J'ai cité hier durant l'homélie, à l'occasion de ma dernière messe en la Basilique de St Laurent-sur-Sèvre, ce mail reçu récemment d'un couple de Saint-Laurentais : "Ma femme et moi, nous vous assurons de notre pensée et de notre prière, avec tout particulièrement un très grand merci d'avoir accepté de donner votre vie pour les pauvres brebis que nous sommes. Que votre récompense soit, au quotidien, une toujours plus grande intimité avec notre Dieu !" Quelle chance d'être entourés ainsi affectueusement par les paroissiens ! A travers ce billet, je voudrais leur dire merci pour leur écoute et leur compréhension, leur patience et leur amitié, ainsi que la profondeur et l'exemple de leur foi.
J'ai exprimé hier, devant cette belle assemblée de Saint-Laurentais et autres, mon émerveillement devant ce dont j'ai été témoin sur ce territoire, en cette "ville sainte" de St Laurent. J'ai évoqué la figure de Janine, cette paroissienne exceptionnelle qui vient de nous quitter, et dont la vie respirait l'amour du Seigneur et de son Eglise. Souvent, lorsque je passais à la Basilique, je la voyais en train de passer un coup de balai, de ranger les feuilles de messe, de replacer des chaises, en un mot, de veiller à ce que tout soit nickel à l'intérieur du sanctuaire.
De la même façon, soyez bénis, vous qui balayez, fleurissez, préparez les eucharisties en équipe liturgique ; mais aussi, vous qui chantez, jouez de l'orgue et autres instruments... Et que soit bénie également notre municipalité saint-laurentaise, qui a tant investi pour l'entretien et la beauté de cette basilique, de ses cloches, de son clocher et autres.
J'ai précisé qu'il me faudrait des heures pour évoquer tout ce que j'ai découvert et admiré lors de mes passages sur St Laurent. Un exemple parmi des dizaines d'autres ou plus : à l'occasion du décès accidentel sur la route d'un jeune Portugais, lorsque je suis arrivé sur le parvis de la Basilique pour accueillir le corps, la place Grignion de Montfort était noire de monde, avec la présence de Portugais de toute la région. Durant la célébration, leur foi, leur chants m'ont confirmé que, selon les paroles de Jésus dans l'évangile de ce dimanche, la puissance de la mort ne pouvait les abattre.
Autre fait, un paroissien me racontait cette semaine ce qu'ils ont mis en place, à St Gab', avec les cours Alpha. Pas moins de 60 jeunes, en deux groupes, ont été fidèles toute l'année à un travail d'approfondissement de leur foi. Chose d'autant plus étonnante que plusieurs, parmi eux, étaient totalement en-dehors de l'Eglise. Peu de gens sont au courant, si bien que l'on pourrait en déduire qu'à St Gab', il ne se passe rien...
Et je me suis réjoui d'évoquer aussi les très belles cérémonies vécues en ce sanctuaire : les messes si vivantes avec les enfants et leurs familles, les cérémonies de mariage, comme celle que j'ai accompagnée samedi, avec une assemblée attentive, joyeuse et très chantante. Sans parler des très belles célébrations du Tricentenaire de l'entrée dans la Vie du P. de Montfort, qui ont marqué tous les esprits.
L'on entend parfois des personnes gémir en disant que la foi se perd, que les églises se vident, que la société tourne le dos à Dieu, que c'était mieux autrefois et que sais-je encore. J'ai donc essayé hier de ranimer la foi et l'espérance de chacun en évoquant tout ce qu'on ne voit pas, et tout ce qui est pourtant extraordinairement parlant de la présence au milieu de nous de l'action de l'Esprit : les membres des équipes liturgiques qui méditent régulièrement la Parole de Dieu tout en préparant les liturgies, les membres du Service Evangélique des Malades qui prennent le temps de visiter ceux-ci dans les Ehpad et les quartiers, les adhérents de l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture qui, sur St Laurent, ne se lassent pas d'envoyer des courriers aux chefs d'Etat qui ne respectent pas les Droits humains, les bénévoles du Secours catholique qui accompagnent les personnes en situation de détresse ainsi que les réfugiés...
Et je ne parle pas de ceux qui accompagnent les familles en deuil, ni de ceux qui assurent le caté. Il y a ainsi dans nos paroisses énormément de baptisés qui assurent l'évangélisation. Eh ! Si l'on ne s'informe pas (évidemment, comme ces personnes ne crient pas sur les toits ce qu'elles font), on peut avoir la triste impression qu'il ne se passe rien et même que notre Eglise recule...
