Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 31 octobre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2875 : Appels à la Paix en Israël-Palestine

Nous avons entendu de nombreux appels à la paix en Isrraël - Palestine.  J'en retiens deux plus particulièrement, que je résume ci-dessous :

-  l'assemblée générale des Nations Unies appelle à une "trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue."

-  Pape François : "J'appelle à ne prendre qu'un seul parti dans ce conflit, celui de la paix." 

L'on entend nombre de personnes de bonne volonté se demander: qu'est-ce qu'on peut faire ?  Outre la prière, pourquoi ne pas participer à la rencontre pour la paix, à l'initiative du Mouvement sablais pour la Paix, sur proposition de Bertrand Lavigne, manifestation qui est proposée 

                ce jeudi 2 novembre, à 17h, Place de la Liberté, aux Sables d'Olonne

Cela, en écho à l'appel de La Ligue des Droits de l'Homme au plan national.

Avec les objectifs suivants :

 -  libération des otages

-  fin des bombardements

-  mise en place d'un corridor humanitaire

-  levée du blocus du territoire de Gaza

"Le cycle infernal de la terreur ne pourra être brisé que par le respect du droit et d'abord du droit international humanitaire, le soutien à l'enquête de la Cour internationale ouverte en 2021, la mise en place et le respect d'une paix durable entre les deux peuples."

dimanche 29 octobre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2874 : "Béni sois-tu, Seigneur, pour notre soeur la Mort !"

 Un peu déroutant, le titre de ce billet, qui n'annonce rien de très rigolo ! Mais, à l'approche de la Toussaint...

Cette semaine, un couple d'amis, qui va bientôt se rendre à l'étranger pour environ 6 mois, est passé me saluer avant son départ. J'étais heureux de leur visite, jusqu'au moment où tous les deux, avec beaucoup de gentillesse il est vrai, m'ont dit et répété : "On espère bien te retrouver au retour !"

Il y avait une certaine inquiétude dans leur propos... Cela m'a rappelé que ma vie ne tient toujours qu'à un fil, avec, entre autres problèmes, ce maudit cailllot de 3 cms et demi, bien installé dans mon coeur, et que l'on n'arrive pas à résorber.  Et je n'ai pas oublié qu'en décembre et janvier, j'ai failli de peu mettre un pied dans la faucheuse.  Je repense à ces deux médecins qui, un jour, sont venus s'asseoir sur mon lit pour me dire, en gros, que ma situation étajt quasi désespérée ; sous entendu, qu'il fallait que je me prépare à toute éventualité.

Qu'est-ce que j'ai fait alors ?  D'abord, je me suis dit qu'il fallait que je me batte pour continuer à vivre ; "Je mets devant toi la vie et la mort, tu choisiras la vie."  (Deutéronome 30/15) ; mais de cela, je n'avais guère la force. Heureusement, un excellent suivi, et et un traitement médicamenteux de grande qualité m'ont permis peu à peu de m'en sortir, mieux qu'on aurait pu le croire.  Que de fois alors, j'ai remercié le Dieu sauveur, ceux et celles qui m'ont soigné, et les nombreuses personnes, connues ou inconnues, qui m'ont porté dans leur prière.

Et dès le départ, je me suis remis dans les mains de Dieu.  Pendant plusieurs semaines, je n'arrivais pas à dormir avant souvent 4h du matin, malgré les comprimés. Je me répétais alors tel ou tel psaume, le psaume 23 (22) par exemple : "Si je traverse le ravin de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi.  Ton bâton, ta houlette me rassurent."

Les jours difficiles, j'avais l'impression de me trouver à Gethsémani, avec Jésus qui lui-même a eu peur de la mort ; il a même sué du sang ; il a supplié ses disciples de l'accompagner dans son combat.

