Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 24 septembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2867 : Fioretti du pape François à propos des migrants

 Voici quelques-unes des phrases que j'ai retenues du discours très fort du pape François hier matin samedi, au palais du Pharo, en clôture des "Rencontres méditerranéennes" :

.  Le monde, c'est un jardin à habiter.

.  Il nous faut fuir les nationalismes archaïques et belliqueux.

.  Il faut un sursaut de la conscience pour dire non à la fermeture et oui à la fraternité.

.  La Méditerranée est semblable à un mystérieux lac de Tibériade élargi.

.  Marseille, c'est le sourire de la Méditerranée.

.  Qui écoute les personnes âgées, défavorisées... ?  Qui pour entendre les cris de douleurs des migrants ?

.  La Méditerranée, c'est le tombeau de la dignité !

.  Les migrants n'envahissent pas, ils cherchent l'hospitalité.

.  "Les peuples de la faim interpellent les peuples de l'opulence", avait déjà dit le pape Paul VI dans son encyclique "Le Progrès des Peuples".

.  Les migrants ne doivent pas être considérés comme un fardeau à porter, mais comme des frères à aimer. Ils devraient nous apparaître plutôt comme des dons.

.  Plutôt que de craindre de porter le poids des autres, il nous faut leur enlever ce poids.

.  La solution n'est pas de rejeter les migrants, mais d'assurer leur accueil

.  Il nous faut redresser nos relations, politiques, commerciales ou autres, avec leurs pays d'origine. 

.  Les chrétiens doivent être les premiers dans le domaine de l'accueil et de la charité.

.  L'Eglise doit apporter appui à ceux qui ont perdu confiance.

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Par ces paroles fortes, le pape nous rappelle que l'Evangile nous invite à ouvrir des portes, alors que trop d'habitants de la riche Europe, dont nombre de chrétiens, cherchent à les fermer !  Le pape est venu nous aider à prendre conscience de nos incohérences.  Cela est peut-être difficile à entendre, mais justement, merci à lui !

vendredi 22 septembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2866 : "Exemplaires dans l'échange fraternel" (pape François)

 C'est après avoir suivi l'arrivée du pape à Marseille, le moment de prière à Notre-Dame de la Garde, et le temps de la rencontre interreligieuse qui a suivi, que je rédige ce billet. Le moment le plus fort fut celui pendant lequel le pape François, entouré de responsables bouddhistes, juifs, musulmans, protestants, orthodoxes, arméniens...de Marseille, a délivré un message poignant, du haut de l'esplanade de la "Bonne Mère", face à cette mer Méditerranée, si calme et si belle en apparence, mais qui est devenue un cimetière de migrants.

Comme il ne s'agissait pas d'une visite "en France", le pape n'a pas eu à communiquer à l'avance le texte de son intervention aux services de l'Elysée, où on aurait pu lui dire : "Oh là, vous y allez un peu fort... Est-ce que vous ne pourriez pas modérer un peu vos propos ?"  A Marseille, il a eu carte blanche, et ne s'est pas privé de lancer un appel très fort, non pas aux états, mais aux hommes et aux femmes qui vivent sur le pourtour de cette mer qui réunit tant de nations.

Le pape a martelé ceci par exemple, en lien avec les responsables des diverses religions : "Nous, croyants, nous devons être exemplaires dans l'échange fraternel."  Voici quelques unes des phrases que j'ai pu noter : "Il nous faut donner corps à un nouvel humanisme."  "Nous devons cesser d'avoir peur".  

Faisant allusion à la façon dont des états freinent l'action des bateaux de sauvetage, il a été très clair : "Quand on empêche des sauveteurs d'accomplir leur action, ce sont des gestes de haine contre le frère !"  Gestes insensés, inadmissibles!  La politique, au sens noble du terme en tout cas, ce n'est pas cela !

Le pape s'est adressé aussi aux catholiques qui ne sont pas à l'aise avec ses paroles en faveur du respect des migrants, en s'élevant avec force contre "le fanatisme de l'indifférence", qui est aussi dévoyé que le fanatisme du terrorisme : "Ne nous habituons pas à considérer les migrants qui se noient comme de simples faits divers qui ne nous concernent pas."

En effet, "Exploités, démunis, des frères et des soeurs meurent noyés, dans la peur, avec les espérances qu'ils portaient dans leur coeur."  La parole du pape était pleine de force et de compassion.  Il nous a rappelé "notre devoir d'humanité ; il en va en effet, au coeur de la Méditerranée, de l'avenir de notre civilisation !"

Aux chrétiens d'être "exemplaires", dans la qualité de leur attention à cette question du destin des migrants.

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Une remarque personnelle, qui sera sans doute sans intérêt pour beaucoup : lors de la célébration à la basilique Notre-Dame de la Garde, après l'intervention du pape, l'assemblée s'est levée pour chanter, longuement, l'Ave Maria de Lourdes.  J'en ai été très ému. C'est comme si la Vendée était présente, puisque c'est un de mes ancêtres collatéraux, l'abbé Jean Gaignet, qui a composé ce cantique chanté dans le monde entier.  Je ne sais pas s'ils ont choisi ce chant en pensant que le pape pouvait le connaître ?  En tout cas, il chantait l'Ave Maria !  Ce qu'il n'aurait pas pu faire avec un autre chant français plus récent !

Samedi, à la fin de la messe au Vélodrome, c'est encore ce même chant de l'Ave Maria, dit de Lourdes, qui a été longuement repris en chant final ! 

Jamais deux sans trois : au terme de la magnifique et très vivante messe de ce dimanche matin à la cathédrale de Marseille, la Major, ce fut encore l'Ave Maria de Lourdes qui l'assemblée a repris comme chant final !

mercredi 20 septembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2865 : Petite réflexion autour du "péché originel"

 Une fidèle de ce blog, Simone, me fait l'invitation suivante : "Pourriez-vous nous parler du péché originel ?  Je sais qu'il faudrait des heures et des heures pour y réfléchir, mais une petite synthèse me suffirait !"  Simone, je ne suis pas un grand théologien, mais je vais essayer de répondre à votre demande, en reprenant des extraits d'une homélie que j'avais faite sur le sujet ; une de celles que je n'ai pas encore jetée à la déchetterie, dans l'entreprise que je mène en ce moment pour me défaire de tout ce dont je n'aurai plus jamais besoin...

Tout d'abord, disons que la doctrine du péché originel a des limites : Jésus n'en a pas parlé, et aux yeux des Juifs, il n'en est pas question en tant que doctrine dans les textes du premier Testament.  C'est l'Eglise qui, au cours des siècles, à la suite de St Augustin en particulier, a prôné cette idée du péché originel.  Et cela, par référence à la faute d'Adam et Eve, qui ont transgressé la seule interdiction que Dieu leur avait posée, en mangeant le fameux fruit de l'arbre de la connaissance du bien et du mal.  En tout cas, alors que Jésus n'a pas évoqué ce péché, celui-ci a pris une place énorme dans le catéchisme catholique, apparemment pour beaucoup conçu comme plus digne de foi que l'Evangile !

Le péché originel évoque aussi les conséquences de cette première faute sur l'ensemble de l'humanité : on pourrait parler d'un péché hérité, non commis tel quel par nous aujourd'hui, mais dont nous subissons pourtant les conséquences.  C'est un point qui fait débat, et qui est soutenu par ceux qui refusent cette doctrine du péché originel. En effet, si c'est à cause du péché commis par quelqu'un d'autre que nous, par  Adam, que nous sommes considérés comme pécheurs dès notre naissance, où sont la liberté et la responsabilité de chaque individu ???

Une autre façon de présenter les choses est de dire que le péché de tout personne humaine, depuis les origines, et dans chaque vie personnelle, c'est un péché d'auto-suffisance, de prétention à être nous-même centre de gravité et fondement de notre existence. Ce péché, qui fut déjà celui d'Adam et Eve, il nous est commun à tous.  Il affecte notre vie en profondeur, il est à l'origine de toutes nos fautes. C'est une fragilité de naissance.  Et nos actes mauvais révèlent notre coeur tordu, rebelle à Dieu et ennemi des autres autour de nous.

C'est un péché qui touche la personne humaine depuis les origines ; d'où le nom de péché "originel". En nous créant,  Dieu nous a donné la liberté de faire le bien ou le mal ; mais, depuis les origines du monde, chaque humain sent sur lui l'esclavage du mal, dont il lui faut laisser Dieu le délivrer, à travers la force rédemptrice de Jésus, et par la grâce des sacrements.

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Complément apporté le 23 septembre, suite à une réaction reçue de la part de Françoise :

"Simone a eu une très bonne idée.
Je me suis toujours.arrêtée à Adam et Eve et je n'ai toujours pas compris que Dieu qui est Amour puisse nous condamner au péché à  la naissance.
Je me souviens que l'on ondoyait le bébé si l'un des parrains n'était pas là et ainsi s'il arrivait
quelque chose à  l'enfant il n'allait pas dans les Limbes...et le complément du baptême se faisait plus tar ; tout cela me semble arrièré et peu valable.
Qu'en penses tu?    Merci pour ton explication."

Très belle réaction de Françoise, merci !                                                                                                        L'Eglise s'est vraiment fait des théories étranges au long des âges !  Heureusement, elle en est revenue.  L'on avait oublié ce que disait St Pierre (1 Pierre 3/21) : "Maintenant, le baptême vous sauve.  Etre baptisé, ce n'est pas être purifié de souillures extérieures, mais s'engager envers Dieu avec une conscience droite, et participer ainsi à la résurrection de Jésus-Christ qui est à la droite de Dieu." 

 

 

samedi 16 septembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2864 : Les autres nous font exister

Assez souvent, surtout maintenant où j'ai du temps, dans mon petit "ermitage",  je reçois des personnes pour des échanges divers, ou tout simplement, pour le bonheur de passer un peu de bon temps ensemble. Assez souvent alors, certains me disent : "On vous a encore fait perdre du temps aujourd'hui !" Et je n'en finis pas de leur expliquer que, s'ils n'étaient pas venus, c'est là que j'aurais vraiment perdu mon temps !

Je voudrais profiter de ce billet pour exprimer un immense merci aux nombreuses personnes qui, chaque jour, passent me voir, pour de multiples raisons : faire un petit bonjour, m'apporter des tomates, vivre un temps de réconciliation, donner des nouvelles d'autres personnes, raconter leur vie, me soumettre un problème qui les afflige, me demander de prier à telle intention, me laisser de la bonne soupe, me demander ce qu'il en est de ma santé, parler de la famille, etc. Paroissiens, anciens paroissiens, ami(e)s de toute sorte, famille, tous sont les bienvenus !

