Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mercredi 30 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2465 : A la Salette, aux portes du Ciel

 Si vous cherchez un endroit pour vivre un bon temps de récollection, je n'ai rien contre le centre spirituel de Chaillé-les-Marais ou autres lieux semblables, mais à la Salette, dans un cadre montagneux absolument somptueux, vous comprendrez la différence !

Cette année, j'ai donc fait le choix de vivre ma retraite annuelle début-septembre, durant une petite semaine, en ce haut-lieu marial, dans le département de l'Isère, au sud de Grenoble, à 1 800 m. d'altitude, sous un soleil rayonnant. Coût minime de la pension, repas en self, liberté totale.  Malheureusement, bien peu de pèlerins en ce moment, pas de cars, vu la Covid...

 Les Pères et les Soeurs de la Salette assurent au besoin un excellent accompagnement. Chaque jour bien sûr, messes, temps de prière, offices du bréviaire chantés, possibilité d'échanges autour du message de la Vierge, procession aux flambeaux chaque soir, dans la montagne proche, sous les étoiles. Mais aussi, possibilité de se recueillir en chantant la beauté de la création tout en randonnant au long des superbes sentiers environnants. 

 Pour aider à y en savoir un peu  plus à propos de ce lieu, je vous joins un article de Laurence Monroe, tiré du journal "La Croix".

 

"Entre Gap et Grenoble, une vallée en cul de sac. Des alpages escarpés la surplombent. Plus un arbre. L'air est léger, le souffle plus court, la lumière forte. Dans cette montagne austère aux allures imprenables, La Salette se découvre, dans un repli de la pente, sanctuaire à taille humaine. « Comme une base lunaire », dit une jeune fille, qui l'a découvert en passant le col après deux jours de marche. Malgré sa surdité, elle partage l'enthousiasme de son groupe de copains. But de balade ? Curiosité ? Démarche de foi ? Un peu de tout cela.

Chacun est frappé par la sereine légèreté du lieu, la qualité de l'accueil, et sa sobriété. Ici, point de « marchands du temple ». Dans les coulisses, une centaine de jeunes de toutes nationalités sont venus donner de leur temps, pour faire tourner l'hôtellerie de 650 lits et vivre rencontres cosmopolites et approfondissement. Nathalie et Catalina, venues d'Espagne, en sont à leur septième séjour. Ravies de « travailler pour autre chose que de l'argent ». En fin de mois, le P. Hervé Bougeart raconte qu'il éponge les larmes de ces jeunes quand ils repartent ! Rien à faire, l'endroit rend sentimental.

Ressourcer l'engagement

Le lieu est familial. Des têtes blanches ont emmené leurs chères têtes blondes à la faveur d'une première communion. Et les enfants s'émeuvent des larmes de Marie, qui leur devient si humaine et proche. Alors il lui parlent, tout simplement. Et quand on leur raconte le « message », ils font facilement le lien avec leur vie.

Marie et Liliane vont boire à la source, heureuses d'avoir été incitées par leur grand-mère à se confesser. Elles comprennent que c'est à elles de « devenir des cadeaux pour les autres », que le vrai miracle, c'est le coeur de chacun. Les adolescents aussi ont désormais leurs rendez-vous. Ils arrivent avec leurs questions, participent aux carrefours, parlent librement de leur foi, pour la première fois peut-être...

« Secouez-vous ! »

C'est avec un coeur d'enfant que viennent ici ces foules fidèles et sentimentales. De culture chrétienne traditionnelle, d'origine rurale, venues en famille ou en pèlerinage diocésain. Tous ont toujours entendu parler de La Salette et affectionnent le lieu. Leur foi est simple. Mais ils sont déroutés : « Nos jeunes ne croient plus. »

En commentant le message de La Salette, ils tentent d'évangéliser cette démarche, de convertir ces gémissements. Le merveilleux de l'apparition, loin d'éloigner du quotidien, y renvoie.

Le message de La Salette ne manque pas de vigueur, au point que souvent, il choque. « Il n'est pas tendre, il est même rude ! », dit Jocelyne. A beaucoup, il semble « plus sévère que celui de Lourdes ». Ce qu'un jeune traduit avec ses mots : « Secouez-vous, bougez-vous ! ».

Tout le travail pastoral des Missionnaires de La Salette qui vivent ici, à la source du message, c'est de le traduire pour aujourd'hui. Loin d'être culpabilisant, le message devient une provocation à agir. « S'ils se convertissent, avait dit la Vierge, les pierres deviendront des monceaux de blé. » L'écho biblique est saisissant.

Le thème de cette année, « Donner ses chances à l'espérance », oriente cette pastorale. Les larmes de la Vierge ? Elles restent à sécher comme est à soulager ce Christ qui « en a trop sur les bras ».

Le besoin de dialogue

Les pèlerins du diocèse d'Annecy achèvent, le visage transformé, leurs trois jours ici. « Qui est ce Dieu qu'on peut si fort blesser en blessant l'homme ? ». Les cadettes du groupe, deux filles de la JOC, repartent avec cette parole de la Vierge : « Avancez, n'ayez pas peur ! ». Dans leur équipe JOC, tous les autres sont au chômage, expliquent-elles...

Il faut aussi résister à la demande « d'inflation eucharistique ». Certains groupes égrènent une demi-douzaine de sanctuaires mariaux à la hâte, une heure par-ci, une heure par là. L'eucharistie doit être le sommet de la démarche, insiste l'un des Pères, et se nourrir d'une relecture de la vie. Les Pères invitent à demeurer ici, à dialoguer. Ils sont frappés de l'immense besoin de parler. « Il y a beaucoup de souffrances dans l'Eglise. Les gens viennent l'exprimer ici », note tel Père qui cite les divorcés-remariés, les problèmes autour de l'avortement...

La basilique sobre aux voûtes grises et blanches est désormais placée sous le regard d'un somptueux Christ Pantocrator d'Arcabas, artiste contemporain. Le dernier soir, on se passe la lumière de loupiote en loupiote, pour la procession aux flambeaux, si attendue. En car, en famille, ou à pied, chacun reprend sa route le coeur et la mémoire emplis de ces échanges, médités en arpentant le mont Gargas qui domine le sanctuaire, de ce recueillement, de ces tête à tête avec la Vierge, dérobés au petit matin.

Les mots de la Vierge en larmes

La Vierge, à La Salette, est apparue à deux petits bergers dans un « globe de feu », vêtue à la paysanne, couronnée de roses, portant les outils de la Passion, parlant leur propre langage. Elle s'est située en « fille d'Israël », dans la tradition des Prophètes et, en larmes, a invité ceux qui l'aiment à suivre son Fils. Consciente des dures réalités de l'époque (famines, guerres, etc.), elle appelle, avec insistance, à la conversion, en proposant des repères : la prière, la messe dominicale, le Carême. Peu de miracles, plutôt des conversions."

