Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 30 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2679 : La fête des Lumières, chez nos amis Juifs

Voici le message envoyé par Hélène à tous les membres de la Synagogue des Sables d'Olonne le lundi 22 novembre :
 
Bonjour à vous Tous,

La fête de Hanouka, fête des lumières, débute le 25 Kislev et dure huit jours (dimanche 28 novembre au soir allumage 1ère bougie et dimanche 5 décembre allumage 8ème bougie). Elle célèbre le miracle qui se produisit au Temple lors de la domination grecque.Hanouka est le symbole de la résistance du peuple juif face à l'oppression idéologique. Par cette fête nous réaffirmons chaque année notre fierté de conserver notre héritage religieux à travers les siècles. Hanouka (חנוכה inauguration) peut être lu comme une contraction de חנו כ"ה (Hhanou 25, ils se sont reposés [de l'oppression] le 25). On y allume pendant huit jours les bougies d'un chandelier à huit branches : une bougie de plus chaque jour. Les enfants jouent avec une toupie à sur les quatre côtés de laquelle sont inscrites les initiales de la phrase נס גדול היה שם : "il y eut là un grand miracle". (copié-collé CALJ)

Nous vous souhaitons une année pleine de lumière et de sérénité dans la santé et la joie. Que notre communauté soit toujours réunie pour commémorer la victoire de la force, de la résistance et de la emouna face à l'obscurantisme.

Nous vous joignons le guide de Hanouka qui vous permettra d'allumer dans l'ordre vos 8 bougies et de faire les prières adéquates (hébreu + phonétique)


Une belle semaine de lumière, de joie et d'émerveillement dans les yeux des petits et des grands en ouvrant leurs cadeaux. Chaque soir, nous allumons une bougie et formons les vœux de santé et de prospérité pour nous et les nôtres. 
 
"....Chaque juif possède un sanctuaire intérieur où brille la lumière de l'espoir, de la foi et de son lien avec D....". 
 
Belle semaine à vous
 
Shabbat Shalom
 
Hélène

_____________________________

Le dimanche 28 novembre au soir, j'ai eu le bonheur d'être invité à la synagogue pour l'allumage de la 1° bougie, par la femme la plus âgée parmi les participantes à la célébration ; rôle dévolu aux femmes en raison de leur forte participation au combat contre l'oppression.

40 à 50 personnes étaient présentes pour l'occasion ; beaucoup d'amis Juifs avaient rejoint la synagogue, qui était bien pleine. Des enfants aussi ont participé. Belle ambiance festive !  Les enfants ont reçu chacun un beau cadeau.

Voici ce que m'a dit l'un des participants :  "C'est important qu'on perpétue ce combat pour notre libération. Depuis 3000 ans, on assure la transmission. On perpétue ça. L'objectif, c'est de briser les barrières et d'avancer, dans ce qu'on a à vivre, envers et contre tout. On vit ça à l'intérieur de nos entrailles, et on fait cela avec la foi !"

 

dimanche 28 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2678 : Paroles, prière et gestes d'Espérance !

 Voici l'homélie de ce 1° dimanche de l'Avent en l'église d'Avrillé

 

Il y a deux aspects dans la prise de parole de Jésus que nous venons d’entendre : tout d’abord, un tour d’horizon sur les problèmes du monde ; tandis qu’en 2° partie, et heureusement, Jésus nous propose une belle vision d’espérance. Je vais garder ce plan pour cette homélie.

En un 1° temps donc, Jésus nous décrit la vie du monde, à son époque ; et déjà, vous l’avez remarqué, celle-ci n’est pas très ragoûtante ! D’ailleurs, les problèmes dont Jésus parle ressemblent tellement aux nôtres qu’on dirait qu’il a regardé les infos sur BFM TV. Par exemple, quand il annonce des perturbations dans le ciel et le soleil, cela ne nous renvoie-t-il pas à notre réchauffement climatique, et à la souffrance de « notre mère la terre », des animaux « nos frères », pour reprendre des expressions du pape François ?

Ensuite, Jésus annonce ceci : « Les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. »  Cette mer déchaînée dans laquelle 27 de nos frères et sœurs, que nos nations riches n’ont su ni accueillir ni aider, viennent de trouver une mort horrible. A ce propos, vous vous souvenez peut-être de ce cri de Mgr Olivier Leborgne, évêque d’Arras : « En France, le droit des animaux de compagnie est mieux respecté que celui des migrants. »  Mais enfin, ici en France, chrétiens, que sommes-nous devenus, pour laisser faire cela ?

Et Jésus de continuer : « Les hommes mourront de peur. » N’est-ce pas la peur qui fait que, selon l’édito de « Ouest-France » de ce samedi, un ado sur 10 déclare avoir pensé au suicide ?  Tandis que, par peur, l’on se dispute tous azimuts pour savoir s’il faut se faire vacciner ou non. Dans les relations comme sur les réseaux sociaux, la méchanceté est à la mode chez nous !

Mais pourquoi Jésus tient-il des propos aussi pessimistes ? C’est parce que, en ce 1° dimanche de l’Avent, son désir est de nous secouer un bon coup, de nous réveiller et de nous inviter à bouger. L’enjeu du salut de Dieu, l’objectif de la venue de Jésus à Noël, n’est-ce pas en effet que soit évité le naufrage collectif de notre société, dans les eaux glacées de la haine et de la désespérance ?

« Relevez la tête », nous dit Jésus. A ce propos, je vous cite le message que nous laissent les membres de l’équipe liturgique qui ont préparé cette messe : « Vivement l’arrivée de l’Avent pour nous aider à positiver, à voir les bonnes nouvelles dans le contexte actuel souvent morose. L’Avent, c’est l’aventure de l’espérance. Avec l’Avent qui commence, c’est la fin du vieux monde. Le temps de l’Avent nous appelle à faire de nouveaux progrès. »  En quelques mots ainsi, tout est dit !

A présent, nous voici invités par Jésus à être acteurs. Trois pistes possibles : des paroles d’espérance, une prière d’espérance, et des gestes d’espérance.

1° - Des paroles d’espérance.  Et si, pendant ce mois de décembre, on essayait d’être plus positifs dans nos échanges, en taisant nos plaintes et en les remplaçant par des réflexions d’espérance. Dans le sens de cet appel du pape il a quelques jours : « Au milieu des ruines quotidiennes du monde, être des infatigables bâtisseurs d’espérance. »

2° - Autre piste : une prière d’espérance.  «Oh, moi, je ne peux rien faire ! » entend-on dire  souvent. Aurions-nous oublié la force de la prière, de la messe en semaine, du chapelet ? Hier vendredi, le journal « La Croix » citait cette réflexion de V. Hugo : «Deux mains jointes font plus d’ouvrage sur la terre que tous les roulements des machines de guerre. »  C’est cela, la force de la prière, à reprendre personnellement, à retrouver en famille, autour de la crèche, qu’il nous faut installer dès à présent. 