Certains me disent craindre que je souffre de la solitude désormais, n'étant plus dans les circuits pastoraux. Je les tranquillise tout de suite. Quand je vois le nombre de personnes qui sont venues me voir cette semaine, où je n'ai passé aucun repas de midi tout seul... Les restos de Bourgenay commencent à me connaître, au point que, dans l'un d'entre eux, l'on m'a proposé, avec humour, de prendre une carte de fidélité !

Mais là où je veux en venir, c'est que ce sont les autres qui nous font exister. Ecouter telle personne me partager ses souffrances, cela m'interpelle, m'invite à être attentif, me renvoie vers le Dieu libérateur. Quand une personne vient m'apporter des tomates, c'est que j'existe à ses yeux. Quand une autre me montre des photos de son jardin, je lui permets d'exister, mais elle me donne une petite place dans son univers.

A Jean-Paul Sartre déclarant : "L'enfer, c'est les autres", Sr Emmanuelle rétorquait : "Le paradis, c'est les autres."  Parce que sans les autres, nous ne sommes rien. S'ils ne nous regardent pas, s'ils ne nous parlent pas, s'ils nous évitent, ils limitent notre existence, en passant à côté de nous sans nous prendre en compte.  Or, la relation avec les autres nous constitue comme êtres humains. Elle est le socle sur lequel chacun peut construire sa vie, à quelqu'âge ou dans quelque condition que ce soit.

Merci à l'Autre, quel qu'il soit !

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Christine, je vous ai répondu par un commentaire au billet n° 2860

vendredi 8 septembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2863 : Ecrire, c'est ouvrir des portes...

 Je ne sais pas si le billet de ce jour va vous intéresser.  En effet, je n'aborde pas aujourd'hui un évènement ou un problème qui pose question ; mais j'engage plutôt une réflexion sur le sens de l'écriture, la signification de ces billets sur le blog par exemple, ainsi que celle des commentaires qui sont parfois proposés.

Pourquoi écrire en effet ?  Et pourquoi prendre un peu de temps pour aller lire quelques billets sur ce blog ?  Cela nous permet sans doute, à vous comme à moi, de mettre des mots sur des situations, d'approfondir un peu ce qui se passe.  Tant de choses sont sources d'inspiration... Il serait certes regrettable de ne pas prendre le temps de les regarder, de les analyser, de se laisser interpeller.

J'aime bien cette réflexion de l'écrivain André Comte-Sponville  :  "Ecrire, c'est vivre davantage". Souvent, quand je laisse de côté un problème sans y revenir ni le traiter sur ce blog, j'ai l'impression de ne pas avoir fait mon travail !  Quand je vois l'impact de certains billets, que j'aurais pu tout aussi bien ne pas rédiger, comme ceux sur "les prêtres africains en France" (n° 138), ou sur le rapport entre chrétiens et musulmans (n° 130), parmi les billets les plus consultés d'après le compteur interne de mon blog, je me dis que cela valait vraiment la peine de me décarcasser pour offrir quelques réflexions aux internautes intéressés !

Finalement, que serait le monde sans l'écriture ?  Ecrire, n'est-ce pas ouvrir des portes en effet ?  Certaines mauvaises langues prétendent que ceux qui écrivent, en réalité, cherchent à se montrer, à se faire valoir, à faire parler d'eux. Méchanceté ?  Jalousie...?  Même si ce peut être un peu vrai parfois, c'est quand même plutôt mesquin de présenter les choses ainsi.  Alors qu'en fait, écrire, c'est oser livrer un peu de soi-même, et risquer la critique ou la contradiction.  Ecrire, ce n'est pas une sinécure ; on serait plus tranquille à rester muet en effet ! Or, il faut se confier aux lecteurs sans tomber dans la crainte de la critique ou du jugement.

Jean d'Ormesson, un bel exemple d'écrivain ouvert et humaniste, disait : "Ecrire, c'est difficile, car on est toujours dépassé  par son livre."  Comme ceci est vrai !  Mais l'écriture permet de dépasser ses propres limites, et de goûter une jolie forme de libération.  Cela me libère, par exemple, de vous partager tout cela aujourd'hui. Surtout en cette période de ma vie où la maladie m'a obligé à laisser de côté toutes mes activités. Il ne me reste plus que l'écriture,... et la prière.

Souvent, vous l'avez peut-être deviné, il m'arrive de prier tout en rédigeant les billets de ce blog. Je confie toujours mes réflexions à l'Esprit-Saint ; même si ce que j'écris n'est pas toujours très "catholique" au sens étroit du mot.  Mon idéal reste en effet de bâtir, avec mes mots, les fondations d'un monde nouveau, et d'une Eglise toujours plus fidèle à l'Evangile.  

En résumé, écrire, pour moi, particulièrement dans le cadre de ce blog, c'est aussi une façon de marcher à la lumière de Dieu, et déjà, de commencer à monter au Ciel.  Avec l'ambition pour moi d'y entraîner tous mes amis internautes. Mais Dieu nous attend tous déjà là ici-bas !  Jésus en effet ne s'est-il pas fait "Verbe", et n'a-t-il pas habité parmi nous pour toujours, nous ouvrant ainsi des portes infinies ?

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Je ne sais pourquoi, je ne suis pas parvenu à publier le commentaire d'une paroissienne, Marie ; je vous le livre ci après :

Merci Père Olivier pour tous les sujets divers traités sur ce blog.

Ces écrits permettent d'être lus et relus pour éclaircir un doute, une incompréhension.

Lorsque vous mettiez en ligne vos homélies, la relecture aidait à la compréhension de certains points.

Si je reprends le mot écrit en novembre 2007, vous disiez : "Pour avancer, nous avons besoin de l'avis de tous."

C'est vrai, nous sommes restés timides dans l'utilisation, de peur, comme vous dites, de tomber dans la critique ou le jugement.

dimanche 3 septembre 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2862 : Un prêtre vient de nous quitter !

 Hier samedi, je participais, en son église natale de Ste Hermine, avec une quarantaine de prêtres, deux diacres et une belle assistance de chrétiens, à la cérémonie d'au-revoir en souvenir de Claude Arrignon, décédé d'une maladie foudroyante à l'âge de 76 ans. Avec la retraite des prêtres à 75 ans, Claude n'a même pas eu un an pour savourer la joie de l'oeuvre accomplie, et rendre grâce au Seigneur pour toutes ces belles années au service du Peuple de Dieu !

Réactions entendues à la sortie de la cérémonie : "Encore un prêtre de moins !" "Pour la paroisse de Ste Hermine, qui est très vaste, il y avait 3 prêtres, dont 2 retraités, mais qui donnaient de bons coups de mains ; ils sont décédés à présent. Que va devenir la paroisse ?" 

Et l'on appréhende déjà des réactions telles que celles-ci :  "Il y avait déjà trop peu de messes, le dimanche. Que va-t-il en rester à l'avenir ?" "Le seul prêtre qui reste ne va-t-il pas crouler sous les baptêmes et les mariages ?"  "Comment continuer à donner le sacrement des malades faute de prêtres?"  "Et qui va sortir et rentrer le St Sacrement si l'on fait des temps d'adoration ?"

Les questions et les craintes ne manquent pas ! Mais une chose est frappante, dans notre Eglise de France : il semble à nombre d'évêques, déstabilisés, et aussi à trop de paroissiens, que sans prêtres, l'Eglise ne peut plus vivre ni même exister. 

Certes, il faut avouer que la situation est difficile !  Et cela, d'autant plus que l'Eglise n'a pas su se préparer à ce genre d'évolution.  Si ce n'est en courant chercher des prêtres en urgence dans les autres continents, en Afrique particulièrement. Il y aurait aux alentours de 2.000 prêtres étrangers en France, et sans doute plus, dont les 3/4 arrivent d'Afrique. On parle d'une centaine de prêtres du Bénin, qui manquent d'ailleurs énormément à leur pays. La semaine dernière, une émission télévisée faisait le point sur la vie religieuse au Bénin ; et l'on y expliquait que le nombre des catholiques  était en grande régression, au profit d'un essor très fort des protestants de type évangélique. Mais, à la manière de nombreux patrons en mal de main d'oeuvre, l'Eglise de France a trouvé le truc, ce qui reste pourtant une solution bâtarde : faire travailler des Africains sur ses chantiers pastoraux...

Je vous renvoie au billet que j'ai écrit sur ce même sujet le 23 juillet.  Je réitère cette proposition : que l'Eglise de France soit assez audacieuse pour chercher et trouver en elle-même, au sein du peuple chrétien, des hommes et des femmes susceptibles de prendre en main, sous des aspects nouveaux, l'avenir de l'Evangile en France.  Et pourquoi pas ?  Mais fait-on encore suffisamment confiance à l'Esprit-Saint ?


dimanche 27 août 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2861 : Les fruits du dialogue entre les religions

Hier samedi, j'avais la visite d'un ami indien, de religion hindoue, profondément attaché à sa croyance.  Nous nous connaissons, lui et son épouse, depuis de nombreuses années. Au cours de notre échange à propos de nos religions respectives, j'ai senti l'opportunité de lui partager le sms que je venais de recevoir le matin même, dans lequel l'on me posait la question suivante : "Bonjour Père Olivier. Si je ne vais pas à la messe demain, je fais un péché mortel ?"  Mon ami réagit alors au quart de tour ; voici ce que j'ai retenu de ce qu'il m'a partagé :"Dans notre religion, l'hindouisme ne possède pas le concept de péché, même si les humains peuvent poser des actes mauvais. D'ailleurs, qui offensons-nous par nos actions mauvaises ? Il n'y a pas un Dieu qui va nous juger, comme chez les chrétiens. C'est à chacunde nous de se reprendre, et d'essayer de compenser le mal que l'on a fait. En tout cas, il ne suffit pas pour être soulagé de faire des dévotions à Shiva ou Vishnou..."   Et si nous chrétiens avions des leçons à tirer d'une telle attitude ?

En effet, il n'y a rien de tel que le dialogue avec des croyants d'autres religions pour nous aider à mieux comprendre notre propre foi de chrétiens !  Je repense à ce que nous avait partagé, à Jérusalem, le rabbin Jacques Grunewald, lors de notre "Route biblique" en 2019 avec une trentaine d'amis des Sables d'Olonne : "Le Judaïsme ne connait pas de dogmes ; c'est une libre-pensée. Et nous n'avons jamais considéré que, hors du Judaïsme, il n'y a pas de salut. Un "Goy" (un non Juif) qui respecte son prochain et mène une vie droite a autant de mérites que le grand-prêtre qui observe tous les commandements !"

