Ce dimanche matin, nous terminions une messe "normale" quand, tout à coup, après la communion, lorsque j'ai demandé aux familles des baptisés du jour d'avancer vers l'autel, grande surprise dans les rangs des fidèles présents : en tête, une excellente chanteuse, une jeune femme, Sandie, suivie des guitares et youkoulélés, entraînant parents et familles ; tous ont remonté l'allée centrale en chantant, jouant, frappant dans les mains, dans un enthousiasme qui s'est communiqué sur le champ à l'ensemble de l'assemblée.
Une fois dans le choeur, quel bonheur pour tous de contempler les familles de ces huit enfants qui allaient recevoir le sacrement de baptême ! Les parents de ces enfants rayonnaient d'une joie non feinte. Dès le départ, atmosphère de fête, impression de bonheur ! Je n'ai pas pu résister à dire à tous combien nous étions heureux de recevoir ces jeunes familles, disposées à confier leurs enfants au Seigneur, et à leur permettre d'entrer dans une famille-Église qui ne sentait ni le moisi ni le renfermé !
Il est vrai que les amis Wallisiens présents ont contribué énormément à la vitalité comme à la profondeur de cette cérémonie de baptême. Nous nous sommes laissés porter et emporter par leurs chants, par leur foi réellement contagieuse également. Je pense que les jeunes parents de ces enfants, ainsi que leurs proches, ne sont pas prêts d'oublier le vécu de cette cérémonie et l'élan reçu ce matin !
Ce fut comme un air de jeunesse, de joie dans la foi, de partage international, de fraternité heureuse, qui a envahi notre église de Mortagne. Déjà, dès la fin de la célébration, j'avais des petits mots de tel ou tel parents, par oral ou joints à leur règlement, disant par exemple : "merci pour cette magnifique cérémonie".
Ce que nous avons vécu m'a semblé une magnifique illustration de la 2° lecture de ce dimanche, tirée de l'Apocalypse, sur laquelle j'avais fait porter mon homélie : "J'ai vu un ciel nouveau et une terre nouvelle (...) Et j'ai vu descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la cité sainte, la Jérusalem nouvelle, toute prête, comme une fiancée, parée pour son époux (...) Alors, celui qui siégeait sur le Trône déclara : "Voici que je fais toutes choses nouvelles." (Apocalypse 21/1-5) Et cela commence sous nos yeux éblouis, dès aujourd'hui.
Grand bonheur aussi d'être accompagné durant cette cérémonie, par nos fidèles et si précieux sacristains de service en ce jour, bien sûr, Maurice et Madeleine, mais aussi par Thierry, qui va être ordonné diacre, et sera appelé à partager lui aussi bientôt la vie de Dieu, en célébrant le sacrement du baptême. Pour tout cela, et bien d'autres choses encore, avec vous, je te rends grâce, Seigneur !
dimanche 28 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.667 : Ils ont "envahi" l'église !
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Olivier Gaignet
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vendredi 26 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.666 : Le Ciel pour tous !
Après avoir évoqué sur ce blog "le mariage pour tous", "la manif pour tous", "l'espérance pour tous", "la fraternité pour tous", je voudrais aujourd'hui souhaiter "le Ciel pour tous". L'idée m'en est venu en méditant ce matin l'évangile de ce jour, dans lequel Jésus déclare à ses disciples, auxquels ressemblent beaucoup de chrétiens déçus par les évolutions actuelles : "ne soyez donc pas bouleversés ! (...) Dans la maison de mon Père, beaucoup pourront trouver leur demeure." (Jean 14/1-2)
Qu'est-ce que cela veut dire ? Eh bien, peut-être que le ciel ne sera pas réservé seulement à ceux qui ont voté ou soutenu la loi Taubira, et encore moins uniquement à ceux qui l'auront combattue. En effet, "il y a plusieurs demeures dans la maison de mon Père", pour reprendre une autre traduction. La difficulté majeure en tout cas, pour un certain nombre de catholiques, c'est que les uns et les autres puissent cohabiter ensemble dans la grande maison du Peuple de Dieu. Or, dans celle-ci, il n'y a pas qu'une demeure, réservée à ceux qui pensent tous comme le pape, ou comme toi, ou comme Frigide Barjot ; ou, a contrario, réservée à ceux qui sont de l'avis de Christiane Taubira.