Je pensais souvent aussi à ce superbe "Cantique des créatures" dans lequel St François d'Assise ose intégrer la Mort dans la litanie de sa louange : "Loué sois-tu, mon Seigneur, pour notre soeur la Mort (...) Heureux ceux qu'elle surprendra faisant ta volonté, car la seconde mort ne pourra leur nuire."   A vrai dire, je n'arrivais pas trop à considérer la mort comme une de mes soeurs ; mais pourtant, cela m'aidait à intégrer peu à peu la perspective de la mort dans le fil de ma vie.  Et en moi-même, je me disais : ce n'est quand même pas la mort qui va avoir le dernier mot sur mon destin !

Je me disais également : mais au fond, si je dois mourir, si je ne vais pas m'en sortir, c'est peut-être un gain ?  C'est ce que m'évoquait cette réflexion si éclairante de Ste Thérèse de Lisieux nous disant : Je ne meurs pas, j'entre dans la Vie !"

Je remâchais aussi cette réflexion de Sr Emmanuelle, que j'ai si souvent citée en homélie :  "Mourir, ce n'est pas triste !  Mourir, pour un chrétien, devrait être le plus beau jour de la vie.  Lorsque l'on meurt, on tombe, comme un enfant, dans les bras de son Père !"

Mais alors, quel sens donner à la mort de ces Juifs civils innocents le 7 octobre dernier aux portes de Gaza ?  Et toutes ces victimes civiles palestiniennes à présent ?  Quand la mort s'impose ainsi, ce n'est plus notre soeur évidemment ?  "On s'en signe, disait Montaigne, comme du nom du diable !"

Voilà pourquoi je termine ce billet avec une réflexion de Marcelline Loridan-Ivens, juive, compagne de déportation de Simone Veil, décédée en 2018 ; un mot que j'aurais aimé placer comme titre de ce billet, ce que je n'ai pas osé faire, mot qu'elle se répétait sans cesse lors de sa déportation : "MERDE à la mort !"

samedi 21 octobre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2873 : 81 ans, merci Seigneur, merci à vous !

 Au soir de cette journée-anniversaire, mon premier sentiment, c'est plutôt une profonde prière : "Merci Seigneur de m'avoir accordé tant d'années sur cette terre, sous ton regard, dans ta lumière. Je ne suis pas certain d'avoir mérité cette chance, à travers une vie aussi longue et aussi "riche"  -  du moins à mon avis ??? -  mais je sais que je te dois tout ; ainsi qu'à ma famille, aux prêtres, diacres, frères, religieuses, amis, paroissiens ; en un mot, à tous les hommes et femmes que j'ai pu rencontrer tout au long de mon existence, à tous les humanistes, à tous celles et ceux qui m'ont fait ce que je suis."

Quand je pense que, né bien mal en point, je fus quasiment condamné dès ma naissance : baptisé à la va-vite aussitôt né, pour m'éviter le néant des limbes (!), le moment de ma sépulture avait même été fixé entre mon père et le curé du Gué de Velluire : cela aurait dû avoir lieu un mercredi après-midi !!!   Mais déjà, pour moi, quelqu'un s'est battu à fond ! Nous avions un médecin de famille remarquable, ne s'affolant jamais, dont ma grand-mère m'a souvent dit qu'elle l'avait vu courir pour la 1° fois, à toutes jambes, pour rejoindre sa voiture au bout du chemin, afin de trouver de quoi me sauver in extremis, ce qui fut fait ! Ouf !

Tranquillisez-vous, je ne vais pas vous raconter ma vie.  Mais ce fait pour dire que, avec ce sentiment fort, et permanent, d'avoir échappé au néant, toute ma vie, je n'ai cessé de remercier Dieu et les autres pour chaque évènement, chaque journée que j'ai vécus. A présent, c'est l'heure du soleil couchant. Je sens bien que j'entre dans une nouvelle période, j'atteins un nouvel âge, les choses ne seront plus comme avant. Finies les grisantes responsabilités, terminés les grands voyages, remis au placard désormais tant de projets, plus d'initiatives possibles, vu mes problèmes de santé !

