Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 30 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2999 : Prière du pape François pour les Migrants

 Hier, c'était la Journée mondiale de prière pour les migrants.

Alors que, dans notre pays, en Europe et ailleurs, la venue et la présence des migrants est plutôt mal perçue, y compris par de nombreux pieux catholiques, le pape remet les pendules à l'heure.

Il a le courage de nous rappeler que nous ne sommes en rien propriétaires du pays dans lequel il nous a placés.

Comment en effet avons-nous pu oublier ce passage du Lévitique 25/23 : "Ce pays est à moi et vous êtes chez moi des hôtes et des gens de passage."

Traduction de la TOB :  "Ce pays est à moi ; vous n'êtes chez moi que des émigrés et des hôtes."

Autrement dit, cette terre sur laquelle vous vivez (la France, l'Europe, Israël...) ne vous appartient pas, elle appartient à Dieu !

Et en conséquence, tout humain a le droit de vivre sur quelque terre que ce soit ici-bas !

                    Prière

 Dieu, Père tout-puissant
nous sommes ton Église pèlerine
en chemin vers le Royaume des Cieux.


Nous habitons chacun dans nos pays
mais comme si nous étions des étrangers.


Toute terre étrangère est notre patrie,
mais toute patrie est pour nous une terre étrangère.


Nous vivons sur la terre,
mais nous sommes citoyens du ciel.


Ne nous laisse pas devenir les propriétaires
de cette partie du monde
que tu nous as donnée comme demeure temporaire.


Aide-nous à ne jamais cesser de marcher,
avec nos frères et sœurs migrants
vers la demeure éternelle que tu nous as préparée.


Ouvre nos yeux et nos cœurs
pour que chaque rencontre avec ceux qui sont dans le besoin
devienne une rencontre avec Jésus, ton Fils et notre Seigneur.


Amen.

dimanche 29 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2998 : Les beaux fruits du dialogue entre les religions

 Le dimanche 29 septembre, très intéressante table-ronde organisée par une association de La Roche-sur-Yon, connue  sous le nom "Les Jeudis de Sophia", autour de la question des "Religions en dialogue au XXI° siècle", devant 150 personnes. Avec comme intervenants un pasteur de l'Eglise Protestante Unie de France exerçant à Moncoutant et Mouchamps, un rabbin de la communauté juive libérale d'Ile-de-France, un moine bouddhiste vendéen, un universitaire musulman et un prêtre catholique, curé de Noirmoutier.  Diverses questions ont été abordées.

Parmi celles-ci, une religion peut-elle prétendre qu'elle a la Vérité ?

Le pasteur Elie Saurel-Lafont a reconnu cette réalité, à savoir que "Notre religion ne dit pas le tout du toutCe serait un fantasme de croire que notre religion, à elle seule, dit toute la vérité."  De son côté, l'imam Jean Abd Al-Wadoud Gouraud  a souligné que  "Le Coran reconnaît que la même vérité unique se présente sous des formes différentes, et il invite à ce que l'on puisse s'entendre, dans une tension pour rechercher la vérité ensemble."  Même son de cloche du côté du rabbin Etienne Kerber  :  "Ce n'est pas parce que les Hébreux ont reçu la Révélation en premier que nous sommes les seuls à avoir l'accès au Dieu unique !"  Le père Gérard Billon a réagi dans le même sens, en faisant savoir que  "Les catholiques ne sont pas propriétaires de la réalité de Dieu."

 Une deuxième piste de réflexion a alors été abordée : quel est le but des religions et du dialogue interreligieux ?

Thrinlé (moine bouddhiste) a reconnu que "Chaque communauté religieuse a tendance à se replier sur elle-même ; le dialogue permet de se décloisonner."   Le pasteur Jacques Hostteter (pasteur retraité de La Roche-sur-Yon, organisateur de la rencontre) a alors rappelé ceci, et c'était le but de la rencontre,  à savoir que  "L'objectif du dialogue entre les religions, c'est de contribuer à créer de la cohésion sociale."  C'est alors que Maximilien Schnel, adjoint au maire de la Roche-sur-Yon, a insisté sur le point suivant  :  "La municipalité a soutenu cette initiative parce que le dialogue entre les religions contribue à créer une meilleure compréhension de l'autre. Il en va de l'intérêt de la collectivité locale, car la société a besoin d'une confiance mutuelle."  Le pasteur Elie a alors précisé ceci :  "Ce qui nous définit, c'est la façon dont on habite ce monde ; que ce soit par rapport à des questions comme le transhumanisme, l'écologie, l'extrémisme, la place des femmes, etc."

Tout au long de la rencontre, chacun des intervenants a su enrichir le débat de façon très riche. Par exemple, l'imam Abd Al-Wadoud  a présenté ainsi la démarche recherchée :  "Les religions n'ont pas pour but de sauver la planète, mais d'ouvrir le coeur et l'âme des gens. D'autre part, l'on connaît la tendance de l'être humain à exclure l'autre ; le dialogue interreligieux exclut cela.  Et il faut lutter contre deux écueils : le syncrétisme (mélanger toutes les religions) et l'exclusivisme, ou, les théories identitaires ; éviter aussi les a priori "missionnaristes" (vouloir faire du prosélytisme)".

Le P. Gérard Billon a pu résumer ainsi l'objectif poursuivi :  "Notre but, c'est de travailler à bâtir la paix ; mais c'est un objectif qui nous dépasse.  On n'est pas d'accord entre nous, mais cependant, cet objectif, on peut le rechercher ensemble."

En conclusion, il a été retenu la question suivante :  les religions ont-elles la possibilité de mener des actions ensemble ?