 3° piste : des gestes d’espérance. Voici une démarche possible : que l’on soit seul, en couple ou en famille, se programmer, en ce début de semaine, un moment pour organiser ce temps de l’Avent. Avec des temps de prière, des moments de dialogue, des demandes de pardon ; et aussi, un repérage très simples des faits positifs dont nous sommes témoins. Le tout accompagné par des gestes de fraternité : coups de fil, visites, accueil de personnes isolées …

Dès à présent, et tous ces jours, méditons la finale de cet évangile : « Restez éveillés et priez en tout temps ; ainsi, vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l'homme", devant Jésus qui vient. »        Amen !



 

 

 

jeudi 25 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2677 : "...Métèque, vous m'avez accueilli !" (Matthieu 25/35)

Voici le SMS que je viens de recevoir d'un ami paroissien du Pays des Olonnes.  Il correspond tellement à ce que la plupart d'entre nous ressentons que je vous le partage.  Avec des sentiments de grande honte et de profonde tristesse : mais que sommes-nous donc devenus ???

Ne soyez pas surpris par la traduction, dans le titre de ce billet, de la parole de Jésus !

Nous étions habitués à celle de la TOB : "J'étais un étranger et vous m'avez recueilli".

Mais cette traduction du bibliste André Chouraqui, ancien maire-adjoint de Jérusalem, est interpellante elle aussi !

 

Olivier GAIGNET <olivier.gaignet@yahoo.fr>
À : olivier.gaignet@yahoo.fr
jeu. 25 nov. à 11:24
 
Cher Olivier,

En écoutant France Info ce matin, j'apprends le naufrage d'une embarcation sommaire   en Manche et le décès de 27 migrants sur 29 embarqués ! Quel drame encore une fois sous nos yeux qui touche les plus fragiles !
 
 Pourquoi leurs vend-on l'utopique eldorado au risque de leur vie et celles des autres !
 
 Pourquoi ces êtres humains n'ont-ils qu'une seule envie, qu'un seul espoir de vie : quitter leur pays, leurs racines et leurs cultures pour aller trouver un hypothétique bonheur dans nos pays déjà meurtris par la misère de nombreux concitoyens ?
 
Pouvons nous nous réjouir de voir décorer nos villes, nos villages et nos rues de guirlandes lumineuses, de sapins plus hauts les uns que les autres, en cette période de Noël, réservée aux enfants privilégiés avec ces orgies de cadeaux "made in China" ?
 
Michel Rocard a dit que "la France ne pouvait accueillir toute la misère du monde ", ce qui n'est pas faux en toute objectivité ; mais pouvons-nous regarder ces drames se dérouler sous nos yeux sans nous poser les bonnes questions sur la fraternité ?
 
Notre modèle de société attire des humains qui espèrent une vie meilleure, alors qu'elle fabrique déjà en interne des exclus de plus en plus nombreux ; ces drames deviendront-ils des faits divers banalisés par d'autres faits divers concurrents ? 
 
 Les lumières de Noël vont briller de mille feux dans les centres commerciaux et les vitrines des boutiques de nos centre-villes ; l'étoile du nouveau né nous guidera-t-elle à la raison et vers l' amour du prochain ?? 

Revenons à l'essentiel et ouvrons les yeux, même si c'est plus facile à dire qu'à faire 

Prions pour ces vies gâchées. 

Amitiés ! 

Jacques 
 
__________________
 
Amis qui lisez ces appels d'un frère inquiet, qu'en pensez-vous ?   
 
Quand j'ai demandé à Jacques s'il acceptait que je publie son SMS, il m'a répondu ceci :
 
"Pas de souci, tu peux le communiquer comme bon te semble !!! 
Le Seigneur doit avoir les larmes aux yeux de voir notre comportement !!" 

 

mardi 23 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2676 : Et si on parlait du dialogue entre croyants des diverses religions ?


Atmosphère de fête et ambiance de retrouvailles aux Sables d’Olonne, ce mercredi 10 novembre, à l’occasion de la reprise des soirées ouvertes à tous organisées par le groupe interreligieux du Pays des Olonnes, « Dialogue pour la Paix ». La rencontre précédente, autour de la fête de Pessah chez les Juifs, remontait en effet au 12 février 2020 : 20 mois sans se revoir…  Hélène, de confession juive, a résumé ainsi le sentiment général : « quel bonheur de pouvoir  se retrouver ; vous nous avez manqué ! »

 Plus de 40 personnes, de diverses religions, ont répondu à l’appel. L’objectif était de renouer le contact entre nous. Thème de la rencontre : « la place de l’interreligieux dans notre vie » ; avec le souci de donner largement la parole à chacun. 25 personnes se sont exprimées ; la soirée ne fut pas assez longue pour permettre à tous de prendre la parole, tant chacun avait des choses à partager quant à ses rencontres avec des personnes d’autres religions.  Voici un bref florilège de ce qui a pu être exprimé.

                                                           =o=o=o=o=o=

 

Pascale : « Mon fils a rencontré une musulmane ; les enfants ont des prénoms musulmans, et à présent, j’ai des petits-enfants musulmans. Au départ, cela m’a fait peur ; mais peu à peu, j’ai évolué ; on se souhaite mutuellement nos fêtes. Et à présent, cela se vit très bien en famille. Ceci est donc possible en France. J’ai demandé qu’il y ait une prière musulmane à ma sépulture. »

Alain : « A Longjumeau où je vivais, l’imam a invité toutes les communautés religieuses à un pot. Nous avons discuté, et l’idée nous est venue d’organiser un match de foot, en mélangeant les religions dans les équipes : juifs, musulmans, cathos… On a mis toutes les religions ensemble. Ca a marché : chacun s’est battu pour son équipe, et non pour sa religion ! »

Bernard : « dans l’accompagnement des migrants, je rencontre beaucoup de musulmans. On ne parle pas tellement de religion ; mais de temps en temps, on a des réflexions profondes, très enrichissantes.  Le fait de rencontrer d’autres religions permet d’enrichir la nôtre, de s’ouvrir, de découvrir ce que sont les autres croyants et ce qui les fait vivre. »

