Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 31 décembre 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.908 : Merci, Seigneur, pour l'année 2015 !

Une chose me frappe, dans les bilans qui sont présentés en ces jours par rapport à l'année 2015 : c'est le fait que la plupart des analystes les font de façon tout à fait équilibrée. Par exemple, s'ils citent souvent en premier le traumatisme causé par les attentats à Paris, ou les difficultés de trop de familles en raison de la crise et bien d'autres problèmes, à Calais ou ailleurs, les médias savent aussi nous remettre en mémoire ce qui a avancé sur notre planète durant l'année qui vient de s'écouler.
Félicitations aux radios Europe 1 et France-Inter qui, ce matin, dans leurs revues de presse, ont toutes deux largement cité le journal "La Croix" de ce jeudi 31 décembre, en faisant remarquer que ce quotidien donne une large place à des faits positifs qui empêchent de considérer 2015 seulement comme une "annus horribilis" !
L'édito de Guillaume Goubert est particulièrement remarquable, en ce sens ; j'aurais aimé l'écrire !  Je vous y renvoie. Car je ne pourrai l'égaler, et je ne le cherche pas. Je vais juste citer, en vrac, quelques points qui m'ont semblé heureux, parmi ce que nous avons pu vivre cette année écoulée :
-  la fraternité émouvante et active, entre l'Imam de Bangui et l'archevêque de cette ville.
-  l'immense ouverture d'Angela Merkel aux réfugiés, en Allemagne, cette patrie "réelle" des droits de l'homme. Elle est sans doute plus proche de l'Evangile que nombre de responsables politiques et religieux, elle qui n'a pas craint de déclarer à la face du monde : "les migrants sont une chance" !
-  le rassemblement de 195 pays pour la COP 21, même si beaucoup reste à faire...
-  le fait que les médias, en France, après les derniers événements de Paris, ont enfin donné la parole à des musulmans modérés (imams, mais aussi, sociologues, philosophes, etc...).
-  l'info selon laquelle le "ministre en chef" de Delhi pratique le covoiturage avec les ministres qui vivent dans son quartier.
Je m'arrête là, volontairement !  Car c'est à vous  - pourquoi pas ? -  de poursuivre cette liste des haut-faits de Dieu sur notre terre, à travers la vitalité de ses enfants, de toutes religions ou non croyants.
Merci, Seigneur, pour ta présence active au milieu de nous, Emmanuel !
Et aussi, bien entendu, pour tous ces "petits" (?) gestes d'espérance, de miséricorde, de tendresse, qui se vivent, pas seulement à Delhi, Bangui ou Paris, mais aussi tout près de nous. Ceux qui ont participé à la messe de la nuit de Noël à Mortagne ont entendu décrire un certains nombre de ces gestes, tels qu'ils nous sont revenus suite à l'enquête que nous avions lancée pour le temps de l'Avent.
Faute de place, j'en citerai deux seulement.  Les 300 feuilles reprenant l'ensemble de ces faits, distribuées la nuit de Noël, n'ont pas suffi, tant les gens étaient intéressés par tout ce positif !
-  "une maman, clouée dans son fauteuil roulant depuis des années, qui a souvent des nuits sans sommeil, récite alors son chapelet aux intentions du monde. Cette personne reflète bien la tendresse de Dieu et de Marie."
-  "ma fille de 40 ans, après bien des difficultés entre nous, s'est mise à genoux devant moi et m'a dit : "maman, ne bouge pas , j'ai plein de choses à te dire. Merci de m'avoir donné la vie, allaitée, épaulée, guidée, accompagnée." Le tout avec de nombreux "pardon" et beaucoup d'autres "mercis".
Oui vraiment, pour tout cela et bien d'autres faits encore, ici et partout, mille mercis, Seigneur !
Et que, grâce à tant d'hommes et de femmes positifs, 2016 soit une année plus belle encore !

samedi 26 décembre 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.907 : En 2015, les naissances de Jésus et de Mohammed sont célébrées le même jour !

A la fin de la messe de la nuit de Noël, autour du verre de l'amitié, les Syriens présents m'expliquaient que c'était aussi jour de fête pour les musulmans.
Je vous joins donc un article publié par un prêtre ami, le Père Vincent Féroldi, que j'ai accompagné, lorsque j'étais chargé des prêtres Fidei Donum à Paris, tandis qu'il se préparait à partir pour quelques années servir l'Eglise du Maroc.
Il est actuellement Directeur du Service de l'Eglise de France pour les relations avec les musulmans.
Le Mouloud (naissance du prophète) a été fêté en effet le 24 décembre pour le monde arabe, et le 25 décembre pour le reste de la planète. C'est la 1° fois depuis 457 ans !
"Dans cette unité de date rarissime, écrit le P. Féroldi, beaucoup veulent voir un signe de Dieu, en ces temps difficiles où la paix annoncée par les anges, la nuit de Noël, est malmenée par la folie des hommes."

