Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mercredi 31 décembre 2014

Le Blog de l'Arche de Noé 85 n° 1.822 : Merci aux paroissiens de St Laurent-sur-Sèvre !

Avec la fête de la naissance de l'Enfant-Jésus, c'est toujours, pour tout humain, l'espoir d'une vie neuve et plus vraie qui se présente !
Dans cette même ligne, je voudrais vous partager ce que des enfants et des adultes ont exprimé lors de la brève veillée-chants qui a précédé la messe de la nuit de Noël à la Basilique de Saint Laurent-sur-Sèvre  :

Témoignages  d’enfants et d’adultes

« Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière. »

1-     Des enfants vivent des moments de ténèbres ; ils nous disent :

« Quand on se chamaille avec nos frères et sœurs, on est triste et aussi quand on refuse à un copain de venir jouer avec nous. »

 

Ils vivent aussi de nombreux moments de lumière.

« Quand  nous faisons la paix, partageons nos jeux, ou quand nous invitons un copain qui est tout seul. »

 

2-     Des adultes aussi disent ce qui assombrit la vie du monde.

« Le refus de l’autre et de sa différence, et tous ces murs qui s’érigent en Palestine, au Maroc, au Mexique et ailleurs ! »

« La misère dans le monde, occasionnée par la guerre, la pauvreté ; l’enfance malheureuse ; la souffrance physique et morale des personnes. »

 

Des signes de lumière nous sont aussi donnés

« Quel message d’espérance à la fête de la lumière à Erbil : tous ces visages rayonnants chez les nombreux jeunes et enfants ! C’est aussi réconfortant de voir ces jeunes travailleurs en France qui s’engagent auprès des plus démunis. Il y a aussi les bénévoles qui se mobilisent pour venir en aide aux plus démunis, quelles que soient les associations.»

 

3-     Des enfants nous disent encore

« La séparation de mes parents rend les choses plus compliquées et ça me rend triste. »

« Quand mon frère vient me chercher à l’arrêt du car et quand je fais des trucs avec papa et maman, je suis content.»

 

4-     Des adultes disent aussi

« Nous entendons tant d’appels à l’aide que nous devenons de plus en plus indifférents. »

« J’accueille votre visite comme un cadeau » dit une personne âgée.

« Quel beau signe de lumière de voir le visage de ces personnes âgées, malades ou isolées, s’éclairer d’un sourire quand elles se sentent aimées. »

 

Texte de sœur Christine, soeur de St Laurent envoyée récemment en mission en Haïti

« Moi qui suis plutôt habituée à la fraîcheur de l’hiver français, j’ai peine à croire que nous arrivons à Noël, car le thermomètre affiche des températures particulièrement élevées en cette saison.
Ici pas d’arbre de Noël ou de lumières qui scintillent dans la devanture des magasins, pas non plus de super marchés où regorgent des milliers de jouets. En revanche, Noël gardera son sens premier : la venue de l’Emmanuel, le plus beau des cadeaux que nous puissions recevoir. Les nombreuses chorales paroissiales répètent depuis quelque temps déjà les chants qui nous guideront au cours de la messe de Noël qui, j’en suis certaine, apportera joie et paix dans un pays qui en a bien besoin !"

___________

Merci à toutes celles et ceux qui ont pris la peine de répondre et de donner leur témoignage, par l'intermédiaire de l'enquête lancée pendant l'Avent sur la paroisse, autour de la Lumière de Noël !

lundi 29 décembre 2014

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.821 : Promenade blogueuse sur l'océan du Net

En faisant une recherche sur Internet, je suis tombé sur Ebuzzing, une entreprise qui, pour des motifs de publicité, édite chaque mois un classement des blogs référents en Europe.  Plus de 2 millions de sources sont ainsi régulièrement indexées et analysées, sur les plus de 8 millions de blogs recensés en France. Et il y en aurait 100 millions dans le monde !
La popularité des blogs et des articles ou billets publiés est calculée grâce à un système d'analyse de données prenant en compte, entre autres, le style, le contenu des billets, mais aussi la durée de vie du blog et son intérêt sociétal.
A ma grande surprise, j'ai trouvé,  chez Ebuzzing, une fiche d'identité me concernant, ainsi que ce qu'ils appellent, en termes quasi poétiques, un "nuage de thématiques" : les thèmes les plus abordés, sous forme de "fromage" ; mais aussi, tous les billets parus sur mon blog, et un certains nombre de courbes ou graphiques donnant des indications sur la fréquentation du blog, les liens repérés, le volume de publication, etc...
Et il y a aussi des classements., dont les courbes sont instructives :

Par exemple, un classement général, avec les chiffres suivants :
-  avril 2009    42.000 ème au classement
-  nov. 2010     31.931
-  oct. 2011      14.060  (période où les billets ont été les plus réguliers...)
-  juin 2014      18.154
-  déc .2014      16.565  (on m'indique que j'ai perdu 314 places en un mois, ce qui ne me perturbe guère !)

Je vous cite aussi ce qu'ils appellent le classement multithématique de ce blog :
-  avril 2009      37.000 ème au classement par rapport à la diversité des thèmes abordés
-  nov. 2010       21.145
-  oct. 2011          6.200  (très bon classement alors !)
-  juin 2014          9.421
-  déc. 2014          8.728

Beaucoup de blogs n'ayant qu'une existence très éphémère (une moyenne de 2-3 ans, et souvent bien moins), le fait que l'Arche  de Noé existe depuis des années a sans doute contribué à son relativement bon classement (qui n'a rien de glorieux cependant !)
Finalement, par rapport au nombre immense de blogs dans notre pays, l'Arche de Noé ne s'en tire pas trop mal, bien que l'auteur que je suis semble mettre parfois un peu trop la pédale douce par rapport à la fréquence de ses billets.
Mais avec l'âge, on court moins vite n'est-ce pas ?
Merci de votre compréhension...
Et belle fin d'année, dans la lumière du Christ Sauveur !

samedi 27 décembre 2014

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.820 : Un peu d'air frais au Vatican !

Ce lundi 22 décembre, lors de sa présentation des voeux de Noël à la Curie romaine, le pape François a interpellé les hautes instances de l'Eglise de façon très forte et très évangélique. Ce discours est en même temps pour chacun de nous, membres de cette même Eglise, un bon programme de vie publique et solidaire, à mettre en oeuvre dans nos paroisses et nos diocèses dans la Lumière de Noël.
En voici le texte intégral :

Chers Frères,

Au terme de l’Avent, nous nous retrouvons pour les traditionnelles salutations. Dans quelques jours, nous aurons la joie de célébrer la Nativité du Seigneur ; l’événement de Dieu qui se fait homme pour sauver les hommes ; la manifestation de l’amour de Dieu qui ne se limite pas à nous donner quelque chose ou à nous envoyer un certain message ou quelques messagers, mais nous fait le don de lui-même ; le mystère de Dieu qui prend sur lui notre condition humaine et nos péchés pour nous révéler sa Vie divine, son immense grâce et son pardon gratuit. C’est le rendez-vous avec Dieu qui naît dans la pauvreté de la grotte de Bethléem pour nous enseigner la puissance de l’humilité. En effet, Noël est aussi la fête de la lumière qui n’est pas accueillie par les « élus », mais par les personnes les plus pauvres et les plus simples qui attendaient le salut du Seigneur.

Avant tout, je voudrais vous souhaiter à tous – collaborateurs, frères et sœurs, représentants pontificaux dispersés dans le monde – et à tous ceux qui vous sont chers, une sainte fête de Noël et une bonne et heureuse année. Je désire vous remercier cordialement pour votre engagement quotidien au service du Saint-Siège, de l’Église catholique, des Églises particulières et du Successeur de Pierre.
Comme nous sommes des personnes et non des numéros ou de simples dénominations, je souhaite tout particulièrement me souvenir de ceux qui, au cours de cette année, ont achevé leur service parce qu’ils avaient atteint la limite d’âge, avaient un nouveau rôle à assumer, ou parce qu’ils ont été rappelés à la Maison du Père. Mes pensées et ma gratitude vont également à eux tous et à leurs proches.

