Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 31 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2904 : Monique et moi avons reçu le Sacrement des malades

Il y a quelques jours, ma soeur Monique, qui est atteinte d'un cancer du foie, sachant que je souhaitais passer la visiter, m'a demandé si, à cette occasion, je pouvais lui partager le Sacrement des malades.

Cette demande m'a beaucoup touché ! Il est vrai que, chez elle, le mal ne cesse de progresser ; les analyses, sans cesse, sont de moins en moins bonnes, malgré un bon traitement et d'excellents médicaments.  En conséquence, peu à peu,  Monique prend conscience que le temps est peut-être venu pour elle de se remettre pleinement dans la main de Dieu à travers ce Sacrement. 

Quant à moi, qui me trouve également un peu en survie, je me suis dit que ce serait formidable que je reçoive le Sacrement des malades en même temps que ma soeur Monique, et chez elle, dans la maison familiale, à La Taillée, dans le Sud-Vendée.

Dans ce but, nous avons appelé l'abbé Louis-Marie Fillon, prêtre en retraite au Gué de Velluire, beau-frère de Monique, puisque Jean, le mari de Monique, est l'un des frères de Louis-Marie.

C'est donc Louis-Marie qui a présidé ce petit temps de prière, ce vendredi de Noël, avec beaucoup d'allant, d'attention et de savoir-faire, comme un vrai Pasteur !  Sans vouloir tout développer ici, voici un extrait de la formule du Sacrement :  "Monique, Olivier, par cette onction sainte, que le Seigneur, dans sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l'Esprit-Saint !"

Chants, lectures, temps de réflexion ; puis, l'Onction d'huile sainte sur le front et sur nos  mains...  Avec bien sûr une joie profonde, mais toute en retenue, qui a alors empli nos coeurs.

Il y a parfois de fausses conceptions de ce sacrement, qui n'est pas qu'un sacrement des vieux, et encore moins, un sacrement que l'on donne quand les malades sont aux portes de la mort, ce que l'on appelait jadis "l'Extrême-Onction".

On l'appelle davantage aujourd'hui "le Sacrement du Passage", comme Louis-Marie l'a bien souligné. En effet, la personne qui a reçu ce Sacrement peut vivre de façon plus sereine ce temps de passage, parfois difficile, par la maladie et la souffrance, en union intime avec le Christ, qui est lui-même passé par la souffrance et par la mort.

Comme le dit le rituel de ce Sacrement, en citant la "Lettre au Hébreux" (2/18)  :  "Puisque le Christ a souffert lui-même, il est en mesure de venir en aide à ceux qui sont éprouvés."

Monique et moi, grâce à la présence de Louis-Marie, et à la personne, mon assistante de vie qui m'a conduit jusqu'à La Taillée, nous avons eu le bonheur de prolonger la grâce de Noël à travers la réception de ce beau Sacrement !

mercredi 27 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2903 : Est-il exact que Jésus a été mal accueilli à Bethléem ?

 En cette période de Noël, j'ai été scandalisé d'entendre, à diverses reprises, des évêques, des archevêques et autres dire et répéter que Jésus avait été mal accueilli à Bethléem. C'est une idée reçue, un préjugé détestable qui a traversé les siècles depuis 2000 ans. Il serait temps de couper les ailes à ce canard !  A diverses reprises en effet, en particulier lors de rencontres avec des chrétiens palestiniens à l'occasion de divers temps de "visitations" en Israël-Palestine, par exemple avec les groupes que j'ai ,accompagnés récemment dans cette région, nous avons alors découvert ensemble, avec bonheur, que cette lecture inexacte de l'évangile de la Nativité n'avait sans doute rien à voir avec ce qui s'était passé au moment de la naissance de Jésus.

En relisant mes notes, je retrouve ce que nous avaient partagé des chrétiens de Taibeh par exemple, au coeur de la Palestine : "Dans notre pays, on ne laisse pas dehors ceux qui sont en recherche d'un abri. On a trouvé une place à la famille de Jésus ; peut-être pas dans l'auberge elle-même, qui était comble, en cette période de déplacements pour raison de recensement, mais dans un endroit parallèle, et qui n'était pas forcément misérable. On a trouvé un endroit favorable, afin que Marie puisse accoucher de façon paisible ; non pas au milieu d'un grand bazar, aux yeux de tous, mais un peu à l'écart, dans une certaine intimité. Il était inconcevable qu'on laisse cette famille dehors, et qu'il n'y ait pas de place pour elle dans un abri, même si ce n'était pas dans l'hôtellerie proprement dite. Ceux qui disent que Jésus n'a pas été accueilli ne connaissent pas notre région ; ils ne savent pas que la Palestine, aujourd'hui comme au temps de Jésus, c'est un pays où l'hospitalité fait partie de notre culture." 

Ceci dit, ce qui reste exact, c'est que Jésus n'a pas eu la chance de naître bien tranquille,  dans la maison familiale, à Nazareth.  Dès le départ, les choses ont été un peu plus compliquées ; il n'était pas chez lui ; et cela, même si partout, c'est chez lui !  Et cette symbolique est grande en effet...  C'est ainsi que tout migrant, qui a dû quitter son pays, se sent un peu proche de Jésus, né loin de la maison familiale, et dans des conditions alors plus difficiles...

Et si on relisait Victor Hugo à cette occasion ?   Voici un extrait de "La Légende des siècles" :

"Etranger ! Que signifie ce mot ? Quoi ! Sur ce rocher j’ai moins de droits que dans ce champ ! Quoi ! J’ai passé ce fleuve, ce sentier, cette barrière, cette ligne bleue ou rouge visible seulement sur vos cartes, et les arbres, les fleurs, le soleil, ne me connaissent plus ! Quelle ineptie de prétendre que je suis moins homme sur un point de terre que sur l’autre !
Vous me dites: Nous sommes chez nous et vous n’êtes pas chez vous ! - Où ? Ici ? Vous n’avez qu’à creuser une fosse, et vous verrez que la terre m’y recevra tout aussi bien que vous."

Victor Hugo
Océan Prose
Tas de Pierres

lundi 25 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2902 : A Noël, Jésus est-il venu seulement pour les catholiques ?

Que signifient ces guirlandes et ces étoiles de lumière qui scintillent dans nos rues ?  N'ont-elles pas été installées à l'occasion de la fête de Noël, même si l'on parle plutôt, en France, de "fêtes de fin d'année" ?  Cela, ce sens profond, le poète et artiste Jean Cocteau l'avait bien compris ; ne disait-il pas : "les mystères sont malins ; ils se cachent dans la lumière !"  Dans la lumière, c'est là qu'est Dieu !