Geneviève : « Dans le jumelage Olonne-Gourcy, nos interlocuteurs sont des musulmans. Le responsable sur Gourcy, qui est musulman, parle souvent de Dieu dans ses mails. Cela nous interpelle. Le dialogue interreligieux, c’est l’ouverture, la connaissance de l’autre, quel qu’il soit. Et le dialogue, nous le vivons aussi avec des agnostiques, qui peuvent nous enrichir également de leur différence. »

Daniel : « J’ai un voisin qui ne croit en rien, mais qui veut savoir ce que je crois, et pourquoi. Le fait que je sois croyant, cela l’interroge. Il me pose sans cesse des questions. J’essaye de répondre, mais il me faut beaucoup l’écouter aussi ! »

Marguerite : « J’ai pris conscience de l’importance de l’interreligieux lors du voyage que nous avons fait, fin 2019, en terre biblique, avec un groupe du Pays des Olonne. Nous avons rencontré là-bas des juifs et des musulmans qui veulent vivre dans l’amour et la fraternité. Cela m’a beaucoup marquée ! »

Denise : « J’ai été élevée dans une famille athée. J’ai rencontré le bouddhisme ; puis, l’interreligieux, aux Sables d’Olonne.  Cela m’a fait faire un travail important, et m’a aidée à approfondir ma propre foi spirituelle. En écoutant ce que dit l’autre, on se pose des questions sur soi-même ! »

Roland : « C’est une musulmane qui m’a élevé en Tunisie. J’ai beaucoup vécu avec les musulmans, et tout à fait paisiblement.  En septembre dernier, pour la fête du Grand Pardon, la synagogue des Sables étant trop petite pour accueillir les fidèles devant venir nombreux, j’ai demandé au pasteur Hostteter si nous pouvions célébrer cette fête dans le temple des Sables. Il nous a dit : « Voici les clés du temple ; vous avez votre synagogue là-dedans. »

Cécile : « Un prêtre m’a demandé si je voulais faire de l’alphabétisation à des Marocains et des Turcs. Avec une amie, Jeanne, nous nous sommes lancées. En plus de la formation, on allait dans les cafés pour discuter de tout, de leur difficulté, par exemple, à trouver un logement. Nous sommes allés avec eux à la mairie, et on leur a trouvé des appartements. Les relations étaient plus fortes au moment du Ramadan ou de Noël, avec des gâteaux, etc.  Quand on se rencontre, on se dit : « grande amitié toujours ! »

Patrick : « Le 10 octobre, nous avons organisé une célébration œcuménique à la basilique de St Laurent s/Sèvre ; mais elle a été gravement troublée par un groupe de catholiques intégristes violemment opposés à l’œcuménisme, la religion catholique étant, selon eux, la seule vraie religion ; les autres, protestants ou orthodoxes, étant des hérétiques. Le dialogue entre les religions est souvent victime de l’intolérance, ce qui est malfaisant et peut être décourageant. »

Charles : « Le dialogue entre les croyants des diverses religions, cela forge une certaine idée des relations humaines. Comme il est dit dans la Torah : « Aime ton prochain comme toi-même. » A Troyes, j’ai été président de la communauté juive pendant 10 ans, et j’ai milité à l’Amitié Judéo-Chrétienne. Nos voisins venaient nous rendre visite à la synagogue. Avec les musulmans, on n’a jamais eu de problème. Aux Sables, on a été accueillis au presbytère pendant 8 ans, en attendant de trouver un lieu pour notre synagogue.  Parfois, on peut tomber sur des gens intolérants ; mais il faut se garder de ceux qui veulent laver plus blanc que blanc ! »

Hélène : « J’ai appris le mot « interreligieux », mais la réalité, on la vivait déjà. Pour moi, il a toujours été normal d’entrer en relation avec des personnes d’autres croyances. D’ailleurs, on ne rencontre pas des juifs, ou des musulmans ; on rencontre des personnes. Ainsi, lorsque, pendant la guerre de 39-45, l’on a demandé au roi du Maroc de livrer les Juifs, celui-ci a répondu : « Je n’ai pas de Juifs, je n’ai que des Marocains ! »  La relation, c’est d’abord une question d’humanisme, de respect ! »

Béatrice : « Le directeur de notre école voulait l’interreligieux. Chaque niveau de classe partait dans un pays différent. Avec ma classe, nous sommes allés à Cordoue, où nous avons découvert la richesse de l’histoire religieuse de cette région : la mosquée, la cathédrale…  A Séville également ; ce qui s’est vécu jadis, là-bas, entre les trois religions, le judaïsme, l’islam et le catholicisme, ce fut dans un certain climat de tolérance. »

François : « Quand on réalisait des forages, au Niger, on ne regardait pas si c’était pour des villages musulmans ou chrétiens !  Un jour, un responsable musulman m’a demandé : « Père, on voudrait que tu bénisses le forage. »  Ils ont placé leurs tapis de prière. J’ai prononcé la prière à Dieu. Par contre, il est regrettable qu’aujourd’hui, certains groupes se radicalisent, alors qu’il y a quelque temps, dans la vie concrète, musulmans et chrétiens étaient très proches. »

Bérangère : « Dans les établissements scolaires, avec les jeunes, dans l’enseignement catholique, il y a des temps de réflexion au moment des cours de culture religieuse. On dispose d’outils très bien faits pour échanger autour de thèmes tels que les calendriers des fêtes dans les religions, les rites, la tolérance, etc. Mais dans notre région, où la diversité religieuse est faible, quand on n’a pas l’occasion de côtoyer la différence, l’éveil à cette ouverture est plus difficile ! On voudrait mettre en place un groupe « ambassadeur », même s’il n’est composé que de quelques jeunes plus motivés. »

                                                            =o=o=o=o=o=

 

Une des leçons principales de ce riche partage, c’est que ce n’est pas le dialogue interreligieux en tant que tel  qui est premier, mais bien la rencontre entre des personnes. Il faut commencer par s’apprivoiser, apprendre à se connaître, laisser l’autre s’exprimer, prendre le temps de l’écouter, vivre à ses côtés si c’est possible.  A partir de là seulement peuvent tomber jugements négatifs, peurs et préjugés !  Et l’on peut alors se reconnaître enfin frères et sœurs, membres d’une même famille humaine.  En se nourrissant les uns les autres de nos diverses richesses humaines et spirituelles !

Merci à notre ami Etienne Sengegara d'avoir donné un large écho à cette rencontre dans "L'Echo de l'Ouest" daté du 19 novembre dernier !

 

                                                                                                         

 

 

dimanche 21 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2675 : Le Christ, Roi-Serviteur, à l'oeuvre chez nous !

