaille, en attendant des jours meilleurs...

Par contre hier soir jeudi, sur le doyenné de Talmont-Les Moutiers, comme je l'ai expliqué dans un billet précédent, à l'initiative du MCR (Mouvement Chrétien des Retraités), 41 personnes très motivées, dont trois prêtres et un diacre, se sont retrouvées pour un échange très participatif et très riche à propos de cette fameuse Lettre, que tous avaient en main. Le trésorier diocésain du MCR, Jacky, a introduit la rencontre en nous plongeant d'emblée dans cette Lettre. Un autre responsable, Maurice, nous a fait un historique fort intéressant quant aux difficultés de l'Eglise depuis les premiers siècles sur cette question. Puis, l'échange a été assez approfondi, tant dans le constat des faits que concernant l'étude des causes et la recherche de propositions pouvant permettre à notre Eglise de se relever et de repartir dans l'Espérance. Deux secrétaires, Jennifer et Maryse, ont pris des notes, dont je vous rendrai compte quand le compte-rendu sera fait. L'assemblée était d'autant plus motivée qu'il a été précisé que nos réactions et propositions seraient communiquées au pape, à notre évêque, aux prêtres ainsi qu'aux chrétiens du doyenné, et bien sûr au MCR diocésain. La prière a également eu sa place, et il a été dit et redit que, comme nous y invite le pape, un "retour à la Source" et "la contemplation du Christ" pourront nous permettre de nous relever en vérité !

P-S  :  pour info, Maurice nous a présenté deux ouvrages très intéressants :
-  "L'Eglise face aux abus sexuels sur mineurs", de Marie-Jo Thiel  -  Bayard  -  24,90 €
-  "Des prêtres et des scandales", d'Anne Philibert  -  Cerf  -  24 €

jeudi 21 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2268 : Ordonner des hommes mariés ?

L’archevêque de Poitiers souhaite que l’ordination des hommes mariés devienne possible. Il est le premier prélat en France à le dire publiquement.

Monseigneur Pascal Wintzer a ouvert le débat sur RCF (Radio chrétienne francophone) en évoquant la possibilité de faire entrer dans l’Église des hommes qui ont une vie familiale. « Je suis pour l’ordination des hommes mariés », confirme-t-il en s’empressant de préciser : « Je suis contre le mariage des prêtres et pour la fidélité dans les engagements. » Pas question de revenir sur sa parole.
“ La sexualité n’est pas mauvaise en soi ” L’Église ne semble pas prête à rompre ce qui constitue le socle de la disponibilité des hommes d’Église, le célibat. « Elle n’appellera jamais à revenir sur un engagement, au contraire, elle engage à la fidélité », a relayé l’ecclésiastique. L’archevêque de Poitiers (1) est le premier en France à se prononcer publiquement, dans les médias – alors que des coreligionnaires adhèrent, en silence, à cette même idée –, pour accueillir des hommes mariés.
Ce statut marital n’a rien de révolutionnaire dans la communauté catholique. L’annonce repose sur une réalité. C’est un fait. Dans le premier millénaire, « cette situation était assez générale », argumente Monseigneur Wintzer, ajoutant qu’aujourd’hui dans les Églises orientales catholiques (Liban et Syrie) et en Europe (Roumanie), les hommes mariés sont intégrés. Le pape François a levé l’interdiction faite aux Églises orientales catholiques d’ordonner prêtres des hommes mariés en Occident.
Mgr Pascal Wintzer souhaite à travers cette réflexion « casser l’image du prêtre perçu comme un homme en dehors de l’humanité ». La sexualité, dit-il, « n’est pas mauvaise en soi et n’empêchera pas de servir Dieu et l’Église ». Cet effectif supplémentaire présenterait un double avantage, répondre à une demande des chrétiens et mailler le territoire où de trop nombreuses églises n’ouvrent leurs portes que pour les enterrements. « Ces hommes mariés donneraient un peu de leur temps pour présider la prière et la messe », plaide le prélat.
“ Viol […] renforcé par cette aura de sacré qui entoure le prêtre ” Quid de la formation ? Elle existe déjà pour les diacres et penser qu’elle pourrait s’étendre à un enseignement spécifique pour les nouveaux représentants de l’Église ne relève pas de l’utopie.
L’arrivée de cette population venue de la société civile « casserait l’image du prêtre, qui se perçoit en homme sacré et de pouvoir », observe Mgr Pascal Wintzer. Un statut qui pose la question du viol qui serait lié « à des déséquilibres psychologiques renforcés par cette aura de sacré qui entoure le prêtre », analyse l’archevêque.
L’histoire de l’affaire du cardinal Barbarin placerait-elle ces prédateurs au-dessus de tout ? « Les hommes de Dieu doivent obéir à la justice des hommes de leur pays. […] On n’est pas des hommes sacrés au-dessus des lois, nous sommes des citoyens comme les autres, des justiciables comme n’importe qui », rappelle Mgr Wintzer. Le primat des Gaules vient de le vivre dans sa chair en étant condamné à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’abus sexuels. « Je ne vois pas comment il pourrait gouverner son diocèse », s’interroge l’archevêque de Poitiers.

                 Didier Monteil, 12 mars 2019, "La Nouvelle République du Centre-Ouest"
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P-S :  réaction intéressante de l'écrivain Jean-François Bouthors, dans l'édito de "Ouest-France" du 18 mars dernier :  "Le christianisme n'est pas mort, mais on ne le relèvera pas avec de simples mesures de discipline, ou de formation psychologique des clercs. Ordonner des femmes ou des hommes mariés pourrait être un pas important. Mais si l'on ne retrouve pas la consistance du message chrétien, cela ne sera qu'un emplâtre sur une jambe de bois."


mercredi 20 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2267 : Au sujet de la démission du cardinal Barbarin

Erwan Le Morhedec, avocat et blogueur sous le nom de Koz, explique pourquoi le communiqué du diocèse de Lyon concernant le refus par le pape de la démission cardinal Barbarin invoque « la présomption d’innocence »


Le pape François n’a pas voulu accepter la démission du cardinal Barbarin au nom de « la présomption d’innocence ». Comment comprendre cette mention alors que l’archevêque de Lyon a été condamné le 7 mars à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’agressions sexuelles ?
Erwan Le Morhedec : Quand une personne condamnée en première instance fait appel, elle se retrouve exactement dans la même situation qu’avant son premier procès. Elle bénéficie donc de la présomption d’innocence, ce principe mentionné à l’article 9 de notre "Déclaration des droits de l’homme et du citoyen" et qui veut que « tout homme (est) présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable ». En l’occurrence, ce sera le rôle du procès en appel que d’examiner à nouveau l’éventuelle culpabilité du cardinal Barbarin. Ce n’est qu’après l’appel que la condamnation devient définitive.