Avec vous, je souhaite adresser au Seigneur de vifs et sincères remerciements pour l’année qui s’achève, pour les événements vécus et pour tout le bien qu’Il a voulu accomplir généreusement à travers le service du Saint-Siège, et lui demander humblement pardon pour les fautes commises « en pensée, en parole, par action et par omission ».

Et, partant de cette demande de pardon, je voudrais que notre rencontre d’aujourd’hui et les réflexions que je vais partager avec vous, servent pour nous tous d’appui et nous poussent à un véritable examen de conscience afin de préparer notre cœur à la sainte fête de Noël.

La Curie romaine, un corps complexe

En pensant à notre rencontre, m’est venue à l’esprit l’image de l’Église en tant que Corps mystique de Jésus-Christ. Comme l’explique le pape Pie XII, c’est une expression qui « découle, qui fleurit pour ainsi dire, de ce que nous exposent fréquemment les Saintes Écritures et les écrits des saints Pères » (1). À ce propos, saint Paul écrit : « Le corps ne fait qu’un, il a pourtant plusieurs membres ; et tous les membres, malgré leur nombre, ne forment qu’un seul corps. Il en est ainsi pour le Christ » (1 Co 12, 12) (2).

En ce sens, le concile Vatican II nous rappelle que « dans l’édification du Corps du Christ règne également une diversité de membres et de fonctions. Unique est l’Esprit qui distribue des dons variés pour le bien de l’Église à la mesure de ses richesses et des exigences des services (cf. 1 Co 12, 11) » (3). C’est pourquoi « le Christ et l’Église, c’est donc le « Christ total « (Christus totus). L’Église est une avec le Christ » (4).

Il est beau de penser à la Curie romaine comme à un petit modèle de l’Église, c’est-à-dire comme à un « corps » qui cherche sérieusement et quotidiennement à être plus vivant, plus sain, plus harmonieux et plus uni, en lui-même et avec le Christ.

En réalité, la Curie romaine est un corps complexe, composé de tant de dicastères, de conseils, de bureaux, de tribunaux, de commissions et de nombreuses entités qui n’ont pas toutes les mêmes tâches, mais sont coordonnées pour fonctionner de manière efficace, édifiante, disciplinée et exemplaire, en dépit de la diversité culturelle, linguistique et nationale de ses membres (5).

Quoi qu’il en soit, la Curie étant un corps dynamique, celle-ci ne peut vivre sans se nourrir et sans se soigner. De fait, la Curie – comme l’Église – ne peut vivre sans avoir un rapport vital, personnel, authentique et solide avec le Christ (6). Un membre de la Curie qui ne mange pas quotidiennement de ce Pain, deviendra un bureaucrate (un formaliste, un fonctionnaire, un simple employé) : un sarment qui se dessèche, meurt peu à peu, et finit par être jeté. La prière quotidienne, la participation assidue aux sacrements, en particulier à ceux de l’Eucharistie et de la réconciliation, le contact quotidien avec la Parole de Dieu et la spiritualité traduite en charité vécue, constituent pour chacun de nous des aliments vitaux. Que cela soit clair pour nous tous : sans Lui, nous ne pouvons rien faire (cf. Jn 15, 8).

Par conséquent, le rapport vivant avec Dieu nourrit et fortifie aussi la communion avec les autres. Autrement dit, plus nous sommes intimement liés à Dieu, plus nous sommes unis entre nous, parce que l’Esprit de Dieu unit et l’esprit du malin divise.

Des maladies et des tentations qui affaiblissent notre service

La Curie est appelée à s’améliorer, à s’améliorer en permanence et à croître dans la communion, la sainteté et la sagesse pour pleinement mener à bien sa mission (7). Pourtant, comme tout corps, comme tout corps humain, elle est exposée aussi aux maladies, au dysfonctionnement, à l’infirmité. Et je voudrais mentionner ici certaines de ces probables maladies, les « maladies curiales ». Ce sont des maladies assez communes dans notre vie de Curie. Ce sont des maladies et des tentations qui affaiblissent notre service au Seigneur. Je crois que, à l’instar des Pères du désert qui en rédigeaient de tels, le « catalogue » de ces maladies nous aidera à nous préparer au sacrement de la réconciliation, qui constituera pour nous tous une étape importante vers la fête de Noël.

1. La maladie de celui qui se sent « immortel », « immunisé » ou tout à fait « indispensable » et néglige les contrôles nécessaires et habituels. Une Curie qui ne fait pas son autocritique, ne s’ajuste pas en permanence, ne cherche pas à s’améliorer, est un corps malade, infirme. Une simple visite au cimetière nous permettrait de voir les noms de nombreuses personnes, dont certaines pensaient peut-être qu’elles étaient immortelles, immunisées et indispensables ! C’est la maladie de l'homme riche et insensé de l’Évangile qui pensait vivre éternellement (cf. Lc 12, 13-21) et de tous ceux qui se transforment en maîtres et se sentent supérieurs à tous, et non au service de tous. Elle découle souvent de la pathologie du pouvoir, du « complexe des élus », du narcissisme qui consiste à regarder passionnément sa propre image et à ne pas voir l'image de Dieu imprimée sur le visage des autres, spécialement des plus faibles et des plus nécessiteux (8). L’antidote à cette épidémie est la grâce de se sentir pécheurs et de savoir dire de tout cœur : « Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir » (Lc 17, 10).

2. Autre maladie : le « marthalisme » (qui vient de Marthe) ou l’activité excessive. Elle concerne ceux qui se noient dans le travail et négligent inévitablement « la meilleure part » : s’asseoir aux pieds de Jésus (cf. Lc 10, 38-42). C’est pourquoi Jésus a demandé à ses disciples de « se reposer un peu » (cf. Mc 6, 31), car négliger le repos nécessaire conduit au stress et à l'agitation. Le temps du repos, pour celui qui a mené à bien sa mission, est une nécessité, un devoir, et doit être vécu sérieusement : en passant un peu de temps avec sa famille et en respectant les jours fériés comme des moments pour se ressourcer spirituellement et physiquement. Il faut retenir ce qu'enseigne Qohéleth : « Il y a un moment pour tout » (Qo 3, 1-15).

3. Il y a aussi la maladie de la « pétrification » mentale et spirituelle. Ceux qui en sont atteints possèdent un cœur de pierre et une « nuque raide » (Ac 7, 51-60). Ce sont ceux qui, chemin faisant, perdent leur sérénité intérieure, la vivacité et l’audace, et se cachent derrière leurs dossiers, devenant les « rois du formulaire » et non « des hommes de Dieu » (cf. He, 3, 12). Il est dangereux de perdre cette sensibilité humaine qui permet de pleurer avec ceux qui pleurent et de se réjouir avec ceux qui se réjouissent ! C’est la maladie de ceux qui perdent « les dispositions » de Jésus (cf. Ph 2, 5-11). Car, au fil du temps, leur cœur se durcit et devient incapable d'aimer inconditionnellement le Père et le prochain (cf. Mt 22, 34-40). Être chrétien, en fait, signifie avoir « les dispositions qui sont dans le Christ Jésus » (cf. Ph 2, 5), dispositions à l'humilité et au don, au détachement et à la générosité (9).

4. La maladie de la planification excessive et du fonctionnarisme. Quand l’apôtre planifie tout minutieusement et croit que planifier à la perfection fait réellement avancer les choses, il se transforme pratiquement en expert-comptable ou en fiscaliste. Tout bien préparer est nécessaire mais il ne faut jamais succomber à la tentation de vouloir enfermer ou piloter la liberté de l’Esprit Saint, qui demeure toujours plus grande, plus généreuse que toute planification humaine (cf. Jn 3, 8). On se laisse gagner par cette maladie parce qu’il « est toujours plus facile et plus commode de se caler dans ses propres positions statiques et inchangées. En réalité, l’Église se montre fidèle à l’Esprit Saint dans la mesure où elle n’a pas la prétention de le régler ni de le domestiquer – domestiquer l’Esprit Saint ! – Il est fraîcheur, imagination, nouveauté » (10).