Au cours de l'homélie, à Jard-sur-Mer, ce 21 novembre

 Je vous fais grâce de l'homélie que je donne en ce jour à Jard, pour ne vous offrir que le meilleur : un exemple merveilleux des actions toutes simples des bénévoles du Secours Catholique de notre secteur, au sertvice des plus défavorisés, à la manière du Christ Roi-Serviteur.  Un bel exemple pour nous tous !


→ Depuis plusieurs années, Daniel* suit Rémi* : aide au déménagement, visites dans le nouvel appartement, appels téléphoniques, invitations… Rémi a connu des problèmes d’infiltrations d’eau : Daniel est intervenu plusieurs fois auprès du bailleur social pour que le problème soit enfin résolu.                                       Pour les 75 ans de Rémi, Daniel a fait la surprise d’aller chercher Rémi pour l’emmener déjeuner chez lui avec des amis.

 → Marie* va, chaque mardi, rendre visite à Nicole*, une personne handicapée en fauteuil roulant : Elle la promène lorsqu’il fait beau, l’emmène faire ses courses, lui fait ses carreaux, prend en charge les déchets du tri sélectif…                                                                                                                            Nicole qui a connu de grandes souffrances dans le passé (violences conjugales, nombreuses maladies…) vit seule et elle ne voit que les personnes qui viennent lui faire les soins le matin.                                     Quand elle doit se déplacer pour se rendre chez un docteur ou au laboratoire, c’est un bénévole qui la transporte.                                                                                                                                   Cette visite régulière rythme sa vie et lui apporte un peu de réconfort. Elle se sent moins abandonnée !!      Si elle a besoin de quelque chose, elle appelle le Responsable du Secours Catholique, car elle sait qu’à, tout moment, elle peut compter sur l’ensemble de ses membres. 

→ Au moment de la pandémie, quelques bénévoles plus âgés ont souhaité se mettre en retrait. Mais, dans le même temps, plusieurs personnes sont venues proposer leurs services et se sont mis tout de suite à l’œuvre avec enthousiasme.                                                                                                                     Chaque semaine, plusieurs membres de l’équipe transportent des personnes qui sont accueillies à l’épicerie solidaire le Panier Talmondais. D’autres vont porter les denrées du Panier Talmondais à des bénéficiaires qui ne peuvent pas se déplacer. 

Les confinements successifs n’ont pas empêché ces actions d’avoir lieu malgré tout. 

 → Depuis un an, des bénévoles de l’équipe ont participé à 2 déménagements. Il s’agissait de préparer tous les cartons avant le déménagement puis les déballer le jour de l’installation.  

 Il y a eu aussi les déplacements à la Déchèterie et l’opération nettoyage de l’ancien logement. 

 (* sont des prénoms d’emprunt)

jeudi 18 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2674 : "Olivier, quand est-ce que tu as découvert Dieu ?"

Il y a quelques jours, en compagnie de deux amis, nettement plus jeunes, et aussi plus en forme que moi d'ailleurs, nous avons fait une marche de 30 km, le long de la côte, sous un soleil éclatant.

Au cours de cette longue journée de marche, nous avons bien sûr abordé une multitude de questions. L'initiateur de cette ballade avait aussi prévu des textes de prière, que nous nous arrêtions de temps à autre pour méditer. Puis, sur le retour, l'autre ami m'a demandé : "Olivier,  quand est-ce que tu as découvert Dieu ?"  Un peu surpris, j'ai commencé par lui répondre que c'était la 1° fois de ma vie que quelqu'un me posait une telle question. Sur le champ alors m'est revenue à l'esprit l'image de mon père à genoux au pied de son lit, chaque soir, en train de prier, avant de se coucher. Que de fois ainsi, avec la curiosité étonnée d'un enfant, je l'ai vu en une telle attitude d'abandon au Seigneur. Quel âge est-ce que j'avais quand je l'ai aperçu ainsi prier pour la 1° fois ?  Je ne saurais dire !  Peut-être 5 ou 6 ans ? Ou plus tôt encore ?  En tout cas, certainement avant d'avoir fait ma 1° communion à l'âge de 7 ans.

Avec la curiosité d'un enfant, je me demandais un peu ce que papa faisait, et ce qu'il devait dire alors !  Parfois, j'avais l'impression que, bien fatigué, au terme de dures journées de labeur, il sommeillait un peu ; mais peut-être fermait-il les yeux pour mieux se consacrer à sa prière ?  En tout cas, tant que je n'étais pas encore couché, jamais je ne l'ai vu manquer ce "rendez-vous" mystérieux.  En avons-nous parlé ?  Lui ai-je posé des questions ?  Je n'en ai pas souvenir !  Mais cet exemple pour moi a été marquant !

Je crois avoir rencontré Dieu aussi, si l'on peut dire, quand maman nous faisait prier : par exemple, à travers un Notre Père et trois Je vous salue Marie dans le lit, avant de nous endormir. Pour mes frères et soeurs comme pour moi, c'était une pratique qui avait vraiment du sens.

Un sommet en tout cas : ma 1° communion. Là, c'est devenu plus sérieux !  Je me revois encore, à l'aube de ce grand jour, très conscient, autant qu'on peut l'être à cet âge, qu'il allait se passer quelque chose d'extraordinaire ; à savoir, que j'allais recevoir Jésus, en qui je croyais avec ferveur, au plus profond de mon coeur.  Déjà un peu auparavant, puis par la suite, dans tout ce que je faisais alors, dans toutes mes actions, j'essayais de faire ce que Jésus aurais aimé que je fasse, suivant en cela les conseils avisés de ma chère maman.

Est-ce que j'étais conditionné ?  Je ne crois pas !  Je trouvais du bonheur dans cette relation avec Dieu.  Choqué quand des petits copains non croyants se moquaient un peu de nous en disant : "Qu'est-ce que Dieu ?  C'est un p'tit bonhomme qui n'a pas de cheveux." Ils disaient même des choses beaucoup plus "hard", que je ne répèterai pas ici. Mais leurs moqueries m'ont fait du bien, en m'obligeant à me demander alors - je m'en souviens - si j'avais bien raison de croire en Dieu, d'aimer Jésus et de prier, alors qu'eux n'en faisaient rien.

Maman, nous redisait aussi sans cesse qu'aimer les autres, c'était aimer Dieu.  Aimer le voisin, notoirement incroyant, mais qui avait montré son dévouement en venant aider papa à lutter contre un feu de cheminée qui commençait à dévaster notre maison.

