Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 28 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2607 : L'acte de foi d'un païen

Je vous partage le texte de mon commentaire de ce jour en l'église Saint Hilaire de Talmont.

 

A première vue, si l'on s'en tient au récit de la Passion que nous venons d'entendre, l'aventure de Jésus, venu du ciel, se termine plutôt mal sur cette terre !

Arrêté, torturé, cloué en croix, nu, comme un vaurien, par ceux-là même qu'il était venu sauver... C'est à n'y rien comprendre !  Vraiment, ce n'est pas d'aujourd'hui que l'humanité est tordue et bouchée...

Mais, l'immense musicien qu'est le protestant Jean-Sébastien Bach, qui a composé une très belle Passion selon St Marc, sur un livret de Martin Luther, Bach, donc, nous donne la clef du mystère quand il s'écrie, dans une foi totale : "Jésus, tu es la mort de la mort."

Si vous êtes passés à la Basilique Notre-Dame de la Garde, qui domine la ville de Marseille, vous avez peut-être remarqué une grande croix, apposée sur un mur extérieur, et, entre les bras de cette croix, une plaque avec cette inscription : "A tous les naufragés, ensevelis dans le linceul des flots."

Eh bien aujourd'hui, particulièrement à travers cette pandémie qui nous terrorise, mais encore, en pensant aux multiples conflits qui ensanglantent notre planète, c'est une bien trop grande partie de notre humanité, de notre civilisation, qui est crucifiée, puis, de même, ensevelie dans les eaux sombres de la mort.

Mais attention ! Malgré les apparences d'un grand échec, la machine infernale du péché, de l'iniquité, des virus de la maladie et de la haine, n'auront pas le dernier mot.

Et cela, savez-vous qui nous l'a rappelé le plus clairement, dans cette histoire de la passion et de la mort du Christ ? Tenez-vous bien : ce n'est pas l'apôtre Pierre, mais un païen ! Oui, un païen, un non-Juif, un incroyant, dans un inimaginable acte de foi ; j'ai dit : le centurion romain qui, touché par la façon d'être de Jésus face à la mort, bouleversé par ce qu'il a entrevu alors de ce crucifié pas comme les autres, s'est écrié : "Vraiment, cet homme était le Fils de Dieu !"

Tout au long de cette semaine sainte, même si la vie du monde pourra continuer de nous sembler mesquine, irresponsable, déchristianisée, désacralisée, désespérante et diabolisée, gardons en mémoire cette attitude, l'acte de foi de ce centurion inconnu de l'armée de Rome.

Dès à présent, à son exemple, le temps de cette eucharistie, renouvelons notre propre acte de foi  : dans le Christ, en Dieu, en l'Eglise peuple de Dieu, et en l'humanité.

"Jésus, tu es la mort de la mort !"

Amen ! 


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Prochain billet jeudi ou vendredi

jeudi 25 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2606 : L'annonce faite à Popaul, ou à Noémie... Et à moi : "ME VOICI !"

 En cette superbe journée du 25 mars, difficile de ne pas penser à l'Annonce faite à Marie !  Et chacun d'y aller de ses louange et de son admiration envers cette femme qui a su dire oui.

Mais si la Vierge pouvait parler, elle nous ferait sûrement remarquer que le plus important, plus encore que de la louer, ce serait que chacun de nous réponde lui aussi "me voici", à l'appel de Dieu.

Car c'est non seulement en Marie que le Sauveur vient s'incarner, mais il aimerait aussi faire sa demeure au plus haut de notre coeur comme au plus profond de nos entrailles !

A 10 jours de Pâques, posons-nous la question : est-ce que, durant ce temps de Carême, nous avons suffisamment laissé le Christ entrer, habiter en nous ?

Je rappelle les cinq portes d'entrée que je vous avais proposées le mercredi des Cendres ; il nous reste encore 10 jours ; donc, 10 belles occasions de répondre, comme Marie : "me voici" :

-  avoir un visage rayonnant

-  prendre un moment de prière, même bref, chaque jour

-  le partage, à travers un coup de fil par jour à une personne isolée ou malade

-  noter chaque jour sur un cahier un fait positif entretenant en nous l'espérance de Pâques

-  malgré nos misères, faire une confiance totale au Sauveur crucifié et ressuscité

A la lumière de l'annonce faite à Marie, qu'est-ce que Dieu est en train de m'annoncer aujourd'hui ?

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Prochain billet dimanche, à l'occasion des Rameaux

dimanche 21 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2605 : "Fais ce que tu dois, et n'attends rien en retour !" (Lévinas)

Suite au récent voyage pastoral du pape François en Irak, durant lequel il a donné une place importante à sa rencontre avec un grand responsable musulman, l'ayatollah Al Sistani, des catholiques se sont émus, et on peut les comprendre. Témoin ce message reçu il y a quelque temps de la part d'Adrien, un ancien paroissien, fidèle de ce blog ; message dans lequel beaucoup se retrouveront : 


"Je m'interroge sur la liberté de religion dans certains pays musulmans qui me paraissent fondamentalistes et qui n'appliquent pas la réciprocité.

Ces pays tolèreraient-ils la construction d'églises catholiques et le non respect de leur mode de vie, comme le fait la France pour la construction de mosquées. 

Je tenais à vous faire part de mes réflexions.

Qu'en pensez-vous ?"

 

Adrien a raison !  Comme l'a souligné le Cardinal Scola, archevêque de Milan jusqu'en 2017, "nous devons demander aux pays d'islam de tout faire pour respecter la liberté de chaque croyant qui vit et travaille sur leur sol, de donner à chacun les moyens d'exercer sa liberté.  Mais je ne veux pas exiger à tout prix la réciprocité.  Il y a une part de don gratuit, dans la foi chrétienne, qui peut être de nature à toucher le coeur de l'autre."