5. La maladie de la mauvaise coordination. Quand il n’existe plus de communion entre les membres et que le corps est privé de son fonctionnement harmonieux et de sa tempérance en devenant un orchestre qui produit seulement du chahut, parce que ses membres ne collaborent pas et ne vivent pas l’esprit de communion et d’équipe. Lorsque le pied dit au bras : « je n'ai pas besoin de toi » ou la main à la tête : « c'est moi qui commande », provoquant ainsi malaise et scandale.

6. Il y a aussi la maladie d’« Alzheimer spirituelle », c’est-à-dire l’oubli de « l'histoire du salut », de l'histoire personnelle avec le Seigneur, du « premier amour » (Ap 2, 4). Il s'agit d'un déclin progressif des facultés spirituelles qui, à plus ou moins long terme, provoque de graves handicaps chez la personne, la rendant incapable d'exercer une activité autonome. Celle-ci vit dans un état de dépendance absolue vis-à-vis de ses vues souvent imaginaires. Nous détectons cette maladie chez ceux qui ont perdu la mémoire de leur rencontre avec le Seigneur ; chez ceux qui ne perçoivent pas le sens historique de la vie ; chez ceux qui sont totalement dépendants de leur présent, de leurs passions, caprices et manies ; chez ceux qui construisent autour d'eux des murs et des habitudes et deviennent de plus en plus esclaves des idoles qu'ils ont sculptées de leurs propres mains.

7. La maladie de la rivalité et de la vanité (11). Quand l’apparence, les couleurs des vêtements, les signes honorifiques deviennent le premier objectif de la vie, et que l’on oublie les paroles de saint Paul : « Ne soyez jamais intrigants ni vaniteux, mais ayez assez d’humilité pour estimer les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous ne soit pas préoccupé de ses propres intérêts ; pensez aussi à ceux des autres » (Ph 2, 3-4). C'est la maladie qui nous pousse à être des hommes et des femmes faux et à vivre un faux « mysticisme », et un faux « quiétisme ». Paul lui-même les définit comme des « ennemis de la croix du Christ » parce qu'ils « mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte ; ils ne pensent qu’aux choses de la terre » (Ph 3, 18-19).

8. La maladie de la schizophrénie existentielle. C’est la maladie de ceux qui ont une double vie, fruit de l’hypocrisie typique du médiocre et du vide spirituel progressif que les diplômes et les titres académiques ne peuvent combler. Une maladie qui frappe souvent ceux qui, abandonnant le service pastoral, se limitent aux tâches bureaucratiques et perdent ainsi le contact avec la réalité, avec les personnes concrètes. Ils créent ainsi un monde parallèle, à eux, où ils mettent de côté tout ce qu'ils enseignent sévèrement aux autres et où ils commencent à vivre une vie cachée et souvent dissolue. La conversion est assez urgente et indispensable pour lutter contre cette maladie extrêmement grave (cf. Lc 15, 11-32).

9. La maladie de la rumeur, de la médisance, et du commérage. J’ai déjà parlé de nombreuses fois de cette maladie, mais cela ne suffit pas encore. C’est une maladie grave, qui commence simplement, peut-être seulement pour faire un brin de causette, et qui s’empare de la personne. Celle-ci se met alors à « semer de la zizanie » (comme Satan), et dans beaucoup de cas à « assassiner de sang froid » la réputation de ses propres collègues et confrères. C’est la maladie des personnes lâches qui, n'ayant pas le courage de parler directement et parlent dans le dos. Saint Paul avertit : « Faites tout sans récriminer et sans discuter ; ainsi vous serez irréprochables et purs » (Ph 2, 14-18). Frères, gardons-nous du terrorisme des bavardages !

10. La maladie qui consiste à diviniser les chefs. C’est la maladie de ceux qui courtisent leurs supérieurs, en espérant obtenir leur bienveillance. Ils sont victimes du carriérisme et de l’opportunisme, ils honorent les personnes et non Dieu (cf. Mt 23, 8-12). Ce sont des personnes qui vivent le service en pensant uniquement à ce qu'ils doivent obtenir, et non à ce qu'ils doivent donner. Des personnes mesquines, malheureuses, et inspirées seulement par leur égoïsme fatal (cf. Ga 5, 16-25). Cette maladie pourrait frapper aussi les supérieurs quand ils courtisent certains de leurs collaborateurs pour obtenir leur soumission, leur loyauté et leur dépendance psychologique, mais il en résulte au final une véritable complicité.

11. La maladie de l’indifférence envers les autres. Elle survient quand chacun ne pense qu’à soi et perd la sincérité et la chaleur des relations humaines. Quand le plus expert ne met pas ses connaissances au service des collègues qui le sont moins. Quand on vient à apprendre quelque chose et qu’on le garde pour soi au lieu de le partager de manière positive avec les autres. Quand, par jalousie ou par ruse, on éprouve de la joie à voir l'autre tomber au lieu de le relever et de l'encourager.

12. La maladie du visage lugubre. Elle est celle des personnes bourrues et revêches, qui estiment que pour être sérieux il faut porter le masque de la mélancolie, de la sévérité, et traiter les autres – surtout ceux que l’on considère comme inférieurs – avec rigidité, dureté et arrogance. En réalité, la sévérité théâtrale et le pessimisme stérile (12) sont souvent les symptômes d’un sentiment de peur et de d’insécurité. L’apôtre doit s'efforcer d'être une personne courtoise, sereine, enthousiaste et joyeuse qui transmet la joie quel que soit l’endroit où il se trouve. Un cœur empli de Dieu est un cœur heureux qui irradie et communique sa joie à tous ceux qui l'entourent : cela se voit tout de suite ! Ne perdons donc pas cet esprit joyeux, qui sait manier l'humour, et même l'autodérision, qui font de nous des personnes aimables même dans les situations difficiles (13). Comme une bonne dose d'humour sain nous fait du bien ! Réciter souvent la prière de saint Thomas More nous fera le plus grand bien : je le fais tous les jours, cela me fait du bien (14).

13. La maladie qui consiste à accumuler. Souffre de celle-ci l’apôtre qui cherche à combler un vide existentiel dans son cœur en accumulant les biens matériels, non pas par nécessité, mais seulement pour se sentir en sécurité. En réalité, nous ne pourrons emporter avec nous rien de matériel parce que « le linceul n’a pas de poches » et tous nos trésors terrestres – même si ce sont des cadeaux – ne pourront jamais combler ce vide. Au contraire, ils le rendront encore plus exigeant, et plus profond. À ces personnes, le Seigneur rappelle : « Tu dis : ‘Je suis riche, je me suis enrichi, je ne manque de rien’, et tu ne sais pas que tu es malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu ! […]. Eh bien, sois fervent et convertis-toi » (Ap 3, 17-19). L'accumulation ne fait que nous alourdir et ralentir inexorablement notre chemin ! Je pense à une anecdote. Autrefois, les jésuites espagnols décrivaient la Compagnie de Jésus comme la « cavalerie légère de l'Église ». Je me souviens du déménagement d'un jeune jésuite : il était en train de charger dans un camion tout ce qu'il avait – bagages, livres, objets, cadeaux –, quand un vieux jésuite qui l'observait lui dit : « Ce serait cela la ‘cavalerie légère de l'Église’ ? » Nos déménagements sont un signe de cette maladie.

14. La maladie des cercles fermés, quand l’appartenance à un petit groupe devient plus forte que celle au Corps et, dans certaines situations, au Christ lui-même. Cette maladie elle aussi commence toujours par de bonnes intentions, mais au fil du temps, elle asservit ses membres, devient un cancer qui menace l’harmonie du Corps et cause tellement de mal – des scandales –, spécialement aux plus petits de nos frères. L'autodestruction ou le « tir ami » des frères d’armes est le danger le plus sournois (15). C'est le mal qui frappe de l'intérieur (16) et, comme le dit le Christ, « tout royaume divisé contre lui-même devient désert » (Lc 11, 17).

