Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 30 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.432 : Quelle est notre vocation ?

C'était hier la journée annuelle de prière pour les Vocations.  Avait lieu en même temps la fête diocésaine à Chaillé-les-Marais.  Bravo aux 400 personnes courageuses qui, malgré la pluie et le vent, n'ont pas hésité à venir partager ce temps fort de prière, de partage et de bonheur. N'est-ce pas cela, la vocation du chrétien ? Continuer d'avancer, de bouger, de se mélanger, d'espérer, même si le soleil n'est pas de la partie, même si les obstacles sont immenses, même si les vents sont contraires, même si la facilité n'est pas au rendez-vous...
Personnellement, j'ai éprouvé beaucoup de plaisir à retrouver des amis d'un peu tous les coins de Vendée !
Auparavant, hier matin, à Montreuil, je baptisais une petite Domitille au cours de l'eucharistie, devant une église comble. Tandis que cette enfant était plongée entièrement dans la cuve baptismale, j'expliquais aux chrétiens présents que la vie chrétienne, c'est cela : se laisser plonger totalement, tout au long de son existence, dans l'immense océan d'amour du Dieu vivant. C'est alors que l'on prend mieux conscience en effet de la vocation spécifique qui est la nôtre ; et elle n'a rien de banal !
Pour prendre un exemple, dans mon billet d'hier, je disais que la vocation de quelqu'un qui a une jolie voix, ou même, qui ne dispose que d'une voix bien ordinaire, c'est peut-être aussi d'aller chanter lors d'un mariage, pour les raisons que je donnais.  Si je suis bricoleur, ma vocation est peut-être de repérer des choses à remettre en état ou à réparer : dans les églises ou les salles paroissiales, mais aussi, chez des voisins dans la peine ou en difficulté.  Si j'aime la liturgie, je peux veiller à ce que tout soit bien préparé pour les cérémonies. Si je suis à l'aise avec les enfants, pourquoi ne pas me proposer comme catéchiste ?  C'est possible à tout âge. Si j'ai le souci du bien commun, pourquoi ne pas m'engager, dans une association, un syndicat, un parti ?  Les chrétiens ne doivent pas être absents de ces lieux où se travaille l'avenir de notre société !
Cette semaine, une dame, exigeant absolument d'avoir une messe dans un relais de la paroisse le jour qu'elle a fixé, sans tenir compte du planning des messes en cours, m'a agressé en ces termes : "Mais que font les curés ? Où sont-ils le dimanche ? Vous ne pouvez pas trouver un prêtre pour nous ? En tout cas, pour la famille, c'est ce jour-là qui nous convient !" J'ai essayé de lui répondre calmement. Puis, je lui ai demandé combien elle avait d'enfants, si elle avait eu des garçons, si elle était croyante. "Ah oui !"  M'a-t-elle répondu ! Alors, je lui ai posé la question suivante : "Avez-vous, ne serait-ce qu'une seule fois, essayé de montrer à vos garçons, vous qui vous dites croyante, la beauté du rôle du prêtre ? Avez-vous prié le Seigneur pour qu'il appelle l'un de vos enfants à son service ? Avez-vous suivi le catéchisme de vos enfants ? etc..."
La réponse a été très pauvre, je m'en doutais ! Je lui ai dit alors : "Heureusement que tout le monde n'a pas fait comme vous ! En effet, dans ce cas, vous n'auriez pas en ce moment, au bout du fil, l'un de ces curés qui ne f... rien pour vous écouter et essayer d'arranger les choses au mieux avec vous !"
La vocation, cela concerne bien tous les baptisés !

dimanche 29 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.431 : Le témoignage de la chorale Saint Hilaire

Un membre de la chorale de la paroisse Saint Hilaire me disait hier qu'elle avait l'impression parfois que, faire partie d'une chorale paroissiale, cela pouvait sembler un peu "ringard", de nos jours. Je suis persuadé, quant à moi, qu'il n'en est rien, si j'en juge à ce qui s'est passé hier après-midi à Longèves par exemple. Le temps était absolument exécrable, pour une fête de mariage, même si les sols ont  bien besoin d'eau. En entrant dans l'église de Longèves, les invités avient l'air un peu dépité. Il allait falloir rattraper cela, pour que la cérémonie ne soit pas trop assombrie justement par la pluie et les embruns ! Cela s'est déroulé très simplement ! Alors que je venais d'annoncer la présence - bénévole - d'un certain nombre de membres de la chorale Saint Hilaire pour donner une belle atmosphère à cette cérémonie, tout de suite, les applaudissements ont éclaté : c'était gagné !  Et, tout au long de ce mariage, les interventions de qualité de la chorale ont ponctué heureusement les différents moments de ce temps de prière.
Il en avait été de même lors du mariage que je présidais le samedi précédent ; et il en est de même chaque fois que la chorale est présente lors d'un mariage à l'église. J'avais eu l'occasion déjà de faire le point à ce sujet avec l'ensemble des membres de cette chorale, lors d'une soir de répétition, et nous en avions tiré quelques enseignements.
Tout d'abord, on se plaint qu'il n'y a plus beaucoup de jeunes, lors de nos messes du dimanche. Raison de plus pour être présents lorsque nos églises sont remplies de jeunes, lors des mariages, et alors qu'ils sont, à cette occasion, dans de bonnes dispositions. L'impact peut être très fort en effet : cela contribue à changer l'image de nos cérémonies d'Eglise, apparaissant alors très joyeuses et festives, et non plus tristounettes et racornies. Et l'on fait jouer à fond, alors, le rapprochement "intergénérations". Tandis qu'une chorale dynamique, cela peut changer l'image que, de l'extérieur, l'ont peut se faire des chrétiens !
Quelqu'un faisait remarquer hier, justement, que, quand on est tout seul, dans son coin, à oser chanter, ce n'est pas facile ; mais quand une chorale est présente, cela entraîne tout le monde à chanter, la chorale jouant le rôle de moteur et d'entraîneur.
A la fin, chose assez rare, le marié s'est déplacé, sans qu'on le lui suggère, pour aller remercier la chorale ; cela les a énormément touchés ! Savoir dire merci !  Il est vrai que, être présents lors d'un mariage, c'est une façon de dire au jeune couple qui s'engage : on croit en votre démarche, on croit en vous, et on est là pour vous soutenir, pour vous aider à réussir votre fête, et à bien vivre votre célébration de mariage.
J'avais dit aussi à la chorale que leur rôle, c'était celui de Jésus, présent humblement lors des noces de Cana. Parce qu'il était là, la noce alors a changé d'allure : il a offert un vin nouveau ; il a permis, ce jour-là, au jeune couple de ne pas perdre la face ; il a donné le signe que quelque chose de plus grand était possible ; il a contribué, de façon puissante, à la réussite de la fête !
Merci, chère chorale Saint Hilaire, d'avoir compris que votre présence a, de la même façon un rôle missionnaire profond, auprès de notre jeunesse d'aujourd'hui, de leurs familles et de leurs amis !

samedi 28 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.430 : La presse, outil de fraternité

Hier soir, dans le cadre du projet national de l'Eglise de France appelé "Diaconia" (service de la fraternité) dont je vous ai déjà parlé, la paroisse avait organisé une rencontre pour permettre aux artisans de fraternité qui le désirent de prendre la parole à ce sujet. La réunion a commencé par une recherche de tout ce qui, dans la presse, à partir de journaux récents, mettait en valeur des gestes de fraternité. A notre émerveillement à tous, la moisson a été d'une grande abondance. Nous avons découvert le plus souvent entre dix et quinze faits ayant trait à la fraternité, au fil des pages de chacun de ces journaux ; cela donnant au final une liste impressionnante d'initiatives, toutes plus intéressantes les unes que les autres. Depuis ces bénévoles organisant du cyclo-tourisme pour des paraplégiques jusqu'aux chorales chantant dans les maisons de retraite, en passant par de nombreuses manifestations organisées par des jeunes contre les discriminations ou pour soutenir l'action d'une association humanitaire oeuvrant à l'international.
Les faits les plus divers ont été cités : le souci de mettre en place aux USA un système de santé ouvert aussi aux plus défavorisés, telle association soutenant les demandeurs d'emploi, un groupe d'artistes choisissant d'oeuvrer ensemble, l'accompagnement des prisonniers, des illettrés, des migrants, le combat contre le cancer, la sensibilisation à l'autisme, etc..., etc...
Des actions à tous âges, dans tous les domaines : en monde agricole, ouvrier, chez les entrepreneurs, parmi les retraités, avec les malades, les personnes fragilisées par la vie, au plan culturel, sportif, écologique, en ce qui concerne la santé, le handicap, l'exclusion sous toutes ses formes...
Un véritable foisonnement de projets et d'actions, des centaines de bénévoles mobilisés, sur tous les terrains, dans toutes les communes, les établissements scolaires ou milieux sociaux. Et cela, à l'initiative ou avec l'appui de multiples associations en tout genre, canalisant au mieux l'énergie d'innombrables artisans de fraternité.
En invitant les paroissiens à venir faire cette recherche, notre objectif était double : d'une part, tordre le cou à cette idée selon laquelle les médias ne nous parlent que de ce qui ne marche pas ; et d'autre part, vis-à-vis de nombreuses personnes, même chrétiennes pratiquantes, qui pensent que, dans notre monde actuel, tout va de plus en plus mal, apprendre à lire la presse autrement, afin de savoir y découvrir les innombrables perles d'espérance que nous ne savons pas déceler, mais qui pourtant sont bien là !
Conclusion de tout cela :
-  il y a bien, chez nous, comme dans le monde entier, de la fraternité, à tous les niveaux
-  innombrables sont, au milieu de nous, discrets souvent, les artisans de fraternité
-  nous avons la chance de disposer, sur le Pays de Fontenay, d'un tissu associatif très présent et oeuvrant fort en faveur de la fraternité
-  de nombreux jeunes sont bien impliqués dans cette dynamique fraternelle et s'y sentent à l'aise
-  nous devons apprendre à lire le journal avec un autre oeil, pour y repérer tous ces signes
-  si cela change notre regard, à nous à présent de communiquer ces magnifiques découvertes autour de nous