 

A titre indicatif, car ce pèlerinage est peu connu, il est intéressant de signaler que nombre des saints, de pasteurs, d'écrivains ou autres ont été marqués par le message de la Salette ; par exemple, Don Bosco, le curé d'Ars, le Père Eymard, Mgr Dupanloup, Louis Veuillot, Paul Verlaine, Léon Bloy, Joris-Karl Huysmans, Jacques et Raïssa Maritain, Ernest Psichari, Paul Claudel, Charles Péguy, Georges Bernanos, François Mauriac, Stanislas Fumet, Louis Massignon, Robert Schumann, le cardinal Martini, le peintre Arcabas...

Il faut noter que la dimension missionnaire est très présente dans ce message. D'ailleurs, il en est né deux congrégations missionnaires : les Missionnaires de la Salette, qui sont 950, présents dans 32 pays, et dont le supérieur général est italien ; et les Soeurs de la Salette, qui sont 230, originaires d'un certain nombre de nations également, et présentes dans 11 pays.


mardi 29 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2464 : Le Testament spirituel du Père Christian de Chergé

 A l'occasion du décès récent de Michael Londsale et pour lui rendre hommage, la Cinq a été bien inspirée de nous offrir hier soir lundi le film magnifique "Des hommes et des dieux".

J'y vois plus qu'une coïncidence par rapport au procès en cours suite aux attentats de janvier 2015.

Dans ce film en effet, réalisé, rappelons-le, par un metteur en scène non croyant, Xavier Beauvois, on est loin d'une conception terroriste de l'histoire, "pleine de bruit et de fureur" - comme le dit Shakespeare dans "Macbeth" - "écrite par un idiot".

En effet, pour reprendre une image du philosophe Kant, tandis que les animaux, pour s'affronter, usent de leurs griffes ou poussent des hurlements, les hommes, ici, en l'occurrence les moines de Tibhirine, n'usent quant à eux que de leur raison éclairée, de leur sens de la Fraternité, de leur amour du monde de l'Islam au milieu duquel ils vivent  et de leur Foi au Dieu Unique.

Témoin le texte marquant que représente le Testament spirituel du Père Christian de Chergé.


QUAND   UN   A-DIEU  S'ENVISAGE ...

S’ il m’arrivait un jour – et ça pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma communauté, mon Église, ma famille se souviennent que ma vie était DONNÉE à Dieu et à ce pays.

Qu’ils acceptent que le Maître unique de toute vie ne saurait être étranger à ce départ brutal.

Qu’ils prient pour moi : comment serais-je trouvé digne d’une telle offrande ?

Qu’ils sachent associer cette mort à tant d’autres aussi violentes, laissées dans l’indifférence de l’anonymat.

Ma vie n’a pas plus de prix qu’une autre.
Elle n’en a pas moins non plus.
En tout cas, elle n’a pas l’innocence de l’enfance.

J’ai suffisamment vécu pour me savoir complice du mal qui semble, hélas, prévaloir dans le monde, et même de celui-là qui me frapperait aveuglément.

J’aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cœur à qui m’aurait atteint.

Je ne saurais souhaiter une telle mort.
Il me paraît important de le professer.

Je ne vois pas, en effet, comment je pourrais me réjouir que ce peuple que j’aime soit indistinctement accusé de mon meurtre.

C’est trop cher payer ce qu’on appellera, peut-être, la « grâce du martyre » que de la devoir à un Algérien, quel qu’il soit,surtout s’il dit agir en fidélité à ce qu’il croit être l’islam.

Je sais le mépris dont on a pu entourer les Algériens pris globalement.
Je sais aussi les caricatures de l’islam qu’encourage un certain islamisme.

Il est trop facile de se donner bonne conscience en identifiant cette voie religieuse avec les intégrismes de ses extrémistes.

L’Algérie et l’islam, pour moi, c’est autre chose, c’est un corps et une âme.
Je l’ai assez proclamé, je crois, au vu et au su de ce que j’en ai reçu, y retrouvant si souvent ce droit fil conducteur de l’Évangile appris aux genoux de ma mère, ma toute première Église, précisément en Algérie et, déjà, dans le respect des croyants musulmans.

Ma mort, évidemment, paraîtra donner raison à ceux qui m’ont rapidement traité de naïf, ou d’idéaliste :
« Qu’il dise maintenant ce qu’il en pense ! »
Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité.

Voici que je pourrai, s’il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour contempler avec Lui ses enfants de l’islam tels qu’Il les voit, tout illuminés de la gloire du Christ, fruits de Sa Passion, investis par le don de l’Esprit dont la joie secrète sera toujours d’établir la communion et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.

Cette vie perdue, totalement mienne, et totalement leur,
je rends grâce à Dieu qui semble l’avoir voulue tout entière pour cette JOIE-là, envers et malgré tout.

Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie, je vous inclus bien sûr, amis d’hier et d’aujourd’hui, et vous, ô amis d’ici, aux côtés de ma mère et de mon père, de mes sœurs et de mes frères et des leurs, centuple accordé comme il était promis !

Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’auras pas su ce que tu faisais.
Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet « À-DIEU » envisagé de toi.
Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux.
Amen ! Inch’ Allah.

ALGER, 1er DÉCEMBRE 1993
TIBHIRINE, 1er JANVIER 1994


lundi 28 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2463 : "Merci à vous les prêtres !"

Hier matin dimanche, je suis allé, en secours, célébrer l'eucharistie en l'église de Champ St Père, sur un secteur voisin qui vient de perdre un ami prêtre, Bernard, emporté brutalement par une embolie début-septembre. Voici encore un secteur paroissial un peu plus démuni au plan sacerdotal... A la fin de la messe, pendant le chant final, pour pouvoir être plus proche, je suis allé me placer à la sortie de l'église, et ma surprise a été grande d'entendre au moins dix ou quinze paroissiens me saluer tout en ajoutant : "Merci d'être venu célébrer chez nous !" Le tout accompagné d'autres paroles vraiment amicales.

Cela peut surprendre car, avec tout ce qui s'est passé ces derniers temps concernant les prêtres, on se demande toujours, nous les curés, si les gens n'accusent pas tous les prêtres, en vrac, d'être ou d'avoir été plus ou moins pédophiles. En fait, les personnes qu'en tant que prêtres, nous rencontrons, pratiquantes ou non d'ailleurs, sont assez intelligentes et perspicaces pour ne pas faire un amalgame entre les diverses situations.

Voici entre autres ce que j'ai entendu, surtout que les gens voient bien que je ne suis plus tout jeune : "Merci de vous être déplacé pour nous." "Vous avez fait pas mal de kilomètres pour venir jusque chez nous." "Vous ne nous avez pas laissés tomber." "On se demandait si on aurait quelqu'un." "Ca nous donne du courage de vous voir, de vivre la messe avec vous."

 A tel ou tel, j'ai répondu, car la décision que je vienne n'a été prise que très récemment : "Oh ! Si je n'étais pas venu, vous seriez bien arrivés à prier ensemble tout de même..." "Et vous êtes capables de vous prendre en main, de vous organiser pour assurer un temps de prière si le prêtre n'est pas là."