Autre exemple, lorsque je vivais au Mali, pendant mes 9 années de présence, j'ai vu mon voisin boulanger prier Dieu plusieurs fois par jour, dans sa boutique. Cela m'a interpellé et soutenu dans ma façon de prier. D'ailleurs, je pense à lui chaque fois que j'entends, trop souvent, de bons chrétiens avoir des mots désagréables concernant les musulmans !  Alors même qu'ils n'en ont parfois jamais rencontrés... Quelle misère !

Durant toutes ces années, j'ai toujours pensé qu'il vaudrait la peine que l'Eglise catholique, évêques en tête, mais aussi, l'ensemble du peuple chrétien, se donnent du temps pour écouter des représentants des autres religions, afin de s'inspirer de leur sagesse.  Je pense au bouddhisme par exemple. Témoin ce qu'a écrit l'empereur Asoka, qui régna sur le sous-continent indien, converti au bouddhisme au 3° siècle avant l'ère chrétienne : "On ne devrait pas honorer seulement sa propre religion et condamner les religions des autres, mais on devrait honorer les religions... En agissant ainsi, on aide à grandir sa propre religion et on rend service à celle des autres.... Ainsi, la concorde est bonne : que tous écoutent et veuillent bien écouter les doctrines des autres religions..."  Texte cité par le lama Thrinlé, membre du conseil d'administration de "Dialogue pour la Paix au Pays des Olonnes, lors de son intervention aux Sables d'Olonne le 30 novembre 2022, devant plus de 150 personnes.

Un chantier passionnant nous est ouvert ; à nous de nous en emparer !

 

mercredi 23 août 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2860 : Une certaine "paresse" des paroisses catholiques

 Je n'apprendrai rien à personne en redisant combien nombre de diocèses et de paroisses manquent d'ouverture par rapport à "l'Autre", celui qui est différent de nous, ou qui ne partage pas la même foi que nous. Quand par exemple, lors de la venue aux Sables d'Olonne du grand rabbin de France, qui a prononcé une conférence au lycée Ste Marie du Port le 31 mai dernier, qui s'est senti intéressé ?  Un seul prêtre présent !  Et bien peu de paroissiens des Sables. Et pour qui la semaine de prière pour l'unité des chrétiens a-t-elle encore de l'importance ?  Où ça par exemple ?

Si je reprends ce sujet en ce jour, c'est à la suite de la lecture d'un article paru sur le journal "La Croix" lundi denier, à propos de la communauté du Chemin Neuf.  Je vous livre la réflexion d'une pasteure, membre de cette communauté oecuménique, Anne-Cathy Graber : "Qui souffre encore de la division entre les chrétiens ? Subtilement, nous pouvons nous satisfaire d'une coexistence, certes pacifique, mais qui est surtout un côte à côte poli et paresseux.  Or, il nous faut nous laisser transformer par l'Eglise de l'autre. Nos histoires d'Eglises contredisent l'Evangile.  Il faut être prêt à écrire un récit commun, qui amènerait vers une identité partagée."

Malheureusement, nous en sommes encore trop au triste "Hors de l'Eglise (catholique), pas de salut." Et comme je l'ai entendu dire à de nombreuses reprises, en tant que délégué diocésain à l'unité des chrétiens : "Pourquoi vous parlez si souvent des protestants, mais aussi des juifs, et des musulmans ?  Vous feriez bien mieux de consacrer votre temps et vos forces à soutenir les chrétiens, au moment où les églises se vident !"

Et si l'effondrement de l'Eglise catholique était dû aussi à ses divisions et ses manques d'ouverture ?  Nous aurions tant à apprendre en dépassant notre paresse, en travaillant la question, et en nous laissant enrichir par les valeurs humaines et spirituelles véhiculées par les autres religions, et aussi par les humanistes !  Profitons de cet été pour y réfléchir, et méditer tout cela !


mercredi 16 août 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2859 : "Vous êtes au milieu de nous !"

 C'était l'un de ces derniers dimanches, fin juillet. Je venais de participer, parmi les personnes présentes, à la messe célébrée en plein air, comme chaque été, dans le parc superbe de la propriété des Soeurs de Mormaison, à Bourgenay. A la fin de la célébration, que j'avais vécue non pas en aube à l'autel, mais assis sur mon fauteuil au milieu de l'assemblée, un sympathique paroissien me fit part à la fois de sa surprise et de sa joie de me voir ainsi présent au coeur du peuple de Dieu : "C'est bien !  Vous êtes là au milieu de nous..."

En réalité, j'ignore ce que peuvent penser les personnes présentes en me voyant désormais le dimanche assis au milieu d'eux, et non à l'autel, une seule personne m'ayant fait part de son sentiment ! Mais j'ai la faiblesse de croire que cet homme a dit une certaine vérité.  Quand j'ai fait part de cette réflexion par la suite à un groupe de paroissiens, ceux-ci m'ont dit en effet : "C'est vrai qu'aux messes, les prêtres se situent autrement, pas directement au milieu de nous, mais sans être loin de nous non plus cependant."

Lors de mon dernier passage en cardiologie à l'hôpital de la Roche, fin juillet, les cardiologues, qui souhaitaient, entre autres soins envisagés, me faire un choc électrique, m'ont fait savoir que, mon coeur étant trop abîmé, plus rien n'était possible pour me retaper, sinon faute de mieux, des médicaments appropriés, que d'ailleurs j'apprécie beaucoup. L'un des cardiologues ne m'a-t-il pas dit : "Sans les médicaments, vous seriez mort !"  Et pan !

Cet état de santé délabré entraîne pour moi une grande faiblesse, dont les paroissiens n'ont pas forcément conscience car, apparemment, dans mon attitude, cela ne se voit pas vraiment. Mais concélébrer est devenu pour moi difficile ; et si je dois vivre la messe en aube à l'autel assis la moitié du temps, il me semble que là n'est plus ma place désormais.

Pendant plus de 50 ans, que ce soit en Vendée, au Mali pendant 9 ans ou à Paris durant 6 années, je n'ai pas craint de célébrer à l'autel, et ce fut chaque fois pour moi une joie immense. Mais à présent, la situation a changé. Comme me l'a demandé quelqu'un avec étonnement : "Vous ne concélébrez pas ! Mais alors, est-ce que vous êtes encore prêtre ?"  Mais bien sûr ! Car, Dieu merci, être prêtre n'oblige pas à se montrer à tout prix à l'autel si on est fatigué.

Est-ce un signe du ciel ?  Tandis que je rédige ce billet, un ami de Dijon me passe un coup de fil. Il me demande des nouvelles de ma santé, suite à quoi il me raconte que récemment, un dimanche soir, il a participé à une eucharistie à la cathédrale de Dijon où il habite, célébrée par un prêtre âgé qui est resté assis derrière l'autel tout le temps de la messe, homélie comprise.  Il en est sorti abasourdi. Cela me laisse pantois moi aussi.  Je ne sais pas si c'est en se comportant ainsi que l'on prépare l'avenir de l'Eglise et celui de nos communautés paroissiales locales !  Comme Jésus le dit à Pierre en st Jean 21/18 : "Quand tu étais jeune, tu nouais ta ceinture et tu allais où tu voulais ; lorsque tu seras devenu vieux, tu étendras les mains, et c'est un autre qui nouera ta ceinture et qui te conduira là où tu ne voudrais pas."

Les prêtres de la paroisse de Talmont m'ont sans doute rendu service en ne me confiant plus la présidence des eucharisties dominicales, avec mon accord total d'ailleurs, sinon en semaine à la chapelle de Bourgenay. Il y a un âge auquel on doit savoir lâcher prise... Mais une chose est certaine, et elle me remplit le coeur de joie : c'est un bonheur pour moi de vivre le mystère de l'eucharistie côte à côte avec les paroissiens désormais, et pas au-dessus d'eux !

dimanche 13 août 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2858 : Chaque personne rencontrée, c'est un ange du ciel

Les personnes que chacun de nous rencontre tout au long de son existence, tant dans notre passé qu'en ce jour, la liste serait longue : une série d'étincelles de Lumière dans nos vies.  Je cite en vrac, et pas forcément dans un ordre établi : la personne qui me fait un signe de la main sur le passage piétons alors qu'en voiture, je me suis arrêté pour lui laisser le passage, la caissière aimable du super U, tel ami qui me passe un coup de fil pour me demander de mes nouvelles, cette personne malade ou solitaire que je suis allé visiter, un de mes petits-enfants qui me demande pourquoi je veux aller à la messe, tel présentateur de télé qui présente un fait de société positif, tel couple, entouré de ses enfants, qui avance la main dans la main sur la jetée de Bourgenay, ce commerçant qui m'accueille avec le sourire, mon voisin à la messe de ce matin, je vous laisse continuer cette évocation des nombreuses rencontres qui nous sont données tout au long de nos journées.

On pourrait se contenter de dire : "Oh ! C'est vrai, j'ai rencontré des gens, mais je n'ai pas eu de contact particulier avec eux."  Est-ce bien si certain ?  En effet, et si notre vie était faite d'une suite de rencontres, qui n'ont peut-être rien de banal, car elles nous sont probablement données par Dieu.  D'ailleurs, si nous prenons le temps de relire, même brièvement, chacune d'entre elles, nous comprenons pourquoi. En effet, lors de chacun de ces contacts, c'est une étincelle d'humanité qui se communique entre deux personnes, et c'est un monde fraternel qui se construit.

Toute personne que je trouve sur ma route, c'est peut-être un ange que Dieu a placé près de moi pour m'aider, pour me guider, pour me faire comprendre un message, pour m'éclairer sur le chemin de ma vie.

Et c'est depuis notre naissance que cela "fonctionne", sans que nous en ayons toujours conscience malheureusement. Depuis ce docteur qui nous a sauvé quand nous étions petits, en passant par l'accompagnement des parents qui ont veillé sur nous, avec l'appui des éducateurs qui nous ont régulièrement remis dans le droit chemin, etc., etc.

Chacun de nous pourrait raconter une foule de situations dans lesquelles il s'en est sorti grâce à des inconnus parfois.  Relisons notre existence avec cet outil d'analyse, et nous prendrons mieux conscience de tout ce que nous devons à des hommes ou des femmes qui ont croisé notre vie.

Belle occasion de rendre grâce au Seigneur, représenté par tous ces anges qui, tels des éclairs lumineux parfois, nous ont permis d'éviter le mal et ont, par la petite étincelle de leur existence, illuminé notre vie.