"Regarde, mon frère ! Tu as bien des raisons de désespérer, mais je voudrais te crier qu'il y a aussi des milliers de raisons d'espérer.
Ne laisse pas gagner ton coeur par des marées noires de mauvaises nouvelles.
Pour changer le monde, change d'abord ton regard.
Essaye de voir, mon frère, comment le royaume de l'Amour émerge lentement,
à travers mille petits gestes répétés de courage, de tendresse, de défi,
qui disent "non", sans bruit et sans médaille, à la logique de l'argent, de la haine, de l'indifférence.
Regarde bien ; tu seras surpris de voir ces hommes et ces femmes
qui inventent, jour après jour, de nouvelles manières de vivre, de partager, d'espérer.
Signes qu'une société juste et fraternelle, autrement dit, le royaume de Dieu,
est à la portée de la main."                 (prière de Jean Debruynne)   

vendredi 27 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.429 : Savoir dire merci

Récemment, l'on me disait de quelqu'un : "On dirait que ça lui écorcherait la bouche de dire merci !" C'est quand même incroyable : des gens auxquels d'autres rendent service, et qui ne jugent pas utile d'exprimer la moindre reconnaissance !  Comme si tout leur était dû, ou comme si les autres étaient à leur service. Un réflexe d'enfant gâté en quelque sorte, mais en prenant le terme "gâté" dans le sens qu'on lui donne au Mali ou dans l'Afrique de l'Ouest : quelqu'un de "gâté", c'est quelqu'un qui est mal foutu, tordu, et dont il vaut mieux se méfier, vu sa façon de se comporter.
Heureusement, les personnes sachant manifester leur reconnaissance sont, quant à elles, innombrables. Si je m'en tiens à ce que j'ai pu voir hier, j'en ai fait l'expérience quasiment à tout moment de la journée. Simplement quelques exemples : un couple de SDF est passé au presbytère demander de l'aide ; une responsable de Saint Vincent de Paul, sollicitée, a alors pris le temps de venir jusqu'au presbytère pour les rencontrer ; elle a eu un échange avec eux ; ceux-ci lui ont exprimé leur merci de façon touchante. Hier matin, j'assurais une sépulture ; en ouvrant ma boîte à l'instant, je trouve le message suivant : "Un très grand merci pour votre accompagnement. La qualité de la cérémonie a touché tous nos proches, croyants ou en recherche." Lors de la rencontre du conseil d'administration de l'association des amis du patrimoine religieux de la paroisse, hier soir, le responsable du récent Festival du chant sacré a remercié tous ceux qui avaient oeuvré magnifiquement à la belle réussite de cet important événement.  Une maman-catéchiste a déposé au frigo du presbytère un succulent gâteau qu'elle avait préparé pour remercier les enfants du caté de leur belle participation à la catéchèse. Une religieuse m'a remercié pour mon homélie de dimanche dernier sur les apparitions du Christ ressuscité.  Cela me fait penser qu'avant-hier, tandis que je rendais visite à Louis et Alice, ils ont passé leur temps, au lieu de se lamenter sur leur sort, à remercier les nombreux amis qui viennent les visiter, les personnels qui les prennent en charge avec tant de délicatesse, la paroisse à laquelle ils sont tant attachés, même s'il ne leur est plus possible, vu leurs handicaps, de participer aux cérémonies. Reçu également le mail suivant, de la part du jeune couple dont j'ai présidé le mariage samedi dernier à Sérigné : "Un très grand merci pour cette très belle cérémonie de mariage, qui a créé une ambiance exceptionnelle sur l'ensemble de la journée". Un dernier fait, pour ne pas vous lasser : celui de la librairie Agora, de la Roche sur Yon, que je n'ai pourtant pas démarchée, me remerciant d'avance de lui envoyer des exemplaires des 4 tomes de "Ma paroisse.com".
Quel contraste avec les gens, peu nombreux, Dieu "merci", qui ne savent que se plaindre et ignorent le sens du mot "merci" ! Ainsi que le disait ce grand spirituel, Maître Eckhart : "Si tu remerciais Dieu pour les joies qu'il te donne, il ne te resterait plus de temps pour te plaindre."
En cette période de printemps où fleurissent les pâquerettes et le muguet, la réflexion suivante de Marcel Proust est bien agréable aussi : "Soyons reconnaissants aux personnes qui nous donnent du bonheur : elles sont les charmants jardiniers par qui nos âmes sont fleuries."
Et enfin, cette note pleine de confiance de Shakespeare : "Vois comme cette petite chandelle répand au loin sa lumière ! Ainsi rayonne une bonne action dans un monde malveillant."
A vous tous, chers internautes, un immense merci de votre soutien fidèle !

jeudi 26 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.428 : Au coeur de la blogosphère

Une fois n'est pas coutume : arrêtons-nous un peu sur le monde des blogs, dont fait partie l'Arche de Noé. Voici quelques chiffres méritant peut-être notre attention : 67% des blogueurs sont des hommes ; pourquoi ? 24%, dont nous, bloguent depuis 5 ans : la longévité des blogs n'est pas très grande !  Plus surprenant : 4% seulement des blogueurs ont plus de 50 ans ; nous devons donc être encore bien moins nombreux à bloguer, comme moi, à 70 ans ; je ne l'aurais pas cru !  La majorité des blogueurs, en effet, a entre 25 et 44 ans (c'est beau d'être jeune !), et blogue deux ou trois fois par semaine seulement, le plus souvent ; le blog de votre serviteur, quant à lui, vous offre des billets chaque jour que Dieu fait. 58% des blogueurs sont, comme moi, de simples amateurs, bloguant pour leur plaisir. 42%, en revanche, tiennent un blog d'entreprise par exemple, un blog politique ou autre...  19% seulement des blogueurs sont connus de leurs lecteurs sous leur véritable identité ; je ne pensais pas que l'anonymat, souvent source de confusion et de déraillement, était aussi développé !  Mais c'est bien là l'une des pauvretés des relations sur le Net : se dissimuler de façon honteuse derrière l'anonymat : quel grave signe de faiblesse, d'incompétence et de profonde pauvreté du coeur et de l'esprit !!!  8% n'utilisent pas de réseaux sociaux pour faire la promotion de leur blog ; j'en fait partie ; j'avoue n'avoir jamais eu l'envie de faire d'efforts en ce sens, même si cela aurait sans doute apporté une notoriété plus large à l'Arche de Noé. Pour ma part, je me contente aisément des centaines d'internautes qui se connectent chaque jour, en fonction de leurs choix propres, et non à partir d'une pub, sur les messages qui leur sont offerts sur ce blog.
Wikipedia nous apprend qu'il y a 164 millions de blogs dans le monde, dont 14 millions en France. Mais, paraît-il, à peine 500.000 de ces blogs seraient alimentés régulièrement.
Toujours d'après des sources diverses, qui me font un peu sourire, mais que je vous cite pour l'anecdote, et parce que de tels classements existent, parmi ces blogs, l'Arche de Noé serait classé, selon l'analyse  d'URLespion, au 11.713.644° rang mondial, et pour la France, au 136.007° rang ; sur 14 millions, je trouve qu'ils sont généreux à notre égard, et on n'en demandait pas tant !  Une autre source, l'ex-Wikio, dont je vous ai déjà parlé, devenu Ebuzzing, place, en ce mois d'avril 2012, l'Arche de Noé au 20.841° rang, au classement général des blogs en France, dans la série multithématique ; en faisant ressortir que ce blog a aussi des lecteurs en Russie, aux USA, etc...
Pourquoi parler de tout cela ?  Non pas pour se monter la tête, surtout que ces chiffres demeurent malgré tout relativement modestes ; le problème n'est pas là ! Mais l'important, c'est de comprendre que ce petit blog prend sa place sur une toile immense et multiple, au coeur de laquelle, telle une minuscule lumière, il essaye d'accompagner la petite part d'humanité qui lui fait l'honneur de lui faire confiance, sur le chemin de la rencontre avec le Christ et avec tous nos frères et soeurs de la terre.
Chers amis internautes, pour cette confiance manifestée, un très grand merci !
Et belle marche, à toutes et tous, vers l'Infini de l'Amour, en bloguant !

mercredi 25 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.427 : "Je m'endors avec le Seigneur"