Mais pourquoi alors le pape a-t-il suggéré au cardinal Barbarin de se mettre en retrait de son diocèse de Lyon ?
E. L. M. : Le cardinal Barbarin peut très bien être acquitté en appel. Le pape a sans doute jugé prématuré d’accepter sa démission pour cette raison. Cela ne me semble pas aberrant tant que son sort judiciaire n’a pas été définitivement scellé. Si jamais le pape avait accepté la démission du cardinal et que celui-ci était acquitté, à quoi cela rimerait-il ? Peut-être la note envoyée par les avocats du cardinal Barbarin a-t-elle eu un rôle et le pape François estime-t-il, comme d’autres, que le cardinal "paye pour ses prédécesseurs" ?
Toute la difficulté ici est que trois dimensions sont imbriquées : une dimension judiciaire (le cardinal Barbarin est à nouveau présumé innocent depuis qu’il a fait appel) ; l’opportunité ecclésiale locale (le bien du diocèse de Lyon) ; et le contexte international. Le pape ne peut pas faire abstraction de ce dernier : dans un État de droit comme la France, la procédure est respectée ; mais, dans un pays qui ne le serait pas, il n’est pas compliqué de déstabiliser un évêque avec une procédure judiciaire. Je peux comprendre que François ne souhaite pas envoyer ce signal.


Est-ce en raison de cette imbrication que cette décision est si difficile à comprendre, au point d’« étonner » même le président de la Conférence des évêques de France ?
E. L. M. : Sans doute. Si le cardinal Barbarin avait présenté sa démission au pape avant le verdict le 7 mars, le grand public aurait mieux compris que seul le bien du diocèse était en jeu. Mais là, étant donné le calendrier, qui peut croire que les éléments sont dissociés ?
On sent que le pape a eu aussi le souci du bien du diocèse en « suggérant » à son archevêque de se mettre en retrait, à l’abri de l’exposition médiatique aussi.


Dans quel délai le procès en appel du cardinal Barbarin pourrait-il se tenir ? L’appel du parquet est-il susceptible d’accélérer sa tenue ?
E. L. M. : Non, ce n’est pas certain. L’appel fait par le parquet a une seule incidence : lorsque seul le condamné fait appel, la décision du juge d’appel ne peut être que la même ou plus favorable. Lorsque le parquet aussi fait appel, la décision est entièrement reprise, elle peut éventuellement aussi être défavorable au prévenu. Cet appel du parquet est systématique en cas d’appel du prévenu.


Recueilli par Anne-Bénédicte Hoffner, le 20 mars 2019, pour le journal "La Croix". 
Merci à elle et au journal. 

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P-S  :  L'article ci-dessus est une info, pas forcément mon opinion.
Mais mon opinion perso est sans intérêt !
A chacun de se faire son analyse et son jugement.




mardi 19 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2266 : Le grand débat dans l'Eglise

Sans doute êtes-vous nombreux à vous être demandé, ces derniers mois, s'il ne serait pas opportun de proposer également "'un grand débat" au sein de l'Eglise catholique... Et si la démarche engagée à travers  notre pays en ce moment, suite au mouvement des "gilets jaunes", donnait l'idée aux baptisés catholiques de prendre aussi la parole par rapport à tout ce que nous ressentons en ce moment au sein de l'institution ?

J'ai entendu encore cet appel à travers un mail reçu hier de la part de Jean C., adressé aux membres adhérents et sympathisants de SEL 85 (Solidarité, Eglise et Liberté en Vendée) : "Les paroisses se sont-elles saisies de ces événements ?  En ont-elles débattu ?  J'ai l'impression que c'est le grand silence... Il me semble que les paroisses devraient être des lieux de rencontres et de débats, de partage, entre communautés de base, mouvements, etc..."

Cette interpellation est tout à fait judicieuse et opportune ! Il est vrai que le pape François, je l'ai déjà souligné et rappelé sur ce blog à diverses reprises, a envoyé, le 20 août dernier, une "Lettre au Peuple de Dieu" ; pas seulement aux cardinaux, évêques, prêtres, mais bien également aux laïcs, qu'il a tenu à mobiliser particulièrement "afin que chaque baptisé se sente engagé dans la transformation ecclésiale et sociale dont nous avons tant besoin."

Certaines paroisses, en Vendée, ont glissé cette Lettre dans le bulletin paroissial ; quelques autres l'ont affichée à l'entrée de l'église ; mais bien peu en effet ont donné aux paroissiens la possibilité d'en discuter. Sur le doyenné de Talmont-St Hilaire cependant, à l'initiative d'un mouvement de laïcs, le MCR (Mouvement Chrétien des Retraités) a organisé une soirée de réflexion autour de cette Lettre avec comme titre : "L'Eglise, Peuple de Dieu : nos attentes."

Cette soirée se déroulera le jeudi 21 mars, de 20h à 22h, à St Vincent-sur-Jard, salle communale Clémenceau. Soirée ouverte à tout public, entrée libre.

Ce ne sont pas des "retraités-canapé" qui ont organisé cette rencontre ! Je me suis même aperçu qu'ils ne reculaient devant aucun sacrifice puisqu'un membre, Jennifer, a eu l'audace d'envoyer l'annonce de cette soirée au journal "La Croix", qui l'a publiée !

Comment va se passer cette rencontre ?  Nous avons pensé à un déroulement du style suivant :
-  tout d'abord, la parole sera largement donnée à l'assistance, afin que chacun puisse exprimer son ressenti par rapport aux événements actuels au sein de l'Eglise.
-  puis, nous essayerons d'analyser la situation, d'en rechercher les causes, avec aussi un retour historique.
-  attentes et appels seront alors dégagés, pour être retransmis largement à qui de droit : le Peuple de Dieu, notre évêque, et pourquoi pas une réponse au pape François.
Le tout en dégageant aussi les aspects positifs possibles d'une telle crise, sur l'avenir de l'Eglise, mais surtout, de l'Evangile !
Nous comptons sur le soutien de tous !  Merci !

lundi 18 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2265 : J'ai vu 100 prêtres heureux !

Nous étions plus d'une centaine de prêtres du diocèse de Luçon rassemblés en ce lundi 18 mars au Centre spirituel de Chaillé-les-Marais pour notre journée annuelle de réco de carême. Les prêtres de Vendée : quelle variété ! Depuis celui qui vient juste d'être ordonné jusqu'à cet autre bien valide encore à 90 ans. Des cols romains et des petites croix, des soutanes et d'autres sans croix (mais pas sans foi ni loi !...)  Certains en jean et d'autres en costume noir très strict... Avec toutes les variétés possibles de ministères : avec les jeunes et les personnes âgées, aux Béatitudes ou avec les migrants, au coeur du monde rural ou en lien très forts avec des dirigeants d'entreprise, à la Mission de la mer ou dans une basilique, au service des militaires et de la gendarmerie ou en lien avec des marginaux, bien insérés dans le diocèse ou un peu sur le parvis, des plutôt "génération Jean-Paul II", ou du style Benoît XVI, des plutôt "conservateurs" - mais suis-je fraternel en m'exprimant ainsi ?  Et des plutôt soit-disant "progressistes" ; certains encore très actifs, d'autres en semi-retraite, ou totalement détachés pour la prière... Et bien sûr, j'aurais dû commencer par là, la plupart - du moins ceux qui le peuvent - encore bien insérés au service du peuple de Dieu, humblement, dans les paroisses. Quelques-uns malades ou handicapés, mais bien vivants, et d'autres d'une santé resplendissante... En résumé, un véritable arc-en-ciel de couleurs, de formes, de styles, d'âges, d'insertions. Mais un arc-en-ciel, Dieu aime ça ! N'est-ce pas Abraham ? (Genèse 9/12-17)

