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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 30 janvier 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2702 : Un athée à la droite de Dieu ?

 

4° dimanche ordinaire, 29 janvier 2022, Longeville-sur-Mer

Un peu déroutante, la scène que nous décrit l’évangile de ce jour ! Tandis que Jésus prend la parole dans sa ville, à la synagogue de Nazareth, St Luc nous dit, je le cite, que « tous lui rendaient témoignage. » Autant dire qu’il faisait un tabac !  Et puis, en fin d’évangile, patatras : l’on nous explique que ses compatriotes de Nazareth ont essayé de le tuer, en faisant le projet de le précipiter dans le vide du haut des murs de la ville !

Mais que s’est-il donc passé ?  Comment se fait-il que ceux qui ont adulé Jésus se soient ainsi retournés contre lui ?  Eh bien voilà, l’évangile nous l’explique : Jésus a eu l’outrecuidance de donner aux habitants de Nazareth deux exemples qui leur ont fort déplu, en  leur suggérant de prendre modèle, rendez-vous compte, sur des païens : une veuve païenne, du pays de Sidon, hors de la Terre sainte donc, qui avait fait confiance au prophète Elie, et un général païen, de Syrie, Naaman, qui avait mis son espérance dans le Dieu des Juifs pour le guérir de sa lèpre.

Mais ce genre de comparaison, les compatriotes de Jésus ne l’ont pas apprécié. Et cela peut-être aussi une leçon pour nous… Je vais prendre 3 exemples à ce sujet. Il y a quelques années, le célèbre écrivain Jean d’Ormesson avait déclaré ceci à Nikos Aliagas, sur Europe 1 : « Je suis agnostique ; mais je me dis que, s’il y a quelqu’un à la droite de Dieu, c’est un athée qui aura fait du bien aux autres. »  Genre par exemple, là, c’est moi qui précise, quelqu’un comme le regretté Axel Kahn, ou Edgar Morin ou autres. Mais j’ai entendu des catholiques se dire scandalisés par une telle réflexion : « Un athée à la droite de Dieu ? Ah non ! Une telle place n’est-elle pas réservée à un grand saint qui a fait l’honneur de l’Eglise, genre St Vincent de Paul, ou St  Jean-Paul II ? »  Cela laisse rêveur !

De la même façon, les habitants de Nazareth auraient aimé que Jésus les prenne en exemple, et qu’il fasse des miracles chez eux, plutôt que Dieu aille guérir une veuve et un général ne faisant pas partie du Peuple d’Israël.  J’ai un autre exemple à ce sujet : j’ai eu la chance de vivre 9 ans comme prêtre en paroisse à Bamako, au Mali ; mon voisin le plus proche était un boulanger. Pendant ces 9 années, chaque jour, j’ai vu ce musulman faire ses cinq prières à Allah, avec une grande piété ; par sa foi, ce musulman faisait mon admiration.  Racontant un jour ce fait qui m’avait marqué, un « bon chrétien » de Vendée me répondit, de façon un peu méprisante : « Ah, au lieu de faire ses prières, il aurait aussi bien fait de lutter contre les terroristes qui mettent la pagaille au Mali en ce moment ! » Que pouvais-je répondre ?  Comme si Dieu n’était pas toujours présent dans le cœur de bien des Maliens qui, dans un contexte terrible, continuent de le prier 5 fois par jour, bien plus que nous chrétiens, 5 fois par jour, avec foi !  Leur façon à eux de lutter contre le terrorisme…

Un dernier fait : le pape François vient de lancer un synode, pour inviter l’Eglise catholique à faire le point sur sa façon de vivre l’Evangile. Nous sortons de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Les protestants, par exemple, ont déjà une longue habitude des synodes ; en France, ils en vivent un chaque année, et l’on y remarque des points forts dont les catholiques pourraient largement s’inspirer : entrer autres, la place essentielle qu’ils donnent à la Parole de Dieu, le rôle majeur confié à des femmes, une hiérarchie beaucoup plus modeste et moins sacralisée, etc.  Et si tout cela pouvait nous inspirer et nous aider à évoluer dans nos pratiques ecclésiales. Et si Dieu nous lançait aussi des appels à nous convertir, en passant par les initiatives de nos frères protestants ?