Je voudrais citer ici Katelle Berthelot, dans son bel article publié dans la revue "Panorama" de ce mois d'avril, page 27 : "Quand Jésus parle des demeures ou pièces qui se trouvent dans la maison du Père, il promet à ses disciples qu'ils y trouveront leur place, et que la place de Pierre ne sera pas nécessairement celle de Paul." Et l'auteur de l'article de développer " cette image de la maison aux nombreuses pièces, dans laquelle chacun découvre l'espace qui lui est propre."
Dans cette maison, au Ciel, il y a déjà plein de personnes avec lesquelles nous sommes en désaccord profond. Plutôt que de les vilipender, rappelons-nous ce que Saint Clément d'Alexandrie, Père de l'Église, a écrit jadis avec raison : "Tu as vu ton frère, tu as vu ton Dieu." Cela pourra nous aider à regarder autrement Taubira, Barjot et leurs consorts proches de nous !!!
P-S : J'ai failli mettre comme titre de ce billet : "Lâchons la truelle du mur des c..." !
N-B : Je vous renvoie aussi à l'intéressant article du philosophe Olivier Abel publié dans le journal "La Croix" du mardi 23 avril, dans lequel il rappelle, entre autres, que : "la laïcité, qui affirme la liberté de conscience et la coexistence pacifique des cultes, demande la neutralité de l'Etat et exige de chacune des religions qu'elle renonce à imposer au législateur sa morale ou ses moeurs."
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Olivier Gaignet
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08:51
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mercredi 24 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.665 : Les erreurs de casting de Jésus !
Vous trouverez ci-après un mail datant du 17 avril, reçu de Christian, un ami protestant, fidèle lecteur de ce blog, fortement engagé dans son Église comme dans le dialogue interreligieux aux Sables d'Olonne.
Il fait référence au billet que j'avais écrit le mardi 16 avril (n° 1.660), à propos des "silences" de Saul de Tarse et consorts.
Christian fait allusion bien sûr au bulletin de son Église locale, dont il est l'un des responsables.
L'humour, vraiment, ça fait du bien !
Surtout dans les temples et les églises, n'est-ce pas ?
Bonjour Olivier,
Dans ton billet tu poses la question: Jésus n'a t-il pas fait une erreur de casting...?
Voici une réponse humoristique d'un ami protestant que je viens de publier dans notre bulletin et dont je te joins copie:
Christian
Au nom des lecteurs de ce blog, un très grand merci, Christian !
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Olivier Gaignet
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23:40
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mardi 23 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.664 : L'Espérance pour tous !
Ce mardi 23 avril, après sept mois de débats intenses, le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples de même sexe a été adopté par l'Assemblée nationale par 331 voix contre 225. Face à cette évolution (révolution), certains se réjouissent, tandis que d'autres pleurent : rien d'étonnant ! Cependant, ce qui me surprend, de la part de chrétiens convaincus surtout, c'est le grand sentiment de peur qui s'est emparé d'eux, tous ces derniers mois, face à cette loi Taubira.
Bien sûr, je comprends que les uns soutiennent cette loi, et ils ont leurs raisons ; je comprends aussi que cette nouvelle loi puisse en plonger d'autres dans un abîme d'incertitude face à l'avenir. Mais ce que j'ai de la peine à saisir, c'est cette crainte immense de 55% des catholiques (mais que valent ces sondages ?) vis-à-vis des conséquences, fussent-elles incalculables, de cette loi. J'ai comme l'impression que tout un pan de l'Église en est resté au vendredi-saint, en oubliant que Jésus est ressuscité, et qu'il nous répète à peu près chaque dimanche, comme jadis à ses apôtres : "La paix soit avec vous !" Mais où est-elle donc, cette paix profonde qui fait que, face aux contradictions ou aux obstacles rencontrés, l'on peut cependant demeurer pleins d'espérance.