Et toutes ces familles qui se retrouvent dans la nuit de Noël, même si tout le monde est loin d'aller à la messe, est-ce que ces retrouvailles n'ont pas quelque chose à voir avec la venue de Jésus ?  Et cela, même si l'on ne s'intéresse pas, même si l'on ne parle pas de lui... Qu'est-ce qui intéresse le plus le "petit" Jésus en effet ? Qu'on le caresse et qu'on l'adore ?  N'est-ce pas plutôt qu'au sein des familles, l'on se témoigne de l'affection ?

"Paix aux hommes que Dieu aime", nous est-il dit en fin de l'évangile de la nuit de Noël.  Mais quels sont ces hommes que Dieu aime ?  Aurait-il donc des préférés ?  Ceux qu'il aime, et ceux qu'il n'aimerait pas ?  Quelle lecture inexacte ce serait, ne correspondant en rien au projet universel d'amour de Dieu !

En effet, Dieu, s'il est vraiment un Dieu d'Amour, ne peut qu'aimer tous ses enfants d'un même élan.  Imaginons un Dieu qui n'aimerait que les catholiques, quel triste Dieu ce serait !  Un Dieu limité, étroit, borné ; un faux Dieu en un mot !

Bien au contraire, Dieu aime tous les hommes, toutes les femmes, tous les enfants de la terre.  Il aime les catholiques bien sûr, et heureusement, mais pas que... Même si parfois son amour se couvre d'un voile quand il voit des catholiques pratiquants chanter à toute voix "Kyrie eléison", à genoux parfois, alors qu'ils s'opposent par exemple à l'accueil de nos frères et soeurs migrants en souffrance.

Cependant, son affection se porte également sur les membres des autres religions, y compris sur les adeptes de cette religion incomprise et méprisée par tant de catholiques peu fraternels : les musulmans... Tout en aimant aussi, à l'infini également, les non croyants, ceux qui doutent, et y compris ceux qui proclament que Dieu n'existe pas, comme ceux qui enseignent aux autres que la religion, ce n'est qu'une illusion.

 En effet, même s'il s'est révélé à nous sous la forme d'un enfant  -  ce qui, entre nous, ne fait pas très sérieux pour quelqu'un qui envisage de sauver le monde  -   Jésus n'est pas si petit que ça, au point qu'il ne puisse exister que dans une petite case, celle de l'Eglise catholique seulement !  Soyons plus ouverts que cela, à l'image du "Dieu des nations" !

Enfin, Dieu aime d'un amour particulier ceux qui souffrent, ceux qui ont passé cette nuit de Noël sur un lit d'hôpital  -  c'était d'ailleurs mon cas l'an passé  -  ceux qui n'ont pas pu fêter Noël comme ils l'auraient souhaité, à cause d'un deuil trop lourd, en raison de la guerre, en Ukraine, en Israël-Palestine et ailleurs, ou par suite de l'isolement, du chômage ou de la pauvreté.

En tout cas, et c'est le cas de Jésus naissant, ainsi que l'a dit le maître spirituel de religion hindoue, Rabindranath Tagore : "Chaque nouveau-né nous est la preuve que Dieu n'a pas encore perdu foi en l'humanité !"

Oui, Paix de la part de Dieu à tous les Humains de la terre !

samedi 23 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2901 : C'est pas vrai ? J'ai repéré Jésus au supermarché !!!

 Non, ne vous faites pas d'illusions ! Je n'ai vu personne portant sur son front, en grosses lettres lumineuses, l'inscription "C'est moi Jésus".  Je n'ai pas non plus rencontré quelqu'un portant une belle casquette, ou un beau tee-shirt sur lesquels il était écrit : "Dieu" ! Cela s'est passé tout autrement, et voici comment.

Alors que je circulais dans les rayons du supermarché, j'ai entendu des paroles que je ne me retiens pas de qualifier de "célestes". Par exemple :

-  "Dis donc, est-ce que tu ne crois pas que  pour notre rencontre familiale de Noël, on pourrait offrir cela à notre gendre ?"

-  "Je viens de demander un renseignement à l'un des employés ; j'avais peur de l'ennuyer, sinon, de le déranger ; mais il m'a répondu avec le sourire. Et, mais sans traîner bien sûr, vu sa surcharge de travail, il m'a quand même expliqué dans quel rayon se trouvait le produit que je cherchais."

-  devant moi-même échanger, à l'accueil, une cartouche d'encre que j'avais achetée par erreur la fois précédente, je craignais un regard renfrogné durant la transaction. Or, la préposée m'a répondu avec autant d'amabilité que si je lui avais donné un billet de 20 € !  Mais pourquoi toujours se dire que les autres risquent de ne pas être sympas ?

-  "Oh, tu as vu les poires ?  Je te le garantis, elles sont délicieuses !  Avec des poires d'une telle qualité, on a ici la chance d'avoir des fruits qui ont du goût !"

-  "Tu ne trouves pas que la musique est douce ?  Ca ne casse pas les oreilles !  Et je trouve que cela nous met bien dans l'ambiance de Noël !"

-  quant à la caissière  -  ou plutôt "l'hôtesse de caisse", comme me le précise l'une d'elle en commentaire de ce billet  -  même si je ne la connaissais pas particulièrement, j'ai été frappé  -  et ce n'était peut-être pas forcément une consigne qu'on leur avait donnée  -  par le sonore "Joyeux Noël" qu'elle m'a souhaité ! Je dois dire que cela m'a touché, alors qu'empilant à toute vitesse mes produits dans mon sac, je n'étais qu'à peine attentif à cette femme qui me servait, et avec un regard joyeux malgré la fatigue de son travail !

Petite réflexion à ce sujet :  Noël après Noël, je commence à en avoir plus que marre de ces soit-disant cathos, qui se plaignent sans cesse de la société de consommation.  Toutes ces personnes qui ne réfléchissent pas, et ne voient que du négatif et des choses imparfaites dans notre société...  "Seigneur, pardonnez-leur ; ils ne savent pas ce qu'ils disent ni ce qu'ils font !"