En définitive, à travers l’évangile de ce jour, ce que Jésus veut nous faire comprendre, c’est que notre Eglise catholique ne doit pas se comporter comme une société fermée sur elle-même.  Nous ne devons pas nous comporter comme un clan arc-bouté sur lui-même, mais découvrir les signes de la présence divine au cœur de notre société, au-delà de nos petits horizons cathos. Tel est le défi auquel nous invite l’évangile de ce jour !  A nous de tout faire pour y répondre de façon nouvelle !            Amen !

mercredi 26 janvier 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2701 : Un Synode, "pour une Eglise différente" (pape François)

 Depuis quelque temps, en Eglise, côté catholique, on entend parler d'un Synode, proposé par le pape François, dont le but serait de donner la parole largement au Peuple de Dieu, et plus seulement aux évêques ou aux cardinaux, quant à l'avenir de l'Eglise.

Et le pape François, à ce propos, de reprendre cette formule du père Yves Congar, théologien dominicain, expert au concile Vatican II : "Il ne faut pas construire une autre Eglise, il faut construire une Eglise différente."  Une Eglise "ouverte à la nouveauté que Dieu veut lui suggérer": c'est cela le défi, aux yeux du pape François. 

Il s'agit, à la suite des propos du pape François contre le "cléricalisme", de mobiliser l'Eglise toute entière, de la plus petite des paroisses jusqu'au Vatican, pour repenser l'organisation et la vie au sein de l'Eglise.

Malheureusement, ce temps de la consultation du Peuple de Dieu sera bien court, puisqu'il faut remonter nos réflexions et propositions au plus tard le 15 avril 2022 (et non pas le 30, d'après la précision de Marie-Christine, que je remercie), au diocèse, à l'adresse suivante : synode2023lucon@diocese85.org ; ou sinon, auprès de notre paroisse.

Avec cette question : les évêques ensuite prendront-ils vraiment en compte les appels reçus ?

Il nous faut l'espérer ; mais le temps presse !  Suite à plusieurs demandes, je vous propose deux choses :

1 -  aller voir ce qui est proposé sur le site du diocèse de Luçon, et les 10 thèmes à étudier :                                  https://egliseenvendee.fr/synode-2023

2 -  vous retrouver en petits groupes pour réfléchir à des pistes comme les suivantes, que je vais travailler bientôt avec une équipe très motivée :

-  que pensez-vous du rapport entre prêtres et laïcs au sein des paroisses ?
-  qu'est-ce qui permet ou empêche de prendre la parole dans notre Eglise locale ?
-  quelles seraient les attentes principales des paroissiens ?  et de ceux qui ne pratiquent pas ou sont non-croyants dans la société ?
-  quel nous semble être le projet du Christ sur l'Eglise et par rapport à la société ?
-  pouvez-vous citer un texte ou une scène de l'Evangile qui pourrait nous aider à préparer l'avenir ?
-  temps de méditation évangélique et de prière
 
Puisse chaque baptisé, que ce soit avec les pistes ci-dessus ou d'autres propositions, prendre toute sa place dans la préparation de ce Synode, au service d'une Eglise "différente" !




dimanche 23 janvier 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2700 : Le Corps du Christ, ce n'est pas que l'hostie !

 

3° dimanche du temps ordinaire, à Talmont, le 23 janvier 2022 : le "Dimanche de la Parole"

En 2019, le pape François, dans le but d’inviter les catholiques à mieux s’intéresser à la Bible, a décidé que désormais, chaque 3° dimanche de janvier serait institué un « dimanche de la Parole ».  Pourquoi cela ?  Parce que, reconnaissons-le, pour beaucoup d’entre nous, la Bible n’est guère notre livre de chevet ! Bien sûr, l’on a une Bible chez nous ; d’ailleurs, elle est sur l’étagère, là-bas ! Mais quand l’ouvre-t-on ? Et il y a de la poussière dessus…Il est vrai que tous ces textes de la Bible nous semblent parfois bien compliqués, et difficiles d’accès ; sinon pour les curés, et des experts seulement ! Mais jadis, l’on se figurait pouvoir très bien être un parfait chrétien sans mettre le nez dans la Bible !

