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Vous avez des choses à dire...
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Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 27 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2848 : Chrétiens et musulmans sont frères

 En France, et dans d'autres lieux également malheureusement, il semble le plus souvent déplacé d'avancer, même en prenant des précautions, que chrétiens et musulmans sont frères. Il y a, dans notre pays, un tel rejet des musulmans que celui qui semble les apprécier paraît quelqu'un de louche, un peu pervers, naïf et peu crédible.

Le comble, c'est que ceux qui posent de tels jugements n'ont parfois jamais rencontré un musulman de leur vie !  Et si l'on faisait enfin l'effort de renoncer aux jugements péremptoires ?  Et si l'on voyait dans les personnes de religion musulmane non des rivaux, des envahisseurs ou des criminels éventuels, mais bien plutôt des frères, enfants de Dieu comme nous ?  Décidément, la fraternité, c'est vraiment le parent pauvre de notre devise républicaine !

Il est sûr que pour les chrétiens, l'islam demeure une question : pourquoi une telle religion ?  A-t-elle une place dans le dessein de Dieu ?  Alors que, par exemple, on l'oublie souvent, Jésus fait partie du grand credo de la foi musulmane... Et il nous faut être attentifs à la vie religieuse de nos frères et soeurs musulmans.

En ces jours, les musulmans du monde entier célèbrent l'Aïd el-Kebir, également appelée Aïd el-Adha, la "fête du sacrifice". Alors que les dates changent chaque année, en 2023, cette fête se déroule du mardi 27 juin au samedi 1er juillet. L'Aïd el-Kebir débute à partir du dixième jour du mois lunaire de "dhou al hijja", c'est également la fin du pèlerinage de La Mecque.

Elle commémore, selon la tradition musulmane, le sacrifice que Dieu demanda à Ibrahim (ou Abraham) pour éprouver sa foi. Alors qu'il allait sacrifier son enfant Ismaël, l'ange Jibril (ou Gabriel) a remplacé l'enfant par un bélier. Depuis, chaque année, durant l'Aïd el-Kebir, les musulmans sacrifient un animal, d'où le nom de "fête du sacrifice". Il s'agit généralement d'un mouton, mais il peut être remplacé par une vache ou une chèvre.

N'ayons pas peur des musulmans !  Nous formons avec eux une unique famille.  L'Esprit-Saint se moque de nos limites et de nos cadres. Comme l'a dit Jésus, "il y a des brebis qui ne sont pas de cette bergerie" (Jean 10/16). Il nous faut reconnaître dans l'autre la présence mystérieuse de Dieu. Le désir de Dieu n'est-il pas que puissent être rassemblés tous ses enfants ? C'est aussi cela notre mission !  

L'Eglise ne peut prétendre posséder seule la vérité sur Dieu ; nul ne possède tout seul le Christ. Mais chrétiens et musulmans sont tous en marche vers la vérité, qui est Dieu.

Ainsi que le disait Christian de Chergé : "A travers les musulmans, Dieu peut nous transmettre un message de vie qui peut nous aider à mieux vivre notre foi chrétienne."  Sachons en profiter dès à présent !



dimanche 25 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2847 : Dieu a-t-il quitté la France ?

 J'entends beaucoup de gens dire qu'ils sont inquiets devant ce qui se passe dans notre société et notre Eglise : les rares enfants qui vont au caté abandonnent tout après ce que l'on appelle, je ne sais pourquoi, "la profession de foi" ; notre chef d'Etat accueille à l'Elysée avec de grands sourires une "personnalité" qui a fait couper en morceaux l'un de ses opposants ; aucun émoi chez les évêques ni dans l'ensemble du peuple "chrétien" suite aux tragiques naufrages de migrants en Méditerranée, et je vous laisse poursuivre ce triste inventaire !