L'on cite et l'on recite sans cesse, dans l'Église, et parfois au-delà, le fameux appel de Jean-Paul II, repris lui-même de la Bible : "N'ayez pas peur !" Mais l'on ne cesse d'agiter devant nous le spectre d'une déchéance de l'humanité, témoin cette réflexion entendue fréquemment : "Si l'on veut déchristianiser notre pays, le mariage pour tous, il n'y a pas mieux." Encore la peur ! Mais est-ce que ce qui se passe en Syrie n'est pas en train de tuer notre humanité, et de façon bien plus dramatique encore ? Et que penser des homosexuels qui se font tabasser ? D'abord, comment sont-ils reçus dans nos familles et nos églises ? Dans un tout autre contexte, que deviennent les familles déplacées pour cause de guerre ou de famine, au Congo ou au Soudan et en avons-nous le souci au point de faire une manif pour tous en leur faveur ? Etc., etc.
Plus grave, je me demande parfois : combien d'années faudra-t-il à présent, en France, pour restaurer l'image de l'Evangile, sans parler de la confiance en l'Église, dans la tête d'un certain nombre de nos concitoyens, qui auront retenu - à tort, je l'espère - l'image d'une communauté chrétienne voulant imposer à l'ensemble de notre pays ses fois et son dogme ? Or, soyons réalistes : le temps de l'empereur catholique Constantin est bien dépassé, et il ne faut plus attendre que les lois civiles défendent forcément notre conception de l'homme.
Face à ce qui ne nous convient pas, l'intransigeance, le manque d'empathie, la peur de l'attitude de l'autre, le pessimisme, le déni, de quelque bord que ce soit, est-ce que ce sont des qualités évangéliques ? Notre attitude, que l'on soit d'accord ou non avec le mariage pour tous, tout en exprimant nos convictions et en les fondant, va-t-elle permettre à l'autre, différent de moi, de se sentir écouté, compris, respecté, aimé, et du Christ et des autres ?
Par contre, et je l'ai déjà expliqué sur ce blog, le plus grand service que les catholiques puissent rendre à la société française, c'est bien de lui présenter au jour le jour, dans chaque ville, quartier, village ou famille, le visage de couples qui se battent pour rester unis, de mariages homme-femme qui donnent envie de vivre le même bonheur : le témoignage, humble et modeste de la joie de vivre un amour inspiré de l'Evangile.
Faisons un grand travail sur nous-mêmes d'abord, et arrêtons de donner l'image d'un "catholicisme intransigeant", pour reprendre la formule de Mgr Dagens utilisée dans "La Croix" de ce lundi 22 avril. Comme il l'explique en effet, "certains, qui se méfient des religions, doivent se réjouir en sourdine de voir la figure du catholicisme aujourd'hui se confondre avec ce courant offensif (... Or) ce n'est plus de calculs politiques que nous avons besoin, c'est du courage d'être nous-mêmes, des disciples et des témoins de Celui qui est venu pour "chercher et sauver ce qui était perdu" (Luc 19/10) et aussi pour "réunir les enfants de Dieu dispersés" (Jean11/52), et non pour les combattre ou s'opposer à eux !
Et si l'on entamait enfin le grand combat de l'Espérance pour tous ? Et si l'on entamait une mobilisation plus forte encore en faveur de la fraternité pour tous, de l'espérance pour tous, du respect de tous ? Sous le regard bienveillant du Bon Pasteur qui chérit tous ses enfants pareillement, y compris ceux qui pensent le contraire de nous et de ce que pense "l'Eglise" ?
En tout cas, et c'est ma conviction profonde de pasteur responsable de tous, des pour comme des contre, tant que l'Eglise sera perçue comme cherchant à contrôler la société, à faire passer ses conceptions, si bonnes soient-elles, c'est sûr, le message de l'Evangile, lui, ne passera pas. Et alors, combien de temps faudra-t-il pour rattraper cela ???
Je nous en souhaite !
Frères et soeurs, Paix à vous !