Voilà donc ce que j'ai raconté à mes deux amis !  J'ai continué avec ce que j'ai découvert ensuite au petit séminaire ; particulièrement grâce à ce professeur, le Père Loïc qui, chaque matin, lors de la messe, au moment de l'action de grâce, après la communion, pendant une ou deux minutes, faisait une prière de remerciement "en parlant à Dieu".  Je peux dire qu'alors, ainsi, j'ai vraiment appris à prier !

lundi 15 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2673 : Parlons aussi de la face lumineuse de l'Eglise !

A l'occasion de la Journée mondiale annuelle des pauvres, initiée par le pape François en 2016, il a été décidé, sur les paroisses de Talmont et Jard-sur-Mer, de donner la parole aux bénévoles du Secours Catholique.

A cette occasion, très symboliquement, ce sont des femmes qui sont intervenues au moment de l'homélie dans les diverses églises de nos deux paroisses.  Nous les prêtres nous contentant d'introduire leur intervention et d'en tirer en finale quelques appels. 

 L'équipe locale du Secours Catholique, qui compte entre 25 et 30 bénévoles motivés, a retenu plusieurs faits d'entraide fraternelle, pour en faire part aux assemblées.

Après avoir donné beaucoup de place aux abus dans l'Eglise, il est temps de mettre en valeur les gestes de fraternité, si simples soient-ils, qui font honneur à l'Eglise et à l'humanité !

                                                                     =o=o=o=o=

Carmen* nous avait été signalée par une Assistance Sociale pour que nous lui apportions une aide alimentaire. Elle arrivait d’Espagne avec ses 2 très jeunes enfants, sans permis de conduire et sans travail.

Tous les 15 jours, Louis* allait chercher Carmen à son domicile pour l’amener au Panier Talmondais faire ses achats grâce aux dons du Secours Catholique. Louis l’emmenait pour tous ses déplacements, médecin, pôle emploi, permanences administratives, etc… Une relation de confiance et de fraternité s’était instaurée jusqu’au jour où les parents de Carmen ont réussi à lui trouver un appartement sur Paris afin qu’elle se rapproche de sa famille.

 

Isabelle* a frappé à la porte du Secours Catholique, envoyée par l’Assistante Sociale. Elle avait besoin d’un taxi pour une consultation médicale. Monique*, une bénévole, accepte de la transporter pour ce rendez-vous.

Ce jour-là, Isabelle partage ses problèmes avec confiance auprès des 2 bénévoles présents. On lui remet un bon de carburant et de l’alimentation.

Isabelle vit très isolée mais nous l’appelons et nous déplaçons souvent pour maintenir le lien et petit à petit, une relation de confiance se crée.

 

Depuis les dernières élections municipales, les membres du Secours Catholique du Talmondais sont présents dans 7 Centres Communaux d’Action Sociale du secteur. Dans plusieurs communes, un véritable partenariat a été institué : quand une Assistante Sociale signale une personne en situation précaire, le CCAS et le Secours Catholique se concertent pour répondre au mieux et le plus vite possible à la situation.

Dans une commune, le CCAS organise une collecte de jouets en bon état ou de friandises au mois de décembre : ces dons sont utilisés dans le cadre de l’arbre de Noël organisé par le Secours Catholique. A cette occasion, les parents sont invités à venir choisir pour leurs enfants des jouets qui seront donnés par le Père et la Mère Noël, lors de l’arbre de Noël.

    (* ce sont des prénoms d’emprunt)

 

 Vous avez peut-être remarqué, dans le "Ouest-France de ce samedi 13 novembre, le courrier d'un lecteur de la Mayenne posant cette question : "que veut dire "être chrétien" en 2021 ?  Croire, prier, recevoir des sacrements ?"

Eh bien non, cela ne suffit pas !  Etre chrétien, cela signifie aussi avoir, envers les personnes pauvres ou en difficulté que nous côtoyons, une autre façon de nous situer, au nom de l'Evangile.

Je termine cette homélie avec un appel extrait du message du pape François à l'occasion de cette Journée mondiale des pauvres :

"Nous sommes appelés à découvrir le Christ dans les pauvres, à être leurs amis, à les écouter et à les comprendre."

Car dans le coeur et la vie des pauvres, Jésus est présent.  Merci aux bénévoles du Secours Catholique de nous le rappeler !  

 

 

 

 

 

jeudi 11 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2672 : Tout humain est un frère !

Homélie du 11 novembre 2021 en l’église St Pierre de Talmont  (lors de la célébration pour la Paix)

Chaque année, cette journée du 11 novembre nous donne l’opportunité de nous arrêter un instant, afin de repenser à l’histoire de l’humanité depuis la nuit des temps. Mais n’y a-t-il pas de quoi être pris de vertige, face à cette succession ininterrompue, au cours des siècles, de guerres, de conflits, de haines et de divisions, entre individus, peuples, nations et religions ?

Au point que l’on pourrait se demander où va l’histoire, et si elle a réellement un sens ! Alors que nous avions osé croire en l’avancée irrésistible du progrès et de la paix  -  ce devait être  « la der des der »  -  nous souffrons de voir tant de conflits se poursuivre encore, dans trop de  régions de la planète.  Et, sans parler de conflits, n’y a-t-il pas trop d’incompréhensions aussi chez nous ?

Dès le début de la 1° guerre mondiale, en 1914, Edward Grey, le ministre britannique des affaires étrangères, se posait déjà la question suivante : « Les lumières de l’Europe s’éteignent ; il est possible qu’elles ne se rallument jamais ! »

De plus en plus, il nous faut prendre la mesure de la radicalité du mal, au plus profond du cœur de l’homme. Mais c’est là que nos ancêtres, les poilus de 14-18, ont sans doute un message à nous laisser. Face au mal qui les écrasait, ils ont su rester debout en effet, et ils font  aujourd’hui encore notre admiration.

Quelle leçon de courage nous ont laissé ceux qui se surnommaient eux-mêmes « les rats des tranchées» !  Lorsque, sous le grand hachoir des obus, les poilus, français, mais aussi, allemands ou autres d’ailleurs, pétrifiés de peur, pataugeant dans une mélasse gluante, la crasse collée au corps, le nez sur les parois en terre de leurs tranchées, qu’ils étaient grands pourtant, dans leur douleur, et dans leur dignité !  Cela, puissent nos générations, les plus jeunes d’entre nous, ne jamais  l’oublier !  N’est-ce pas pour nous qu’ils ont souffert ?