"Depuis plusieurs jours, les médias algériens et marocains en parlent. L’émission Islam de France 2 du 27 décembre 2015 (8 h 45-9 h 15) en fera son thème. Des diocèses (Metz, Angers, Lille…) se sont mobilisés autour de l’événement. Chrétiens et musulmans s’en réjouissent en Belgique, en France, au Maghreb…
Cette année, la célébration de la naissance de Jésus, le Verbe fait chair, coïncide avec celle du prophète Mohammed. Le Mawlid aura lieu le 24 décembre pour la totalité du monde arabe et le 25 décembre pour le reste de la planète. Cette fête permet aux musulmans d’exprimer leur reconnaissance au Prophète, de se rappeler ses vertus, de prier et de vivre un heureux temps familial.
Communautés chrétiennes et musulmanes auront ainsi le cœur en fête. Elles rendront grâce à Dieu, chacune dans sa tradition, pour cette bonne nouvelle qu’est la naissance de Jésus ou de Mohammed, naissances qui vont être source d’une rencontre entre des hommes et femmes croyants et Celui qui est Source de vie, source de la Vie.
Dans cette unité de date rarissime, beaucoup veulent y voir un signe de Dieu, en ces temps difficiles où la paix annoncée par les anges, la nuit de Noël, est malmenée par la folie des hommes.
C’est en effet la première fois depuis 457 années que ces fêtes de Mawlid – ou Mouloud – et de Noël seront célébrées au même moment. Il faut en effet remonter à l’année 1558 pour trouver une configuration comparable (c’était le 12 Rabiaa Al-Awal de l’an 966 de l’Hégire), alors qu’en 1852, le Mawlid coïncidait avec le 25 (c’était l’an 1269 de l’Hégire).
Pour tous, il ne s’agit pas de verser dans un quelconque syncrétisme, en comparant Jésus et Mohammed. Nous sommes conscients de ce qui nous unit et de ce qui nous différencie. Mais cette simultanéité des fêtes est une très belle opportunité de rencontres et d’échanges. Elle offre la possibilité de se dire que nous sommes heureux d’être ensemble, croyants, dans une même attitude spirituelle et humaine où, d’une part, nous nous tournons vers Dieu dans la prière et, d’autre part, nous vivons des temps de fraternité et d’amitié, en famille et avec nos proches voisins et amis.
Heureux sommes-nous donc de pouvoir nous accueillir mutuellement entre chrétiens et musulmans en cette période de Noël !
Heureux sommes-nous de pouvoir exprimer en cette fin d’année, par la parole, par un vœu, par des gâteaux offerts, le respect et la reconnaissance mutuels des deux traditions religieuses.
Heureux sommes-nous de pouvoir donner à nos contemporains un signal majeur sur le « vivre ensemble » en cette époque où, au nom de la religion et de Dieu, certains prêchent la haine ou commettent des attentats.
Profitons aussi de ce moment, pour nous chrétiens, de découvrir la place donnée à Jésus et Marie dans le Coran ! Une sourate entière – la sourate 19 Maryam – est dédiée à la Vierge Marie. Nous y lisons au verset 16 : « Mentionne dans le Livre (le Coran), Marie, quand elle se retira de sa famille dans un lieu vers l’Orient ». Et le verset 21 parle de son fils : « Nous ferons de lui un signe pour les gens, et une miséricorde de notre part. C’est une affaire déjà décidée ».
Oui ! En 2015, Jésus le Sauveur est bien signe, grâce et miséricorde pour tous les hommes ! Il est le Prince de la Paix !"

 

vendredi 25 décembre 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.906 : Crèche vivante à Mortagne (cette année, Jésus est Syrien, Afghan, Somalien...)