Et au milieu de nous, notre évêque, le Père Jacolin, aimable avec tous, souriant, respirant profondeur et bonté. Ne se comportant pas comme un grand chef, mais comme un frère, un grand frère ; à l'image de ce qu'il nous a proposé de méditer, à partir du texte du Concile Vatican II sur les prêtres, au n° 7 : "les évêques doivent considérer leurs prêtres comme des frères et des amis, et se préoccuper, autant qu'ils le peuvent, de leur bien, matériel d'abord, mais surtout spirituel. Qu'ils sachent les écouter volontiers, les consulter même, et parler avec eux de ce qui concerne les exigences du travail pastoral et le bien du diocèse."

Le temps de cette réco, notre évêque a eu le souci de nous aider à nous recentrer sur le Christ, surtout alors qu'arrive le moment du grand Passage, de la Pâque. Nous avons médité ensemble Luc 22/7-30 : "Quand l'heure fut venue, Jésus dit à ses Apôtres : "J'ai désiré d'un grand désir manger cette Pâque avec vous (...) Prenez ceci et partagez entre vous (...) Ceci est mon corps, donné pour vous (...), mon sang répandu pour vous (...) Je suis au milieu de vous..."  Autant de formules employées par Jésus pour bien manifester à ses amis combien il est heureux d'avoir avec eux une relation de proximité et de vérité.  Il est essentiel pour le prêtre en effet de développer, de sauvegarder, plus que tout, ce type de rapprochement permanent avec Jésus ; car si nous voulons conduire nos frères et soeurs vers le Christ, il nous faut, nous d'abord, être profondément ancrés en lui.  Sans enfermer les gens sur nous, sans attirer les gens à nous, mais en marchant au milieu d'eux, le regard de tous tourné vers le Christ vivant.

Quelle est belle, cette mission d'amour confiée aux prêtres.
Puissions-nous la vivre le plus possible en lien avec le Christ, avec notre évêque, avec l'ensemble des baptisés !
Au terme de cette journée en tout cas, sur les visages de tous ces prêtres rayonnait la joie du Christ !

P-S :  Peut-être êtes-vous étonnés que je n'aie pas évoqué les drames causés par des prêtres, qui défigurent l'Eglise. Ce n'est pas par déni ! Et les prêtres sont les premiers à reconnaître qu'ils sont des hommes, et donc des pécheurs, comme tous les humains... Comme le pape François à qui l'on demandait un jour comment il se définissait ; il répondit alors : "comme un pécheur pardonné." Evidemment, il y a péché et péché ! Mais on peut aussi parler parfois de ce qui va bien !

dimanche 17 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2264 : "Une Eglise qui donne un beau visage" (pasteure Caroline Schrumpf)

En ce dimanche où nous avons médité le message magnifique de la Transfiguration de Jésus, que cela fait du bien de constater le beau visage que continuent de donner tant d'assemblées d'Eglise !  Dont par exemple, la messe de ce dimanche à Jard-sur-Mer, avec la présentation d'un groupe de jeunes en marche vers la Confirmation... Je regrette : il faudrait un billet entier pour en parler ; mais j'avais pensé vous faire part d'abord de ce que j'ai vécu hier. 

Hier samedi donc, plus de 200 membres des EDC (Entrepreneurs et Dirigeants Chrétiens, région Ouest) se sont retrouvés aux Sables d'Olonne pour faire le point par rapport à la façon dont ils vivent leur responsabilité de chefs d'entreprise à la lumière de l'Evangile. J'ai eu le bonheur d'être invité en tant qu'ancien accompagnateur de l'équipe de Fontenay-le-Comte.  Ce qui m'a marqué, c'est le dynamisme, tant humain qu'évangélique, de ces femmes et de ces hommes dont les entreprises comprennent parfois plusieurs centaines de salariés !

Comment vivre en chrétiens au sein de toutes ces activités ?  Yves Gonnord, ancien PDG de Fleury-Michon, nous a rappelé que "l'entreprise est une société humaine, mais pas une organisation philanthropique. Cependant, il est essentiel de garder la dignité de l'homme au coeur de la société et de sauvegarder la vocation sociale de l'entreprise. Surtout que, de nos jours, l'on sent le besoin, chez les nouvelles générations, de trouver un accord entre vie professionnelle, familiale, religieuse et sociale ; et ceci, tant chez les salariés que chez les entrepreneurs. Avec la nécessité que le progrès économique soit toujours accompagné d'un progrès social."

De telles perspectives n'étaient pas surprenantes si l'on rappelle que le thème de ces Assises était : "Hissons les voiles : cap vers l'Homme, avec confiance, audace et partage." Avec en exergue cette invitation de St Paul : "Chacun reçoit le don de manifester l'Esprit en vue du bien de tous." (1 Corinthiens 12/7)

Tout au long de la journée, il y a eu de longs temps de méditation, prière et célébration. En effet, fut-il répété, aussi surprenant que cela puisse paraître, "l'entreprise est un chemin privilégié d'évangélisation, surtout si c'est vécu dans un esprit chrétien !  Car aimer, c'est vouloir que l'autre soit, et qu'il soit plus grand. L'entreprise, il est vrai, c'est le lieu de la confrontation avec la réalité ; mais attention à la culture de la verticalité : le dirigeant a de la peine à croire que les choses puissent se faire sans lui ! D'où, plusieurs règles à respecter : le pari de la confiance, le souci d'aider les autres à grandir, veiller à ce que les salariés soient heureux, avoir le souci d'innover, ne pas laisser la seule dimension économique ou numérique prendre le dessus, redonner sans cesse du sens, avoir la culture de la bienveillance, de l'authenticité, de l'exemplarité, veiller à ce que chacun puisse s'exprimer, puisse dire ses préoccupations, etc... Tout cela se trouvant d'ailleurs être tout à fait dans la manière d'agir de Jésus.  Et sans cesse, faire appel à l'Esprit, avant un entretien difficile, une prise de décision..."