Même s'il n'est que trop vrai que nous sommes tous plus ou moins esclaves volontaires de la société de consommation, combien on aimerait mieux entendre les chrétiens repérer les signes positifs, porteurs, qui parsèment la vie de notre société. Et qu'ils puissent y reconnaître les signes de la présence active de Jésus incarné au milieu de nous !  Oui, il a habité parmi nous !  Et pas seulement dans nos crèches, ni même uniquement dans les églises, mais aussi dans nos maisons, dans les rues, les supermarchés et en tout lieu de notre terre !

vendredi 22 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2900 : Le bonjour de Jésus de Bethléem

 C'est avec un immense bonheur que je vous partage ce que vient de me faire parvenir une personne très engagée au sein de la paroisse St Henri Dorie de Talmont - St Hilaire, mais qui n'a pas souhaité que l'on donne son nom.

Oh ! Comme à l'approche de Noël, de tels partages peuvent nous interpeller et nous faire du bien ! 

 

Jésus m’a dit bonjour

C’est une histoire réelle que j’ai vécue il y a quelques années et que j’ai longtemps hésité  à partager.

Dans la rue où j’habite, je passe souvent devant une maison habitée par une maman et son grand fils meurtri par la vie.

J’aperçois  rarement la maman. Par contre son fils semble faire les cent pas devant la maison. Cheveux hirsutes, air renfrogné, il semble vivre dans un autre monde.

Comme j’ai appris en bon chrétien que Jésus se cache souvent dans les exclus et les démunis, je lui lance toujours un bonjour sonore et audible auquel il répond à chaque fois par l’indifférence et le silence.

Ce « petit manège» dure bien une dizaine d’années mais je ne me lasse pas de lui dire bonjour car c’est Jésus que je salue.

L’histoire peut s’arrêter là car il déménage et je  ne le vois donc plus.

C’est bien mal connaitre les chemins impénétrables de la volonté divine.

Il y a quelques jours, en sortant de la boulangerie, je croise le même personnage, frais rasé.

Il me  salue par un grand bonjour auquel je réponds….en bafouillant. Je suis comme ébloui et toujours aussi ému en écrivant ces lignes.

Jésus m’a  donc  dit bonjour.

 

Si vous avez vécu des moments très forts, comme celui-ci ou autrement, n'hésitez pas à nous les partager !   Merci d'avance !     Olivier

jeudi 21 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2899 : "Paix aux hommes de bonne volonté !" (évangile de la nuit de Noël)

 

« PAIX   AUX   HOMMES   DE   BONNE   VOLONTE ! »    (Luc 2/14)

    Le dialogue interreligieux, acteur de paix

Une fois par mois, j’essaie de participer le samedi à la prière des amis Juifs à la synagogue des Sables d’Olonne.  Chaque fois que j’arrive, tous me saluent d’un sonore « Shabbat shalom » qui me touche au cœur. En effet, « shalom » signifie « paix ». Et alors, j’ai le sentiment que c’est la grande tradition biblique, plurimillénaire, qui incite ainsi le monde, et ma petite personne, à accueillir la paix et à ce que je la multiplie autour de moi.

Dans le même sens, Jésus nous dit en Jean 14/27 : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ». C’est cette dynamique qui a fait que, au début des années 2000, avec des amis juifs justement, mais aussi bouddhistes, catholiques, protestants et musulmans, nous avons mis en place, sur le Pays des Olonnes comme à la Roche-sur-Yon, un groupe interreligieux dénommé  « Dialogue pour la Paix ». Nous y avons intégré depuis des personnes dites « croyant autrement », humanistes comme nous, ayant une grande foi en l’Homme et en la fraternité ; ces frères que l’on appelle athées ou agnostiques.

Dans ce but, depuis près de 25 ans, nous organisons des soirées d’échange et de formation, ainsi que des voyages de découverte sur des thèmes tels que le projet de chaque religion, le message fondamental des fondateurs (Bouddha, Mohammed,…), le sens de la vie, le souci de la fraternité, nos différentes façons de méditer et de prier, la différence trop mal perçue entre islam et terrorisme, etc. 

 Nous avons abordé ainsi d’innombrables questions, dans des rencontres qui rassemblent souvent plus de 100 personnes et ont un impact social certain, bien au-delà des limites de nos synagogues et de nos églises. Ceci est indispensable car, comme l’expliquait le pasteur Martin-Luther King : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon, nous allons mourir tous ensemble comme des idiots ! »  Et notre conviction, c’est qu’il n’y aura pas la paix entre les peuples s’il n’y a pas la paix entre les religions ! Nous travaillons ainsi à rassembler un monde qui ne cesse de se fragmenter.

Impossible de citer toutes nos diverses initiatives en faveur de la paix, la dernière étant notre participation, aux côtés de nombreux Juifs des Sables d’Olonne, atterrés, lors du rassemblement du 12 novembre à la Roche-sur-Yon contre l’antisémitisme et pour la paix.  Tandis que, lors de notre dernière soirée publique aux Sables d’Olonne, le 15 novembre, à l’écoute d’un prêtre orthodoxe, le P. Jean-Yves Leloup, celui-ci nous partageait cette  réflexion très motivante d’un grand spirituel russe, Saint Séraphin de Sarov : « Acquiers la paix en toi, et des milliers la trouveront autour de toi ! » 

 C’est là l’œuvre du Prince de la Paix !  Isaïe 9/1 et 6 : « Le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande lumière… C’est la Paix sans fin ! »

 C'est bien là le sens profond de Noël !  Et pas seulement dans les églises ou dans les crèches ; c'est bien plus large, puisque toutes les religions et tous les peuples, tous "les hommes de bonne volonté" y sont intimement associés !

dimanche 17 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2898 : Noël, est-ce une douce nuit ?

 Il est étrange de constater comment on a fait de Noël une fête de la société de consommation !  A cette occasion, je ne sais pourquoi, sous prétexte de décorations (?), on trouve de gros ours et je ne sais quoi encore sur les places de nos cités.  Pas de crèches aux devantures des magasins, mais des réclames invitant à nous procurer des choses futiles... Cependant, ne soyons pas surpris : elle est bien là, l'humanité que Jésus est venu sauver. Et notre regard, malgré tout, doit rester positif et plein d'espérance.  Cela d'ailleurs, pour de multiples raisons : les yeux émerveillés des enfants, les solidarités en cette période par rapport aux plus défavorisés, les familles qui vont inviter à leur table une personne isolée, les messes de la nuit de Noël qui vont rassembler bien plus de monde que d'ordinaire, et ce désir dans notre coeur de devenir meilleur...