Aujourd’hui en tout cas, comme nous y invitait le texte biblique du prophète Michée, puissions-nous nous comporter comme des bâtisseurs d’espoir et de paix !  Et, selon le message de l’Evangile, ne nous laissons jamais entraîner sur des chemins de haine et de division.  Y compris entre partis ou factions opposés, entre religions diverses, entre pays aux intérêts divergents. Sans parler des torrents de haine sur les réseaux dits « sociaux », ni du harcèlement dans les établissements scolaires, etc.  Ne plus creuser de tranchées ni élever de murs pour nous protéger des autres, tel est le défi qui nous attend désormais !

Ainsi que le prophétisait André Malraux en effet : « L’homme moderne appartient à ceux qui vont tenter de le créer ensemble. »

Puisse tout autre humain, quel qu’il soit, devenir pour nous une sœur, un frère !  Si tel est notre volonté, alors, nos aînés de 14-18 ne seront pas morts en vain, et le Christ non plus ; lui qui a ouvert, devant nous, par son sacrifice, le chemin évangélique de la liberté, de l’égalité et de la fraternité !  Amen !

 

 

 

samedi 6 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2671 : Les abus dans l''exercice vertical (et clérical) du pouvoir ne sont plus acceptés par nos contemporains !

 

Homélie du 32° dimanche B  -  Talmont et Jard-sur-Mer  -  7 novembre 2021

Soyons francs !  A quoi cela vous fait penser, quand Jésus fustige les chefs religieux de son époque ?  Lorsqu’il déclare : « méfiez-vous d’eux ; ils tiennent à se promener en vêtements d’apparat, ils aiment les salutations sur les places publiques, les sièges d’honneur dans les synagogues et les places d’honneur dans les dîners ; ils font aussi de longues prières. »

On  ne sait pas trop quoi penser de ces évangiles qui, depuis quelques semaines, dimanche après dimanche, semblent remettre en cause des façons de faire très semblables dans notre Eglise aujourd’hui.  Ces attitudes critiquées par Jésus nous rappellent qu’il y a quelque temps, le pape François a dû taper du poing sur la table pour fustiger le train de vie de certains cardinaux de la Curie romaine, qui avaient fait retaper leurs luxueux appartements aux frais des finances du Vatican. Rien à voir avec la façon de se comporter de Jésus…

D’après ce que nous venons d’entendre de la part de l’évangéliste Marc, la critique que Jésus fait des maîtres en religion de son époque est évidente : ceux qui doivent prendre soin du peuple, les enseigner, protéger la veuve et l’orphelin, comme aujourd’hui les victimes de sévices sexuels, ceux qui avaient une mission d’annonce de la Parole de Dieu en terre d’Israël, une mission de protection des plus faibles, voici qu’ils se promènent en robes longues et se pavanent en public ; ils se  donnent un statut d’importance et de supériorité au sein du peuple de Dieu. En réalité, alors,  la hiérarchie du judaïsme avait  perdu de vue le sens de sa mission.

Et voici que, malheureusement, tout cela semble se renouveler aujourd’hui, chez nous !  Ce qu’exprime Jésus, c’est aussi une vraie claque pour nous, parce que cela nous renvoie à cette question : et nous à présent, quel type d’Eglise souhaitons-nous ?  Quel fonctionnement d’Eglise voulons-nous ?  Qu’attendons-nous des responsables de notre Eglise, prêtres ou évêques ?

Cet évangile me rappelle l’exemple de cette veuve de Fontenay-le-Comte, là où j’étais en poste il y a quelques années. Lourdement handicapée, ne pouvant se déplacer, disposant de peu de revenus, elle me laissait chaque mois 10 € dans une enveloppe, lorsque je passais lui rendre une petite visite, pour ce qu’elle appelait sa participation mensuelle, comme les paroissiens valides, à la quête de la paroisse.

Et voici qu’à travers le témoignage de ces deux veuves, Jésus nous donne une piste pour le salut de notre Eglise, et pour l’avenir du Peuple de Dieu.  Tout mettre en œuvre désormais, ainsi que l’a souhaité la commission Sauvé, pour que la gestion de l’Eglise, pour que son animation, sa direction, ne reposent plus uniquement sur les épaules des seuls évêques ou du seul clergé, mais bien, sur la force vitale du Peuple de Dieu, sur le courage et l’engagement évangélique de chacun de vous et de l’ensemble des baptisés, y compris les veuves, ou les chrétiens, « ordinaires », comme nous ici !  En un mot, sur tous ceux que l’on pourrait appeler « les invisibles », dans l’Eglise.  Souhaitons que ce renversement de façon de faire soit bien compris par les gens d’en haut !  Car les abus dans l’exercice vertical (et clérical) du pouvoir ne sont plus tolérés par nos contemporains.  Et d’ailleurs, soit dit en passant,  il en est de même quant à la façon dont est dirigée la COP 26 !

Par bonheur, des petits pas sont en train de se réaliser, même si c’est sous une forte pression populaire. Ainsi, lors du rassemblement récent de 8000 personnes à Marseille, en lien avec  les Jésuites, lors de la messe de la Toussaint, l’archevêque de Marseille, ce qui ne s’était jamais vu au niveau d’un évêque, a laissé la parole, pendant l’homélie, à une religieuse, Sr Christine Danel, supérieure des sœurs Xavières, des religieuses qui sont de tradition ignatienne. Ainsi, de même que Jésus a valorisé la veuve par rapport à la hiérarchie dans le judaïsme,  cet archevêque, en invitant une femme à faire l’homélie pendant une messe, a posé un geste prophétique qui sera, espérons le, porteur d’avenir, quant à la place des femmes et à propos du rôle des laïcs dans l’Eglise.

Je repose ma question en terminant : face aux grands défis qui interpellent notre Eglise catholique, le peuple de Dieu va-t-il bouger ?  En effet, ne laissons pas l’avenir ni la beauté de l’Eglise entre les mains des évêques et des prêtres seulement ! A ceux d’entre nous qui trouvent des tas d’excuses pour n’être que consommateurs au sein de l’Eglise, en invoquant le manque de temps, le manque d’argent, l’âge ou autres, à ceux qui oublient que les petites gouttes font les grandes rivières, à ceux d’entre nous qui croient qu’ils n’ont rien à apporter ou se contentent de la critique, à  ceux qui sont étouffés par leur modestie, à ceux qui n’ont pas confiance en eux, il y a ces deux pièces de la pauvre veuve qui nous rappellent que chacun de nous, quel qu’il soit, a quelque chose à apporter pour sauver notre Eglise : ses mains, son sourire, ses qualités, sa réflexion, son temps, sa foi, son amour du Christ, et même de l’Eglise, ses idées et des propositions possibles.