Chaque fois, ils me répondaient : "C'est vrai ! Mais la présence d'un prêtre, pour nous, c'est une belle richesse ; vous nous apportez beaucoup ! Vous savez guider notre prière. On sort de cette messe plus confortés."

Je ne suis pas le seul !  Je sais que tous les prêtres ressentent un grand bonheur à servir ainsi le peuple de Dieu. Jamais nous ne saurons assez dire merci à toutes ces personnes qui nous font confiance, et que chaque jour, les prêtres portent dans leur prière.

Sans parler des personnes qui se soucient de notre santé, nous invitent à venir déjeuner dans leur famille après la messe...

Quelle chance nous avons, nous les prêtres !  Merci à vous, chers paroissiens, pour ce formidable soutien !

dimanche 27 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2462 : "Contraints de fuir comme Jésus"

 Aujourd'hui est célébrée la 106ème Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié. Le pape François a choisi comme titre de son traditionnel message : "Contraints de fuir comme Jésus-Christ : accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les déplacés."

Comme le titre le met en évidence, la réflexion part de l'expérience de Jésus Enfant et de ses parents, à la fois déplacés et réfugiés. Cette expérience formant la base de ce qui nous est demandé par rapport à un accueil fraternel vis-à-vis des personnes déplacées.

Cela sera-t-il évoqué dans nos églises en ce dimanche ? J'ose l'espérer ; l'enjeu est si grand ! Chers lecteurs, je ne sais pas comment vous vous situez face à cette difficile question. Personnellement, à peu près chaque matin, je ne peux m'empêcher de penser à ces hommes, ces femmes, ces enfants contraints de fuir leur pays pour toutes sortes de raisons ; et peut-être en ce moment en train de se noyer dans la Méditerranée... Difficile de se sentir à l'aise ! Que faisons-nous pour les soutenir ? Les considérons-nous comme des frères et soeurs en attente d'être reconnus, accueillis ? Je ne peux m'empêcher de penser qu'au dernier jour, lorsque nous paraîtrons devant le Père, il nous interrogera sur la façon dont nous nous sommes situés vis-à-vis d'eux. "C'était moi, l'Etranger, nous dira Jésus ; m'avez-vous accueilli ?"

Loin de moi de vouloir jouer au "Père la morale" ; mais la question demeure. La question est explosive en France. Dans le diocèse de Gap, des chrétiens font la grève des quêtes pour protester contre l'action de l'évêque, Xavier Malle, en faveur d'un accueil digne des migrants. Pourtant, comme l'écrit le pape François : "Sur leurs visages, nous sommes appelés à reconnaître le visage du Christ affamé, assoiffé, nu, malade, étranger et prisonnier, qui nous interpelle."

Je vous renvoie à l'excellent article de "La Vie" du 24 septembre, qui publie les résultats d'une enquête de l'Eglise de France selon laquelle, "45% des catholiques pratiquants souscrivent au message du pape François, tandis que 33% sont plutôt hostiles et 22% mal à l'aise, tiraillés entre le discours de l'Eglise et la méfiance envers l'islam."

 Il y a quelques mois, dans une église de Talmont, alors que j'abordais, en termes prudents et modérés d'ailleurs, la question des migrants au cours d'une homélie, un jeune a crié à toute force de sa place : "Pas de politique !" J'ai souligné alors que j'étais tout simplement en train de lire un appel du pape François par rapport à l'accueil des migrants... Le pape devrait-il taire l'Evangile, et les prêtres aussi ?

L'éditorial de Jean-François Bouthors, dans le n° de "Ouest-France" de jeudi dernier 24 septembre, était très interpellant également, très évangélique. Comment se fait-il par exemple, écrit-il, que suite au drame de Lesbos, après l'incendie du camp de Moria, "Angela Merkel a annoncé que l'Allemagne recevrait sur son sol 1 500 réfugiés, la France se contentant de 100 ou 150 enfants ? (...) L'Europe ressemble à ces familles où l'on se regarde en chien de faïence : chacun compte ses sous. (...)  La fraternité part en lambeau. (...) Mme Merkel montre la voie, on aimerait qu'Emmanuel Macron - et d'autres - ne se contentent pas de la regarder en souriant... Sinon, les partisans du statu quo l'emporteront, et ce sera désastreux, pour l'avenir."

 Continuons à lutter pour une liberté d'expression absolument totale, dans le respect de l'autre ; mais n'oublions pas l'énorme chantier de la FRATERNITE !

samedi 26 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2461 : "Ensemble, défendons la liberté"

Magnifique lettre ouverte, publiée par de nombreux journaux, pour défendre la liberté d'expression sous toutes ses formes. Lisez-la !  Je vous en cite seulement la dernière phrase : "nous devons réunir nos forces pour chasser la peur et faire triompher notre amour indestructible de la Liberté."

Oh que c'est beau ! A condition que les signataires mettent bien en pratique ce qu'ils proclament... Ce qui n'est malheureusement pas toujours le cas. Témoin la façon dont Charlie Hebdo ose traiter le célèbre dessinateur Geluck de "gueule de con", lui déniant toute liberté d'expression quand Geluck ose émettre une critique contre Charlie Hebdo. Jugez-en par vous-mêmes :

Visé par une chronique sur le site des Inrocks pour avoir qualifié la une de Charlie Hebdo de "dangereuse", le dessinateur belge a fait part de son incompréhension au Figaro. Retour sur ce vif échange, relaté par un journaliste du Figaro.
 
 

Le dessinateur belge Geluck se retrouve au coeur d'une polémique symptomatique de la division autour de la liberté d'expression et de ses éventuelles limites. Tout a démarré lorsqu'il a donné une interview à Europe 1, une semaine après la tuerie au coeur de la rédaction de Charlie Hebdo. Alors qu'un nouveau numéro venait de sortir, avec une caricature de Luz montrant à la une le prophète Mahomet larme à l'oeil, Geluck avait émis quelques réserves.

Selon Geluck, l'on a blessé les Musulmans

"Je la trouve dangereuse, mais je la comprends", avait estimé le dessinateur. "La liberté d'expression, qui est totale chez nous, ne doit pas pour autant nier une certaine responsabilité". Geluck expliquait avoir "parlé avec de nombreux musulmans", "des gens très ouverts, magnifiques, qui me présentaient des condoléances pour mes amis et mes collègues assassinés." Mais, "ils me disaient tous: 'Pourquoi le prophète? Nous nous sentons blessés."

Et si Geluck se disait "certain (...) que tous les dessinateurs, survivants et disparus, n'avaient aucune intention de blesser les musulmans sincères et démocratiques, mails ils le font néanmoins et je pense qu'il y a une vraie réflexion à faire".