Souvenons-nous aussi de ce qu'écrivait le philosophe Alain : "Fais ce que tu dois et n'attends jamais rien en retour. Si quelque chose vient, accueille-le comme un cadeau." Alain avait raison : attendre la réciprocité, ce n'est pas faire un cadeau, c'est faire du commerce...

En fait, on se situe alors plutôt dans la logique des religions païennes.  La logique humaine en effet, autour de nous, c'est : "do, ut des", "je te donne, pour que tu me rendes." La logique du Christ, on le rappelle en ces jours saints, c'est de donner sa vie, non seulement à celui qui ne rendra rien, mais même et surtout à celui qui ne la mérite en rien. Au lieu d'aimer un autrui aimable, Jésus meurt pour celui qui ne l'aime pas et ne l'aimera peut-être jamais en retour !

Le philosophe Emmanuel Lévinas posait ce problème : si je rends service à quelqu'un, celui-ci me doit-il quelque chose en retour ?  Et Lévinas de répondre catégoriquement : "La réciproque, c'est son affaire."  On est loin du donnant-donnant.

Réaction du cardinal Fitzgerald, Père blanc, qui a consacré sa vie au dialogue avec les musulmans : "Nous ne pouvons pas présenter des exigences : une mosquée contre une église, mais faire connaître notre attente.  La gratuité est capitale : elle interroge l'autre."

Laissons la conclusion à saint Bernard : "La mesure d'aimer, c'est d'aimer sans mesure."  J'aime mon prochain non pas parce qu'il m'aime, mais pour qu'il aime ; et non pas moi, mais Dieu !

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Prochain billet jeudi

jeudi 18 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2604 : Des plaques, encore des plaques sur les murs de la cathédrale de Luçon...

 Dimanche dernier, une plaque a été apposée dans la cathédrale de Luçon, à propos de la pédo-criminalité. Très bien !  Mais cela m'a donné une idée : pourquoi ne pas aller plus loin ?  En ne se contentant pas de souligner ce qui va mal ; mais en plus positif, en apposant aussi des plaques en reconnaissance à toutes celles et ceux qui ont permis à l'Eglise de rester fidèle à l'Evangile... Quelques exemples possibles :

 

-  une plaque valorisant les 25 "Justes", environ, qui en Vendée ont caché, accompagné, sauvé des enfants juifs lors de la seconde Guerre mondiale.

-  une autre en reconnaissance aux très nombreux professeurs du petit séminaire de Chavagnes qui se sont comportés comme de vrais éducateurs et ont aidé tant d'enfants, dont j'ai fait partie, à avancer joyeusement vers le sacerdoce.

- je verrais bien une plaque également pour rappeler l'immense engagement, toujours présent, de tant de laïcs chrétiens, bénévoles en tout genre, au service à la fois de la bonne marche de nos paroisses ainsi que de l'évangélisation, dans le respect de ceux qui ne partagent pas notre foi ; sans oublier les militants des mouvements et des groupes spirituels ou des associations caritatives.

-  il y a aussi les religieuses !  Quand on pense à ces centaines de femmes qui, en Vendée, ont consacré leur vie à l'éducation des enfants dans les écoles et internats, comme à l'accompagnement des malades dans les hôpitaux et services de santé ; et cela, dans un véritable esprit de service !

-  j'aurais un faible également pour une belle plaque honorant les innombrables hommes et femmes qui, bien que non croyants, ont su donner le meilleur d'eux-mêmes, dans la ligne de Matthieu 25, chez nous, même sans mettre les pieds dans nos églises, pour contribuer à bâtir un monde plus fraternel.

Mes yeux me conseillent de ne pas trop prolonger ce billet... A chacun au besoin de rajouter d'autres catégories de nos contemporains vendéens qu'il serait bon d'honorer également et de ne pas oublier ...

 

"Souvenez-vous de vos anciens dirigeants, qui vous ont annoncé la parole de Dieu (...)  Imitez leur foi !"   (Hébreux 13/7)

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P-S  :  Une anecdote de ce jour !  Je sors de chez mon coiffeur. D'emblée, il me pose cette question : "Qu'est-ce que c'est que cette histoire de plaque à la cathédrale ?  Quant à moi, je ne me vois pas en train d'afficher sur les murs de mon salon mes regrets pour des coupes ratées ! J'arrive du Cantal où nous avons visité de belles églises avec ma famille ; les plaques sur les murs, ce sont des ex-votos pour dire merci suite à des miracles et de belles choses obtenues. Je préfère voir ça dans les églises !"


dimanche 14 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2603 : Aux origines de notre foi, en Irak

 Voici l'homélie  présentée, en l'église de Longeville, en ce 4° dimanche de Carême de l'année B.


Il semble que les lectures de ce jour viennent à point pour éclairer notre actualité. La 1° lecture nous parlait par exemple de la Perse (l’Iran actuel), mais surtout, de Babylone, ville qui se trouve à 100 kms au sud de Bagdad, au cœur de l’Irak, dans ce pays que le pape François vient de visiter.  Tandis que l’évangile nous montre le serpent de bronze élevé, dans le désert où progresse péniblement le peuple hébreu, un désert sans doute bien semblable à ce qu’est le désert irakien, pas si éloigné que cela géographiquement, vu de chez nous. 

Ce périple du pape nous a rappelé que nos racines religieuses, juives et chrétiennes, doivent beaucoup à cette région du Proche Orient, et particulièrement à la Mésopotamie, berceau de l’Irak actuel. A l’occasion de la visite pastorale du pape, la télé et les journaux nous ont montré suffisamment de cartes de l’Irak pour que nous sachions que ce pays est traversé, du nord au sud, par deux fleuves : le Tigre et l’Euphrate. D’où le nom de « Mésopotamie »,  qui signifie, en grec : « entre deux fleuves »  (méso = au milieu, et potamos = fleuve).

