Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mercredi 26 février 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2297 : "Ouest-France" annonce le Carême

L'on entend souvent dire que les médias n'en ont que pour le Ramadan, qu'ils annoncent en général avec tambour et trompette, tandis qu'ils n'en font pas autant quand arrive le temps du Carême chrétien.
Peut-être est-ce un peu vrai, mais est-ce bien un problème ?  Est-il nécessaire de chanter à tous vents que les chrétiens entrent en Carême ?  Et si oui, ce serait dans quel but ?  Donner à croire que nous faisons aussi bien que les musulmans ?  que nous aussi nous jeûnons ?  que nous aussi, nous prions, faisons l'aumône ?  Faire de la pub pour informer la société de notre grande piété ?  Informer tout le monde de nos bonnes résolutions ? 
Tout cela n'est pas nul, et il est normal que les chrétiens souhaitent être traités aussi bien que les musulmans !
Cependant, si nous relisons de près l'évangile de ce jour, en Matthieu 6/1-6 et 16-18, que nous est-il rappelé ?  "Ce que vous faites pour devenir des justes, évitez de l'accomplir devant les hommes pour vous faire remarquer. Sinon, il n'y a pas de récompense pour vous auprès de votre Père qui est aux cieux."
Finalement, faut-il absolument que l'on parle de nous, que l'on dise : "Ah ! Les chrétiens, ils sont formidables ! D'ailleurs, pendant le Carême, ils vont faire toute sorte d'efforts, mener un dur combat pour devenir meilleurs. Bravo à eux, félicitations!"
L'appel de Jésus est clair !  Et pour que tous le saisissent réellement, ce souhait est même réexprimé à trois reprises ; relisez ce texte d'évangile ! Avec le leitmotiv suivant : si tu vis ce temps de conversion de la façon la plus discrète et la plus vraie, alors, "ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra."
Ceci dit, il est sympa que "Ouest-France" ait publié en ce mercredi des cendres un petit article sympa, avec ce titre porteur : "Le carême invite à la prière et au partage" ; article agrémenté par une belle photo du pape dont il est dit qu'il veut sortir les catholiques de leur "torpeur".
Ce qui menace les chrétiens en effet, ce n'est pas d'être oubliés par les médias, mais de vivre dans une certaine "torpeur". De la faute à qui ?  Pas aux médias en tout cas !  A nous de suivre Jésus avec bonheur, sur le chemin de Pâques !  Les médias suivront...

samedi 22 février 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2296 : "Aimez vos ennemis !" (Jésus, en Matthieu 5/44)

Alors là, Jésus, tu y vas un peu fort !  Moi, avec tout le mal qu'un tel m'a fait (et c'était ma femme, mon fils, mon frère, tel voisin...), jamais je ne pourrai lui pardonner !  En tout cas, je ne peux plus l'aimer.
Et pourtant, et si c'était possible ?  Je vais vous partager trois exemples, très différents.

Vous vous souvenez de ce qu'a fait jadis le général Bonchamps ?  C'était le 17 octobre 1793, lors de la bataille de Cholet, où furent vaincus les Vendéens. Leur général, Bonchamps, fut blessé très grièvement. Il fut alors transporté à St Florent le Vieil où, dans l'église, 5000 soldats républicains étaient retenus prisonniers. La tentation était grande de se venger de la défaite sur ces ennemis sans défense. Mais Bonchamps, bien qu'il se sache mortellement atteint (il mourut le lendemain), demanda à ses officiers de libérer les prisonniers. On devine leur stupeur... Mais Bonchamps fut entendu ; et ce témoignage d'amour des ennemis s'avéra contagieux puisque les soldats vendéens, oubliant leur haine, s'écrièrent en masse : "Grâce, grâce, Bonchamps l'ordonne." Et les prisonniers furent sauvés.