Et pourtant, la nuit de Noël ne sera pas douce pour beaucoup. Pour exemple, les responsables des diverses Eglises de Jérusalem ont annoncé leur décision de renoncer aux festivités qui entourent Noël.  Pas d'illuminations, pas de marchés de Noël, pas de parades scoutes.  A vrai dire, pour eux, ce n'est pas une grande privation, personne n'ayant vraiment le goût à la fête !  A la place, les autorités religieuses ont encouragé les prêtres et les fidèles à se consacrer davantage sur la signification spirituelle de Noël, avec de ferventes prières en faveur d'une paix juste et durable.  Un appel valable également pour nous, qui sommes, sans en prendre suffisamment conscience, bien chauffés, bien à l'abri dans un pays en paix... Si l'on peut parler ainsi !

Ce matin, lors de l'eucharistie en l'église de Grosbreuil Jean-Guy a prêché sur la joie justement, en ce 3° dimanche de l'Avent, traditionnellement nommé "le dimanche de la joie".  Il a eu tout à fait raison.  C'est de cette vraie joie venant du ciel dont nous avons profondément besoin. Car "douce nuit", cela ne veut pas dire "nuit sans problème" ; il s'agit plutôt d'une nuit durant laquelle nous percevons que va se lever "l'Aube nouvelle" que nous apporte le Sauveur.

Un jour, Rabbi Mendel et Rabbi Bounam se disputaient sur la question de la joie. Rabbi Mendel disait : "Nous n'avons pas le droit de nous réjouir tant qu'un seul enfant souffre.  Ces temps sont ceux de la destruction du temple. Notre voix ne sonne juste que dans la lamentation."

A quoi répliqua Rabbi Bounam  :  "Nous avons au contraire le devoir d'être dans la joie, ou nous serions complices de ceux qui veulent tuer jusqu'à l'esprit d'enfance.  Ces temps sont ceux de l'espérance du Temple céleste.  Notre voix ne sonne juste que dans la justice, et la première justice est de rendre grâce pour les moindres dons de l'Eternel."

vendredi 15 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2897 : Le Sacrement de la Joie !

 Depuis quelque temps, en préparation à Noël, dans mon petit "ermitage" de Bourgenay, sans que je n'ai rien annoncé, j'accueille des personnes, me sachant relativement disponible, qui souhaitent faire le point à propos de leur vie. Comme me l'a dit récemment un monsieur : "Je vais vous dire des choses que je ne pourrais pas dire dans un confessionnal." "Mais quoi donc ?" lui demandai-je, en rajoutant :"et pourquoi pas ?"  J'ai bien aimé sa réponse : "Eh bien, parce que, chez vous, nous sommes face à face ; nous pouvons nous regarder en face ; vous n'êtes pas au-dessus de moi.  D'abord, vous avez commencé par m'accueillir en me serrant la main.  Puis, vous avez ouvert l'Evangile, à la page de Noël." S'en est suivi alors un échange tout simple, au terme duquel ce monsieur m'a dit : "Je vous remercie, car vous avez pris le temps de m'écouter.  J'ai donc pu aborder tel aspect de ma vie qui est un peu complexe et, avec la grâce de Dieu, j'ai retrouvé la Paix et la Joie."

Et voici qu'aujourd'hui, c'est une dame qui arrive dans mon bureau et me déclare tout de go : "Je viens pour le Sacrement de la Joie".  De quoi remplir mon coeur de bonheur !  Et cette paroissienne de poursuivre en disant : "Jusqu'il y a peu de temps, la confession, pour moi, c'était quelque chose de repoussant, une vraie corvée.  Mais j'ai eu la chance de participer à une retraite pendant laquelle on nous a expliqué qu'en se tournant vers le Seigneur pour lui faire part de nos joies et de nos faiblesses, on donnait du bonheur à Dieu. J'ai donc compris que ce que j'appelais la confession représentait en fait le Sacrement de la Joie."

Etre joyeux en allant se confesser, c'est quelque chose qui n'est pas courant !  C'est sans doute un appel à ce que, nous les prêtres, nous sachions humaniser, embellir, expliquer en quoi consiste exactement ce type de démarche.  Il s'agit de faire rayonner cette possibilité que l'Evangile nous offre, ainsi qu'à tous les chrétiens, comme à toutes les personnes en recherche : savoir présenter de façon paisible, attirante, profonde, accessible, fraternelle cette relation au Seigneur, capable de donner du bonheur à Dieu ; tout en remplissant notre coeur de joie et d'action de grâce.

Il m'arrive souvent d'échanger avec des personnes qui sont à cent lieues de l'Eglise.  Mais cela ne nous empêche pas d'avoir des échanges très forts, de faire le point ensemble sur nos vies. Nous en sortons souvent soulagés, apaisés, emplis de joie... Là encore, même si c'est invisiblement, Dieu est présent ! Car comme le disait la 1° lecture de ce vendredi, tirée d'Isaïe 48/17-19 : "Je suis le Seigneur ton Die, je te donne un enseignement utile, je te guide sur le chemin où tu marches... Ton nom ne sera ni retranché ni effacé devant moi."   Merci Seigneur de nous garder dans ta Joie !

mardi 12 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2896 : "Et toi, est-ce qu'on te demande comment tu vas ?"

 J'ai eu un bel échange récemment avec une amie d'enfance qui, toute sa vie, n'a cessé d'être attentive à chaque personne qu'il lui a été donné de rencontrer ; que ce soit au cours de la vie de tous les jours, comme à travers sa profession d'accompagnement de personnes isolées, malades ou en souffrances de toutes sortes. Beaucoup de temps passé à écouter, consoler, encourager... Un peu dans le sens de ce à quoi nous invitaient les deux lectures de ce mardi : 

"Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Que tout ravin soit comblé !"  (Isaïe 40/1-11)

"...A la recherche de la brebis égarée..."  (Matthieu 18/12-14)

Des textes que l'on a plaisir à méditer, et qui nous confortent dans notre tout humble accompagnement des personnes qui peuvent se confier à nous, ou plutôt, que le bon Berger nous a confiées.

Tandis que mon amie partageait son vécu à un prêtre de ses proches, celui-ci lui a posé la belle question suivante : "Et toi, est-ce qu'on te demande comment tu vas ?"  Celle-ci lui a répondu alors : "C'est bien rare en effet !"