Relisons par exemple le psaume 91 (90), 11-13 :  "Le Seigneur donnera un ordre à ses anges, pour qu'ils t'escortent sur tous tes chemins.  Dans leurs mains, ils te porteront pour que ton pied ne bute pas sur la pierre. Tu passeras sur les fauves et les serpents, tu piétineras le lion et le dragon..."

samedi 5 août 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2857 : La synagogue des Sables d'Olonne fête ses 20 ans.

 Ce samedi matin, grande joie à la synagogue des Sables d'Olonne, pleine à craquer, avec la participation de nombreux estivants et la présence appréciée de Haïm Korsia, le grand rabbin de France, qui a des attaches familiales sur les Sables, non loin du presbytère Notre-Dame ; belle occasion d'évoquer et de rendre grâce pour la création d'une synagogue aux Sables il y a juste 20 ans.

J'étais alors curé des Sables d'Olonne lorsque, le lundi 4 août 2003 au soir, à 21h30, je reçois un coup de fil surprenant : c'est un rabbin qui appelle  -  j'ai tout d'abord cru qu'il s'agissait d'un canular ! -  pour me demander si je pourrais le recevoir. Rendez-vous est pris pour le lendemain. Je ne savais même pas, à l'époque, qu'il y avait des Juifs aux Sables. J'en dis un mot à un membre du bureau du conseil de paroisse, Marie-Jo Rossignol, afin qu'elle m'accompagne pour cette rencontre.

Arrive alors Haïm, jeune rabbin, accompagné du responsable de la communauté juive locale, Paul Chicheportiche, qui était présent aussi ce matin.  Tous les trois, dans la matinée, nous avons évoqué avec joie cette 1° rencontre.

Jusqu'ici, les Juifs se retrouvaient chez Paul, dans sa grande demeure, chaque fin de semaine, pour célébrer le shabbat. Mais l'assistance étant de plus en plus nombreuse, ils sont venus tous deux demander si la paroisse aurait un local à leur prêter pour qu'ils puissent s'y retrouver.

Sur le champ, avec Marie-Jo, nous leur avons fait visiter l'une de nos salles pouvant être disponible, disposant d'une entrée sur la rue.  Après en avoir parlé avec les prêtres de la paroisse, le conseil de paroisse et Hubert, le vicaire épiscopal, un avis a été demandé à l'évêque, qui a donné son accord.

Une boîte à lettres a été installée à leur nom et, après l'aménagement des lieux et la mise en place du mobilier adapté, pour accueillir la Tora, le 1° shabbat a été célébré le 12 septembre suivant.  Ils nous ont invités à prendre l'apéro sur place le samedi 13 septembre à midi.  Ce sont des moments que je n'oublierai jamais, et eux non plus.  Comme l'a dit alors le rabbin Haïm Korsia, nous n'avons fait que reprendre cet appel d'Isaïe 56/8 : "Ma maison sera appelée maison de prière pour tous les peuples."

L'écho de cet accueil, que nous n'avions pas imaginé, a été immense : des articles dans "Ouest-France", "Vendée Matin", "France-Soir", "Aujourd'hui en France","Témoignage chrétien", "L'Echo de l'Ouest"..., des émissions sur Télé 102, TF1, M6, FR3...  C'était le début d'un compagnonnage magnifique, qui n'a fait que s'amplifier depuis 20 ans. Même si malheureusement, localement et au plan du diocèse, l'on n'a pas su, par la suite, quelques années plus tard, profiter de cette proximité, et de ce grand souffle biblique que nous transmettaient, là, chez nous, nos frères aînés.  De "l'enseignement du mépris", pendant 2000 ans, nous n'avons évolué que vers une certaine distance, et de l'indifférence...

En fin de cérémonie, le rabbin m'a remis officiellement une nouvelle kippa, en rappelant que je faisais partie à 100% de leur communauté.  Encore une longue vie à l'unique synagogue de la Vendée, et le souhait d'une plus grande ouverture de l'Eglise locale à cette synagogue cadeau du Très-Haut !

mardi 1 août 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2856 : Les différents âges de l'Eglise en France depuis 70 ans

 Dans les années 50, avant le Concile Vatican II, l'état de l'Eglise n'était pas très brillant ; trop d'incompréhensions et de condamnations entre l'Eglise et le monde !  Citons seulement ce qui nous a marqués en France, dont bien des choses qui m'ont troublé dans ma jeunesse : condamnation de l'expérience des prêtres-ouvriers, refus de sépulture religieuse pour  les suicidés, enseignement du mépris par rapport aux Juifs, rejet des autres religions (animisme et autres) dans les colonies, liturgie dans une langue morte (le latin, chanté il faut voir comment !), pression sur les consciences à travers la notion terrifiante du péché mortel, salut final réservé aux "bons" chrétiens seulement, et tant d'autres choses encore....Déjà d'ailleurs, et pourquoi donc ? ... les églises commençaient à se vider !

Puis, voici que, au milieu des années 60, sous l'impulsion du pape Jean XXIII, se tient le Concile Vatican II, au cours duquel l'ensemble des évêques du monde, réunis à Rome, proposent une immense ouverture, afin de remettre l'Eglise dans le sens de l'Evangile. Un grand enthousiasme s'empare de nombre de catholiques. Des frontières tombent ! Le monde n'est plus vu comme un ennemi par l'Eglise, qui ne cherche plus à imposer ses vues à l'ensemble de la société. Elle invente une nouvelle manière d'être plus fidèle à l'Evangile. Les valeurs de l'Evangile ne sont plus réservées aux catholiques seulement.  L'Eglise devient un fourmillement d'initiatives et de réalisations : attention aux migrants, aumôneries de prisons, des hôpitaux, action caritative, retrouvailles avec les Juifs, dialogue interreligieux,  relance du diaconat, Mission de la mer, etc, etc. Et en particulier, le développement de l'Action catholique, avec de grands rassemblements, tel celui de la JOC, "Objectif 74", auquel j'ai participé, qui a rassemblé, en 1974, 40.000 jeunes du monde populaire pendant 3 jours à Paris. Par comparaison, à peu près comme les 40.000 jeunes Français aux JMJ de Lisbonne en ces jours ; mais dont cette fois-ci peu de jeunes des milieux populaires...

J'abrège ! Pour diverses raisons, parmi lesquelles le fait que l'Eglise n'a pas su encourager ni soutenir suffisamment les mouvements de laïcs à travers l'Action catholique, c'est le Renouveau charismatique qui, à partir des années 70-80, a semblé prendre une certaine relève. Avec l'apparition de multiples communautés nouvelles qui ont obtenu en France un important succès : les Béatitudes, Point-Coeur, le Pain de Vie, les Foyers de Charité, le Verbe de Vie, Fondacio, les Frères de St Jean, Réjouis-toi, etc.  On a cru un temps que c'est eux qui allaient sauver l'Eglise.  Puis, patatras, en ce début de siècle, l'on vient de s'apercevoir que tout cela a fait long feu. D'autant plus que la plupart de ces communautés ont été disqualifiées par les méfaits d'un nombre hallucinant de leurs fondateurs.

Pour résumer, on a cru que l'Action catholique allait sauver l'Eglise ; puis, que cette tâche allait être réalisée par le Renouveau charismatique. Actuellement, nous sommes dans une nouvelle et troisième phase.  Notre Eglise à présent est dominée en effet par des personnes plutôt jeunes, dynamiques, en général de milieu indépendant, des "identitaires" comme l'on dit, qui sont persuadés que le salut se trouve dans une meilleure prise en compte du sacré : le religieux, l'adoration, la louange, la messe et les chants en latin, les pèlerinages des pères ou des mères de famille, la confession, etc.  Autant de bonnes choses bien sûr, vécues avec beaucoup d'enthousiasme et d'inventivité. Mais tout cela reste ultra-minoritaire, tout en donnant l'impression d'un retour spirituel et culturel vers les façons de faire du 19° siècle, avec ses dentelles et ses soutanes (Jésus n'en portait pas !).

Cette analyse est évidemment trop brève, et elle laisse de côté bien des aspects... En tout cas, une chose est certaine : c'est que, d'ici quelques années, cette 3° phase elle-même, qui semble être à présent l'avenir de l'Eglise, disparaîtra comme les précédentes, et sera remplacée par de nouvelles options et de nouveaux choix... Car dans l'Eglise, l'expérience nous l'apprend, nul ne tient l'avenir entre ses mains !

Question que se posent des vieux comme moi : pourquoi Vatican II, et ses intuitions évangéliques ont-elles été ainsi oubliées ?

Je vous laisse sur ce mot du pasteur allemand Dietrich Bonhoeffer, l'un des meilleurs théologiens de sa génération, pendu nu par les nazis le 9 avril 1945 :  

"Ce n'est pas l'acte religieux qui fait le chrétien, mais sa participation à la souffrance de Dieu dans la vie du monde !"

samedi 29 juillet 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2855 : La mer, fenêtre immense sur l'infini de Dieu...

 Sur cette belle côte vendéenne, c'est évident, tout commence par la mer, et par elle, tout finit ! Et il est vrai que l'été en cette jolie région nous permet d'embarquer vers des horizons d'azur, de bon vent et de bonheur. D'ailleurs, qui d'entre nous, face à la mer immense, surtout quand elle bouge un peu, ne s'est jamais senti l'âme d'un navigateur emporté vers le grand large ?      

Et si la mer était comme une fenêtre immense, ouverte, pour nous, sur l'infini de Dieu ? Et si la grâce des vacances, c'était de nous offrir, dans le reflet argenté des vagues, la source de la vie sans fin, et le visage caché de notre Dieu ?

En tout cas, pour traverser l'océan de nos vies, il nous faut certainement laisser la mer nous parler ; y deviner la main qui, tendrement, nous porte et nous relève, quand nous sommes dans le creux de la vague ; afin que nous puissions repérer en elle, cachée, mais présente, la trace de l'Eternel.

Voici que, sans tarder, il nous faut aussi voguer sur nos mers intérieures, en cet espace secret, au plus profond de nous-mêmes, là où s'avance vers nous celui qui peut nous conduire vers des horizons sans fin.

Baudelaire avait raison, qui déclarait :              

"Homme libre, toujours, tu chériras la mer !    

 La mer est ton miroir : tu contemples ton âme,  

 Dans le déroulement infini de sa lame."                                                              

Merci Seigneur pour l'immensité de l'océan qui nous parle de toi !     

Et si Dieu nous avait placés au au bord de l'océan, cet été, pour que nous nous laissions éduquer, transformer, convertir, par l'harmonie et la splendeur toujours changeantes du ciel et de la mer ? 