Dessin très dur de Charlie Hebdo contre Geluck

Deux semaines plus tard, le chroniqueur Christophe Conte, connu pour étriller en chaque début de semaine une personnalité dans son "Billet dur" pour Les Inrocks, a choisi pour cible le dessinateur, se disant "étonné, puis agacé, puis révolté, puis attristé" par ses propos tenus sur les ondes de la radio. En illustration de sa chronique, un dessin de Coco, caricaturiste de Charlie Hebdo, où on voit le célèbre "Chat" de Geluck affublé de trois qualificatifs: "Un gros pif", "Une gueule de con", "Pas de couilles".

Avec ce ton acide qui est le sien, Christophe Conte a vilipendé Geluck - et Plantu au passage -, les qualifiant de "VRP du crayon", de "Pipo et Bimbo de la fausse insolence pour profs de collège en retraite". "Armés du désir bien tiède de ne pas "choquer les consciences" ou "jeter de l’huile sur le feu".

Fallait-il être obligés de trouver "fabuleuse" cette une de Charlie Hebdo ?

Le principal intéressé, Geluck, d'abord réticent à renvoyer la balle, a fini par réagir dans les colonnes du Figaro, "Je suis victime d'une fatwa", a estimé le dessinateur, disant regretter la réaction de Christophe Conte. "Etions-nous dans l'obligation de trouver la une du Charlie des survivants fabuleuse? Où est la confrontation des idées?".

 Geluck : "il faut arrêter avec les caricatures de Mahomet"

Le dessinateur belge continue cependant d'assumer ses propos. "Je pense qu'il faut, pour le moment, arrêter avec les caricatures de MahometÇa fait un moment que je pense qu'il n'est pas vraiment utile de taper sur ce clou-là. En revanche, il faut continuer à taper sur l'intégrisme, sur le fascisme religieux ou encore sur les aspects intolérables des dérives de cette religion visiblement mal interprétée par des malades mentaux. En visant ces gens-là, ce n'est pas la peine de blesser la communauté musulmane pacifique et démocrate."

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Charlie Hebdo n'a pas été beau joueur vis-à-vis de Geluck ! Pourquoi ces oeillères rétrogrades ? Pourquoi de telles contradictions ?

Le jour où il sera possible de critiquer Charlie Hebdo sans que celui-ci, n'acceptant pas cette liberté, vous traite de "sans couilles" ou de "gueule de con", comme il l'a fait pour Geluck,

 CE SERA UNE GRANDE VICTOIRE EN FRANCE POUR LA LIBERTE D'EXPRESSION !

 


vendredi 25 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2460 : Qui défendra les Juifs de France ?

Les Juifs seraient-ils les oubliés des attentats de 2015 ?  Il n'est pas tellement fait mention d'eux dans les médias... Et pourtant, ils n'avaient pas blasphémé ; ils n'avaient fait aucune caricature offensant les Musulmans ni insulté l'Islam de façon répétée... Le tueur leur a seulement dit, à l'Hyper Cacher : "Vous êtes les deux choses que je déteste le plus au monde : vous êtes juifs et français".

Pendant trois jours, la cour d'assises spéciale de Paris vient de se pencher sur l'attentat de l'Hyper Cacher, au cours duquel ont été assassinés Yoav Hattab, Yohan Cohen, Philippe Braham et François-Michel Saada.

Il nous faut retenir ces noms car, comme l'a dit Frantz Fanon : "Quand on parle des Juifs, tends l'oreille, car on parle de toi.".  Kafka disait aussi : "Quand on frappe un Juif, on frappe l'humanité."

Le journal "Le Monde" note que pas moins de 687 faits antisémites ont été comptabilisés par les services de police en 2019.  Cela a-t-il mobilisé nos consciences, nos Eglises, nos médias si sourcilleux, n'est-ce pas Charlie, et notre société ? En tout cas, on n'a pas pensé à défiler pour eux...

Je vous communique cette réaction, ou plutôt, cet appel de Johann Sellem-Bidji.

 

Ma France, cher pays de mon enfance,

 Qu’es-tu devenue? Tu étais si belle, si grande, d’une élégance rare, si accueillante, tu ouvrais généreusement tes bras aux pauvres, aux opprimés, au destins brisés. Un pays de rêve ouvert sur un monde en ébullition. Tous les regards étaient posés sur toi et tu adorais cette sensation. Tu partageais ton savoir, tu acceptais les différences, tu proposais un nouveau départ. Le monde te regardait avec envie, avec passion, avec désir et parfois même avec jalousie. Tu étais si parfaite. Tu étais un idéal, une douce folie, ma douce France adorée. tu étais le pays des lumières, le centre du monde, la capitale de la culture et du savoir. Les gens se battaient pour avoir la chance de fouler ton sol, découvrir ton histoire, apercevoir tes courbes généreuses, tes côtes éclatantes et tes grandes plaines fleuries. Tu étais si majestueuse, un phare à l’horizon, un ilot d’amour et de paix.

 Qu’es-tu devenue en si peu de temps? Depuis hier soir, je tremble de toutes parts, je m’assois, je me tiens la tête en essayant de comprendre comment, toi ma France bien aimée, en es-tu arrivée là ? Tu avais tout pour éclairer le monde pendant des millénaires, une éternité et pourtant tu sombres, jours après jours. Tu tombes lentement dans les profondeurs de la vie, en fermant les yeux, sans te débattre, en espérant que ça se termine vite et sans douleur.

Hier, dans tes rues, des hommes, sans savoir et sans culture, ont attaqué un vieux monsieur de 80 ans ; ils étaient pleins de haine malsaine, de rancœur impensable, de dégoût non dissimulé. En attaquant cet homme, ils ont attaqué un juif, un grand philosophe, un académicien, mais aussi la république et quand on s'attaque la république, on s’attaque à toute la France.

Le regard de ce grand monsieur me hante, me perturbe. Il devrait te perturber aussi. non ?  Oui ? Alors, qu’attends-tu pour changer le cours d’un destin qui se veut funeste ? Faut-il qu’il y ait d’autres Juifs morts pour que tu te réveilles ? Que faut-il pour que tu sortes enfin de ta torpeur?

Je vais te rafraîchir la mémoire, pour que tu comprennes pourquoi nous, Français de confession juive, avons peur que tu nous tournes le dos ... comme avant.

- Sébastien Sellam, tué en 2003 par un « déséquilibré » ; il avait 23 ans.
- Ilan Halimi, tué en 2006 par « des jeunes désœuvrés » ; il avait 23 ans.
- Arieh Sandler, tué en 2012 par « un loup solitaire » ; il avait 5 ans.
- Gabriel Sandler, tué en 2012 par « un loup solitaire » ; il avait 4 ans.
- Jonathan Sandler, tué en 2012 par « un loup solitaire » ; il avait 30 ans.
- Myriam Monsonégo, tuée en 2012 par « un loup solitaire » ; elle avait 7 ans.