D'emblée, le lama Thrinlé a souligné ceci :  "Le dialogue passe d'abord par des rencontres humaines, qui peuvent alors être suivies d'actions communes. Témoin ce qui s'est vécu aux JO dans le cadre du Centre multiconfessionnel, qui a permis une formidable entente entre les aumôniers des différentes religions."

Autre initiative présentée par le rabbin Elie :  "Une femme rabbin, Pauline Bebe, a proposé de mettre en place, en lien avec Science Po, une formation commune pour les ministres du culte de toutes les religions, sur une année.  Entre autres, on y étudie toutes les religions. Depuis cette mise en place en 2016, 500 personnes ont été diplômées !  Comme activités avec les étudiants, par exemple, nous avons créé un calendrier interreligieux, réalisé des vidéos sur divers thèmes, comme la transcendance dans les religions, etc."

En tant que co-président de l'Union Bouddhiste de France, et à ce titre, participant au travail de la CRCF, le lama Thrinlé nous a fait part de ce qu'il vivait au sein de cette instance : "Il faut noter le rôle de la CRCF (Conférence des Responsables des Cultes en France). Cette instance publie des communiqués communs, par exemple sur le projet concernant la fin de vie, les attentats du 7 octobre... La CRCF est consultée de temps en temps par l'Elysée."  De son côté , l'imam Abd Al-Wadoud a confirmé ce dire : "Le même type d'instance a été mis en place au plan de l'Europe. Elle intervient sur de nombreuses questions, comme la paix, l'environnement..."

Avec cette précision de  Thrinlé  :  "Il y a aussi toutes ces soirées grand public qui sont organisées par l'association interreligieuse "Dialogue pour la Paix", sur le Pays des Olonnes et à la Roche-sur-Yon ; on y aborde des thème concernant les religions ou les questions de société. De nombreuses personnes y participent, et il s'y vit une très grande ouverture.

                                                                 _______

Impossible de résumer toute la richesse de ce qui a été exprimé à travers cette table-ronde. Mais déjà, chacun est reparti plus motivé et plus fort.  Ainsi que l'a souligné Thrinlé : "Le dialogue interreligieux, cela demande du courage, cela représente une exigence, et nous invite à mieux connaître la vie de l'autre, l'expérience de l'autre !"  En tout cas, c'est une belle aventure, un voyage en compagnie de l'Esprit !  

Avec un appel pour l'avenir : donner une place aussi aux agnostiques, aux croyants autrement, dans ce que l'on pourrait appeler, avec un mot un peu "barbare", le dialogue interreligieux et "inter convictionnel" !

 

samedi 28 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2997 : Que restera-t-il de moi dans l'histoire ?

 Non, tranquillisez-vous, même arrivé au soir de cette vie, je ne me pose pas cette question !  Je ne me demande pas ce que les autres vont penser de moi quand j'aurai pris la tangente !  Et vous non plus, sans doute !  Même si parfois, on se permet d'imaginer, du moins quelques instants, que ce serait quand même pas mal si l'on retenait un petit quelque chose de nous ! Cependant, à l'occasion des nombreuses sépultures que j'ai assurées durant des dizaines d'années, je repensais souvent à cette réflexion de Sacha Guitry : "La plupart des gens disparaissent sans que l'on prenne conscience de l'importance de leur vie sur la terre."  Quel dommage !  Quel gâchis !

Question : en sera-t-il de même pour nous ?  Ne risquons-nous pas d'être vite oubliés ?  Et pourtant, notre vie par exemple, n'a-t-elle pas été utile ?  N'avons-nous pas essayé de faire de notre mieux pour servir Dieu et les autres ?  Peut-être !  Mais c'est nous qui le disons ; et ne nous faisons pas d'illusions : ce que chacun de nous a tenté de vivre sera vite effacé de la mémoire du monde !

Sauf de la part de Dieu ! A ses yeux en effet, l'existence de chacun de nous ne ressemble en rien à une goutte d'eau anonyme perdue dans l'océan.  Je ne sais pas ce que les autres auront pensé de nous, ce qu'ils garderont de nous comme souvenir, mais cela a-t-il un intérêt ?  L'essentiel n'est-il pas de savoir que Dieu, lui, a marché à nos côtés tout au long de notre existence, qu'il nous a très souvent pris sur son dos quand nous étions épuisés, découragés ?  Lui en tout cas ne nous a jamais oubliés, et il ne nous oubliera jamais !

J'ai souvent rencontré des personnes qui vivaient dans la crainte de Dieu, avec une certaine appréhension par rapport à leur rencontre finale avec lui au dernier jour.  L'on repense en effet, à nos infidélités, nos fautes, parfois très graves, contre la fraternité, par rapport à l'observation des commandements, etc...  J'essaye de les tranquilliser en leur rappelant que Dieu est un Père plein d'amour.

J'aime bien cette phrase d'Isaïe 43/24-25, dont l'on trouve de nombreux équivalents dans la Bible : "Tu m'as obligé à supporter tes péchés, j'étais fatigué de tes fautes.  Mais moi, moi encore, j'efface tes fautes, je ne me souviendrai plus de tes péchés."

La foi musulmane d'ailleurs confirme cette volonté de pardon de Dieu. Dans un hadith (parole attribuée au prophète, mais ne figurant pas dans le Coran), le prophète Mohammed rapporte en effet que Dieu lui a révélé ceci : "Ma miséricorde l'emporte sur ma colère."  J'ai pensé à ce verset dans le cas de l'abbé Pierre, si celui-ci lui a demandé pardon, ce dont il n'est pas en notre pouvoir de douter... Après expiation de son péché.  Mais c'est valable aussi pour nous !