Tout cela, tout ce que vous avez de beau et de bon, chers frères et sœurs, ne le gardez pas pour vous car, comme le dit le proverbe africain : « Tout ce que vous gardez est perdu, mais ce qui est donné ne finit jamais ! »  Amen !

 

jeudi 4 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2670 : Poursuivre le dialogue interreligieux, est-ce toujours une priorité ?

 Ne risque-t-on pas, en ces temps tourmentés, de rétrécir gravement notre vision de la mission de l'Eglise ?  Tant la gravité des problèmes rencontrés risque de nous faire passer à côté d'enjeux importants comme le dialogue avec les autres religions, l'oecuménisme ou la relation avec le Judaïsme.  Tout ceci étant désormais considéré comme un peu secondaire, l'essentiel étant de "sauver la baraque" ! Plus que de communier à la vie du monde, à la réalité des peuples et des autres religions...

Vous allez me dire que je suis un peu négatif. Et pourtant, il n'y a rien de plus réel que ce que je viens de vous dire.  Sinon, comment expliquer que, dans notre diocèse de Luçon par exemple, après avoir cherché et tourné le problème dans tous les sens, pour suivre des questions aussi essentielles que les relations avec les autres religions chrétiennes et le Judaïsme, notre évêque et ses adjoints n'aient trouvé pour s'en occuper qu'un vieux prêtre de 79 ans, pourtant en retraite officiellement depuis quatre ans ? Et cela en ma personne, faute de mieux...

Non que je refuse cette mission de délégué diocésain, bien sûr !  Mais cela fait ressortir encore davantage la pauvreté de nos forces et la faillite de nos priorités. Car si l'on prétend sauver l'Eglise en sauvegardant en priorité ses institutions et sa façade plutôt ébranlée, ne se trompe-t-on pas de combat ?  En effet, il ne suffira pas de mettre toutes nos forces à nettoyer notre navire en panne, la barque de Pierre ; encore faut-il relever la tête, se donner une direction, être attentifs aux vents qui nous viennent du grand large, et nous laisser entraîner vers les horizons infinis par le grand vent de l'Esprit.

 A travers ce billet, je me permets donc de tirer le signal d'alarme, pour que le Peuple de Dieu ne reste pas, sidéré, dans le fossé.  J'ai apprécié que, dans le questionnaire envoyé à tous les diocèses du monde pour préparer le Synode sur la synodalité, le 6° point (sur 10) pose la question suivante : "Quelles relations entretenons-nous avec les frères et soeurs des autres confessions chrétiennes ?"  Je souhaite que cette question ne soit pas écartée dans notre réflexion diocésaine préparatoire à ce Synode, qui devrait se tenir à Rome en 2023.  Quoique j'aurais aimé  -  est-ce un oubli ?  -  que l'on oriente aussi la réflexion des catholiques sur le lien avec les autres religions comme avec celles et ceux qui ne croient pas en Dieu.

Sur le Pays des Olonnes en tout cas, modestement, nous essayons d'avancer en ce sens, grâce au groupe interreligieux local qui regroupe protestants, bouddhistes, juifs, musulmans et catholiques.  A ce propos, nous vous invitons à la rencontre qui aura lieu

 le mercredi 10 novembre, à 20h, salle des Nouettes, 9 rue George Sand, au Château d'Olonne

         sur le thème  :   la place de l'interreligieux dans nos vies

Ce sera une soirée de type interactif ; à savoir que, volontairement, nous ne ferons pas intervenir quelqu'un, mais d'emblée, la parole sera laissée à l'assemblée, à tous ceux et celles qui souhaiteront partager leur vécu, et ceci à partir des pistes suivantes par exemple :

-  nous pourrons faire part de nos expériences de rencontres avec des personnes d'autres religions ou traditions de sagesse.

-  comment les avons-nous rencontrées ?  (en voyage, en France, au travail, ...)

-  qu'est-ce que ces personnes nous ont apporté ?

-  qu'est-ce qu'elles nous fait découvrir ?

-  en quoi les autres nous interpellent et nous enrichissent ?

-  pourquoi il est important d'oeuvrer dans le sens de l'interreligieux ?

Nous comptons sur votre active présence !

Isaïe 54/2-4  :  "Elargis l'espace de ta tente, déroule les toiles, allonges les cordages, renforce les piquets, car tu vas déborder à droite et à gauche.  Ne crains pas !"                      

Dès à présent, merci à vous !

lundi 1 novembre 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n°2669 : Le ciel, le purgatoire, l'enfer...

 

TOUSSAINT   2021   (Jard-sur-Mer)

C’est bien beau de promettre aux gens que leur récompense sera grande dans les cieux, et de chanter qu’autour du trône de Dieu se tient la foule des sauvés ; mais qu’est-ce qu’on en sait ?  Qui est revenu nous dire qu’il y avait vraiment, après la mort, une autre vie, dans un au-delà incertain ?  Est-ce que cde n’est pas une fake-news ?  Rassurez-vous : je n’ai pas perdu la foi ! Mais reconnaissons que beaucoup, y compris dans nos familles, doutent de tout cela ! Et l’on connaît cette réflexion de Staline disant : « A la fin, c’est toujours la mort qui gagne ! »

La seule chose dont l’on soit sûr, c’est que, toute notre vie, on passe de boîte en boîte.  D’abord, on passe notre jeunesse dans une boîte (un collège, puis un lycée) ; ensuite, pour se détendre, on va en boîte, et on y va dans notre caisse (notre voiture) ; puis, quand on travaille, on est dans une grosse boîte, ou une petite boîte ; et enfin, au dernier jour, on finit dans une boîte, et vous savez laquelle !