Il fallait voir la joie de cet homme me partageant hier cette réflexion qui l'a profondément marqué : l'un de ses amis, gravement malade, lui avait fait part de son espérance en ces termes : "Oh, moi, avec ce que j'ai comme maladie, je sais que je suis sur la pente descendante, et que l'issue finale se rapproche. Je sais qu'il est possible que bientôt, je ne me réveille pas. Mais chaque soir, avant de m'endormir, je fais la prière suivante :  "Seigneur, ce soir, je m'endors avec toi. Je ne sais pas ce qui m'attend ; mais de toute façon, si je ne me réveille pas, je suis en paix, car cela voudra dire que je me réveillerai avec toi."
Je n'ai pas retenu la formule exacte, mais j'ai été touché moi aussi par cette façon ouverte, paisible et positive de se situer face à la mort ; celle-ci n'étant plus considérée ici comme "le mal absolu", ainsi que la définissait le philosophe Hegel, la fin de toute une vie ou l'échec final ; mais, bien au contraire, comme l'arrivée paisible dans la paix de Dieu, dans les bras de Dieu. Quelle leçon de dignité et d'humanité :  l'homme prenant ainsi en main, paisiblement, avec l'aide de Dieu et de ses proches, de façon choisie, son cheminement de fin de vie, conçu comme une marche assumée vers une rencontre infinie, jusqu'au moment de l'appel du Seigneur !
Je repensais à ces beaux textes que nous entendons lors des cérémonies de sépultures, comme celui-ci, tiré de la 1° Lettre aux Thessaloniciens (4/13) : "Frères, nous ne voulons pas vous laisser dans l'ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort." Chez les Juifs comme chez les Grecs de Thessalonique alors, le sommeil, c'est une image courante de la mort. On comprend donc que le réveil soit une image de la résurrection.
"Car Dieu ne nous a pas destinés à subir sa colère, mais à posséder le salut par notre Seigneur Jésus-Christ, mort pour nous, afin que, veillant ou dormant, nous vivions alors unis à lui." (1 Thess. 5/10)
Veillant ou dormant, puissions-nous être toujours, comme je le disais hier, "auprès de Dieu" !

P-S  :  Ne soyez pas surpris si vous avez reçu ce matin un spam en anglais de ma part : j'avais sur mon ordi 354 spams en attente à 7h15 !

mardi 24 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.426 : Auprès de Dieu

La semaine dernière, tandis que je rangeais des infos diverses disposées sur une table à l'entrée de l'église Notre-Dame, arrive un couple, déjà plus tout jeune, tout sourire, bras dessus bras dessous. Nous nous saluons chaleureusement, comme chaque fois que nous nous rencontrons : "Nous venons ici faire notre petite prière, comme chaque jour !" Je les ai déjà remarqués un certain nombre de fois dans l'église en effet. Ils s'installent alors, tout devant, l'un près de l'autre, en silence, devant Dieu.
Pendant ce temps, je vais à la sacristie pour voir certains points, classer telle ou telle chose, vérifier ceci ou cela, etc... Au bout d'un moment, je reviens dans l'église, au moment même où le couple va repartir. Ils me saluent alors avec ce mot : "Merci de votre accueil auprès du Bon Dieu." J'avoue que cela m'a fort ému ! C'est plutôt moi qui avais envie de les remercier, pour ce beau témoignage de silence et de prière, au coeur de notre monde bruyant et survolté.
"Auprès de Dieu" ! En remontant au presbytère, me revenaient à l'esprit des passages de la Bible où cette expression est employée. Ainsi, au début de l'Evangile de Jean (1/1) : "Au commencement était le Verbe, et le Verbe était auprès de Dieu".  Ou encore, au moment de l'Annonciation, lorsque l'Ange déclare : "Sois sans crainte, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu." (Luc 1/30)
En tout cas, ce jour-là, ce couple m'a donné un très beau témoignage, par sa façon de rechercher Dieu, de se tenir, main dans la main, dans une confiance totale, auprès de lui. Le fait que je me sois trouvé là à ce moment n'a rien apporté de plus, si ce n'est que cela les a confortés dans leur démarche, tout en représentant pour moi un beau signe de lumière et de foi.
Puissions-nous vivre pleinement notre existence, si animée, si belle, si difficile, si bousculée soit-elle, "auprès de Dieu" !  C'était déjà le souhait essentiel du psalmiste :
"Le Seigneur est ma lumière et mon salut,
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie,
devant qui tremblerais-je ?
J'ai demandé une chose au Seigneur,
la seule que je cherche,
c'est d'habiter la maison du Seigneur, auprès de lui,
tous les jours de ma vie,
pour contempler la beauté du Seigneur."

lundi 23 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.425 : Et maintenant ?

Ca y est : le 1° tour est passé !  Tranquilisez-vous, je ne vais pas rajouter un commentaire de plus à tout ce que nous entendons déjà. Simplement, je constate : il y a Jean qui pleure et Jean qui rit. Il y a tous ceux qui sont ravis tandis que d'autres sont bien déçus. Certains voient s'envoler leurs espoirs, personnels et collectifs ; d'autres voient s'ouvrir devant eux une voie royale, peut-être... Ainsi va la vie ! Mais quels sont les vrais gagnants ?
Je repose donc la question maintes fois avancée déjà sur ce blog : qu'en est-il de la fraternité ? C'est en effet à l'aulne de ce critère ultime qu'il nous faut plus que jamais nous déterminer. Nous sommes renvoyés aux sources les plus profondes de notre humanisme : l'évangile des Béatitudes en particulier. A chacun, en son âme et conscience, de reprendre les choses et de les vérifier, à la lumière de l'Evangile et de ce qu'il y a de meilleur en l'homme, de ce qui le rapproche le mieux de l'infini.
Hier, au coeur des deux messes que j'ai célébrées, et au cours desquelles nous avons déposé ensemble l'avenir de notre pays entre les mains de Dieu, à partir d'une idée d'un ancien aumônier des parlementaires à Paris, que je me suis permis d'aménager un peu, j'ai repris la prière suivante, que je vous invite vous-mêmes à reprendre les jours qui viennent :

Prière pour les hommes et les femmes politiques de notre pays.

Christ, notre Maître et Seigneur,
tu es au milieu de nous celui qui est serviteur.
Tu nous appelles à faire de même, avec toi,
pour travailler à l'épanouissement de la cité terrestre.
Tu traces notre ligne de conduite,
y compris dans l'exercice des responsabilités politiques.
Tu sais bien que, pour tous ceux et celles qui s'engagent en politique,
la tentation est forte de devenir dépendants
de l'opinion que les autres se font d'eux.
Protège-les de cette dépendance mortelle,
afin qu'ils ne galvaudent pas leur responsabilité.
Soutiens ces hommes et ces femmes
qui sont portés en avant,
en dépit de leurs faiblesses.
Aide-les à ne pas subordonner
le respect de la vérité, le respect des personnes,
à des dérives partisanes.
Que ton Esprit les inspire !
Et que ceux et celles qui veulent s'engager au service de la nation
soient des hommes et des femmes de vérité, de rigueur, d'honneur,
des artisans de fraternité,
sous ton regard et dans ton amour.
Amen !

P-S  :  plusieurs personnes m'ayant demandé le texte de mon homélie d'hier à l'Union Chrétienne et à Notre-Dame, sur les apparitions du Christ ressuscité, vous pourrez la retrouver sur le site de notre paroisse.

dimanche 22 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.424 : Voter pour Dieu

Voter pour Dieu : quelle drôle d'idée ! Il ne fait pas partie des dix candidats... Mais vous comprenez l'image ; c'est une figure de style ! Derrière cela, il faut lire : voter en s'appuyant sur des repères évangéliques, que chacun doit, en conscience, essayer de discerner. Mais cela ne se fait pas comme cela ! Quel temps prenons-nous dans nos vies, en effet, pour à la fois, regarder Dieu, et regarder l'homme ? Regarder Dieu, se plonger en lui, l'écouter ; mais aussi, regarder la vie de nos frères, ressentir ce qu'ils ressentent, communier à leurs souffrances, à leurs aspirations, à leur espérance. Avec, comme boussole, l'évangile des Béatitudes et la fraternité. Alors, l'Esprit peut nous éclairer dans la façon qui va sembler la plus appropriée pour mettre cette parcelle de vérité en acte, dans le respect d'autres choix.
Le grand enjeu, c'est le bonheur de chacun, et la résurrection du monde à susciter, dès à présent. Le Christ n'est pas absent de cette grande recherche C'est son Esprit qui est à l'oeuvre sans cesse, dans tous ces fourmillements d'espérance et de tendresse dont nous sommes les acteurs et les témoins. C'est lui qui se tient au milieu de nous chaque fois que grandit une relation vraie entre chacun, au coeur même du peuple français. Et c'est lui qui nous rassure, comme il le fit jadis avec les disciples apeurés et sans espoir, en leur adressant, à de nombreuses reprises, lors de chacune de ses apparitions, ces mots si apaisants : "La paix soit avec vous."
Désormais, donc, notre vie a du sens ; car nous avons un avenir, même au milieu des crises les plus graves, et la paix est avec nous. Aujourd'hui, nombreux seront les chrétiens à aller confier au Seigneur la marche de notre nation. Puisse cette grande prière commune illuminer notre vie, éclairer nos choix, nous ouvrir aux événements et nous aider à en découvrir le sens. Alors, entre nous pourront se mettre en place des relations nouvelles et, quels que soient les résultats, nous continuerons à oeuvrer pour que les Béatitudes, qui représentent la charte du Royaume, puissent devenir, plus que jamais, une source et un éclairage en vérité.
Ainsi que le déclare Jésus à ses disciples en fin de l'évangile de ce dimanche : de cela, désormais, "c'est vous qui en êtes les témoins !" ( Luc 24/48)

samedi 21 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.423 : "Il n'y a plus de jeunes..."