15. Et la dernière, la maladie du profit mondain, des exhibitionnismes (17). Elle est celle de l’apôtre qui transforme son service en pouvoir, et son pouvoir en marchandise pour obtenir des profits mondains, ou davantage de pouvoir. C’est la maladie des personnes qui cherchent insatiablement à multiplier les pouvoirs et dans ce but, ils sont capables de calomnier, de diffamer, de discréditer les autres, jusque dans les journaux et les magazines. Naturellement, dans le but de s'afficher et de montrer qu'ils sont davantage capables que les autres. Cette maladie fait elle aussi beaucoup de mal au Corps parce qu'elle conduit les personnes à justifier l’usage de n’importe quel moyen pour atteindre ce but, souvent au nom de la justice et de la transparence ! Il me vient à l'esprit le souvenir d'un prêtre qui appelait les journalistes pour leur raconter – et inventer – des choses privées et personnelles sur ses confrères et ses paroissiens. Pour lui, seul comptait le fait de se voir à la une des journaux, parce qu'ainsi il se sentait « puissant et irrésistible ». Il faisait tellement de mal aux autres et à l'Église. Le pauvre !
Frères, de telles maladies et de telles tentations sont naturellement un danger pour tout chrétien et pour toute curie, communauté, congrégation, paroisse, mouvement ecclésial. Et elles peuvent frapper au niveau individuel ou communautaire.

Seul l’Esprit Saint guérit toute maladie

Soyons clairs : seul l’Esprit Saint – l’âme du Corps mystique du Christ, comme l'affirme le Credo de Nicée-Constantinople (« Je crois en l’Esprit Saint qui est Seigneur et qui donne la vie ») – guérit toute maladie. C'est l’Esprit Saint qui soutient tout effort sincère de purification et toute bonne volonté de se convertir. C'est lui qui nous fait comprendre que tout membre participe à la sanctification du Corps et à son affaiblissement. C'est lui le promoteur de l'harmonie (18) : « Ipse harmonia est », dit saint Basile. Saint Augustin nous dit : « Tant qu’une partie adhère au Corps, sa guérison n'est pas désespérée ; ce qui a été sectionné ne peut être ni soigné ni guéri » (19).

La guérison est aussi le fruit de la conscience de la maladie et de la décision personnelle et communautaire de se soigner en supportant le traitement avec patience et persévérance (20). Nous sommes donc appelés – en ce temps de Noël et pour toute la durée de notre service et de notre existence – à vivre « dans la vérité de l’amour ». « Nous grandirons pour nous élever en tout jusqu’à celui qui est la Tête, le Christ. Et par lui, dans l’harmonie et la cohésion, tout le corps poursuit sa croissance, grâce aux articulations qui le maintiennent, selon l’énergie qui est à la mesure de chaque membre. Ainsi le corps se construit dans l’amour » (Ep 4, 15-16).

Chers frères!
J’ai lu un jour que les prêtres sont comme les avions : ils ne font la une des journaux que lorsqu’ils tombent, mais il y en a beaucoup qui volent. Beaucoup critiquent et peu prient pour eux. C’est une phrase très sympathique mais aussi très vraie, parce qu'elle souligne l'importance et la délicatesse de notre service sacerdotal et tout le mal que peut causer à tout le corps de l'Église un seul prêtre qui « tombe ».

Donc, pour ne pas tomber en ces jours où nous nous préparons à la confession, demandons à la Vierge Marie, Mère de Dieu et Mère de l’Église, de guérir les blessures du péché que chacun de nous porte dans son cœur, et de soutenir l’Église et la Curie pour qu'elles soient guéries et qu’elles guérissent elles-mêmes ; pour qu’elles soient saintes et sanctificatrices ; à la gloire de son Fils et pour notre salut et celui du monde entier. Demandons-lui de nous faire aimer l'Église comme le Christ, son Fils et notre Seigneur, l'a aimée, et d'avoir le courage de nous reconnaître pécheurs et d’exprimer le besoin de sa miséricorde et de ne pas avoir peur d'abandonner notre main entre ses mains maternelles.
Tous mes vœux à l’occasion de cette sainte fête de Noël à vous tous, à vos familles, et à vos collaborateurs. Et s’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi ! Merci de tout cœur !

NOTES
(*) Texte original italien dans l’Osservatore Romano des 22-23 décembre 2014. Traduction de Sophie Gallé pour Urbi & Orbi-La Documentation catholique. © Copyright - Libreria Editrice Vaticana
(1) « Or, pour définir, pour décrire cette véritable Église de Jésus-Christ - celle qui est sainte, catholique, apostolique, romaine -, on ne peut trouver rien de plus beau, rien de plus excellent, rien enfin de plus divin que cette expression qui la désigne comme « le Corps mystique de Jésus-Christ » ; c’est celle du reste qui découle, qui fleurit pour ainsi dire, de ce que nous exposent fréquemment les Saintes Ecritures et les écrits des saints Pères ». (Pie XII, Encyclique Mystici Corporis, Première partie : AAS 35 [1943], 200).
(2) Cf. Rm 12, 5 : « De même, nous qui sommes plusieurs, nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. »
(3) Constitution dogmatique Lumen gentium, 7.
(4) Il est utile de se rappeler que : « La comparaison de l’Église avec le corps jette une lumière sur le lien intime entre l’Église et le Christ. Elle n’est pas seulement rassemblée autour de lui ; elle est unifiée en lui, dans son Corps. Trois aspects de l’Église – Corps du Christ – sont plus spécifiquement à relever : l’unité de tous les membres entre eux par leur union au Christ ; le Christ Tête du Corps ; l’Église, Épouse du Christ. » Cf. Catéchisme de l’Église catholique, n. 789 et 795.
(5) Cf. Evangelii gaudium, 130-131 (DC 2014, n. 2513, p. 41-42).
(6) En diverses occasions, Jésus a indiqué le lien que les fidèles devaient avoir avec lui : « De même que le sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même s’il ne demeure pas sur la vigne, de même vous non plus, si vous ne demeurez pas en moi. Moi, je suis la vigne, et vous, les sarments » (Jn 15, 4-5).
(7) Cf. Pastor bonus, art. 1, et CIC can. 360 (DC 1988, n. 1969, p. 898).
(8) Cf. Evangelii gaudium, 197-201 (DC 2014, n. 2513, p. 59-60).
(9) Benoît XVI, Audience générale du 1er juin 2005 (DC 2005, n. 2339, p. 648-649).
(10) François, Homélie à la cathédrale du Saint-Esprit, à Istanbul (Turquie), 29 novembre 2014.
(11) Evangelii gaudium, 95-96 (DC 2014, n. 2513, p. 32).
(12) Ibid, 84-86 (DC 2014, n. 2513, p. 29-30).
(13) Ibid, 2 (DC 2014, n. 2513, p. 7).
(14) « Donne-moi une bonne digestion, Seigneur, et aussi quelque chose à digérer. Donne-moi la santé du corps avec le sens de la garder au mieux, Donne-moi une âme sainte, Seigneur, qui ait les yeux sur la beauté et la pureté, afin qu’elle ne s’épouvante pas en voyant le péché, mais sache redresser la situation. Donne-moi une âme qui ignore l’ennui, le gémissement et le soupir. Ne permets pas que je me fasse trop de souci pour cette chose encombrante que j’appelle « moi ». Seigneur, donne-moi l’humour pour que je tire quelque bonheur de cette vie et en fasse profiter les autres. » (Source : site de l’Église catholique en France)
(15) Evangelii gaudium, 88 (DC 2014, n. 2513, p. 30).
(16) Le bienheureux Paul VI affirmait, à propos de la situation de l’Église, qu’il avait la sensation que, « par quelques fissures, la fumée du diable est entrée dans le temple de Dieu », Homélie, solennité des apôtres Pierre et Paul, jeudi 29 juin 1972 ; Cf. Evangelii gaudium, 98-101 (DC 2014, n. 2513, p. 33).
(17) Cf. Evangelii gaudium : « Non à la mondanité spirituelle », 93-97 (DC 2014, n. 2513, p. 31-33)
(18) « L’Esprit Saint est l’âme de l’Église. Il donne la vie, il suscite les différents charismes qui enrichissent le peuple de Dieu et surtout, il crée l’unité entre les croyants : de beaucoup il fait un seul corps, le Corps du Christ. […]L’Esprit Saint fait l’unité de l’Église : unité dans la foi, unité dans la charité, unité dans la cohésion intérieure. » François, homélie à la cathédrale du Saint-Esprit, à Istanbul (Turquie), 29 novembre 2014.
(19) August. Serm., CXXXVII, 1 ; Migne, P. L., XXXVIII, 754.
(20) Cf. Evangelii gaudium, « Pastorale en conversion », 25-33 (DC 2014, n. 2513, p. 13-16).
 