Question : d'où cela vient-il ? Dieu aurait-il abandonné notre pays ?  Alors que certains disent qu'il est bien plus vénéré, bien plus vivant en Afrique par exemple, ou dans d'autres régions du monde, comme en Amérique latine peut-être ?  Et encore !

Ceci est un appel très fort pour notre Eglise de France qui, si elle est en train de dépérir en tant que religion, a tout intérêt à rappeler qu'elle n'est pas seulement "religion", mais d'abord "Evangile", si elle veut se revivifier. Chez nous malheureusement, le "religieux" l'a emporté sur "l'évangélique", les soutanes et le latin sur la passion de l'humanité.  Or, l'Evangile n'est-il pas une école d'humanité ?  La cause de Dieu, c'est la cause de l'homme en effet.  Aimez-vous l'homme ?  Alors, vous aimez Dieu !  Et le seul Evangile qui puisse intéresser et convaincre nos contemporains, c'est notre vie.

Nous pensons que Dieu est absent, car nos églises sont vides. Quelle erreur !  Regardons nos frères et soeurs, croyants ou non : chacun de nous porte un trait du visage de Dieu, chaque être est une image de Dieu, chaque humain a un destin divin !  Aussi bien la caissière du Super U que l'enfant dans les bras de sa mère ; le conseiller municipal que l'infirmière, le gendarme que le Sdf, le militant du Rassemblement national que le migrant rejeté de partout.  Jésus est chez lui à l'intérieur de tout homme, au plus profond de sa conscience.

En conséquence, la prière normale du chrétien, l'oraison de tous les jours, c'est cette prière sur la vie, dans la vie, qui permet de découvrir en chacun, même chez ceux qui ne vont pas à la messe, ce Dieu caché en toute conscience humaine ; et cela, derrière chaque visage rencontré, même le plus difforme, même le plus infâme.  Dieu n'a donc pas du tout quitté notre société, puisque, en chaque homme ou femme, il est présent !


mardi 20 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2846 : Un beau signe d'Eglise

 Nombre de personnes qui ont participé à la messe télévisée dimanche dernier m'ont dit s'être sentis émus de voir un jeune mongolien animer les chants, soutenu par un adulte chef de choeur. Il fallait voir avec quel entrain ce jeune, par ses gestes bien coordonnés, entraînait l'ensemble de l'assemblée. Comme me l'a fait remarquer Marie-Reine : "Il aurait même pu animer tout seul !" Quant à moi, je n'avais jamais vu une chose pareille ! Bravo à cette paroisse de Belgique qui a pris une telle initiative.  En général en effet, nombre de catégories semblent exclues de nos assemblées, et plus encore de leur animation. A part quelquefois un non voyant assurant une lecture, ou quelqu'un en fauteuil roulant participant à la procession des offrandes, et encore !

A mon avis, ce sont de tels signes qui sauveront l'Eglise, bien plus que les chasubles d'or ou les grands coups d'encensoir. La vraie adoration, l'authentique respect du corps du Christ en effet, n'est-ce pas de se mettre à genoux devant les plus pauvres et les plus démunis d'entre nous, hosties vivantes porteuses de la présence du Christ, pas seulement dans un tabernacle ou un ostensoir, mais au sein de notre société !

"Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? (...) Le temple de Dieu est saint, et c'est vous." (1 Corinthiens 3/16-17)

Bernanos, dans Les enfants humiliés, le plus important de ses Essais (1939-1940), a écrit ces mots extraordinaires : “Je dis que le monde sera sauvé par les pauvres, ceux que la société moderne élimine, parce qu’ils ne sont plus capables de s’y adapter et parce qu’elle n’est pas en mesure de les assimiler, jusqu’à ce que leur ingénieuse patience ait, tôt ou tard, raison de sa férocité. Je dis que les pauvres sauveront le monde : ils feront cette colossale affaire.”

Prions pour que ce sentiment anime davantage la pastorale comme la liturgie de l'Eglise actuellement !

vendredi 16 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2845 : Faut-il se plaindre de ses misères ?