Et si nous avions réellement joué un rôle, même dans l'ombre, par rapport à l'histoire du monde ?  Je laisse à votre méditation cette parole prophétique de Bernanos :  "Je dis que les faibles sauveront le monde, et ils le sauveront sans le vouloir.  Ils le sauveront malgré eux, ils ne demanderont rien en échange, faute de savoir le prix du service qu'ils auront rendu."

Voilà à quoi aura servi notre vie !  Merci Seigneur !

jeudi 26 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2996 : Les "bienfaits" de la colonisation en Indochine

 Pour nombre de nos contemporains, très mal informés, la colonisation a été une oeuvre civilisatrice merveilleuse, qui a eu de très beaux effets sur les populations concernées.  La République a su faire avaler cette grave erreur et ce mensonge à nombre de ses enfants.  Alors que la réalité était tout autre !  Ainsi qu'en a témoigné la célèbre journaliste du "Petit Parisien", principal quotidien de l'époque, Andrée Viollis, dans son livre "Indochine SOS", paru à la NRF en 1935, et dont voici l'Avant-Propos  : Cela était prémonitoire !  Que ne l'a-t-on écoutée ???  On a vu les résultats que cette attitude a donnés, les guerres coloniales que cela a entraînées, les conflits qui se perpétuent encore aujourd'hui, en Nouvelle Calédonie par exemple...


Les notes qui suivent furent prises en marge d'un voyage que je fis en Indochine dans

les trois derniers mois de 1931. Attachée en qualité de journaliste
à la mission de
M. Paul Reynaud, alors ministre des Colonies
, je l'avais devancé à Saïgon d'une dizaine
de jours et m'étais arrangée pour demeurer dans le pays un peu plus d'un mois après

son départ, avant de gagner la Chine, puis le Japon.

J'avais été profondément émue par la belle et solide enquête que Louis Roubaud

venait de publier sur les troubles d'Indochine
. Je savais qu'ils n'étaient encore
qu'imparfaitement apaisés. Je pus bientôt me convaincre comme lui que la cause

principale de ces troubles réside d'une part dans la crise économique, la famine,

l'excessif fardeau des impôts, d'autre part, dans l'attitude prise par les autorités devant

les pacifiques cortèges et les diverses manifestations d'un peuple désespéré.

J'apporte sur la répression de ces troubles, leurs causes et leurs conséquences, un
témoignage pour ainsi dire nu, car je ne fais que transcrire mon carnet de notes, me
bornant à y joindre les éclaircissements et les précisions indispensables, et, autant qu'il
se peut pour un sujet aussi brûlant, à y ajouter mes références. Le lecteur suivra donc le
même chemin que moi. Il verra comment je parvins à rencontrer, du côté indigène, quelques-uns, les « meneurs », comment je pus m'entretenir avec des chefs de la jeunesse nationaliste, des « vieux-révolutionnaires », des constitutionnalistes et divers partisans de la coopération franco-annamite. Et il se rendra compte que j'ai également consulté de nombreux Français, avocats, ingénieurs, médecins, colons, fonctionnaires de la Sûreté et de l'Administration.

Ces notes et les documents qui leur sont annexés constituent, malgré moi, un
témoignage accablant contre la façon dont les troubles furent réprimés en Indochine et
la manière dont la justice y est rendue.


Mais le verdict de Saïgon intervint en mai 1933, provoquant l'émotion la plus
profonde et la plus justifiée, aussi bien dans les esprits pour lesquels les considérations
d'humanité et de justice ont encore du poids que chez les Français soucieux du principe
et de l'application de nos méthodes coloniales. Il fut suivi par le procès d'Hanoï (juin
1933) qui se termina par l'acquittement de cinq légionnaires, dont deux sergents,
convaincus d'avoir torturé puis assassiné onze Annamites, innocents et reconnus
comme tels. Acquittement justifié par le fait que les accusés prétendirent n'avoir fait
qu'exécuter les ordres des autorités civiles.


Révoltée, comme tous ceux qui lurent le compte rendu des débats de ces procès,
j'attendis cependant encore. Mais, malgré des assurances venues de très haut, aucune
mesure gouvernementale n'a jusqu'ici atténué l'iniquité de ces deux verdicts. Des
condamnés ont été exécutés ; d'autres et par milliers pourrissent encore dans des
bagnes et des geôles dont je connais l’horreur. Les amnisties promulguées au cours de
ces derniers mois ne se sont étendues que d'une façon insuffisante aux prisonniers
politiques et n'ont tenu aucun compte des injustices commises.

 Par ailleurs, la misère et la famine restent endémiques dans les campagnes ; les paysans accablés de trop lourds impôts, protestent et s'insurgent. Et si de récentes mesures ont quelque peu allégé
la dette fiscale des indigènes cochinchinois, elle n'ont pas diminué le fardeau des
populations si éprouvées de l'Annam. Aucune réforme sérieuse n’est intervenue pour
adoucir les maux et éliminer les abus que je signale dans ces notes.


Il ne m'était donc plus possible de les garder dans mon tiroir. Les voici. J'en avais déjà

publié une partie il y a quelques mois, dans Ia revue
Esprit . Ce qui me valut certaines
critiques de tous genres et sur tous les tons, mais qui n'allèrent jamais néanmoins

jusqu'à mettre ma bonne foi en cause
.


On me reprocha de faire œuvre antifrançaise en négligeant les résultats
considérables de notre œuvre en Indochine pour n'en souligner que les défauts et les
tares, et de donner ainsi une idée fausse tant de I'Indochine que de la France. Mais, je le
répète, mon enquête ne porte guère que sur les causes et la répression des troubles.