Un des temps forts de la journée consista en la présentation par Jean-Michel Poupeau et l'équipe de Fontenay-le-Comte d'une proposition de "management sabbatique" dont le but serait de proposer au salarié pas seulement un travail, mais un projet de vie ; en donnant à chacun la possibilité de grandir. Comment faire en sorte que, non seulement certains, mais tous les salariés aient la possibilité de se former, d'évoluer, de devenir toujours plus compétents, de réfléchir à ce qu'ils souhaitent vivre, de se réorienter au besoin. Ce projet solide est accompagné de pistes de financement que la place ne me permet pas de présenter ici, mais qui tiennent la route, parce que mûrement réfléchies avec nombre d'autres partenaires concernés. Je tiens d'ailleurs le document présenté à la disposition de ceux qui seraient intéressés. Là encore, fidélité à l'Evangile, qui nous invite, non à nous murer dans nos vieilles façons de faire, mais à oser le grand large. Comme l'a rappelé Jean-Michel : "N'oublie pas de larguer tes amarres, va rejoindre l'humanité en pleine mer. Tu y rencontreras Jésus."

Pas étonnant que la pasteure de Nantes, Carole Schrumpf, qui a commenté cette page d'Evangile, nous ait fait la remarque suivante, qui n'avait rien d'une flatterie : "Vous êtes une Eglise qui donne un beau visage !"

P-S : à plusieurs reprises, avec des dirigeants, on s'est dit, au cours de la journée : ce serait bien si les "dirigeants" de l'Eglise (si l'on peut parler ainsi) s'offraient de la même façon des journées de réflexion, en s'inspirant du meilleur des méthodes de l'entreprise, au service d'une plus efficace prise en compte des potentialités infinies, quoique sous évaluées, du Peuple de Dieu !
Voir le livre de l'une des personnes qui nous ont bien aidés à réfléchir, Philippe Crouÿ, selon ses deux pistes : repenser l'entreprise, et repenser la gouvernance. 

jeudi 14 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2263 : Et tout cela se passe en France !

-  chaque année, en France, plus de 100 femmes sont tuées par leur conjoint, leur mari ou leur ex-compagnon, une tous les 3 jours.

-  un agriculteur se suicide presque tous les 2 jours.
30% des agriculteurs touchent environ 350 € par mois.

-  pour l'année 2018, en novembre, 32 suicides chez les policiers, 9 chez les gendarmes.

-  "entre 300 et 400 chefs d'entreprise se suicident chaque année", évalue Marc Binnié, cofondateur du dispositif Apesa (Aide psychologique aux entrepreneurs en souffrance aigüe).

-  566 SDF sont morts dans la rue en 2018, âgés de 48 ans en moyenne ; dont 9% de femmes et 13 mineurs.  ("O-France" du 14/3/19)

-  extrait de "O-France" du 14/03/19 : "30.000 enfants sont sans domicile en France, et 264.000 dépendent, avec leurs familles, de l'aide sociale à l'enfance. Chaque nuit, des milliers d'enfants dorment dans la rue, dont des nourrissons sortant de la maternité."

-  sans parler des 200.000 sans abri dans notre pays !

-  il y a 1.800.000 familles monoparentales en France, pour lesquelles les difficultés financières commencent au milieu du mois.

-  chez nous toujours, environ 500.000 personnes travaillent dans les services d'aide  et d'accompagnement à domicile.  Elles peuvent pointer jusqu'à 10 à 12 fois par jour.

On pourrait allonger la liste indéfiniment ; en effet, trop d'autres "catégories défavorisées" ne figurent pas dans ce listing : à vous de le compléter !J'ai repris ces chiffres tout simplement dans les journaux de ces dernières semaines. Donc, excusez-moi, car vous les aviez sans doute déjà repérés également. Mais quand on les met ensemble, cela devient effarant. Car tout cela se passe bien chez nous, tout près de nous !  Et l'on s'étonnera qu'il y ait des gilets jaunes, des cris de colère, des suicides et des pleurs éprouvants...

Heureusement, il y a "le grand débat", qui va enfin contribuer à remettre de l'ordre dans tout ça !  En redonnant bien sûr aux plus défavorisés la première place au coeur de notre société ; en revalorisant enfin cette troisième petite soeur de notre devise, si oubliée : la Fraternité !  Le Père Joseph Vrésinski, fondateur de l'AED, ne souhaitait-il pas en effet que "la priorité aux plus pauvres se place au point de départ" ?

P-S  :  J'oubliais !  Savez-vous que, "depuis 2011, la Turquie a accueilli quatre millions de migrants ?  A quatre-vingt mille d'entre eux, elle a conféré la nationalité turque. A tous les migrants, Erdogan - bien qu'ayant beaucoup de choses à découvrir en ce qui concerne la démocratie - offre cependant des possibilités de toutes sortes en vue de faciliter leur insertion. Ils obtiennent une aide au logement et au travail. Ils bénéficient de l'accès gratuit à tous les soins, à l'éducation (près de 700 000 enfants de migrants sont scolarisés) et à l'aide sociale. Au même titre que les citoyens turcs. Près de 1,3 million de migrants (les familles ayant plus de 4 enfants) reçoivent 15 à 20 € par personnes et par mois pour l'achat de biens de première nécessité. Ces quatre millions de migrants vivent pour la grande majorité dans des villes et non dans des camps, et bénéficient de conditions que l'on ne trouve nulle part ailleurs. De plus, en Turquie, les soins sont gratuits pour tous, y compris les migrants, et d'une qualité reconnue." (etc...)  Extrait d'un article de "La Croix" daté du lundi 11 mars dernier.  "J'étais un étranger, et vous m'avez accueilli !"

mercredi 13 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2262 : "L'Eglise est appelée à renaître" (Mgr Gaillot)


Propos recueillis par Jérôme Cordelier (Le Point)

Le Point : Vous qui avez toujours eu une grande capacité d'indignation, êtes-vous révolté, et de quelle manière, par ce que vous entendez sur l'Église aujourd'hui ?
Jacques Gaillot : Mon regard ne se porte pas habituellement sur l'Église, mais sur le monde de l'exclusion : les sans-abri jetés à la rue, abandonnés. C'est inacceptable ! Quand ils débarquent à Paris, ces hommes, ces femmes, ces enfants n'ont plus qu'un seul bien : leur dignité. Ils s'entassent au bord du périphérique ou sous les ponts. C'est une honte ! Personne, à travers le monde, ne veut des minorités qui sont à la recherche d'une terre et d'un avenir. Voilà ce qui m'indigne, avant tout, aujourd'hui. Pour répondre à votre question, ce que j'entends dire sur l'Église ne me révolte pas. J'ai toujours préféré le sort des individus à celui des institutions, et, en ce moment, je suis du côté des victimes d'abus sexuels. Leurs paroles me touchent profondément. Leurs blessures deviennent les miennes.