Ce n'est pas l'avis de notre pape François ! Voici ce qu'il déclarait mercredi dernier, à Rome, lors de l'audience générale sur la place St Pierre : "dans l'Eglise, il faut que l'on passe de l'automne, qui a un visage triste et amer, au joyeux printemps qui attend, avec patience, les fleurs, les fruits, et surtout, le soleil, qui est Jésus".
Chers paroissiens, pour moi qui ai eu la chance de pénétrer un peu, au quotidien , dans l'intimité de vos choix et de votre façon d'être, de croire, d'agir et d'aimer, aucun doute : vous êtes vraiment des pierres vivantes de l'Eglise. Voilà pourquoi je continuerai à prier avec vous et pour vous ; mais, profondément, je vous regretterai ! Merci à vous ! Merci à Dieu pour ce que vous êtes, infiniment !
lundi 28 août 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.095 : Je vais vous regretter !
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Olivier Gaignet
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dimanche 20 août 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.094 : Jésus a su évoluer !
Fameuse, cette scène rapportée par l'évangéliste Matthieu (15, 21-28), que nous avons méditée en ce dimanche : l'histoire de la Cananéenne qui a su faire bouger Jésus, si l'on peut dire ! Histoire assez étrange, d'ailleurs, et qui, dans un premier temps, ne donne pas une image très sympathique de Jésus ! En effet, on le voit rabrouer de façon un peu rude une maman en souffrance profonde, alors qu'elle essaye de lui expliquer que sa fille est gravement malade et même pire, saisie, habitée par le démon.
D'abord, Matthieu précise que Jésus "ne lui répondit pas un mot." Puis, les disciples lui demandent de l'envoyer promener. Et enfin, Jésus lui explique que son cas ne le concerne pas : "Je n'ai été envoyé qu'aux brebis perdues de la maison d'Israël." Etrange, vraiment ! Mais où est donc le Jésus de la miséricorde et des béatitudes ?
Matthieu l'évangéliste aurait pu cacher, ne pas citer cet épisode de la vie de Jésus, ce moment d'hésitation, de doute de Jésus ; ce Jésus dont nous ne devons jamais oublier que, s'il était vraiment Dieu, en même temps, il était également vraiment homme, ce qui explique un peu les choses.
En effet, parce qu'il était vraiment homme, Jésus, lui aussi, n'a pas compris d'un seul coup ce qu'était sa mission ; il a dû cheminer. On assiste là à un moment de son existence où Jésus, marqué par son environnement hébraïque, son enracinement juif, a su, peu à peu, se libérer de ce lourd conditionnement.
Les Juifs d'alors, en effet, se sachant "le peuple Elu", avaient tendance à considérer qu'ils étaient les seuls, élus et choisis par Dieu, à mériter, plus que d'autres, terres, guérisons et salut.
Mais Jésus fait l'expérience de la rencontre avec une femme du pays de Canaan, qui n'est pas juive, et qui cependant lui demande de sauver sa fille.
A ce contact, Jésus s'interroge, puis, change d'avis, prenant conscience qu'il ne peut pas y avoir que les Juifs qui aient droit au salut. Et on le verra en effet ensuite, à diverses reprises, sortir du cadre juif pour s'ouvrir aux Samaritains, au centurion Romain, aux habitants de Tyr et de Sidon, etc., tous des non-Juifs.
Jésus découvre que sa mission ne peut se limiter au seul peuple juif, et qu'elle ne consiste pas à donner seulement quelques miettes en plus aux non-Juifs. Il réalise qu'il doit destiner son attention, son amour et ses gestes sauveurs à tous les hommes et toutes les femmes de la terre, sans distinction, sans préférence, sans discrimination !
De plus, dans cette scène d'Evangile, il y a un autre défi, tout à fait actuel celui-ci, à savoir que, comme nous en ce moment, Jésus est confronté à la question de l'accueil de l'étranger. Cette femme païenne, qui n'a pas la religion de Jésus, qui vient d'ailleurs, et qui l'importune par ses cris, elle symbolise tous ces étrangers qui nous importunent pour que nous répondions à leurs appels, que ce soit à Calais, à Lampedusa ou chez nous, à Mortagne.
Cette rencontre symbolise également la difficulté qu'a notre Eglise à répondre à un certain nombre d'appels de personnes en détresse : tous ceux devant lesquels l'Eglise se tait, comme s'est tu Jésus face à la Cananéenne dans un premier temps.