En fait, pour nombre de nos contemporains, non croyants ou mal croyants, notre existence est réduite à cela.  Et même de grands philosophes, comme Freud, Marx, Sartre et autres, sont restés silencieux devant la mort, et bien en peine de nous éclairer  par rapport à une aussi importante interrogation. Mais ça nous tracasse, nous !  Et on aimerait bien savoir ce qu’il peut y avoir après la mort…

Malheureusement, si j’en juge à un article paru dans le « Ouest-France » de ce jour, je suis un peu inquiet !  Avez-vous repéré ce titre, p. 5 : « La mort à l’école, un sujet tabou » ?  Selon une enquête de l’Ifop, 7 enseignants sur 10 se sentent mal à l’aise pour aborder ce sujet avec leurs élèves, et évitent de le faire…

 Cependant, au sein de l’humanité, depuis la nuit des temps, il y a toujours eu des hommes et des femmes pour croire que la mort n’était pas la fin de tout.  Bien avant les promesses de la Bible, il y a plus de 100.000 ans, les humains déposaient déjà, auprès de leurs défunts, comme, plus près de nous, les Egyptiens dans les pyramides, ou dans les sépultures en Chine, des vivres, des vêtements, et parfois des armes, pour les accompagner dans leur dernier voyage. Etaient-ils, ces humains primitifs, plus clairvoyants que Staline ou Sartre ?  Peut-être bien que oui…

Mais, pour faire court, c’est avec Jésus que la conception que l’on se fait de l’au-delà a connu une vraie révolution. Car le Christ est venu offrir, à la face du monde, la joyeuse figure d’un Dieu d’amour, capable de vaincre la mort.  Et c’est sur cet enseignement que nous basons notre foi dans l’au-delà. A propos de cet au-delà, on entend parfois dire que personne n’en est revenu ?  Mais si pourtant !  Et qui donc ?  Après sa mort, Jésus !  Oui, il est revenu !

Le philosophe Pascal résume ainsi, face à Sartre et autres maîtres du doute, l’attitude chrétienne : « Si tu crois que l’homme peut disparaître à jamais, c’est que tu ne crois pas en sa dignité infinie. »  C’est d’ailleurs là l’un des apports essentiels du christianisme à la civilisation universelle ; pensez donc : alors qu’il pourrait disparaître comme un tas de feuilles mortes au fond d’un tombeau, notre religion donne à l’homme, au-delà de sa mort, un destin nouveau et infini.  Et ce qui nous attend dans l’au-delà, ce n’est que du bonheur, si l’on en croit notre foi.

Mais, me direz-vous, le paradis, l’au-delà, qu’est-ce qu’on en sait ?  En fait, Jésus nous a donné des indices, à travers des images comme celle du repas de fête quand, souvenez-vous, le Seigneur dit qu’à l’arrivée de ses amis dans le royaume du ciel, il prendra un tablier, les fera s’asseoir à sa table et les servira chacun à leur tour.  En Vendée, où l’on aime bien les repas de fête, eh bien, cette image de convivialité rend assez sympathique l’idée que l’on peut se faire du paradis !

Autre image, celle de la 1° lecture, tirée du Livre de l’Apocalypse, dans laquelle St Jean nous présentait, lui, le ciel sous la forme d’une liturgie grandiose, vécue autour de Dieu et du Christ glorieux.  Attention, ceci n’est pas une description du ciel, mais cette évocation a pour but d’ouvrir nos esprits à une réalité, certes inconnue, mais dont on peut être certains qu’elle émerveillera notre cœur pour l’éternité.

 En tout cas, cette lecture nous apprend qu’au ciel, nous ne serons pas assis comme à un grand  spectacle au Puy du Fou, dans des fauteuils bien rembourrés ; au contraire, nous serons acteurs, nous serons actifs, et nous mènerons une vie qui dépassera en beauté et en lumière tout ce que l’on peut imaginer.

Autre question : ce paradis, où se trouvera-t-il ?  Attention, il ne faut pas penser le paradis en termes d’espace : plutôt en haut ?  Ici ?  Ou là ?  Mais on n’en sait rien ! D’ailleurs, il faut sans doute envisager le paradis plutôt en termes de relations. Je m’explique : à Jean-Paul Sartre décrétant que « l’enfer, c’est les autres », Sr Emmanuelle objectait : « les autres, c’est le paradis. »  Mais ce n’est pas ce que nous enseignent les réseaux sociaux généralement.

C’est pourtant cette conception du paradis qui nous a été présentée à travers l’évangile de la Toussaint. Le paradis sera ouvert à ceux qui, ici-bas, auront essayé d’être doux, miséricordieux, passionnés de justice ; en un mot à tous ceux et celles qui auront travaillé, ici-bas, à faire exister un monde autre, un monde plus humain ; ce monde dont, face au chaos actuel de notre société, tous déjà, nous rêvons.  Mais j’ai bien peur que, face à tous ces enjeux, la COP 26 n’aille pas très loin. Une bonne réunion des chefs d’Etat autour de l’Evangile des Béatitudes…On peut toujours rêver !

Et le contraire de ce monde nouveau, le contraire du paradis, c’est l’enfer, dont on a prétendu parfois qu’il n’existait pas. Et pourtant, c’est une tragique possibilité, même pour quelqu’un qui a été croyant et pratiquant ; par exemple, si, bien que bon pratiquant régulier, l’on a tourné le dos à des personnes en souffrance, si l’on s’est brouillé à mort avec certains de nos proches, en refusant de nous réconcilier, si nous avons fermé notre porte ou celle de notre pays à des malheureux, si nous avons été profondément injustes et méprisants, sans chercher à nous convertir…  Comme l’a dit St Jean en effet, dans sa 1° lettre, 2/9 : « Celui qui prétend aimer Dieu et qui n’aime pas son frère, celui-là marche dans les ténèbres, et c’est un menteur ! »  D’ailleurs, dans ses exigences et dans sa netteté, cet évangile de la Toussaint tire le signal d’alarme pour chacun d’entre nous, moi prêtre y compris bien sûr !  Que voulons-nous faire de notre vie ?  Là est la seule question qui vaille !

Je termine avec le purgatoire, dont cependant, Jésus n’a jamais parlé. C’est une notion qui n’est apparue qu’au 12° siècle. Quand on arrive chez quelqu’un, à la porte, on commence par s’essuyer les pieds, surtout si on a marché dans la boue.  On peut concevoir qu’avant d’entrer au paradis, nous ayons besoin de nous laisser purifier, et purger ; d’où le mot « purgatoire ». En effet, le mal ne peut entrer au ciel ; il faut d’abord s’en laisser purger. Et cela dès aujourd’hui, y compris pendant cette messe : nous sommes là pour ça !

Je termine ! Le ciel, le purgatoire, l’enfer, il y n a de quoi s’y perdre, pouvons-nous penser ! Pas du tout car, dans le ciel, de nombreuses étoiles éclairent notre route, au milieu des obscurités de notre vie.  Ces étoiles, ce sont les saints de tous les temps qui, par leur exemple d’amour de Dieu et de respect des autres, éclairent notre chemin.  Plus que cela, les saints et les saintes du ciel nous portent dans leurs bras et nous soutiennent de leur prière, afin que nous puissions nous aussi parvenir un jour dans la gloire du ciel.  Confions leur notre vie !  Amen !