Sachons en tout cas, toujours plus, faire le lien entre le ciel, la mer, Dieu et notre vie !                                            

dimanche 23 juillet 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2854 : Les prêtres africains en France

Les prêtres africains en France sont de plus en plus nombreux, et cela ne surprend personne, quand on sait que la majorité des prêtres dans notre pays a plus de 75 ans. Dilemne pour les évêques : comment maintenir les messes et la sacramentalisation, s'il n'y a plus de prêtres disponibles pour les assurer ?  Les prêtres originaires d'Afrique, et parfois aussi d'Asie ou d'ailleurs, quoiqu'en nombre moindre, sont alors les bienvenus.  Il nous faut savoir les remercier de leur présence !

Sur le terrain, tout n'est pas simple : certains prêtres étrangers, pour des raisons diverses, sont bien acceptés et savent s'intégrer ; tandis que d'autres peinent à entrer dans notre culture ainsi que dans une autre vision d'Eglise, et à s'adapter aux pastorales locales.

Balayons d'abord les préjugés : les prêtres qui nous arrivent d'au-delà de nos frontières sont aussi intelligents, aussi dévoués, aussi dynamiques, sinon plus, que nos prêtres français. La 1° chose à faire, c'est de savoir les accueillir, les comprendre et les soutenir.  Mais l'on attend aussi d'eux une certaine réciprocité : qu'ils sachent par exemple respecter la vie, les projets et l'histoire des Eglises locales. 

Question : comment les prêtres qui sont envoyés en France sont-ils préparés ?  Personnellement, avant d'être envoyé au Mali, à la demande de l'archevêque de Bamako, j'avais suivi une formation sérieuse de 2 ou 3 ans, où l'on m'avait indiqué comment me situer par rapport à l'Eglise de ce pays, son clergé et l'ensemble du peuple chrétien au Mali. Je n'oublierai pas ce que l'on m'avait dit lors de mon arrivée : "Gaignet, tu commences par fermer ta g... !"  C'était très clair, et j'ai essayé de m'y conformer.

Lorsqu'un prêtre arrive dans un autre pays, il  doit se situer en serviteur.  Pas facile quand, en Afrique, le statut du prêtre est tout autre : ce sont les prêtres qui commandent ; tandis qu'en, France, la direction est plus collégiale, et davantage partagée avec des laïcs !

D'autre part, il faudrait que notre Eglise de France soit davantage adulte, et qu'elle sache enfin se prendre en main : sauf le respect que nous leur devons, ce n'est pas aux prêtres étrangers de résoudre la crise des vocations en Europe !  Comment nous donnons-nous les moyens d'avancer en nous appuyant sur nos propres forces ?  Par exemple, dans nombre d'endroits, des diacres pourraient s'avérer d'excellents rassembleurs de communautés...

Ainsi que l'a exprimé l'archevêque de Luxembourg, le cardinal Jean-Claude Hollerich, dans le journal "La Vie" du 25 mai dernier : "Nous arrivons à un moment où nous devons nous poser des questions sérieuses sur le sacerdoce.  Si une communauté n'a pas de prêtre, on peut par exemple demander aux fidèles de cette communauté de discerner qui, parmi eux, pourrait être ordonné pour assurer l'eucharistie et une présence du Christ dans cette communauté.  Le système actuel ne fonctionne plus, et cela ne va pas aller en s'améliorant.  Mais beaucoup d'évêques ont peur de tirer les conséquences de cette situation.  Les prêtres  "Fidei donum" (prêtres envoyés, qui restent attachés à leur diocèse d'origine et y reviennent après plusieurs années passées en mission) peuvent permettre de trouver une solution temporaire mais, à la longue, cela ne peut pas fonctionner. Le changement est bien trop grand.  Si l'on envoyait en Europe des missionnaires, formés à la mission, ce serait différent, mais c'est rarement le cas."   C'est tout l'article de cet archevêque clairvoyant qu'il faudrait relire et méditer !

Des prêtres étrangers demeureront toujours les bienvenus en France, mais à condition que cela n'empêche pas nos communautés de rechercher des solutions nouvelles pour la prise en charge de nos paroisses.  Et l'on pourrait aussi soulever la question du fait que ces prêtres qui sont en France manquent à leurs pays d'origine.  Les statistiques officielles du Vatican révèlent en effet qu'il y a trois fois moins de prêtres par catholique en Afrique qu'en Europe.  Des diocèses africains peinent aussi à recruter ; ne pas déshabiller Pierre pour habiller Paul, c'est aussi à prendre en considération !

Et si, plutôt que de laisser se dégrader la situation, il était possible de discuter de tout cela au sein de la conférence des évêques de France, entre évêques européens, et dans les conseils presbytéraux ? Pourvu que le prochain Synode s'empare de tels enjeux !

lundi 17 juillet 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2853 : Jane Birkin ira-t-elle au ciel ?

Jane Birkin vient de nous quitter. C'était une femme décomplexée, libérée, au sens où on l'entendait en la période de mai 68.  Elle a semblé sulfureuse à beaucoup. Rien à voir avec une sainte, du moins apparemment.  Peut-être certains "bons chrétiens" ont-ils un peu haussé les épaules en apprenant son décès : "Elle n'était pas de notre bord !"  La drogue, l'argent, le sexe, une conduite scandaleuse, le laisser-aller, en un mot, le péché !

Et pourtant, Jane Birkin a toujours été une femme très engagée au services des autres. En témoignent ses multiples engagements, que ce soit contre la peine de mort, à propos du sida et en faveur de nombreuses causes humanitaires.  Elle était présente aux actions de Médecins du Monde, de SOS Syrie, de l'Unicef, en soutien aussi des "enfants de la terre" avec Yannick Noah. Elle a participé à des marches de soutien aux réfugiés, très touchée qu'elle était par la crise des migrants. Elle a été porte-parole pour Amnesty International : la Tchétchénie, le Tibet, etc.  Marraine du Téléthon également. Et d'autres activités encore...

Un jour, Thierry Ardisson lui demandant si elle n'en fait pas un "peu trop", elle lui répond qu'on ne peut pas compter ses efforts et que cela représente d'abord un apprentissage et un enrichissement personnel. Elle ajoute : "Il faut toujours avoir de l'espoir."

Pour en revenir à ma première question, je repense à ce que disait Charles Péguy, en parlant de "ces athées qui ruissellent d'Evangile", ajoutant : "Le corps du Christ est plus étendu qu'on ne le pense."  Que croyez-vous qu'en pense le Dieu-Père ?

Ainsi que le disait l'abbé Pierre, la différence n'est pas entre ceux qui croient en Dieu et les non croyants.  Elle est entre ceux que l'on pourrait appeler les "suffisants", et les "communiants".  Et il ajoutait avec humour : "J'ai connu beaucoup de croyants qui étaient "suffisants", et beaucoup de non croyants qui étaient des "communiants."

Un souvenir personnel à propos de Jane Birkin en terminant : alors que, sac à dos,  nous visitions Téhéran, André et moi, lors de notre périple en 1970 vers Katmandou, un groupe de jeunes nous invita à prendre le thé. Ils écoutaient de la musique, et nous avons écouté ensemble la chanson, en français, de Jane Birkin : "Je t'aime...moi non plus."  Ce sulfureux duo (1969), une chanson jugée obscène par le journal du Vatican, "L'Osservatore Romano"...  Les jeunes, sans doute informés du sens de cette chanson, en anglais, nous en ont demandé la traduction : "Je vais et je viens, entre tes reins..."  On s'est sentis un peu gênés !  Ah ! les joies de la rencontre à l'international !

dimanche 16 juillet 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2852 : "Elles sont belles, les Soeurs !"

 Cela s'est passé il y a quelques jours, dans une paroisse de Vendée, que les Soeurs des Sacrés-Coeurs, dites "de Mormaison", vont quitter.

Ces religieuses sont en lien habituel avec des filles, qui ont souhaité leur dire au revoir.  Une de leurs animatrices leur a demandé pourquoi elles tenaient à passer saluer les Soeurs ; et pourquoi en général elles aimaient aller chez elles.  La réponse est étonnante : "Pourquoi ?  Mais parce qu'elles sont belles !"

Réponse inattendue !  Les Soeurs ont beaucoup ri... Pour info, elles sont âgées de 79 à plus de 90 ans !  Réaction magnifique de la part de ces jeunes, qui ont su voir, chez ces femmes consacrées, le beau visage de l'accueil et de l'amour.

Parfois, on se demande : mais qu'est-ce qui sauvera l'Eglise ?  Je pense que ce sont des jeunes comme ces filles, ouvertes, sensibles à l'engagement des Soeurs. Et aussi des communautés de Soeurs comme celles-ci, qui sont tout amour, et qui portent sur leur visage et dans leur attitude la beauté de l'Evangile.

Pour ces Soeurs, il a été douloureux de constater qu'il n'y avait pas un mot à leur sujet dans le bulletin paroissial de juillet, après des dizaines et des dizaines d'années de présence sur cette paroisse.  Je leur ai dit : "Ce n'est pas grave !  Regardez l'attitude de ces jeunes filles !  Et réjouissez-vous de tous ces voisins, ces amis, ces paroissiens qui vous ont fait part de leur reconnaissance profonde pour la belle mission que vous avez accomplie au milieu d'eux !"

Mes Soeurs, n'ayez pas de ressentiment sur le fait que les responsables de la paroisse et du bulletin aient "oublié" de vous remercier.  Jésus avait envisagé une telle situation : "...Le maître a-t-il de la reconnaissance envers ce serviteur parce qu'il a fait ce qui lui était ordonné ?  De même, vous aussi, quand vous avez fait tout ce qui vous était ordonné,  dites : "Nous sommes des serviteurs quelconques.  Nous avons fait seulement ce que nous devons faire." (Luc 17/7-10)

En tout cas, le Peuple de Dieu, lui, à travers ces petites filles, s'est senti aimé, et il a su vous remercier !

A méditer, cette réflexion du Petit Prince d'Antoine de Saint-Exupéry : "Les grandes personnes ne comprennent jamais rien toutes seules, et c'est fatiguant, pour les enfants, de toujours et toujours leur donner des explications."


vendredi 14 juillet 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2851 : Un 14 juillet à New-Delhi

 C'est la présence en France du premier ministre de l'Inde, le très controversé Narendra Modi, invité d'honneur  -  mais est-ce que le terme "honneur" convient bien ?  -  qui m'a donné l'idée de ce billet.

Il y a 53 ans, le 14 juillet 1970, je me trouvais à New-Delhi. Avec André, sac à dos, nous avions déjà traversé la Turquie, l'Iran, l'Afghanistan et le Pakistan, avant d'arriver enfin en Inde. 

Chaque jour, nous prenions des notes, et c'est en les relisant que je trouve trace de ce 14 juillet loin de la mère-patrie.  Mais nous n'étions pas invités d'honneur dans le pays.