Si nous partons du sud de l’Irak, de la grande ville de Bassora, il est intéressant de découvrir que, 100 kms plus haut se trouve la ville d’Ur, en Chaldée, la patrie d’Abraham. C’est de là qu’Abraham partit, à l’appel de Dieu, pour rejoindre, vers l’ouest, la Palestine, à travers le désert de Syrie.  C’est à Ur que samedi dernier, le pape François a tenu une importante rencontre avec les chefs des différentes religions présentes en Irak. 

En remontant vers le nord, le long de l’Euphrate, 100 kms avant d’arriver à Bagdad se trouve le site de Babylone, cette ville dont il était question dans la 1° lecture.  Et si, comme l’a fait le pape François, nous montons au-delà de Bagdad, nous trouvons la cité d’Assour, capitale jadis de l’Assyrie.  C’est là que régna Hammourabi, 18 siècles avant le Christ.  Ce grand roi publia ce que l’on appelle le Code d’Hammourabi, très proche de ce qu’expriment les 10 Commandements de la Bible, puisqu’il instaurait la foi en un Dieu unique, Marduk, donnait des droits aux femmes, aux épouses, adoucissait la loi du talion, etc.

Allons encore plus haut, tout droit vers le nord, là où le pape est allé également la semaine dernière, dans le Kurdistan actuel, et voici Ninive, 50 kms au-dessus de Mossoul ; Ninive, où Dieu envoya en mission le prophète Jonas, avec les péripéties que l’on sait ! 

Pourquoi je vous fais faire ce périple géographique ?    Eh bien, pour nous aider à mieux saisir le lien entre le voyage du pape et notre histoire biblique. C’est sur cette terre en effet que fut appelé Abraham ; c’est à Babylone que furent déportés les Hébreux ; c’est en ces lieux que, pour la 1° fois dans l’histoire du monde, est apparue la perspective d’un Dieu unique, Marduk, même si l’on continuait à honorer d’autres divinités moins importantes.

C’est là enfin que Dieu, en la personne de Jonas, envoya un prophète en mission, pour la 1° fois, au-delà des frontières d’Israël : un symbole important, signifiant que la Bonne Nouvelle du Salut ne devait pas être réservée aux Juifs seulement.  Voilà pourquoi une visite du pape sur cette terre ne pouvait constituer un voyage comme les autres.  François, l’un des plus grands prophètes de notre temps, envoyé par Dieu en Irak, contre l’avis de son entourage, plutôt timoré, bien au-delà des frontières étroites de l’Eglise catholique, dans un pays plutôt dangereux, pour y rencontrer ceux qu’il considère comme ses frères : les yézidis, zoroastriens, bahaïs et autres, et principalement les musulmans chiites, avec lesquels le pape François a fait connaissance et lié amitié !

Malheureusement, c’est sur cette partie de la terre du Dieu du 1° Testament que continuent de s’abattre, comme jadis sur l’Egypte de Moïse, ce qui ressemble fort aux plaies d’Egypte, telles que, la menace permanente d’attentats terroristes, la mort de civils innocents, la corruption généralisée, les problèmes de la faim, la destruction des édifices religieux, etc.  Aujourd’hui encore, les Irakiens vivent dans une peur extrême !

Moïse, quant à lui, face à la terreur de son peuple perdu dans le désert, avait fait élever un serpent de bronze ; vous connaissez bien cet épisode de la Bible, tiré du Livre des Nombres, et qui était évoqué au début de l’évangile de St Jean à l’instant.  Après avoir passé la Mer Rouge, tandis qu’ils traversaient le désert du Néguev, situé au nord de l’Egypte et au sud de l’Israël actuel, les Hébreux étaient souvent victimes de serpents venimeux, et mourraient en grand nombre. Dieu suggéra alors à Moïse de fabriquer un serpent d’airain, et de le fixer en haut d’un long manche en bois.

Cela évoque d’ailleurs le caducée, l’emblème des professions médicales, signalant les personnes qualifiées professionnellement pour nous soigner.

Alors, nous dit le Livre des Nombres, je cite : « Lorsqu’un serpent mordait un Hébreu, celui-ci regardait le serpent d’airain, et il avait la vie sauve. »  Comme si, exhibé ainsi, et regardé en face, le mal perdait son pouvoir de malfaisance.  D’ailleurs, tout médecin vous confirmera que celui qui refuse de regarder en face sa maladie aura bien de la peine à en guérir. 

Malheureusement, il nous est souvent bien difficile de voir clairement le mal qui nous ronge. Par exemple, notre société ne sait toujours pas regarder en face le mal immense dont souffrent depuis un an malades et personnes âgées condamnés à l’enfermement, artisans ou artistes dépossédés de leurs professions, sans parler des jeunes brimés dans leur progression, etc. 

Même chose dans notre Eglise, où l'on n'a pas su regarder en face le mal insidieux qui la minait de l’intérieur, à travers une pédo-criminalité souvent occultée.  Idem avec la question de  l’inceste dans les familles… Comme quoi ce problème ne tient pas qu'au célibat !  

Il faudrait regarder en face également pourquoi les jeunes désertent les églises, pourquoi les enfants abandonnent toute pratique après des années de caté, pourquoi tant de jeunes adultes sont mal à l'aise avec ce que l'Eglise propose, pourquoi si peu de place donnée aux petites filles comme aux femmes, etc.