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Olivier Gaignet
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21:59
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lundi 22 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.663 : Prière pour les oiseaux
Dominique de B., habitué de ce blog et de ses commentaires, vient de me faire parvenir, comme il me l'écrit, "cette belle prière qu'aurait pu écrire François, le nôtre ou celui d'Assise, pour fêter le retour du printemps." Je suis heureux de la partager avec vous cette prière originale d'un pasteur protestant : elle va aussi nous inviter à regarder les oiseaux autrement !
Bon printemps, dans la lumière du Christ ressuscité !
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Olivier Gaignet
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08:47
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vendredi 19 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.662 : "C'est un autre qui te mettra ta ceinture !"
Il y a quelques jours, tandis que je roulais tranquillement au volant de ma vieille C3, tout à coup, je me suis aperçu que ma ceinture de sécurité s'était détachée. Il me semblait pourtant bien l'avoir accrochée. J'ai essayé de la remettre, mais sans succès. Je suis alors passé au garage, où l'on m'a confirmé que, cas rarissime, jamais rencontré dans ce garage en tout cas, le système de fixation n'avait pas tenu. Cela m'a inquiété ! Et si alors j'avais eu un accident ? La ceinture n'était plus là pour me protéger !
M'est revenue alors en mémoire cette phrase de l'évangile de dimanche dernier, vous savez, celle où Jésus déclare à Pierre : "Quand tu étais jeune, tu nouais ta ceinture et tu allais où tu voulais ; lorsque tu seras devenu vieux, tu étendras les mains et c'est un autre qui nouera ta ceinture et te conduira là où tu ne voudrais pas aller." (Jean 21/18)
Hier, tandis que le mécano me fixait une nouvelle ceinture, je me disais que, effectivement, il y a plein de choses que l'on voudrait pouvoir faire, mais que, surtout avec l'âge et l'usure du temps, pour nos pauvres carcasses comme pour cette voiture, nous sommes un peu fragilisés. Cela, il faut accepter de le reconnaître ; et rien ne sert de pester contre les outrages du temps !
Comme on dit souvent alors, il faut faire avec ! Cela ne veut pas dire : ne rien faire du tout ! Mais, modestement, continuer à avancer, à espérer, à créer, à aimer, comme si l'on avait l'éternité devant nous ; et c'est bien le cas, justement !
"Jésus parlait ainsi... Et après cette parole, il dit à Pierre : "Suis-moi !" (Jean 21/19)
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09:42
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mercredi 17 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.661 : "Je suis catéchiste grâce à mon père !"
Si vous êtes engagé, que ce soit dans l'Église ou dans la société, c'est grâce à qui ? Qui a déposé en vous cette envie, ce désir de servir vos frères ? Comment avez-vous pris conscience de la nécessité de donner de vous-même à une belle cause ? Dans une société que l'on accuse souvent d'être individualiste, j'ai été très touché par la réflexion de cette catéchiste expliquant qu'elle n'était pas forcément très pratiquante, ni très engagée, mais que, lorsque son père est décédé, elle a pris conscience d'un certain nombre de choses : ce père qu'elle aimait tant, avait lui-même été très engagé dans l'Église. Tout cela lui est revenu, lui est apparu de façon plus lumineuse encore, lorsqu'il a quitté cette terre. Finalement, c'était merveilleux, tout ce qu'il avait fait, de son mieux, au service de l'Evangile, avec ce qu'il était, tout simplement. Quel patrimoine fantastique ! Quel exemple de don de soi ! Impossible de laisser dépérir un tel engagement ! Et si, être fidèle à la mémoire du papa, cela consistait à marcher sur ses pas, à maintenir allumé le flambeau du service des autres, tout simplement ?
Notre amie s'est donc engagée dans la catéchèse, elle a repris goût aux choses de Dieu, elle s'est mise au service des familles des autres, des enfants en marche vers le Seigneur. Et pour elle, on la sent rayonnante, ce n'est que du bonheur. Je pensais en moi-même : son père doit être fier d'elle, et Dieu aussi, et nous également.