- Yohan Cohen, tué en 2015 par « un jeune désœuvré radicalisé » à l'Hyper Cacher ; il avait 20 ans.
- Philippe Braham, tué en 2015 par « un jeune désœuvré radicalisé » ; il avait 45 ans.
- Francois-Michel Saada, tué en 2015 par « un jeune désœuvré radicalisé » ; il avait 64 ans.
- Yoav Hattab, tué en 2015 par « un jeune désœuvré radicalisé » ; il avait 21 ans.

- Sarah Halimi, tuée en 2017 par un « déséquilibré » ; elle avait 65 ans.
- Mireille Knoll, rescapée d'un camp d'extermination, tuée en 2018 par un « déséquilibré » ; elle avait 85 ans.

Non, ne détourne pas les yeux s’il te plait. Lis ces noms, ces prénoms, regarde leurs âges, découvre leurs visages. Ils étaient tous tes enfants, ils aimaient tous la France. Ce grand pays. Si toi tu les oublies, nous, nous les oublieront jamais. Que veux-tu, nous sommes comme ça, un peuple qui a de la mémoire. Pour nous, chaque mort est important, pour ne pas que ça recommence. "Plus jamais ça", criaient les démocrates et les hommes de bien. Et pourtant, ça recommence. Les erreurs du passé viennent hanter tes rues. Et que fais-tu ?? Tu laisses le temps passer, en espérant que tout s’arrange et tu oublies ton histoire.

Oh ma France adorée, tu étais la capitale de la culture, tu as vu naître les plus grands écrivains, Molière, Victor Hugo, Balzac, Zola, Voltaire ... je pourrais t’en citer cent, mille... Et pourtant, aujourd’hui, tu laisses des Soral, des Bourbon, des Dieudonné, des Ryssen éduquer tes enfants en leur bourrant le crâne d’une haine anti-juive.

Oh ma France adorée, tu étais la capitale du monde de l’art ; tu as contemplé les plus grands peintres, Modigliani, Monet, Manet, Picasso, Van Gogh, Cézanne, L. de Vinci, je pourrais t’en citer cent ... mille et pourtant, tu laisses se dessiner des croix gammées sur tes murs ensanglantés, tu laisses le triste mot «JUDEN » sur la devanture d’un restaurant, tu laisses des banderoles aux tristes relents aryens, tu laisses rouvrir un passé qu’on croyait lointain.

Oh ma France adorée, tu étais la capitale de la mode, tu as vu défiler les plus grands créateurs, Saint-Laurent, Chanel, Dior, Gaultier, Courrèges, je pourrais t’en citer cent ... mille et pourtant, aujourd’hui, tu laisses les voiles, les burkas, les keffieh, les gilets jaunes envahir tes rues et prendre possession d’un monde magique qu’ils rendent sombre. Terriblement sombre.

Oh ma France adorée, tu étais la capitale du culinaire et de la gastronomie, tu as dégusté les plats des plus grands, Bocuse, Guerard, Blanc, Robuchon, Constant ; je pourrais t’en citer cent ... mille et pourtant, tu laisses des quenelles de mauvais goût à la sauce bavaroise, périmées depuis 70 ans, refaire surface.

Oh ma France adorée, tu étais la capitale des droits de l’homme, les autres nations voulaient te ressembler, Liberté Egalité Fraternité sont le symbole universel d’un grand pays et pourtant, tu laisses encore des individus crier « morts aux juifs », « les juifs dehors » dans les rues de Paris. Depuis 20 ans, nous ne pouvons plus vivre dans tes banlieues, nos enfants ne vont même plus dans les écoles de la République et notre vie devient un long chemin d’étoiles filantes.

Si tu savais ma douce France comme les Juifs t’aiment d’un amour irrationnel depuis 2000 ans. "Heureux comme Juif en France », dit le dicton Yiddish ; si tu savais que dans nos synagogues, nous récitons une prière tous les shabbat pour ta grande et belle République (et chez les Loubavitch, on chante même la Marseillaise). Si tu savais que nous, Juifs de France, on adore crier à qui veut l’entendre que c’est une fierté et un honneur d’être Français. Si tu savais comment nous, Juifs de France, nous te remercions pour ton éducation, de nous avoir fait grandir dans un pays en paix, de nous avoir offert une liberté de culte, une liberté d’expressions, une liberté de vie. Merci ...

Mais est-ce déjà la fin de notre histoire d’amour?
Devrions nous te quitter, prendre un aller sans retour pour un endroit plus sûr ... Un refuge, et te laisser sombrer en pleurant un passé qu’on ne reverra plus? Ou crois-tu qu’il y a encore un espoir... ? Certains pensent, le coeur lourd, qu’il n’y a plus d’espoir, que le temps du départ est une nouvelle fois, venu ; parfois, je suis de leur avis ... J’espère juste que nous nous trompons et que tu vas enfin nous retenir entre tes bras chaleureux... car nous nous t’aimons comme on aime sa mère... notre mère patrie adorée.

Yohann Sellem-Bidji

 

On tue en France davantage de Juifs que de caricaturistes. "Le Monde" signale qu'en Europe, c'est en France qu'il y a le plus grand nombre de Juifs assassinés. A quand une grande manif pour soutenir, en plus de la liberté de dessiner n'importe quoi, la défense de l'égalité devant le soutien des victimes, ainsi que le combat en faveur d'une fraternité universelle ? 

 


jeudi 24 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2459 : Deux grands témoins de l'Evangile

 

Merci à Gilles Bély de nous offrir cette nouvelle chronique.

 

 Au risque d'être identifié sur le blog de "L'arche de Noé" comme le titulaire de la rubrique nécrologique - une fonction qui existe de façon informelle dans les rédactions -   comment ne pas évoquer et saluer la figure du comédien Michael Lonsdale qui vient de nous quitter, à l'âge de 89 ans ?

Il a joué dans des dizaines de films, au cinéma et à la télévision, et de pièces de théâtre.

La plupart d'entre nous se souviennent au moins de deux de ses principaux rôles dans des personnages d'hommes d'Eglise. Celui de l'abbé d'une abbaye cistercienne au XIV éme siècle dans l'Italie du nord, dans  Le nom de la Rose, de Jean-Jacques Annaud (1986), adapté du roman d'Umberto Eco. Mais c'est bien sûr son incarnation du frère Luc dans le film de Xavier Beauvois Des hommes et des dieux (2010) qui restera gravée dans les mémoires. Avec sa robe de bure, sa longue barbe blanche et son bonnet de laine, Michael Lonsdale avait donné toute sa dimension, à la fois spirituelle et humaine, à ce frère, massacré comme ses amis, à Tibhirine, après avoir donné toute sa vie, malgré le danger permanent, aux malades et aux pauvres.

Faut-il voir dans le personnage de ce frère qu'il a habité la foi profonde de Michael Lonsdale ? D'autres acteurs, peu connus pour leurs convictions religieuses, athées même, ont su incarner avec talent et réalisme des personnages religieux. Je crois pourtant que Lonsdale n'aurait pas pu s'investir dans ce rôle avec une telle intensité s'il n'avait pas été porté par sa Foi.