On entend parfois dire que c'est au commandement de l'amour des ennemis que l'on pouvait distinguer le christianisme des autres religions. Quelle erreur ! Comme si la force d'aimer du Seigneur n'avait été accordée qu'aux chrétiens ! Vous avez entendu parler de cette jeune femme juive, Etty Hillesum, assassinée à Auchwitz à l'âge de 29 ans. Nourrie de la Bible, sans avoir découvert ni connu Jésus ou son évangile, voici ce qu'elle a écrit alors qu'elle était victime de la barbarie nazie : "La haine farouche que nous avons des Allemands verse un poison dans nos coeurs ; mais la haine, c'est une maladie de l'âme. N'y aurait-il plus qu'un seul Allemand respectable, cela nous enlèverait le droit de déverser de la haine sur le peuple allemand tout entier."  Voici un beau fruit de la foi au sein de la religion juive !

Samedi il y a 8 jours, Mgr Rault, ancien évêque du Sahara, lors de la journée diocésaine sur l'Islam à la Roche s/Yon, nous a partagé le fait suivant : lorsqu'il est arrivé comme prêtre, vers les années 68, dans un village, en Algérie, une maman algérienne lui fit savoir que son époux avait été tué par des soldats français 8 ans auparavant. Elle l'invita cependant à venir partager un couscous. Le jeune Père blanc était un peu inquiet, se demandant s'il n'y avait pas derrière cela des arrières-pensées ; surtout lorsque, arrivant chez cette dame, il la vit entourée de 5 ou 6 grands gaillards à la mine sombre. Cette femme lui dit alors : "Voici mes fils. Je crois que tu arrives chez nous avec des idées de paix. Mes enfants et moi, nous n'oublions pas que le papa a été tué par des gens de chez toi, mais nous ne pouvons pas passer toute notre vie dans la haine. Voilà pourquoi nous t'avons invité à partager ce repas. Dieu, dans notre religion, nous demande de pardonner."
L'on pourrait d'ailleurs citer de nombreux versets du Coran, trop peu connus, allant dans ce sens ; par exemple : "Quand une tentation du démon t'incite à la haine ou au mal, cherche la protection de Dieu, ordonne le bien et pratique le pardon." (sourate 7, verset 200)

"Aimez vos ennemis, afin d'être vraiment [que vous soyez chrétiens, musulmans ou athées, etc.] les fils de votre Père qui est aux cieux."  (Matthieu 5/44)

dimanche 16 février 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2295 : Les sources juives du "Notre Père"

Plusieurs d'entre vous m'ayant interrogé par rapport à ce que j'avais écrit dans mon billet sur "Jésus, Juif pour l'éternité", à propos du "Notre Père", il me semble utile de faire savoir largement combien Jésus s'est inspiré de sa foi juive en proposant cette prière à ses disciples. Trop de personnes en effet pensent que Jésus a créé une prière totalement nouvelle pour les chrétiens, ce qui ne correspond pas au projet qui était le sien !
Voici donc les prières juives qui ont inspiré Jésus.  Ce travail de regroupement a été effectué par une théologienne juive : Colette Kessler ; merci à elle. Pour info : nous avons récité ce "Notre Père" un peu particulier à peu près chaque jour, lors de notre route biblique en Israël-Palestine, avec une trentaine de Sablais, en septembre dernier. Cela nous a permis de bien nous pénétrer des sources juives de cette belle prière.

Notre Père qui est dans les cieux
Mishnah Yoma, invocation habituelle – 5° et 6′ bénédictions, 2° prière avant le Shema: »Ahavah rabbah, Qaddish.

 Que soit sanctifié ton Nom très haut dans le monde que tu as créé selon ta volonté.
Qaddish, Qedushah et Shemoné Esré de la prière quotidienne ; cf aussi Ez 38,23.

Que vienne bientôt et que soit reconnu du monde entier ton Règne et ta Seigneurie afin que soit loué ton Nom pour l’éternité.
Qaddish. 

Que soit faite ta volonté dans le ciel et sur la terre, donne la tranquillité de l’esprit à ceux qui te craignent, et, pour le reste, agis selon ton bon plaisir.
Tosephta Berakhoth 3,7. Talmud Berakhoth 29b ; cf aussi 1 S 3,18 ; 1 Mc 3,60 

Fais-nous jouir du pain que tu nous accordes chaque jour.
Mekhilta sur Ex 16,4 ; Beza 16a 

Remets-nous, notre Père, nos péchés comme nous les remettons à tous ceux qui nous ont fait souffrir.
Shemoné Esré ; Mishnah Yoma à la fin ; Tosephtah Taannith 1,8 ; Talmud Taanith 16a. 