A notre arrivée en Inde d'ailleurs, nous ne savions même pas que nous étions arrivés dans ce pays !  A environ 200 kms de la frontière, au Pakistan, un soir, nous avons été ramassés par un camion, nous disant qu'il se dirigeait vers l'Inde. Au bout d'un moment, nous nous sommes retrouvés, dans la nuit, sur des pistes très mauvaises. A l'arrière du camion, nous étions bousculés par les bagages transportés, très mal arrimés.  Impossible de fermer l'oeil ! 

 Au matin, le chauffeur nous a simplement dit : "L'Inde, c'est par là !"  Nous avons marché jusqu'à un village, en demandant par où aller en Inde, et l'on nous a répondu : "Mais vous êtes en Inde ! Vous avez sans doute voyagé dans un camion de contrebandiers, et celui-ci n'est pas passé par la frontière officielle..."  D'où un problème imprévu lorsque nous avons voulu quitter l'Inde : au poste-frontière, faute de visa d'entrée, on nous a fait de grosses histoires, trop longues à raconter, coupables que nous étions : "Vous n'êtes jamais entrés en Inde !" nous a-t-on alors répété sur tous les tons !

Le 14 juillet, mauvais Français que nous étions, nous ne sommes pas allés goûter les petits-fours peut-être prévus à l'ambassade de France.  Très fatigués, nous avons trouvé un petit hôtel pas cher, pour nous laver et nous reposer ; faire un peu de lessive aussi.  Puis nous sommes allés à l'ambassade du Népal, pays dans lequel nous passerons ensuite une dizaine de jours, sur le toit du monde.

Nous avons pris alors ce que l'on appelle en Inde un fiacre  -  ce qu'on nomme aussi en Inde "un taxi-cheval"  -   un peu gênés quand même de nous laisser traîner par un pauvre cheval famélique. Dans une côte difficile, André et moi, nous sommes descendus, pour pousser le fiacre. Mais le cocher nous a engueulés, et demandé de reprendre notre place à l'intérieur...

Pour marquer le 14 juillet, nous avons décidé de nous offrir un bon repas, pour une fois, dans un restau non végétarien : une "vegetable soup" et un "mutton roast", le tout arrosé d'un "tchaï" (thé).

Moment très fort ensuite : la visite au Mémorial de Gandhi, là où il a été assassiné, et incinéré.  C'est tout simple : une pierre tombale en marbre. Nous étions très émus.

Puis, autres visites diverses... J'abrège !  Nous avons terminé la journée en allant voir un film apparemment très célèbre : "Himuat", et réellement fameux.

Puis, nous allés dormir, en criant bien sûr : "Vive la France !"

Les vacances forment la jeunesse, c'est bien vrai !

dimanche 9 juillet 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2850 : "Ceux qui vivent sont ceux qui luttent !" (Victor Hugo)

 Très beau témoignage dans le "Ouest-France" de ce dimanche, page 15 du cahier sur le sport, de la part de Tifany Huot-Marchand.  Le 9 octobre 2022, Tifany ne se relevait pas après une chute lors d'une compétition de short-track. A 28 ans, Tifany était paralysée, la moelle épinière touchée. "Je ne vais pas bien. J'accuse le coup. Je pleure beaucoup. Après vingt ans sur la glace, c'est dur. Je ne dors pas beaucoup la nuit. Je suis dans le flou. Du jour au lendemain, je me retrouve sans rien." Quitter le patinage artistique, c'est terrible pour elle !

Quand on a participé à deux Jeux Olympiques, en Corée du Sud en 2018, puis à Pékin en 2022, se retrouver paralysée, c'est un choc terrible ! Tout va-t-il s'arrêter là ? Tyfany est-elle condamnée à rester désormais dans le néant ?  Non, car elle poursuit ainsi : "Il faut que je me réinvente des challenges, que je construise des projets.  Je ne peux pas m'empêcher de penser à ce que je vais faire de ma vie dorénavant. J'ai reçu beaucoup de messages.  On me dit que ça va aller, que je vais retrouver mon chemin.  Je sais que je vais rebondir..."

Cela fait du bien de rencontrer de tels témoignages !  Merci à "Ouest-France" de nous donner souvent de tels exemples qui font du bien. En lisant cette page, je pensais à des personnes faisant partie ou non de mon entourage ou de mes relations qui, atteintes cruellement par un veuvage, une pénible séparation, un cancer, un échec professionnel, etc., refusent de tomber dans les lamentations ou la désespérance.

Et je rends grâce au Seigneur quand j'entends les uns ou les autres "rebondir", pour reprendre le terme de Tyfany, et se donner des challenges, des défis, afin que le mal ou l'échec n'aient pas le dernier mot.  A ce propos, les textes liturgiques de ce dimanche peuvent d'ailleurs être d'un grand soutien :

-  psaume 144 : "Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous les accablés."

-  Romains 8/9... : "Le Christ donnera la vie à vos corps mortels, par son Esprit qui habite en vous."  

-  Matthieu 11/25... : "Venez à moi,vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos."

J'aime bien aussi cet "appel" de Victor Hugo : "Ceux qui vivent sont ceux qui luttent."

mercredi 5 juillet 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85 n° 2849 : Et si la France apprenait enfin l'humilité !

 Devant tout ce qui vient de se passer dans notre pays, comme vous, je suis sidéré ! Et je ne vais pas faire ici une analyse supplémentaire de la situation ! On en a déjà assez entendu... Par contre, ce qui continue de me surprendre, c'est que l'on dirait que nul n'a tiré des leçons de nos multiples erreurs, particulièrement vis-à-vis des populations qui nous arrivent d'autres milieux et d'autres cultures, et cela depuis de trop longues années.

Quelles erreurs ?  Vous les connaissez aussi bien que moi !  Si tant de jeunes semblent ne pas aimer la France, il y a des raisons que nous connaissons tous, si nous prenons le temps de faire notre examen de conscience, et en ne mettant pas forcément toutes les causes de ces troubles seulement sur le dos de cette "racaille", comme un ancien président a osé qualifier ces jeunes qui ont peté les plombs.

Nous les traitons de "sauvageons", de "nuisibles".  Mais est-ce que cela ne contribue pas à donner à ces jeunes une image négative et destructrice, qui ne correspond pas à ce qu'ils aimeraient être ?  Cela fait trop longtemps que les banlieues brûlent ; mais depuis toujours, nous regardons ailleurs.  La preuve, dimanche dernier, j'ai entendu dire que, dans diverses églises, y compris sur Bourgenay, l'on n'avait même pas évoqué ces événements déroutants...

Et si l'on devenait un peu plus humbles tout d'un coup ?  Il semble difficile d'admettre que d'autres pays européens font peut-être mieux que nous !  Et si l'on reconnaissait enfin franchement nos manques, nos erreurs, vis-à-vis de ce qui se passe dans nos banlieues ? Et si nos responsables et nous-mêmes, nous prenions le temps de méditer, et de mettre en pratique cet appel de Saint-Exupéry disant :        

     "La démocratie doit être une fraternité ; sinon, c'est une imposture !"

Alors que, comme le soulignait Marcel Proust : "Le comble de l'intelligence, c'est la bonté !" En conséquence, mettons-la un peu en veilleuse ! Arrêtons de vouloir donner des leçons d'en haut au monde entier : aux parents souvent démunis de ces jeunes  émeutiers, aux maires qui font tout leur possible, aux éducateurs qui manquent de moyens, aux policiers épuisés ; mais aussi aux autres pays européens, aux Maliens auprès desquels nous n'avons pas su nous faire aimer, aux Ukrainiens insuffisamment soutenus, etc.

Un jour se révèleront les choses en vérité : 

-  Matthieu 20/16  :  "Les derniers seront premiers, et les premiers seront derniers."

-  Talmud : "J'ai vu un monde bizarre : les grands étaient en bas, et les petits étaient en haut."

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Rajout du 6 juillet : Magnifique édito de Jean-François Bouthors, en 1° page de "Ouest-France" le 6 juillet, à lire et à méditer : "Ce dont nous avons besoin, c'est d'humanité."

Rajout du 8 juillet  :  titre d'un article du journal "La Croix L'Hebdo" du 8 juillet : "Après les émeutes, l'humilité obligée".

 

mardi 27 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2848 : Chrétiens et musulmans sont frères

 En France, et dans d'autres lieux également malheureusement, il semble le plus souvent déplacé d'avancer, même en prenant des précautions, que chrétiens et musulmans sont frères. Il y a, dans notre pays, un tel rejet des musulmans que celui qui semble les apprécier paraît quelqu'un de louche, un peu pervers, naïf et peu crédible.

Le comble, c'est que ceux qui posent de tels jugements n'ont parfois jamais rencontré un musulman de leur vie !  Et si l'on faisait enfin l'effort de renoncer aux jugements péremptoires ?  Et si l'on voyait dans les personnes de religion musulmane non des rivaux, des envahisseurs ou des criminels éventuels, mais bien plutôt des frères, enfants de Dieu comme nous ?  Décidément, la fraternité, c'est vraiment le parent pauvre de notre devise républicaine !

Il est sûr que pour les chrétiens, l'islam demeure une question : pourquoi une telle religion ?  A-t-elle une place dans le dessein de Dieu ?  Alors que, par exemple, on l'oublie souvent, Jésus fait partie du grand credo de la foi musulmane... Et il nous faut être attentifs à la vie religieuse de nos frères et soeurs musulmans.

En ces jours, les musulmans du monde entier célèbrent l'Aïd el-Kebir, également appelée Aïd el-Adha, la "fête du sacrifice". Alors que les dates changent chaque année, en 2023, cette fête se déroule du mardi 27 juin au samedi 1er juillet. L'Aïd el-Kebir débute à partir du dixième jour du mois lunaire de "dhou al hijja", c'est également la fin du pèlerinage de La Mecque.

Elle commémore, selon la tradition musulmane, le sacrifice que Dieu demanda à Ibrahim (ou Abraham) pour éprouver sa foi. Alors qu'il allait sacrifier son enfant Ismaël, l'ange Jibril (ou Gabriel) a remplacé l'enfant par un bélier. Depuis, chaque année, durant l'Aïd el-Kebir, les musulmans sacrifient un animal, d'où le nom de "fête du sacrifice". Il s'agit généralement d'un mouton, mais il peut être remplacé par une vache ou une chèvre.

N'ayons pas peur des musulmans !  Nous formons avec eux une unique famille.  L'Esprit-Saint se moque de nos limites et de nos cadres. Comme l'a dit Jésus, "il y a des brebis qui ne sont pas de cette bergerie" (Jean 10/16). Il nous faut reconnaître dans l'autre la présence mystérieuse de Dieu. Le désir de Dieu n'est-il pas que puissent être rassemblés tous ses enfants ? C'est aussi cela notre mission !  