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Benoît XVI souffrait en silence, François prend le Peuple de Dieu à témoin !
Puisse-t-il être suivi ! Portons-le dans notre prière !

vendredi 26 décembre 2014

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.819 : Jésus "hors les murs", dans une salle polyvalente, à Mortagne

Très déçue, cette jeune dame passant au presbytère, accompagnée d'un enfant, dans l'après-midi du mercredi 24 décembre, pour demander les heures et lieux des messes de la nuit de Noël sur la paroisse, quand je lui apprends que la messe, à Mortagne, ne sera pas célébrée à l'église, mais à la salle polyvalente de la commune de Mortagne !
"Une salle polyvalente ?  Pour une messe de Noël ?  Mais, pour une fête comme Noël, pourquoi pas à l'église ?"
J'essayai de lui expliquer que l'assistance serait si nombreuse que jamais la foule ne tiendrait dans notre église : celle-ci ne pouvant guère accueillir plus de 500 personnes !  600, 700 peut-être, mais dont 200 debout dans les allées : inconcevable !
Le soir du 24, à l'accueil à l'entrée de cette salle, je revois encore la stupeur de certains, non habitués des fêtes de Noël dans cette grande salle, en découvrant le nombre de personnes présentes : impressionnant en effet, et en nombre de plus en plus grand chaque année ; 750 personnes en 2011, peut-être 900 cette année !  Comme l'an passé, on a encore dû sortir pas mal de chaises au dernier moment.
Accueil magique d'abord, dans la douceur des chants de Noël interprétés par la chorale, soutenue par notre organiste. En n'oubliant pas les dizaine de gros bras qui ont passé la matinée à préparer cette salle, à la décorer, à y installer une crèche en ombres chinoises, etc...
Puis, la veillée commence, tandis que la salle est plongée dans l'obscurité. C'est alors qu'avec une quarantaine d'interprètes, de tous âges, se déroule un jeu scénique, dans la salle comme sur la scène, dont je vous donne le texte ci-après.
Les faits cités proviennent des 60 réponses remontées de l'enquête lancée sur Mortagne, pendant l'Avent, sur la façon dont nous repérons chez nous la Lumière de Noël.
Tous, pendant cette veillée et la messe qui a suivi, nous avons senti que Jésus était bien là, en train de naître, d'arriver parmi nous, en nous ; et cela, comme jadis à Bethléem, non pas dans une synagogue ou un Temple, ni même dans une église, mais bien hors des murs "sacrés", dans un lieu public, un lieu symbolisant le coeur même de notre société et ses périphéries, si chères au pape François !


VEILLEE  QUI  A  PRECEDE  LA  MESSE  DE  LA  NUIT  DE  NOEL  2014   A   LA  SALLE   POLYVALENTE   DE   MORTAGNE

(sur le thème de la LUMIERE : Noël, fête de la Lumière !)

Banderole au-dessus de la scène :  « Ce qui fait l’homme, c’est la lumière »  (Victor Hugo)

On éteint l’éclairage

L’orgue joue un air « sombre », un peu obscur, 30 sec.

1° temps :  Une étoile dans la nuit

Germaine : «  Depuis longtemps déjà, la nuit était tombée.                                                                                                                                                                                                                                  Une Une nuit lourde, pesante, douloureuse et sans fin.

L’obscurité recouvrait le monde.
Souffrance, douleur, égoïsme, deuil et misère étaient le pain quotidien de l’humanité.
Et pourtant, cette nuit-là, malgré les obstacles et les embûches, des enfants, des femmes, des hommes, en recherche de lumière, continuaient d’avancer… »

Sœur Jeanne Marie :  « Tout au long de cette veillée, les faits qui vont être cités ont été pris sur les tracts-enquête verts qui avaient été proposés à tous, et qui ont été remplis par des enfants du caté, des confirmands et des paroissiens ; merci à eux ! 
Ces faits ont été envoyés de façon anonyme : les lecteurs ne sont pas les auteurs des textes.
Nous ne citerons pas tous les faits ce soir, faute de place ; mais tous les faits reçus ont été rassemblés dans un livret qui sera distribué à la fin de cette célébration. »

Illustration à l’orgue, tonalité toujours sombre, 15 sec.

Alors, un groupe, diversifié en âge, se met en marche, à partir du fond, sur le côté gauche (groupe composé de tous les intervenants et des personnes qui les accompagnent.
Assez vite, ils butent dans des obstacles, qui auront été placés à l’avance sur leur chemin (chaises, etc…), en faisant du bruit ; ils butent aussi les uns dans les autres. ( 2 micros)

Elisabeth s’écrie : « On voit rien là-dedans ! »  « On ne sait même pas où on va !  Est-ce qu’il y a quelqu’un qui connaît la route ? »                                                                                              

Aline poursuit : « Tu parles ! Est-ce qu’on ne ferait pas mieux d’arrêter ? On est fatigués de marcher ! »

Alice pleurniche : « Maman, j’aime pas marcher dans l’noir ; j’ai tapé dans quéqu’ chose, je m’ suis fais mal au genou… »

Marie de rétorquer : « Mais aussi, t’as qu’à faire attention ! Va moins vite ! »

Le groupe s’arrête, à mi-chemin, pour écouter Madeleine : « C’est comme moi ! Dans ma vie, je suis dans le noir ; quand je vois autour de moi tout ce qui engendre des petits et des grands conflits : colporter des ragots, salir les autres, alimenter la mésentente en famille, en groupe, en Eglise… Je crois que nos manques d’amour sont responsables de la nuit qui parfois nous entoure. »

Simon ajoute : « moi, j’aime pas quand je vois les parents qui se disputent ! »

Corinne  : « beaucoup de gens sont en difficulté, en précarité, chez nous.  Et pour les chrétiens, les musulmans, les Yazédis qui sont chassés de chez eux, en Irak et en Syrie, tout près de la Terre Sainte, c’est bien le noir complet ! »

 

Pendant la phrase précédente, une étoile lumineuse, portée par  Alexis                                    sort de derrière le bar et rattrape le groupe.                                                                                                     

 Près de cette personne qui porte l’étoile et en son nom, Marie-Paule dit : « Voici ce qu’a dit une jeune femme, qui venait au Secours catholique seulement, mais qui, depuis, est devenue bénévole :  « Moi aussi, j’étais dans la nuit, mais on m’a aidée à m’en sortir. Avec le Secours Catholique, j’ai aimé participer à la réflexion et à la mise en place de l’Epicerie solidaire et du changement de locaux, à Mortagne. Avec toute l’équipe, j’ai vécu un été très riche, pendant le déménagement et l’aménagement des lieux. Pour moi, c’était important qu’ils soient accueillants et respectueux de ceux qui allaient les fréquenter.  Et à présent, j’y vois plus clair.  Si vous voulez, on va faire route ensemble ; vous allez voir ; je crois que je connais le chemin ! »

Et le groupe se remet à avancer, derrière l’étoile brandie bien haut.

Chant : « Peuples qui marchez » avec le 3° couplet chanté par la chorale

 
2° temps :  Un feu dans la pénombre

Germaine :  « Une étoile dans la nuit…
Mais qu’est-ce qu’une petite étoile, dans un grand ciel tout noir ?
Avez-vous vu une étoile éclairer suffisamment le chemin des humains quand il fait nuit ?
Et pourtant ! Et si cette étoile, petite, vacillante, était un indice, un présage, capable de faire signe, de conduire les humains vers une plus grande lumière ? »

Ponctuation à l’orgue  (10 à 15 sec.)
 
Guidé par l’étoile lumineuse, le groupe arrive à la hauteur des 1ères rangées.

Sur la scène, des confirmands  représentant les bergers, allument le feu installé par Gaby (branchent la prise) et s’installent autour de ce « feu » :
  (toute cette installation sur fond d’orgue doux, le temps qu’ils se mettent en place)

Quand le « feu » est allumé et les bergers assis, quelqu’un du groupe guidé par l’étoile, Elisabeth, restée en bas, s’écrie : « Tiens, là-bas, il y a de la lumière ; on dirait un feu. »

Marie-Thé : « Ce sont des bergers, qui gardent leur troupeau. »

Quelques membres du groupe montent et s’installent avec les bergers, autour du feu.  Les autres restent en bas.

Sur la scène, petit dialogue :
Un jeune                           : « Mon grand-père m’a raconté que chez nous, autrefois, c’était comme ça : il y avait un feu dans la cheminée, et autour du feu, on échangeait tranquillement.  On chantait, on mangeait des rôties de mogettes… »
Un jeune                                             : « nous, on fait des feux de camps, avec les scouts. »
Un jeune                                  : « Aujourd’hui aussi, dans nos familles, dans nos foyers, il y a le feu de l’amour qui réchauffe les familles, le feu qui rassemble, le feu de la joie qui illumine nos familles, nos maisons. »
Un jeune : « On en a parlé entre confirmands : quand tout un chacun fait des efforts pour accepter les différences de l’autre, en vue de vivre des vrais temps de fraternité ! »                                                                                                                                                                                                                                                                                     Alors, Quelques accords de djembé pour ponctuer.

Un jeune                                                  :  « Entre jeunes, on s’est dit : ce qui est bien, c’est les amis, les moments en famille, les rencontres d’aumônerie ou de confirmation ; pouvoir faire plaisir aux autres. »  (djembé bref)
Un jeune                                                                                :  « Moi, je vois des signes de lumière dans le bonheur de mes amis et de ma famille, avec de bonnes nouvelles. »  (djembé bref)

Chant : « Nouvelle, nouvelle, bergers levez-vous », avec les couplets 3 et 9 chantés par la chorale.

 
3° temps :  L’éclat des Anges

Germaine :  « Malgré les douleurs et les duretés de l’existence, dans nos familles, autour de nous, il y a de beaux moments de joie et de lumière.
Mais pourquoi la joie, finalement, est-elle plus forte que la tristesse, et la lumière plus forte que l’obscurité ?
Peut-être y a-t-il une autre lumière qui permet tout cela ?
Une lumière plus grande ?  Qui vient de plus loin ? »

Ponctuation à l’orgue  (10 à 15 sec., chaque fois un peu plus joyeux !)

Pendant cette ponctuation, Alexis dépose l'étoile lumineuse près de la crèche

Puis, tout à coup,  la lumière se fait plus éclatante ; tandis que plusieurs « anges », bien éclairés, habillés de blanc, apparaissent sur la scène.

Chant : « Les Anges dans nos campagnes », refrain seulement

L’un des Anges dit aux bergers et au groupe assis : « Bonsoir, chers amis ! Nous venons vous annoncer une bonne nouvelle : un enfant vient de naître, et c’est un enfant de lumière. Votre feu, il vous éclaire un peu, et cette étoile aussi ; mais lui, cet enfant, c’est lui, la vraie lumière, qui pourra éclairer vos vies ; c’est la lumière de  Dieu qui nous aime ! »

Dialogue entre ceux qui sont assis : 

Un jeune                                                « Qui c’est, ceux-là ?  Et qu’est-ce qu’ils viennent nous raconter ? »                                                                                                                                                                               Corinne :   « Ah !  Mais ce sont des Anges…Vous y croyez, vous, aux Anges ? »   
Un jeune                                            « Mais ceux-là, d’où sortent-ils ? »
Un berger jeune                             rétorque alors : « Tu n’as rien compris ! Ces Anges, c’est comme des messagers du ciel. Et puisqu’ils viennent du ciel, cela veut dire que la joie du ciel rejoint la joie de la terre. »
Un jeune                                 ajoute : « Moi, les Anges, j’y crois !  J’en vois plein autour de moi ! Et je suis sûr que je ne suis pas le seul ! »

Plusieurs faits sont alors exprimés, du cœur de l’assemblée, de différents endroits :

M-Andrée :  « C’est la nuit noire pour cette maman, dont le fils souffre d’une maladie mentale sans espoir de guérison. Cependant, cette maman, malgré son désespoir, dans la discrétion, reste pourtant très attentive aussi aux souffrances dans d’autres familles. » 

Annie : « Régulièrement, nous allons rendre visite à notre cousine qui est dans une maison médicalisée.  Elle ne peut ni parler, ni bouger avec son corps. Simplement, elle entend et voit. Quand nous rentrons dans sa chambre, nous voyons une lueur de joie dans ses yeux. Pour nous, cela est un signe de lumière. Et nous la portons par notre prière. »

Anaïs  :  "Je fus baptisée il y a maintenant onze ans, avec l'abbé Pascal Fouchet. Après cela, la foi était en retrait dans ma vie jusqu'à aujourd'hui. En septembre dernier, j'ai fait ma rentrée à l'université de N., où je fus logée dans un foyer catholique de l'Assomption, géré par un couple et une soeur. Ce foyer appartient à l'association du Chemin Neuf.  Nous étions 18 étudiants partageant des moments conviviaux, avec une entraide autant dans les études que dans la vie quotidienne.  Des veillées étaient organisées sur un thème précis accompagné de temps de prière.  Ces temps ont permis d'approfondir notre foi.  Croyants ou pas croyants, nous avons tous marché à notre rythme sur le chemin de Dieu.  Et pour moi, une lumière est venue éclairer ma foi qui, aujourd'hui, n'est plus inconnue."

J-Marie :  "Nous allons écouter maintenant le témoignage de Sœur Christine, une jeune sœur de la Sagesse qui a prononcé ses vœux cette année et qui vient de partir pour Haïti. Les confirmands l’ont rencontrée et elle nous a donné son témoignage lors de la Soirée Missionnaire."

Yann : « Qu’elle me semble loin la Vendée que j’ai quitté il y a un peu plus d’un mois… N’étant jamais allée à Haïti, c’est le cœur grand ouvert que j’accueille chaque jour ce qui m’est donné à vivre. Dès mon arrivée, j’ai été frappé par la ferveur des Haïtiens qui affichent clairement leur foi… Tout es nouveau pour moi. Mais j’ai vite compris que je ne pourrai avancer sans deux mots essentiels :patience et adaptation !...
Ici pas d’arbres de Noël ou de lumières qui scintillent dans la devanture des magasins, pas non plus de supermarchés où regorgent des milliers de jouets. En revanche, Noël gardera son sens premier : la venue de l’Emmanuel, le plus beau des cadeaux que nous puissions recevoir !"

Anaïs

Reprise du refrain de « Les Anges dans nos campagnes »

 

4° temps :  Des cadeaux de Lumière

Germaine :  « Bon, maintenant, c’est pas tout ça !
A présent, il faut aller voir cet enfant qui vient de naître !
Mais au fait, on ne doit peut-être pas se présenter les mains vides.
Et si on pouvait lui faire cadeau de quelque chose de beau, de lumineux ?
Ca lui ferait sûrement plaisir ! »

Ponctuation à l’orgue  (joyeux, 10 à 15 sec.)

De l’autre côté qu’au début, du côté droit, des personnes avancent, lentement.

Le groupe est formé de jeunes, adultes et enfants, dont  Eve, Zoé et Juliette, Coralie, Alice et Simon, Lounys,etc... …                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                   
L’orgue joue pendant leur brève avancée.

Ils sont éclairés dans leur marche
Ils s’arrêtent en arrivant aux 1° rangs, pour dialoguer entre eux :  des enfants prennent la parole

Un adulte du groupe, Madeleine,  demande à un enfant : « Qu’est-ce que tu apportes, toi ? »                                           
Lounys : « Oh, moi, j’apporte l’or de la joie et de la paix dans les familles. Par exemple, quand mon petit frère me pardonne, cela me fait très plaisir ! »
Madeleine à un autre enfant : « Et toi, qu’est-ce que tu as ? »                                                                                                                                                                                                                                                           Eve : « Moi, j’apporte ce qu’on vit au caté ;  On voit des signes de lumière dans notre groupe de caté. »
Simon  :  « Moi, j’apporte l’or de la fraternité. Par exemple, aujourd’hui, quand mon copain m’a proposé d’aller voir Nantes-Bordeaux, ou quand ma petite sœur est née, c’est que du bonheur ! »

Ce groupe repart vers le fond, pour participer à la procession accompagnant ensuite l’arrivée de l’Enfant-Jésus…

Tandis que les bergers et les Anges descendent alors de la scène, et se dirigent vers le fond de la salle, afin de participer à la procession qui accompagnera l’arrivée de l’Enfant-Jésus au 5° temps. Il ne reste plus personne sur la scène. 
Après les interventions qui précèdent, et pendant ce double déplacement, orgue doux, le temps que les bergers et les Anges se rendent dans le fond.

 
Alors, Germaine :  « Oh !  Que cette nuit est belle !
Nuit qui voit les humains offrir le meilleur d’eux-mêmes et de leur vie !
Ils apportent ce qu’ils ont de plus précieux, comme l’or donné par les rois mages à Jésus. »

Chant :  « Douce Nuit » (couplets 1 et 2)

Ponctuation joyeuse à l’orgue  (15 sec.)

 

5° temps :  La LUMIERE de Jésus

 
Germaine  :  «  Mais, cet enfant de lumière, si on l’appelait, tous ensemble, peut-être qu’il nous entendrait ?
Peut-être qu’il nous répondrait ?
Mais pourquoi dire « peut-être » ?
Parce que c’est une certitude qu’il viendra !
Appelons-le, par notre chant. »

La chorale lance le chant « Venez Divin Messie »

Pendant ce chant, arrivée de Jésus, la vraie Lumière, du fond, par l’allée centrale, toujours dans la pénombre.

En tête : l’Enfant-Jésus, porté par une maman, Marie, accompagnée de son mari et de ses deux enfants ; ils  représentent Marie et Joseph.

Juste derrière, la Lumière de Bethléem, apportée par 4 scouts.

Puis, le prêtre et le diacre.

Suivis d’une trentaine de personnes (le même groupe qu’au 1° temps, plus ceux du 4° temps, ainsi que les bergers et les Anges), adultes, jeunes et enfants, portant à bout de bras de petites lumières électriques qui brillent dans l’obscurité.                                                                                                                                                                                                                                                                                                  
Aussitôt arrivés devant, Marie et Joseph montent sur la scène, ainsi que le prêtre, le diacre et les scouts apportant le Lumière de Bethléem.

Le groupe portant les lumignons se place devant, près de la scène.

On arrête alors le chant.

Le prêtre accueille l’Enfant-Jésus.

Le couple se place sur la droite de la scène en regardant l’assemblée.

Le prêtre présente l’Enfant-Jésus à l’assemblée.

Acclamations, lancées par le groupe et la chorale, qui démarrent les applaudissements  (orgue, djembé éclatants)

Tandis que le groupe lève bien haut les lumignons au même moment.

Le prêtre dépose l’Enfant-Jésus dans la crèche, qui s’illumine

Puis, il invite les scouts à déposer leur Lumière de Bethléem, démarche expliquée par l'un d'eux, Yann

On éclaire totalement alors la salle.

A l’initiative du Diacre, Michel, annonce d’un temps bref de fête et de convivialité, sur place : on se congratule, on se dit notre bonheur d’être ensemble...

Et l'on entre alors dans la messe de Noël, avec le chant : "Il est né, le Divin Enfant".

 

 

 

 

 


jeudi 25 décembre 2014

Le Blog de l'Arche de Noé 85 n° 1.818 : Voeux de Noël de Paul, un frère prêtre du Mali


Tandis que j'étais au service de l'Eglise du Mali, j'ai eu le bonheur de partager les douleurs et les espérances de ce peuple plein de grandeur, auprès duquel j'ai beaucoup appris.
Auprès de Paul, par exemple, prêtre malien qui me fait, jusqu'à ce jour, l'honneur de son amitié, et dont je viens de recevoir les voeux, en ce jour de Noël.
Je partage ses joies et ses espoirs, et me fais un plaisir de les partager avec vous !
 
VŒUX  NOËL 2014  NOUVEL  AN  2015

Une année s’en  va.

Oui 2014 s’en va.

2014 s’en va  dans la tombe du passé avec  nos  parents, proches  et amis bien-aimés  trépassés.

Que Dieu leur donne le bonheur que nous n’avons pas voulu,  pu ou su leur donner.

2014 s’en va avec nos vœux ardents  formulés en son commencement, nos chers rêves caressés  non réalisés.
2014 s’en va avec  nos promesses non tenues, nos projets  en chantier inachevés  et nos trajets stoppés parce que nous avons tardé  à les parcourir. Avant l’heure ce n’est pas l’heure, mais après l’heure ça peut être le malheur !

2014 s’en va en laissant sur nos bras nos Ebola, nos famines, nos guerres familiales,  conjugales, tribales, hégémoniques, idéologiques, théologiques, politiques, écologiques, économiques,   astronomiques, gastronomiques, sociales, culturelles, spirituelles.

2014 s’en va laissant nos cœurs  peut-être remplis d’amertume, de rancune, de rancœur,  de sentiments et de ressentiments de déception , de découragement, de dégoût, de dépit,  de soucis d’emploi et de toît, d épouse,  d’époux  et d’enfant, d’insécurité physique, psychique, psychologique, spirituelle et culturelle,  mondiale, globale, totale.

2014 s’en va avec  nos injures, nos parjures, nos arrogances, nos suffisances dont nous l’avons remplie.

2014 s’en va avec nos quêtes, nos interminables enquêtes,  nos requêtes, nos interrogations harassantes,  angoissantes  mais  restées  sans  suites  et sans  cesse classées , déclassées,  sans réponses.
2014 s’en va avec nos amertumes et  nos meurtres  d’enfants, d’innocents, nos vols,  nos  viols.

2014 s’en va avec nos multiples manquements,  nos innommables et  innombrables péchés contre Dieu au nom duquel on peut impunément  jeter  les  nouveaux nés à la poubelle, fusiller froidement des enfants  innocents qu’on ne peut accuser  que du seul tort d’être nés sans l’avoir désiré et choisi,  égorger  des hommes, des femme comme de vulgaires moutons ou dindons de Noël, parquer  les  personnes âgées dans  des  mouroirs, pudiquement appelés maisons de retraite  et qui ne sont en réalité que des maisons de ‘’ recyclage’’, de’’ placement ‘’ d’une «  denrée   ‘’ abondante et bon marché et qui  peut  rapporter gros, nos innombrables péchés contre les personnes   isolées, refoulées, rejetées, marginalisées,  emprisonnées, nos innombrables péchés contre la nature et la culture, contre la chair et l’esprit,  contre la société et l’humanité .
2014 s’en va  couronnée   aussi  de nos petites et  grandes  victoires ( Malala !), de nos succès, de nos conquêtes, de nos réussites  sur /pour  nous, nos familles, nos sociétés, nos maux et nos malheurs et nos maladies.

Mon grand- père m’a appris que de tous les résultats de mes actions, il faut m’attacher  surtout aux négatifs, les  résultats positifs ne devant  avoir droit qu’à une minute d’action de  grâce à Dieu  qui  me les a accordés.
Par contre les résultats négatifs sont ce pour lesquels  il faut  m’armer, me mobiliser, mobiliser mon intelligence, mes  énergies  pour  les combattre,  les abattre. Car ils sont un obstacle, un danger, une menace pour mon bonheur, ma paix,  le bonheur, la paix de l’homme.
Mon grand-père m’a  appris aussi  de ne pas perdre mon temps à   clamer, à déclamer, à  décliner, à  proclamer les choses négatives.
Parce que la longueur du temps du diagnostic, la répétition interminable  du mal, de la maladie dont souffre un patient   n’a jamais guéri un malade.
Si guérison  est à espérer ce sera au bout d’essai d’une thérapeutique ;

Il y a trop  de docteurs  pour diagnostiquer  les maux qui abîment,  meurtrissent, massacrent l’homme aujourd’hui.
Il y a trop de docteurs qui ont  identifié, isolé les  microbes, les virus  de tout calibre qui détruisent l’homme aujourd’hui.