Michael Lonsdale a été baptisé à 22 ans. Pratiquant, on le savait proche de la Communauté de l'Emmanuel. Il affirmait que Dieu l'avait sauvé du néant et que la Foi était une part essentielle de sa vie. Il aimait à dire qu'il y avait trouvé "la voie, la vérité et la vie". Et aussi: "Aimez-vous les uns les uns les autres, ne jugez pas, ne condamnez pas."

Reposez en paix, Michael Lonsdale, vous nous avez montré quelque chose du visage de Dieu.

 

Je voudrais - encore et hélas - signaler un autre décès, celui d'Alain Woodrow, chroniqueur  religieux au Monde entre 1974 et 1985. Catholique critique, œcuménique, il ancrait son analyse dans les réformes du Concile Vatican II. Il déplorait le "traditionnaliste doctrinal", ce qui lui valut les critiques du milieu conservateur. Son livre "Les Jésuites, histoire de pouvoirs" connut un retentissement important, lorsque Jean-Paul II voulut les faire rentrer dans le rang, en raison de leurs positions sociales et internationales. Un autre livre,"Les Nouvelles sectes", suscita les critiques de l'Eglise de scientologie.

Chacun à leur manière, avec leurs talents, Michael Lonsdale et Alain Woodrow, auront été témoins, acteurs, révélateurs et éclaireurs de la présence de Dieu dans le monde.

                                                                                               Gilles Bély

mercredi 23 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2458 : Quelques belles figures de l'Evangile

Aujourd'hui, si l'on reste enfermé dans des préjugés dépassés par rapport à la pertinence des religions, on pourrait se faire croire que, face à  ce que l'on suppose être la modernité, l'Evangile aurait perdu la partie ; tandis que, devant tant d'obstacles, de paisibles croyants se sentiraient déconcertés, sinon découragés : n'y aurait-il plus d'avenir pour la Bonne Nouvelle annoncée par Jésus ?

C'est alors le moment de relire et méditer les encourageantes paroles de l'apôtre Paul : "Ne soyez pas abattus comme ceux qui n'ont pas d'espérance ! (...)  Réconfortez-vous les uns les autres par cet enseignement. (...) Vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres. (...) Vous êtes fils de la lumière, fils du jour. (...) Nous qui sommes du jour, soyons pleins de retenue, revêtus de la cuirasse de la foi et de l'amour, avec le casque de l'espérance du salut."  (1° lettre aux chrétiens de Thessalonique, 4/13 à 5/8)

 Pas question pour nous donc d'être abattus ! Surtout si l'on prend conscience de l'impact mondial du message évangélique au coeur de notre société, par rapport à l'écologie par exemple, comme le soulignait le billet de samedi dernier, à travers le n° 2456.  Pour nous conforter en ce sens, quatre exemples, parmi bien d'autres, pour faire ressortir combien l'on peut être à la fois moderne et croyant.

Olivier Giroud

Qui ne connait ce champion, vainqueur de la Coupe du monde de football à Moscou en 2018, et dont la foi chrétienne est immenseVoici quelques extraits de l'une de ses interviews : "La foi, on ne la reçoit pas une fois pour toutes, elle se construit. Je me suis fait tatouer sur l'avant-bras le verset du psaume 23 : "le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien."  Si on est choisi par Dieu, c'est pour représenter le Seigneur et en parler.  Ne perdez pas espoir. Par les temps qui courent, nous devons sauver l'espérance, garder la foi et "toujours y croire". (ce qui est le titre de son livre paru chez Plon)

Damien et Noémie

J'ai eu le bonheur de présider la célébration de leur mariage en l'église de Talmont samedi dernier. Noémie est infirmière à domicile, tandis que Damien est pilote de ligne sur Vueling. Ils habitent Bourgenay. "Dieu est une force vive pour nous. On en parle beaucoup entre nous. Ce que nous attendons, pour vivre encore plus à fond notre vie de couple, c'est la bénédiction de Dieu. On se retrouve dans la spiritualité de Jésus ; c'est pour cela que l'on tenait à se marier à l'église. L'Eglise nous aide à construire quelque chose de solide, sur des bases assurées, autour de valeurs de partage et de cohésion."

Agnès Chow

A 23 ans, Agnès, souvent surnommée "la déesse de la démocratie", est une des figures marquantes du mouvement à Hong-Kong. Son inspiration : "Je suis convaincue que mon engagement dans les mouvements sociaux est profondément motivé par ma foi et mon éducation catholique. Nous devons prendre soin et défendre ceux qui sont opprimés. De nombreux chrétiens et catholiques à Hong-Kong sont soucieux du bien-être de la société. Nous avons chanté "Alléluia au Seigneur" durant les manifestations, lorsque la police nous encerclait. Il ne fait aucun doute que nous plaçons notre foi au coeur de notre protestation. Nous mettons en pratique tout ce que notre religion, et la Bible, nous a appris.Cela nous donne du courage pour nous battre pour la liberté et les droits des Hongkongais."

Modernes et croyants, c'est possible, évidemment !

 

 

dimanche 20 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2457 : A propos du diaconat

Voici une contribution très éclairante que vient de me faire parvenir Jean-Pierre, diacre dans le diocèse de Nantes, qui est déjà ainsi intervenu plusieurs fois sur ce blog.  Il nous transmet un éclairage intéressant par rapport au diaconat, en écho à un propos de Christophe Donnet, intitulé "Cléricalisme dans l'Eglise...et les diacres ?" qui a été publié dans le journal "La Croix" du 14 septembre dernier.

 

Un chaleureux merci à mon frère diacre Christophe Donnet. Son propos nous resitue le diaconat permanent dans sa réalité historique. Il nous montre ainsi que ce ministère, bien que balisé théologiquement, n’est pas gravé dans le marbre. L’ancien évêque de Nantes, le père Soubrier, aimait parler d’un « ministère en voie d’apparition ». Le nombre de diacres permanents continue d’augmenter. Dans mon diocèse, nous sommes 70 et une dizaine de « cheminants » sont en formation. Tous les ans, 2 à 4 nouveaux intègrent le groupe.


Ce ministère reste tiraillé entre la nécessité qui fait loi : la diminution du nombre de prêtres et sa définition dans le code de droit canonique de 2009 (référence donnée par C. Donnet). Elle oblige certains d’entre nous à consacrer beaucoup de temps à préparer, célébrer les sacrements de baptême, mariages et à présider des sépultures. Situation qui les éloigne du « service de tous ». Ce service du frère n’est pas une exclusivité du diacre, mais bien dans la mission de tout baptisé, prêtre, prophète et roi. Le diacre, par son ordination et la grâce du sacrement est, me semble-t-il, là pour être un veilleur, un éveilleur et un acteur. Un veilleur pour rester en état de vigilance à l’égard des plus pauvres, des nouvelles formes de pauvreté qui pointent ou qui sont consciemment ou inconsciemment ignorées. Un éveilleur pour être « poil à gratter » auprès des autres ministres ordonnés : évêques, prêtres et  membres de la communauté chrétienne. Un acteur, car il doit lui-même participer à des actions sociales. La mission confiée par son évêque ou les sollicitations liturgiques doivent lui laisser du temps pour être présent hors de l’Eglise dans les actions sociales, caritatives, culturelles, sportives…

Mais ce ministère peut aussi être menacé par le cléricalisme. Celui qui confère aux ministres ordonnés certains « privilèges ». Ainsi, y a-t-il un fondement théologique à considérer que par exemple le service de la distribution de la communion doit être assuré par les ministres ordonnés présents lors d’une célébration eucharistique. Les laïcs ne l’assurant alors que par défaut ? Cette pratique existe dans certaines paroisses.