Un signe entre autres : mercredi dernier, lors de l'assemblée générale du groupe interreligieux des Sables d'Olonne, "Dialogue pour la Paix", dont j'avais contribué au lancement dans les années 2000, avec Christian, protestant, Paul, juif, Denise, bouddhiste et Malika, musulmane, et dont j'étais président depuis six ans, je n'ai pas renouvelé mon engagement, laissant ainsi à d'autres ce qui était la dernière de mes responsabilités. Arrivé à 81 ans, il était sans doute temps !

On me demande parfois si je ne suis pas triste de n'être plus aussi "opérationnel", après avoir tant fait. Après en avoir peut-être trop fait d'ailleurs... C'est la question que se pose tout prêtre, mais aussi, disons, tout baptisé, au soir de sa vie : ai-je vraiment été un témoin du Christ à travers toute ma vie ?  Ai-je respecté, aimé, valorisé, tous ceux et celles avec lesquels j'ai oeuvré, cheminé, avancé ?  Les projets pastoraux que j'ai soutenus étaient-ils les miens, ou ceux de l'Eglise, les projets de Dieu ?  

Le temps est venu pour moi de faire le point sur tout cela. Avec cette confiance qui me fait croire que Dieu ne s'attardera pas d'abord sur ce qui a échoué dans ma vie  -  voir l'attitude de Jésus vis-à-vis du fils perdu  -   mais sur ce que lui, et les autres, ont fait de beau, de bon, de positif à travers ma pauvre petite personne.  Merci à tous ceux et celles qui, par leurs qualités et leur attention, ont su pallier mes insuffisances et mes faiblesses !

Les temps qu'il me reste à vivre, il me faut les consacrer désormais à remercier Dieu, ainsi que les uns et les autres, pour cette formidable avancée du Royaume, en chacun comme au milieu des nations.  Aucun doute, il y a là de quoi m'occuper à plein temps !

J'aime bien la traduction du psaume 72 (73), verset 26, qu'il nous est donné de lire dans le bréviaire à l'office des Lectures du lundi de la 4° semaine :

            "Ma chair et mon coeur sont usés !

                            mais ma part, le roc de mon coeur, c'est Dieu pour toujours."

                                                                                                                                 

 

dimanche 15 octobre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2872 : "Nous ne voulons pas rester impuissants !" (Cardinal de Jérusalem)

 Le 7 octobre, suite aux assassinats du Hamas, sans parler de la malheureuse Arménie, l'Ukraine a disparu de l'actualité.  Puis, c'est l'assassinat de Dominique Bernard qui a pris le relais et occupé la une des médias.  Hormis le temps de prière qui a eu lieu au Temple des Sables à l'initiative du groupe interreligieux local, aucun rassemblement sur la Vendée pour soutenir les Juifs victimes du 1° pogrom depuis la fin de la 2° guerre mondiale ; par contre, un rassemblement est prévu demain lundi à la Roche-sur-Yon en hommage à Dominique Bernard.  On ne va pas s'en plaindre ! Mais quelle différence de traitement, entre environ 1.000 personnes égorgées en une seule journée, dans des conditions atroces, et une seule victime égorgée en France, plongeant cette fois-ci dans une immense émotion tout notre pays !!! Désormais, attention à ne pas tourner la page trop vite, à ne pas enterrer trop rapidement les victimes du 7 octobre en Israël, et toutes les autres depuis, palestiniennes et juives !  Et on n'a guère parlé des 200 actes antisémites en France depuis une semaine ! Voici à présent une invitation  pour une mobilisation ce mardi 17 octobre :


Message du Patriarche latin de Jérusalem

Suite aux tragiques événements qui frappent la Terre Sainte, l’Assemblée des Ordinaires catholiques de Terre Sainte adresse par courrier protocolaire le message suivant aux fidèles des communautés latines, melkites, syriaques, arméniennes, chaldéennes et à la Custodie de la Terre Sainte.