 
Je ne me propose nullement de donner un tableau complet de l'Indochine ni d'embrasser
dans son ensemble le problème de Ia colonisation et du fait colonial en soi. Je laisse aux
lecteurs le soin de situer mes impressions sur un plan plus général et d'en tirer eux-
mêmes leur conclusion. J'ajoute qu'aucun Français ne peut ignorer les résultats de
l'activité française en Indochine et que, s'il en était, besoin, les « chargés de mission »
et les rédacteurs des journaux coloniaux se chargeraient abondamment de rafraîchir les
mémoires.


Je ne sentais vraiment pas la nécessité de m’étendre une fois de plus sur les édifices, les chemins de fer, les routes et les canaux créés par nous en Indochine. 

 
Tout au plus pouvais-je me demander en quoi routes et voies ferrées sont utiles à l'indigène, rivé dans son village par la misère et la difficulté de se procurer un passeport ; et aussi pourquoi ces fameux moyens de transport n'ont même pas servi à apporter dans les régions de I’Annam, atteintes par une terrible famine, les stocks de riz accumulés au Tonkin et en Cochinchine, sans espoir de vente ni d'exportation. 

Mon enquête ne portait pas davantage sur le point de savoir s'il est opportun, s'il est possible, d'empêcher de germer les idées que l'on a semées, d'étouffer les espoirs que l'on a fait naître; si l'on peut continuer à tenir éternellement en servage les peuples majeurs qui réclament les droits de leur majorité ; ces droits solennellement proclamés chez nous il y a plus de cent cinquante ans, et confirmés par la Conférence de la Paix de 1919. Ni si la France n'aurait point avantage à accorder aux Indochinois, sinon l'indépendance totale, du moins une plus large part dans les affaires publiques de leur patrie. Pour poser et résoudre de tels problèmes, il m’eût fallu plus d'autorité et plus de temps. Je reçus également, et en plus grand nombre, de précieuses approbations.

On m'a également reproché de faire œuvre antifrançaise en publiant au grand jour
les erreurs et les scandales dont l’Indochine est le théâtre. Je viens de dire les hésitations
et les scrupules qui m'ont longtemps retenue. Si cependant on persiste encore à estimer
que c'est desservir la France que de servir la vérité, j'accepte volontiers le blâme.


N. B. — Il est utile de signaler qu'on nomme indistinctement « communistes » en

Indochine non seulement les nationalistes désireux de voir appliquer à leur pays les

principes démocratiques qu'ils ont puisés chez nous, mais les miséreux qui supplient

qu'on leur vienne en aide, et tous ceux qui, pour une raison quelconque, n'ont pas le

don de plaire à l'administration ou à la police. À leur tour, ceux-ci relèvent cette

dénomination et s'en font gloire. Le régime est tel d'ailleurs « qu'il est difficile de concevoir qu'un Annamite courageux soit autre chose qu'un révolutionnaire !"

mercredi 25 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2995 : L'Eglise peut-elle reposer seulement sur les prêtres ?

 La chute du nombre des prêtres en France, pour ne parler que de notre pays, est proprement phénoménale !   En tout cas, du moins pour les plus anciens d'entre nous, cette situation est d'autant plus douloureuse qu'il n'est pas si loin le temps où chaque commune de moyenne importance, dans notre pays, disposait d'un prêtre à demeure.  Beaucoup d'entre nous, jadis, ont connu cette époque !  Ah, alors, pense-t-on, c'était "le bon temps" !  Et chacun de rêver...

Face à une telle situation, il y a deux attitudes possibles :

-  soit l'attitude officielle actuelle, soutenue par une certaine partie du peuple chrétien, qui consiste à croire que, sans prêtres, l'Eglise va s'effondrer.  Il n'y a plus alors qu'une solution : aller chercher ailleurs, principalement en Afrique, qui manque déjà elle-même gravement de prêtres, des volontaires pour venir boucher les trous dans nos diocèses, et permettre aux paroisses d'avoir encore des messes et d'assurer la continuité de la sacramentalisation : mariages, baptêmes, etc.  

-  tandis que, d'autre part, un certain nombre de baptisés, dont quelques évêques, se posent la question autrement : et si ce manque de prêtres était un signe envoyé par Dieu pour nous aider à faire vivre et rayonner l'Eglise autrement ?  Par exemple, en ne basant pas toute la vie du Peuple de Dieu sur la présence ou l'absence de prêtres localement.

Si l'on analyse ce qui se passe actuellement, le constat est assez décourageant ! N'est-ce pas une erreur, un grave manque de confiance dans les possibilités du Peuple de Dieu en France, de croire que, pour résoudre la question du manque de prêtres, il suffit d'aller pomper d'autres Eglises, de dépouiller l'Afrique d'un certain nombre de ses pasteurs, pour les mettre à notre service, de façon un peu égoïste, au sein de l'Eglise de France ?

Cela nous évite en effet de nous interroger sur nous-mêmes, en nous déresponsabilisant de notre rôle de baptisés. Autrement dit, faire appel à des forces extérieures, si respectables soient-elles, nous évite de faire confiance au Peuple de Dieu, et de nous demander comment ce Peuple de Dieu que nous formons peut trouver en lui-même une nouvelle façon de faire Eglise, qui ne repose pas forcément sur la présence ou non de prêtres.

Dans d'autres pays en effet, le choix est différent !  Et l'on voit des paroisses, des communautés locales plus précisément, prises en charge officiellement par des catéchistes, des laïcs reconnus par l'assemblée, des diacres.  Et ces communautés ne s'en portent pas plus mal, j'en ai fait la riche expérience au sein de l'Eglise du Mali. Voir ce qui se vit à ce sujet en Amérique latine et ailleurs...

