Merci à Monique, des Sables d'Olonne, qui, "pour alimenter ce blog" écrit-elle, a eu la bonne idée de me faire parvenir cette méditation de Carême du P. François Potez. Il y a tant de façons d'envisager ce temps... Pourquoi ne pas partager ce qu'il vous semble essentiel de vivre, d'après vous, durant ce temps ?
"Il y a deux façons
de faire, dans un jardin. Il y a ceux qui sont obsédés par les
mauvaises herbes. Ils passent leur temps à essayer de les éradiquer. Au
bout du compte, les meilleurs obtiennent un jardin impeccable – et ils
en sont très fiers. Tout est au cordeau, sans une herbe sauvage. Mais il
n’y a pas une fleur : ils n’ont pas eu le temps de s’en occuper.
Et
puis il y a ceux qui sont passionnés de fleurs. Ils passent leur vie à
les soigner. Au passage, ils arrachent une mauvaise herbe, bien sûr.
Mais ils n’en font pas une affaire : ce qui les intéresse, c’est de
faire fleurir les massifs et de faire porter du fruit aux arbres du
jardin. Et au bout du compte, il y a tellement de fleurs qu’il n’y a
plus de place pour les mauvaises herbes. (...)
Je
voudrais vous proposer un carême dans les fleurs… Oh, bien sûr, il y
a un peu de nettoyage à faire ! Il faut le faire de bon cœur, et
joyeusement. Mais il faut surtout se rappeler que le but n’est pas
d’avoir un jardin bien propre, mais un jardin bien fleuri ! On le voit à
l’avance, on l’imagine, on en rêve. Il faut se lancer dans le carême
les yeux et le cœur fixés sur l’alléluia pascal : comment vais-je le
chanter cette année ?
Jeûner, c’est tailler. Pourquoi
taille-t-on un rosier ? Pour trois raisons : la taille stimule et
ravigote ; elle domestique la plante et lui donne une jolie forme ; et
enfin, elle lui garantit une bonne santé en lui redonnant de l’air et de
la lumière. Il faut y aller généreusement avec les plus forts, et tout
doucement avec les plus fragiles.
Prier, c’est soigner,
nourrir la terre, donner de l’engrais, mettre un tuteur à ce rosier
encore fragile, accrocher à un fil la branche indisciplinée de ce rosier
grimpant… Il faut y passer du temps. Une heure le dimanche ne suffit
pas : il faut aller au jardin dès qu’on a un moment. Un peu tous les
jours : le jardinier passionné voudrait y passer sa vie !
Mais
surtout, surtout, il faut de la gratuité, de la générosité. Ça, c’est
l’aumône : on donne des fleurs et des fruits à tout le monde, largement,
sans compter. Chez ma mère, il y avait toujours un bouquet dans la
chambre, même quand on ne venait que pour une nuit. Même en hiver. Et
s’il n’y a plus de fleur, il y a toujours un sourire à donner.
Au
travail, donc ! Quelles sont les fleurs que je vais cultiver pendant ce
carême ? Quelles sont les qualités, les talents que Dieu m’a donnés et
dont il attend de beaux fruits ?
Pour ce qui est de la
taille, à chacun de voir : on a l’embarras du choix, dans ces vies trop
encombrées. La prière, l’aumône ? La paroisse a un large choix de
propositions pour ceux qui se demandent où et quoi. (...) Le prêtre est là et vous attend pour le sacrement de la
réconciliation. Quant au sourire, pas besoin de conseil : tout est
permis, et même recommandé ! "
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Merci à Monique d'avoir joint deux belles vidéos :
- L’une avec un extrait de l’opéra Lakmé de Léo Delibes : le duo des fleurs
- L’autre est une interprétation de Richard Clayderman accompagnée de photos de fleurs
https://www.youtube.com/watch?v=GE3TlCiHhGo
https://www.youtube.com/watch?v=vj7NosY0UPE
3 commentaires:
Le << Duo des fleurs >> (acte 1 n°2), extrait de l'opéra Lakmé (Léo DELIBRES)
J'ai trouvé sur internet le texte.
Belle découverte, merci de ce beau partage.
GERARD BILLON DANS SES COURS IL NOUS PRESENTE LA BIBLE COMME UN JARDIN.
Chaque personne s'occupe de ses fleurs préférées suivant ses dons.
Merci père Olivier ! Merci Monique (pas le temps de vérifier) ! J'avais également suivi sur KTOTV l'émission en question et avais savouré la répliqe de père Potter. Quelle bonne idée de l'avoir fait revivre ! Et merci aussi, Thérèse, pour votre évocation des cours de Gérard Billon que nous suivions il y a bien des années à Luçon ! ... bernardt
Rectification : père François Potez, (que j'apprécie énormément)
bernardt
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