« Car Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix. » (1 Cor 14, 33)

Jérusalem, le 11 octobre 2023

Chers frères et sœurs,

Que le Seigneur nous accorde vraiment sa paix !

La douleur et la consternation face à ce qui se passe sont grandes. Une fois de plus, nous nous trouvons au milieu d’une crise politique et militaire. Nous avons été soudainement catapultés dans une mer de violence sans précédent. La haine, que nous subissons malheureusement déjà depuis trop longtemps, va encore s’accroître et la spirale de violence qui s’ensuivra créera encore plus de destruction. Tout semble parler de mort.

Mais dans ce moment de douleur et de désarroi, nous ne voulons pas rester impuissants. Et nous ne pouvons pas laisser la mort et ses aiguillons (1 Cor 15, 55) être le seul mot à entendre.

C’est pourquoi nous ressentons le besoin de prier, de tourner nos cœurs vers Dieu le Père. C’est seulement ainsi que nous pourrons puiser la force et la sérénité pour vivre ce temps, en nous tournant vers Lui, dans une prière d’intercession, d’imploration et aussi de cri.

Au nom de tous les Ordinaires de Terre Sainte, j’invite toutes les paroisses et communautés religieuses à une journée de jeûne et de prière pour la paix et la réconciliation.

Nous demandons que le mardi 17 octobre, chacun prenne une journée de jeûne, d’abstinence et de prière. Des temps de prière avec adoration eucharistique et chapelet à la Sainte Vierge devraient être organisés.
Il est probable que dans de nombreuses parties de nos diocèses, les circonstances ne permettent pas de grands rassemblements.
Dans les paroisses, dans les communautés religieuses, dans les familles, il sera toujours possible d’organiser des moments de prière communs, simples et sobres.

C’est ainsi que nous nous retrouvons tous, malgré tout, dans une prière commune, pour remettre à Dieu le Père notre soif de paix, de justice et de réconciliation.

A tous mes vœux et mes prières,

+Pierbattista Cardinal Pizzaballa

Patriarche latin de Jérusalem


samedi 14 octobre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2871 : "La prière semble être notre seule "arme"

 Voici le message reçu de Marie-France, de Fontenay-le-Comte.  Si d'autres veulent faire partager leur ressenti, qu'ils n'hésitent pas !


Depuis samedi nous sommes encore une fois plongés dans l'horreur du terrorisme ! Et depuis, cela explose de tous côtés, les images que nous renvoient les infos sont insupportables ! De plus, cela se passe sur la Terre Sainte, une terre dont on se demande si un jour elle connaîtra la Paix !

Face à cette violence que pouvons nous faire, nous chrétiens ? La prière semble être notre seule "arme".

Samedi, je me trouvais au Rassemblement Régional de l'ACAT à l'abbaye de Bellefontaine (49) ; notre thème était justement : "la Prière au cœur de l'Action". Nous avons appris les nouvelles le soir, de retour chez nous.

Dès le lendemain, l'un des participants, un pasteur, lançait vers chacun des réflexions, des idées, nous incitant à voir localement ce que nous pouvions faire.

J'ai contacté les responsables catholique et protestant de Fontenay . Nous allons réfléchir ensemble à la forme que prendra notre prière, la date n'est pas encore fixée... Malheureusement cette actualité va durer...

Nous prierons pour nos frères juifs si lâchement, si violemment attaqués. Nous prierons aussi pour nos frères musulmans de Palestine dans la souffrance depuis tant d'années.                                                              
Et à l'ACAT, on prie aussi pour les bourreaux !
L'idéal eût été de pouvoir nous retrouver avec des personnes juives et musulmanes, mais à Fontenay, il n'y a pas de dialogue interreligieux comme aux Sables, hélas.