Mais certains de s'exclamer, scandalisés : "Mais enfin, s'il n'y a pas de prêtres, on n'aura plus la communion ? Et qui dirigera les paroisses ?"

Pour exemple, je vous livre ce qui se vit depuis quelque temps dans une paroisse de Vendée.  Deux diacres ont lancé l'initiative de proposer des célébrations d'un type nouveau, sans présence de prêtres forcément, quand cela n'est pas possible.  Tous les samedis soirs, rendez-vous est fixé dans une église, pour vivre un moment fraternel et priant, autour de la Parole de Dieu.  Peut-être les participants n'auront pas leur hostie, mais rappelons-nous que, comme le disait justement St Jérôme : "La Parole de Dieu, c'est le Corps du Christ !"

Notre devoir n'est-il pas d'être créatifs, et de mettre le Peuple de Dieu en situation de prendre lui-même son avenir en main, à la lumière de l'Esprit-Saint ?  Prendre des initiatives, au lieu d'attendre que l'aide arrive d'ailleurs pour se faire servir..., de façon irresponsable !

"Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, entrez dans la construction de la Maison habitée par l'Esprit, pour constituer une sainte communauté sacerdotale, pour offrir des sacrifices spirituels agréables à Dieu par Jésus-Christ."   (1ère Lettre de Pierre 2/5)

dimanche 22 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2994 : Politique, interreligieux, et s'il y avait un rapport ?

 Etant donné ce que nous sommes en train de vivre au niveau politique en France, la pauvreté du débat, la fragilité du chef de l'Etat, la division de notre pays en trois blocs inconciliables, la soif du pouvoir d'un certain nombre, le repli de chacun sur ses convictions et ses positions, la disqualification de l'autre par principe, un fort repli identitaire, l'oubli de priorités telles que la nécessité de donner toute leur place aux plus défavorisés, etc., l'on pourrait sombrer dans la désespérance et le dégoût !

Je fais un rêve !  Imaginons qu'en ce jour, l'on ait rassemblé tous nos dirigeants dans un même lieu, pour leur partager la 2° lecture, ainsi que le texte de l'Evangile de ce dimanche, en les invitant à réfléchir par rapport à ce qu'ils auraient entendu :

-  d'après la lettre de Jacques 3/16-4/3  :  "La jalousie et les rivalités mènent au désordre et à toutes sortes d'actions malfaisantes. (...)  D'où viennent les conflits entre vous ?  Vous êtes pleins de convoitises, et vous n'obtenez rien..."

l'évangile, en Marc 9/30-37  :  "... En chemin, les Douze avaient discuté entre eux pour savoir qui était le plus grand.  Jésus leur dit : "Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous !"

Ces deux textes, qu'il faudrait relire en entier, sont vraiment éloquents !  Les solutions que cherchent nos politiques et nous-mêmes, mais elles sont là, sous nos yeux ! La Bible n'est-elle pas maîtresse de vie ?  Nous avons tous des Bibles dans nos maisons, mais qu'en faisons-nous ?  Et si la Parole de Dieu, et si le message du Christ nous indiquaient le vrai chemin ?  

D'autre part, sachons humblement faire savoir qu'il n'y a pas que la Bible qui puisse être maîtresse de vie et d'action pour nos responsables politiques, pour nous-mêmes et pour l'ensemble de l'humanité.  Quiconque a pris le temps de découvrir la richesse positive des autres religions ou traditions religieuses, ainsi que les valeurs profondes de l'humanisme, aura découvert que de très beaux chemins s'ouvrent à nous, qui pourraient permettre à notre pays, à l'humanité entière, de bâtir enfin la Fraternité universelle, et de faire régner une vraie Paix sur la totalité de notre planète.

J'en veux pour preuve ce qui se vit depuis plus de vingt ans sur le Pays des Olonnes, dans le cadre de l'association interreligieuse et interconvictionnelle "Dialogue pour la Paix".  Telle le petit colibri, qui essaye courageusement d'éteindre le feu immense qui risque de détruire la planète, en transportant un peu d'eau dans son petit bec, cette association se bat sans relâche pour éveiller la population au dialogue, à l'écoute, en vue d'un réel vivre ensemble.

Merci au "Journal des Sables" qui, dans son édition du jeudi 19 septembre, vient de consacrer, page 11, une belle demi page à la rentrée de l'association "Dialogue pour la paix", le tout illustré par une très belle photo de l'équipe du Conseil d'administration.

Celui-ci est composé de représentants du Bouddhisme, du Judaïsme, du Protestantisme, du Catholicisme, ainsi que de l'Islam, et de personnes représentant ceux qui, pleinement humanistes également, ne se réfèrent à aucune religion.

Ainsi que le résume très justement le rédacteur en chef, Franck Hermel : "D'une vingtaine aux origines de l'association, le nombre de membres est passé à 180, des plus actifs aux simples sympathisants.  Une évolution qui montre que le dialogue interreligieux séduit, répond à un besoin malgré (ou à cause de) une actualité où dominent les conflits.(...)  C'est la géopolitique qui nuit à la paix, pas la religion." 