Je viens de découvrir un édito de Mgr Albert Rouet, dans son bulletin diocésain, tandis qu'il était encore évêque de Poitiers, à propos de la présence des jeunes dans les célébrations.

"Il n'y a plus de jeunes... Mais si, il y a plein de jeunes, mais ils sont à côté de nous et nous ne les voyons pas. Enfin, si, nous les voyons d'un peu loin, avec  la vue de nos âges !  Nous nous lamentons beaucoup sur eux, sur leur absence à nos célébrations. Je ne suis pas sûr que ces jérémiades les incitent à venir nous rejoindre. Donc, ouvrons les yeux.

Visite à la paroisse Saint Tant-Pis.
Depuis vingt ans, un même petit groupe s'occupe de tout. Les habitués de la messe dominicale placent les enfants du catéchisme sur les bancs où ils s'asseyaient en leur enfance. Il ne faut surtout pas que les enfants bougent : ils n'ont qu'à suivre. Deux ou trois fois l'an, ils ont le droit de porter une veilleuse. D'ailleurs, les enfants, ça fait du bruit...
L'assemblée du dimanche ignore d'ailleurs que bien d'autres enfants suivent le catéchisme : entre les deux groupes, il n'y a aucun contact. Inutile de dire que, dès la profession de foi, les jeunes s'envolent. Il n'y a plus de jeunes.

La paroisse Saint Tant-Mieux.
Cette paroisse, par contre, s'est dit qu'elle aurait les jeunes qu'elle inviterait. A leur tout, les enfants du caté préparent la prière dominicale pour toute l'assemblée. Eux choisissent les chants, se placent au milieu des autres. La chorale chante avec eux.
Dans l'équipe liturgique, des ados donnent leurs suggestions et se chargent d'inviter d'autres jeunes. Un jour, on a vu débarquer un orchestre de jeunes de la commune : ils ont placé des fils électriques partout. Les jeunes ont remercié pour l'invitation ; ils ont promis de revenir.
Tout la communauté entoure un jeune qui se prépare au baptême et participe à ses étapes. Il paraît qu'on a trouvé des adultes pour accompagner un club ACE ainsi que les scouts. Comment se fait-il que dans cette paroisse, il y ait des jeunes ?"

Bien sûr, ceci ne décrit pas forcément ce qui se passe chez nous, où de beaux efforts sont réalisés auprès des enfants et des jeunes. Mais on peut toujours faire plus. Puisse ce message de Mgr Rouet nous aider à mieux nous sensibiliser à la place des enfants, des jeunes et de leurs parents dans nos liturgies dominicales !

vendredi 20 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1422 : Le service de la fraternité

Durant cette campagne électorale pour les présidentielles, au milieu de multiples enjeux pas toujours vraiment fondamentaux, il est parfois question de la fraternité. Mais cet aspect demeure malheureusement, le plus souvent, au second plan. Or, l'enjeu du vivre-ensemble n'est-il pas essentiel pour le devenir de notre société ? Sur ce plan, il faut reconnaître que les Eglises ont sans doute une belle longueur d'avance ! Les centaines de milliers de baptisés qui, en France, que ce soit côté catholique ou protestant, sont engagés pleinement dans les actions du Secours catholique, de St Vincent de Paul, du CCFD, de la Pastorale des migrants, de l'Armée du salut, de la Cimade comme dans de multiples autres associations caritatives non confessionnelles, ne me démentiront pas.
Sur la paroisse Saint Hilaire de Fontenay-le-Comte, il en est de même, Dieu merci ! Mais à présent, nous aimerions aller plus loin, et faire en sorte que le service du frère, déjà si bien assuré par ces divers organismes, soit pris en charge aussi par l'ensemble des baptisés. Tel est l'objectif de la campagne "Diaconia", lancée récemment à travers toute l'Eglise catholique de France. Et cela, à l'appel du pape Benoît XVI dans son encyclique "Dieu est Amour", au n° 25 : "La charité n'est pas pour l'Eglise une sorte d'activité d'assistance sociale qu'on pourrait laisser à d'autres, mais elle appartient à sa nature, elle est l'expression d'elle-même à laquelle on ne peut renoncer."
"Diaconie", cela veut dire "service". C'est une autre façon de parler de la charité, en y mêlant des notions telles que justice, alliance, entraide, altruisme, écoute, générosité... Tout cela désigne des engagements sociaux et politiques au service du frère, en référence à l'attitude diaconale du Christ-serviteur, lavant les pieds de ses disciples, invitant à suivre l'exemple fraternel du bon Samaritain ou donnant en exemple la pauvre veuve qui a su partager le peu dont elle disposait.
Sur la paroisse, tous ont été invités à entrer dans cette grande démarche. C'était le thème central de notre Carême ! Et depuis, à deux reprises, y compris dimanche dernier, sur toutes les feuilles de messe, une page à découper invitait à réfléchir à partir de ces deux questions :
-  Quelles sont les situations de fragilité que je rencontre ?  Ceci pour nous inviter à savoir regarder autour de nous, et plus largement.
-  Quels sont les gestes d'entraide, de fraternité dont je suis acteur ou témoin ?
Tous ont été invités à une soirée-partage, le vendredi 27 avril prochain, de 20h30 à 22h, à la salle Saint Nicolas, en vue de faire le "bilan fraternel" de ces découvertes et actions.
Le philosophe Maurice Blondel écrivait : "Le vrai but de l'égoïste, c'est soi."  Il ne peut en être de même d'un baptisé. Nous sentons bien qu'il n'est plus possible de se contenter de déléguer quelques membres de la communauté chrétienne pour servir les pauvres, mais que c'est aussi chacun de nous qui est envoyé. Aussi, à travers le billet de ce jour, j'invite chacun à essayer de répondre, personnellement, en famille ou avec d'autres, aux deux questions ci-dessus et, pourquoi pas, à venir partciper à la réflexion paroissiale collective sur ce thème, le vendredi 27 au soir.
Le Jeudi-Saint, nous étions nombreux à l'église Notre-Dame pour revivre dans la liturgie l'action du Christ-serviteur ; il nous faut à présent être aussi nombreux pour passer de la prière à l'action, et pour emboîter le pas au Christ désormais, dans le concret de notre existence.
"Comprenez-vous ce que je vous ai fait ? Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous dites bien car je le suis. Si donc, je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. C'est un exemple que je vous ai donné, pour que vous fassiez, vous aussi, ce que j'ai fait pour vous. En vérité, en vérité je vous le dis, le serviteur n'est pas plus grand que son maître, l'envoyé plus grand que celui qui l'a envoyé." (Jean 13/12-15)
Et si, "faire de la politique", cela passait aussi par là ?

(avec mes excuses pour le retard, suite à un problème d’ordinateur)

jeudi 19 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.421 : Face à un abîme de chagrin ?

Il m'est arrivé un certain nombre de fois, dans ma vie d'homme et de prêtre, de devoir accompagner des familles en grande souffrance. Par exemple, quand vous devez enterrer une jeune mère de famille partie trop tôt, ou un enfant de 7 ans mort d'une leucémie. Parler alors devant ce petit cercueil, c'est absurde ! Quand on est prêtre, que dites-vous ? Que voulez-vous dire ? Parler de la consolation, du bon Dieu, de la place d'un disparu près de Dieu, auprès des anges ? La question n'est pas de savoir si c'est intelligent ou non ; c'est tout simplement inaudible, et on a envie de se taire ! On en dit le moins possible ! Récemment, une femme me disait que, lors d'un deuil difficile, un membre de son entourage lui avait dit : "Oh,  vous, vous êtes un couple solide ; vous vous en sortirez." Cela l'a révoltée. Pas facile de consoler quelqu'un ! Mais peut-être que, pour ceux qui souffrent, ne pas vouloir être consolé, c'est une manière de ne pas oublier la mort de l'être aimé ?
J'aime bien ce que dit la psychologue Marie de Hennezel à ce sujet : "J'ai compris qu'on ne sait pas toujours comment apaiser l'autre, mais l'essentiel est d'être là, simplement présent. Certaines personnes vous accueillent, réclament une consolation, mais vous vous sentez alors jeté dans un désespoir si profond que vous ne savez pas quoi faire ni quoi dire. Je l'ai vécu très fréquemment. Ce n'est pas une raison pour ne pas être là. Il faut savoir être présent au coeur de la détresse de l'autre. Etre ensemble dans l'impuissance fait du bien. Parce que l'autre a, aussi, traversé des abîmes de chagrin dans lesquels personne ne peut l'aider."
Dans de tels moments en effet, le devoir du prêtre, de l'ami, c'est de reconnaître que cette souffrance est inconsolable. Ne surtout plus dire : "Dieu avait ses raisons de rappeler à lui votre enfant..." Non ! Il n'y a pas lieu de rechercher des excuses à Dieu. Il est seulement question de dire à ces personnes que ce qu'ils sont en train de vivre, que la colère qu'ils ressentent est légitime, que leur douleur est unique.
Eviter aussi cette erreur que l'on commet trop souvent, et qui consiste à se mettre à raconter ce qu'on a vécu de semblable : dire qu'on a vécu la même chose reviendrait à banaliser la souffrance de l'autre en effet, et il n'y a rien de plus déplaisant que d'entendre les autres vous raconter leurs problèmes au moment où vous-même, vous souffrez profondément : nous en avons tous fait l'expérience ! Quand on perd un enfant, un parent ou un conjoint, la relation d'amour que l'on avait avec eux doit être reconnue comme unique et irremplaçable, et on a besoin de l'entendre. La consolation commence par cela. Après avoir demandé l'aide de l'Esprit-Saint au fond de nous-mêmes, on offre une parole de soutien. C'est comme un cadeau fragile que l'on vient offrir alors. Tant pis si c'est un peu maladroit ! L'essentiel, c'est d'être là, simplement présent, même si c'est silencieusement.
Ainsi que nous le rappelle l'évangile de ce jeudi, en de telles circonstances, sachons nous appuyer sur Dieu plus que sur nous-mêmes : "En effet, celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne l'Esprit sans compter." (Jean 3/34)

mercredi 18 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.420 : "Le Paradis à la porte"