Ce matin, je lisais le dossier fouillé que "la Vie" consacre à ces événements dramatiques et nous voyons bien que tout cela s'inscrit dans une longue histoire impliquant de nombreux acteurs, mettant en évidence des choix politiques qui ne peuvent que mener un jour à l'explosion de la violence. Ce jour est arrivé.

Mais bien sûr rien ne justifie cette barbarie aveugle !

Jésus pleura lors de certains événements dans l'Evangile. Sûrement, Dieu à travers Jésus, pleure aujourd'hui.

jeudi 12 octobre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2870 : Temps de prière pour la communauté juive gravement blessée

Samedi dernier, lors de mon arrivée à la synagogue en milieu de matinée, il m'a semblé que les membres de la communauté juive, réunis pour fêter le shabbat, étaient dans la douleur.  J'en ignorais la raison, je ne savais pas qu'à l'aube de ce jour, une nuée de terroristes avaient déjà commencé leur oeuvre macabre aux portes de Gaza.  A la fin de la prière, l'on me montra des photos terribles de ce qu'il était en train de se passer. Nous étions deux catholiques présents ; les amis Juifs, à plusieurs reprises, nous supplièrent en ces termes : "Pensez à nous, priez pour nous."

Proposition fut faite alors, non pas de nous contenter d'une intention de prière universelle lors de la messe de dimanche prochain, mais d'organiser un temps de prière en solidarité avec le peuple juif si violemment agressé.

C'est là que nous avons constaté une fois encore la chance que nous avons, sur le Pays des Olonnes, de disposer du groupe interreligieux "Dialogue pour la Paix". Décision fut faite de proposer ce moment de prière aujourd'hui, ce jeudi 12 octobre, à 15h, au Temple protestant des Sables d'Olonne.  L'info fut envoyée à tout notre réseau d'adhérents et de sympathisants, ainsi qu'au "Journal des Sables" et à la radio chrétienne RCF, qui ont très bien répercuté cette proposition.

Ce jeudi, 70 personnes emplissaient le Temple, dont des membres de l'association soeur yonnaise de "Dialogue pour la Paix", ainsi que de l'Amitié Judéo-Chrétienne de Vendée (AJCV).

"C'est quel genre de cérémonie vous avez prévu ?"  nous a-t-on demandé à l'entrée. Ni chapelet, ni salut du saint Sacrement évidemment..., puisqu'il s'agissait d'un temps interreligieux.  Marie-Hélène Dechalotte, responsable du Service Diocésain des Relations avec le Judaïsme (SDRJ), a proposé que, tout simplement, l'on lise et chante des psaumes, l'une des prières juives par excellence.  Moment particulièrement émouvant lorsque certains Juifs ont lu eux-mêmes des psaumes de leur propre tradition religieuse.

Par exemple, le psaume 3  :  "Combien osent me dire : "Dieu ne te servira de rien".  Mais toi, Seigneur, mon bouclier protecteur, tu me feras relever la tête..."   Comme les psaumes retenus semblaient bien adaptés à la situation douloureuse que nous traversons !  Rien d'autre, tout au long de ce temps de prière, mais l'essentiel était présent, à savoir notre fraternité en soutien de nos frères et soeurs accablés.  Ne jamais laisser les Juifs seuls en effet, dans de si terribles situations !

Un mot de soutien de l'évêque de Luçon nous a également été transmis : "Que chacune de nos religions nous conduise à être des artisans de paix, qu'elles créent entre nous des ponts de fraternité et non des murs de haine."

A la fin de ce moment de spiritualité, trois différents responsables de la synagogue des Sables d'Olonne ont pris la parole, pour nous remercier de notre présence et de notre prière.  Ils nous ont invités à ne pas baisser la garde si, dans les jours à venir, l'action des Juifs est critiquée.  Et notre surprise a été belle d'entendre leurs paroles fraternelles par rapport aux Palestiniens, victimes eux-mêmes des terroristes.  Un bel appel à une fraternité renouvelée !