Merci à tous ceux et celles qui nous ont permis de ne pas nous contenter de penser à nous seulement, d'en rester à maudire les autres et à ronger notre frein replié sur nous-même ! Alors en effet, "bonjour tristesse" et adieu le bonheur !
Et si on faisait la liste de ceux qui nous ont tiré ainsi vers le haut ?
Et si on leur faisait savoir que c'est grâce à eux si l'on a un peu progressé ?
C'est aussi cela, le printemps, le vrai printemps !
De jolis bourgeons, de belles fleurs et de splendides fruits...
Merci Seigneur !
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Olivier Gaignet
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08:47
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mardi 16 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.660 : Les "silences" de Saul de Tarse
On dirait que la liturgie le fait exprès !
Dimanche, je vous disais que Jésus avait choisi Pierre pour bâtir sur lui son Église, alors que le silence de Pierre avait été flagrant lors de la passion et de la mort de Jésus.
Ce matin, la première lecture de la liturgie de ce jour nous signale que, lors du martyre d'Etienne, "les témoins avaient posé leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme appelé Saul... Tandis qu'ils le lapidaient..." (Actes 7/58-59) Le texte se termine ainsi : "Saul, lui, étaient de ceux qui approuvaient ce meurtre." (Actes 8/1)
Cet événement a d'ailleurs beaucoup marqué Paul, ainsi qu'il le confirme lui-même : "Lorsque le sang d'Etienne, ton témoin, a été répandu, moi aussi j'étais là, j'approuvais ses meurtriers et je gardais leurs vêtements." (Actes 22/20)
Je reviens sur ce fait car un certain nombre de personnes, croyantes ou non, sont mal à l'aise par rapport au passé du pape François, qui aurait été trop silencieux face à la junte au pouvoir en Argentine, à ses tortures et à ses exactions. Mais alors, Pierre et Paul, les colonnes de l'Eglise ??? Jésus n'a-t-il pas fait une erreur de casting en s'appuyant sur des témoins qui l'avaient trahi ou combattu ?
En même temps, je crois important de rappeler certains faits. Familier des bidonvilles, le cardinal Bergoglio dénonçait le mensonge social et la dérive morale des Kirchner, à la présidence de la République. En 2005, ceux-ci avaient donc entrepris de salir l'image du cardinal : ils avaient poussé un de leurs satellites, le journaliste Horacio Verbitsky, à lancer la rumeur d'une complicité entre Bergoglio et la dictature militaire des années 1976-1983. Verbitsky fabriqua un livre qui accusait non seulement Bergoglio, mais aussi Paul VI, et qui affirmait que le futur cardinal - alors supérieur des jésuites en Argentine - avait livré deux de ses religieux aux tortionnaires de la junte. Le grief était peu vraisemblable... L'un des deux jésuites (l'autre étant mort en 2000) a démenti l'affaire. Ce démenti allait être complété par le témoignage de deux personnalités de gauche : l'écrivain et Prix Nobel Adolfo Pérez Esquivel, soulignant que Bergoglio ne collaborait pas avec la dictature ; et l'avocate de gauche Alicia Oliveira, clandestine pendant les années noires, témoignant des risques que prenait Bergoglio pour la soutenir - ainsi que d'autres militants traqués par le régime, qui se sont exprimés entre autres dans le journal "Le Monde". Maître Oliveira ajoutera qu'elle était l'avocate de Verbitsky jusqu'en 2006, mais qu'elle a alors rompu avec lui, jugeant son livre indéfendable.
Avec l'élection de François, la rumeur a fait la une de la presse européenne durant quelques jours, jusqu'à ce que les journalistes découvrent ces témoignages en faveur du pape. Témoin cet aveu du journal "Libération" le 19 mars dernier : "Les soupçons de collaboration de Bergoglio avec la dictature semblent se dissiper."
Il y a deux mille ans comme aujourd'hui, ainsi vont les choses, étrangement !
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Olivier Gaignet
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11:54
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dimanche 14 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.659 : Le pape parfait, qui le trouvera ?