Depuis ma plus tendre enfance, les crèches vivantes de Noël m'ont toujours fasciné, que ce soit en Vendée, au Mali ou ailleurs.  C'est tellement inspirant, et si évocateur !  Dans telle ou telle paroisse où j'ai eu le bonheur d'exercer, j'ai vu de telles réalisations, et j'en garde un merveilleux souvenir.  Mais je crois que le moment le plus fort pour moi, cela aura été ce que nous sommes en train de vivre, depuis quelques semaines, avec l'arrivée de deux familles de Réfugiés à Mortagne-sur-Sèvre.
Voilà que, tout à coup, la crèche vivante n'est plus seulement une représentation que l'on met en place, si sympathique soit-elle, mais bien la concrétisation d'un réel avec lequel on ne peut pas tricher. Des Réfugiés sont arrivés chez nous, invitant les Mortagnais à se repositionner par rapport à une arrivée que d'autres communes proches, et pas des moindres, ont souhaité ouvertement éviter, soit-disant par peur d'une "invasion" (!)
Hier soir, 800 personnes ont participé à la messe de la nuit de Noël à la salle polyvalente de Mortagne. Les Réfugiés Syriens étaient présents, y compris la famille comprenant un Yézidi et son épouse, une musulmane voilée. Comment, en un tel moment, et sans vouloir profiter de la situation, ne pas rendre hommage à la communauté humaine de Mortagne, devenue, depuis quelques semaines, comme une grande et généreuse crèche vivante ?
A travers ces personnes qui ont dû fuir leur pays, et longtemps, ont séjourné dans des camps, en Jordanie et au Liban, comment ne pas voir l'image aujourd'hui de Jésus errant ?  "Il n'y avait pas de place pour eux dans l'auberge locale." (Luc 2/5)
Au coeur de la nuit de Noël, avec ces Syriens au milieu de notre assemblée, nous avons tous ressenti profondément l'honneur qui nous était fait, d'accueillir le Christ lui-même, sous les traits de ces étrangers, de religion catholique, yézidi ou musulmane.
Personnellement, je n'était pas peu fier de constater que les Mortagnais ont su se montrer à la hauteur de cet appel de Jésus : "J'étais étranger, et vous m'avez recueilli." (Matthieu 25/35)  Et les applaudissements nourris qui ont crépité lorsque les Syriens se sont mis debout pour se présenter, ont témoigné de cette ferveur toute évangélique qui anime notre région.
Après la proclamation de l'évangile de Noël, tous les enfants ont reçu un superbe coeur rouge, contenant des appels à être bons, solidaires, ouverts à tous.
La fraternité, cela s'apprend, en effet !
En même temps, je reste triste, en pensant aux réactions de rejet de trop de nos concitoyens Français, par rapport à cet accueil de l'étranger. Non loin de Mortagne, certains se plaignent déjà de la présence chez eux d'autres Syriens. Je ne veux juger quiconque, mais je me demande si ces personnes, si elles ont participé à la messe de Noël et chanté les beaux cantiques, se sont rendu compte de la contradiction qu'elles cultivaient !
Je laisse la parole à présent au Père Zambito, curé de Lampedusa  :  "Chaque génération oublie d'où elle vient. La France est le pays des droits de l'homme, mais il semble que les droits des peuples y aient été complètement oubliés. L'individualisme est au plus fort ! Or, la venue du Sauveur est un moment où un choix doit être posé : certains l'ont accueilli, d'autres pas. Noël, c'est un appel à prendre ses responsabilités !"  (La Croix du 25/12/15)
Notre pays va-t-il enfin entendre cet appel plus clairement ?
Moment très fort aussi, lorsque les Syriens ont prié le "Notre Père", avec beaucoup d'émotion, mais d'une voix ferme, en arabe évidemment... Sous l'écoute attentive de tous, avant que nous le disions en français.

lundi 21 décembre 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.905 : "Je viens vous rendre vos trois euros."

C'était il y a 2 ou 3 mois, je ne sais plus.  Jim (je change les prénoms), depuis deux jours hébergé à l'accueil des errants qui se trouve dans la cour du presbytère, tape à ma fenêtre : "Mon Père, j'ai plus un rond !  Pouvez-vous m'avancer trois euros ?"  Je me dis en moi-même : "Et voilà que ça recommence !"  Et je me retiens pour ne pas montrer mon impatience ; à peu près toutes les semaines en effet, quand ce n'est pas à demi les jours, les Sdf de passage viennent me quémander soit une boîte de conserve, soit de l'huile, des sous, la possibilité d'utiliser le téléphone, etc...
"Ne vous inquiétez pas, je vous les rendrai."  Et moi de rétorquer, incrédule : "Oh, si je faisais le compte de ceux qui ont promis de me rendre ce que je leur avançais, ce serait vite fait ; cela n'arrive quasiment jamais !" "Oui mais moi, ce n'est pas comme les autres ; vous verrez, je vous les rendrai !"
Est-ce pour me débarrasser de lui ou je ne sais quoi, je lui file les trois euros. Et puis voilà, ce midi, alors que je prenais enfin le temps de souffler un peu, après une matinée chargée, en dégustant un bon pâté, voici que cela frappe, à la porte de la cuisine. J'ouvre, c'est Jim qui, tout heureux, me brandit sous le nez les trois euros dont j'avais pensé que je ne les reverrais jamais. Pas peu fier, Jim, de me faire remarquer que j'avais eu tort de ne pas lui faire confiance. Je prends les trois euros et les pose sur la table ; mais au bout d'une minute, pris d'un remords, je vais à mon tour frapper à la porte de l'abri : "Tiens, Jim, voilà les trois euros. Tu les as bien mérités ! Car tu me les as rapportés. Ils sont à toi désormais !"
Puis, tout à l'heure, juste avant le moment du dîner, coup de sonnette à la porte du presbytère. J'ouvre, et je me trouve en face d'un autre Sdf, chargé comme je ne sais pas, l'air fatigué, épuisé même : "Je viens de voir qu'il y a déjà quelqu'un dans l'abri, mais moi, où je vais coucher ce soir ?"  Je lui passe en revue diverses possibilités, qu'il balaye d'un air désabusé.  En même temps, je ne peux m'empêcher de penser à Noël, aux "beaux" discours que je vais faire...  Je ne sais vraiment pas quelle pièce y coudre ! Récemment, c'est une femme qui a sonné ainsi tard le soir.  Une femme sac à dos : c'est rare !  Je l'avais placée dans une salle du presbytère pour la nuit. Le lendemain matin, je ne l'ai pas revue : elle était partie ! Surprise quand, quelque temps après, je reçois d'elle une carte postale de remerciement : on aura tout vu !
Avec Jojo, je ne sais quoi faire !  Il est bien tard... Je lui ouvre une salle du presbytère... Est-ce normal ?  Je n'en sais rien ! En tout cas, cela fait plusieurs fois déjà, avec d'autres  comme lui... Je suppose qu'il ne va pas mettre le feu ?  Mais je ne me voyais pas le renvoyer, je ne sais où, dans la nuit noire, tandis que moi, j'allais tranquillement manger ma petite salade et ma boîte de sardines à l'huile en lisant "La Croix" !
Pourvu que Jojo passe une bonne nuit au chaud dans son duvet, après avoir pu se laver. Cette salle sert bien à préparer des messes, pourquoi pas à accueillir l'hôte, le passager ?