Le film de François Ozon sur l'affaire Preynat, un documentaire d'Arte sur des abus sexuels commis par des prêtres sur les religieuses… L'Église est fortement interpellée par la société, en France en particulier. Avez-vous vu ces films ? Comment réagissez-vous ?
J'ai aimé le film de François Ozon, qui est respectueux et plein d'émotions. Comme il est difficile pour la vérité de sortir de l'ombre et venir au jour ! Le secret est tellement enfoui et protégé ! C'est un lourd couvercle à soulever. Les familles concernées se divisent et sont ébranlées. Personne n'en sortira indemne. Mais « la vérité vous rendra libre », dit Jésus. Le documentaire sur les religieuses abusées sexuellement par des prêtres a été un choc. Je me suis senti humilié et indigné devant l'injustice faite à ces religieuses. Comme le disait Victor Hugo : « On fait la charité quand on n'a pas su imposer la justice. » La charité suppose la justice. On l'avait oublié.

Ressentez-vous actuellement une « cathophobie » en France ?
Je ne l'ai pas constaté. Il y a surtout une suspicion sur les prêtres, qui leur cause une grande douleur, même quand ils ne l'expriment pas. J'en souffre avec eux.

L'Église de France est-elle de plus en plus réactionnaire, comme le montre l'historien et sociologue Yann Raison du Cleuziou dans son dernier livre, Une contre-révolution catholique (Seuil) ?
Il y a toujours eu une frange conservatrice dans l'Église de France. Elle est influente et se fait entendre aujourd'hui. Le discours identitaire a le vent en poupe. Affirmons notre foi. Faisons part de nos convictions. On ne peut pas tout accepter. Si l'on fait comme tout le monde, on n'a plus rien à dire. Ce discours identitaire peut être rassurant, mais il ne va pas au cœur de l'Évangile, à savoir la solidarité avec ceux que la société délaisse. « J'étais un étranger et vous m'avez accueilli. » Si l'on vibre à de telles paroles, on peut être sûr de ne pas être comme tout le monde !
 
 La société française est-elle entrée dans une « ère post-chrétienne », comme le souligne le directeur de l'Ifop, Jérôme Fourquet, dans son dernier livre, L'Archipel français (Seuil) ?
Je le crois. Nous avons basculé dans un monde nouveau. Il y a une nouvelle façon pour l'individu d'habiter l'espace et le temps et de vivre sa foi s'il est croyant. L'Église catholique en France est devenue minoritaire, avec un effacement de ses structures et de sa culture. Elle n'est plus une référence. On se passe d'elle. Mais l'Évangile est toujours jeune. Il n'est pas cantonné dans l'institution de l'Église. Il continue sa course, tourné vers l'avenir, hors frontières et hors de tout cadre religieux. Il est vécu en pleine modernité, porté par des femmes et des hommes libres, solidaires des plus démunis.

 Le pape vous avait reçu en tête-à-tête en 2015. Continuez-vous de le soutenir ?
Je suis à fond avec le pape François qui porte le printemps de l'Évangile. Cela ne m'empêche pas de le critiquer quand il a des paroles que je trouve regrettables : ainsi, à propos de son soutien à des évêques pendant son voyage au Chili, de son appréciation sur le « genre », de sa réflexion sur les homosexuels…

En quoi ce pape restera-t-il dans l'histoire ?
Il restera pour moi le pape de l'ouverture, franchissant les frontières en donnant la main aux migrants.

Y a-t-il des moments où il vous déçoit ?
Hélas, oui ! En ce moment, je suis déçu de voir que les réformes de fond se font toujours attendre. Le droit de l'Église reste inchangé. La réforme de la curie romaine n'est toujours pas faite.

Comprenez-vous qu'il déçoive ?
Je m'y résous ! Il est pris sans doute par ces problèmes de pédophilie qui n'en finissent pas ! Il a le souci de l'unité et ne veut pas provoquer de schisme, il est prudent. Mais il en est à la sixième année de son pontificat. C'est maintenant ou jamais qu'il faut agir.

Est-il entravé dans son action par un pouvoir gay omniprésent au Vatican, comme le soutient le journaliste et chercheur Frédéric Martel dans son livre Sodoma ?
Je n'ai pas lu ce livre, mais je me souviens du titre d'un autre, François au milieu des loups. Le pape a des ennemis. Des cardinaux expriment leurs désaccords avec lui. Que François puisse rester un homme libre au Vatican relève de l'exploit ! Mais l'existence d'un « pouvoir gay omniprésent » au Vatican me surprend et me laisse perplexe.

Les réactionnaires sont-ils en train de gagner au sommet de l'Église ?
Je ne l'espère pas. J'attends de la part de François des initiatives qui surprendront. François d'Assise, dont il a pris le nom, fut un réformateur radical de l'Évangile.

L'existence même de l'Église catholique est-elle menacée par la crise actuelle ?
L'Église catholique n'est pas appelée à disparaître, mais à renaître. Les bouleversements qu'elle connaît préparent cette difficile naissance. Les braises du Ressuscité ne sont pas éteintes. La sève de l'Esprit saint continue d'irriguer le peuple de Dieu. Je suis heureux de vivre cette époque qui prépare un printemps à l'Église.

Pourquoi n'y a-t-il plus de voix forte qui porte la parole de l'Église, en France notamment ?
Nous traversons une zone de turbulences. En France, particulièrement. La parole est absente. Quand les Gilets jaunes ont commencé à descendre dans la rue, en novembre dernier, j'aurais aimé qu'une voix de l'Église se fasse entendre pour faire briller la justice, étant donné l'injustice sociale dont nous souffrons tous et les inégalités qui ne cessent de se creuser.

Avez-vous toujours du ressentiment vis-à-vis de cette Église romaine qui vous a écarté ?
Je n'ai jamais eu de ressentiment envers l'Église romaine. Heureusement ! On vit mal quand on a du ressentiment dans son cœur. J'ai souffert d'une blessure d'injustice. Mais l'Église a su m'ouvrir un chemin qui m'était inconnu pour l'Évangile. Je lui en suis reconnaissant.

S'il y avait une décision importante à prendre pour changer l'Église, laquelle serait-elle, de votre point de vue ?
J'ai conscience qu'une décision, si importante soit-elle, ne pourrait pas changer l'Église. Il en faudrait beaucoup… Je me risque cependant à en proposer une. Dans des pays qui en ressentent la nécessité, nous devrions pouvoir appeler des femmes et des hommes d'expérience, mariés ou pas, ayant un travail, pour exercer un ministère dans l'Église. Je n'ai jamais été hostile à des prêtres mariés. Mais pourquoi ne pas commencer par ouvrir cet accès aux femmes ? Ces changements significatifs devraient se faire avec l'accord des communautés et de l'évêque, et pour un temps donné. Il ne s'agirait plus d'attendre des candidats qui se présentent, mais de prendre l'initiative de l'appel en fonction des besoins de l'Église.



lundi 11 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2261 : Notre Eglise correspond-elle au projet de Jésus ?

Samedi, nous nous sommes retrouvés à la Roche s/Yon pour une riche journée de réflexion autour du théologien nantais Jacques Musset, à propos du projet libérateur de Jésus. Comme rappelé lors de l'épisode de sa rencontre avec la femme de Samarie, Jésus fut l'initiateur d'une religion "en esprit et en vérité" (Jean 4/23). Quand on relit les évangiles, il semble clair que le but de Jésus  fut avant tout de permettre aux humains à la fois de se tourner vers le Père et de servir leurs frères. Sans cesse, l'on sent Jésus soucieux de purifier la foi de ses contemporains, tandis qu'en même temps, on le voit très attentif à tous les besoins humains.