Dans l'évangile de ce dimanche, il est impressionnant de constater que Jésus, à trois reprises, demande à Pierre s'il l'aime vraiment. Par rapport à la réponse, on sent Pierre un peu gêné, surtout quand Jésus insiste, par trois fois. Pierre a dû se dire : "Mais qu'est-ce que Jésus a donc derrière la tête ?" Quant à lui, il repensait sans doute à toutes ses infidélités passées, et à son reniement ! Avec de tels antécédents, aurait-il pu être pape aujourd'hui ?
J'y repensais cette semaine, en écoutant une émission à propos des silences de notre pape actuel, au moment de la dictature en Argentine. De façon assez respectueuse d'ailleurs, les commentateurs, fort bien informés, rapportaient les faits. Ils ont parlé par exemple de cet évêque argentin, Monseigneur Angelelli, victime d'un accident de la route dont un certain nombre d'indices incitent à croire qu'il s'agissait d'un assassinat déguisé, alors qu'il oeuvrait pour faire la vérité par rapport à l'assassinat, un mois plus tôt, en 1976, d'un prêtre ardèchois, Gabriel Longueville, Fidei Donum (missionnaire) en Argentine, dont l'attitude avait déplu au régime. Gabriel Longueville, Mgr Angelelli avaient fait le pas...
Je n'ai pas l'intention ici de dresser le procès de qui que ce soit ; mais je voulais simplement signaler que, jadis, Jésus n'a pas exclu Pierre de son choix. Or, on aurait pu penser alors que Jean, par exemple, représentait une figure plus pure et plus fidèle au Seigneur : lui au moins n'avait pas trahi ; lui au moins était resté présent jusqu'au bout, au pied de la croix, avec Marie.
Le message que j'en retiens est le suivant : Jésus n'accepte pas autour de lui que des gens sans peur et sans reproche, que des personnes parfaites ; tous sont les bienvenus au service de son message. Seule condition : se reconnaître humble et pécheur, avoir fait repentance, ce qui fut le cas de notre pape François, se convertir chaque jour et se jeter totalement, comme Pierre, dans l'amour du Seigneur !
"Jésus dit encore à Pierre : "Suis-moi." (Jean 21/19)
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Olivier Gaignet
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09:49
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mercredi 10 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85 n° 1.658 : La chapelle Sainte Anne
Beaucoup de monde dimanche après-midi, bien plus que prévu, pour participer à la sympathique cérémonie d'inauguration de l'élégant clocheton de cette chapelle Sainte Anne, récemment rénové. Chapelle riche de toute une histoire et en même temps, symboliquement fort bien placée, puisqu'elle domine la commune de Saint Laurent-sur-Sèvre.
Je remarque d'ailleurs, entre parenthèses, que, aussi bien à Mortagne qu'à Saint Laurent, de nombreuses chapelles, généralement bien situées et tout à fait dignes d'intérêt, s'offrent au regard du passant et semblent comme veiller sur la population, au coeur même des rues et des quartiers. Des gens sont toujours là pour les ouvrir, les fleurir, les entretenir, et y organiser des temps de prière, en carême, en mai ou à d'autres occasions : qu'ils soient profondément remerciés !
La chapelle Sainte Anne est un bel exemple de cette affection que les Saint Laurentais portent à ce type d'édifice : il y a vingt cinq ans déjà, mais aussi auparavant et depuis lors, les uns et les autres ont eu le souci de veiller à la maintenance et l'embellissement de cet endroit sacré. Ces derniers temps, le clocheton commençait à donner de graves signes de faiblesse. Dieu merci, près d'une centaine de donateurs ont apporté leur obole, ce qui a permis d'engager les travaux nécessaires à la réfection de cet élément, avec l'appui de la municipalité et de la paroisse.
Merci à Paul et à Monique, ainsi qu'à tous ceux qui les soutiennent dans cette belle action !
Le Père Olivier Maire a présidé alors à la bénédiction de la cloche et du clocheton, tandis que nous avons repris en choeur ce joli chant à Saint Anne :
"Sainte Anne, ô Bonne Mère,
Vers toi montent nos chants ;
Entends notre prière ,
Et bénis tes enfants..."