dimanche 20 décembre 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.904 : A Noël, Jésus vient-il seulement pour les "bons" pratiquants ?

Vous allez me dire : "C'est un peu normal ! Il y a ceux qui attendent le Messie, qui vont à l'église pour se préparer à sa venue, et puis "les autres"... C'est-à-dire, ceux qui vont se contenter d'un "Noël païen", sans penser que cette fête a quelque chose à voir avec le Sauveur."
Alors, Jésus, pour qui vient-il finalement ?  Parce que, s'il vient chez tout le monde, ce n'est pas la peine que nous, chrétiens bons pratiquants, on se fatigue à le prier !
Non ! J'exagère, comme toujours ! En fait, pour tout "bon" pratiquant qui se respecte  -  même s'il n'est de bon que Dieu seul..."  -  je pense qu'il est bien compris que le Sauveur arrive à la rencontre de tous les hommes et femmes de cette terre, sans préférence ni distinction.
J - 4 : le compte à rebours est commencé ! Nos rues sont en fête, et les guirlandes de lumière donnent de la joie à tous, croyants comme non croyants.
Certains se disent peut-être : "Ces devantures de magasins, ces sapins décorés, ces Pères Noël qui escaladent les toits, c'est bien païen tout cela ! Et bien loin du sens profond de Noël..."  Mais au fait, qu'en savons-nous ? Et au nom de quoi douterions-nous de la venue de Jésus bien au-delà de nos cercles chrétiens, bien au-delà des murs de nos églises et de nous-mêmes ?
N'avons-nous pas remarqué, s'il nous a été donné de participer à un marché de Noël ou à l'une des nombreuses manifestations organisées à l'occasion de Noël au sein de notre société, qu'en de tels moments, le coeur de chacun se réchauffe, se remplit d'émotion, tandis que les uns et les autres, en se congratulant ou en s'offrant des cadeaux, se manifestent leur estime et leur affection ?
"Ouest-France" indiquait, dans son édition de ce samedi 19 décembre, que, même si à peine 20% d'entre eux vont participer à une messe, 65% des Français se disent heureux de fêter Noël. Ne faisons pas la fine bouche, en jugeant que leur démarche n'est pas vraiment chrétienne. En effet, le Sauveur peut-il être absent de la démarche de toutes ces personnes en quête de bonheur et de paix ?
D'autre part, comment le Dieu miséricordieux, qui considère chaque être humain, même non croyant bien sûr, comme son enfant, pourrait-il se désintéresser de la joie qui illumine tant de familles, et l'ensemble de notre société, autour du 25 décembre ?
Dernier chiffre proposé hier par notre quotidien régional : les Français sont 45% à avoir monté une crèche chez eux, alors qu'il n'y a que 4% de catholiques pratiquants dans notre pays.  On dira ce qu'on voudra, mais je ne peux pas imaginer que la présence de cette crèche, la présence de l'Enfant-Jésus Sauveur, soit absolument sans effet, sans rayonnement intérieur, sur la famille qui lui donne une place, même si c'est simplement d'ordre culturel, dans sa maison.
St Jean 1/14 : "Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire"..., même au-delà des murs de nos églises et de nos belles cérémonies..., autour de nous, dans le coeur des gens, tout simplement.

mercredi 16 décembre 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.903 : "Tomber" dans la miséricorde de Dieu !

Plusieurs ayant souhaité avoir le texte de l'homélie que j'ai donnée à Evrunes et Mortagne le week-end dernier, je me permets de la mettre à la disposition de tous.