On sait bien que l'Eglise est mal à l'aise et préfère se taire, ou faire profil bas, face aux suicidés ou aux homosexuels, face aux musulmans ou aux divorcés-remariés, face à tous ceux qui sont dans des situations "pas catholiques", comme on dit, ces points qu'on ne sait comment régler, que ce soit dans les bureaux de la Curie romaine ou dans les évêchés, comme aussi dans les paroisses.
Mais, à force d'être talonnée, interpellée, questionnée, peu à peu, chaque fois, l'Eglise arrive à se bouger. Par exemple, plus question, comme dans mon enfance, de refuser la sépulture à l'église à un suicidé, ni d'envoyer promener les divorcés-remariés ou les croyants des autres religions.
A la suite de Jésus, l'Eglise a commencé un peu à faire son "aggiornamento" ; mais tous, et pas seulement les évêques et les curés, nous avons des portes à ouvrir pour accueillir tous les "cananéens", tous les souffrants, tous les "différents" qui se présentent à nous et nous appellent à leur secours.
Enfin, et je termine par là, et si la Cananéenne, c'était chacun de nous ? Ne nous est-il pas arrivé de crier comme elle vers le Seigneur, et d'avoir eu l'impression qu'il n'était pas venu à notre secours ? Et si ce n'était pas une absence de réponse ? Et si cela voulait dire que c'est aussi à chacun de nous de continuer à rester fidèle à Dieu même dans le noir ? Et si c'était cela, avoir vraiment la foi ?
Suite aux attentats en Espagne, pour en revenir à l'actualité, c'est toute l'humanité qui crie "au secours"; et Dieu semble tarder à répondre... La question est la suivante : qu'est-ce que Dieu veut nous faire comprendre par là ? La réponse est dans l'évangile de ce dimanche : au moment voulu, Jésus saura, comme il l'a fait pour la Cananéenne, répondre à nos appels, et, comme la fille de celle-ci, par sa grâce, nous seront guéris, nous seront sauvés !
A condition que notre humanité, elle aussi, se bouge, et sache donner sa place à une vraie fraternité !
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Olivier Gaignet
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21:43
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mardi 15 août 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.093 : "Qu'est-ce qu'il y a derrière ?"
Ce matin, lors de la messe de l'Assomption, je disais aux paroissiens que le sens de cette fête, c'était de nous aider à mieux comprendre, en contemplant l'une d'entre nous, Marie, à présent dans la gloire de Dieu, que tel était aussi notre destin : être un jour, comme elle, grâce à son exemple, libérés de nos souffrances, de nos douleurs, de nos déceptions, de notre peur de la mort, pour entrer dans la vie de Dieu, dans l'intimité de Dieu, et pour l'éternité.
Mais ce message n'est pas toujours facile à entendre ni aisé à vivre ! Grosse discussion, samedi dernier, avec une quinzaine de personnes, dont des non-croyants, à propos de ce qui nous attend, s'il y a "quelque chose", au-delà de la mort. Et aujourd'hui encore, l'on me racontait la grande crainte de cette femme, pourtant profondément croyante, âgée de plus de cent ans, mais qui a toute sa tête ; elle demande sans cesse aux uns et aux autres : "Qu'est-ce qui nous attend quand on sera mort ? Qu'est-ce qu'il y a derrière ? Comment ça va se passer ensuite ?" Bienheureux humain celui qui pourrait répondre comme une fleur à une telle énigme !
Alors, je repense à ce superbe message de St Jean de la Croix :
"Ce qui se passera de l'autre côté,
quand tout pour moi aura basculé dans l'éternité,
je ne le sais pas.
Je crois.
Je crois seulement qu'un grand Amour m'attend.
Maintenant que mon heure est proche,
que la croix m'indique le seuil à franchir,
alors, ce que je crois,
c'est que c'est vers cet Amour que je tends les bras.
C'est dans la Vie que je descends doucement.
Si j'ai peur... et pourquoi pas ?
Rappelez-moi simplement qu'un Amour,
un Amour m'attend.
Oui, Père du Ciel,
voici que je viens vers vous comme un enfant.
Je viens me jeter dans votre Amour...
votre Amour qui m'attend."
Quelques réflexions susceptibles de continuer à nous éclairer, dans la lumière de cette fête de l'Assomption, symbole magnifique de la victoire sur la mort de l'âme et du corps :
- "Marguerite, 6 ans : "Mourir, c'est comme quand on déménage. On habite dans le coeur de Dieu, et on est quand même vivant."
- François Dolto a fait écrire sur sa tombe, à l'attention de ceux et celles qui passeront devant elle, cet appel de Jésus : "N'ayez pas peur !"