Ne nous livre pas au pouvoir du péché, de la transgression, de la faute, de la tentation ni de la honte. Ne laisse pas dominer en nous le penchant du mal .
Prière du matin ; Berakhoth 16b, 17a, 60b ; Sanhedrin 107a.

Vois notre misère et mène notre combat. Délivre-nous sans tarder à cause de ton Nom, car tu es le Libérateur puissant. Béni es-tu, Seigneur, Libérateur d’Israël.
7°bénédiction.

Car la grandeur et la gloire, la victoire et la majesté sont tiennes ainsi que toutes les choses au ciel et sur la terre. À Toi est le règne et Tu es le Seigneur de tout être vivant dans les siècles des siècles.         1 Chroniques 29/11

samedi 15 février 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2294 : La parabole du mimosa

Qui d'entre nous ne se sent pas comblé de bonheur à la vue d'un bel arbre tel que le mimosa ? Pour ma part, le voir fleurir en plein hiver, cela m'a toujours émerveillé !  Avec ses boules d'or parfumées qui illuminent nos campagnes et nos jardins d'un jaune éclatant !
Hier, invité dans une famille dont, comme toujours, j'ai bien apprécié l'accueil, je ne pouvais m'empêcher de remarquer, dans un grand vase, un bouquet composé de branches de mimosas me semblant un peu défraîchis. Cela me surprenait un peu, jusqu'au moment où, au détour de notre échange à propos des personnes âgées, nombreuses sur notre secteur, et trop souvent mises à l'écart ou délaissées, la maîtresse de maison fit cette remarque que j'ai trouvée fort judicieuse : "Tiens, par exemple, regardez ce mimosa, sur la cheminée ; il est en train de faner, il a perdu de sa lumière et de sa beauté ; mais j'ai décidé de le conserver encore un peu de temps à sa place d'honneur. En effet, je l'ai bien apprécié quand il illuminait notre maison ; j'ai trouvé qu'il n'y avait pas de raison que je le balance parmi les déchets ménagers, comme s'il n'avait plus aucune valeur à mes yeux. Eh bien, continua-t-elle, pour les personnes âgées, c'est un peu la même chose !  Lorsqu'elles étaient plus jeunes, beaux ou belles, bien situées dans la société, brillant de tous leurs feux, on les admirait. Mais une fois devenues âgées, trop souvent, on ne les voit plus d'un oeil aussi intéressé. Et on les met à l'écart !  Je ne dirai pas "à la poubelle", mais n'est-ce pas un peu cela ?  Hors de notre regard, hors de notre société qui, elle, continuer à marcher, à danser, à rire, à bouger, dans la force de l'âge et la chance de pouvoir encore profiter à fond de l'existence."
Je suis resté pensif, admiratif également pour la capacité de cette famille à vivre une démarche aussi hors norme, aussi interpellante par rapport à nos habitudes sociales.
Et si le respect de la vie et du cycle de la nature pouvait nous apprendre comment garder une relation fraternelle et respectueuse avec nos anciens !
Merci, cher mimosa, arrivant au terme de ta course lumineuse, d'être aujourd'hui venu nous le rappeler !

mardi 11 février 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2293 : "Marie, porte du ciel !" (Paul Verlaine)