Psaume 145  :  "Le Seigneur garde à jamais sa fidélité, il fait justice aux opprimés, le Seigneur délie les enchaînés.  Le Seigneur ouvre les yeux des aveugles, le Seigneur redresse les accablés, le Seigneur aime les justes, il égare le pas du méchant.  D'âge en âge, le Seigneur règnera ; ton Dieu ô Sion pour toujours !"  

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Nous avons demandé à un responsable du ministère de l'intérieur présent sur les lieux s'il avait connaissance d'autres rencontres, religieuses ou civiles, en soutien à la communauté juive, sur le territoire de la Vendée. "Aucune", nous a-t-il répondu. 

Question : comment permettre à la société vendéenne, et à l'Eglise catholique, de se soucier un peu plus des souffrances des Juifs, nos "Pères dans la Foi" ?  C'est peut-être l'une des missions de l'association "Dialogue pour la Paix" !...

vendredi 6 octobre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2869 : Les personnes et événements qui ont marqué notre vie ?

 Lundi, à la Roche-sur-Yon, nous devons nous retrouver pour une journée de réco, au monastère de la Visitation, une équipe de 5 prêtres faisant partie des Fraternités du Père de Foucauld. L'un d'entre nous, Paul, chargé de préparer la rencontre, nous a invités à rechercher les personnes et les évènements profanes et religieux qui ont marqué notre vie, "au point d'avoir influencé durablement notre façon de vivre".  Il m'a semblé que ce type de questionnement pouvait s'adresser à chacun d'entre nous.  Aussi, j'essaye d'y répondre très (trop) brièvement à travers ce billet, afin d'ouvrir la route à cette recherche au besoin. 

-  de tous les professeurs que j'ai pu connaître, c'est le Père Girard qui, en classe de 1ère au séminaire des Herbiers, m'a le plus aidé à entrer paisiblement dans le chemin de l'adolescence, en m'ouvrant à la culture, en me donnant le sens du travail bien fait, en me permettant d'avoir confiance en moi, en valorisant ce que je pouvais faire de bien.  Cela m'a aidé à me construire jusqu'à aujourd'hui.

-  5 ans aumônier diocésain de la JOC (Jeunesse Ouvrière Catholique), j'ai oeuvré en équipe avec une dizaine de responsables d'un dynamisme et d'une foi extraordinaires. Ensemble, nous avons fait des merveilles, organisé des rassemblements assez réussis, permis à de nombreux jeunes des milieux populaires, souvent oubliés dans l'Eglise d'aujourd'hui, de rester fidèles à l'Evangile.

-  la personne qui m'a le plus marqué durant mes 9 années d'apostolat au Mali, c'est un jeune musulman, Zacharya.  Electricien de métier, leader incomparable, je l'ai vu inviter de nombreux jeunes à se regrouper et fonder je ne sais combien d'équipes de JOC (Jeunesse Ouvrière Croyante). Zacharya, l'électricien, fut pour moi une lumière dans ce pays !

-  en tant que curé des Sables d'Olonne, j'ai vu un jour surgir dans ma vie Odette Roux, militante communiste qui fut, au sortir de la 2° guerre, la 1ère femme maire des Sables d'Olonne.  Nous avons vécu des choses très fortes ensemble, comme le fait d'avoir été nommés, par les associations sablaises oeuvrant pour accompagner les migrants,  parrain et marraine d'une famille d'Angolais que nous avons sauvée de l'expulsion.

-  j'ai été très marqué par le fait d'avoir travaillé comme agent des services hospitaliers (homme à tout faire) dans l'hôpital de Grenoble avant d'être prêtre. C'est là que j'ai découvert les réalités humaines, économiques, syndicales, interreligieuses, etc...  J'en reste marqué encore à présent !