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Olivier Gaignet
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08:58
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mardi 9 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n°1.657 : L'exemple des servants d'autel
Dimanche dernier, à Mortagne , troisième messe des familles, axée cette fois-ci sur le rôle des servants d'autel. Il n'y avait sans doute jamais eu tant de servants à la fois dans le choeur de l'église de Mortagne, venant de Saint Laurent et de Mortagne même. Avec un très grand merci aux servants de Saint Laurent, dont l'antériorité et la qualité de l'engagement à l'autel a servi de moteur pour entraîner Mortagne sur le même chemin !
Au début de la célébration, accueil, devant toute la communauté, de trois nouveaux servants. A chacun fut posée cette question : "Veux-tu servir avec joie l'autel du Seigneur ?" Il fallait voir avec quelle ferveur la jeune Camille, ainsi que Gaspard et François ont répondu : "Oui, je le veux", avant de revêtir l'aube de servant pour la première fois. Applaudissements nourris de l'assemblée, soutenus par le djembé, qui est en train de devenir chez nous, aux côtés de l'orgue, un élément incontournable de la jeunesse et du dynamisme de nos célébrations. Mais il y avait aussi un saxo et un accordéon, dont le jeu fut de grande qualité également.
A la fin de l'homélie, j'ai donné la parole à l'assemblée, en demandant si certains anciens servants voulaient exprimer ce que cela leur avait apporté d'être servants d'autel. Plusieurs réponses de jeunes, garçons et filles, très positives. Un adulte aussi a expliqué combien ce rôle l'avait aidé à comprendre le sens de l'eucharistie et à en vivre jusqu'à aujourd'hui.
A cette occasion, l'on a pu remarquer que les jeunes hésitaient moins que les adultes à prendre la parole publiquement à l'église : c'est sans doute là l'un des apports possibles des jeunes à la réactivité de nos cérémonies, tandis que les enfants, en n'hésitant pas à gestuer les chants, nous apprennent également, à nous adultes, à nous "décoincer" !
La leçon de tout cela, c'est que, dans l'Église, il n'y a pas que les adultes qui montrent l'exemple, s'engagent et indiquent le chemin ; ce sont bien tous ensemble, les enfants, les jeunes et les adultes qui forment la beauté et l'harmonie, l'équilibre et le dynamisme du Peuple de Dieu. La messe de dimanche dernier, par sa créativité, son dynamisme, sa joie de croire et de prier, en a été un exemple éclatant. Merci aux responsables de la messe des familles ainsi qu'aux servants d'autel et à leurs responsables d'en avoir été les acteurs éminents !
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Olivier Gaignet
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lundi 8 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.656 : Prier, cela donne du bonheur !
Un certain nombre d'entre vous se sont inquiétés de ce que je n'écrivais plus guère ces derniers temps ; je m'en excuse, mais, après les fêtes pascales, j'ai pris un peu de temps pour souffler.
Chaque matin, comme vous sans doute, je prends aussi du temps pour prier. Après la toilette, avant le petit déj, c'est le moment le meilleur : pas encore de téléphone ni de coups de sonnette ! En tout cas, ce temps est pour moi essentiel, pour nourrir le contenu de mes journées. En cela, je rejoins certainement votre propre expérience. Qui d'entre vous en effet, après une célébration avec d'autres, ou un bon de temps de prière personnelle, ne s'est pas senti meilleur, plus confiant dans l'avenir malgré les difficultés, ou tout simplement mieux dans sa peau ?
Je repensais à tout cela ce matin en lisant, je devrais dire, en priant, en savourant même, les psaumes que nous offre la liturgie du bréviaire, ce lundi matin. Constatez par vous-mêmes - et je pique vraiment au hasard parmi les versets qui m'ont fait du bien, dans l'office des lectures de ce matin :
"Qu'ils sont grands tes bienfaits !
tu combles ceux qui ont en toi leur refuge." (psaume 30/20)
Cela ne veut d'ailleurs pas dire que Dieu ne comble que ceux qui le connaissent ou qui le prient : Dieu ne fonctionne pas comme cela ! En effet, l'Evangile nous rappelle que "votre Père fait lever son soleil sur les méchants comme sur les bons." (Matthieu 5/45) Mais cela signifie que Dieu entre plus facilement dans le coeur de ceux qui s'arrêtent pour le regarder, de ceux qui lui ouvrent la porte de leur coeur pour lui permettre d'y entrer.