 Nous sommes tous les mêmes, et dès que nous avons quelque misère, nous aimons bien en parler avec les uns ou les autres. Cela nous fait du bien d'être écoutés ; cela nous soulage !  On se sent moins seul face à nos difficultés. Pas facile de prendre du recul, de dire tout simplement aux personnes qui nous demandent comment on va, que "ça suit son cours"... Alors que nous sommes inquiets par rapport à notre santé... Et pourtant, ne faut-il pas en arriver là ?  Eviter de se centrer sur nous-même, écouter les autres dans leurs difficultés, dans ce que eux-mêmes ont à nous dire, continuer à vivre et avancer vers l'avenir...

Deux exemples éclairants : le premier, de la part de Simone, une lectrice fidèle de ce blog, qui vient de m'envoyer le massage suivant : "Je vous envoie une phrase entendue aux infos, la grand-mère qui a retrouvé ses 4 petits-enfants après 40 jours perdus dans la jungle, en Colombie, suite à un accident d'avion où leur mère est décédée, ainsi que les autres adultes. Cette personne âgée rend grâce et dit : "Maintenant, ON VA AVANCER !"  J'ai trouvé sa phrase magnifique !!!  Alors, continuez d'avancer, Olivier !!!  Courage !!!"  A bon entendeur, salut !

Un deuxième exemple, qui nous a tous marqués je pense : Philippe Pozzo di Borgo s'est éteint le 2 juin à l'âge de 72 ans.  Sa vie, retracée dans le film "Intouchables", a bouleversé des millions de personnes en France et dans le monde. Paralysé durant 30 ans, il a donné un exemple de courage réconfortant tous ceux et celles qui croisaient son chemin. Récemment, il avait lancé un appel aux parlementaires, dont voici un bref extrait : "Avec mes amis de "Soulager mais pas tuer", je lance cet appel solennel : le moment est à prendre soin les uns des autres, à accompagner chacun, à soulager toute douleur, peine et souffrance, à retisser des liens de solidarité avec les personnes malades, dépendantes, isolées.  Le moment est plus que jamais à soulager, pas à tuer."

Oui, tous ensemble, en nous appuyant les uns sur les autres, on va arrêter de trop se plaindre de nos misères, d'en faire sans cesse une tartine, de ne parler que de ça.  Comme l'a si bien dit la grand-mère, qui a eu l'immense courage d'éviter de se plaindre malgré sa douleur : "Maintenant, on va avancer !"

mardi 6 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2844 : Le MERCI de la journée

 Chaque matin, dès mon réveil, mais je pense que beaucoup font de même, avant même de sortir du lit, je dis et je répète plusieurs fois : "Merci Seigneur !"  Merci pour cette nuit de repos, merci de revoir le jour, merci pour l'aube paisible du matin, merci Seigneur d'ajouter cette journée à ma vie.

Pendant ma toilette, j'écoute attentivement les infos. Merci Seigneur pour cette vie du monde, et j'y entremêle des demandes de pardon... Merci pour toutes celles et ceux qui luttent pour faire avancer la fraternité. France-Inter est en grève, merci pour ceux qui donnent de leur temps et de leur énergie pour conscientiser nos frères, à propos des retraites.

Je vais ensuite chercher "Ouest-France" dans ma boîte à lettres. Merci de trouver ainsi chaque matin le journal à ma disposition. En le lisant, tout en savourant un bon café, je trouve nombre de prétextes à rendre grâce suite aux bonnes nouvelles ainsi appréciées.

Eucharistie : action de grâce avec une belle assistance, à la chapelle de Bourgenay. C'est un bonheur de remercier ensemble le Seigneur pour tous ses bienfaits !

Lecture de mes mails ; c'est incroyable que chaque jour, des personnes pensent à vous, vous demandent des nouvelles de votre santé !  J'en suis chaque fois bouleversé !