Si surprenant que cela puisse paraître, l'objectif de Jésus, d'après les évangiles, ce ne fut pas d'abord de constituer une Eglise ou  même de fonder une religion ; plutôt, sans cesse il annonçait l'avènement imminent du royaume. Et il invitait les gens à se préparer à accueillir la venue de Dieu : "convertissez-vous, le royaume de Dieu est proche." (Matthieu 4/17) Pour lui, c'était urgent.  Et ses consignes étaient claires !  On en retrouve le coeur dans l'exposé des Béatitudes, ou en Matthieu 25, dans l'évocation du jugement dernier. Et  pour y parvenir, Jésus invitait à se mettre à l'écoute du Père. Son désir, c'était un monde où chacun pourrait vivre dans la vérité, vivre la fraternité, en attention aux rejetés de la vie, très nombreux au sein de la société juive de l'époque. Il a demandé à ses disciples de faire en sorte que les gens vivent de la façon la plus humaine possible.

Mais pour cela, Jésus a dû combattre le culte de l'argent, le mépris des pauvres ; défendre sans cesse la cause de l'homme, contre un monde religieux qui n'était plus fidèle aux messages de la grande lignée des prophètes. L'on voit Jésus se heurter sans cesse à un certain ritualisme, à une hiérarchie qui a le culte des apparences. Il a même dû, à plusieurs reprises, remettre en question la vision de ses disciples rêvant déjà d'être à la première place dans le royaume des cieux ; ou lorsqu'ils le considéraient comme un "messie" politique qui allait restaurer le royaume terrestre de David et chasser l'occupant romain.

Mais le projet de Jésus était d'un autre ordre. Il n'était pas non plus d'instaurer une institution qui durerait des siècles et se donnerait des hiérarques sacrés pour la diriger.  D'ailleurs, Jésus n'a fait aucune ordination ; il n'a pas sacralisé ses apôtres. Il leur a par contre clairement demandé d'annoncer la bonne nouvelle du royaume au monde entier. Dans une attitude de serviteurs et non de chefs ; rappelons-nous le geste central du lavement des pieds, l'exemple du Christ se mettant à genoux devant l'homme ! "Si quelqu'un veut être le premier parmi vous, qu'il soit l'esclave de tous." (Marc 10/44)  Cardinaux, évêques, prêtres, avons-nous compris que nous devons nous comporter comme les esclaves de tous ?

Impossible de résumer l'ensemble d'une journée dans un aussi bref billet ! Cependant, nous avons retiré quelques appels pour notre Eglise d'aujourd'hui, dont la hiérarchie a trop souvent perdu le sens de cet humble service demandé par Jésus. Le cléricalisme actuel, en tout cas, n'a rien à voir avec le projet de Jésus, qui n'a pas créé de hiérarchie sacrée, monarchique, cléricalisée ; il n'a fait aucune ordination !  Jésus a, il est vrai, reconnu en Pierre un meneur, mais c'en est resté là. En fait, c'est à toute la communauté des chrétiens que Jésus a confié la responsabilité de proclamer l'Evangile au monde entier ; et pas seulement à quelques responsables considérés comme "plus sacrés que les autres". Même si l'Eglise, par la suite, a conçu les choses comme cela.

Or, il suffit de relire les textes, les premières communautés chrétiennes étaient animées collégialement, comme chez les Juifs ; avec des "Anciens", élus !!! Et des "épiscopes", qui étaient chargés de guider des ensembles plus larges. Mais, par la suite, une hiérarchie s'est créée, qui a un peu "pris le pouvoir", jusqu'à aujourd'hui. Finies alors, vers la moitié du 2° siècle, les élections des "Anciens" qui étaient choisis par les communautés pour les guider ! Or, c'était à la communauté entière des chrétiens que Jésus confiait son héritage.  Ceux-ci devenant alors de plus en plus, au cours des âges, des personnes mineures, en situation de dépendance totale par rapport à un clergé dominant.  Bien que Jean XXIII aussi l'ait rappelé, il a été oublié que ce qui fait la dignité essentielle du chrétien en Eglise, ce n'est pas une ordination, mais le baptême !

Aujourd'hui, Dieu merci, le pape François vient de remettre les pendules à l'heure, en août dernier, dans sa lettre aux chrétiens laïcs du monde entier :
"il est impossible d'imaginer une conversion de l'agir ecclésial sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu. Plus encore, chaque fois que nous avons tenté de supplanter, de faire taire, d'ignorer, de réduire le peuple de Dieu à de petites élites, nous avons construit des communautés sans vie (...) Cela se manifeste dans une manière déviante de concevoir l'autorité dans l'Eglise (...) Le cléricalisme, cette attitude qui annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer et à sous-évaluer la grâce baptismale que l'Esprit-Saint a placé dans le coeur de notre peuple."
L'esprit de Evangile retrouvera-t-il sa place au coeur de notre institution-Eglise ? Le pape sera-t-il entendu ? Cela dépend  de chacun de nous désormais !

vendredi 8 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85 n° 2260 : Et si l'Eglise avait un avenir ?

J'avoue que je me lance aujourd'hui dans une opération périlleuse : est-il encore possible de donner le moindre crédit à une Eglise dont des membres, y compris jusqu'au somment de la hiérarchie - pape François non compris heureusement - ont été les auteurs de faits gravissimes ? L'Eglise n'est-elle pas définitivement déshonorée et, à brève échéance, condamnée à un fin méritée ?  Même si cependant, à propos du cardinal Barbarin, la gravité n'est quand même pas du même ordre qu'en ce qui concerne cet aumônier de scouts qu'il n'a pas assez vite dénoncé.

Mais alors, qu'est-ce que Jésus a voulu faire comprendre quand il a déclaré à Simon, en Matthieu 16/18 : "Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise, et les portes de l'enfer ne pourront rien contre elle" ?
A vue humaine, en tout cas, l'on est obligé de constater un déclin certain de l'institution-Eglise. Et pourtant, au coeur même de ce déclin, ne reste-t-il pas des signes, pas si minces que cela, qu'une espérance est possible ? Quelques exemples assez clairs :

-  je citerai en premier l'immense impact d'un organisme comme le Secours Catholique, l'association humanitaire la plus importante de France, dont le nombre de bénévoles est passé de 61.000 à 67.000 en 6 ans, et qui joue un rôle essentiel auprès des plus démunis dans notre pays ; comme dans nombre de nations du monde, sous le nom évangélique de "Caritas".  Et je ne parle ni du CCFD, ni de la Fondation Abbé Pierre, ni des Orphelins-apprentis d'Auteuil, ni de la société St Vincent de Paul, ni de Chrétiens et Sida, ni l'action du Nid auprès des prostituées, l'accompagnement des réfugiés et des migrants, etc..., etc...  Il me faudrait ce billet entier pour énumérer ne serait-ce qu'une partie des innombrables associations et mouvements d'inspiration chrétienne qui mènent un travail unique au service de la population de notre nation et au-delà !  Eux aussi sont l'Eglise, autant qu'un cardinal ou un curé ensoutanés !  Et à la tête de nombreuses de ces associations, il y a souvent - mais oui - une femme !!! Véronique Fayet à la barre du Secours Catholique, pour ne citer que cet exemple !  Et de nombreux bénévoles catholiques agissent aussi dans des organismes non étiquetés "chrétiens".