De même, chacun de nous sait combien il lui est difficile de regarder en vérité ses propres limites et ses errements personnels.  C’est ce que l’on appelait autrefois l’examen de conscience, lorsque, chaque soir, l’on se donnait peut-être plus de temps qu’aujourd’hui, où nous sommes pollués par la télé, pour regarder, en face, ce qu'avait été notre journée ! Mais, ainsi que cela nous était rappelé dans l’évangile : « Les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière » !

Cet épisode nous renvoie au récit biblique de l’antique serpent, au Paradis terrestre, symbolisant le diable, Satan, cherchant à tromper la femme et l’homme, à les mordre, pour injecter en eux son refus de Dieu, son venin de mensonge, de haine et de mort.

Pendant cette eucharistie, durant ce temps de Carême, sans cesse et sans répit, levons les yeux, non plus vers le serpent de la guerre, mais  vers le Christ en croix. Regardons-le en face, ne nous lassons pas de nous fier à lui.  Car "quiconque croit en lui ne se perdra pas, mais il obtiendra la vie éternelle !"                                                                                                                  Amen !


 

 

 

samedi 13 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2602 : Le pire et le meilleur de l'Humanité !

 Voici une belle histoire que vient de m'envoyer Jean-Paul, des Sables d'Olonne.  A méditer !  Merci à lui !   Et n'hésitez pas à m'envoyer ainsi histoires, prières ou autres documents que vous avez appréciés.


Il y a plus de 80 ans, en Grèce, soixante mille Juifs vivaient paisiblement à Thessalonique.
 

C’était une communauté appréciée et dynamique. La plupart de ces Juifs travaillaient dans le port. Au point que le port de Thessalonique était même fermé le samedi, jour du shabbat où la religion interdit de travailler. De grands rabbins émérites y vivaient également et étudiaient. Tout le monde se côtoyait et s'appréciait.

 

 Mais, lors de la seconde guerre mondiale, c’est sur cette paisible communauté que la terreur nazie va brutalement s’élever. Le 6 Avril 1941, Hitler envahit la Grèce, afin de sécuriser son front sud avant de lancer la célèbre opération Barbarossa et sa grande offensive contre la Russie. 

 

Sur les 60 000 Juifs de Thessalonique, environ 50 000 vont être exterminés au camp de concentration de Birkenau en un triste temps record ! Le massacre des Juifs de Grèce fut bref mais intense. Très peu vont avoir la chance de s’en sortir.

 

 Mais, parmi les survivants, il y avait une famille connue sous le nom de Bourla. Et après la guerre, en 1961, un fils est né dans cette famille miraculée des camps. Ses parents l'ont appelé Israël - Abraham. Il a grandi et a étudié la médecine vétérinaire en Grèce. Étudiant brillant, Abraham va décrocher son doctorat en biotechnologie de la reproduction à l'école vétérinaire de l'université Aristote de Salonique.

 

 À l'âge de 34 ans, il décide de partir s’installer aux États-Unis. Il change son prénom Abraham en Albert et fait la connaissance d’une femme juive nommée Myriam, puis l’épouse. Ensemble, ils auront deux enfants. Aux États-Unis, Albert a été intégré dans l'industrie médicale. Il progresse très rapidement et rejoint une société pharmaceutique dont il devient bientôt "Head manager".

 De là, la route est courte pour Albert, qui gravit les échelons et obtient sa nomination au poste de PDG de cette société en 2019. Tout au long de cette année 2019, Albert décide d'orienter tous les efforts de l'entreprise afin de tenter de trouver un vaccin contre un nouveau virus qui vient de frapper le monde.Il déploie de grands efforts financiers et technologiques pour atteindre son but. 

Un an plus tard, son travail finit par payer. L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) valide l’autorisation à son entreprise de produire le vaccin tant attendu... Son vaccin sera distribué dans plusieurs pays dont l'Allemagne, qui dénombre des milliers de morts à cause de la pandémie et va l'utiliser largement. 

Ironie du sort, ce vaccin, qui va sauver la vie de millions de personnes dans le monde, dont de nombreux Allemands, a été dirigé et poussé par un petit Juif de Thessalonique, fils de survivants de la Shoah, dont la plus grande partie de son peuple a été exterminée par l’Allemagne nazie.

 L'on comprendra pourquoi Israël est devenu le premier pays à recevoir le vaccin, en mémoire  des grands-parents et des parents d'Albert qui ont fait naître Israël.

Abraham Bourla, connu aujourd’hui sous le nom d’Albert Bourla, est depuis 2019 PDG de ... Pfizer ! 

Pour la petite histoire, Pfizer, le géant pharmaceutique américain, a été fondé à New-York en 1849 par un chimiste d'origine allemande (tiens, tiens) : Charles Pfizer.  Dans les années 1990, Pfizer fit fortune avec l'invention du Viagra !  Ainsi va la vie...






vendredi 12 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2601 : Déclaration du grand ayatollah chiite Ali Al Sistani

 Publier les textes des autres me fatigue moins les yeux que de rédiger moi-même des billets !  Et la prose des autres est souvent d'une richesse immense... Telle cette déclaration faite samedi dernier par le chef religieux des 200 millions de musulmans chiites à travers le monde, suite à la visite qu'avait tenu à lui rendre le pape François, qui l'a qualifié ainsi : "Un grand, un sage, un homme de Dieu ; une personne sage et prudente. De tels sages sont partout parce que la sagesse de Dieu a été semée dans le monde entier. Cela m'a fait du bien à l'âme, cette rencontre."

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Grâce au nom de Dieu le tout Miséricordieux le très Miséricordieux


Ce matin, Son Eminence Sayed Sistani a rencontré le Souverain Pontife (Pape François), Pape de l'Église catholique et Chef de l'Etat du Vatican.