Homélie du 3ème Dimanche de l’Avent                                                                                     ( 12 - 13 décembre 2015)

Traditionnellement, le 3ème dimanche de l’Avent est présenté, dans le temps de l’attente un peu austère de Noël, comme le dimanche de la joie. Mais, me direz-vous, avec toutes les difficultés que nous vivons, a-t-on encore le droit de se réjouir ?  Alors là, quelque soient nos sentiments, c’est la parole du Christ qui nous répond. Laissons résonner en nous ces mots du prophète Sophonie dans la 1° lecture : « Ne crains pas, ne te laisse pas défaillir ; le Seigneur est en toi, le héros qui apporte le salut. »

Et Saint Paul de confirmer ainsi cet appel de à la joie profonde : « Le Seigneur est proche, ne soyez inquiets de rien, soyez toujours dans la joie. » Avec de tels conseils, l’on ne peut pas sortir de cette église avec « une tête de piment au vinaigre » pour reprendre une formule chère au  pape François !   C’est donc le thème qui a été retenu par l’équipe liturgique pour cette Eucharistie : « Accueillons dans la joie  et l’espérance la miséricorde du Christ. »

Un peu usé, peut-être ce terme de « miséricorde » ? Peu utilisé dans notre culture en tout cas. Et beaucoup n’ont pas bien compris l’objectif du Pape François quand il vient d’enclencher une année de la miséricorde pour l’Eglise universelle.   Or, comme le pape a fait remarquer que, la miséricorde, c’est peut-être ce qui manque le plus à notre société, cela vaut peut-être le coup de s’arrêter sur ce mot.

Deux exemples à ce sujet, tirés des infos entendues à France-Culture ce matin ; d’abord, concernant la Cop 21 : la porte-parole Sud-Africaine du G 77, regroupant 134 pays émergents, a fait remarquer que les pays riches manquent singulièrement d’indulgence par rapport aux nations en difficulté, et qu’il faut sans cesse les pousser pour qu’ils acceptent de donner une aide, bien parcimonieuse généralement.  Autre exemple : le journaliste a fait remarquer que la justice française avait manqué d’indulgence (encore ce mot) vis-à-vis de Jacqueline Sauvage, cette femme, battue pendant 47 ans, dont les filles ont été violées par son mari, qu’elle a fini par abattre, récoltant 10 ans de prison…

Faire preuve d’indulgence, de miséricorde, voilà à quoi nous sommes appelés !  Quand on décortique ce mot, on fait la découverte suivante : « miséricorde », c’est l’association de deux réalités : la misère et le cœur.  Miséricorde signifie avoir un cœur (« cor » en latin), un cœur qui bat pour les pauvres ( « misereor » en latin, « j’ai pitié »).

Mais si on regarde dans  la Bible, ce terme a encore un sens plus précis, puisqu’il désigne le sein maternel, les entrailles d’une femme, l’utérus, et l’on sait bien qu’une mère souffre dans ses entrailles, pour donner la vie. Aimer avec ses entrailles, c’est aimer profondément.                                                                                                                                       Il apparaît treize fois dans la Bible que Dieu souffre avec ses entrailles, comme une mère, par rapport à Jérusalem qui le déçoit, au peuple élu qui est infidèle, face aux souffrances des malheureux ; on sent Dieu comme oppressé, à la façon dont on se dit parfois comme « pris aux tripes ».

Quant à Jésus, il s’est révélé parmi nous comme le visage visible de la miséricorde du Père. Et, nombre de ses attitudes sont guidées par sa miséricorde infinie. Les exemples sont multiples : depuis le père de l’enfant prodigue, jusqu’au berger qui descend dans les ronces chercher la brebis perdue, en passant par son attitude face à la femme adultère que des religieux légalistes veulent punir, ou son action permanente d’attention et de guérison auprès des personnes malades, etc…

Je vous renvoie à l’Evangile de Luc, que nous lirons toute cette année C ; lisez-le avec cette clé de lecture, et vous découvrirez combien la miséricorde, c’est la loi fondamentale,  l’axe, la clé de l’action de Jésus.

A présent l’appel est clair, nous sommes appelés nous-mêmes à rendre visible, à actualiser dans nos vies la miséricorde de Dieu.   « Miséricordieux comme le Père », c’est d’ailleurs la devise de cette année sainte.   Mais comment s’y prendre ?  Cela rejoint la question posée à Jean le Baptiste dans l’évangile de ce jour : « Que devons-nous faire ? »

Le pape appelle nos familles, par exemple, à être « des oasis de miséricorde ». D’ailleurs pourrait-il y avoir une meilleure façon de  se préparer à Noël que de se défaire de nos brouilles et de nos rancoeurs ?  Quel est le plus beau cadeau à offrir, sinon cela  ?

Vous connaissez cette phrase de saint Paul aux Ephésiens : «  Que le soleil ne se couche pas sur notre colère !» Et si on faisait le pas, d’ici Noël, pour pardonner à un conjoint, à un enfant, à un voisin, à un collègue de travail ? Et si on laissait le grand fleuve de la miséricorde divine traverser nos familles, notre société ?