-  autre signe d'espérance : le fait que le pape François vient de convoquer à Rome les responsables de tous les épiscopats du monde ; ceci afin de leur mettre le nez - de gré ou de force - dans ce problème majeur de la pédophilie. Tous ces évêques n'y étaient pas prêts !  Et pas sûr que tous aient compris l'appel ! Mais le moteur un peu rouillé de l'Evangile a été remis en marche, au plan mondial. En tout cas, j'ai apprécié que, sur les radios, ce matin, les commentateurs aient jugé comme une belle avancée le fait que le cardinal Barbarin ait accepté de démissionner. "Grâce à Dieu", il fait ainsi entrer l'Eglise dans la société, au lieu de chercher à se protéger et à essayer de maintenir celle-ci au-dessus et en-dehors des lois et des règles de la société.

-  un signe auquel je suis très sensible enfin, c'est le fait que d'innombrables membres du peuple chrétien demeurent pleinement fidèles au message libérateur du Christ et à son Evangile. Ils ont la passion de bâtir un monde meilleur et, désormais, suite à l'appel du pape François, ils vont peu à peu prendre la place qui leur revient dans l'animation et la vie de l'Eglise, plus que jamais.  Ce sera d'ailleurs le thème de la journée que nous vivrons à la Roche s/Yon demain, à laquelle je vous ai invités à la fin de mon précédent billet, sur ce beau thème : "Pour une Eglise qui ne soit pas cléricale." Souvenons-nous en effet que l'Eglise, loin de n'être représentée, comme le font trop souvent les médias, uniquement par les prêtres et les cardinaux, l'Eglise, laïcs et membres du clergé, c'est l'ensemble des baptisés. Et surtout, l'Eglise, c'est nous qui la faisons !

Rappelons-nous, en tout cas, qu'actuellement, ce qui meurt, ce n'est pas l'Evangile, mais un style d'Eglise qui ne correspond plus à ce que Jésus pouvait souhaiter.  Donc, s'il en est ainsi, ne nous affolons surtout pas !  Et retrouvons l'espérance, retroussons nos manches pour faire émerger ce monde nouveau dont nous avons tous tant besoin, aux côtés de tous nos frères et soeurs humains, qu'ils soient ou non membres d'une religion. !

Et si on relisait Charles Péguy ?

"Ce qui m'étonne, dit Dieu, c'est l'espérance.
Et je n'en reviens pas.
Sur le chemin raboteux du salut, sur le chemin charnel, sur la route interminable...
C'est elle, cette petite, qui entraîne tout !"

-  "La première question qui se pose quand on a constaté que le monde dans son ensemble est mauvais est de savoir ce que nous y pouvons ?"

mercredi 6 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2259 : "J'aime l'Eglise..., douloureusement !" (Georges Bernanos)

Cela fait plusieurs fois que je rencontre des personnes me disant : "Avec tout ce qui se passe, j'ai envie de quitter l'Eglise",  "... de changer de religion."  Bien sûr, l'on peut comprendre de telles réactions, de déception profonde, de colère parfois. J'en ai donc été d'autant plus surpris qu'à la suite du documentaire sur Arte, hier soir mardi, j'ai entendu cette réaction de Marie-Pierre Raimbault.  Marie-Pierre, avec son équipe, est la journaliste qui a mené l'enquête sur le harcèlement sexuel dont sont victimes des religieuses, en France et dans le monde. Après le visionnage du documentaire, vraiment glaçant, la responsable de l'émission "Thema" sur Arte, interviewant Marie-Pierre, lui a demandé en finale : "Mais vous, qui avez vu de près ces choses horribles, qui se passent au coeur de l'Eglise catholique, vous qui êtes croyante et pratiquante, comment vous situez-vous désormais face à une Eglise qui laisse faire de telles horreurs en son sein et garde le silence à leur propos ? Cela ne vous donne pas envie de la quitter "  J'ai été frappé et interpellé par la réponse de la réalisatrice : "C'est vrai, je me suis posé la question de partir ! Mais alors, je me suis dit : mais, si les gens comme nous, nous quittons l'Eglise, il ne restera plus en elle que les gens qui sont complices de ces horreurs, et ceux que tout cela ne gêne pas, ou qui ne veulent pas qu'on fasse de vagues...  Or, il reste à faire un gros travail à l'intérieur de l'Eglise, pour lui permettre d'avancer et de se renouveler profondément... Voilà pourquoi je reste !"

Impressionnant, n'est-ce pas ?  Je ne m'attendais pas à une telle réponse ! Mais cette journaliste est honnête avec elle-même et avec sa foi, et elle pose la vraie question : notre Eglise est-elle pourrie totalement ?  Inguérissable ?  Irréformable ?  Peut-on encore s'en sentir membre sans avoir honte de se regarder dans la glace ? Dans mon homélie de dimanche dernier à Bourgenay, je suis revenu sur cette question, en proposant comme piste de réflexion cette remarque de Georges Bernanos qui, dans un contexte assez différent il est vrai, mais bien difficile aussi, déclarait, avec foi et humilité - je le citais d'ailleurs dans le billet n° 2255  :  "J'aime l'Eglise..., douloureusement !"  Je vous renvoie à ce billet, qui développe ce sentiment.  Et je disais aux paroissiens présents : cette Eglise dont nous sommes partie prenante, mais pas toujours fiers, aussi pécheresse soit-elle, n'en est pas moins sainte également ; même si ceci est difficile à admettre et à comprendre. Le théologien Karl Rahner parlait de "la sainte Eglise des pécheurs". Et s'il fallait exclure tous les pécheurs de l'Eglise, que resterait-il du peuple de Dieu ?  Chacun de nous n'en serait-il pas exclu ? N'y a-t-il pas une poutre dans notre oeil ?  D'ailleurs, si l'Eglise se prétendait société des "parfaits", quelle leçon aurait-elle tiré du fait que Jésus ait donné autant de place à la femme que l'on a traitée d'adultère, au fils prodigue, au bon larron comme à tant d'autres pécheurs ?

Lorsque nous proclamons ensemble dans le "Je crois en Dieu" : "je crois en l'Eglise, sainte, catholique, ...", souvenons-nous que cette sainteté fondamentale de l'Eglise, si elle prend ses racines dans le Christ, repose également sur le beau témoignage de l'ensemble des membres du Peuple de Dieu, bien que pécheurs et imparfaits ils soient !