Ainsi va notre société !  Chacun a tant de problèmes il est vrai, qu'il ne lui est pas naturel de se soucier de ceux des autres, trop souvent. Mais heureusement, l'humanité est une immense famille ! Et comme nous y invite l'apôtre Paul : "Portez les fardeaux les uns des autres" (Galates 6/2)

Soyons d'attentifs bergers les des autres, "des bras qui rassemblent", pour reprendre la dernière phrase d'Isaïe dans cette première lecture.  En effet, comme le rappelle la conclusion de l'évangile de ce mardi : "votre Père qui est aux cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits soit perdu."

Et tant pis si on ne parle pas trop de nous, si on ne se soucie pas trop de nous... Même si cela ne nous ferait pas de mal quelquefois !

dimanche 10 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2895 : "Toujours une lumière veille..." (Charles Péguy)

 En cette période difficile de notre vie en société, tandis que notre monde est plongé dans l'angoisse et la guerre, à l'approche de Noël, il nous est bon d'entendre des paroles d'espérance. A ce sujet, voici un bref extrait d'un écrit du poète Charles Péguy : "Les mystères de la;charité de Jeanne d'Arc, le porche du mystère de la deuxième vertu" (l'espérance) :


"Et quelles que soient les ténèbres où il s'enfonce,

Les ténèbres qui voilent ses yeux,

Toujours une lueur veille, toujours une flamme veille, un point de flamme. 

 Toujours une lumière veille, qui ne sera jamais mise sous le boisseau. 

 

En relisant ce texte, je ne peux m'empêcher de penser aux innombrables "sentinelles de Lumière" qui entretiennent malgré tout, malgré un contexte impitoyable, la belle flamme de l'espérance et de la fraternité.

Volontairement, je ne vais pas faire un classement, mais simplement vous proposer une liste en vrac, un peu à la Prévert, par rapport à l'action trop souvent invisible de ces multiples "sentinelles du Salut".

-  22 millions de bénévoles assurent de multiples services en France, à travers des milliers d'associations,  au sein de notre société.

-  l'action du Téléthon, le combat contre les maladies prend chaque année plus d'importance.

-  de nombreuses familles se préparent à des retrouvailles heureuses à l'occasion de Noël et des fêtes de fin d'année.

-  de nombreuses personnes en ce moment, à travers le monde, manifestent en faveur de la paix.

-  les messes du "Jour du Seigneur" permettent à bien des personnes, dans l'incapacité de se déplacer, de vivre une riche rencontre avec Dieu et les autres, et de faire, même devant leur télé, l'expérience d'une vie d'Eglise.

-  partout, on ne le sait pas forcément, mais les uns et les autres ont le souci de leurs voisins souffrant de solitude.

-  en Eglise, dans certains paroisses, même si elles sont encore en nombre insuffisant, les laïcs, femmes et filles comprises, peuvent trouver toute leur place. Ce qui est grand signe d'espoir.

-  dans les établissements scolaires, des enfants ont compris qu'il leur faut combattre tout harcèlement.

-  à la COP28, des petites nations, invisibles, se battent de façon humble, mais lumineuse et exemplaire, face au dérèglement climatique.

-  en Israél comme à Gaza, en Iran, au Pakistan, en Russie ou en Argentine et ailleurs, des personnes, parfois très isolées et prises à partie, se battent pour la paix. 

-  des malades ou anciens malades de l'alcool se retrouvent en associations pour s'en sortir ensemble.


Vous allez me dire : mais, aujourd'hui, Olivier, tu ne t'es pas cassé la tête pour rédiger ce billet ; tu n'as fait que répéter des choses qu'on sait déjà.  Si oui, tant mieux.  Mais cet exercice doit être poursuivi par chacun, qui doit repérer à son tour autour de lui comme au loin, les merveilleuses actions des sentinelles de Lumière qui contribuent à ouvrir la porte de notre monde au Sauveur qui vient !

vendredi 8 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2894 : Israël est-il le seul, le vrai coupable ?

 Actuellement, dans toute discussion à propos de ce qui se passe en Israël-Palestine, que ce soit entre amis, au café du commerce ou entre chefs d'Etat, parmi ce qui se dit, après un bref moment d'émotion, vite contenu, autour de la cruauté du Hamas le 7 octobre, il se trouve toujours quelqu'un pour dire, en prenant des pincettes s'il le faut, que si tout s'est dégradé par la suite, c'est de la faute d'Israël qui, à travers sa volonté d'éradiquer le Hamas, plonge dans d'immenses souffrances le peuple palestinien.

Dans les faits, c'est une triste réalité en effet.  Une question cependant : et si les véritables responsables, c'était nous, les Européens, ou les Occidentaux en général ?  Je voudrais vous citer à ce propos ce qu'écrit Alain Decout dans le journal "La Croix" du 6 décembre.  C'est une pensée qui est aussi la mienne depuis bien longtemps :

"Les Palestiniens ont le droit de vivre en paix, pas d'approuver des actes terroristes ; et les Israéliens ont le droit de se défendre contre le terrorisme, pas de s'approprier de force certains lieux (par la colonisation).  Mais si l'on remonte un peu en arrière, la réponse est claire: les responsables, ce ne sont ni les Palestiniens, ni les Israéliens, ni les juifs ni les musulmans, mais nous ; nous, les Occidentaux, qui avons cru (ou fait semblant de croire) suffisant, pour répondre à la nostalgie des Juifs dispersés dans le monde, de les laisser revenir sur la terre de leurs ancêtres, dans le berceau de leur religion.  Et cela, sans se préoccuper qu'il y avait des habitants sur ces terres ; et sans s'assurer préalablement que les conditions étaient réunies pour la coexistence pacifique de deux populations très différentes.  L'essai d'internationalisation de Jérusalem et de partage en deux Etats a fait long feu, nous nous en sommes lavés les mains et, maintenant, nous pouvons nous en mordre les doigts !"

La vraie question historique et la plus profonde est la suivante : comment se fait-il que les Juifs ne se sont plus sentis en sécurité, rejetés qu'ils étaient, chassés, condamnés, déportés, brûlés, par millions, au coeur de notre Europe chrétienne ?  Allez expliquer cela à leurs descendants !  Qui aujourd'hui encore, chez nous, vivent dans la peur, car ils savent que les actes antisémites sont plus nombreux que jamais dans notre pays dit des droits de l'homme.  Pourquoi n'avons-nous pas su les garder parmi nous, en France, en Europe ?

Les peuples de France et d'Europe auraient sans doute grand intérêt à faire enfin la vérité quant à leur histoire, à la façon dont ils ont exercé "l'enseignement du mépris" par rapport aux Juifs pendant 2000 ans, et à leur incapacité à soutenir fermement les processus de paix en Israël-Palestine, avant d'aller accuser qui que ce soit !

