Sans vouloir être pessimistes, il nous faut reconnaître que notre Eglise Catholique ne rassemble pas la foule, avec seulement 1 à 2% de pratiquants dans notre pays, la France. D'ailleurs, chacun de nous souffre énormément de ce fait. A ce sujet, honneur aux courageux cheveux blancs qui sont encore présents sur les bancs de nos églises ! Mais les autres, les jeunes, les générations actives, les personnes en difficulté ou autres, où sont-ils ? Et pourtant, il y aurait sans doute des moyens de permettre à nos concitoyens de retrouver un lien profond avec le Christ, et de renouveler la vie de notre Eglise. Et si l'exemple des autres religions ou traditions religieuses pouvait nous éclairer ?
Prenons les Juifs par exemple. Ce dimanche matin, l'émission de télé les concernant expliquait comment la transmission était pour eux une attitude tout à fait centrale. Savoir transmettre leur foi, c'est en effet, pour tout membre de la communauté juive, un acte fondamental ; et cela, à partir de la Parole de Dieu.
Il n'en n'est pas de même chez les catholiques. Il est très évocateur que, dans la synthèse des réponses sur le diocèse de Luçon, par rapport au prochain Synode romain, sur 10 pages, 3 lignes seulement soient consacrées à cette question de la transmission, dans le point n° 21, avec cet aveu : "Nous n'avons pas bien transmis la foi aux jeunes..."
L'exemple le plus douloureux étant celui du caté, pour lequel prêtres et catéchistes investissent des forces considérables. Or, chacun peut constater qu'après des années d'efforts, au lendemain de la profession de foi, sinon de la première communion, plus aucun enfant, ou presque, ne revient plus désormais participer à l'eucharistie. Voici un exemple de transmission totalement raté, mais que personne ne prend en compte ni n'analyse, et qui ne pose toujours pas question à nos responsables ecclésiaux,pas plus qu'au peuple catholique que nous formons : aucune remise en cause, ni du projet, ni des méthodes, ne semble envisagée en vérité ! Et si les catholiques acceptaient de se lancer dans un profonde réflexion par rapport à leur façon d'envisager la transmission de l'Evangile au coeur de nos familles et de notre société ?
Autre point, celui de l'écoute de l'Esprit-Saint ; j'aurais peut-être dû d'ailleurs l'envisager en premier. Je participais jeudi dernier à une table ronde avec le pasteur protestant de Mouchamps dans le Nord-Vendée, le Père Alexis Struve, curé de la paroisse orthodoxe en Vendée et le P. de Boudemange, prof à l'Université catholique d'Angers. Tous les trois, sans s'être concertés, ont souligné que, pour que les choses s'éveillent et avancent dans nos communautés et nos institutions ecclésiales, la base était que l'on se mette ensemble à l'écoute de l'Esprit-Saint. En effet, si l'on ne prie pas l'Esprit, si l'Esprit ne souffle pas à travers le Corps du Christ, ne nous étonnons pas que ce Corps tombe malade et qu'il risque même de mourir !
Troisième piste essentielle, qui nous est révélée surtout par nos frères protestants : comprendre que ce ne sont ni le pape, ni les évêques qui vont faire avancer les choses d'en haut, mais qu'il nous faut savoir tenir compte du sacerdoce commun des fidèles. Les protestants ont une grande habitude de donner la parole aux baptisés, de leur permettre de prendre en charge la vie de leur Eglise. Ils évitent, chez eux, que tel choix soit le fruit de la décision d'une seule personne, fut-elle mitrée. Ils mettent en valeur ce que l'on considère comme "le sacerdoce commun des fidèles". Ils ont compris que, quand Jésus a dit à Pierre : "Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise", Jésus voulait signifier que, à travers Pierre, c'est bien sur l'ensemble du peuple de Dieu, représenté par Pierre, qu'il voulait bâtir son Eglise.
Je pourrais continuer ainsi cette analyse, à partir de ce que peuvent nous apprendre d'autres Eglises. Mais si déjà l'on tenait compte de ces trois points, la face de notre Eglise ne serait-elle pas en possibilité de rayonner davantage de l'immense Amour du Christ ? A chacun de nous d'y réfléchir à présent, et, pourquoi pas, d'y ajouter sa propre réflexion et ses propositions, dans la lumière de l'Esprit-Saint ? Merci !