L'Eglise ne peut prétendre posséder seule la vérité sur Dieu ; nul ne possède tout seul le Christ. Mais chrétiens et musulmans sont tous en marche vers la vérité, qui est Dieu.

Ainsi que le disait Christian de Chergé : "A travers les musulmans, Dieu peut nous transmettre un message de vie qui peut nous aider à mieux vivre notre foi chrétienne."  Sachons en profiter dès à présent !



dimanche 25 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2847 : Dieu a-t-il quitté la France ?

 J'entends beaucoup de gens dire qu'ils sont inquiets devant ce qui se passe dans notre société et notre Eglise : les rares enfants qui vont au caté abandonnent tout après ce que l'on appelle, je ne sais pourquoi, "la profession de foi" ; notre chef d'Etat accueille à l'Elysée avec de grands sourires une "personnalité" qui a fait couper en morceaux l'un de ses opposants ; aucun émoi chez les évêques ni dans l'ensemble du peuple "chrétien" suite aux tragiques naufrages de migrants en Méditerranée, et je vous laisse poursuivre ce triste inventaire !

Question : d'où cela vient-il ? Dieu aurait-il abandonné notre pays ?  Alors que certains disent qu'il est bien plus vénéré, bien plus vivant en Afrique par exemple, ou dans d'autres régions du monde, comme en Amérique latine peut-être ?  Et encore !

Ceci est un appel très fort pour notre Eglise de France qui, si elle est en train de dépérir en tant que religion, a tout intérêt à rappeler qu'elle n'est pas seulement "religion", mais d'abord "Evangile", si elle veut se revivifier. Chez nous malheureusement, le "religieux" l'a emporté sur "l'évangélique", les soutanes et le latin sur la passion de l'humanité.  Or, l'Evangile n'est-il pas une école d'humanité ?  La cause de Dieu, c'est la cause de l'homme en effet.  Aimez-vous l'homme ?  Alors, vous aimez Dieu !  Et le seul Evangile qui puisse intéresser et convaincre nos contemporains, c'est notre vie.

Nous pensons que Dieu est absent, car nos églises sont vides. Quelle erreur !  Regardons nos frères et soeurs, croyants ou non : chacun de nous porte un trait du visage de Dieu, chaque être est une image de Dieu, chaque humain a un destin divin !  Aussi bien la caissière du Super U que l'enfant dans les bras de sa mère ; le conseiller municipal que l'infirmière, le gendarme que le Sdf, le militant du Rassemblement national que le migrant rejeté de partout.  Jésus est chez lui à l'intérieur de tout homme, au plus profond de sa conscience.

En conséquence, la prière normale du chrétien, l'oraison de tous les jours, c'est cette prière sur la vie, dans la vie, qui permet de découvrir en chacun, même chez ceux qui ne vont pas à la messe, ce Dieu caché en toute conscience humaine ; et cela, derrière chaque visage rencontré, même le plus difforme, même le plus infâme.  Dieu n'a donc pas du tout quitté notre société, puisque, en chaque homme ou femme, il est présent !


mardi 20 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2846 : Un beau signe d'Eglise

 Nombre de personnes qui ont participé à la messe télévisée dimanche dernier m'ont dit s'être sentis émus de voir un jeune mongolien animer les chants, soutenu par un adulte chef de choeur. Il fallait voir avec quel entrain ce jeune, par ses gestes bien coordonnés, entraînait l'ensemble de l'assemblée. Comme me l'a fait remarquer Marie-Reine : "Il aurait même pu animer tout seul !" Quant à moi, je n'avais jamais vu une chose pareille ! Bravo à cette paroisse de Belgique qui a pris une telle initiative.  En général en effet, nombre de catégories semblent exclues de nos assemblées, et plus encore de leur animation. A part quelquefois un non voyant assurant une lecture, ou quelqu'un en fauteuil roulant participant à la procession des offrandes, et encore !

A mon avis, ce sont de tels signes qui sauveront l'Eglise, bien plus que les chasubles d'or ou les grands coups d'encensoir. La vraie adoration, l'authentique respect du corps du Christ en effet, n'est-ce pas de se mettre à genoux devant les plus pauvres et les plus démunis d'entre nous, hosties vivantes porteuses de la présence du Christ, pas seulement dans un tabernacle ou un ostensoir, mais au sein de notre société !

"Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous ? (...) Le temple de Dieu est saint, et c'est vous." (1 Corinthiens 3/16-17)

Bernanos, dans Les enfants humiliés, le plus important de ses Essais (1939-1940), a écrit ces mots extraordinaires : “Je dis que le monde sera sauvé par les pauvres, ceux que la société moderne élimine, parce qu’ils ne sont plus capables de s’y adapter et parce qu’elle n’est pas en mesure de les assimiler, jusqu’à ce que leur ingénieuse patience ait, tôt ou tard, raison de sa férocité. Je dis que les pauvres sauveront le monde : ils feront cette colossale affaire.”

Prions pour que ce sentiment anime davantage la pastorale comme la liturgie de l'Eglise actuellement !

vendredi 16 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2845 : Faut-il se plaindre de ses misères ?

 Nous sommes tous les mêmes, et dès que nous avons quelque misère, nous aimons bien en parler avec les uns ou les autres. Cela nous fait du bien d'être écoutés ; cela nous soulage !  On se sent moins seul face à nos difficultés. Pas facile de prendre du recul, de dire tout simplement aux personnes qui nous demandent comment on va, que "ça suit son cours"... Alors que nous sommes inquiets par rapport à notre santé... Et pourtant, ne faut-il pas en arriver là ?  Eviter de se centrer sur nous-même, écouter les autres dans leurs difficultés, dans ce que eux-mêmes ont à nous dire, continuer à vivre et avancer vers l'avenir...

Deux exemples éclairants : le premier, de la part de Simone, une lectrice fidèle de ce blog, qui vient de m'envoyer le massage suivant : "Je vous envoie une phrase entendue aux infos, la grand-mère qui a retrouvé ses 4 petits-enfants après 40 jours perdus dans la jungle, en Colombie, suite à un accident d'avion où leur mère est décédée, ainsi que les autres adultes. Cette personne âgée rend grâce et dit : "Maintenant, ON VA AVANCER !"  J'ai trouvé sa phrase magnifique !!!  Alors, continuez d'avancer, Olivier !!!  Courage !!!"  A bon entendeur, salut !

Un deuxième exemple, qui nous a tous marqués je pense : Philippe Pozzo di Borgo s'est éteint le 2 juin à l'âge de 72 ans.  Sa vie, retracée dans le film "Intouchables", a bouleversé des millions de personnes en France et dans le monde. Paralysé durant 30 ans, il a donné un exemple de courage réconfortant tous ceux et celles qui croisaient son chemin. Récemment, il avait lancé un appel aux parlementaires, dont voici un bref extrait : "Avec mes amis de "Soulager mais pas tuer", je lance cet appel solennel : le moment est à prendre soin les uns des autres, à accompagner chacun, à soulager toute douleur, peine et souffrance, à retisser des liens de solidarité avec les personnes malades, dépendantes, isolées.  Le moment est plus que jamais à soulager, pas à tuer."

Oui, tous ensemble, en nous appuyant les uns sur les autres, on va arrêter de trop se plaindre de nos misères, d'en faire sans cesse une tartine, de ne parler que de ça.  Comme l'a si bien dit la grand-mère, qui a eu l'immense courage d'éviter de se plaindre malgré sa douleur : "Maintenant, on va avancer !"

mardi 6 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2844 : Le MERCI de la journée

 Chaque matin, dès mon réveil, mais je pense que beaucoup font de même, avant même de sortir du lit, je dis et je répète plusieurs fois : "Merci Seigneur !"  Merci pour cette nuit de repos, merci de revoir le jour, merci pour l'aube paisible du matin, merci Seigneur d'ajouter cette journée à ma vie.

Pendant ma toilette, j'écoute attentivement les infos. Merci Seigneur pour cette vie du monde, et j'y entremêle des demandes de pardon... Merci pour toutes celles et ceux qui luttent pour faire avancer la fraternité. France-Inter est en grève, merci pour ceux qui donnent de leur temps et de leur énergie pour conscientiser nos frères, à propos des retraites.

Je vais ensuite chercher "Ouest-France" dans ma boîte à lettres. Merci de trouver ainsi chaque matin le journal à ma disposition. En le lisant, tout en savourant un bon café, je trouve nombre de prétextes à rendre grâce suite aux bonnes nouvelles ainsi appréciées.

Eucharistie : action de grâce avec une belle assistance, à la chapelle de Bourgenay. C'est un bonheur de remercier ensemble le Seigneur pour tous ses bienfaits !

Lecture de mes mails ; c'est incroyable que chaque jour, des personnes pensent à vous, vous demandent des nouvelles de votre santé !  J'en suis chaque fois bouleversé !

Sans parler des coups de fil : "Olivier, comment vas-tu ?"  Mais je ne mérite pas tout cela...  De mon côté, j'appelle tel ou tel pour m'enquérir de sa santé. J'ai même reçu un sms d'une paroissienne me disant : "Penses-tu à boire suffisamment ?"

Le midi, au menu, deux beaux artichauts, que j'ai trouvé déposés à ma porte par je ne sais qui... Merci cher ami inconnu !

Je reçois ce jour un faire part d'une petite nièce m'invitant à son mariage. Puis la photo de plusieurs de mes frères et soeurs qui se sont retrouvés pour un bon repas sur le port de  plaisance de Marans, et s'inquiètent de ma santé.

2 coups de fil cet après-midi du CHD - cardiologie, pour faire le point depuis que j'ai quitté l'hôpital en janvier. Des personnes se soucient de moi, me posent toute sorte de questions pour voir comment améliorer mon traitement. Je les en remercie.

Merci pour ma santé, même si elle est bien précaire ! Merci pour la vie, pour le soleil, pour ces oiseaux qui chantent sous mes fenêtres.  Merci pour les coquelicots, les pins, la forêt et la mer, que je n'aurai malheureusement pas le temps d'aller voir aujourd'hui...

Je m'arrête là, pour ne pas être trop long : il y aurait encore tant à dire... Et merci à vous, chers lecteurs, qui avez consacré quelques instants à lire ce tout simple billet !