- Stupeur de ces frères et soeurs de la paroisse, qui ont eu le privilège de se trouver auprès de leur papa au moment où il est entré dans la Vie : "Il a dit deux fois "Alleluia" avant de mourir !" Cela les a fortement impressionnés.
- De l'écrivain Gabriel Marcel : "Aimer un être, c'est lui dire : "toi, tu ne mourras pas !"
- Pour terminer, voici ce qu'un paroissien a eu la riche idée de faire noter au début de son avis d'obsèques paru sur "Ouest-France en octobre dernier : "S'il n'y a pas de faille en nous, par où la lumière pourrait-elle passer ?"
Merci,Vierge Marie, la première en chemin vers la Vie qui ne finit pas !
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Olivier Gaignet
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18:25
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jeudi 10 août 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.092 : Qui sont les plus grands ?
Dans notre société people, qui met-on à la première place ? Un footballeur qui gagne des millions, beaucoup trouvent cela normal, et même formidable ! La femme du président, celui-ci voudrait qu'elle soit reconnue comme au-dessus des autres femmes, comme la 1° dame de France, alors qu'elle n'est même pas élue. Et on se pâme d'admiration devant tel chanteur, telle personnalité médiatique... Volontairement, je ne citerai aucun nom, car trop d'entre eux ne le méritent pas forcément !
Mais aujourd'hui, voici que l'Eglise donne, sans le chercher, une leçon de modestie et de réalisme à notre société. En ce 10 août en effet, nous fêtons la Saint Laurent. Il m'a semblé important de mettre en valeur ce saint, patron de l'une des quatre églises de notre paroisse, St Laurent-sur-Sèvre, l'une des 34 communes de France à porter ce nom.
Au III° siècle, Laurent, diacre, avait pour fonction, à Rome, d'être le gardien, l'intendant des biens de l'Eglise. Lorsque l'empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, Laurent est arrêté en même temps que le pape Sixte II et l'ensemble des membres du clergé. Ils sont immédiatement mis à mort ; mais Laurent, lui, est épargné, dans l'espoir que, étant chargé des biens de l'Eglise, il en livrerait les trésors.
En effet, le préfet de Rome, informé que l'Eglise possédait des vases sacrés et des ornements de grande valeur, lui enjoignit de les livrer pour les besoins publics, car l'empereur en avait besoin ,pour équiper ses troupes. Laurent demanda un peu de temps : "J'avoue en effet que notre Eglise est riche, et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle ; je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour tout disposer."
Laurent rassembla alors pauvres, infirmes, boiteux, estropiés, d'ailleurs déjà nourris et vêtus aux frais de l'Eglise ; et il les présenta en déclarant : "Voilà les trésors de l'Eglise !"
Leçon extraordinaire qui, si elle était actualisée, pourrait remettre en cause notre vision de la société ; la vision biblique et évangélique si bien décrite par le Talmud : "J'ai vu un monde bizarre : les grands étaient en bas, et les petits étaient en haut."
La vraie révolution, la voilà !
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Olivier Gaignet
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11:03
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samedi 5 août 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.091 : Une autre image de l'Islam
En Indonésie, les jeunes musulmans aux côtés des catholiques pour la paix
Favoriser le « vivre ensemble »
Les jeunes d’Asie se rencontrent en effet en Indonésie à l’occasion de la VIIe Journée de la Jeunesse asiatique, sur le thème : « Vivre ensemble l’Evangile sur le continent asiatique, marqué par le multiculturalisme ».
Elle s’est ouverte par la messe présidée par l’envoyé spécial du pape François, le cardinal Patrick D’Rosario, archevêque de Dacca (Bangladesh), et président de la Commission pour les jeunes de la Fédération des Conférences épiscopales d’Asie, qui organise l’événement.
Cette rencontre, comme la JMJ, est organisée tous les trois ans : cette année 2 140 jeunes catholiques de 22 nations d’Asie ont répondu à l’appel, entourés de 52 évêques dont 6 cardinaux, et de 158 prêtres.
Ils se sont d’abord préparés dans leurs pays d’origine. Ils se sont ensuite répartis pour trois jours dans 11 diocèses indonésiens où ils ont vécu une immersion dans le contexte local. Enfin, ils se sont rassemblés au Centre des Expositions « Jogja », imposante structure de congrès, mise à disposition gratuitement par les autorités civiles locales.
La semaine est rythmée par des rencontres, des séminaires, des catéchèses, des représentations théâtrales et musicales, des expériences de prière et de réflexion, sur le thème du multiculturalisme et de l’harmonie entre les cultures et les religions différentes.