Le risque de voir des diacres « se cléricaliser » existe, tout comme il existe des laïcs en responsabilité qui ont parfois de attitudes plus cléricales que les ministres ordonnés. Pour éviter ce risque, l’Eglise n’aurait-elle pas à creuser dans plusieurs directions : la synodalité, la gouvernance partagée, l’évaluation et la correction fraternelle. Et enfin, pour éviter que certains ou certaines deviennent « propriétaires » d’un service d’Eglise, de mettre en vigueur des mandats : 3, 6, 9 ans y compris pour les missions des diacres.

L’Eglise ne se gère pas comme une entreprise ou une association, mais elle gagnerait à associer des laïcs qui ont une expérience dans tous ces domaines.

Les diacres, par leur enracinement sur un territoire paroissial, là où ils demeurent en général vivent une autre dimension du terme « permanent ». Ils peuvent rester de leur ordination jusqu’à leur mort sur le même territoire. Et ils voient les prêtres qui passent alors qu’eux restent et ils peuvent, consciemment ou inconsciemment, prendre une place et parfois un pouvoir qui ne sont pas sans poser question.

Il est heureux que le ministère de diacre permanent ne soit pas figé, c’est sans doute sa chance pour répondre aux nombreux défis que l’Eglise doit relever et pour répondre aux appels du Pape François.

J.P. Biraud  Loire Atlantique

vendredi 4 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2455 : Pour une République fraternelle, "pour ne pas mourir idiots" ! (M L King) !

En ce 4 septembre où la République française fête ses 150 ans, je me permets, en ouverture de ce billet, avec un petit air de déjà vu par rapport à mes deux billets précédents, de vous citer quelques trop brefs extraits de l'entretien de Jean-Louis Debré, auquel je vous renvoie, en page 4 du "Ouest-France" de ce jour :

-  comment définiriez-vous la République ?
"La République, c'est avant tout une exigence de liberté et de respect de l'autre."

-  qu'est-ce qui menace la République aujourd'hui ?
"La montée de l'intolérance et des extrémismes, les intégrismes politiques et religieux."

Comment préserver la liberté ?
"D'abord, en faisant respecter la loi et la justice.  La liberté de chacun s'arrête là où commence celle des autres et vice-versa.  Il n'y a pas de liberté sans sécurité ni règles."

                                                                *****

Pour info : on me demande souvent d'où je sors toutes les citations que je vous partage. C'est tout simple !  Depuis le temps du séminaire, c'est-à-dire, depuis une soixantaine d'années, j'ai l'habitude de recueillir toutes les citations de sagesse qui me parlent, et je les classe par thème.  Pour ces trois billets par exemple, autour des caricatures de "Charlie Hebdo", je n'ai eu qu'à "piocher" dans mon dossier "Fraternité."  Je continue donc aujourd'hui à vous partager les plus intéressantes de mes découvertes à ce sujet. Vous remarquerez qu'il ne s'agit pas de citations de l'Eglise catholique, mais tirées de cette grande sagesse de l'Humanité dont nous sommes tous si fiers !

                                                                 oooooo

Un jour, et le plus tôt possible, il va bien falloir maîtriser nos colères et nos ressentiments, sinon...
Martin Luther King  :  "Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon, nous allons mourir tous ensemble comme des idiots !"

Si l'on se moque gravement de l'autre parce que ses idées, sa non-religion, sa religion ou autres ne nous reviennent pas, si on se fiche de sa g..., quelles vont être les conséquences au plus profond de nous-mêmes ?"
Kant  :  "L'inhumanité infligée à l'autre détruit l'humanité en moi."

Est-ce que cela signifie qu'il faut être opposé à tout échange et à tout débat, en souhaitant que tout le monde pense la même chose, ou pense comme moi ?  Certainement pas !  La liberté, dans la diversité des opinions, est un absolu. Mais à une condition : par exemple, que je ne m'amuse pas inutilement à agiter le chiffon rouge de la haine face à près de deux milliards de musulmans. Personnellement, j'ai été élu il y a deux ans et demi président du groupe interreligieux du Pays des Olonnes, où se retrouvent des croyants de six traditions religieuses ou de sagesse différentes, ainsi que des non croyants. Question religion, nous ne sommes d'accord sur rien, sauf sur la nécessité de mieux nous connaître et de nous respecter !
Antoine de Saint-Exupéry  :  "Si tu diffères de moi mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis."

Une liberté vraie peut-elle exister sans une fraternité authentique ?
Marc-Aurèle  :  "C'est le propre de l'homme d'aimer même ceux qui l'ont offensé. L'hostilité des hommes entre eux est contre nature. La douceur est invincible !"

On entend dire parfois : "quand on n'est pas d'accord avec quelqu'un, ou avec une situation, cela fait du bien de pousser une "gueulante" !
Martin Luther King  :  "L'obscurité ne peut pas chasser l'obscurité ; seule la lumière le peut.  La haine ne peut pas chasser la haine ; seul l'amour le peut."
Léon Tolstoï : "La vérité doit s'imposer sans violence."

Face à un désaccord, la colère est-elle le seul moyen de réagir et de faire réfléchir autrui ?
Cicéron  :  "Jamais le sage ne se met en colère."
Confucius  :  "Plutôt que de maudire les ténèbres, allume donc une bougie dans la nuit."
Voltaire : "La gentillesse, c'est la première qualité de l'intelligence."

Que veut dire ce "droit au blasphème" ?
Mona Ouzouf (historienne et philosophe)  :  "Nous sommes les héritiers de la radicalité révolutionnaire.  Nous avons collectivement besoin d'une éducation à la patience, à la tolérance, à la nuance."

Pas de liberté sans fraternité !
Lao-Tseu  (fondateur du Taoïsme)  :  "L'homme bon, je le traite avec bonté, et celui qui n'est pas bon, je le traite aussi avec bonté ; ainsi, j'obtiens bonté."

                                                                   --------

Puissent ces quelques maximes de sagesse nous aider à bien nous situer, face aux mots comme aux dessins qui tuent, comme à l'égard de ceux qui veulent tuer la Fraternité !

jeudi 3 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2454 : Charlie, "le propre de l'homme, c'est d'aimer !" (Marc Aurèle)

L'épisode de la publication des caricatures de "Charlie Hebdo" ayant en son temps posé question à nombre de nos concitoyens, je propose, vu les enjeux, que l'on poursuive la réflexion déjà entamée à travers le billet précédent.