Au cours de la réunion, la discussion a tourné autour des grands défis auxquels l'humanité est confrontée à cette époque et le rôle de la foi en Dieu Tout-Puissant et ses messages, et l'engagement envers des valeurs morales élevées pour les surmonter.

Son Eminence a parlé de l'injustice, de l'oppression, de la pauvreté, des persécutions religieuses et intellectuelles, de la suppression des libertés fondamentales et de l'absence de justice sociale, en particulier les guerres, les actes de violence, le blocus économique, les déplacements, etc., en particulier le peuple palestinien dans les zones occupées.

Son Eminence a indiqué le rôle que les grands chefs religieux et spirituels devraient jouer pour endiguer ces tragédies, et ce que l'on espère en exhortant les parties concernées - en particulier dans les grandes puissances - à donner la priorité à la raison et à la sagesse et à rejeter le langage de la guerre. , et de ne pas élargir la prise en compte de leurs intérêts personnels sur le calcul des droits des peuples à vivre dans la liberté et la dignité, il a également souligner l'importance d'efforts concertés pour consolider les valeurs d'harmonie, de coexistence pacifique et de solidarité humaine dans toutes les sociétés, sur la base de la promotion des droits et du respect mutuel entre les adeptes de différentes religions et tendances intellectuelles.

Son Eminence a fait l'éloge du statut et de la glorieuse histoire de l'Irak et des qualités de son peuple honorable avec ses diverses affiliations, et a exprimé son espoir que le peuple dépasserait son épreuve actuelle dans peu de temps. Il a affirmé son intérêt pour les citoyens chrétiens vivant comme tous les Iraquiens dans la sécurité et la paix et avec tout leurs droits constitutionnels, et a souligné une partie du rôle joué par l'autorité religieuse pour les protéger, eux et le reste de ceux qui avaient subi des injustices et des préjudices en les incidents des années passées, en particulier pendant la période au cours de laquelle les terroristes ont saisi de vastes zones dans plusieurs provinces irakiennes et y ont pratiqué des actes criminels honteux.

Son Eminence a souhaité au Souverain Pontife, aux adeptes de l'Église catholique et pour toute l’humanité, le bien et le bonheur, et l'a remercié d'avoir fait l'effort de se rendre à l’honorable ville de Najaf pour faire cette visite.



21/ Rajab /1442 de l’hégire
06/03/2021
Le bureau de son éminence Sayed Sistani (Dieu le protège) - la ville sainte de Najaf

 

jeudi 11 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2600 : Le doigt de Dieu !

C'est en méditant l'évangile de ce jeudi (Luc 11/14-23) que j'ai eu l'idée de ce billet. Mais il y aurait de quoi écrire un billet chaque matin à partir des textes de la liturgie du jour ! Dommage que mon ophtalmo me demande d'être bref désormais...

Jésus déclare donc, dans une scène mémorable : "Si c'est par le doigt de Dieu que j'expulse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est venu jusqu'à vous."

Le doigt de Dieu, c'est quoi ?  et où le voyons-nous à l'action ?  Tout à l'heure, ce sera l'objet de mon homélie lors de la messe de ce jeudi à Bourgenay.  

J'aurais pu partir de ce que m'ont dit de positif les uns ou les autres à propos de diverses victoires sur le mal. J'ai fait le choix aussi, comme engagement personnel de Carême, de repérer le doigt de Dieu à l'action à travers les médias ; et par exemple, parmi les pages du journal "La Croix" d'hier mercredi.

-  page 11  :  en Anjou et en Loire-Atlantique, des hébergeurs et gérants d'hôtel proposent des nuitées gratuites à des étudiants en détresse financière.

-  p. 19  :  le pape François vient de désigner une religieuse de Barcelone, soeur Nuria Calduch-Benages, pour être secrétaire de la Commission biblique pontificale. Le pape avance ainsi peu à peu sur des choix profonds.

-  p. 25  :  portrait de Claudia, indigène, indienne du Mexique, qui assure la formation dans une "école de paix", "pour armer les coeurs".

-  à l'instant, j'entends à la radio évoquer le geste de cette religieuse en Birmanie, qui s'est mise à genoux, les bras en croix, face aux militaires, les suppliant de ne pas tirer sur les enfants. "Je leur ai demandé de me tuer à leur place", a déclaré Soeur Ann Rose Nu Tawng.  Deux soldats se mettent alors à genoux, et la religieuse fait sur eux un geste de pardon. Commentaire du journaliste : "Cette chrétienne, une icône qui déjoue les pièges de la fatalité du mal, on n'y comprend rien..."

Mais si, on comprend : c'est le doigt de Dieu... Et vous, où le voyez-vous, ce doigt de Dieu ?


mardi 9 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2599 : "Un carême dans les fleurs..."

 Merci à Monique, des Sables d'Olonne, qui, "pour alimenter ce blog" écrit-elle, a eu la bonne idée de me faire parvenir cette méditation de Carême du P. François Potez.  Il y a tant de façons d'envisager ce temps...  Pourquoi ne pas partager ce qu'il vous semble essentiel de vivre, d'après vous, durant ce temps ?


"Il y a deux façons de faire, dans un jardin. Il y a ceux qui sont obsédés par les mauvaises herbes. Ils passent leur temps à essayer de les éradiquer. Au bout du compte, les meilleurs obtiennent un jardin impeccable – et ils en sont très fiers. Tout est au cordeau, sans une herbe sauvage. Mais il n’y a pas une fleur : ils n’ont pas eu le temps de s’en occuper.
 
Et puis il y a ceux qui sont passionnés de fleurs. Ils passent leur vie à les soigner. Au passage, ils arrachent une mauvaise herbe, bien sûr. Mais ils n’en font pas une affaire : ce qui les intéresse, c’est de faire fleurir les massifs et de faire porter du fruit aux arbres du jardin. Et au bout du compte, il y a tellement de fleurs qu’il n’y a plus de place pour les mauvaises herbes.  (...)