Avec ces fêtes pascales, tous, nous avons eu l'occasion d'échanger, ne serait-ce que par allusions, à propos de la Résurrection du Christ. Je participe en ce moment aussi, surtout avec des équipes d'action catholique, à des temps de réflexion autour de la Résurrection. Cela m'a donné l'idée de vous partager quelques-unes des perles et citations que j'ai décelées à la lecture du livre de Fabrice Hadjadj : "Le Paradis à la porte", paru au Seuil il y a un an, et où il est beaucoup question du ciel justement.

- Emmanuel Lévinas : "Les visages sont des épiphanies de l'infini".
- L'enfer est le lieu de la tolérance divine : Dieu s'incline devant celui qui le refuse. L'enfer, c'est la privation volontaire de la vision de Dieu ; c'est se fabriquer son paradis à soi.
- L'élu, c'est celui qui a choisi de se laisser choisir. S'il est exaucé, ce n'est pas à partir de son plan à lui, mais à partir d'un dessein qui le dépasse.
- Marcel Proust : "On a même pu dire que la louange la plus haute de Dieu est dans la négation de l'athée qui trouve la création assez parfaite pour se passer d'un créateur."
- Le paradis de Dante n'a pas de porte. L'enfer en possède une au linteau très célèbre : "Laissez toute espérance, vous qui entrez." (Dante) Chacun la passe de soi-même, sans y être forcé.
- Pourquoi un paradis sans porte ? Parce que la porte du paradis n'est pas ailleurs. C'est un peu la question que pose Thérèse d'Avila au début du "Château intérieur" : "Comment pénétrer dans une pièce où l'on est déjà ?"
- Saint Thomas : "Dieu n'est jamais offensé par nous, sinon du fait que nous agissons contre notre bien."
- Léon Bloy : "On n'entre pas au Paradis demain, ni après-demain, ni dans dix ans ; on y entre aujourd'hui, quand on est pauvre et crucifié."
- L'Aujourd'hui correspond à une intersection du temps et de l'éternité.
- Edith Stein : "Par la prière, on est présent sur tous les fronts, par la force de la Croix."
- Ce qui fait le paradis, ce n'est pas le changement de lieu, mais le changement de coeur. Le paradis, ce n'est pas une planète lointaine, ailleurs.
- R. Tagore : "O mon soleil éternellement glorieux, que je ne fasse plus qu'un avec ta lumière !"
- Aller au ciel, ce n'est pas seulement retrouver nos proches ; c'est aimer ceux qui nous parurent méprisables.
- Contempler la face du Très-Haut, c'est prendre soin des "minus".
- La hiérarchie ultime, c'est une hiérarchie d'amour.
- Celui qui prie cause avec Dieu. Et le merveilleux, c'est que plus il le fait humblement, plus le Seigneur lui obéit.
- Saint Augustin : "L'enfer est une réalité non pas spatiale, mais spirituelle."

Etc..., etc... : ce livre est une véritable mine de réflexion ! Je vous le conseille, absolument !

mardi 17 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.419 : "Le vent souffle où il veut !"

Tandis qu'hier soir, lors de l'eucharistie en l'église Notre-Dame, je lisais le passage de l'évangile de Jean dans lequel Jésus cite ce proverbe selon lequel "le vent souffle où il veut" (Jean 3/1-8), à l'extérieur, au même moment, comme en tous ces jours, le vent soufflait fort ; étonnamment froid pour cette mi-avril d'ailleurs.
Ah ! Le vent, tant chanté par les poètes ! Emile Verhaeren par exemple :
"L'avez-vous rencontré le vent
Au carrefour des trois cents routes
Criant de froid, soufflant d'ahan
L'avez-vous rencontré le vent ?"
"Tu ne sais ni d'où il vient, ni où il va", nous dit encore Jésus en saint Jean. Vent de l'esprit et vent de l'amour ; vent de l'espérance et vent des grands espaces ; vent de liberté et vent des renouveaux. Et si nous prenions le temps d'écouter le vent, de nous laisser bousculer, purifier, nettoyer par lui ?
Et si le vent voulait nous entraîner quelque part ? Hors de nous-mêmes, hors des sentiers battus, hors des plaines tranquilles et refermées sur elles-mêmes ?
Ce vent qui, tout au long de la Bible, représente la si belle image du souffle créateur du Dieu vivant. Depuis le souffle de Yahvé à l'aube des temps jusqu'à ce grand vent qui entraîne les baptisés sur la route des renaissances... Le souffle vital de Dieu sur l'homme, par lequel il nous offre de participer à sa propre vie.
"Le vent souffle où il veut." Symbole de l'immense liberté de Dieu, capable de rejoindre ainsi tout homme, quel qu'il soit et où qu'il soit, dans son Eglise comme tout à fait en-dehors d'elle, permettant ainsi à tous de faire la vivante expérience de l'Esprit de Dieu.
Ainsi que nous le chantons lors de la fête de la Pentecôte :
"Ouvrez vos coeurs au souffle de Dieu,
Sa vie se greffe aux âmes qu'il touche (...)
Ouvrons nos coeurs au souffle de Dieu,
Car il respire en notre bouche
Plus que nous-mêmes !"

lundi 16 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.418 : Titanic

L'on a consacré beaucoup d'émissions et d'articles, en ces jours, à la tragédie du Titanic, englouti dans les eaux d'un océan glacial en la nuit du 14 avril 1912, il y a tout juste cent ans. Hier soir encore, la télé nous proposait le film de James Cameron, sorti en France en janvier 1998, avec les désormais célèbres Leonardo di Caprio et Kate Winslet. Vous avez tous le souvenir de l'idylle qui se tisse, durant la traversée de l'Atlantique, entre Rose et Jack. Ce faisant, James Cameron nous présente ce qui fait le coeur de l'amour : un engagement total, un don de soi tourné vers le bien de l'autre. Tant pis si la critique branchée n'a pas toujours applaudi ou si les Cassandre n'ont pas aimé : mais qu'est-ce que ces pauvres gens connaissent de l'amour ? Le public, lui, ne s'y est pas trompé, face à cet amour qui va jusqu'au sacrifice, et le succès de ce film, couronné de nombreux oscars, a été prodigieux. L'amour vrai peut donc encore faire recette aujourd'hui !
En octobre dernier, lors de la rencontre de tous les jeunes couples se préparant au mariage sur la paroisse Saint Hilaire de Fontenay, j'étais justement reparti de cette histoire d'amour entre Rose et Jack pour souligner combien le film "Titanic" ne propose pas un amour jetable ou au rabais : Cameron nous présente en effet un Jack Dawson, héros du film, prêt à donner sa vie pour sauver celle qu'il aime, Rose. Cela m'a semblé bien illustrer cette phrase de l'Evangile selon laquelle "il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis." (Jean 15/13). Et ce n'est pas du mélo : pas de "happy end" ! Le héros donne réellement sa vie pour celle qu'il aime, non sans qu'ils ne se soient fait, juste avant le dénouement final, une promesse d'amour éternel. Il s'agit là d'un amour sacrificiel, qui ne fait pas les choses à moitié ! Illustration de la maxime évangélique de Saint Jean, et si "Titanic" nous invitait, au-delà des mièvreries, à réévaluer nos conceptions de l'amour ?
Au coeur de la tragédie du monde, toujours actuelle malheureusement, symbolisée dans le film par le bateau "Titanic", réputé insubmersible, fleuron de l'orgueil technologique, aujourd'hui encore, nous naviguons dans la nuit. Les obstacles, nous les sous-estimons toujours, mais ils sont là et, tôt ou tard, ils condamnent notre orgueil au naufrage. Ce qui était vrai le 14 avril 1912 reste vrai aujourd'hui ! Mais dans l'obscurité de nos erreurs, de nos aveuglements et de nos fautes, il est un espoir qui peut tout changer : celui d'un amour plus fort que la mort. La proximité de la victoire pascale peut nous aider à mieux saisir la vérité et l'actualité d'un tel appel !

dimanche 15 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.417 : Voter à la lumière de l'Evangile