-  9 années au Mali : impossible, au retour en France, de ne pas se poser de multiples questions, sur la triste histoire coloniale, le rejet des Africains, l'égoïsme des pays riches, la tristesse des liturgies en France, la vitalité de l'Eglise dans les autres continents, la richesse ignorée des autres religions,...

-  68 Cafés-Théo aux Sables d'Olonne, dans plus de 40 cafés différents, 17 à Fontenay-le-Comte, 6 à Mortagne-sur-Sèvre, rassemblant chaque fois des dizaines de personnes, dont de nombreux non habitués des églises. Est-ce que dans nos paroisses, on se donne suffisamment les moyens d'aller aux périphéries, comme nous y invite le pape François ?   Mais est-il écouté ?

Puissions-nous prendre le temps de remercier ces personnes qui ont illuminé notre vie !  Et rendre grâce à Dieu pour les riches moments que nous avons vécu !

 

dimanche 1 octobre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2868 : "J'ai foutu ma vie en l'air !"

 En tant que prêtres, nous entendons souvent des personnes nous confier leurs angoisses et venir chercher une aide, une consolation, un soutien dans ce qu'elles ressentent comme des échecs au coeur de leurs vies. Ainsi, récemment encore, une paroissienne m'avouait, avec un immense sentiment de tristesse : "J'ai foutu ma vie en l'air !"  Elle m'avait raconté le parcours de son existence, en ne me citant que les périodes sombres de sa vie.  J'étais très triste en l'écoutant, et je me disais alors en moi-même : "Mais, va-t-elle aussi me parler de ce qui a été beau dans sa vie, de ce dont elle aurait pu être fière, de tout ce qui avait été lumière, malgré tout, au long de cette existence il est vrai plutôt perturbée ?"  Mais que répondre à celui ou celle qui te dit qu'il a raté sa vie ?

Il est vrai, et je le ressens d'ailleurs pour moi-même quand je fait un retour sur mon propre vécu, les périodes sombres, les mauvais souvenirs remontent assez vite à la surface ; ils risquent même de prendre trop de place dans la vision de notre passé, quand ce n'est pas toute la place.  C'est alors que l'on a besoin d'être aidé, que quelqu'un nous permette de prendre conscience de ce que nous avons essayé de faire de bien malgré tout.  Car une immense angoisse se cache derrière ce dont nous sommes moins fiers dans notre vécu.

Alors que, aux yeux de Dieu, seulement ce que nous avons fait de beau, de bien, est susceptible d'attirer son attention. Récemment, un jeune couple me faisait part de ses misères et de ses échecs. Et ils venaient également de me parler de leurs deux enfants, sans cacher leurs insuffisances, mais en parlant surtout de leurs qualités humaines, professionnelles, familiales. J'ai repris cet exemple pour leur expliquer que Dieu ferait la même chose en ce qui nous concerne lors de la grande Rencontre : il ne braquera pas alors le projecteur sur nos manques ou notre péché, mais sur ce que nous aurons tenté de faire de beau, de positif, tout au long de notre vie.

En un mot, aucune vie humaine, si négative soit-elle, n'est "foutue en l'air" aux yeux de Dieu.  Elle ne devrait pas l'être non plus à nos propres yeux.  Que nous a dit St Paul en effet ?  "C'est quand je suis faible que je suis fort." (2 Corinthiens 12/10)  Tandis que Jésus nous a assuré de ceci : "Qui perd sa vie la gagne." (Matthieu 16/25)

En d'autres termes, comme l'explique si bien François Molliet, dans le journal "La Croix" du 29 septembre dernier : "C'est quand je constate avoir raté ce que je rêvais de l'existence, et que je m'efforçais d'accomplir par mes propres forces, que je peux enfin m'ouvrir à la plénitude et à la miséricordieuse bonté de Celui qui seul donne l'existence, et sa vraie réussite."

Notre vie n'a pas toujours été une réussite, c'est vrai ; mais Dieu, dans son immense Amour, nous prend dans ses bras pour nous tranquilliser, nous consoler et nous élever !