Je voudrais vous proposer un carême dans les fleurs… Oh, bien sûr, il y a un peu de nettoyage à faire ! Il faut le faire de bon cœur, et joyeusement. Mais il faut surtout se rappeler que le but n’est pas d’avoir un jardin bien propre, mais un jardin bien fleuri ! On le voit à l’avance, on l’imagine, on en rêve. Il faut se lancer dans le carême les yeux et le cœur fixés sur l’alléluia pascal : comment vais-je le chanter cette année ?
 
Jeûner, c’est tailler. Pourquoi taille-t-on un rosier ? Pour trois raisons : la taille stimule et ravigote ; elle domestique la plante et lui donne une jolie forme ; et enfin, elle lui garantit une bonne santé en lui redonnant de l’air et de la lumière. Il faut y aller généreusement avec les plus forts, et tout doucement avec les plus fragiles.
 
Prier, c’est soigner, nourrir la terre, donner de l’engrais, mettre un tuteur à ce rosier encore fragile, accrocher à un fil la branche indisciplinée de ce rosier grimpant… Il faut y passer du temps. Une heure le dimanche ne suffit pas : il faut aller au jardin dès qu’on a un moment. Un peu tous les jours : le jardinier passionné voudrait y passer sa vie !
 
Mais surtout, surtout, il faut de la gratuité, de la générosité. Ça, c’est l’aumône : on donne des fleurs et des fruits à tout le monde, largement, sans compter. Chez ma mère, il y avait toujours un bouquet dans la chambre, même quand on ne venait que pour une nuit. Même en hiver. Et s’il n’y a plus de fleur, il y a toujours un sourire à donner.

Au travail, donc ! Quelles sont les fleurs que je vais cultiver pendant ce carême ? Quelles sont les qualités, les talents que Dieu m’a donnés et dont il attend de beaux fruits ? 
 
 Pour ce qui est de la taille, à chacun de voir : on a l’embarras du choix, dans ces vies trop encombrées. La prière, l’aumône ? La paroisse a un large choix de propositions pour ceux qui se demandent où et quoi. (...) Le prêtre est là et vous attend pour le sacrement de la réconciliation. Quant au sourire, pas besoin de conseil : tout est permis, et même recommandé ! "
 

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Merci à Monique d'avoir joint deux belles vidéos  :

  • L’une avec un extrait de l’opéra Lakmé de Léo Delibes : le duo des fleurs
  • L’autre est une interprétation de Richard Clayderman accompagnée de photos de fleurs

https://www.youtube.com/watch?v=GE3TlCiHhGo

 

https://www.youtube.com/watch?v=vj7NosY0UPE

 

 

lundi 8 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2598 : Prière du Pape à Ur, au pays d'Abraham

Voici le texte de la prière du pape François à Ur samedi.  Nous en avons lu une partie hier dimanche, lors de la messe à Avrillé.  Chacun pourra la reprendre personnellement, en lien avec les populations de l'Irak, fraternellement.

 

« Dieu tout-puissant, notre Créateur qui aime la famille humaine et tout ce que tes mains ont accompli, nous, fils et filles d’Abraham appartenant au judaïsme, au christianisme et à l’islam, avec les autres croyants et toutes les personnes de bonne volonté, nous te remercions de nous avoir donné comme père commun dans la foi Abraham, fils éminent de cette noble et bien-aimée terre.

Nous te remercions pour son exemple d’homme de foi qui t’a obéi jusqu’au bout, en laissant sa famille, sa tribu et sa patrie pour aller vers une terre qu’il ne connaissait pas.

Nous te remercions aussi pour l’exemple de courage, de résistance et de force d’âme, de générosité et d’hospitalité que notre père commun dans la foi nous a donné.

Nous te remercions en particulier pour sa foi héroïque, manifestée par sa disponibilité à sacrifier son fils afin d’obéir à ton commandement. Nous savons que c’était une épreuve très difficile dont il est sorti vainqueur parce qu’il t’a fait confiance sans réserve, que tu es miséricordieux et que tu ouvres toujours des possibilités nouvelles pour recommencer.

Nous te remercions parce que, en bénissant notre père Abraham, tu as fait de lui une bénédiction pour tous les peuples.

Nous te demandons, Dieu de notre père Abraham et notre Dieu, de nous accorder une foi forte, active à faire le bien, une foi qui t’ouvre nos cœurs ainsi qu’à tous nos frères et sœurs ; et une espérance irrépressible, capable de voir partout la fidélité de tes promesses.

Fais de chacun de nous un témoin du soin affectueux que tu as pour tous, en particulier pour les réfugiés et les déplacés, les veuves et les orphelins, les pauvres et les malades.

Ouvre nos cœurs au pardon réciproque et fais de nous des instruments de réconciliation, des bâtisseurs d’une société plus juste et plus fraternelle.

Accueille dans ta demeure de paix et de lumière tous les défunts, en particulier les victimes de la violence et des guerre, sans oublier les Yézidis, Kakaïs, Mandéens, ... membres des minorités méconnues.

Mais aussi Bahaïs, Zoroastriens,... 

Aide les autorités civiles à chercher et à retrouver les personnes qui ont été enlevées, et à protéger de façon particulière les femmes et les enfants.

Aide-nous à prendre soin de la planète, maison commune que, dans ta bonté et générosité, tu nous as donnée à tous.

Soutiens nos mains dans la reconstruction de ce pays, et donne-nous la force nécessaire pour aider ceux qui ont dû laisser leurs maisons et leurs terres à rentrer en sécurité et avec dignité, et à entreprendre une vie nouvelle, sereine et prospère. Amen. »

 Rencontre interreligieuse du pape François dans la Plaine d'Ur


dimanche 7 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2597 : Jésus : une colère pas comme les autres !

