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Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 20 septembre 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2993 : "Prendrais-je plaisir à la mort du méchant ?" (Ezékiel 18/23)

A propos de ce qui vient de se révéler autour du côté sombre de l'existence de l'abbé Pierre, une question est souvent posée : Dieu peut-il pardonner de tels péchés ?  A ma grande surprise, il semble que nombre de personnes ont une réponse radicale et définitive, pour ne pas dire simpliste, à ce sujet :  "Ce que l'abbé Pierre a fait est insupportable et impardonnable !  Il a fichu en l'air la vie de nombreuses filles et femmes. Ceci est indigne d'un prêtre, surtout tel que lui !  Sans aucun doute, il doit être condamné !"  

Et voici que, mettant complètement sous le tapis le fait qu'il a aidé d'innombrables personnes en détresse à retrouver leur dignité, dans toute la France et au-delà, l'on arrache ses photos, détruit des fresques le représentant ; l'on déboulonne les statues à son image, etc.  Tel cinéaste regrette le film qu'il a réalisé à son sujet.  En gros, son nom doit totalement disparaître ; celui qui fut pendant des années la personne préférée des Français se trouve à présent totalement rejeté et rayé au sein de notre société.  Et vu ce qu'il a fait, l'on peut comprendre pourquoi !

Avec tout cela dans la tête, et tandis que moi-même, j'enlevais de la table de presse de la chapelle de Bourgenay quelques tracts concernant l'abbé Pierre et son action, m'est revenue à l'esprit cette scène de l'évangile, en Luc 18/9/11 : "Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : " O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme..." cet abbé Pierre !  Moi, contrairement à lui, je n'ai ni violé ni trompé personne ; j'ai mené une vie normale ; j'ai toujours respecté les autres ; je paye mon denier de l'Eglise ; je suis un bon chrétien, un bon prêtre, qui a toujours respecté les femmes !  Et si je ne suis pas chrétien, je suis un bon humaniste."

Bien entendu, je n'ose pas imaginer la suite : peut-être que l'abbé Pierre, placé de façon peu intelligente par nous sur un dangereux piédestal, prisonnier de nos louanges, se tenait en réalité, au fond de son coeur déchiré, un peu "à distance", à l'image du publicain de la parabole (Luc 18/13-14) : "Il ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : "O Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !"  Je vous le déclare, dit Jésus, celui-ci redescendit chez lui justifié, et non l'autre, car tout homme qui s'élève sera abaissé, mais celui qui s'abaisse sera élevé."

Attention !  Je ne suis pas en train de dédouaner l'abbé Pierre de son péché !  Il a causé un mal terrible autour de lui, de façon perverse et cachée. Il aura fallu qu'il s'en explique avec Dieu.  Mais qui sommes-nous pour définir ce qu'aurait dû être, selon nous, le jugement de Dieu ?  Comme me l'a suggéré une religieuse : "Peut-être, au moment de sa mort, ou même avant, a-t-il demandé pardon au Seigneur ?"  Que savons-nous de l'intimité de sa relation avec le Père ?  A ce propos, évoquons quelques cas éclairants :

le roi David, le préféré du Seigneur, dans un geste terrifiant, s'est permis d'envoyer à la mort un de ses meilleurs généraux, pour pouvoir se faire sa femme !  Et pourtant, nous savons ce que Dieu a fait de lui !

-  le fils retrouvé "a mangé toute sa fortune avec les prostituées." (Luc 15/30)  Mais, constatant le repentir de son fils, et sans même lui laisser le temps présenter la liste de ses péchés, le père déclare : "Vite, apportez la plus belle robe (...) Car mon fils qui était mort est revenu à la vie..."

-  Zachée avait construit sa richesse sur le dos de la population au milieu de laquelle il vivait (Luc19/1-10)  Réaction de Jésus devant son repentir : "Celui-ci aussi est un fils d'Abraham.  Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu."

-  quant à cette réponse de Jésus à ceux qui voulaient condamner à mort la femme adultère, elle nous concerne tous : "Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre !" (Jean 8/7)

L'on pourrait ainsi multiplier les citations !  En voici une dernière, pour accompagner notre réflexion : "Si vos péchés sont rouges comme l'écarlate, ils deviendront blancs comme la neige.  S'ils sont rouges comme le vermillon, ils deviendront comme de la laine."  (Isaïe 1/18)

Notre tâche à présent : soutenir de coeur les personnes abusées par l'abbé Pierre, ne pas déblatérer sur ce prêtre, se rappeler que si Dieu juge les pécheurs, contrairement à nous-mêmes et à notre société, il ne condamne irrémédiablement aucun de ceux qui s'en remettent à sa bonté infinie !

"Car je suis Dieu, moi, et non pas homme ; au milieu de toi, je suis saint, je ne viendrai pas en adversaire !"  (Osée 11/9)


1 commentaires:


Pascal G. a dit…

L'abbé Pierre n'est plus et son procès ne réglera rien. Qu'ont fait ceux qui savaient depuis les années cinquante ? Qui auraient pu limiter le nombre des victimes ? Souhaitons qu'Emmaüs ne pâtisse pas de la vie privée désastreuse de son créateur ! Les compagnons, eux, ne sont pas coupables ! Et la pauvreté est toujours là.