En cette fête de Notre-Dame de Lourdes, en cet anniversaire de la 1° apparition de Marie à Bernadette Soubirous, le11 février 1858, vous ne serez pas surpris qu'en hommage à elle, je consacre ce billet à la Vierge Marie, celle en l'honneur de laquelle le poète Paul Verlaine avait écrit cette superbe prière : "Je ne veux plus aimer que ma mère Marie, je ne veux plus penser qu'à ma mère Marie, siège de la sagesse et source des pardons, Marie immaculée, amour essentiel, logique de la foi cordiale et vivace, en vous aimant, qu'est-il bon que je ne fasse, en vous aimant, porte du ciel ?"
Quel bon théologien, ce Verlaine ; il sait bien que Marie n'est pas une déesse, elle n'est pas l'égale de Dieu, mais, comme il le dit si bien, elle est la porte du ciel ! D'ailleurs, ainsi que l'expliquait le curé d'Ars, "quand on vient voir quelqu'un, il est normal de commencer par saluer la personne qui se trouve à l'accueil"."  Pour nous permettre d'accéder à Dieu, donc, à la porte du ciel, il y a Marie.
Et savez-vous qui a écrit ceci :
"Celle qui était restée Vierge, nous lui avons insufflé notre Esprit.
Nous avons fait d'elle et de son fils un Signe pour les mondes. (S 21/91)
Ou encore :
"Les anges dirent : "Ô Marie !  Dieu t'a choisie en vérité ;
Il t'a purifiée ; il t'a choisie de préférence à toutes les femmes de l'univers.
Ô Marie !  Sois pieuse envers ton Seigneur ;
Prosterne-toi et incline-toi avec ceux qui s'inclinent."
Les anges dirent : "Ô Marie !  Dieu t'annonce la bonne nouvelle d'un Verbe émanant de lui :
Son Nom est : le Messie, Jésus, fils de Marie." (S 3/42, 43, 45)
Vous avez sans doute reconnu le Coran, dont j'ai cité les numéros de quelques sourates, suivis de certains versets consacrés à Marie.
Et dire que certains, qui bien sûr ne l'ont jamais lu, croient encore que le Coran est une oeuvre du diable, et qu'il ne comporte que des sourates guerrières ! Oubliant que Jean-Paul II l'a même embrassé en public le 14 mai 2000 ! Mais je vous ai déjà raconté sur ce blog cette scène mémorable.
A propos justement, savez-vous que le Coran cite 34 fois Marie, quand nos Ecritures chrétiennes ne la citent que 17 fois ?  Vous apprendrez en même temps que le Coran consacre toute une sourate, la 19°, à Marie, dont elle est le titre.  D'ailleurs, l'un des points qui nous rapproche des musulmans, c'est qu'avec eux, nous sommes plus de deux milliards et demi d'hommes et de femmes, à travers le monde, à honorer la Vierge Marie.
"Son amour s'étend d'âge en âge sur ceux qui le craignent", nous dit Marie,en Luc 1/50, à propos de la bonté du Seigneur. Puisse cet amour immense nous entraîner ensemble, chrétiens, musulmans et autres, au plus profond de l'amour de Dieu et de nos frères et soeurs de la terre !

samedi 8 février 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2292 : "Maman, où est Dieu ?"

J'entendais cette semaine une paroissienne me citer ce cri de son fils, atteint d'une très grave maladie : "Maman, où est Dieu ?  Maman, où est Dieu ?"  Ce fils très cher, si jeune encore, pour lequel la médecine ne pouvait plus rien...  La nuit de la souffrance n'était-elle pas en train d'effacer la lumière, dans le coeur de cet enfant ?
Pas totalement cependant !  Sa maman était là, attentionnée, priante... Oh ! Elle ne lui a pas fait un sermon sur Dieu.  La Vierge Marie non plus n'a pas fait de discours au pied de la croix.  Mais, dans les deux cas, quelle qualité de présence !  Et quelle lumière intérieure pourtant !
Et c'est une autre paroissienne, qui participait à notre échange mardi dernier, qui a cité alors cette réflexion de Paul Claudel disant : "Dieu n'est pas venu supprimer la souffrance ; il n'est même pas venu pour l'expliquer ;  il est venu pour la remplir de sa présence."
"La nuit sera lumière." Tel est le thème de la journée mondiale des malades que nous célébrons ce week-end. Mais ceci n'a rien d'une évidence pour nous, et encore moins pour les personnes malades ou en souffrance.  Alors, tout est-il perdu ?  L'obscurité aura-t-elle le dernier mot ?
La semaine passée, je suis allé visiter un jeune parent éloigné, 39 ans, 2 enfants, atteint d'une grave leucémie. Il vient de passer 2 mois en chambre stérile à Nantes, mais cela n'a permis aucune amélioration de son état. Et pourtant, je l'ai trouvé serein, "apaisé", si l'on peut dire.  Au cours de notre échange, il m'a montré une image de Ste Thérèse de Lisieux que lui a donné sa grand-mère. Ce jeune homme n'était pas pratiquant, mais on dirait que cette image, qu'il considère quasiment comme une relique, lui a donné une force incroyable.
Je me suis demandé en moi-même : "Se doute-t-il de ce qui l'attend ?"  Sans doute !  Il n'est pas naïf...  Je lui ai dit alors : "Eh ben, t'as un sacré moral !"  Et il m'a répondu : "J'ai dit à ma femme, à maman et à tous : "si vous avez le moral, j'aurai le moral !" Une autre façon de dire : "Ta nuit deviendra lumière."
Souvent, les malades nous impressionnent par leur courage. Et si toutefois ce n'est pas le cas, nous savons ce qu'il nous reste à faire : être encore plus proches d'eux, leur caresser la main, le visage, les aimer, les remettre avec foi dans la main du Père...
Où est Dieu ?  Il souffre, il vit, il espère, il grandit en eux !