La leçon est claire !  Disons que le dialogue interreligieux donne un bel exemple de la façon dont nos responsables politiques, mais aussi nous-mêmes, devrions nous comporter, pour que notre société, en France, retrouve harmonie, paix et fraternité

 

vendredi 20 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2993 : "Prendrais-je plaisir à la mort du méchant ?" (Ezékiel 18/23)

A propos de ce qui vient de se révéler autour du côté sombre de l'existence de l'abbé Pierre, une question est souvent posée : Dieu peut-il pardonner de tels péchés ?  A ma grande surprise, il semble que nombre de personnes ont une réponse radicale et définitive, pour ne pas dire simpliste, à ce sujet :  "Ce que l'abbé Pierre a fait est insupportable et impardonnable !  Il a fichu en l'air la vie de nombreuses filles et femmes. Ceci est indigne d'un prêtre, surtout tel que lui !  Sans aucun doute, il doit être condamné !"  

Et voici que, mettant complètement sous le tapis le fait qu'il a aidé d'innombrables personnes en détresse à retrouver leur dignité, dans toute la France et au-delà, l'on arrache ses photos, détruit des fresques le représentant ; l'on déboulonne les statues à son image, etc.  Tel cinéaste regrette le film qu'il a réalisé à son sujet.  En gros, son nom doit totalement disparaître ; celui qui fut pendant des années la personne préférée des Français se trouve à présent totalement rejeté et rayé au sein de notre société.  Et vu ce qu'il a fait, l'on peut comprendre pourquoi !

Avec tout cela dans la tête, et tandis que moi-même, j'enlevais de la table de presse de la chapelle de Bourgenay quelques tracts concernant l'abbé Pierre et son action, m'est revenue à l'esprit cette scène de l'évangile, en Luc 18/9/11 : "Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : " O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme..." cet abbé Pierre !  Moi, contrairement à lui, je n'ai ni violé ni trompé personne ; j'ai mené une vie normale ; j'ai toujours respecté les autres ; je paye mon denier de l'Eglise ; je suis un bon chrétien, un bon prêtre, qui a toujours respecté les femmes !  Et si je ne suis pas chrétien, je suis un bon humaniste."

Bien entendu, je n'ose pas imaginer la suite : peut-être que l'abbé Pierre, placé de façon peu intelligente par nous sur un dangereux piédestal, prisonnier de nos louanges, se tenait en réalité, au fond de son coeur déchiré, un peu "à distance", à l'image du publicain de la parabole (Luc 18/13-14) : "Il ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : "O Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !"  Je vous le déclare, dit Jésus, celui-ci redescendit chez lui justifié, et non l'autre, car tout homme qui s'élève sera abaissé, mais celui qui s'abaisse sera élevé."

Attention !  Je ne suis pas en train de dédouaner l'abbé Pierre de son péché !  Il a causé un mal terrible autour de lui, de façon perverse et cachée. Il aura fallu qu'il s'en explique avec Dieu.  Mais qui sommes-nous pour définir ce qu'aurait dû être, selon nous, le jugement de Dieu ?  Comme me l'a suggéré une religieuse : "Peut-être, au moment de sa mort, ou même avant, a-t-il demandé pardon au Seigneur ?"  Que savons-nous de l'intimité de sa relation avec le Père ?  A ce propos, évoquons quelques cas éclairants :

le roi David, le préféré du Seigneur, dans un geste terrifiant, s'est permis d'envoyer à la mort un de ses meilleurs généraux, pour pouvoir se faire sa femme !  Et pourtant, nous savons ce que Dieu a fait de lui !

-  le fils retrouvé "a mangé toute sa fortune avec les prostituées." (Luc 15/30)  Mais, constatant le repentir de son fils, et sans même lui laisser le temps présenter la liste de ses péchés, le père déclare : "Vite, apportez la plus belle robe (...) Car mon fils qui était mort est revenu à la vie..."

-  Zachée avait construit sa richesse sur le dos de la population au milieu de laquelle il vivait (Luc19/1-10)  Réaction de Jésus devant son repentir : "Celui-ci aussi est un fils d'Abraham.  Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu."

-  quant à cette réponse de Jésus à ceux qui voulaient condamner à mort la femme adultère, elle nous concerne tous : "Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre !" (Jean 8/7)

L'on pourrait ainsi multiplier les citations !  En voici une dernière, pour accompagner notre réflexion : "Si vos péchés sont rouges comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la neige.  S'ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine."  (Isaïe 1/18)

Notre tâche à présent : soutenir de coeur les personnes abusées par l'abbé Pierre, ne pas déblatérer sur ce prêtre, se rappeler que si Dieu juge les pécheurs, contrairement à nous-mêmes et à notre société, il ne condamne irrémédiablement aucun de ceux qui s'en remettent à sa bonté infinie !

"Car je suis Dieu, moi, et non pas homme ; au milieu de toi, je suis saint, je ne viendrai pas en adversaire !"  (Osée 11/9)


lundi 16 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2992 : Est-il encore possible d'espérer ?

 De nos jours, les motifs d'espérance semblent bien réduits : la guerre à nos portes, le vide politique dans notre pays, la désertion des églises, les abus sexuels dans la société et dans l'Eglise, la montée des intégrismes, y compris dans le peuple chrétien, le manque de liberté dans de trop nombreux pays, la liste des problèmes insolubles pourrait sembler décourageante et infinie...

Et pourtant, au plus profond de nous-mêmes, chacun de nous continue à y croire ! Peut-être le mal n'aura-t-il pas le dernier mot ?

-  les JO et les jeux paralympiques ont donné à toute la planète l'exemple d'une réelle fraternité possible au-delà des frontières.

-  le pape, en engageant un beau dialogue avec les responsables de l'Islam dans le plus grand pays musulman du monde, montre à nos paroisses qu'il leur faut sortir de leur cocon pieux pour entrer en dialogue avec les autres religions.

-  les maires, totalement au service de leur population, présentent un témoignage très positif qui peut redonner sens au politique, un peu galvaudé au sommet de l'Etat.