Sans parler des coups de fil : "Olivier, comment vas-tu ?"  Mais je ne mérite pas tout cela...  De mon côté, j'appelle tel ou tel pour m'enquérir de sa santé. J'ai même reçu un sms d'une paroissienne me disant : "Penses-tu à boire suffisamment ?"

Le midi, au menu, deux beaux artichauts, que j'ai trouvé déposés à ma porte par je ne sais qui... Merci cher ami inconnu !

Je reçois ce jour un faire part d'une petite nièce m'invitant à son mariage. Puis la photo de plusieurs de mes frères et soeurs qui se sont retrouvés pour un bon repas sur le port de  plaisance de Marans, et s'inquiètent de ma santé.

2 coups de fil cet après-midi du CHD - cardiologie, pour faire le point depuis que j'ai quitté l'hôpital en janvier. Des personnes se soucient de moi, me posent toute sorte de questions pour voir comment améliorer mon traitement. Je les en remercie.

Merci pour ma santé, même si elle est bien précaire ! Merci pour la vie, pour le soleil, pour ces oiseaux qui chantent sous mes fenêtres.  Merci pour les coquelicots, les pins, la forêt et la mer, que je n'aurai malheureusement pas le temps d'aller voir aujourd'hui...

Je m'arrête là, pour ne pas être trop long : il y aurait encore tant à dire... Et merci à vous, chers lecteurs, qui avez consacré quelques instants à lire ce tout simple billet !

 

-  "Jésus, prenant la parole, dit: Les dix n'ont-ils pas été guéris ? Et les neuf autres, où sont-ils ? Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu ?"  (Luc 17/17-18)

"Rendez grâce en toute chose."  (1 Thessaloniciens 5/18)

"Dieu t'a offert 86 400 secondes aujourd'hui. En as-tu utilisé une pour dire merci ?"  (William Arthur Ward, écrivain américain)

samedi 3 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2843 : Florilège à propos du Dieu des Chrétiens, qui est Trinité ("Fiorettis", comme dit Claude !)

En cette fête de la Sainte Trinité, je ne vais pas vous proposer un approfondissement théologique sur ce thème, ni même vous assommer avec un sermon pieux, mais seulement vous partager quelques réflexions, à la fois très courtes et très diverses, dont vous pourrez faire votre miel !

-  Au commencement, Dieu n'a pas dit : "Je fais l'homme à mon image", mais : "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance." (Genèse 1). Que signifie ce pluriel ?

-  "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le." (Matthieu 17/5, Transfiguration)  Parole du Père !

-  "L'Esprit du Seigneur m'a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres." (Luc 4/18)  Rôle de l'Esprit !

-  St Augustin : "Tu vois la Trinité quand tu vois la charité."

-  St Athanase, évêque égyptien, l'un des auteurs du symbole de Nicée, ce Credo que nous récitons de temps en temps, en plus du symbole des Apôtres  :  "Un Dieu que l'on arriverait à comprendre avec évidence, ce ne serait pas le vrai Dieu !"

-  le pape Clément V, au Concile de Vienne, en 1313 : "C'est avec une grande tristesse que j'ai appris que des femmes avaient entrepris de discuter de la Trinité." (sans les prêtres...)

-  Diderot  :  "Qu'est-ce que Dieu ?  Question que l'on pose aux enfants, et à laquelle les philosophes ont bien de la peine à répondre..."

-  Montesquieu  :  "Le pape est un grand magicien, puisqu'il fait croire aux hommes que trois personnes sont un seul Dieu.

-  Soeur Elisabeth de la Trinité  :  "Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à vous comme une proie. Ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs."