mercredi 5 février 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2291 : 3 pistes pour ne pas s'ennuyer à la messe

Depuis un article retentissant de Jean-Louis Schlegel, sociologue des religions, dans la revue "Etudes" d'octobre 2019, résumé dans un édito de "Ouest-France" daté du 2 nov. 2019, renforcé par une double page dans le journal "La Croix" du 25 octobre intitulé "Douze conseils pour ne pas s'ennuyer à la messe"  -  et je vous renvoie à tous ces textes  -  de nombreux articles se sont "échinés" à nous expliquer ce qu'il faudrait faire pour que nos messes trouvent agrément auprès de tous : jeunes et vieux, Français ou Africains, traditionalistes ou progressistes, etc. Mais n'est-ce pas là préjuger de nos possibilités ? 
Alors aujourd'hui, quelle prétention pour moi que de tenter d'ajouter quelque chose à tout ce qui s'est déjà exprimé !  Tant pis, j'y vais quand même, et propose trois pistes, autour de la fraternité, de la mystique et de la beauté.

1  -  La messe, un moment de fraternité
Quel bonheur de voir, de temps en temps, près de l'entrée, des paroissiens au visage avenant, feuillets de messe à la main, accueillant chacun avec un grand sourire et un mot personnalisé !
Certains aiment bien changer de place, aller s'installer près de quelqu'un qu'ils ne connaissent pas forcément, le coeur prêt à la rencontre.
A la façon dont est partagé le "'Notre Père", l'on devine la qualité fraternelle d'une assemblée !
Quel beau moment de respiration que celui où l'on partage le geste de paix, les yeux dans les yeux...
Réunis dans la paix, autour d'un même Père, nous sommes alors renouvelés pour vivre comme des frères et soeurs avec toutes celles et ceux que nous rencontrerons au cours de la semaine qui suit !

2  -  La messe, le temps d'un grand amour
Ce qui fait la qualité d'une messe, ce n'est pas le suivi mot à mot d'un rituel passe-partout, pendant lequel on enfilerait des perles de façon tristounette et sans âme.
Une paroissienne me disait dimanche dernier que ce qu'elle apprécie durant les eucharisties, c'est quand elle sent que cela lui parle au coeur.
Si la messe est une rencontre entre frères et soeurs, cette rencontre ne peut être authentique que si elle est portée par la joie d'entrer en contact avec le Dieu vivant.
Celui qui nous appelle chaque dimanche à venir ensemble le serrer dans les bras de notre coeur, le louer ensemble, le chanter ensemble, l'écouter ensemble... Etre heureux ensemble avec Lui !

3  -  La messe, une expérience de la beauté de Dieu
Je ne parle pas de la beauté des chasubles ; quoique celles-ci doivent être quand même être belles à regarder.  Mais la beauté essentielle ne se trouve pas dans un décorum, si merveilleux soit-il.
Par contre, et cela est plus important, avez-vous remarqué la beauté d'un visage qui prie, la beauté du visage de celui ou celle qui vous tend la main, à votre arrivée ou lors du partage de la paix ?
La beauté des personnes en marche pour recevoir le Corps du Christ lors de la procession de communion ?
Le visage rayonnant des paroissiens à la sortie de la messe, "avec une tête de ressuscités", comme l'aurait souhaité Nietzsche.