-  même si la France fait pâle figure à la centième place, selon l'index mondial des dons 2024 de la Charities Aid Fondation (Caf), quel bonheur de voir que, au coeur de cette année marquée par les catastrophes humanitaires et climatiques, sur 142 pays analysés, la générosité progresse dans le monde.  Pour exemple, voici les 10 pays où le taux de générosité est le plus élevé : Indonésie en premier, puis, Kenya, Singapour, Gambie, Nigéria, Etats-Unis, Ukraine, Australie Malte, et les Emirats Arables Unis. Classement décoiffant et plein d'espérance !

-  dans les pays en situation de conflit ou de dictature, en Iran, Russie, Chine, au Moyen-Orient, en Israël et en Palestine, au Mexique, au Soudan, en Amérique latine, etc., des hommes et des femmes nous impressionnent par leur engagement au service des libertés, au risque de leur vie !

Le futur apparaît menaçant, le ressort de l'espoir paraît cassé, mais l'humain arrive malgré tout sans cesse à entrouvrir des voies nouvelles.

En effet, comme le disait André Malraux : "Un monde sans espoir est irrespirable !"

Charles Péguy : "La foi que j'aime le mieux, dit Dieu, c'est l'espérance."                                           "Il dépend de nous que l'espérance ne mente pas dans le monde."                                             

-  Jean Monnet : "Face à la crise, je ne suis pas optimiste, je suis déterminé !"

-  Antoine de Saint-Exupéry  : "Nul ne peut se sentir à la fois responsable et désespéré !"

-  Georges Bernanos  :  "L'espérance est un risque à courir."    "La foi chrétienne, c'est 24h de doute moins une minute d'espérance."

Le Christ a traversé le plus profond de la désespérance, mais il n'a pas été abandonné par Dieu ; il a été exaucé, et sa vie a ainsi trouvé en lui tout son accomplissement.  Tel est le chemin d'espérance qu'il nous est donné de tenter de vivre avec lui !

 

jeudi 12 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2991 : "Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent !" dixit Jésus

L'évangile de ce jeudi, en Luc 6/27-38, représente sans doute l'une des paroles de Jésus les plus difficiles, non seulement à comprendre, mais surtout à vivre, lorsqu'il nous demande avec instance d'aimer nos ennemis.  Mais enfin, pensons-nous, telle personne, ou même parfois des groupes nous ont fait du mal ; on ne va quand même pas se laisser faire... Nous avons notre personnalité nous aussi ! Pas question de baisser notre froc ni de nous laisser marcher dessus...  D'ailleurs, ce que Jésus nous demande, n'est-ce pas quelque chose d'impossible à réaliser ?

Alors là, pas de réponse, si ce ne sont des faits qui nous disent que c'est peut-être possible...  Ce matin, à l'eucharistie, j'ai partagé quelques exemples qui m'ont marqué ; rien ne vaut le témoignage en effet.

Il y a des années, en paroisse, je rencontrais un père de famille, fort sympathique, très ouvert, mais, pour des raisons diverses, et je n'ai jamais bien compris pourquoi, contesté, rejeté, ainsi que son épouse, par leurs deux enfants. Au milieu de ces grandes souffrances, un jour, ce papa, d'une grande foi, m'a déclaré ceci : "Désormais, j'ai pris la décision de rendre le bien pour le mal."  Cet engagement m'a beaucoup touché !  Surtout lorsque, l'ayant rencontré il y a quelque temps, j'ai eu le bonheur de l'entendre me dire : "Grâce à l'aide du Seigneur, nous avons pu nous réconcilier avec nos enfants."  Et d'ajouter : "Combien de fois j'ai été tenté de leur faire des reproches ; mais le Ciel m'a retenu, car seul, je n'y serais pas arrivé !"

Autre fait étonnant : quel symbole magnifique nous ont offert les JO le 30 juillet, avec cette photo des athlètes pongistes nord-Coréens, sud-Coréens et Chinois, filmés ensemble, très souriants, alors que leurs pays sont quasiment en guerre. Serait-il donc possible de s'aimer entre "ennemis" ?  Oui !  C'est du moins le message de type "évangélique" que ces athlètes nous ont laissé : un bel exemple pour le reste du monde, les chefs d'Etat et chacun d'entre nous. 

J'ai évoqué également ce matin un fait qui me tient à coeur : quand Martin Niemoller, pasteur allemand, fut arrêté par les Nazis durant la 2ème guerre mondiale, il priait chaque jour dans sa cellule pour ses ravisseurs.  Les autres prisonniers lui ont demandé pourquoi il priait pour ceux qui étaient ses ennemis !  "Connaissez-vous des gens qui ont plus besoin de nos prières que nos ennemis ?"  A-t-il répondu.

Proposition de prière : "Seigneur, j'ai de la haine pour cette personne ; mais ça, tu le sais déjà ! Je sais que toi, tu aimes cet individu ; mais moi, je n'y arrive pas avec mes propres forces.  Viens déposer un peu de ton immense amour dans mon coeur, un peu de cet amour que je ne peux pas produire par moi-même.  Donne-moi la force de prier pour les gens que je n'aime pas, et sinon de me rapprocher d'eux, du moins, d'éviter de colporter du mal à leur sujet."