Vous allez me dire : «  Ce n’est pas possible ! Dans notre famille, on ne peut plus se pardonner. » Cela nous appelle à faire silence, à prendre le temps de contempler la miséricorde de Dieu, à en faire notre style de vie. Nous avons un an pour cela.  D’ailleurs, se réconcilier avec chacun, ainsi que le disent les médecins, c’est aussi très bon pour la santé ; nous avons donc tout à y gagner ! Saint Basile, père de l’Eglise, écrivait : « Par la miséricorde envers le prochain, tu ressembles à Dieu. » Apprenons aussi la miséricorde à  nos petits-enfants…

Et engageons-nous aussi dans des œuvres de miséricorde, comme beaucoup le font déjà, à l’exemple de l’ACAT (l’Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture), qui lutte pour que le jeune blogueur d’Arabie Saoudite, Raëf Badawi, échappe à sa condamnation à 1000 coups de fouet et à dix ans de prison.

Aujourd’hui, dans toutes les cathédrales du monde, est symboliquement ouverte une porte de la Miséricorde ; quel en est le sens ? De même que Jésus est la porte par laquelle il nous faut passer, quiconque va passer la porte Sainte, à Saint Laurent-sur-Sèvre dimanche prochain par exemple, s’engagera par cette démarche à être miséricordieux avec les autres, comme Dieu l’est avec nous.

Enfin si tout cela vous paraît un peu complexe, je vous laisse sur ce conseil de l’écrivain Gustave  Thibon : « Dieu n’est qu’un abîme de tendresse et de miséricorde dans lequel il suffit de se laisser tomber ! »

« Laissons-nous tomber en Dieu ! »

 

mardi 15 décembre 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.902 : Concile Vatican II, suite !

Ce billet se situe dans le sillage de celui que j'ai publié le 6 novembre dernier, sous le titre : "Le Pacte des catacombes", lorsqu'une quarantaine d'évêques, dont Helder Camara, s'étaient engagés à vivre leur ministère épiscopal de façon toujours plus évangélique.
50 ans après, des laïcs, venant des cinq continents, se sont retrouvés à Rome pour faire le point et proposer des pistes d'avenir, pour une Eglise toujours plus fidèle à l'Evangile.
Je vous transmets leur déc laration finale, telle que me l'a fait parvenir un membre du Réseau des Parvis en France.
De quoi raviver notre espérance et notre engagement, à dix jours de Noël, plus que jamais !


Council 50 Declaration
Vers une Eglise inspirée par l’Evangile
Pour un monde de paix, de justice et de solidarité
Un pacte de disciples de Jésus

 

 

                Le Royaume des cieux est comparable à un grain de moutarde qu’un homme prend et sème dans son champ. C’est bien la plus petite de toutes les semences ; mais, quand elle a poussé, elle est la plus grande des plantes potagères : elle devient un arbre, si bien que les oiseaux du ciel viennent faire leurs nids dans ses branches Mt 13, 31-32

 

                Nous, disciples de Jésus, fidèles membres catholiques du Peuple de Dieu, rassemblés à Rome à l’occasion du 50ème anniversaire de la clôture du Concile Vatican II,

conscients des nombreux défis soulevés par notre monde en mutation,

attentifs aux “signes du temps”,

considérant la situation actuelle de notre Eglise et ses difficultés à relever ces défis,

conscients que tout comportement des chrétiens et de  notre Eglise contraire au message évangélique détourne le monde de l’Esprit de Jésus et l’empêche de  reconnaître la force de l’Evangile,

reconnaissant nos faiblesses et nos déficiences, mais confiants dans la force que nous donne la foi en Jésus,

et souhaitant répondre aux appels du pape François qui renforce les processus de consultation dans notre Eglise,

après avoir prié l’Esprit Saint, nous nous engageons, à la suite de Jésus et dans l’esprit du Concile Vatican II et du Pacte des catacombes,

(a) à œuvrer pour poursuivre le renouveau de notre Eglise afin qu’elle témoigne de l’Esprit de Jésus et de la force de l’Evangile pour répondre aux défis de notre temps, 

(b) à contribuer à réorienter notre monde, notamment en donnant la parole aux pauvres et aux marginalisés, de façon qu’il devienne un monde de paix, de justice et de solidarité, respectant notre planète comme notre maison commune, et permettant à chaque personne de s’épanouir dans toute ses dimensions et d’approfondir son humanité.

 

1.1 PAIX ET GUERRE

Conscients

·       de la prolifération actuelle des guerres et des actes de violence, de la détérioration de la situation dans les relations internationales et les signes d’une nouvelle guerre froide, du réarmement, en particulier dans les armes nucléaires, des évolutions antagonistes autour de fondamentalismes religieux,  et du conflit au Moyen-Orient en particulier ;

 Encouragés

·       par une prise de conscience croissante de l’égalité, de la solidarité et de l’interconnexion entre tous les êtres humains ;

Nous nous engageons

·         à condamner sans équivoque tout acte de guerre,

·         à promouvoir une non -violence active dans nos sociétés  au niveau mondial ou local, et

·         à affirmer que l’église catholique doit ratifier et assurer le soutien des documents internationalement reconnus sur les droits humains (par ex. la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, la Convention Européenne sur les Droits Humains).