Voici l'homélie de ce 3° dimanche de Carême, autour de l'épisode des marchands du Temple.

 Jésus, un fouet à la main, en train de tout fiche en l'air dans le Temple de Jérusalem, lui, que l'on croyait l'apôtre de la non-violence, cela a de quoi nous surprendre ! Comment un tel comportement peut-il s'expliquer ? Surtout en un tel endroit, le Temple, qui, pour les Juifs, représentait le lieu par excellence de la présence de Yahvé !  Avec cette partie sacrée que l'on appelait "le Saint des Saints". C'était là que battait le coeur de la religion juive. Et c'est là que Jésus s'est fâché !

Mais, comme cette scène de l'Evangile nous le rappelle, à l'époque de Jésus, le Temple était devenu une espèce de big-bazar, dans lequel se tramaient de sordides trafics d'animaux et d'argent..

A dire vrai, les choses n'auraient pas dû se dérouler comme cela, et voici pourquoi.  Il existait alors, ceux qui sont allés en Terre Sainte s'en souviennent, le long du cours d'eau appelé le Cédron, entre le Mont des Oliviers et la ville de Jérusalem, un marché d'animaux proposés à la vente en vue de les offrir en sacrifice au Temple.

Mais Caïphe, le grand-prêtre, pour se faire de l'argent, ouvrit un autre marché d'animaux, à son profit, sur le parvis du Temple ; c'est-à-dire, à l'entrée même de l'édifice sacré.

Cela choqua nombre de Juifs, dont Jésus.  C'était un manque de respect pour ce que représentait le Temple , en tant que lieu de la présence de Dieu. C'était comme un détournement de la sacralité du lieu.

Dès lors, l'on comprend l'irritation de Jésus, face à une telle profanation. Car un prêtre juif, pire que cela, le grand prêtre, le numéro un de la religion juive de l'époque, avait mis en place un système de vol organisé au sein même de la maison de Dieu dont il avait la charge.

On entend parfois des personnes, coléreuses, irascibles, chercher des excuses à leurs éclats de voix en prétextant que Jésus, lui aussi, s'était mis en colère. Mais surtout, ne mettons pas sur le même pied la colère de Jésus et nos petits accès de colère, qui ne sont que le signe de notre mauvais caractère et de notre incapacité à maîtriser nos sentiments.

La réaction de Jésus est d'un tout autre ordre !  Car en l'occurrence, c'est la religion juive qui est en danger, et c'est la maison de Dieu qui est aux mains de voleurs et de traîtres à leur mission.

Dans le même temps, cela veut dire que les  autorités religieuses juives les plus hautes n'ont rien compris au message que Jésus essaye de délivrer depuis déjà quelque temps à travers toute la Palestine. A savoir, que le culte rendu à Dieu doit changer.

Jusqu'ici en effet, la façon de faire était la suivante : j'achète un animal, je le sacrifie à Dieu, et hop, grâce à ce commerce, je suis sauvé.  Jésus, lui, annonce que, désormais, ce ne sont plus des animaux que l'on doit offrir en sacrifice au Seigneur, mais c'est Jésus lui-même qui va se sacrifier, pour que chacun soit sauvé.

Ainsi, c'est une liturgie nouvelle que Jésus veut mettre en place ; une liturgie qui ne sera plus un commerce avec Dieu.  Le problème, c'est que, aujourd'hui encore, il n'est pas sûr que nous ayons bien compris l'évolution de la religion souhaitée par Jésus...

Lorsque, par exemple, nous disons à Dieu : "Seigneur, moi qui pense à toi tous les jours, en échange, il faut que tu exauces ma prière."  Vous avez entendu cette condition : "En échange"... Est-ce que cela ne ressemble pas un peu à du commerce ?

Je fais une prière, et Dieu devrait m'exaucer ; je mets un cierge, pour que Dieu m'accorde d'avoir mon permis, ou pour que ma petite fille réussisse à son examen ; je dis un "Je vous salue Marie", et je trouve une place sur le parking.  Je fais une neuvaine, et mon problème se règle automatiquement. Je prie pour être guéri d'une maladie, mais, malheureusement, Dieu n'a pas l'air d'en tenir compte !  Pourquoi cela ?

Or, le but de Jésus, avec les Juifs jadis comme avec nous aujourd'hui, c'est de nous faire sortir de ce type de relation avec Dieu : "Je te donne ceci, et en échange, tu me donnes cela." "Je viens à la messe, je prie beaucoup, comme ça, je n'attraperai pas le virus." 

Attention !  Cela ne veut pas dire qu'il ne faut plus prier !  Mais Jésus nous invite à entrer dans une religion de gratuité, dans une prière de gratuité, du style de ce que le ¨P. de Foucauld exprimait dans sa prière que vous connaissez sans doute : "Mon Père, je m'abandonne à toi, fais de moi ce qu'il te plaira. Quoique tu fasses de moi, je te remercie, je suis prêt à tout, j'accepte tout...etc."  Voilà le type de prière en effet qu'il nous faut adopter !

A l'image de la prière de ces chrétiens d'Irak qui, ayant tout perdu  -  leur maison, leur village, leur église  -  continuent malgré tout de prier le Seigneur avec confiance, afin qu'il leur donne la force de continuer à croire et à vivre, envers et contre tout, dans une totale prière d'abandon.

Pour terminer, vous savez que, si cette église d'Avrillé, comme jadis le Temple de Jérusalem, c'est la maison de Dieu, notre coeur aussi est la maison de Dieu.