 

-  "Jésus, prenant la parole, dit: Les dix n'ont-ils pas été guéris ? Et les neuf autres, où sont-ils ? Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu ?"  (Luc 17/17-18)

"Rendez grâce en toute chose."  (1 Thessaloniciens 5/18)

"Dieu t'a offert 86 400 secondes aujourd'hui. En as-tu utilisé une pour dire merci ?"  (William Arthur Ward, écrivain américain)

samedi 3 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2843 : Florilège à propos du Dieu des Chrétiens, qui est Trinité ("Fiorettis", comme dit Claude !)

En cette fête de la Sainte Trinité, je ne vais pas vous proposer un approfondissement théologique sur ce thème, ni même vous assommer avec un sermon pieux, mais seulement vous partager quelques réflexions, à la fois très courtes et très diverses, dont vous pourrez faire votre miel !

-  Au commencement, Dieu n'a pas dit : "Je fais l'homme à mon image", mais : "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance." (Genèse 1). Que signifie ce pluriel ?

-  "Celui-ci est mon Fils bien-aimé, écoutez-le." (Matthieu 17/5, Transfiguration)  Parole du Père !

-  "L'Esprit du Seigneur m'a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres." (Luc 4/18)  Rôle de l'Esprit !

-  St Augustin : "Tu vois la Trinité quand tu vois la charité."

-  St Athanase, évêque égyptien, l'un des auteurs du symbole de Nicée, ce Credo que nous récitons de temps en temps, en plus du symbole des Apôtres  :  "Un Dieu que l'on arriverait à comprendre avec évidence, ce ne serait pas le vrai Dieu !"

-  le pape Clément V, au Concile de Vienne, en 1313 : "C'est avec une grande tristesse que j'ai appris que des femmes avaient entrepris de discuter de la Trinité." (sans les prêtres...)

-  Diderot  :  "Qu'est-ce que Dieu ?  Question que l'on pose aux enfants, et à laquelle les philosophes ont bien de la peine à répondre..."

-  Montesquieu  :  "Le pape est un grand magicien, puisqu'il fait croire aux hommes que trois personnes sont un seul Dieu.

-  Soeur Elisabeth de la Trinité  :  "Ô mes Trois, mon Tout, ma Béatitude, Solitude infinie, Immensité où je me perds, je me livre à vous comme une proie. Ensevelissez-vous en moi pour que je m’ensevelisse en vous, en attendant d’aller contempler en votre lumière l’abîme de vos grandeurs."

-  un journaliste ("La Croix, etc...), Michel Cool : "Je m'efforce de voir pour croire.  Je récite mon Credo en l'illustrant dans mon coeur de tout ce que je vois et qui chante la gloire du Vivant : "Je crois en Dieu" en le voyant présent en tout homme et dans la création ; "Je crois en Jésus-Christ" en le voyant parmi nous quand l'amitié et la non-violence triomphent de nos vieux démons" ; "Je crois en l'Esprit-Saint" en le voyant à l'oeuvre chez tous les hommes et les femmes de bonne volonté." 

-  lors d'une préparation de baptême, une maman, habitant une commune proche des Sables d'Olonne, m'a expliqué un jour que sa fille aînée lui demande, chaque fois qu'ils viennent aux Sables : "Maman, on va voir le Jésus ?" Et chaque fois qu'elle entre dans l'église, elle fait toujours un très beau signe de croix (Trinité). Puis, elle fait le tour de l'église, elle regarde les vitraux, elle va mettre son cierge, en faisant un autre signe de croix.  Et elle répète toujours à sa maman : "Moi, je me sens bien ici !" 

-  Raimond Panikkar, prêtre indien : "S'il n'y a réellement qu'un Dieu unique, il ne peut y avoir qu'un Etre unique et, étant donné que les trois Personnes ne peuvent être trois êtres, il ne leur reste pas d'autre alternative que d'être "trois" participants à l'Etre.  Dieu est relation !  Et la libération de l'homme appartient au dynamisme même de la Trinité.  "Bienheureux ceux qui ont faim et soif de Justice", parce qu'ils participent à l'activité même de la Trinité !"

-  Charles de Foucauld  :  "Comme le Père vit dans le Fils par l'amour, et comme le Fils vit dans le Père par l'amour qu'il a pour lui, ainsi nous devons vivre en tous les hommes, par l'amour que nous avons pour eux. Nous devons aimer à ce point tous les hommes. Vivre en eux et non en nous."

-  Abbé Pierre  :  "Par la prière, je m'adresse à quelqu'un qui, non seulement, est une personne mais qui, dans cet Amour absolu des Personnes divines, est unique et trois fois personnel dans l'Unité."

-  Soeur Emmanuelle  :  "J'aime beaucoup la Trinité : chaque personne de la Trinité est tournée vers l'autre. La religion qui m'a été apprise est une "religion vers", c'est à dire une religion qui sort de soi, qui est penchée hors de soi."

Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, amen !


vendredi 2 juin 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2842 : Résumé de l'intervention du Grand Rabbin de France

  • Association Dialogue pour la Paix, du Pays des Olonnes

« Sens de la vie, sens de la mort, dons d’organes et euthanasie »
conférence du grand rabbin de France, Haïm Korsia
28 mai 2023, aux Sables d'Olonne

 
Le dimanche 28 mai, l’association « Dialogue pour la Paix du Pays des Olonnes » invitait le grand
rabbin de France, Haïm Korsia, à partager les points de vue du judaïsme sur plusieurs grands sujets
sociétaux comme « Sens de la vie, sens de la mort, dons d’organes et euthanasie ».

 En tant que membre de l’Académie des sciences morales et politiques et ancien membre du
Comité consultatif national d’éthique, le grand rabbin est tout à fait légitime dans cette démarche.


Haïm Korsia commence par citer une phrase du Deutéronome : « Voici que je place devant toi la vie
et la mort et tu choisiras la vie ». Pour lui, cela prouve que choisir la vie n’est pas automatique. Or
des lois et des pulsions dans la société actuelle poussent à ne pas choisir la vie : cette société veut,
par des lois, définir ce qu’est l’humain.

 
Puis il fait l’historique des droits de la fin de vie en France :
- La loi de 2002, dite loi Kouchner, est la première loi relative aux droits des malades.
- La loi de 2005, dite loi Léoneƫti, est la première loi spécifique à la fin de vie. Elle introduit
l’interdiction de l’obstination déraisonnable.
- En 2016, la loi Claeys-Léoneƫti renforce le droit d’accès aux soins palliatifs mis en place dans la loi
de juin 1999. De nouveaux droits en faveur des personnes malades et des personnes en fin de vie
permettent de mieux répondre à la demande à mourir dans la dignité par une meilleure prise en
charge de la souffrance, et par une clarification de l’usage de la sédation profonde et continue,
jusqu’au décès, en phase terminale. Il aurait aimé, avec Monseigneur d’Ornellas, archevêque de
Rennes, que la sédation soit réversible. La loi l’a définie comme irréversible. L’intention première
n’est pas de faire mourir mais d’apaiser la douleur.

 
Le grand rabbin a l’impression que le pays débat plus ou moins sur ce qui serait une amélioration
de la loi de 2016. Mais avant de légiférer à nouveau, il faudrait que les politiques voient cette
somme d’humanité dans les soins palliatifs. Il faudrait appliquer la loi de 2016 qui couvre tous les
cas. En outre, la loi de 2002 n’a pas encore été appliquée en terme de soins palliatifs.

 
Suite aux travaux de la Convention citoyenne sur la fin de vie, le Président de la République a dit
qu’il allait lancer un plan de 10 ans pour revaloriser les soins palliatifs, c’est donc qu’on n’a rien fait
de plus depuis cette date. En France, il y a des départements qui n’ont pas de soins palliatifs. Il
propose qu’il y ait des unités de soins palliatifs mobiles, qui viennent à domicile.

 
La loi permet de se donner une bonne conscience. Ce n’est pas ça la vie. Plutôt que de chercher à
se donner bonne conscience, il faut se poser des cas de conscience, chaque cas étant unique.
Le ministre actuel de la santé, François Braun, dit : « il y a des parcours de fin de vie, mais il n’y a
pas de fin de vie ».

 
L’État ne peut pas, d’une main, lutter contre le suicide, et de l’autre, légiférer pour les suicide.
Au niveau du langage, pour lui, le terme de « suicide assisté » est une escroquerie intellectuelle
(suicide = acte personnel de mettre fin à sa propre vie). Des mots nouveaux sont inventés quand
les réalités décrites ne sont pas supportables.

 
Pour Haïm Korsia, il doit y avoir un débat commun entre médecins, famille, soignants, pour
chercher à protéger la dignité de la vie. Il ne faut jamais la souffrance, voilà pourquoi on dit « pas
d’acharnement thérapeutique ». Il faut trouver une sorte d’équilibre entre les points de vue.

Dans l’humain il y a de la vulnérabilité, ce qui appelle la fraternité. La vie est digne du début à la fin
et ce problème ne peut être traité que par la fraternité, la pire des choses étant l’isolement et la
solitude. L’abbé Olivier Gaignet intervient pour marteler de nouveau que la base d’une société c’est
« vivre en frères ».

 
Le rapport à l’autre devrait être plus serein. Notre rapport à autrui crée une distance alors que ça
devrait créer un rapprochement. Il y a une forme d’indifférence à la disparition des autres. Comme
le dit le lama Thrinlé, nos occupations modernes nous gênent pour penser à la vie et à la mort,
pour échanger et transmettre aux autres. Il faut avoir conscience que chaque personne qui
disparaît, c’est comme un rouleau de la Torah qui s’efface, comme il est dit dans le judaïsme.

 
L’expérience acquise par une personne construit une société. C’est le rapport à la mort et, à la
transmission qui est posé comme question. Il faudrait réfléchir différemment par rapport aux
autres, au temps, à la moindre efficacité de nos corps. Le rabbin pose la question suivante : « Y a-
t’il une dignité qui baisse avec la vie qui avance, ou est-ce que la dignité est la même du début à la
fin de la vie, et même avant le début et après la mort ? ».

 
Suite à un intervention dans le public, le conférencier rappelle deux principes majeurs en France,
que sont la gratuité et l’anonymat qui accompagnent les dons d’organes. Il évoque également
l’idée que l’on ne peut pas considérer qu’on va faire une loi pour chacun. Il y a des principes
généraux et on gère pour chaque cas à partir de ces principes.

 
En conclusion, le public, nombreux, a apprécié la qualité de l’intervention du grand rabbin, sa
tolérance pour parler de sujets aussi délicats qui nous concernent ou nous concerneront tous un
jour ou l’autre, sa délicatesse respectueuse lors de l’échange avec le public. Ces sujets invitent à la
réflexion.

 
Marguerite Soulard
Secrétaire de l’association "Dialogue pour la Paix au Pays des Olonnes"