-  un journaliste ("La Croix, etc...), Michel Cool : "Je m'efforce de voir pour croire.  Je récite mon Credo en l'illustrant dans mon coeur de tout ce que je vois et qui chante la gloire du Vivant : "Je crois en Dieu" en le voyant présent en tout homme et dans la création ; "Je crois en Jésus-Christ" en le voyant parmi nous quand l'amitié et la non-violence triomphent de nos vieux démons" ; "Je crois en l'Esprit-Saint" en le voyant à l'oeuvre chez tous les hommes et les femmes de bonne volonté." 

-  lors d'une préparation de baptême, une maman, habitant une commune proche des Sables d'Olonne, m'a expliqué un jour que sa fille aînée lui demande, chaque fois qu'ils viennent aux Sables : "Maman, on va voir le Jésus ?" Et chaque fois qu'elle entre dans l'église, elle fait toujours un très beau signe de croix (Trinité). Puis, elle fait le tour de l'église, elle regarde les vitraux, elle va mettre son cierge, en faisant un autre signe de croix.  Et elle répète toujours à sa maman : "Moi, je me sens bien ici !" 

-  Raimond Panikkar, prêtre indien : "S'il n'y a réellement qu'un Dieu unique, il ne peut y avoir qu'un Etre unique et, étant donné que les trois Personnes ne peuvent être trois êtres, il ne leur reste pas d'autre alternative que d'être "trois" participants à l'Etre.  Dieu est relation !  Et la libération de l'homme appartient au dynamisme même de la Trinité.  "Bienheureux ceux qui ont faim et soif de Justice", parce qu'ils participent à l'activité même de la Trinité !"

-  Charles de Foucauld  :  "Comme le Père vit dans le Fils par l'amour, et comme le Fils vit dans le Père par l'amour qu'il a pour lui, ainsi nous devons vivre en tous les hommes, par l'amour que nous avons pour eux. Nous devons aimer à ce point tous les hommes. Vivre en eux et non en nous."

-  Abbé Pierre  :  "Par la prière, je m'adresse à quelqu'un qui, non seulement, est une personne mais qui, dans cet Amour absolu des Personnes divines, est unique et trois fois personnel dans l'Unité."

-  Soeur Emmanuelle  :  "J'aime beaucoup la Trinité : chaque personne de la Trinité est tournée vers l'autre. La religion qui m'a été apprise est une "religion vers", c'est à dire une religion qui sort de soi, qui est penchée hors de soi."

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen !


vendredi 2 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2842 : Résumé de l'intervention du Grand Rabbin de France

  • Association Dialogue pour la Paix, du Pays des Olonnes

« Sens de la vie, sens de la mort, dons d’organes et euthanasie »
conférence du grand rabbin de France, Haïm Korsia
28 mai 2023, aux Sables d'Olonne

 
Le dimanche 28 mai, l’association « Dialogue pour la Paix du Pays des Olonnes » invitait le grand
rabbin de France, Haïm Korsia, à partager les points de vue du judaïsme sur plusieurs grands sujets
sociétaux comme « Sens de la vie, sens de la mort, dons d’organes et euthanasie ».

 En tant que membre de l’Académie des sciences morales et politiques et ancien membre du
Comité consultatif national d’éthique, le grand rabbin est tout à fait légitime dans cette démarche.


Haïm Korsia commence par citer une phrase du Deutéronome : « Voici que je place devant toi la vie
et la mort et tu choisiras la vie ». Pour lui, cela prouve que choisir la vie n’est pas automatique. Or
des lois et des pulsions dans la société actuelle poussent à ne pas choisir la vie : cette société veut,
par des lois, définir ce qu’est l’humain.