L’Evangile de la joie
Pour Mgr Robertus Rubyatamoko, archevêque de Semarang – diocèse qui accueille l’événement – et président du Conseil organisateur, « les jeunes catholiques rendent témoignage à la manière dont ils vivent en harmonie pour offrir à tous un cadre concret de « vivre ensemble » en Indonésie. L’expérience de la Journée de la Jeunesse asiatique constitue un moment pendant lequel vivre avec joie la foi dans le Christ Jésus, pour ensuite porter l’Evangile de la joie dans leurs familles et dans la société ».
« L’événement, a-t-il ajouté, a également une importante implication interreligieuse. Nous avons impliqué des personnes de différentes religions et des amis musulmans nous aident à gérer la sécurité », indique la même source.
La JMJ asiatique est en effet caractérisée par une dimension interreligieuse particulière, souligne Fides qui explique qu’en Indonésie, pays musulman le plus peuplé au monde, les jeunes musulmans participent aux événements organisés et ils sont impliqués dans le comité organisateur.
Le soutien financier et politique du gouvernement indonésien ne fait pas défaut, par l’intermédiaire de son Ministère pour les Affaires religieuses, mais aussi du Ministère du Tourisme et de celui chargé des jeunes et du sport.
Un important défi sur Internet
Pour Savic Ali, responsable musulman des services télématiques de l’organisation musulmane Nahdlatul Ulama (NU), l’une des deux plus importantes de l’islam indonésien – avec Muahmmadiya – qui soutient le pluralisme, le dialogue interreligieux et les droits fondamentaux, ce sont les jeunes qui représentent la clef permettant de contrer l’islam radical en Indonésie et sa propagande massive sur Internet.
Il est en effet intervenu lors d’une rencontre interreligieuse dans le cadre de cette Journée de la Jeunesse asiatique.
Savic Ali a expliqué à Fides que 100 millions d’Indonésiens utilisent régulièrement Internet et que les réseaux sociaux disposent aujourd’hui du pouvoir d’influencer l’opinion publique : « Ce sont les réseaux sociaux qui constituent le nouveau champ de bataille sur lequel il faut lutter contre l’islam radical. Une contre-narration est nécessaire, tout comme une action commune sur les réseaux sociaux de la part d’organisations, d’institutions et d’individus qui soutiennent le dialogue, la démocratie et le Pancasila (les cinq principes de base de la nation indonésienne, ndlr). »
Il a précisé : « Parmi les 22 sites Internet islamiques les plus populaires en Indonésie, les quatre premiers sont conservateurs et promeuvent une vision étroite et non inclusive de l’islam. Aujourd’hui, le défi à relever consiste à agir et à promouvoir sur les plateformes Internet des actions coordonnées visant à promouvoir la tolérance, le dialogue, l’inclusion, le respect mutuel, l’harmonie sociale et religieuse ».
Ni silence ni complaisance
C’est une mission confiée essentiellement aux jeunes, qui sont les plus actifs sur les réseaux sociaux et sur Internet, commente Fides.
Pour sa part, Mgr Yohannes Harun Yuwono, évêque de Tanjungkarang et président de la Commission pour les affaires interreligieuses de la Conférence épiscopale indonésienne, a témoigné que « Dieu ne fait pas acception de personne. Il écoute et comprend la prière dans toutes les langues du monde. Chrétiens et musulmans croient en un Dieu unique, Créateur et Père de tous les hommes, peuples et religions. Sur ces bases, nous pouvons construire le vivre ensemble et la fraternité ».
Le père Heru Prakosa SJ, enseignant à l’Université catholique Sanata Dharma de Yogyakarta, a lui aussi indiqué à Fides que, dans le contexte de l’Indonésie moderne, marqué par la croissance de l’extrémisme islamique et par l’instrumentalisation politique de la religion, « il est urgent de réfléchir et d’agir ensemble, en vue du bien commun. Les jeunes catholiques, bien qu’étant une minorité dans les pays asiatiques, ne peuvent rester en silence ou se montrer complaisants : ils sont appelés à faire ce qui leur revient, à être des agents de dialogue, de réconciliation, d’harmonie, à témoigner l’Evangile de la fraternité et de l’espérance ».Toujours selon "Fides", l'agence-médias du Vatican.
Si cela peut nous aider à combattre le préjugé trop courant selon lequel l'Islam et tous les musulmans sont des terroristes !!!
Publié par
Olivier Gaignet
à
09:44
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