Evitons de condamner tout Israël "en général", et de mettre tous les Palestiniens dans le même sac du Hamas.  Notre monde a besoin d'Israéliens, de Palestiniens et d'Occidentaux ou d'habitants de la planète qui soient, bien plus qu'aujourd'hui, de vrais acteurs de Paix !

jeudi 7 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2893 : La fête Juive de Hanoukka

 

Voici un message du Père Christophe Le Sourt, responsable des relations avec le Judaïsme au sein de l'Eglise de France, à l'occasion de la fête de Hanoukka, qui se déroule de ce jeudi 7 au vendredi 15 décembre.

« Hanoukka, la nuit traversée »

En partageant ses réflexions sur les solennités du judaïsme, Yeshayahou Leibowitz, évoquant Hanoukka, souligne combien « le réalisme du monde de la Torah et des préceptes s’intéresse au monde tel qu’il est et non à un monde utopique ». Voilà des propos importants à méditer au moment où, dans le monde entier, nos frères juifs s’apprêtent à célébrer la fête des Lumières. Fête rappelant le miracle de la fiole d’huile du temple qui brûla miraculeusement huit jours au sommet du candélabre. Or, ce miracle ne se réalisa qu’après la victoire sur les envahisseurs. Ces fêtes vont se dérouler dans le contexte douloureux d’un déferlement de violences généralisées, suite aux attaques terroristes du Hamas du 7 octobre dernier et des prises d’otages.

A l’heure où les réseaux sociaux ne permettent pas le développement des raisonnements mais, à l’inverse, hystérisent les situations et conduisent à « la montée aux extrêmes par mimétisme », il est précieux de pouvoir rejoindre la pensée du Grand rabbin Jonathan Sacks. Dans son ultime ouvrage, « Dieu n’a jamais voulu ça » il explique que « les crimes de la religion ont en commun une chose : ils supposent qu’on fasse Dieu à notre image au lieu de le laisser nous remodeler à son image. La vérité suprême ne saurait servir d’excuse à nos instincts les plus bas, la soif de pouvoir, le besoin de conquête, le recours à un vocabulaire religieux pour donner des airs de sainteté à des crimes ignobles. Tout cela ne relève pas de la foi mais de l’impérialisme. Le terrorisme est la forme la plus exacerbée de l’idolâtrie ».

Alors que débutent les fêtes de Hanoukka et que les chrétiens vivent le temps de l’Avent, soyons, collectivement, des veilleurs et des éveilleurs en étant particulièrement vigilants face à la montée de l’antisémitisme et du racisme.

« Aujourd’hui, conclut le Grand rabbin Sacks, Dieu nous lance un appel à nous tous, juifs, chrétiens et musulmans, pour que nous nous défassions de la haine et que nous vivions enfin tous ensemble (…) que nous fassions honneur au nom de Dieu en faisant honneur à son image, l’humanité. »

Père Christophe Le Sourt

 

Quelques mots de la théologienne Juive Colette Kessler



Dans une lettre que Colette Kessler adressait à ses amis chrétiens en 2005, pour leur souhaiter un joyeux Noël, elle écrivait :  [1] Avec le Shamash, la bougie serviteur, qui symbolise cette petite fiole d’huile bien cachée dans le Temple et qui a duré huit jours, on se souvient de cette victoire des faibles sur les forts, de cette pérennité de la Tora de génération en génération, avec ou sans le second Temple …

Le miracle de Hanouka, c’est le miracle de la permanence juive au service de la Tora malgré la profanation ou la destruction du Temple, malgré la dispersion, malgré les persécutions.

Le Ness, le miracle, c’est cette coïncidence dans le temps et l’espace entre le don de Dieu, la Présence permanente de Dieu pour le salut des hommes, et l’homme qui s’éveille et répond  à cette offre de Dieu. 

[1] KESSLER Colette, Dieu caché, Dieu révélé, Essais sur le Judaïsme, Lethielleux, 2011, p. 53-54

 

 

 Message envoyé aux ami(e)s de la synagogue des Sables d'Olonne


Nous entrons de coeur avec vous dans une période de fête et de prière de 8 jours, avec l'allumage des bougies de Hanoukka.
Vous allez refaire ce geste, symbole du combat pour la survie du peuple Juif face à toutes les dominations.
Puisse ces petites lumières éclairer notre monde, plongé dans la nuit, de leurs flammes vacillantes !
Mais, grâce à vous, toujours présentes et vivantes !
Unis dans une même prière pour la Justice et la Paix !
Olivier

 












mardi 5 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2892 : Message du pape à l'occasion de l'inauguration du pavillon de la Foi à Dubai

 

3 décembre 2023

Chers frères et sœurs !

Je vous salue cordialement et je regrette de ne pouvoir être parmi vous. Je confie au Cardinal Parolin les mots que j'aurais voulu vous adresser. Je voudrais vous dire “merci” : merci parce que vous avez réalisé, pour la première fois, un pavillon religieux au sein d’une COP. Et merci parce que cela témoigne de la volonté de travailler ensemble. Aujourd’hui, le monde a besoin d’alliances qui ne soient pas contre quelqu’un, mais en faveur de tous. Il est urgent que les religions, sans tomber dans le piège du syncrétisme, donnent le bon exemple en travaillant ensemble : non pas pour leurs propres intérêts ou ceux d’une partie, mais pour les intérêts de notre monde. Parmi ceux-ci, les plus importants aujourd’hui sont la paix et le climat.

Donnons l’exemple, en tant que représentants religieux, pour montrer qu’un changement est possible, pour témoigner de modes de vie respectueux et durables, et demandons d’une voix forte aux dirigeants des nations que la maison commune soit préservée. Cela nous est demandé en particulier par les petits et les pauvres, dont les prières parviennent au trône du Très-Haut. Pour leur avenir et l’avenir de tous, préservons la création et protégeons la maison commune ; vivons en paix et promouvons la paix ! Merci.

dimanche 3 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2891 : Jacob, seul, a lutté toute la nuit...