"Alors, votre récompense sera grande, et vous serez les fils du Très-Haut, car lui, il est bon pour les ingrats et les méchants (...)  La mesure dont vous vous servez pour les autres servira de mesure aussi pour vous !"  (Luc 6/35 et 38)

 

mercredi 11 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2990 : Exemple d'homélie réalisée par l'intelligence artificielle

 Durant le repas de ce mercredi midi entre prêtres à Talmont, notre curé, Daniel, nous a partagé une expérience étonnante.  Féru d'informatique, il a lancé un appel à ChatGPT en vue de lui rédiger une homélie de mariage.  Pas pour l'utiliser, mais pour voir ce que cela allait donner.  Il a reçu une première version.  Il a alors demandé à Chat GPT d'y ajouter un peu d'humour.  Cela vaut la chandelle !  Je vous livre le résultat de sa recherche, et de son échange avec "monsieur l'abbé ChatGPT", cette machine qui a rédigé l'homélie !!!  Pour les 2 premières lignes, c'est Daniel qui parle :

 Voici ce que j’avais reçu en demandant à ChatGPT de me faire une homélie : Je ne vous mets pas la première version, mais celle où je suggère qu’il serait bon d’ajouter de l’humour…  

 

Cette homélie combine les enseignements sur l'amour en action et le témoignage de la lumière que les mariés sont appelés à incarner. Elle peut être ajustée selon les préférences ou le contexte particulier.

Vous avez dit :
la même chose mais avec un brin d'humour
ChatGPT a dit :
ChatGPT

Voici une version de l'homélie avec un brin d'humour, tout en gardant le sérieux et la solennité de l'événement.


Chers amis, chers [prénoms des mariés], chers frères et sœurs,

 

Nous voici réunis pour ce grand moment : le mariage de [prénom du marié] et [prénom de la mariée]. Et je dois vous dire, chers amis, que vous avez réussi à faire l'impossible : réunir tout le monde un samedi après-midi, en laissant les matchs de foot et les siestes derrière nous. Ça, c’est déjà un signe que votre amour est vraiment fort !

 

Aujourd'hui, nous avons entendu deux magnifiques passages de la Bible qui sont autant de conseils pour bien démarrer cette grande aventure du mariage.

 

Le premier, tiré de la première lettre de Jean, nous parle de l'amour en action : « N’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité » (1 Jean 3,18). Autrement dit, aimer, c'est beaucoup plus que dire "je t'aime" quand tout va bien. Et je vous préviens, dire "je t’aime" ne suffira pas quand il faudra choisir entre regarder une comédie romantique ou un film d'action à la télé... Vous apprendrez vite que l'amour se vit dans les petits gestes du quotidien : faire la vaisselle, sortir les poubelles, ou même... regarder un film qui ne nous plaît pas, juste pour faire plaisir à l’autre.

 

Le mariage, c'est ça : un amour qui se prouve dans les petites choses. Alors, [prénom du marié], [prénom de la mariée], dès aujourd’hui, vous allez avoir plein d’occasions de mettre cet amour en pratique. Mais ne vous inquiétez pas, Dieu est là pour vous aider. Jean nous dit que si nous gardons ses commandements, Dieu demeure en nous. En d'autres termes, si vous laissez un peu de place à Dieu dans votre couple, Il vous donnera un coup de main pour surmonter les petites épreuves et les grandes joies de la vie conjugale.

 

Et justement, ce qui est merveilleux avec l'amour en actes, c'est qu'il n'a pas besoin d'être spectaculaire. Parfois, juste préparer un bon café le matin ou s'occuper des enfants après une longue journée, c'est déjà un acte d'amour héroïque !

 

Passons maintenant à notre deuxième texte, l’Évangile de Matthieu, où Jésus nous dit : « Vous êtes le sel de la terre... vous êtes la lumière du monde » (Matthieu 5,13-16). Alors là, il faut faire attention. Si vous êtes comme moi, vous aimez un peu trop saler vos plats, mais ici Jésus ne parle pas de cuisine ! Il parle de la saveur que vous êtes appelés à apporter dans ce monde. En vous mariant, vous devenez une source de joie, un exemple d'amour et de fidélité. Votre couple est comme une lampe : il est fait pour briller, pour illuminer ceux qui vous entourent.

 

Alors, [prénom du marié] et [prénom de la mariée], soyez cette lumière. Attention, je ne dis pas que vous devez vous transformer en super-héros du couple parfait (même si parfois, ça y ressemble). Mais en vivant cet amour simple et sincère, vous deviendrez une inspiration pour vos amis, pour vos familles, pour tous ceux qui vous regardent. Oui, vous êtes ce couple lumineux qui prouve que l’amour véritable, celui qui traverse les épreuves, qui rit ensemble et parfois... qui se chamaille un peu... existe toujours.

 

Et n’oubliez pas que, comme le dit Jésus, "on ne cache pas une lampe sous un seau". Bon, bien sûr, il n’y a pas de seau ici, mais l’idée est claire : ne cachez pas cet amour ! Montrez-le au monde, partagez cette lumière. Et si jamais il y a des moments où la lumière vacille un peu – parce que, soyons honnêtes, ça arrive à tout le monde – rappelez-vous que Dieu est toujours là pour rallumer la flamme. Il est le maître de l’amour, celui qui rend possible ce que nous croyions impossible.


Alors, chers [prénom du marié] et [prénom de la mariée], vous voilà à l'aube d'une grande aventure. Elle ne sera pas toujours facile, mais elle sera belle. Vous êtes appelés à aimer en actes, pas seulement en paroles – même si je vous conseille tout de même de dire régulièrement "je t'aime" ! Et surtout, brillez de tout votre amour, car votre couple est un phare pour le monde.

 

Que Dieu vous bénisse, qu’Il vous donne la force de vivre cet amour chaque jour, avec patience, humour et beaucoup de tendresse.

Amen.


J'espère que cette homélie un peu plus légère et humoristique vous plaira, tout en conservant la profondeur du message spirituel !   (ceci est la conclusion de ChatGPT, après avoir pondu cette homélie !)