D’ailleurs autrefois, les plus anciens s’en souviennent, lorsque l’on arrivait en retard à la messe, au moment du Credo, cela ne posait pas de problème ; alors que l’on commettait un péché mortel si l’on n’était pas présent au moment de la prière eucharistique et de la communion !  A présent, aujourd’hui, comment avancer ?  Pour éclairer notre recherche, je voudrais partager deux points avec vous : 1° - la Parole de Dieu, c’est le Corps du Christ, et 2° - la Parole de Dieu nous permet de gérer notre vie humaine dans la Lumière.

 

- C’est St Jérôme, cet homme qui a passé toute sa vie à étudier la Bible et à la traduire, mort à Bethléem en 420, qui disait : « Pour moi, je pense que l’Evangile, c’est le Corps du Christ. » Ceci est un changement total de perspective pour nous, qui ne voyons le corps du Christ que dans l’eucharistie et à travers la communion. L’on voit ainsi fréquemment des personnes organiser des adorations du St Sacrement, avec beaucoup de piété, ce qui est très bien d’ailleurs ; mais sans donner autant d’importance à ce Corps du Christ qu’est aussi la Bible, la Parole de Dieu, le Verbe de Dieu.

Pour prendre un autre exemple révélateur, dans les deux Ehpad de Talmont, un vendredi sur deux, une messe est proposée, tandis que le vendredi suivant est offerte une célébration de la Parole. Malheureusement, quand il ne s’agit pas d’une messe, il y a nettement moins de participants !

Pourtant, le concile Vatican II nous a appris que l’Ecriture sainte, c’est « la nourriture de l’âme ».   Chacun des textes bibliques que nous entendons ou que nous lisons, lors de la messe, ce n’est pas seulement une introduction, un préambule, avant d’aborder les choses sérieuses, c’est-à-dire la célébration de l’eucharistie.  Comme l’a dit Jésus en effet, en Matthieu 4/1-4 : « Ce n’est pas de pain seul que vivra l’homme, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. »

 Pour exemple, ce matin, à la télé, au Jour du Seigneur, il n’y aura pas la messe, en ce dimanche de prière pour l’Unité des Chrétiens, mais une grande célébration de la Parole réunissant protestants, anglicans, orthodoxes et catholiques. Par rapport à la messe cependant, ce ne sera pas une célébration au rabais, puisque chacun recevra dans son cœur la nourriture de la Parole de Dieu et, même sans la communion à l’hostie, la totalité du Corps du Christ.

 

2° - La Parole de Dieu nous permet de gérer notre vie humaine dans la Lumière.  Pourquoi y a-t-il tant de problèmes dans notre monde ?  Pourquoi tant de chrétiens vivent-ils sans espérance ? C’est peut-être parce qu’ils n’ont pas eu le bonheur de se nourrir suffisamment de la Parole de Dieu.  Or, comme nous l’avons chanté tout à l’heure au moment de la lecture du psaume 18 : « Tes paroles, Seigneur, sont esprit et elles sont vie. »

Autrement dit, en lisant, en relisant l’Ecriture sainte, on laisse Dieu, par sa parole, purifier notre intelligence, apaiser notre cœur ; on se protège ainsi du mal. Plus que cela, la Parole de Dieu fournit même du sens à nos sociétés en quête de repères, en répondant à des questions telles que celles-ci : le monde court-il à sa perte ? Le mal aura-t-il le dernier mot ? Est-il possible de pardonner ?  Faut-il ou non accueillir et soutenir les plus pauvres au sein de notre société ?  La mort est-elle un point final absolu dans la vie de l’homme ?  Ne sommes-nous pas, comme nous l’a rappelé Jésus à l’instant dans l’Evangile, envoyés en son nom porter une bonne nouvelle aux pauvres de notre temps ?  Lisons, relisons et méditons sans nous lasser la Parole de Dieu, et nous deviendrons alors nous-mêmes porteuses, porteurs auprès de tous, de cette  belle parole de vie et d’éternité !      Qu’il en soit ainsi !       Amen !

dimanche 16 janvier 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2699 : Jésus est assis à la table de l'humanité, comme jadis à Cana

 

Les noces de Cana, Grosbreuil, 16 janvier 2022

En ce début d’homélie, je vous annonce un scoop : le miracle de Cana, il est en train de se dérouler sous nos yeux, aujourd’hui. J’en veux pour preuve les 3 points suivants : encore à présent, Jésus est assis à la table des hommes ; 2°, il veut faire réussir l’aventure humaine, et 3°, il nous donne bien plus que ce que nous désirons. Mais, tout cela n’étant pas évident de prime abord, nous allons y revenir tranquillement.

Tout d’abord, de même qu’il était présent à la table des mariés, à Cana, Jésus est assis au milieu de nous, ici même, au cœur de notre société ; à notre table familiale, ou paroissiale, comme à la table de réunion de nos groupes divers ou associations. A vrai dire, il n’est aucune table, sur toute la surface de la terre, y compris en Ukraine ou en Chine, dont Jésus soit absent.

Non pas forcément à la place d’honneur, pas plus aujourd’hui qu’à Cana ; pas non plus seulement à la table des croyants. Pensez-vous qu’à Cana, tous les convives étaient parfaits ? Non sans doute ; et pourtant, Jésus était là ! De quoi ont-ils parlé ce jour-là ?  Des choses de Dieu ?  De la religion ? De la dernière célébration à la synagogue ?  Peut-être bien davantage de la beauté de la mariée, des restrictions dues à l’occupation de leur terre d’Israël par les soldats romains, et du vin qui n’était ni abondant ni fameux. Tandis que Jésus était à l’écoute, en dialogue, avec ces hommes et des femmes de tout poil au milieu desquels il se trouvait.

2° remarque : Jésus a voulu que soit réussie la fête de ce mariage. Alors que l’homme moderne croit trop souvent que Dieu est étranger à la vie de ce monde, et peu réactif face aux manques et aux souffrances de chacun, l’exemple de Cana montre que Jésus a su voir la gêne de ce jeune couple ; il a pris alors les moyens de faire réussir la fête de leur repas de mariage.

Symboliquement aujourd’hui, le projet sauveur de Jésus n’a pas changé : son projet est de faire réussir l’aventure humaine. Mais de même qu’à Cana, il n’a bougé que sur l’appel de Marie, de nos jours, il fait avancer les choses lorsque, à l’exemple de Marie, des hommes et des femmes se mettent à bouger pour que de petits miracles se produisent. Jésus a fait réussir la fête d’un mariage à Cana ; de la même façon, quand des personnes accompagnent les familles en deuil chez nous, c’est un miracle semblable qui se produit lorsque ces familles, écoutées, apaisées, retrouvent alors paix et sérénité.

 Lorsque l’on est atteint du Covid, et que des soignants vous prennent en charge, quel soulagement également pour les malades. Grâce à l’intervention de Marie à Cana comme grâce à l’action de tous les bons Samaritains de tous les temps, Jésus continue de travailler à faire réussi l’aventure humaine. Et si les nations, les chefs d’Etat savaient se tourner vers Jésus, pourtant assis près d’eux à leur table, l’eau tiède de nos sociétés fatiguées et de notre Eglise un peu déprimée se transformerait en un vin fortifiant, abondant, et fraternel.

Dernière remarque : quand Jésus fait un don à la table des hommes, il ne partage pas que des fonds de verres ; sa générosité est infinie : pas moins de 600 litres à Cana. Et nous, si nous faisions la liste de ce que nous avons reçu de Dieu, ne serions-nous pas davantage reconnaissants ? La famille, la santé, la paix chez nous, la sécurité, le soleil, le ciel, les animaux, la nature… St Paul, dans la 2° lecture, nous rappelait tout ce qui a été donné à chacun de nous : à l’un une parole de sagesse, à un autre, de belles inspirations, etc. Dieu nous a tout donné, au centuple ; mais qu’en avons-nous fait ?  Ces 600 litres, non plus de vin, mais de belles choses, savons-nous les apprécier ?  A commencer par le fait d’être encore vivants ce matin… 

 Pendant cette eucharistie, écoutons Marie nous dire, de la part de Jésus : « Faites tout ce qu’il vous dira.» Puisse Jésus ainsi faire de belles choses à travers nous, comme jadis à la table de Cana !                                                                            Amen !


dimanche 9 janvier 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2698 : Et si on réfléchissait sur le Baptême ?

Le Baptême de Jésus, St Vincent-sur-Jard (8 janvier 2022)

Et si, en cette fête du baptême du Seigneur, on se faisait une petite réflexion, du genre : tout ce que vous voulez savoir sur le baptême, en 3 questions ; ça vous va ?

1° question : Jésus avait-il besoin de se faire baptiser ? Les autres, qui avaient péché, d’accord ; mais Jésus, lui, de quoi devait-il donc se faire purifier ?  L’explication est ailleurs !  Vous savez que le moment essentiel du baptême, c’est lorsque le célébrant fait couler l’eau sainte sur le front et le visage du bébé, ou de l’adulte qui se fait baptiser. Eh bien Jésus, en étant plongé par Jean le Baptiste dans les eaux du Jourdain, a lui-même, une fois pour toutes, sanctifié ainsi, à travers cette eau du Jourdain dans laquelle il était baigné, toutes les eaux qui seraient utilisées à l’avenir pour tous les baptêmes, jusqu’à la fin des temps.

 Quand moi, prêtre, je baptise quelqu’un, l’eau que j’utilise n’est pas une eau banale ; mais, mystérieusement, il s’agit de cette même eau que Jésus a consacrée jadis, en se plongeant en elle dans le Jourdain, pour en faire le sacrement, le signe du salut, pour tous les baptisés de tous les temps.  C’est pour cette raison là que Jésus, qui n’avait pas péché, s’est fait baptiser.

2° question :  le Père a dit à Jésus : « Toi, tu es mon fils bien-aimé. »  Et moi, qui suis un pécheur, qui ne suis pas toujours fidèle à mon baptême, qui tourne souvent le dos à Dieu et aux autres, suis-je malgré tout encore un enfant bien-aimé de Dieu ?  Autrement dit, est-ce que, quoi que je fasse, Dieu continue quand même à m’aimer ?  Beaucoup ici-bas en doutent.  Je pense par exemple à Michel Houellebecq, cet écrivain français, le plus lu dans le monde actuellement, déclarant dans le journal « La Croix » de jeudi : « Dieu ne veut pas de moi, il m’a rejeté. »

Heureusement, ceci n’est pas exact ; en effet, Dieu ne détourne jamais son amour de qui que ce soit, même du plus grand pécheur. Lors des baptêmes, j’aime bien redire à chaque baptisé qu’il est le fils, ou la fille bien-aimée du Père.  Et tous, nous le demeurons toute notre vie ; contrairement à ce qui se passe dans un certain monde politicien, où l’on se permet de diviser la population entre bons et mauvais citoyens !

 Etre les bien-aimés du Père, c’est ce à quoi nous aspirons !  Mais à condition, comme le redit encore Michel Houellebecq, de ne pas refuser le don de Dieu…En ce moment même, revivons notre baptême, et entendons Dieu nous redire, sans se lasser : « Toi, tu es mon fils, ma fille bien-aimée ; en toi, je trouve toute ma joie ! »

3° question : il y a quelque chose que l’on a de la peine à comprendre, c’est lorsqu’il est dit au baptisé que désormais, il devient roi, prêtre et prophète. Cela semble une déclaration peu compréhensible. Voyons cela de plus près :

.  par le baptême, chacun devient roi. D’abord, il faut dépoussiérer ce mot « roi » ! Pas un roi à la façon de Louis XIV, pour dominer les autres, mais un roi-serviteur, comme le Christ-Roi, et cela change tout ; c’est-à-dire, comme Jésus, une personne capable de servir ses frères, de les guider, de les conduire, avec tact et intelligence, vers Dieu, et vers les autres.