 "... Jacob resta seul. Quelqu'un lutta avec lui jusqu'au lever du jour.  Voyant qu'il ne pouvait dominer Jacob, il le toucha à l'articulation de la hanche, et la hanche de Jacob se démit tandis qu'il luttait avec lui.  L'autre lui dit : "Laisse-moi partir, car le jour se lève."  Mais Jacob répondit : "Je ne te laisserai pas partir avant que tu ne m'aies béni."  L'autre lui dit : "Quel est ton nom ?"  Il répondit : "Jacob".  L'autre lui dit : "On ne t'appellera plus Jacob, mais Israël, car tu as lutté avec Dieu comme avec des hommes, et tu as triomphé."   (Genèse 32/25-29)

Hier samedi, avec Geneviève, qui vient de reprendre le flambeau de la présidence du groupe interreligieux et interconvictionnel du Pays des Olonnes, "Dialogue pour la Paix", et son mari Michel, membre du Conseil d'administration, nous avons participé à la prière du Shabbat à la synagogue des Sables d'Olonne. Nous y avons d'ailleurs reçu un accueil étonnant, qui nous a touchés au coeur.

A la fin de cette matinée de prière, nous avons partagé l'apéritif avec nos amis Juifs, occasion de revenir sur l'un des textes bibliques qui avait été proclamés.  L'une des femmes Juives présentes nous a fait un petit commentaire à propos de la scène que je vous ai citée ci-dessus. Et c'était intéressant d'entendre ce qu'elle en a dit, faisant, sans le dire tout à fait, un parallèle saisissant avec la situation actuelle en Israël.

On retrouve dans cette évocation tous les éléments de la situation : Jacob est seul.  Il lutte seul. Le combat est long et difficile. Tout se passe dans la nuit. Jacob finit par prendre le dessus, mais il est blessé.  Et il demeurera toujours blessé désormais.  "L'autre" lui donne alors le nom d' "Israël", "celui qui a lutté contre Dieu"...  Israël, c'est celui qui est en lutte, comme ce nom le révèle !

Nous avons tous les trois entendu la référence que cette Juive faisait entre cette scène de la Genèse et la situation de l'Israël d'aujourd'hui.  Rien d'évident ni de simple, vous le devinez !  Mais nos frères et soeurs Juifs essayent de puiser dans la Bible la source de leur vie et de leur combat pour survivre, dans un univers où il n'y a rien de tendre à leur égard ; et où ils doivent combattre pour trouver place, alors qu'ils se sont sentis chassés de l'Europe suite aux horreurs de la 2° guerre mondiale. Qui va les en accuser à présent ?  Si, après tant de siècles d'un antisémitisme, qui est toujours bien vivant, nos nations, aux soit-disant racines chrétiennes, n'ont pas su les aimer ni les retenir, où, hormis en Israël-Palestine, auraient-ils pu trouver refuge ?

Mais, par rapport aux bombardements que subissent les Palestiniens dans la bande de Gaza, que le dilemme est grand !  Dans le combat sans relâche qu'il a mené seul, dans la nuit, Jacob a été blessé.  Aujourd'hui aussi, Israël est blessé.  Quelle aurore faut-il attendre pour que le combat s'arrête ?  Et pour que des artisans de paix, images du Dieu de la Paix, fassent tomber "le mur de la haine" (Ephésiens 2/14) et pour toujours ?

vendredi 1 décembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2890 : "Il faut démasculiniser l'Eglise" (pape François)

Suite à une rencontre au sein d'une équipe de couples sur les Sables d'Olonne hier jeudi, à propos du récent Synode à Rome, Rollane nous a fait parvenir l'article ci-dessous  :
L’Église est femme, il faut redonner toute leur place aux femmes dans une Église devenue trop masculine. C’est le sens des paroles que le Pape a prononcées jeudi 30 novembre aux membres de la Commission théologique internationale reçus au Vatican. Le Saint-Père appelle ces théologiens à «démasculiniser l’Église». 

Xavier Sartre – Cité du Vatican

«L’Église est femme». Le Pape François est très clair. Préférant consigner le discours qu’il avait préparé pour cette audience, il a centré ses paroles sur un fait qui ne lui a pas plu: «un, deux, trois, quatre femmes. Les pauvres!», s’est-il écrié en se rendant compte que parmi la trentaine de personnes réunies autour de lui, il n’y avait au total que cinq femmes théologiennes. Bien trop peu aux yeux du Pape pour qui «la femme a une capacité de réflexion théologique différente de celle que nous avons, nous les hommes».

François a donc insisté, notant que «si nous ne savons pas comprendre ce qu’est une femme, ce qu’est la théologie d’une femme, nous ne comprendrons jamais ce qu’est l’Église»«Un des plus grands péchés que nous avons commis est d’avoir “masculinisé” l’Église», a-t-il constaté. Et pour résoudre cet état de fait, il faut bien comprendre que des deux principes, pétrinien et marial, c’est le second qui est «le plus important»«parce qu’il y a l’Église épouse, l’Église femme, sans se masculiniser».

Conséquence pour François de ce constat: il faut augmenter le nombre de femmes membres de la Commission théologique internationale, mais surtout, il faut «réfléchir» sur ce principe d’Église épouse et femme pour «démasculiniser l’Église».  …….



 

mercredi 29 novembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2889 : Plaidoyer de la Conférence des responsables de culte en France vers la COP28

 Je vous joins ce document que vient de me faire suivre Thrinlé, membre du Conseil d'Administration de "Dialogue pour la Paix" sur le Pays des Olonnes et co-président de l'Union Bouddhiste de France.


Chers amis,
Voici un nouveau communiqué de la CRCF (Conférence des Responsables de Culte en France) pour la COP28, remis cet après-midi par Haïm Korsia au secrétaire de l’Élysée pour le Président qui est aujourd’hui à Lyon.
Bonne lecture (j’ai contribué à la rédaction générale, et ai rédigé en particulier les lignes sur le bouddhisme). Nous signons seulement 1 par culte, sauf pour les musulmans dont la représentation nationale est au moins double en ce moment…
Bien à vous toutes et tous,
Thrinlé


Paris, le 28 novembre 2023


Monsieur le Président,


Nous, représentants des confessions bouddhiste, juive, catholique, protestante, orthodoxe et
musulmane de notre pays, vous interpellons solennellement en vue de la COP28, et plus
largement, sur le profond bouleversement écologique et du vivant provoqué par les activités
humaines. La France doit hisser sa réponse à la hauteur de l
urgence du bouleversement
climatique en cours, au risque d’accélération de la perte de biodiversité et au dépassement des
limites planétaires. Notre pays doit s
engager plus résolument encore quil ne la fait au niveau
international.