Nous ferons appel à l'éclairage de divers maîtres de sagesse, qui nous aideront à faire le choix entre le soutien de la republication des sombres caricatures du prophète de l'Islam d'une part, et d'autre part, l'option en faveur d'une relation lumineuse et fraternelle entre tous les hommes et femmes de l'univers, tous frères et soeurs en humanité.

-  "Charlie Hebdo"  se fait en général un plaisir de caricaturer Mohammed, mais aussi, Jésus, le pape et consorts ; en proférant à leur égard, à travers ses "dessins", de profonds reproches, par rapport au mal qu'ils auraient amené sur cette terre..
Bouddha : "Celui qui méprise les religions creuse un fossé autour de lui-même. Ce n'est pas avec le mal, mais avec le bien qu'on arrête le mal."

-  "Charlie" explique qu'il avait tout à fait le droit de publier ces caricatures, au nom de la liberté d'expression.
Nicolas Hulot expliquait ce jeudi soir, sur Arte : "La liberté, c'est la loi qu'on s'applique à soi-même pour ne pas faire n'importe quoi."

-  suite à la publication des caricatures, 12 personnes ont été tuées à la rédaction du journal satirique ; des églises ont été brûlées au Niger, et des chrétiens massacrés là-bas en représailles...
Le prophète Osée (8/7)  :  "Qui sème le vent récolte la tempête."
Jean-Christophe Grangé (l'auteur du roman "Les rivières pourpres", qui passe en ce moment en série télévisée sur France 2)  :  "Qui sème la haine récolte la violence, la vengeance, la mort."

-  fallait-il vraiment récidiver, publier à nouveau ces caricatures ?
Le philosophe Vladimir Jankélévitch (1903-1985) dans son ouvrage "le Traité des Vertus"  :  "L'entêtement inexplicable, la récidive déconcertante, l'aveuglement diabolique... La méchanceté amplifie et multiplie le mal."
Cicéron  :  C'est le propre de l'être humain de se tromper ; seul l'insensé persiste dans son erreur."
Errare humanum est ; perseverare diabolicum.

-  pour "Charlie", afin d'extirper Dieu et les religions de la tête des gens, la meilleure méthode est celle du "rentrer dedans". Mais pourquoi ne pas respecter la liberté d'autrui d'être religieux ou non ?
Le pape François et le Grand Imam d'Al-Azhar (au Caire), plutôt que de s'eng... ou de s'envoyer des caricatures à la figure, ont signé ensemble une déclaration sur "La fraternité humaine" en février 2019  :  "Al-Azhar et l'Eglise catholique déclarent adopter la culture du dialogue comme chemin, la collaboration commune comme conduite, la connaissance réciproque comme méthode et critère. Ils dénoncent et renvoient dos à dos le tourbillon de l'extrémisme athée et l'intégrisme religieux, ainsi que le fondamentalisme aveugle. (...)"

-  on se demande d'où cela vient que les invectives dessinées de "Charlie Hebdo" soient si méchantes ???  D'où sort cette violence ?
Albert Camus  :  "Le poison est entré en nous.  A force de s'opposer à l'ennemi, on se confond avec lui, on reste son double, faute d'en être désintoxiqué."

             (à suivre)

mercredi 2 septembre 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2453 : "Charlie Hebdo", ou le naufrage de la Fraternité !

Suite à la publication par "Charlie Hebdo", en 2006,  de caricatures ridiculisant le prophète de l'Islam, cher à un milliard huit cent millions de croyants musulmans dans le monde, des terroristes ont fait douze morts à la rédaction de ce journal en janvier 2015. Soulignons cependant que les trois terribles attentats, perpétrés du 5 au 7 janvier à Paris et à Montrouge, l'ont été non pas au nom de l'Islam directement, mais sous la mouvance d'une organisation  terroriste, instrumentalisant l'Islam et dénommée "Al Quaïda dans la péninsule arabique".

Mais la soit-disant religion, dévoyée, de ces meurtriers, a-t-elle encore quelque chose à voir avec l'Islam ?  Ecoutons Albert Camus : "L'honnêteté consiste à juger une doctrine par ses sommets, et non par ses sous-produits."

Nombre de personnes ont été surprises par la violence de ces crimes, d'une barbarie inouïe. Et pourtant..., comme l'a bien dit l'écrivain Georges Orwell, l'auteur célèbre de "1984" : "Les conséquences d'un acte sont inclues dans l'acte lui-même."  Autrement dit, face à ces caricatures éhontées, et de plus sans grande valeur artistique et encore moins culturelle, du prophète Mohammed, sauf à être naïf, on ne pouvait être surpris des conséquences tragiques que des dessins aussi offensants risquaient d'entraîner !

Mais un certain nombre de nos concitoyens, y compris les dessinateurs actuels de "Charlie",  ne voient pas les choses ainsi et, nonobstant ce qu'ils ont vécu, récidivent en publiant à nouveau ces diaboliques caricatures, au nom de la liberté d'expression. Ils sont d'ailleurs soutenus par le chef de l'Etat, qui a déclaré : "Sur la critique de la religion, la loi est claire. Nous avons droit au blasphème, à critiquer, à caricaturer les religions. C'est notre trésor. Ce qui est interdit, c'est l'appel à la haine, l'atteinte à la dignité."

Là, j'avoue que je ne comprends plus ! N'a-t-on pas réalisé combien ces dessins, même de mauvaise qualité, à travers une expression empreinte de haine, représentaient une atteinte à la dignité du prophète et de l'ensemble des musulmans ?  N'a-t-on pas compris le message des Kant, de Jean-Jacques Rousseau comme de Jean-Paul Sartre déclarant : "Ma liberté s'arrête là où commence celle des autres" ?  Pourquoi agiter de nouveau le chiffon rouge du mépris et de la haine ?  Pour faire le buzz et s'assurer de bonnes ventes, sous prétexte de défendre la liberté d'expression, qu'est-ce qu'on ne ferait pas ? Si même le chef de l'Etat ne comprend pas cela, qu'en sera-t-il de la construction de la fraternité dans notre pays ?

-  Paul Claudel  :  "Ne pas rajouter de l'ombre à l'ombre qui existe déjà dans le monde."

-  Confucius  :  "L'invective ne déshonore que son auteur."

-  Alphonse Daudet  :  "La haine est la colère des faibles."

Puisse E. Macron relire d'un peu plus près ses classiques, afin d'avancer en sagesse !  Je ne crois pas que le philosophe Paul Ricoeur, dont E. Macron se prétend avoir été le disciple, aurait admis sa conception un peu contradictoire de la liberté citée ci-dessus !!!

Et puissent les journalistes de "Charlie" prendre du temps afin de faire le point sur leur conception de la fraternité ; lucide et percutante, oui ; mais réelle et ouverte, dans notre pays comme dans le monde entier !