Vous ne savez pas vraiment pour qui voter : la plupart des candidats proposent des choses intéressantes, mais aussi, des points qui nous conviennent moins. Première constatation : il ne s'agit pas de choisir entre le blanc et le noir, entre le bien et le mal . Le programme parfait n'existe pas. Mais dénigrer cette élection, ou s'abstenir au prétexte qu'aucun programme ne nous donnerait satisfaction sur tous les points, ce serait une erreur : le Concile Vatican II a redit avec force que c'est un devoir d'user de son suffrage en vue du bien commun ; c'est-à-dire, d'un réel vouloir vivre ensemble (Gaudium et Spes 75).
En tout cas, si aucun programme n'est parfait, c'est à nous d'analyser les choses en profondeur, de peser le pour et le contre, de juger en conscience de ce qui semble le plus urgent ou le plus important. Avec les points de repères que nous donne la grande tradition biblique. Relisons de près et méditons, pour ne pas aller chercher plus loin, la première lecture que nous offre la liturgie de ce deuxième dimanche de Pâques, tirée du livre des Actes des Apôtres : "La multitude de ceux qui avaient adhéré à la foi avait un seul coeur et une seule âme ; et personne ne se disait propriétaire de ce qu'il possédait, mais on mettait tout en commun (...) Aucun n'était dans la misère, car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient (...) On en redistribuait une part à chacun des frères au fur et à mesure de ses besoins." (Actes 4/32-35)
Vous allez me dire : "Mais cela, c'est utopique ! Les temps ont changé, et ce n'est plus possible aujourd'hui !" Qu'en savons-nous ? Cependant, quand la Parole de Dieu nous parle ainsi de fraternité et de partage, ne nous appelle-t-elle pas à une nouvelle création, dans la lumière de Pâques, ainsi qu'à des déplacements profonds dans nos façons de vivre ? Ne nous invite-t-elle pas à nous engager, de toutes nos forces, dans nos familles, dans nos milieux de travail, nos quartiers, nos communautés chrétiennes, dans notre façon de faire de la politique, à bâtir, peu à peu, ce monde nouveau ? Il n'est pas anodin, et je vais prêcher là-dessus ce matin à Charzais et à Longèves, que la liturgie nous invite à méditer, en cette période pré-électorale, autour de la façon fraternelle selon laquelle essayaient de vivre les premiers chrétiens.
Ne soyons pas scandalisés si, parmi les baptisés, les uns sont situés de tel côté, tandis que d'autres pensent autrement. L'Eglise respecte ce pluralisme, dans la mesure où le respect des personne est assuré. Mais c'est à chacun de rester vigilant, pour ne pas absolutiser ses positions et respecter ses adversaires.
"La paix soit avec vous !" (Jean 20/19) C'est en ces termes que Jésus ressuscité salue ses disciples lorsqu'il les retrouve au soir de Pâques. Puisse cette paix envahir nos coeurs, quels que soient les soubresauts et les questionnements de ces jours d'élections !

P-S : Avec un très grand merci pour vos nombreux témoignages et mails d'amitié, suite aux célébrations pascales !

dimanche 8 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.416 : Dieu est-il mort ?

C'est incroyable, le nombre de gens qui ont déclaré la mort de Dieu ! Depuis Pilate et Néron, jusqu'à Hitler et Staline, en passant par Hegel ou autres philosophes "éclairés" ! Ainsi l'insensé de Nietzsche qui annonce, dans "Le Gai Savoir" : "Dieu est mort ! Dieu est mort ! Et c'est nous qui l'avons tué !" Le problème, c'est que tous ces gens sont eux-mêmes morts depuis longtemps, tandis que Dieu, lui, est toujours là.
Il est vrai, cependant, que l'on peut repérer dans l'histoire, ainsi que l'explique le philosophe André Glucksmann, trois façons de tuer Dieu, que je résume à ma manière :
- la première, c'est de le clouer sur une croix, comme on l'a fait avec Jésus. Et l'on continue d'ailleurs de le tuer quand on cloue des personnes au pilori, ainsi que lorsque l'on cloue des familles ou des populations dans la misère.
- une seconde façon de tuer Dieu, c'est de l'éliminer de notre façon de penser, pour vouloir orgueilleusement tout expliquer sans lui ; que ce soit la création du monde, l'origine de l'amour ou l'infini de l'esprit humain.
- quant à la troisième mort de Dieu, ce sont toutes les tragédies qui ensanglantent la terre. Et, pour nous en tenir seulement aux cent dernières années, rappelons-nous l'horreur de Verdun, la Shoah, le Cambodge, le Rwanda, et, plus près de nous, les assassinats de Toulouse et Montauban.
Chaque fois, l'objectif a consisté à tuer Dieu, du moins dans sa descendance, à commencer par son Fils, en tuant ses enfants.
Malgré tout, jamais la mort, si tragique soit-elle, n'aura le dernier mot ! Au contraire, pour les centaines de millions de baptisés convaincus, minoritaires peut-être, mais bien présents sur toute la surface de la terre, l'objectif consiste, plus que jamais, à faire exister Dieu, à le faire rayonner au sein de notre humanité. Lors de la Veillée pascale hier soir, dans l'église Notre-Dame de Fontenay-le-Comte comme dans une multitude d'églises à travers la planète, d'innombrables chrétiens, en levant très haut leur petit cierge dans l'obscurité de la nuit, ont affirmé leur foi dans le Dieu vivant.
Oh ! Tranquilisez-vous : ils n'ont pas eu de révélations particulières ! Le Ressuscité ne leur est pas apparu ! Par contre, eux l'ont rencontré ! Au plus profond de leur être, ils ont fait l'expérience intime de sa présence, de la même façon que l'on peut vivre l'expérience d'un amour infini.
Mais là, cela ne s'explique pas, cela ne se prouve pas : peut-on expliquer mathématiquement, rationnellement, un immense amour ? C'est peut-être alors seulement la poésie, ou la musique, qui peuvent le mieux exprimer ce que l'on ressent ! Demandez à Haendel ! Ou à Paul Claudel, qui décrivait ainsi la Résurrection du Christ, comme "le monde soudain rempli par un grand coup de foudre doré" !
Puisse cette immense lumière atteindre chacun de nous au plus profond de son être, et illuminer peu à peu les consciences et les coeurs des hommes et des femmes du monde entier !
Joyeuses Pâques à toutes et tous, et encore merci à tous ceux et celles qui ont contribué, d'une façon ou d'une autre, humblement, à la beauté des cérémonies de la Semaine sainte sur toutes nos paroisses !

P-S : prochain billet, dimanche ou lundi en huit. Et merci mille fois de votre confiance et de votre fidélité !

samedi 7 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.415 : Tous croyants !

"J'ai fait un rêve", au coeur de cette Semaine sainte ! Et si les humains que nous sommes ne passaient pas sans cesse leur temps à se diviser en tranches, entre d'un côté les Arabes et de l'autre les Français soit-disant de souche, entre les beaux et les vilains, entre les gens pleins de douceur et les casse-pieds, entre les bleus et les jaunes, entre votants à droite, à gauche ou au milieu ? Ou encore, entre ceux qui croient au ciel et ceux qui n'y croient pas, pour reprendre la célèbre formule de Louis Aragon...
Et si enfin, pour reprendre un thème si cher au pasteur Martin Luther King, et pour lequel il donna sa vie, la famille humaine, tout en sauvegardant bien sûr l'identité de chacun de ses membres, était plus attentive désormais à ce qui l'unit profondément qu'à ce qui peut la déchirer, la détruire ou la diviser ?
Mais je vous vois d'ici hausser les épaules au-dessus de votre écran d'ordinateur, tout en marmonnant intérieurement : "Ce pauvre curé, il ne comprend vraiment rien à la réalité ! Ce n'est pas demain la veille que l'humanité va avancer d'un même pas, en balançant à la poubelle, une fois pour toutes, ses préjugés, ses haines et ses vieux démons !"
Si tel est votre sentiment, ne manquez pas la cérémonie de ce soir lorsque, au cours de la Veillée pascale, nous entendrons ces paroles prophétiques, cet appel à l'espérance du prophète Ezéchiel nous affirmant, de la part de Dieu : "J'irai vous prendre dans toutes les nations ; je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai sur votre terre. Je verserai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés."(Ezéchiel 36/24-25) C'est exactement ce que nous allons vivre ce soir ! Et je fais le rêve insensé que ça va marcher ! Si Dieu nous trouve prêts et disposés à entrer dans la démarche, évidemment !
Dès hier midi pourtant, j'ai vu se lever déjà quelques fleurs magnifiques de cette aube nouvelle ! Cela s'est passé au lycée Notre-Dame de Fontenay-le-Comte. Une équipe motivée d'enseignants et d'élèves ont mis sur pied une opération bol de riz, fort bien située dans le temps, en ce Vendredi-Saint. A quelques-uns seulement au départ, ils ont lancé un appel ; les réponses sont allées en s'amplifiant, jusqu'à dépasser la centaine de volontaires, pour ce temps de réflexion et de méditation, l'argent économisé pour ce "repas" étant partagé avec d'autres élèves à Gaoua, au Burkina-Faso, dans le cadre du jumelage de Fontenay-le-Comte avec cette ville.
Comme j'ai pu m'en rendre compte, tous étaient loin d'être croyants, parmi ces jeunes ; du moins si l'on entend par "croyants" le fait d'être pratiquants au sens classique du terme. Et pourtant, de façon plus fondamentale, nous avons bien saisi ensemble que nous étions tous croyants, dans l'infini de la fraternité, dans l'infini du partage, dans l'infini de nos différences, dans l'infinie valeur de tout être humain, qu'il soit européen, africain ou autre.
Bien au-delà de toutes nos catégories en effet, si quelqu'un croit en son frère, celui-ci étant à l'image de Dieu, ne croit-il pas déjà en quelqu'un d'infini ? En tout cas, Dieu doit bien rire en nous voyant trier les gens : "Ah non ! Pas celui-ci ! Il ne va pas à la messe !" "Ah non ! Pas celui-là, il est catho !" Aurions-nous oublié que Jésus a donné sa vie justement pour tous les hommes, y compris ceux que nous plaçons dans d'autres catégories que nous ? Cela s'appelle, en termes théologiques, le salut universel.
Prions pour que, en fidélité à l'amour du Christ pour tous, nous ne fassions plus de distinctions arbitraires entre ceux qui, d'après nous, sont "croyants" ou "non-croyants" ! Puisqu'aux yeux de Jésus, mort pour tous sur la Croix, ces distinctions n'ont plus aucun sens désormais !

vendredi 6 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.414 : Cloués sur la Croix !