« Nous avons ouvert les portes de l’enfer », affirme le secrétaire général des Nations unies. À
tout le moins, alors que notre monde s
approche peut-être dun point de rupture, nous avons la
responsabilité de sauvegarder les conditions d’habitabilité de la Terre pour nous et le vivant. Les
scientifiques ne cessent d
alerter contre les graves périls qui nous menacent. La température
augmente à un rythme inédit, à cause des émissions anthropiques de gaz à effet de serre (GES),
d
abord produites par la combustion des énergies fossiles. Le seuil daugmentation de 1,5 °C fixé
par l
Accord de Paris pourrait déjà être atteint dans les six années à venir. Nous sommes dans une
situation d
extrême urgence ; avec gravité, nous nous alarmons quelle ne soit pas reconnue
comme telle. Nous nous inquiétons aussi de la remontée du climato-scepticisme.


Ensemble, nous lisons la crise climatique, et plus largement la crise écologique et sociale,
non pas d
abord comme un problème technique ou du « faire », mais comme une véritable crise
spirituelle et de civilisation, qui vient remettre en cause notre manière d’« être » au monde. Un
changement de paradigme est nécessaire, grâce au renouvellement de notre imaginaire, à un
discernement éthique collectif et à des décisions politiques radicales et courageuses.


Pour réussir la transformation écologique, nous appelons à une révolution de la sobriété, qui
devra subordonner la recherche de performance à la primauté de la communauté de destin de
l
ensemble du vivant, dans un monde accepté comme fini. Dans nos sociétés, les injonctions à la
compétition, la confiance aveugle en la technique et l
orientation hédoniste dune économie de la
surabondance empêchent de reconnaître et de valoriser ces autres approches. Changer en
profondeur requiert de constater que tout est lié sur Terre et au-delà, et de se convaincre que
l’épanouissement de chacune et chacun passe par celui de toutes et tous, selon l’équité et la
justice, et que la modération est promesse de nouvelles abondances. Nous sommes déterminés à nous engager dans ce sens, pour répondre à ce beau défi.


.  La diversité de nos traditions porte des accents et des convictions propres, qui font la
richesse de notre contribution à une telle transformation. 

 .  La tradition juive présente la promesse dune terre à travailler et à préserver. Les femmes et les hommes découvrent un rapport à la terre relevant dune habitation tendre (Psaume 37, 11). 

 .  Ces messages consonnent dans le résumé de la Bonne Nouvelle de l’Évangile offert par les Béatitudes : « Bienheureux les doux, ils recevront la terre en héritage » (Matthieu 5, 5), lié à lamour du prochain et à lattention aux plus petits (Matthieu 25, 40), entraînant une option préférentielle pour les pauvres que le pape François exprime fortement dans son encyclique Laudato .

L’islam, qui présente la beauté de la faune et de la flore (Coran 80, 25-32) ou limportance de leau comme source de toute vie (Coran 21, 30), invite lêtre humain à lhumilité et à explorer les multiples possibilités de vivre en harmonie avec lenvironnement (Coran 16, 80-81), en méditant aux conséquences dune exploitation dévoyée du créé (Coran 30, 41). 

La voie bouddhiste souligne l’interdépendance de toutes choses et, face à l’ignorance et à l’avidité, encourage connaissance et bienveillance pour prendre soin des cinq éléments et « chérir tout le vivant avec un esprit sans limite et une bonté aimante infinie » (Soutra de l’amour universel - Metta Sutta).


Pour mettre en œuvre une vraie transformation, la COP28 sera un moment politique
important. Nous appelons la France et l
Union européenne (UE) à un sursaut et à un engagement
diplomatique renforcé. Car au regard d’études indépendantes, comme le rapport annuel du Haut-
Conseil pour le Climat, nous avons de réelles inquiétudes concernant la réussite des politiques
climatiques, la capacité des États à respecter leur parole et à engager les transformations
nécessaires sans que les citoyens ne désertent le champ politique. L
action doit être drastique et
sans délai. En tant que responsables religieux, nous nous engageons à soutenir auprès de tous les
décisions fortes et exigeantes qui seraient prises. Les points suivants nous paraissent essentiels :


Il est vital de sortir à temps des énergies fossiles, en arrêtant immédiatement les
investissements dans les nouveaux projets et en engageant la suppression des soutiens
étatiques directs et indirects, tout en développant les énergies renouvelables et l’efficacité
énergétique. Nous appelons la France à jouer un rôle pionnier dans le portage, à travers
l’UE et en son nom propre, d’un Traité de non-prolifération des combustibles fossiles.

 
En ce sens, et afin de baisser effectivement les émissions de GES de 55 % par rapport à
1990, la France doit choisir démocratiquement un mode de vie plus sobre et intégralement
lié à la justice sociale. Ici comme au Sud, les personnes les plus fragiles et les plus
vulnérables, sont déjà et seront toujours davantage les premières victimes. Il n’y aura pas
de transition sans justice.


Un financement international pérenne et équitable doit être enfin assuré, pour les actions
d’atténuation, d’adaptation et la prise en compte des pertes et dommages, en particulier au
bénéfice des pays du Sud. Pour la majorité, ils subissent plus fortement les conséquences
d’un phénomène dont ils sont les moins responsables. La mobilisation des 100 milliards
de dollars par an, promis en 2009 par les pays du Nord, non seulement devra enfin être
honorée, mais ne devra être qu’un début.


La COP28 étant le moment du « bilan mondial » selon l’Accord de Paris, elle sera tournée
vers les nouvelles contributions nationalement déterminées (NDC), attendues pour 2025.
Nous appelons l’UE, et la France en son sein, à préparer une NDC qui corrige les
manquements de trajectoire et rehausse l’ambition. Nous resterons vigilants à ce processus.


Nous sommes convaincus, Monsieur le Président, qu’une transformation écologique juste de
nos sociétés, en plus d
atténuer des menaces, ouvrira à une formidable opportunité. Elle offrira
aux citoyens un sens renouvelé à la vie commune et recréera du lien autour d
un projet commun,
désirable et motivant. Nous faisons confiance à la délégation française pour porter dans la COP
28 une vision audacieuse et engageante.


Veuillez agréer, Monsieur le Président, l
assurance de notre haute considération.


Antony Boussemart, Co-président de lUnion bouddhiste de France


Haïm Korsia, Grand Rabbin de France


Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Président de la Conférence des évêques de France


Christian Krieger, Président de la Fédération protestante de France


Mgr Dimitrios, Président de l’Assemblée des évêques orthodoxes de France


Chems-eddine Hafiz, Recteur de la Grande Mosquée de Paris


Mohammed Moussaoui, Président de l’Union des Mosquées de France