1.2 JUSTICE SOCIALE AND ECONOMIQUE

 

Conscients

·         des inégalités de plus en plus grandes dans le monde, et de la concentration  grandissante des richesses dans les mains de moins en moins de personnes,

·         de systèmes et de pratiques économiques mondiales et locales (y compris le capitalisme néolibéral) qui, indifférents aux valeurs éthiques et aux droits humains, appauvrissent un grand nombre de personnes, dégradent et détruisent l'environnement naturel,

·         des  positions, attitudes  et pratiques contraires aux valeurs de l'Evangile dans de nombreuses structures ecclésiales, ne respectant pas en particulier les  droits humains et l'esprit de pauvreté enseignés par Jésus ;

Encouragés

·         par la direction nouvelle que le Pape François donne à l’Eglise, particulièrement dans son Exhortation Apostolique Evangelii Gaudium (La joie de l’Evangile) ;

Nous nous engageons

·         à nous investir de façon active dans le traitement des problèmes socio-économiques à la lumière de l’évangile non seulement au niveau de l’action individuelle ou charitable, mais en cherchant à analyser, comprendre et transformer les structures et systèmes pratiquant l’oppression et l’injustice,

·         à promouvoir « un nouveau modèle de développement » clairement mentionné par le Pape François dans Laudato Si  à la lumière du développement humain dans toutes ses dimensions en interconnexion avec la paix et la justice écologique,

·         à travailler en solidarité avec les pauvres  en marge de l’économie,

·         à soutenir, localement et mondialement, avec toutes les églises chrétiennes et les autres religions,  les objectifs de paix fondés sur la justice, et

·         à travailler à la transformation de notre église en une église pauvre, de pauvres et pour les pauvres.

 

1.3 ENVIRONMENT ET DEVELOPPEMENT DURABLE

Conscients

·         de l’urgente nécessité de construire une société mondiale durable respectueuse de l'environnement,

·         de la prise de conscience insuffisante des causes  sociales et économiques qui contribuent à la crise environnementale, et

·         de la fragmentation des initiatives éducatives et culturelles à cet égard ;

Encouragés

·         par l’accroissement de la prise de conscience au sein des peuples du monde, de la crise de l'environnement, et

·         par la nouvelle prise de conscience  des chrétiens que nous devons « prendre soin de notre maison commune » ;

Nous nous engageons

·         à pratiquer un style de vie sobre, simple et responsable,

·         à contribuer, par la spiritualité, l’éthique et la pratique, à la construction d’une société qui  respecte la création de Dieu, et

·         à participer à des projets et à des mouvements qui font la promotion du développement durable.

 

1.4 GENRE, SEXUALITE ET FAMILLE

Conscients

·         de  la demande pour, et des progrès vers, l'égalité des femmes et des hommes, mais aussi de la persistance de la domination patriarcale des femmes dans de nombreuses sociétés et sous de nombreuses formes,

·         de la nécessité de reconnaître les droits des personnes LGBTQI dans la société et dans l'Église,

·         de la marginalisation des personnes divorcées et remariées au sein de l’Eglise, en contradiction avec  le message d'amour de l'Evangile,

·         de la diversité des structures familiales dans les différentes cultures à travers le monde, y compris la polygamie, les familles monoparentales et les familles étendues, et du modèle normatif de l'Église concernant la famille, à savoir un mariage à vie entre un homme et une femme avec des enfants ;

Encouragés par

·         l’accroissement des actions et du soutien en faveur des personnes qui ont été marginalisées dans la société et dans l'Église,

·         la visibilité et l'acceptation sociale croissante des personnes LGBTQI, et les réseaux interculturels à travers le monde qui sont en développement, et

·         le travail des théologiens progressistes et militants des droits de l'Homme ;

Nous nous engageons

·         à aider à faire connaître les expériences de ceux et celles dont la voix reste souvent ignorée et de ceux et celles que l’église trouve le plus difficile d’entendre, telles que les femmes, les représentants LGBTQI et les divorcés-remariés, 

·           à partager l’expérience de ceux qui sont marginalisés et rejetés avec d’autres membres de l’église, de sorte que ces derniers puissent faire évoluer leur compréhension et leur compassion.

·           à travailler à la décriminalisation de l’homosexualité dans tous les pays, et à l’abolition des autres formes de discrimination légale ou sociale, et

·           à faire pression pour qu’aux changements dans la société correspondent des modifications du Droit Canon en ce qui concerne le genre, la sexualité et les structures familiales et matrimoniales, de façon à s’adapter à la diversité du peuple de Dieu.