Souvent, les amis lecteurs de ce blog me disent qu'ils s'y retrouvent, car c'est un blog de "bonnes nouvelles" ; et tel est bien mon objectif en effet : en un monde où l'on voudrait nous obliger à croire que tout va sans cesse de plus en plus mal, que vous et moi, nous sommes tordus, perdus, incapables et foutus, redonner de l'espérance, n'est-ce pas la tâche la plus haute ! A l'exemple de ce qu'a fait Marie, il nous faut écraser le serpent du mal sous le talon de notre espérance !
En ce Vendredi-Saint, je voudrais poursuivre ce but, et de la façon suivante : en nous invitant à lever les yeux vers la Croix du Christ, pour y déposer toute la souffrance du monde, et retrouver ainsi le courage de l'assumer et de la combattre fermement :
- ce jeune dont tout le monde se moque au collège
- ces jeunes soldats maliens qui étaient envoyés au combat dans le grand nord du Mali, sans armes, sans nourriture, sans moyens suffisants
- ces personnes handicapées auxquelles l'on fait parfois sentir qu'elles sont gênantes
- ces personnes en recherche d'emploi qui ne reçoivent aucune réponse à leurs envois de CV
- ces Indiens d'Amazonie auxquels on vole leur forêt
- ces habitants de Gaza enfermés dans leur territoire comme dans une prison
- ce jeune couple qui vient de perdre un enfant
- ces victimes innocentes du tueur désaxé de Toulouse et Montauban
- cette jeune femme harcelée de façon anonyme à son travail, par un autre désaxé
- ces ruraux qui sautent sur des mines anti-personnel, anonymes et invisibles
- ces migrants qui quittent, en pleurs, leurs familles et leurs pays pour aller tenter leur chance ailleurs...
Vous allez penser : "il a oublié ceci, il n'a pas parlé de cela..." C'est vrai, je n'ai pas cité toutes les situations possibles de malheur sur la planète ! Mais c'est à vous de poursuivre cette liste, d'être attentifs, en ce Vendredi-Saint, à tous ceux et celles qui, autour de nous ou loin de nous, sont cloués avec le Christ sur la Croix.
Si vous avez un moment, je vous invite à méditer aujourd'hui le psaume 22 (21), celui que l'on appelle "La prière du Christ en Croix" :
"Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné ?
Que tu es loin de mon appel, loin des paroles que je crie !
Le jour, j'appelle, mon Dieu, et tu ne réponds pas ;
la nuit, je ne trouve pas de repos (...)
Je suis comme un vase qui perd l'eau, tous mes os se disloquent (...)
Une meute de chiens m'entourent (...)"
Et puis, voici que, dans la suite de ce psaume, ce cri de douleur se transforme peu à peu en acte d'espérance et de louange : la prière au Seigneur a porté du fruit :
"Car il n'a pas méprisé le malheureux dans sa misère !
Il ne lui a pas caché son visage,
il l'a écouté quand il criait vers lui (...)
La terre entière se souviendra et reviendra vers le Seigneur,
Toutes les familles des nations se prosterneront devant lui."
Tout ne s'arrête donc pas à la Croix : la vie chrétienne, la grâce de Pâques, c'est le passage du Vendredi-Saint à l'aube pascale, de la mort à la Vie !

jeudi 5 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.413 : Quatre visages du Bon Berger

En ce Jeudi-Saint, je voudrais méditer avec vous sur quatre attitudes de Jésus, en tant que "Bon Berger".

Tout d'abord, il est DEBOUT, à la façon d'un guide. Il appelle chacune de ses brebis par son nom ; il part à la recherche de celle qui est égarée, il la sort des ronces et des épines pour la remettre sur le bon sentier ; il nous conduit vers de bons pâturages. C'est ce qui se passe encore aujourd'hui quand une équipe liturgique prépare une messe, anime la prière de l'assemblée, en lien avec le célébrant. Ou lorsque des catéchistes accompagnent des enfants, les conduisent vers Dieu. Ou encore, quand Benoît XVI fait remarquer à Fidel Castro que, là où l'on élimine Dieu, la vie des peuples est en danger. Notre société en effet a besoin de bons bergers qui, à l'exemple du Christ, aident notre humanité à vivre debout, dignement.

A GENOUX, c'est l'image du Christ qui ne se contente pas de discourir, mais prend un tablier et sert ses frères ; par exemple, lors de l'épisode du lavement des pieds, fortement rappelé en cette fête du Jeudi-Saint. Quand une religieuse âgée, à l'Union Chrétienne, en aide une autre, plus démunie, quand des chrétiens prennent le temps de venir balayer leur église afin que tous s'y sentent bien, quand des membres du Service Evangélique des Malades vont rendre visite à des personnes isolées... Mais aussi, hors Eglise, lorsqu'un conseil municipal se donne du temps pour voir comment servir au mieux la population de sa commune ! Notre société a besoin de serviteurs qui se mettent à genoux pour permettre aux autres de se tenir debout !

COUCHE, étendu sur la croix. Eh oui, de même que Jésus est passé par cette étape douloureuse, nombre de nos frères sont à terre, épuisés par la maladie, la souffrance, l'échec, la solitude, le chômage ou le désespoir, crucifiés qu'ils sont par les épreuves qu'il leur faut affronter. Ces personnes sont les images visibles du Christ-Sauveur, donnant sa vie pour notre salut ! Et en même temps, il y a tous ceux qui, comme Simon de Cyrène, aident Jésus, et leurs frères, à porter leur croix. Pensons aux personnes qui accompagnent les familles en deuil et préparent les sépultures, aux soignants dans les hôpitaux, aux personnels dans les maisons de retraite...

IL NOURRIT SES BREBIS, son peuple, à travers le Pain de Vie. La route est bien longue ici-bas ; qui pourrait avancer sur le chemin sans nourriture, sans remèdes ni fortifiants ? Sans pain ni soutien ? Cela, Jésus l'avait bien compris. Voilà pourquoi il nous a laissé, non pas de bons conseils seulement, mais sa propre personne, comme un aliment sauveur, une semence d'éternité : l'eucharistie, grâce à laquelle nous entrons, dès ici-bas, dans la vie qui ne finit pas.

Puisse ce Jeudi-Saint nous permettre de redécouvrir la beauté du visage du Bon Pasteur, à travers ces diverses attitudes de Jésus, debout, à genoux, étendu sur la croix, se laissant prendre et manger par nous, pour notre délivrance et le salut du monde entier !

mercredi 4 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.412 : Savoir pardonner

Le pardon est-il possible ? Qu'est-ce que le pardon ? Hier, j'apprenais que deux personnes, pas très en phase, venaient de passer par-dessus leurs différends pour renouer le contact et reconnaître mutuellement leurs torts ; étant mêlé à cette démarche, je les ai remerciés et félicités. Puis, lors d'un temps de catéchèse au collège Saint Joseph, alors que l'on avait demandé aux jeunes de nous citer un geste ou une parole de pardon du Christ dans l'Evangile, l'un d'eux cita la scène du lavement des pieds. Pas évident, au premier abord, qu'il s'agisse alors d'une attitude de pardon ! Cependant, nous sommes repartis de là pour découvrir que tout pardon doit entraîner des gestes d'un type nouveau. Quand Jésus a lavé les pieds de ses disciples en effet, n'était-ce pas une façon de les laver de tous leurs faux-pas et de leur pardonner leurs "sorties de route", dans leur marche vers Dieu et les autres ?
Puis, l'après-midi, dans une église Notre-Dame encore bien pleine, cérémonie de la réconciliation.
Pourquoi les gens sont-ils venus si nombreux, sinon pour entrer ensemble dans la miséricorde du Seigneur ? En voyant cette immense procession, qui a duré près de vingt minutes, pendant laquelle chacun avançait dans l'allée centrale les yeux fixés sur la croix du Christ, je me disais que je voyais là un symbole formidable de l'avancée collective de l'ensemble de l'humanité vers son Sauveur. J'avais invité chacun, s'il le voulait, à dire, dans son coeur, en arrivant devant la croix du Christ : "Me voici" ; et à faire cette prière, en se signant alors avec de l'eau bénite : "Seigneur, guéris-moi", ou "Seigneur, merci de me guérir."
Savoir pardonner, se laisser pardonner, ceci est plutôt au-dessus de nos forces ! Voilà pourquoi les forces de l'obscurité, de l'obscurantisme, nous maintiennent souvent dans l'ombre, dans la haine ou le ressentiment ! Alors qu'il est si bon, si doux, de pardonner, et de se laisser pardonner et réconcilier. Le temps du pardon nous empêche ainsi de mourir étouffé dans nos amertumes ou nos regrets, pour entrer en pleine lumière, avec nos frères, dans la joie de Dieu.
Le péché divise, le pardon rassemble, merci Seigneur !