A chacun de poursuivre la recherche, et de se demander ce qui est essentiel, à son avis, pour qu'une messe soit susceptible d'aider les uns et les autres à se rencontrer vraiment et à marcher vers Dieu ensemble...
Allez dans la Paix du Christ !
Nous rendons grâce à Dieu !




dimanche 2 février 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2290 : Jésus, Juif pour l'éternité ! (et non chrétien...)

Dans l'évangile de la fête de la présentation du Seigneur au Temple, ce qui est souvent occulté, et ce fut le thème de mon homélie de ce jour à Bourgenay, c'est que, à travers ce geste, Jésus a fait, en ce haut-lieu de la foi juive, sa première rencontre avec le peuple dont il est issu, en étant reçu dans les bras de Syméon, un éminent représentant du peuple juif.
Evènement important, souvent occulté par l'Eglise : en effet, le 2 février, ce que l'on fête habituellement, c'est plutôt que Jésus fut offert au Seigneur, c'est que c'est une fête de la Lumière du Christ, ou encore, que c'est un exemple merveilleux pour la vie consacrée ; et c'est aussi le jour de la purification rituelle de Marie. Mais on a oublié la signification profonde de cette fête comme enracinant Jésus au coeur du peuple des Juifs croyants, à travers "le juste" Syméon.
Or, Jésus a été porté dans le sein d'un femme juive. Ses parents étaient juifs, sa foi était juive. Il a été présenté au Temple comme tous les enfants juifs. Il parlait hébreu. Il enseignait dans les Synagogues, et même au Temple. Il a été circoncis ; cependant, même cela, l'Eglise l'a occulté, en supprimant en 1974 la fête de la circoncision de Jésus huit jours après sa naissance, le 1° janvier, pour la remplacer par une 13° fête de Marie...  Comme si on avait voulu faire oublier ses racines juives !
Jésus a oeuvré toute sa vie pour faciliter le retour à la foi juive de tous les égarés qu'il a rencontré (Zachée, etc.). Il portait un nom juif (Jésus = Dieu sauve, en hébreu). Il connaissait la Loi et les prophètes, et il y a souvent fait référence. Toute son existence s'est déroulée au milieu de son peuple, qu'il aimait, sur la terre promise à ses pères.
En parlant en paraboles, il enseignait de la même façon que les rabbins de son temps. Il n'a pas aboli la Loi juive, de pas même un iota. Il a enseigné l'amour du prochain, des plus pauvres, le sens du pardon, etc., tout à fait dans la ligne du message annoncé par les prophètes bibliques. Il a célébré la Pâque juive selon le rituel juif, avec la bénédiction du pain et du vin. Il nous a laissé la prière du "Notre Père", qui est - on ne le sait pas suffisamment - un regroupement de formules de prières utilisées par les Juifs, et non pas une prière nouvelle que Jésus aurait inventé pour les chrétiens. Et l'on pourrait continuer longtemps ainsi...
Leçon à retenir : ne transformons pas le Jésus juif en un Jésus chrétien, en l'isolant de son peuple. On a vu les ravages qu'une telle attitude a pu entraîner, à travers des réflexions terribles telles que celle de St Augustin affirmant que "les Juifs sont les fils du diable", ou de St Jean Chrysostome martelant que "les Juifs sont un peuple de chiens." Là est la source de l'antisémitisme qui fait encore tant de mal encore aujourd'hui chez nous. Et lorsque, au Moyen-Age, ailleurs mais aussi en France, l'on attachait des Juifs sur le bûcher, c'est le juif Jésus que l'on brûlait ! De même que dans les fours crématoires, ou à présent lors des attentats antisémites autour de nous.
La grande, la seule différence entre les Juifs et nous, c'est que, pour les chrétiens, Jésus est Dieu, incarné sur cette terre. Mais que cela ne nous empêche jamais de reconnaître, chez les Juifs, qu'ils sont, comme l'a dit Jean-Paul II, "nos frères aînés", ou comme l'a précisé Benoît XVI, "nos pères dans la foi'.
Dire que Jésus est chrétien, et non plus juif, n'aurait aucun sens !  Par contre, il reste Juif, et membre du peuple juif, et pour l'éternité !