Il est étrange de constater comment on a fait de Noël une fête de la société de consommation ! A cette occasion, je ne sais pourquoi, sous prétexte de décorations (?), on trouve de gros ours et je ne sais quoi encore sur les places de nos cités. Pas de crèches aux devantures des magasins, mais des réclames invitant à nous procurer des choses futiles... Cependant, ne soyons pas surpris : elle est bien là, l'humanité que Jésus est venu sauver. Et notre regard, malgré tout, doit rester positif et plein d'espérance. Cela d'ailleurs, pour de multiples raisons : les yeux émerveillés des enfants, les solidarités en cette période par rapport aux plus défavorisés, les familles qui vont inviter à leur table une personne isolée, les messes de la nuit de Noël qui vont rassembler bien plus de monde que d'ordinaire, et ce désir dans notre coeur de devenir meilleur...
Et pourtant, la nuit de Noël ne sera pas douce pour beaucoup. Pour exemple, les responsables des diverses Eglises de Jérusalem ont annoncé leur décision de renoncer aux festivités qui entourent Noël. Pas d'illuminations, pas de marchés de Noël, pas de parades scoutes. A vrai dire, pour eux, ce n'est pas une grande privation, personne n'ayant vraiment le goût à la fête ! A la place, les autorités religieuses ont encouragé les prêtres et les fidèles à se consacrer davantage sur la signification spirituelle de Noël, avec de ferventes prières en faveur d'une paix juste et durable. Un appel valable également pour nous, qui sommes, sans en prendre suffisamment conscience, bien chauffés, bien à l'abri dans un pays en paix... Si l'on peut parler ainsi !
Ce matin, lors de l'eucharistie en l'église de Grosbreuil Jean-Guy a prêché sur la joie justement, en ce 3° dimanche de l'Avent, traditionnellement nommé "le dimanche de la joie". Il a eu tout à fait raison. C'est de cette vraie joie venant du ciel dont nous avons profondément besoin. Car "douce nuit", cela ne veut pas dire "nuit sans problème" ; il s'agit plutôt d'une nuit durant laquelle nous percevons que va se lever "l'Aube nouvelle" que nous apporte le Sauveur.
Un jour, Rabbi Mendel et Rabbi Bounam se disputaient sur la question de la joie. Rabbi Mendel disait : "Nous n'avons pas le droit de nous réjouir tant qu'un seul enfant souffre. Ces temps sont ceux de la destruction du temple. Notre voix ne sonne juste que dans la lamentation."
A quoi répliqua Rabbi Bounam : "Nous avons au contraire le devoir d'être dans la joie, ou nous serions complices de ceux qui veulent tuer jusqu'à l'esprit d'enfance. Ces temps sont ceux de l'espérance du Temple céleste. Notre voix ne sonne juste que dans la justice, et la première justice est de rendre grâce pour les moindres dons de l'Eternel."
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire