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Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 30 août 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2204 : Shalom Paris !

Tôt ce jeudi matin, vers 3h30, voici enfin le moment de retrouver le lit, après 24 h non stop d'une journée exceptionnelle "à la découverte du Judaïsme" à Paris. Projet lancé il y a quelques mois, qui avait en 15 jours rassemblé un public prêt à faire cette riche expérience : 32 personnes, maximum exigé par les responsables des lieux que nous comptions visiter. Parmi nous, des personnes de confessions juive, protestante et catholique, de différents endroits de la Vendée, sous la bannière du groupe de l'Amitié Judéo-Chrétienne de Vendée, renforcé par des membres des deux groupes interreligieux "Dialogue pour la Paix" du pays des Olonnes et du Pays Yonnais.

Rendez-vous au car hier matin à 3h15, arrivée à Paris vers 9h30, pour une matinée consacrée au Mémorial de la Shoah, impressionnant lieu de mémoire inauguré en 1956, où sont recueillis et classés plus de 60 millions de documents d'archives concernant les 6 millions de Juifs exterminés par les nazis (1 Juif sur 4 en Europe !) : 3% de survivants seulement, dans les camps d'extermination réservés aux Juifs, dont 85% étaient assassinés dès leur arrivée ; lieux à ne pas confondre avec les camps de concentration, où étaient envoyés les résistants par exemple, et dont 50% ont survécu. Parmi bien d'autres, deux espaces essentiels en ce lieu : d'abord, un mur immense sur lequel sont inscrits les noms des 76.000 Juifs déportés à partir de la France, dont des bébés de quelques mois seulement, car les nazis voulaient être certains qu'il n'y aurait plus de Juifs. Comme l'a dit Roland, vice-président de la synagogue des Sables : "on voulait tous nous exterminer !"
A noter aussi, au coeur du Mémorial, dans la crypte, un tombeau symbolique en forme d'étoile, au milieu de laquelle brûle une flamme : le tombeau du martyr Juif inconnu. Avec sur les murs ces deux phrases en hébreu du prophète Jérémie : "Regardez et voyez s'il est douleur pareille à ma douleur" (1/12), et  : "Jeunes et vieux, nos fils et nos filles, fauchés par l'épée" (2/21). Le merveilleux guide avait eu la délicatesse de penser à préparer pour nous, à l'avance, la liste des 23 "Justes parmi les Nations" ayant agi en Vendée.

Puis, nous avons passé 2 h dans l'immense et magnifique Synagogue des Tournelles,. En ce lieu sacré, deux des membres de la communauté des Sables d'Olonne, Hélène et Roland, ont répondu, de façon très éclairante, à nos multiples questions concernant les synagogues, la religion juive, le culte, les pratiques, la circoncision, le mariage, la vie sociale, les repas casher, le judaïsme libéral, etc... Une initiation absolument unique. Par exemple, à propos des interdits, qui peuvent paraître désuets à nos esprits ignorants, comme l'interdiction d'allumer l'électricité le jour du shabbat, ils nous ont expliqué que c'est une des multiples façons pour les Juifs de sauvegarder leur identité, mais aussi, de se référer en toute chose au Tout-Puissant, créateur et maître de chaque réalité.

Nous avons ensuite eu le bonheur, accompagnés d'une guide absolument exceptionnelle, Raphaëlle Krygier, de découvrir les trésors multiples et indescriptibles du Musée d'Art et d'Histoire du Judaïsme : documents très anciens, tableaux, sculptures, chandeliers, objets sacrés, etc. Véritable temps d'enseignement sur la symbolique profonde du Judaïsme, le sens de la liturgie, le shabbat, les fêtes juives, qui permettent de fixer la mémoire, avec en particulier la fête de la Pâque, fête de la liberté ; mais aussi, le sens de l'homme, la place de la Torah, du Talmud...  Avec sans cesse ce leitmotiv : "On aime le texte biblique !" Il y a une relation d'amour avec la Bible. A été abordé longuement le sens de Dieu chez les Juifs : un Dieu de Parole ! Dans l'univers juif, l'on est dans un monde symbolique ; par exemple, par rapport à leur calendrier... : nous sommes en 5778 ! Il a été souligné aussi que le peuple juif est le peuple de la mémoire : "Souviens-toi !"  "Tu te rappelleras..." Et nous avons particulièrement apprécié deux choses : le rapport intelligent que notre guide faisait en permanence avec ce qu'il y a de commun entre nos deux religions, vu le tronc commun immense qui nous relie, mais aussi la présentation du personnage de Jésus, de la tribu de Juda ; mais ceci serait trop long à développer !

En fin d'après-midi, il ne nous restait plus beaucoup de temps malheureusement pour découvrir un peu à fond le 4° objectif de notre journée : le quartier juif, à l'intérieur du Marais. Plus de la moitié des habitants de cet endroit ont été déportés et assassinés, suite à la rafle du Vél d'hiv. Ensuite, des Juifs d'Afrique du Nord sont venus s'installer ici. Il règne un esprit particulier dans ce vieux quartier, dont la rue des Rosiers est l'épicentre. Les snacks à falafels (délicieux sandwiches) et aux pâtisseries succulentes se mêlent aux vieilles boutiques avec inscriptions traditionnelles en hébreu, boutiques cacher, etc... Rappel de l'attentat de 1982 en cette rue, au restaurant Goldenberg. Merci aussi à Pierre-Yves ! En tout cas, l'histoire des Juifs en France semble toujours vivante ici !

Au retour, dans le car, quelques trop brefs échos de la part des participants enchantés :
-  "On se sentira désormais beaucoup plus en communion avec les Juifs."
-  "Merci de nous avoir proposé cette journée."
-  "Nous avons réalisé combien était faible notre connaissance des Juifs, de leur histoire et du Judaïsme !"
-  "Cela nous donne à penser et à vivre autrement, avec un coeur plus large."
-  "Cela me donne envie de creuser tout ce qui nous est commun, la symbolique du Judaïsme aussi, et à poursuivre notre recherche."
-  "Merci à Roland, Hélène et Eliane, pour leur aide si précieuse."
-  "Cheminer ensemble pas à pas, avec ce Dieu et cette histoire qui nous réunit."
-  "C'est une journée fondatrice pour nous, par rapport à notre façon de regarder les Juifs et le Judaïsme désormais."
-  "Nous avons été éblouis par les conférenciers du Mémorial et du Mahj !  Par leur émotion aussi, tandis qu'ils nous faisaient partager leur savoir, leur amour de leur peuple trop souvent meurtri et leur foi."
-  "Nous avons été très émus par tout ce que nous avons perçu ! Rien à voir avec une visite touristique..."
-  "J'ai senti très fort notre appartenance à une même histoire ; les Juifs, ce sont nos ancêtres !"
-  "Nos religions sont tournées les unes vers les autres."
-  "J'ai vraiment envie de continuer des journées comme ça !"
-  "Cela nous invite à continuer de participer aux rencontres interreligieuses."
-  "Je suis allée embrasser la guide du Mahj, et elle m'a dit : "Vous êtes un groupe extraordinaire !"  (merci à elle pour ce compliment, qui nous a touchés au plus profond du coeur !"

Et maintenant ?
rencontre-bilan de cette journée le mercredi 17 octobre, à 20h, salle des Nouettes, au Château d'Olonne.
-  projet peut-être d'une journée semblable l'an prochain, avec par exemple visite de l'Institut du Monde Arabe et de la Grande Mosquée de Paris.
-  en ce mois de septembre, être attentifs aux fêtes juives : Roch Hachana (nouvel an) les 10 et 11 septembre, Yom Kipour (le jour du grand Pardon) le 19 septembre et Souccot (la fête des Cabanes) les 24 et 25 septembre.
-  invitation à participer aux activités de l'Amitié Judéo-Chrétienne de Vendée.
-  ainsi qu'aux rencontres "Dialogue pour la Paix", à La Roche et aux Sables d'Olonne.
Nous reparlerons de tout cela le 17 octobre

Conclusion de notre ami juif Roland. : "Dans tout ce que nous avons vécu en ce jour, il n'y a pas de hasard, il y a eu un miracle !"

lundi 27 août 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2203 : Des athées aussi sauvent le monde

S'il est une chose évidente, c'est bien que les croyants ne sont certainement pas seuls à bâtir ici-bas un monde meilleur. Mais comment se fait-il que l'on ait pu assurer aussi longtemps, au sein de l'Eglise catholique, que les croyants étaient sans doute plus près de Dieu que ceux qui ne croyaient pas en lui ? Notre Eglise  -  que l'on ne va cependant pas critiquer aujourd'hui : autres temps, autres moeurs  -  notre Eglise n'a sans doute rien gagné, au contraire, à se situer ainsi en surplomb du monde, et comme plus près du Ciel !
Il suffit pourtant d'ouvrir les yeux, de se débarrasser de toute sorte de préjugés, pour découvrir, autour de nous comme au loin de nous, "des signes par milliers" de cette contribution de tant de nos contemporains au salut de Dieu : à côté de nous, avec nous souvent, ils bâtissent le Royaume tel que Dieu le souhaite. Etre athée en effet, cela ne fait pas de quelqu'un une mauvaise personne qui alors, forcément, ne commettrait que le mal et serait incapable de faire le bien. De la même façon que la foi ne fait pas automatiquement du croyant quelqu'un de juste, de bon ni de parfait.
Pour ne prendre par exemple que le cas de l'accueil des migrants, l'attitude trop réservée d'un certain nombre de croyants ne fait pas d'eux  -  et ceci est bien triste  -  des modèles de charité évangélique... Alors que des athées, des agnostiques ou des personnes totalement indifférents aux questions religieuses peuvent nous donner un sacré exemple de don de soi, de fraternité et de souci des plus démunis.
Il est vrai que, contrairement à ce que l'on a pu croire longtemps, la frontière la plus vraie ne passe pas entre les croyants et les non croyants, mais entre, d'un côté, ceux qui servent leurs frères, croyants ou non intimement mêlés, et de l'autre, ceux qui se replient sur eux-mêmes, croyants ou non. Comme aimait le dire le pasteur Dietrich Bonhoeffer, pendu par les nazis en 1945, "ce n'est pas l'acte religieux qui fait le chrétien, mais sa participation à la souffrance de Dieu dans la vie du monde."
Sachons voir en nombre d'athées des prophètes du Royaume, de par leur choix de donner de  leur vie et de leur talent au service de leurs frères !  Il est toujours délicat de donner des noms, mais je ne résiste pas au plaisir de citer, parmi tant d'autres, des personnalités telles que Albert Camus, Axel Khan, le Dalaï-Lama, Albert Jacquard, etc... A vous de compléter cette liste des innombrables artisans du Monde Nouveau qui rejoignent les croyants de toutes religions sur le terrain de la fraternité.
Rendons grâce à Dieu pour le magnifique témoignage que ceux-ci nous donnent, nous appelant ainsi à être nous-mêmes plus fidèles à l'Evangile.  Dans sa récente Exhortation apostolique sur l'appel à la sainteté, "Soyez dans la joie et l'allégresse", au n° 9, le pape François écrit ceci : "La sainteté est le visage le plus beau de l'Eglise. Mais même en dehors de l'Eglise catholique et dans des milieux très différents, l'Esprit suscite des signes de sa présence, qui aident les disciples mêmes du Christ."
Voilà ce qui fortifie notre espérance et soutient notre foi !

samedi 25 août 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2202 : "La lampe du corps, c'est l'oeil" (Jésus, en Matthieu 6/22)

Je ne comptais pas faire un billet sur ce sujet, mais comme j'ai eu pas mal de questions... Il se trouve qu'au matin du 15 août, je me trouvais encore à la Polyclinique de l'Atlantique, à Nantes, pour une opération de la rétine.
Or, on m'avait demandé de présider la messe en plein air de ce même 15 août, dans le beau parc qui se trouve à côté de la chapelle de Bourgenay. Impossible ! Pas facile à accepter, quand on n'a jamais été malade ! En 51 ans de service sacerdotal, merci Seigneur de n'avoir jamais été arrêté au plan santé, de n'avoir jamais manqué le service d'un seul dimanche.
J'ai donc été opéré en urgence d'un décollement de la rétine, abîmée par 8 déchirures. Pendant les 8 jours précédents, en attendant qu'on s'occupe de moi, je ne voyais plus du tout de l'oeil gauche ; c'est arrivé assez brusquement. Drôle d'impression. J'avais beau essayer de me tranquilliser en me disant que j'avais la chance de ne pas avoir les deux yeux crevés, ni un cancer, c'est quand même une petite épreuve à traverser, tout en sachant que d'autres sont bien plus atteints !
A ce propos, j'ai reçu un véritable florilège de réactions, qui m'ont soutenu et réjoui le coeur ; je vous en partage quelques-unes :
-  (alors que je ne voyais plus rien de l'oeil gauche) : "Vous vous imaginez que, pendant quelque temps, vous serez de ceux qui ne peuvent voir que l'invisible.  C'est beau, non ?"
-  "Bon pied, bon oeil !"
-  d'un ami Juif : "D... te protège, et ta vision de la vie si bien partagée avec les gens sera encore plus belle dans quelques jours, Amen !"
-  "Je pense que ta vie dans le noir ou presque doit te suggérer bien des choses. Alors, vivement que tu retrouves ta plume."
-  "Entraîne-toi à voir désormais de belles choses avec tes yeux."
Je retiens ces conseils bien sûr. Et tout à coup, je prends conscience, enfin, de ce que cela représente d'avoir deux yeux ! Mon premier sentiment est de confier au Seigneur les personnes qui souffrent de problèmes de vision ou ont perdu totalement  la vue, comme cet aveugle que j'ai côtoyé à la Polyclinique, et auprès duquel je me sentais comme un roi, puisqu'il me restait un oeil. Deuxième pensée : remercier les chirurgiens qui font du si bon travail. Il y a un siècle, je serais resté borgne en effet. Et dire que certains osent encore affirmer qu'autrefois, tout allait bien mieux qu'aujourd'hui... Les aveugles !!!
En tout cas, celui qui perd un oeil connaît la valeur de celui qui lui reste ! L'ophtalmo m'a dit qu'il faudrait plusieurs mois avant que je retrouve une vision à peu près normale, sans que ce soit certain. Cela m'invite à la patience. Je ne pourrai plus tout faire comme avant, courir partout, être présent dans plein de choses, ce qui va me demander une certaine ascèse. Pour l'instant, il faut que je me repose, ce que je n'avais jamais beaucoup fait. Mais le corps a fini par me lancer un signal d'alarme, pour m'inviter à être plus modeste, et à passer sans doute peu à peu du "faire" à "être".
De l'oeil gauche, je commence à voir un petit peu ; mais c'est étrange : quand je ferme l'oeil droit, tout ce que je vois alors est tordu, petit, sombre et de travers. C'est sans doute là une métaphore frappante de ce que Jésus appelle "l'oeil mauvais" ; lorsque, même avec deux yeux en bon état, l'on voir de façon négative les autres et le monde, et soi-même !
Nombre de textes bibliques utilisent cette image de l'oeil ; je les relis à présent d'un oeil nouveau, par exemple, cet appel de Paul aux chrétiens d'Ephèse (1/18) : "Puisse le Seigneur illuminer les yeux de votre coeur, pour vous faire voir quelle espérance vous donne son appel."

lundi 20 août 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2201 : Communier de façon traditionnelle

Les 4 dimanches de ce mois d'août, nous réentendons, à la suite, chaque fois, un extrait de l'enseignement de Jésus, en St Jean, sur le Pain de Vie. Hier, à Longeville, pour le 3° dimanche, dans la ligne de l'évangile du jour, j'ai donc essayé d'expliquer le sens de la prière eucharistique et de la communion.
Au cours de l'homélie, j'ai demandé aux fidèles quelle était, selon eux, la façon la plus traditionnelle de communier. Personne n'a bronché, je m'en doutais. Assemblée composée de nombre d'estivants, communiant très souvent dans la bouche. Quand je leur ai annoncé que la communion dans la main était la façon la plus traditionnelle de recevoir l'eucharistie, j'ai senti de l'étonnement : j'étais sans doute l'un de ces prêtres modernistes en rejet de la tradition, cherchant à imposer à tous la communion dans la main... Stupeur donc, étonnement gêné, lorsque j'ai expliqué que Jésus, au soir du Jeudi-Saint, lors de l'institution de l'eucharistie, n'avait pas mis alors un morceau de pain dans la bouche de ses disciples. La meilleure preuve, c'est que tous les textes liturgiques, depuis les origines, évoquent une communion dans la main. L'un des textes les plus célèbres étant celui de St Cyrille de Jérusalem, dont je ne donne qu'un bref extrait : "Fais de ta main gauche un trône pour la droite qui doit recevoir le Roi". Les fidèles communiant debout, au cours d'une procession symbolisant que nous sommes en marche vers le Ciel. La meilleure marque de respect vis-à-vis du corps eucharistique du Christ et de son corps qui est l'Eglise n'étant pas alors de faire une génuflexion quand l'immense majorité ne la font pas  -  c'est une marche  -  afin de se plier à une démarche qui soit commune et harmonieuse. En réservant la génuflexion à d'autres moments (adoration du St Sacrement, passage devant le tabernacle...).
Ceci dit, il est tout à fait licite de communier dans la bouche ; ou plutôt sur la langue. Mais ce n'est pas la façon la plus traditionnelle ; en effet, c'est seulement vers le 9° siècle que, par crainte de voir le pain eucharistique reçu dans la main risquer d'être emporté et utilisé à des fins douteuses, comme pour une utilisation lors de "messes noires", que fut proposée par l'Eglise la généralisation de la communion par voie orale, dans l'Eglise latine.
Vaut-il mieux communier directement sur la langue ou en recevant l'hostie dans la main ? L'une et l'autre pratique ont la même dignité ; mais il semble plus souhaitable de procéder de la façon dont les choses se sont passées dès les origines, en suivant l'exemple donné par Jésus au soir du Jeudi-Saint. Veillons simplement à ce que les fidèles consomment l'hostie sur le champ, au lieu de l'emporter pour la consommer en retournant à leur place.
Une supplication en terminant, auprès de celles et ceux qui souhaitent continuer à communier dans la bouche. Par pitié, ouvrez grand la bouche, présentez votre langue en la sortant réellement de votre bouche, et dites à vos enfants d'en faire autant. Rien de plus dégoûtant en effet, ni de contraire à la dignité de ce sacrement, que de devoir enfoncer l'hostie entre deux lèvres à peine entrouvertes. Celui ou celle qui donne le sacrement retire alors ses doigts pollués par la salive de la personne qui n'a ni ouvert la bouche ni tiré la langue, ce qui est le cas le plus fréquent ; et l'on reporte alors cette salive dans la bouche de la personne qui suit. Ce n'est vraiment pas hygiénique, et souvent très dégoûtant. Par contre, si la langue est bien présentée, l'on peut y déposer l'hostie sans toucher la langue.
Un rappel : toute l'assemblée peut participer à la procession, même ceux qui ne sentent pas prêts à communier (par ex., les divorcés-remariés). Qu'ils se présentent alors les bras croisés sur la poitrine, et on leur fait un petit signe de croix sur leur front, en leur disant par exemple : "Que le Seigneur vienne habiter en votre coeur, car vous êtes son enfant bien-aimé."
Surprise : assez peu de gens ont communié sur la langue hier (dégoûtés ?), et la plupart ont présenté leur langue comme il faut.  Merci, chers paroissiens, de votre compréhension !

vendredi 17 août 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2200 : Religieuses en fête, à 80 ans !

J'ai vécu hier quelque chose d'extraordinaire, invité par une vingtaine de Soeurs des Sacrés-Coeurs de Mormaison qui s'étaient organisées pour faire la fête à l'occasion de leurs 80 ans. J'ai été impressionné par ces belles figures de femmes qui, il y a bien longtemps, avaient consacré leur jeunesse au Christ, et qui, depuis, n'ont cessé de chercher sa trace et son visage au coeur de notre humanité.
Parmi elles, des enseignantes, infirmières, une ancienne religieuse-ouvrière en usine, une ancienne supérieure générale, plusieurs ayant aussi été en mission en Afrique, dans l'Océan indien ou en Amérique latine, etc... : toute la variété possible des engagements au service de l'avancée du Royaume. Et elles continuent d'être très présentes à la vie des hommes, que ce soit auprès de personnes âgées, de soeurs malades, des paroisses ou dans l'accueil des migrants. Car pour elles, la mission est loin d'être achevée. Dans notre échange, plusieurs me disaient ne pas avoir encore envisagé le temps de prendre leur retraite ; et c'est sans doute ce qui explique leur joie, leur gaieté de coeur et leur dynamisme.
Lors de la messe d'action de grâce, elles ont exprimé leur prière au Seigneur pour tout ce peuple dans lequel elles sont incarnées, et qu'elles portent avec ferveur dans une intercession de chaque instant. Toute la journée, après un long temps de partage durant lequel chacune a pu présenter aux autres ce qu'elle vivait, l'une d'entre elle m'a dit qu'il n'avait pas été question de choses négatives, ni de regrets ou récriminations ; le bonheur était trop grand en effet de se sentir encore vivantes et debout, à un tel âge ! Et cela, sans oublier les soeurs n'ayant pu partager la joie d'une telle journée en raison d'une mauvaise santé : chacune aura reçu une carte fraternelle.
L'on dit parfois que vieillir, c'est perdre des capacités ! Peut-être, sur certains points ; mais en même temps, prendre de l'âge, cela fait du bien. Quand on arrive à un certain âge, le cheminement spirituel peut devenir plus intense, parce que l'on a du recul, et que l'on est plus disponible. C'est du moins ce dont je fais moi-même l'expérience, en retraite (semi-active) depuis un an. Et l'on goûte la vie autrement. C'est ainsi que le grand âge peut encore porter des fruits. J'aime bien cette réflexion de Félix Leclerc disant : "Ce n'est pas parce que je suis un vieux pommier que je donne de vieilles pommes." Je repense aussi à Henri Salvador, qui nous a quittés à 90 ans sans avoir été vieux au mauvais sens du terme ; avec son rire légendaire, il ne faisait pas son âge !
Eh bien, je peux en témoigner, hier, cette vingtaine de soeurs lumineuses et souriantes non plus ne faisaient pas leur âge : je me le suis répété plusieurs fois au cours de l'eucharistie !
Merci à vous, les "frangines", comme on aime vous appeler !  Et longue vie de bonheur avec le Seigneur et toutes celles et ceux au milieu desquels il vous a plantées !

mercredi 15 août 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2199 : Ave Maria

Au plus loin du temps où remontent mes souvenirs, je revois et réentends une de mes grands-mères et maman chantant ensemble et à pleine voix ce refrain magnifique de l'Ave Maria de Lourdes, qui fait encore vibrer les foules, pas seulement à Lourdes d'ailleurs, mais aussi dans le monde entier. Tout en lavant la vaisselle ou en changeant les draps, toutes les deux exprimaient ainsi la foi profonde du peuple chrétien face à l'exemple magnifique de la première des croyantes, la Vierge Marie. Et nous, les gamins, nous chantions de bon coeur avec elles, car ce refrain nous plaisait !
D'autant plus que ce cantique est l'oeuvre d'un prêtre vendéen, l'abbé Jean Gaignet, qui l'a composé en 1873. Il fallait voir, paraît-il, avec quel enthousiasme les centaines de pèlerins vendéens le chantaient, en défilant fièrement à Lourdes ; si bien que nombre d'autres diocèses adoptèrent ce cantique, qui est devenu, comme l'annonçait "Ouest-France" en 1° page le 21 janvier 2015, "l'un des chants catholiques les plus célèbres de la planète", avec par exemple "Minuit chrétiens", interprété par de nombreuses stars de la chanson, comme Joan Baez, Nana Mouskouri et autres.
Un souvenir parmi d'autres : le lendemain de mon arrivée comme missionnaire au Mali, je fus reçu par l'Archevêque malien de Bamako. Pendant notre entretien, le carillon de sa pendule a joué...l'Ave Maria de Lourdes.  Je repense aussi à cette religieuse japonaise me confiant que, toute petite déjà, à l'église de sa paroisse au Japon, dans l'île d'Hokkaido, elle chantait ce cantique. Sans parler du Père Sylvester, curé d'une paroisse Notre-Dame de l'Ave Maria de Lourdes à Malte, que je connais par ce blog et qui m'a demandé plein de renseignements... Un coopérant me raconta aussi qu'en pays Karen, entre la Thaïlande et la Birmanie, au fin fond du Sud-Est asiatique, il a participé à une procession en l'honneur de Notre-Dame de Lourdes où tous chantaient le refrain en latin si simple de l'Ave Maria. Bien sûr, les paroles ont évolué, depuis la première version, mais le refrain lui n'a pas été modifié et ne le sera pas.
Les cantiques à Marie passent ; certains sont très beaux, mais vite oubliés. L'Ave Maria dispose lui d'un air à la fois facile à retenir, adapté à toutes les cultures, se perpétuant aisément au-delà du temps, depuis un siècle et demi déjà, et très émouvant et enthousiasmant à tout le moins ; sinon, il aurait été lui aussi oublié depuis longtemps !
En guise de prière, en voici quelques couplets, dans l'une des diverses versions :
-  Devant ton image, tu vois tes enfants, accepte l'hommage de nos coeurs aimants.  Ave, Ave...
-  Ta splendeur couronne l'oeuvre du Seigneur, et Jésus te donne part à son bonheur.
-  Quand le mal nous hante, change nos regards ; l'infini nous hante, aide nos départs.
-  Source qui fait vivre, rêve du pécheur, aube qui délivre, chasse nos frayeurs.
-  Reine des Apôtres, guide nos efforts ; pour servir les autres, rends nos coeurs plus forts.
-  A ta paix sereine, mère de l'amour, il n'est pas de haine qui ne cède un jour.
Autre version, celle de l'Ave Maria des Sables d'Olonne, que nous chantions le 15 août :
-  Reine de la mer, Etoile des cieux, entends nos prières, et conduis-nous vers Dieu.  Ave, Ave...
-  Des Sables d'Olonne, depuis si longtemps, tu es la patronne, ton amour est présent.
-  Quand vient la tempête, Notre-Dame de Bon Port, marche à notre tête, conduis-nous vers le Port.
-  Marins et pêcheurs partent sur l'océan ; dur est leur labeur, protège tes enfants.
-  Sur la mer immense, Notre-Dame des Flots, offre ta présence à tous les matelots.
-  O brillante étoile, bel astre des mers, guide notre voile, sur les flots amers.
Etc... Mais déjà, cela suffit à notre louange et à notre prière !

 

samedi 11 août 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2198 : "Il y a le ciel, le soleil et la mer..."

J'ai pris l'habitude de faire une belle marche d'une heure, chaque jour, le long de la mer, entre 7h30 et 8h30, juste avant la messe. A cette heure-là, tout est tranquille et paisible, tandis que règne encore la fraîcheur du matin. Le "Prions en Eglise" à la main, c'est un bonheur que de se laisser pénétrer par la Parole de Dieu en un tel cadre ! Lorsque l'on me dit : "Vous avez une belle chapelle à Bourgenay", je demande : "De quelle chapelle parlez-vous, de la petite ou de la grande ?" Les gens paraissent étonnés... "Oui parce que, dans la petite, je célèbre la messe, tiens des permanences, tandis que dans la grande, qui ressemble plutôt à une immense cathédrale, je m'inspire de ce que je vois pour chanter la gloire de Dieu." La nature en effet n'est-elle pas un immense sanctuaire, dédié à la gloire de Dieu ?
Et qu'est-ce que je vois ?  Je chantonne souvent ce joli refrain, déjà bien ancien pourtant, de François Deguelt (et non de Sacha Distel, ainsi que je l'avais écrit par erreur), en le mêlant aux accents des psaumes : "Il y a le ciel, le soleil et la mer ; c'est l'été, les vacances, oh mon Dieu, quelle chance !"
Je passe alors mon temps à dire merci au Seigneur. Merci pour la chance que j'ai de vivre en un tel lieu ; merci de pouvoir ainsi disposer de mon temps pour louer le Seigneur et lui confier mes journées et celles de tous les habitants et estivants ; merci pour le soleil et l'ombre, pour la bise et le vent du large, pour la mer, la mer "toujours recommencée", selon le mot du poète Paul Valéry. Tous ces poètes qui, comme Valéry, célèbrent, sans le savoir souvent, sans y penser forcément, rien moins que la gloire du Créateur.
Sur cette superbe côte vendéenne, Dieu n'est pas oublié.  Il m'arrive souvent, lors des eucharisties, de dire aux personnes présentes que c'est par leur intermédiaire que Dieu est loué, reconnu, présent et agissant. Chaque prière que nous faisons, ce n'est pas en notre nom personnel seulement, mais bien au nom de tous, au nom de ceux qui parfois pourraient oublier de rendre toutes ces beautés au Seigneur. La merveille, c'est qu'à travers nous, c'est comme si toutes ces personnes priaient elles-mêmes réellement. En respectant bien sûr l'orientation profonde de chacun, nous sommes un peu, en leur nom, les délégués à la prière, à la louange, au pardon et à l'intercession. Quelle responsabilité riche, extraordinaire et magnifique ! Rien que pour cela, ça vaut la peine de prendre du temps.
"C'est l'été, les vacances, oh mon Dieu, quelle chance !"
Merci Sacha, merci à tous les priants, merci Seigneur !

P-S : Cela fait 15 jours que je n'ai pas écrit de billets ; j'en suis navré, mais l'été, sur la côte, ce n'est pas une période de tout repos, au plan pastoral... Car quand on arrive à un certain âge, et que l'on veut en faire autant qu'à 35 ans, la machine peut donner des signes de fatigue ! Dans mon avant-dernier billet, je rappelais la nécessité de savoir se reposer. Voici qu'à mon tour, il me faut mettre en pratique ce que je conseille aux autres, et ralentir la cadence, dans tous les domaines. Je vais peut-être rédiger seulement un billet par semaine désormais. Vous ne serez donc pas étonnés à l'avenir de cette "baisse de production". Merci en tout cas de votre fidélité et de votre soutien !