.  par le baptême, plus surprenant encore, et là, même les filles et les femmes sont concernées, chacun devient prêtre. Cela peut sembler étrange ! C’est ce que l’on appelle «  le sacerdoce des fidèles » ; mais en quoi cela consiste-t-il ? Même si c’est d’un autre ordre, le rôle du baptisé s’inspire un peu de celui du prêtre : s’il le veut bien, le laïc baptisé en effet  se donne du temps pour prier, il se met au service des autres, au sein de la communauté chrétienne, dans l’humilité et avec de la chaleur humaine ; rappelons-nous la belle invitation faite par le prophète Isaïe, dans la 1° lecture : « Consolez, consolez mon peuple. » N’est-elle pas magnifique, cette mission qui vous est ainsi proposée ?  D’autre part, le baptisé offre au Seigneur la vie de sa famille, et celle de ses voisins ; la vie du monde dans lequel il vit,  travaille et est inséré ; il parle d’eux à Dieu !  Ainsi que le font les prêtres.

.  enfin, chaque baptisé, même si c’est un grand mot, c’est aussi un prophète ; comme par exemple ces grands-parents qui, sans faire de discours, mènent une vie en harmonie avec l’Evangile ; une vie qui parle de Dieu, dans une belle relation fraternelle avec les autres ; une belle vie de couple aussi, pleine de joie et d’espérance, dans un monde un peu désabusé. « Vivre dans le temps présent, et de manière raisonnable », ainsi que nous y invitait l’apôtre Paul dans la 2° lecture, cela n’est-il pas prophétique en effet ?

Pour terminer, sachons dire merci à Dieu d’avoir fait de nous ses bien-aimés,  merci à nos parents de nous avoir offert, consacrés à Dieu, et merci à l’Eglise de nous aider à vivre la grâce de notre baptême, joyeusement, pleinement !            Amen !

 

jeudi 6 janvier 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2697 : Graines de Lumière pour 2022

 Avez-vous besoin de quelques pistes pour,orienter votre réflexion et votre action durant cette nouvelle année ?  Voici un petit florilège éclairant !  Glané tout simplement dans divers journaux et revues, et sur France-Culture, courant décembre dernier.


Axel Kahn  (agnostique) :  "On n'a pas idée de ce que peut faire un seul saint, car la sainteté est plus forte que tout l'enfer réuni."

Joséphine Baker : "En cas de pandémie d'intolérance,ne jamais laisser cette crasse mentale salir votre esprit."

Déclaration universelle des droits humains :  "Toute personne a le droit de quitter tout pays."  (article 2)

Ibn'Arabi  (mystique soufi, 1165-1240)  :  "Un lieu qui n'est pas empreint de féminité n'est pas fiable."  Ou encore : "Tout lieu qui n'accepte pas le féminin est stérile."  "Je crois en la religion de l'Amour."

Victor Hugo  :  "Tenter, braver, persister, persévérer, être fidèle à sois-même, prendre corps à corps le destin, étonner la catastrophe par le peu de peur qu'elle nous fait, tantôt affronter la puissance injuste, tantôt insulter la victoire ivre, tenir bon, tenir tête ; voilà l'exemple dont les peuples ont besoin."

Pape François  (message de ce nouvel an)  :  "Rentrons chez nous en pensant à la paix, la paix, la paix."

Montaigne  :  "Tout homme est mon compatriote."

Ariane Mnouchkine  (scénariste)  :  "A l'aube de cette année, je nous souhaite d'abord de fuir la peste de cette tristesse gluante que par tombereaux entiers, tous les jours, on déverse sur nous. Disons à nos enfants qu'ils arrivent sur terre quasiment au début d'une histoire et non pas à sa fin désenchantée.  Disons-le haut et fort, car, beaucoup d'entre eux ont entendu le contraire, et je crois, moi, que cela les désespère."

Edgar Morin  :  "Ma religion, c'est la fraternité humaine."

Parménide (philosophe grec, présocratique)  :  "Tout être est constitué de nuit et de lumière."

 

D'autres citations seraient les bienvenues, mais impossible de faire trop long !  Et ceci suffit déjà à donner matière à notre réflexion !


mardi 4 janvier 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2696 : Je serai le quatrième mage...

 Une paroissienne, Bernadette, m'a envoyé ses voeux illustrés par cette magnifique prière de Lytta Basset, que je me fais une joie de vous partager, dans la Lumière de la fête de l'Epiphanie !

 

Tu m’attends encore...

 
Seigneur, si Tu veux m’attendre encore,

Je serai le quatrième mage, parti de nulle part.
 
Parti sans étoile aux cieux pour un voyage au bout du temps,
Pour un voyage au bout de moi...


Quand les ténèbres brouillent toutes pistes,
Quand ma boussole intérieure bat la chamade,
Quand ma route s’emballe sur elle-même,
Tu me montres quelque part dans la nuit l’étoile inconnue
Que Tu fais lever pour moi.


Tu me dis que je n’ai pas perdu ma vie,
Ce temps que j’avais rêvé tout autre !
Tu me dis que Tu m’attends encore,
Car la fête ne commencera pas sans moi.


Et je t’offrirai mon enfance,
Tapie sous les décombres de mon passé...
J’adorerai l’Enfant de Noël,
Comme on s’agenouille émerveillé
Devant le miracle fragile d’une Parole enfin devenue vraie.


Maintenant, je Te vois en l’Enfant de Noël,
T’agenouiller devant moi,
Pour que je devienne enfin Ton enfant.

dimanche 2 janvier 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2695 : Notre horoscope en 2022

 

Epiphanie 2022, St Hilaire de Talmont

Un jour, une petite fille de 9 ans, Audrey, me demanda quel était mon signe astrologique. « Moi, je suis Vierge ; comme la Sainte Vierge », enchaîna-t-elle aussitôt ! « Alors, et toi ? »  Je lui répondis que j’étais du signe de la croix, tout en faisant une petite croix sur mon cœur.

Audrey me regarda alors d’un air surpris : « Mais, la croix, ça ne fait pas partie des signes », me répondit-elle… « Il y a le Scorpion, le Sagittaire, le Bélier… Tous les matins, maman regarde l’horoscope dans le journal. Alors moi aussi, de temps en temps, je jette un coup d’œil ; surtout certains jours, pour savoir si je vais avoir de la chance ou non… Mais tu ne m’as toujours pas dit ton signe ? »

Je finis alors par céder, pour garder le dialogue : « Je suis Balance ». « Comme mon papa », s’écria Audrey, enthousiaste.  « Mais maman dit toujours que les Balance ne savent jamais ce qu’elles veulent ! »  « Merci pour le compliment ! »  Et j’ajoutai alors : « Tu sais, je vais parler de cette histoire d’horoscope un jour, à l’église, à la messe. »

Audrey de répondre : « Ah bon ?  Ca les intéresse, ça ? » « Oui ! Mais moi, j’ai un horoscope qui te dit vraiment la vérité, au lieu de te faire croire des trucs qui ne vont jamais arriver. »  « Ah ? » répondit-elle, songeuse…

Voici donc, en exclusivité, un horoscope, tiré non pas de « Femme actuelle », mais directement de l’Evangile !  Tout d’abord, sachez que, si vous êtes nés entre le 1° janvier et le 31 décembre, vous êtes nés sous le signe de la grande bonté de Dieu, apparue au grand jour à Noël, pour tout l’humanité », ainsi que le dit St Paul dans sa Lettre à son disciple Tite (2/11).

Maintenant, voulez-vous savoir quel est votre astre dominant ?  Ainsi que l’a dit Zacharie, en Luc1/78, c’est « le soleil levant qui vient nous visiter » ; c’est-à-dire Jésus-Christ, la brillante étoile du matin.

Et en amour, que peut-il nous arriver ?  Cela peut être intéressant de le savoir !  Dans sa Lettre aux chrétiens de Rome (8/39), l’apôtre Paul nous assure que « rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu. »  En conséquence, tout amour terrestre, situé dans cet amour divin, ne pourra qu’être heureux ; du moins, si nous savons relier ces deux amours.

Parlons à présent de notre santé !  Est-ce qu’il ne risque pas de m’arriver des choses douloureuses en 2022 ? Comme d’attraper le covid par exemple… Justement, la Lettre aux Ephésiens nous rappelle ceci : « Personne ne doit maltraiter son propre corps, mais nous devons en prendre soin ! » (5/29)  Tout en respectant bien sûr la santé des autres !

Et qu’est-ce que nous allons devenir, dans ce monde traversé par les violences et les conflits ?  « Vous entendrez parler de bruits de guerre. Attention, gardez-vous d’être troublés. Mais celui qui  tiendra jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé ! » (Mt 24/6-13)    

 Et si je rencontre sur ma route des gens souffrant de la pauvreté, des étrangers, des migrants ?  La réponse de l'Evangile, en Matthieu 25, peu comprise par un certain nombre de chrétiens, est pourtant très claire : « J’étais étranger et vous m’avez accueilli… J’avais faim, et vous m’avez donné à manger ! »

Finalement, durant toute cette année 2022, si nous voulons vaincre notre peur de l’avenir et triompher de tout obstacle, prenons exemple sur les Rois mages : ils se sont mis en route vers le monde nouveau, les yeux fixés sur l’étoile du Salut. Sachons les imiter ; centrons notre vie sur le Christ, et nous traverserons dans la Lumière de Noël cette nouvelle année !             Amen

samedi 1 janvier 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2694 : Voeux 2022 : Espérance et Fraternité !

 L'année qui vient de s'écouler n'a pas été facile, et les déceptions ont été nombreuses !  Cependant, en ce 1° jour d'un temps nouveau, je ne vais pas énumérer les ratés de notre récente histoire ; en effet, on ne peut pas se contenter de pleurnicher sur nous-mêmes, et je ne vais pas vous refaire le coup du mur des lamentations !  Mais plutôt, comme le disait si justement Frédéric Ozanam (fondateur de la Société St Vincent de Paul, 1813-1853) : "Ce qui m'intéresse dans les périodes de décadence, ce sont les germes de renaissance."

En ce sens, je viens d'ouvrir "Le Journal des Sables" daté du jeudi 30 décembre, et qu'est-ce que j'y trouve ?  Deux grandes pages sous le titre : "Une année 2021 pas si pourrie" ; et Franck, ld rédacteur en chef, d'expliquer que "tout n'est pas à jeter dans cette année écoulée ; 2021 a livré de belles histoires, jolies tranches de vie et belles nouvelles." Et de citer, pêle-mêle, de multiples initiatives de solidarité, des gestes pour préserver l'environnement, des réussites sportives, des avancées au niveau économique, etc.  Si vous vous trouvez sur la côte vendéenne, allez donc lire ce beau dossier, pages 10 et 11, et cela vous remontera le moral.

Vous y trouverez d'ailleurs cette remarque qui m'a fait chaud au coeur : "Notons qu'outre la solidarité, la tolérance est une valeur qui se cultive encore. Exemple avec "Dialogue pour la Paix", association qui n'a jamais été aussi active et sollicitée pour promouvoir la tolérance et la compréhension entre religions".

Et si une telle vision avait quelque chose à voir avec l'Evangile ?  Avant Noël, l'on a chanté "Venez divin Messie", et l'on a pu se demander si le Sauveur était vraiment venu ?  Surtout si l'on s'est contenté de ressasser toutes les misères du monde...  Alors qu'il s'est vécu tant de choses positives autour de nous, et grâce à nous aussi, peut-être : ces "germes de renaissance" dont parlait Ozanam.

Il est vrai que la société, ainsi que l'Eglise catholique, sont "un peu" malades !  Mais l'Evangile, lui, est bien vivant !  J'aime bien cette réflexion du regretté Axel Khan disant : "On n'a pas idée de ce que peut faire un seul saint ; car la sainteté est plus forte que tout l'enfer réuni."  C'est ce que l'on appelle : "la force du bien" !

Face à tous les égoïsmes,  les covid dévastateurs, ventes d'armes, rejets scandaleux des migrants, retours liturgiques vers le passé et autres sources de divisions, les voeux que je formule à votre intention, chers amis blogueurs, tiennent en deux souhaits tout simples :

        ESPERANCE        et       FRATERNITE   !

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Si vous avez une minute, voici la merveilleuse chanson de Grégoire : 

                            "Je te souhaite une bonne année !"

                                       https://youtu.be/j8kS-7wkI7s