Mais mon grand-père m’a appris aussi que  le plus grand microbe, le plus dangereux virus  ennemi  de l’homme c’est l’homme  lui-même. C’est ce qu’a  intuitivement perçu  l’auteur de l’adage célèbre :  «  Homo homini  lupus : l’homme est le loup de l’homme »

Le premier agent pathogène de l’homme nuisible à l’homme c’est d’abord  l’homme lui-même.

qu’il n y a que l’homme pour rendre l’homme malheureux, l’homme malade

et qu’il n y a que  l’homme  pour rendre la santé à l’homme, rendre l’homme  heureux,

et qu’il n’y a que l’homme  pour guérir l’homme.

L’homme est le plus grand remède de l’homme.

L’homme est la plus grande nourriture de l’homme ( entendons-nous, je  ne parle pas du cannibalisme) qui rassasie l’homme.

L’homme est l’eau la plus saine, la plus pure, la plus minérale pour éteindre la soif de l’homme

La paix de l’homme c’est l’homme pas les armes

Le bonheur de l’homme c’est l’homme, pas l’avoir, pas le pouvoir, pas la  gloire.

Je comprends alors pourquoi le Dieu des chrétiens s’est fait homme mais sans renoncer d’être Dieu

EMMAUEL : DIEU-HOMME  AVEC  LES  HOMMES

EMMANUEL : DIEU HOMME PARMI /POUR  LES HOMMES

Homme nouveau  ignorant les  vices et les sévices des hommes, les péchés et les méchancetés  des hommes,  l’animalité, la bestialité et les brutalités des hommes.

Homme nouveau au cœur débordant de vérité, de charité, d’amour, de douceur, de tendresse, de  lumière, de  saveur.
Homme nouveau  totalement libre, libre   de la liberté pour  ouvrir les yeux aux aveugles, nourrir les affamés, guérir les malades, libérer les emprisonnés,  déverser des tonnes  vérités lumineuses,   d’amour, de tendresse, de douceur, de justice, de paix, en un mot de bonheur pour ceux qui sont en manque et Dieux sait s’ils sont nombreux aujourd’hui.

Noël c’est la fête  de l’anniversaire de sa naissance.

Alors  bonne fête à tous ceux qui sont attachés à lui et veulent épouser ses combats de vérité, de justice, d’amour, de don, de pardon, de paix  pour les hommes et faire naître sur notre terre de nombreux papes François, de nombreuses Malala pour apporter à notre monde la fraicheur, la  candeur, la douceur,  la beauté, le sourire  des enfants semence d’un monde nouveau vacciné contre les violences bestiales, les démences criminelles, les pathologies  séparatrices, racistes, jihadistes et fanatiques. Car l’enfant ne divise pas mais rassemble, car l’enfant  ne menace pas, il invite, il sourit, il éblouit, il apaise. Car  l’enfant est semence contre le malheur, la misère, la mort. Car l’enfant est le père de l’homme. L’enfant est la mère de l’homme. L’enfant est le fils de l’homme. L’enfant est la fille de l’homme. Car l’Enfant est le frère de l’homme. Car l’enfant est la sœur de l’homme Car c’est à l’enfant qu’appartiennent les parents, leur avoir, leur pouvoir, leur devoir, le pays, le monde.
C’est ce n’est pas moi qui le dit mais  Jésus : ‘’ Mais Jésus fit venir les bébés en disant : laissez venir à moi les petits enfants..car le Royaume de Dieu est à eux et à ceux qui leur ressemblent ‘’ (Luc 18,16 ).
Alors je comprends qu’il se soit fait petit enfant, fils de Marie. 

Bonne fête aux Noel et Emmanuel. Que Dieu les garde longtemps AVEC NOUS.

Mais voilà 20 siècles qu’IL est venu  apporter la vérité, la lumière, la justice, la paix .Et  pourtant  les malheurs et les maux et les maladies, et les massacres continuent de plus belle.

Oui. C’est vrai. Mais  mon grand-père m’a encore appris que pour mériter le nom d’homme digne de ce nom, il faut savoir RECOMMENCER chaque minute, chaque heure, chaque jour, chaque semaine, chaque mois, chaque année, comme le soleil  qui se lève  chaque jour, la lune chaque mois, inlassablement, infatigables.

Alors je souhaite aux époux, aux familles le courage de RECOMMENCER à faire ce qui n’a pas  été fait ou a été mal fait ou défait, ce qui n’a pas marché en 2014 concernant la paix conjugale, familiale, la responsabilité parentale.

Alors je souhaite le courage de RECOMMENCER à ceux/celles  qui ont vainement cherché en 2014 sans succès un toît, un emploi, un époux, une épouse, en enfant, le bonheur.

Alors mes vœux  de courage à mes frères et sœurs  Maliens de RECOMMENCER  à chercher la paix, à,  faire l’unité, la concorde en balayant nos égoïsmes étroits  au nom et à cause des enfants, de ces innombrables enfants  noirs et blancs ( couleur de la totalité, de la globalité qui compose un jour d’horloge) dont le Dieu Tout-puissant,  Tout amour a rempli  notre cher Mali bien aimé qu’il nous faut encore rendre plus  beau, plus grand,  plus attirant, plus attrayant afin qu’il devienne la lumière étincelante du Sahel à l’exemple des illustres royaumes de nos Masa du Ghana, du Manding, des Tieba et Babemba,  du Kenedugu, des Biton du royaume des Balanzan,  des Kankan Moussa, des Askia et  des Sonni  Aliber et d’en être les dignes et fiers  descendants.
OUI, faire l’unité, la concorde, la paix à cause de ces   enfants,  à cause de nos enfants.

A cause desquels on se marie,

A cause desquels on se sacrifie,

A cause desquels  on se RECONCILIE,

A cause desquels on suspend les divorces, les  séparations des corps, les séparatismes,

A cause desquels  on  pleure, à cause desquels on meurt.

Alors je souhaite à mon Afrique, berceau de l’humanité première qui a offert au monde la première mère de l’homme en Lucie, la première Eve ( Femme NOIRE qui a enfanté des enfants multicolores sans en  renier aucun d’eux : Oui le racisme, le fanatisme n’est pas africain ! ), d’offrir au monde une nouvelle Lucie, de nouvelles Lucie, de nouvelles Eve resplendissantes de beauté (‘’femme  noire ‘’), de bonté, qui va offrir au monde des hommes nouveaux, des femmes nouvelles aux cœurs débordant d’humanité, de liberté, d’amour, ignorant la brutalité, la bestialité, la cruauté, le racisme, le fanatisme.

Alors je souhaite aux religieux, aux croyants, le courage de dénoncer, d’exclure  de leur communauté leurs adeptes  qui prétendent adorer Dieu qu’ils ne voient pas  mais défigurent, maltraitent, décapitent, massacrent  des hommes, des femmes et des enfants  qui sont images, visages de ce Dieu qu’ils prétendent adorer et servir.

Qu’ils extirpent de leurs communautés ces prétendus  croyants qui  s’approprient, nationalisent, privatisent le Dieu  un et indivisible, inaltérable, inaliénable et n’est la propriété de personne.
Dieu n’a besoin d’aucun drapeau, d’aucune nationalité, d’aucune carte d’identité, d’aucun passeport d’aucun parti, d’aucun  nom de famille, d’aucun croyant.

Tant que Dieu est Dieu, il se suffit à lui-même !
Je nous souhaite le courage de l’accepter, de l’admettre si nous ne voulons pas courir le risque d’être sà Dieu, d’être plus Dieu que Dieu. Ce qui est le pire des parjures et des sacrilèges. Dieu nous en préserve ! 

Bonne fête de Noël 2014 et bonne  Année 2015 !

PAU SOMBORO, PRETRE, MOPTI-SEVAR-BARBE,   MALI