Or, notre coeur est encombré de toute sorte de marchandises, ou de marchandages, qui nous détournent d'une vraie relation avec le Seigneur et les autres.  Nos défauts, nous les connaissons !  Eh bien, laissons Jésus, pendant cette messe, passer avec son fouet à travers chacun de nos coeurs, pour en chasser tout ce qui est mal et mauvais.

Alors, nous sortirons de cette messe guéris et purifiés.  et le Seigneur retrouvera sa place, qui est la première, dans le Temple de notre vie et de notre coeur.  Amen !

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En lien avec le voyage pastoral du pape François,

     une vidéo du "Notre Père" en araméen,  d'abord dit en 1° partie, puis chanté par la foule  :

 Abun d'bashmayo — Notre Père en araméen — Syriac Aramaic Lord's prayer

 

jeudi 4 mars 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2596 : Pour une Eglise toujours plus fidèle aux valeurs évangéliques

 De Fontenay-le-Comte nous arrive une contribution rédigée par Marie-France Dauce, bien connue pour ses interventions et commentaires sur ce blog.  Ce qui se vit comme ouverture à Fontenay est un beau signe d'espérance quant à l'avenir de notre Eglise catholique ; c'est un appel aussi pour chacun de nous !

Merci à Marie-France et aux amis de Fontenay-le-Comte !  Et que les lecteurs de ce billet n'hésitent pas à contacter ceux-ci par l'intermédiaire de l'adresse ci-dessous.

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L’actualité de l’Eglise catholique tourne autour de quelques gros titres qui s’affichent dans la presse spécialisée. Deux d’entre eux retiennent mon attention ces jours-ci.

Tout d’abord  la nomination de la religieuse française, Nathalie Becquart, au poste de sous-secrétaire au Synode des Evêques. Une femme au sein de cette institution masculine, voilà un signe d’ouverture envers les laïcs et envers les femmes, confirmant quelques premiers pas déjà accomplis ! De plus, il va être question de la synodalité, appelée de tous leurs vœux par bon nombre de chrétiens !

Ce signe donné par le pape François est très positif et encourageant. Il venait après la nomination, du Cardinal Mario Grech comme secrétaire général de ce même Synode, lui qui s’est exprimé à propos de la richesse des ministères laïcs dans l’Eglise et s’est démarqué de  l’attitude de certains chrétiens lors des restrictions par rapport aux cultes.

 Parallèlement, nous apprenons la décision unilatérale de l’archevêque de Paris, Michel Aupetit, de fermer le centre pastoral de St Merry. Certes il a pu y avoir des comportements regrettables de quelques personnes, il reste que cette communauté en place depuis 45 ans ouvrait ses portes à ceux de la « périphérie » chère à notre pape ! Elle était signe d’ouverture à tous, et à ce titre, évangélique.

 Ces deux événements m’ont ramenée aux préoccupations d’un petit groupe dont je fais partie à Fontenay-le-Comte. Fin 2018, répondant à l’appel du pape François dans sa lettre au peuple de Dieu, ce groupe a provoqué une première rencontre pour les chrétiens du doyenné, moments intenses avec des témoignages de victimes d’abus, de membres de leur famille…Trois autres rencontres ont suivi en 2019, la réflexion s’orientant  sur le cléricalisme qui serait, toujours d’après le pape, à l’origine de ces dérives dans notre Eglise.

 Enfin, le 12 Mars 2020, à l’aube du premier confinement, nous avons reçu à Fontenay-le-Comte Sr Véronique Margron, présidente de la Conférence des Religieux et Religieuses de France, spécialiste de ces questions. Sa conférence a réuni environ 200 personnes.

 Depuis, nous avons maintenu, bon an mal an, nos contacts entre membres  du comité de pilotage (une dizaine de personnes), nous réunissant lorsque cela était possible, communiquant par mail, articles ou livres échangés, voire en visioconférence pour quelques-uns. Nous sommes réunis par des convictions communes : notre Eglise doit se renouveler et nous, en tant que baptisés, avons un rôle à jouer. Nous le ressentons plus comme un devoir que comme un droit à revendiquer. La place des laïcs d’une part, et celle des femmes en particulier demande à être réévaluée. Trop longtemps, on a occulté que les laïcs par leur baptême, sont « prêtres, prophètes et rois ». J’avais presque  60 ans lorsque j’ai entendu cela pour la première fois ! Pourtant Vatican II avait mis en avant cette dimension des baptisés, mais il faut reconnaître qu’il y a eu progressivement, un retour en arrière. Bien sûr, le ministère ordonné du prêtre lui donne une mission particulière, cependant elle ne doit pas effacer celle des  fidèles laïcs.

 Notre groupe a pris conscience que pour devenir un interlocuteur, il devait avoir une identité afin de se faire reconnaître. Il nous a semblé que la CCBF (Conférence Catholique des Baptisés Francophones) correspondait à notre démarche. Nous en sommes désormais soit adhérents, soit sympathisants. Il y a d’autres adhérents en Vendée … peut-être pourrons-nous un jour devenir un partenaire identifié et contribuer à l’évolution vers  l’Eglise de demain, Eglise que nous imaginons fidèle  aux valeurs évangéliques, ouverte et accueillante, vivante par les apports des uns et des autres, une Eglise exprimant la joie, avec simplicité, dans un monde qui évolue toujours.

 

Pour joindre le groupe de Fontenay, nous avons créé une adresse électronique :

ccb.sudvendee@gmail.com

 

Le lien ci-dessous permet d’accéder à la page du site CCBF rubrique vidéo. J’ai choisi le témoignage de Nicole Lemaître, cliquez sur sa photo. Et si cela vous intéresse, n’hésitez pas à en écouter d’autres et à visiter ce site…

https://baptises.fr/rubrique/videos-5-minutes-essentielles?page=1