Alors là, c'est comme quand vous recevez un ami : cela vous donne tant de joie que tout le reste de votre journée en est illuminé !
"Comme un cerf altéré cherche l'eau vive,
Ainsi mon âme te cherche, toi mon Dieu.
Au long du jour, le Seigneur m'envoie son amour,
et la nuit, son chant est avec moi,
prière au Dieu de ma vie." (psaume 41 de l'office des Laudes de ce lundi matin, versets 2 et 9)
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Olivier Gaignet
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08:24
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mercredi 3 avril 2013
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.655 : 15 baptêmes à Pâques !
J'ai trop tardé à écrire un tel billet ! Peut-être un peu par paresse ? Merci de m'excuser ! Il y a quelques années, j'avais déjà célébré quinze baptêmes à l'issue d'une messe du 15 août à Fontenay-le-Comte, et cela avec beaucoup de bonheur. Pourtant, les "baptêmes de masse", cela semble toujours faire un peu peur aux gens : ça va être la pagaille, on ne va pas s'entendre, ça va durer combien de temps ? Et cela plus encore si c'est au cours d'une messe... Si bien que certaines familles, inscrites pour les baptêmes de Pâques, devant le nombre, ont préféré choisir un autre jour ! Et pourtant, dimanche dernier, en l'église de Mortagne, rien de tout cela ! Témoin ces deux mots reçus suite à la célébration de quinze baptêmes au cours de la messe de Pâques : de la part d'une maman : "Très beau moment d'échange et de prière" ; et d'une directrice d'école : "Je te remercie pour cette merveilleuse célébration du dimanche de Pâques. C'était plein de couleurs et de musique, plein d'une espérance éclatante. Voilà une énergie positive, un vrai temps fort."
Résumons ce qui s'est passé : entrée en procession de tous les baptisés, dont six bébés dans les bras de leurs parents, sept enfants en âge scolaire et deux jeunes adultes. Après leur présentation à l'assemblée, applaudissements nourris, soutenus par deux djembés qui, après un superbe morceau d'orgue d'entrée, ont donné une tonalité très jeune, dynamique et un peu universelle à ce qui se vivait, tout au long de la messe. Sans parler des chants soutenus à la trompette pour la belle chorale et l'assemblée, ni du violon qui a accompagné l'orgue !
A l'homélie, j'ai essayé de valoriser que, sur les quinze baptisés, cinq étaient originaires de trois autres continents : une des Antilles, trois de Côte d'Ivoire et une adulte du Laos. Quatre continents étaient représentés ! Et dire que certains pensent que l'Eglise est en perte de vitesse ! Rien de tel aux dimensions du monde ! Il fallait voir la vitalité de ces Antillaises chantant en anglais, à la perfection, après la proclamation de l'Evangile de la Résurrection, le superbe Hallelujah de Buckley : de quoi faire vibrer les voûtes séculaires de l'église de Mortagne, plus habituées au grégorien durant tant de siècles ! Grande émotion aussi quand toute une équipe de femmes originaires de Côte d'Ivoire ont remonté la très longue nef centrale sur un merveilleux pas de danse, en portant les offrandes, tout en chantant la gloire du Ressuscité.
Je n'en dis pas plus par rapport à tout ce qui s'est vécu, mais les réactions ont été unanimes. J'ai été particulièrement sensible à celles émanant de personnes peu habituées de nos messes. En tout cas, le Christ Ressuscité s'est manifesté presque sensiblement à notre assemblée, dimanche dernier : de quoi donner envie de le suivre toujours plus loin, comme ont su nous l'exprimer dans leurs témoignages adultes et enfants en âge scolaire qui ont souhaité être baptisés !
Publié par
Olivier Gaignet
à
22:38
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