mardi 3 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.411 : Eglise en fête

L'église Notre-Dame de Fontenay-le-Comte était comble, hier soir lundi, pour la messe chrismale présidée par notre évêque et concélébrée par 150 prêtres, accompagnés d'un grand nombre de diacres et de paroissiens joyeux venus de tout le diocèse. Foule immense et chaleureuse, magnifique chorale Saint Hilaire, très beaux chants interprétés par la chœur des enfants, le grand orgue laissant éclater sa joie : de quoi faire s'étrangler tous les Cassandre !
Mais ce que je voudrais souligner surtout, c'est que la réussite de cette célébration, c'est d'abord le fruit du travail et de l'engagement total de la centaine de bénévoles qui s'est investie, tant dans la préparation que dans le bon déroulement de la cérémonie : toutes ces personnes courageuses qui ont assuré dans l'ombre, le matin, le grand ménage dans l'église, celles qui ont géré la communication et le suivi de RCF, les techniciens du son, les dix personnes chargées de l'accueil et de la préparation des offrandes, les six lecteurs, les huit servants d'autel, les six quêteurs, les six porteurs des urnes, les membres des deux chorales d'adultes et d'enfants, les cinq sacristains, les fleuristes, ceux qui ont retapé les salles du Prieuré pour qu'elles puissent dignement accueillir les saintes Huiles, les douze personnes qui, après la messe, les ont distribuées aux représentants des treize doyennés du diocèse, et j'en oublie !
Je dois adresser également un profond merci à tous les autres qui, sous la houlette de l'abbé Loïc, ont géré l'organisation matérielle de la journée, repas y compris, dans la salle polyvalente de Montreuil : une belle équipe de paroissiens de Saint Hilaire de Fontenay et de Notre-Dame des Sources (Fontaines). Ils ont donné de leur temps tout au long de cette journée, pour que prêtres et diacres puissent se retrouver paisiblement, autour d'un repas fraternel et pour un riche temps d'échange tout au long de l'après-midi.
Ce qui a été un véritable témoignage, c'est l'esprit dans lequel toutes ces tâches ont été assumées : dans la joie, la fraîcheur, l'attention à tous, le sens du service et un véritable dévouement, avec un sentiment de bonne entente et dans la fraternité.
Ainsi, tant prêtres et diacres que bénévoles et baptisés dans leur ensemble, tous sont repartis chez eux confortés dans leur sentiment de faire partie d'une Église redynamisée, heureuse, priante et fraternelle. Tous les problèmes ne sont pas réglés pour autant, il est vrai. Mais nous voici plus unis, plus forts désormais, pour les assumer, sans nous laisser bouffer par les obstacles comme de tristounets pessimistes. En effet, comme nous l'a promis Saint Paul et comme nous aimons le chanter : " si nous mourons avec lui, avec lui nous vivrons ; si nous souffrons avec lui, avec lui nous régnerons." Nous sommes prévenus ! Mais pourtant, avec le Christ, pleins d'espérance, nous y allons !

Photos de la messe chrismale, vidéo et homélie de Mgr Castet sur le site de la paroisse St Hilaire de Fontenay
La messe chrismale c'est quoi, sur le blog de Sr Emmanuelle

lundi 2 avril 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.410 : Semaine sainte

L'église Saint Jean hier, avant la messe des Rameaux : une véritable ruche ! A l'image de ce qui s'est passé dans toutes les églises du monde, en cette occasion. Montage du grand écran, essai de la harpe, préparation sur le parvis extérieur, placement des enfants... Chaque année, à la fin du Carême, l'on sent ainsi comme un frémissement ! Les églises sont pleines. Rameau à la main, chacun sait qu'il entre alors dans la "grande semaine", à la suite de Jésus Sauveur.
Avec quelques moments forts : la bénédiction des rameaux à l'extérieur de l'église sous un soleil printanier ; la lecture de la Passion, sommet de cette célébration ; en cette messe des familles aussi, la prière d'offrande faite devant l'autel ensuite, par des représentantes de trois générations ; puis, l'envoi dans les familles, rameau à la main.
Prendre un rameau, bien au-delà d'une signification superstitieuse, c'est une invitation adressée au Christ ; c'est comme pour lui dire, pour reprendre cette prière du P. Charles Singer : "Viens, tu peux franchir les portes de la ville. Ce que tu dis et ce que tu fais, je le mets dans ma vie, car je crois que tu es Dieu venu m'inviter à être heureux."
Prendre un rameau, c'est un geste de croyant. Venir chercher un rameau, le prendre, le tenir en main et le garder bien en vue à la maison, c'est décider d'ouvrir la porte à l'Evangile et d'accueillir Dieu. Chaque jour.
Et cela, dans une gratuité totale, comme nous l'ont bien expliqué les membres du MCR (Mouvement Chrétien des Retraités), en expliquant la dynamique de leur mouvement au cours de cette messe.
Voici, pour nous aider, une petite méditation, à l'ouverture de cette Semaine sainte :
O Christ, notre roi, nous t'avons vu sans éclat ni beauté, abandonné de tous.
O Christ, joie éternelle du Père, nous t'avons vu porter nos souffrances, te charger de nos douleurs.
O Christ, notre maître et notre Sauveur, tes humiliations nous relèvent, ton silence nous instruit.
Par toi s'accomplit le dessein de Dieu !
Que de ta mort jaillisse la vie, aujourd'hui et pour les siècles des siècles, amen !

dimanche 1 avril 2012

Le blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.409 : "On aime les gens !"

Je recevais hier un jeune couple que j'accompagne dans la préparation de leur mariage : deux jeunes très "causants", comme on dit en Vendée ; très à l'aise, tout simples, joyeux, paisibles, agréables, ouverts, comme savent l'être beaucoup de jeunes couples, portés qu'ils sont, au moment de leur mariage, par une invincible espérance face à tous les défis de l'avenir.
Tandis que je leur demandais d'où venait leur grande ouverture, ils me répondirent, du tac au tac : "On aime les gens !" Tout en ajoutant : "On aime beaucoup les échanges, la communication, les rencontres. On essaye de ne pas vivre repliés sur nous-mêmes ; et si on n'est pas d'accord avec quelqu'un, on reste à l'aise avec lui quand même, car c'est important d'aimer les gens."
Dans une société où les rapports sont souvent dominés par l'amertume, la jalousie ou les rancoeurs, une telle déclaration m'a fait l'effet d'un grand bol d'air frais. Et c'est grâce à de tels témoignages que, envers et contre tout, personnellement, je continue à croire en notre jeunesse et en notre société.
Si j'ai retenu cette phrase : "on aime les gens", c'est que j'ai essayé de noter, ces derniers temps, quelques réflexions qui allaient justement dans ce sens ; je me fais un plaisir de vous les partager :
- Abraham Lincoln : "Dieu doit aimer les gens ordinaires : il en fait tellement." En fait, ces jeunes n'ont rien de plus que les autres ; ils ne se considèrent en rien comme des modèles ; mais c'est de façon toute simple qu'ils viennent d'inscrire, dans le texte de leur projet de mariage, leur engagement à continuer à "aimer les gens".
- Arthur Rubinstein : "Aime les gens, et les gens t'aimeront." Je suis toujours un peu surpris quand je rencontre des personnes qui semblent n'aimer personne et sont en bisbille avec le monde entier ! Personne alors n'a envie d'aller vers eux ; au contraire, tout le monde les fuit. Et, quand ils disent quelque chose, cela n'a aucun intérêt, ce n'est que du vent, car l'on sent bien qu'ils n'aiment pas leurs semblables.
- Mère Teresa : "Si vous jugez les gens, vous n'avez pas le temps de les aimer." Comme l'on se sent en paix, en effet, lorsque l'on aime les autres, quels qu'ils soient, même ceux qui nous veulent du mal. La personne, en effet, c'est un être de relations ; et celui qui n'aime pas ses frères, le malheureux, se prive d'un bonheur profond ! Surtout que, comme le dit Saint Jean dans sa 1° Lettre (2/10-11) : "Qui aime son frère demeure dans la lumière, et il n'y a rien en lui pour le faire trébucher. Mais qui hait son frère se trouve dans les ténèbres ; il marche dans les ténèbres, et il ne sait pas où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux."
Dans cette même Lettre (4/20-21), Saint Jean écrit encore : "Si quelqu'un dit : "J'aime Dieu", et qu'il haïsse son frère, c'est un menteur." Les deux jeunes dont je vous parlais au début de ce billet nous rappellent donc l'essentiel de l'enseignement du Christ : aimer l'autre, même s'il nous déçoit ou ne nous aime pas. Et c'est là que je rejoins ce que nous vivons en ce dimanche des Rameaux. Qu'a fait le Christ en effet, lui qui a été haï, critiqué, jugé, condamné, rejeté, et par des soit-disant croyants, des bien-pensants qui, tapis dans l'ombre, ont refusé son message d'amour. Or, c'est justement pour eux que Jésus est venu parmi nous, pour nous inviter à le suivre dans son chemin de sérénité, de salut, de pardon et de paix.
Belle Semaine Sainte à vous, dans l'amour des autres et du Christ Sauveur !