 
Puis il fait l’historique des droits de la fin de vie en France :
- La loi de 2002, dite loi Kouchner, est la première loi relative aux droits des malades.
- La loi de 2005, dite loi Léoneƫti, est la première loi spécifique à la fin de vie. Elle introduit
l’interdiction de l’obstination déraisonnable.
- En 2016, la loi Claeys-Léoneƫti renforce le droit d’accès aux soins palliatifs mis en place dans la loi
de juin 1999. De nouveaux droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie
permettent de mieux répondre à la demande à mourir dans la dignité par une meilleure prise en
charge de la souffrance, et par une clarification de l’usage de la sédation profonde et continue,
jusqu’au décès, en phase terminale. Il aurait aimé, avec Monseigneur d’Ornellas, archevêque de
Rennes, que la sédation soit réversible. La loi l’a définie comme irréversible. L’intention première
n’est pas de faire mourir mais d’apaiser la douleur.

 
Le grand rabbin a l’impression que le pays débat plus ou moins sur ce qui serait une amélioration
de la loi de 2016. Mais avant de légiférer à nouveau, il faudrait que les politiques voient cette
somme d’humanité dans les soins palliatifs. Il faudrait appliquer la loi de 2016 qui couvre tous les
cas. En outre, la loi de 2002 n’a pas encore été appliquée en terme de soins palliatifs.

 
Suite aux travaux de la Convention citoyenne sur la fin de vie, le Président de la République a dit
qu’il allait lancer un plan de 10 ans pour revaloriser les soins palliatifs, c’est donc qu’on n’a rien fait
de plus depuis cette date. En France, il y a des départements qui n’ont pas de soins palliatifs. Il
propose qu’il y ait des unités de soins palliatifs mobiles, qui viennent à domicile.

 
La loi permet de se donner une bonne conscience. Ce n’est pas ça la vie. Plutôt que de chercher à
se donner bonne conscience, il faut se poser des cas de conscience, chaque cas étant unique.
Le ministre actuel de la santé, François Braun, dit : « il y a des parcours de fin de vie, mais il n’y a
pas de fin de vie ».

 
L’État ne peut pas, d’une main, lutter contre le suicide, et de l’autre, légiférer pour les suicide.
Au niveau du langage, pour lui, le terme de « suicide assisté » est une escroquerie intellectuelle
(suicide = acte personnel de mettre fin à sa propre vie). Des mots nouveaux sont inventés quand
les réalités décrites ne sont pas supportables.

 
Pour Haïm Korsia, il doit y avoir un débat commun entre médecins, famille, soignants, pour
chercher à protéger la dignité de la vie. Il ne faut jamais la souffrance, voilà pourquoi on dit « pas
d’acharnement thérapeutique ». Il faut trouver une sorte d’équilibre entre les points de vue.

Dans l’humain il y a de la vulnérabilité, ce qui appelle la fraternité. La vie est digne du début à la fin
et ce problème ne peut être traité que par la fraternité, la pire des choses étant l’isolement et la
solitude. L’abbé Olivier Gaignet intervient pour marteler de nouveau que la base d’une société c’est
« vivre en frères ».

 
Le rapport à l’autre devrait être plus serein. Notre rapport à autrui crée une distance alors que ça
devrait créer un rapprochement. Il y a une forme d’indifférence à la disparition des autres. Comme
le dit le lama Thrinlé, nos occupations modernes nous gênent pour penser à la vie et à la mort,
pour échanger et transmettre aux autres. Il faut avoir conscience que chaque personne qui
disparaît, c’est comme un rouleau de la Torah qui s’efface, comme il est dit dans le judaïsme.

 
L’expérience acquise par une personne construit une société. C’est le rapport à la mort et, à la
transmission qui est posé comme question. Il faudrait réfléchir différemment par rapport aux
autres, au temps, à la moindre efficacité de nos corps. Le rabbin pose la question suivante : « Y a-
t’il une dignité qui baisse avec la vie qui avance, ou est-ce que la dignité est la même du début à la
fin de la vie, et même avant le début et après la mort ? ».

 
Suite à un intervention dans le public, le conférencier rappelle deux principes majeurs en France,
que sont la gratuité et l’anonymat qui accompagnent les dons d’organes. Il évoque également
l’idée que l’on ne peut pas considérer qu’on va faire une loi pour chacun. Il y a des principes
généraux et on gère pour chaque cas à partir de ces principes.