Permettez-moi de donner encore la parole à l'écrivain Georges Bernanos ; avec des maximes qui peuvent nous heurter..., mais qui en tout cas invitent à la réflexion :

"La grande entreprise divine ne saurait être très compromise par la médiocrité de ses instruments.

Je me méfie de mon imagination, de ma révolte ; l'indignation n'a jamais racheté personne, mais elle a probablement perdu beaucoup d'âmes."

Qui désespère de l'Eglise, c'est curieux, risque tôt ou tard de désespérer de l'homme."

On ne réforme l'Eglise qu'en souffrant pour elle ; on ne réforme l'Eglise visible qu'en souffrant pour l'Eglise invisible.

On ne réforme les vices de l'Eglise qu'en produisant l'exemple de ses vertus les plus héroïques.

L'Eglise n'a pas besoin de critiques, mais d'artistes...   L'Eglise n'a pas besoin de réformateurs, mais de saints." 

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P - S  :  Je rappelle la journée de réflexion organisée par le SEL (Solidarité, Eglise, Liberté en Vendée) ce samedi 9 mars, de 10h à 17h, au Centre Ste Thérèse, place Renoir, à la Roche s/Yon, sur le thème : "Pour une Eglise qui ne soit pas cléricale".
Animation : le théologien Jacques Musset.
Entrée libre, ouvert à tous, chacun apporte son pique-nique pour le repas convivial.
Participation libre aux frais.

 

lundi 4 mars 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2258 : Le dialogue entre les religions est bien vivant en Vendée

La Vendée, qui n'est pourtant pas un territoire où vivent de nombreux membres d'autres religions que le christianisme, s'honore cependant d'avoir une activité importante en ce qui concerne le dialogue inter-religieux. Et ceci particulièrement à travers l'association "Dialogue pour la Paix", par le biais de ses deux antennes, en Pays Yonnais et sur le Pays des Olonnes.
Pas plus tard qu'hier, un groupe de personnes s'étonnait de ne pas être informées de toute cette vie. Il va falloir veiller à soigner l'information. Voici donc un écho de la récente assemblée générale de "Dialogue pour la Paix sur le Pays des Olonnes", ce qui pourra répondre en partie à la demande exprimée.


             Dialogue pour la Paix  -  Pays des Olonnes

                                      Assemblée Générale du 15 janvier 2019


                Présences à l’AG

                26 personnes étaient présentes, accompagnées de quelques membres de l’association-sœur « Dialogue pour la Paix en Pays Yonnais » : Christiane Noël, Maryse Viaud (protestante ) et Sylvie Marsais.

                Traditions religieuses représentées :
                               Juive : Hélène Azran et Roland Zana – Bouddhiste : Denise Ménager   -   Pasteur Baptiste : Gérard Risy -    Protestants (Eglise Protestante Unie) :  Christian et Micheline Moreau, Maryse Viaud  -  Catholiques : le reste de l’assemblée ainsi que 3 prêtres :  Olivier Gaignet, François Vannier et Martial Giraudet.    Une amie musulmane, Yasmine, a été excusée.

                Constitution du Bureau
                                                             
              Olivier Gaignet - Christian Moreau -  Daniel Lesot - Hélène Azran - Gérard Risy - Francine Trannoy -  Yasmine Zora Ben Salah - François Vannier - Denise Ménager.
                Une musulmane, Yasmine, est élue au Bureau.
                Olivier Gaignet reste élu président à la majorité des voix. Christian Moreau reste trésorier ainsi que Daniel Lesot secrétaire.

                Activités menées en 2018

                Le mercredi 22 février :    Echange avec un moine bouddhiste, Thrinlé.

               Le dimanche 25 février :  Ali Ben Saada, musulman, nous a éveillés au multiculturalisme.

 Le dimanche 18 mars :       Hélène, juive, à la mosquée de la Roche s/Yon, a donné son point de vue sur Marie, avec des femmes d’autres religions.

              Le mercredi 4 avril  :         Le pasteur Jacques Hostetter nous a présenté un vibrant témoignage sur la vie de Martin-Luther  King.

                Le mardi 19 juin :  Christiane Noël nous a donné des clefs par rapport aux joies et difficultés du dialogue inter-religieux.

                Le mardi 9 octobre : 6 femmes, de 6 traditions religieuses, ont évoqué la place des femmes dans les différentes religions : difficultés, avancées...

                Le dimanche 21 octobre : Hélène est intervenue pour évoquer la personnalité d’Abraham, selon la tradition juive, à la mosquée de la Roche sur Yon.

                Le 5 décembre :    le pasteur baptiste Gérard Risy a présenté une réflexion, axée sur la Bible, à propos de la souffrance.

                La journée « à la rencontre du Judaïsme », à Paris, au mois d’août a été vécue de façon intense et émouvante par 32 personnes, profondément intéressées.

                Activités prévues en 2019

.  vendredi 18 janvier, aux Nouettes :  repas cacher, suivant la stricte observance juive, préparé par Hélène et Roland, avec 30 participants.

.  mercredi 6 février, aux Nouettes :  un regard protestant sur les Etats Généraux de la Bioéthique, par le pasteur Jacques Hostetter.

.  mercredi 27 mars,  aux Nouettes,  intervention de nos amis juifs sur la vie d’un Juif et les rites religieux en usage de la naissance à la mort.

.  mercredi 15 mai, au Temple protestant des Sables, Thrinlé, moine bouddhiste, nous parlera de « la voie du milieu face au véganisme et à l’antispécisme ».

. mardi 18 juin, aux Nouettes :    Intervention côté catholique.


  Pour le deuxième semestre de 2019, un planning sera établi par la suite, et vous en serez informés.


                Points divers

.  au niveau financier, le résultat d’exploitation est positif.  
      La cotisation demeure fixée à 10 €.                                                                     

.  toute personne souhaitant adhérer à l’association ou recevoir renseignements ou informations peut s’adresser à Daniel Lesot      :    daniel-monique.lesot@wanadoo.fr

  cet écho de l’AG est communiqué largement ; ceci afin de  mieux faire connaître les initiatives prises sur le Pays des Olonnes au niveau de l’inter-religieux.

.  bien entendu, les personnes intéressées par tel ou tel thème peuvent participer aux rencontres prévues ci-dessus, que l'on soit ou non adhérent à l'association "Dialogue pour la Paix". Entrée libre et gratuite.

.  il est souhaité que l’association « Dialogue pour la Paix sur le Pays des Olonnes » puisse contribuer toujours davantage à œuvrer pour favoriser une meilleure connaissance entre les religions et, par le fait même, un meilleur « vivre ensemble » au sein de notre société. Et ceci, en lien avec tous les humanistes, croyants ou en recherche. Car, comme l’a dit l’abbé Pierre : « le 21éme siècle sera fraternel ou ne sera pas. »