 

2.1 MINISTERES ET EGALITE ENTRE HOMMES ET FEMMES

Conscients

·         que toute personne, sans distinction de sexe, est le reflet de Dieu et que tous les membres baptisés de l'Église doivent avoir une voix dans sa gouvernance ;

Encouragés

·         par les appels de plus en plus nombreux pour un ministère renouvelé pour les femmes au service de notre Église et des besoins de notre peuple ;

Nous nous engageons

·         à valoriser la perspective d’une constitution ecclésiale fondée sur les droits humains et les valeurs démocratiques (y compris la participation aux prises de décision, la séparation des pouvoirs, et des procédures appropriées),  

·         à travailler au renouveau des ministères dans l’église, fondé sur les enseignements de l’évangile selon lesquels dons et vocation nous sont donnés par l’Esprit, et qui conduisent donc les femmes à être appelées à une participation entière au ministère,

·         à demander en particulier à ce point de la réflexion le retour pour les femmes du droit au diaconat.

 

2.2 COMMUNAUTES ECCLESIALES DE BASE

Conscients

·        des processus de sécularisation dans notre monde moderne,

·        des appels du pape François à tous les croyants pour qu’ils s’investissent dans la mission évangélique de l’Eglise, et

·        de la nécessité de remplacer le modèle d’Eglise actuellement organisé en une pyramide hiérarchique ;

Encouragés

·        par le nombre croissant de laïcs qui sont engagés, à travers le monde, à la construction d’une Eglise plus horizontale et inclusive, et 

·        par l’accroissement des relations de dialogue et d’amitié entre chrétiens de façon œcuménique  et avec les autres religions ;

Nous nous engageons

·         à édifier une église qui comprenne les communautés ecclésiales de base comme son modèle fondamental pour être église,

·         à axer l’action de nos communautés sur la justice, la paix et l’intégrité de la création,

·         à demander publiquement pardon, en tant qu’église, auprès de tous ceux qui cherchent à être reconnus comme membres du peuple de Dieu mais qui ont été marginalisés ou rejetés et blessés par nos doctrines et pratiques, et

·         à œuvrer activement à la mise en place d’un dialogue, d’une collaboration et d’une amitié œcuméniques et interreligieuses.

 

2.3 DIALOGUE AU SEIN DE L’ÉGLISE et avec LE MONDE  

Conscients

·        de la  croissance du pluralisme et de la diversité dans beaucoup de société contemporaines, souvent accompagnée d’ignorance mutuelle et d’hostilité parmi  les groupes religieux et sociaux ;   

Encouragés

·        par les ressources spirituelles et les qualités des membres des différentes religions et systèmes de valeur ;

Nous nous engageons

·         à reconnaître  et proclamer l’égale dignité de chaque personne humaine et de toutes,

·         à développer des systèmes éducatifs qui mettent en harmonie et célèbrent différence et diversité

·         à promouvoir le développement d’une théologie ouverte et accessible,

·         à initier et développer le processus pour institutionnaliser une structure de dialogue interne entre laïcs et clercs tant aux niveaux du diocèse, de la nation et du continent, qu’au niveau du Vatican, et

·         à promouvoir et créer des espaces où les adeptes de différentes religions, convictions et conceptions du monde peuvent se rencontrer et travailler de concert. 

 

2.4 EGLISE DES PAUVRES

Conscients

·        des relations  souvent étroites et des collaborations entre l'Eglise et les riches et les puissants dans la société mondiale, à travers les membres de la hiérarchie, les congrégations religieuses, et de nombreux laïcs qui sont des leaders dans la société, la politique et l'économie ;

Encouragés

·        par les demandes faites  à travers le monde par de nombreuses  personnes pour une vie de dignité et pour plus de justice dans la société,

·        par la croissance de l’« attention pastorale spéciale » de l’Eglise portée aux peuples indigènes (IPs), aux réfugiés, aux migrants et à leur famille, aux femmes et aux filles, aux jeunes et aux personnes déplacées, aussi bien qu’à l’écologie ;

Nous nous engageons

·        à faire ardemment connaître, au sein de l’église, l’invitation du Pape François à être une église pauvre pour les pauvres,  

·        à nous rappeler et garder vivantes les initiatives et actions pour le changement et le renouveau au sein de l’église telles qu’elles ont pu être observées lors du Concile Vatican II, et invoquées par le Pacte des Catacombes,  la théologie de la libération et la théologie féministe- une tel rappel nous libère de l’idée que tout est ce qu’il a toujours été et que rien ne doit changer , et

·        à former des alliances avec toutes les personnes de bonne volonté, quelle que soit leur religion, et avec  les organisations sociales et politiques populaires, dans la lutte pour la libération de toute l’humanité et pour un ordre mondial plus juste.

 

Une autre Eglise pour un autre monde est possible!

 

Revenus dans nos pays, nous ferons connaître nos engagements à nos communautés, nos associations, nos paroisses, pour qu’ils  nous aident par leur soutien et leurs prières et nous les inviterons à se joindre à nous dans la réalisation de nos engagements.

 

Rome, 22 Novembre 2015
‘Council 50’ initié par le Réseau Européen Eglises et Libertés