 
En conclusion, le public, nombreux, a apprécié la qualité de l’intervention du grand rabbin, sa
tolérance pour parler de sujets aussi délicats qui nous concernent ou nous concerneront tous un
jour ou l’autre, sa délicatesse respectueuse lors de l’échange avec le public. Ces sujets invitent à la
réflexion.

 
Marguerite Soulard
Secrétaire de l’association "Dialogue pour la Paix au Pays des Olonnes"

jeudi 1 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2841 : Savoir s'arrêter !

 En décembre 2022, alors que j'accomplissais encore de nombreuses activités, malgré mes 80 ans bien sonnés, une méchante crise cardiaque m'a mis complètement KO.  Et j'ai frôlé le pire ! Cela aurait été un drame si j'avais eu 35 ans, ou même 60. Mais à l'âge où j'arrive, j'y ai vu plutôt un appel à savoir m'arrêter !

Lorsque j'étais jeune prêtre, j'ai le souvenir d'un prêtre âgé que l'on retrouvait partout sur le diocèse. Il était très courageux sans doute, et très zélé ; mais fallait-il qu'il continue comme un jeune à courir sans cesse au four et au moulin ?  Cette image m'est revenue à l'esprit, et j'ai compris que, cette fois-ci, c'était moi qui était concerné !

Il est vrai que certains prêtres, très courageux, s'appuyant sur leur bonne santé, cherchent à rester le plus longtemps possible "sur le terrain", à sauvegarder leur rôle au sein de certains mouvements ou activités, à célébrer des messes le plus possible, à continuer d'exister en restant sur le devant de la scène, même si c'est pour le service de l'Eglise.  C'est leur choix !  

Je ne prétends pas avoir raison, mais ce choix ne sera pas le mien. En accord avec des personnes de confiance ainsi qu'avec celui de mon curé de Talmont, un petit mot de ma part publié dans le bulletin paroissial de ce mois de juin, bulletin de la paroisse de Talmont, précise ce choix à tous les paroissiens.

Beaucoup en effet me demandent : "Maintenant, si vous allez mieux, quand est-ce qu'on va vous voir recommencer à célébrer le dimanche sur la paroisse ?  Est-ce qu'on vous reverra dans les activités ? Peut-on compter sur vous pour telle ou telle chose?..."

Le risque est le suivant : si les prêtres âgés continuent d'assurer des messes, cela ne permet pas aux prêtres plus jeunes de repenser leur dispositif pastoral.  Ne faudrait-il pas par exemple promouvoir des célébrations dominicales animées par des laïcs, et responsabiliser les paroissiens en ce sens ?  Donner aux diacres, souvent  plus jeunes, toute leur place. Tout doit-il toujours tourner autour du prêtre, toujours présent et actif à 85 ans ou 88 ans ? N'est-ce pas maintenant qu'il faut faire évoluer les choses, et pas seulement quand le dernier prêtre actif de 90 ans sera mort ?

Tel est en tout cas le souci de Daniel, le curé de Talmont. Il est en plein accord avec ma décision. Les paroissiens ne devront donc pas être surpris de ne plus me voir partager avec eux eucharisties dominicales, baptêmes, funérailles et autres. Je les remercie de leur compréhension.

A plus de 80 ans, il est normal, je pense, que je puisse entrer dans un temps de repos, d'écoute et de prière.  Le diocèse a fait savoir que je pourrais rester sur Bourgenay, dans mon petit "ermitage", assurant au besoin les les messes en semaine le mardi et le jeudi.  Ceci tout en portant dans ma prière l'ensemble de la population du secteur, et aussi du monde entier.

Tout en continuant de participer à certaines activités, comme le dialogue interreligieux, mais en douceur, et paisiblement !

Et merci à celles et ceux qui continuent de me porter dans leur amitié et leur prière !