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Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 30 janvier 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2702 : Un athée à la droite de Dieu ?

 

4° dimanche ordinaire, 29 janvier 2022, Longeville-sur-Mer

Un peu déroutante, la scène que nous décrit l’évangile de ce jour ! Tandis que Jésus prend la parole dans sa ville, à la synagogue de Nazareth, St Luc nous dit, je le cite, que « tous lui rendaient témoignage. » Autant dire qu’il faisait un tabac !  Et puis, en fin d’évangile, patatras : l’on nous explique que ses compatriotes de Nazareth ont essayé de le tuer, en faisant le projet de le précipiter dans le vide du haut des murs de la ville !

Mais que s’est-il donc passé ?  Comment se fait-il que ceux qui ont adulé Jésus se soient ainsi retournés contre lui ?  Eh bien voilà, l’évangile nous l’explique : Jésus a eu l’outrecuidance de donner aux habitants de Nazareth deux exemples qui leur ont fort déplu, en  leur suggérant de prendre modèle, rendez-vous compte, sur des païens : une veuve païenne, du pays de Sidon, hors de la Terre sainte donc, qui avait fait confiance au prophète Elie, et un général païen, de Syrie, Naaman, qui avait mis son espérance dans le Dieu des Juifs pour le guérir de sa lèpre.

Mais ce genre de comparaison, les compatriotes de Jésus ne l’ont pas apprécié. Et cela peut-être aussi une leçon pour nous… Je vais prendre 3 exemples à ce sujet. Il y a quelques années, le célèbre écrivain Jean d’Ormesson avait déclaré ceci à Nikos Aliagas, sur Europe 1 : « Je suis agnostique ; mais je me dis que, s’il y a quelqu’un à la droite de Dieu, c’est un athée qui aura fait du bien aux autres. »  Genre par exemple, là, c’est moi qui précise, quelqu’un comme le regretté Axel Kahn, ou Edgar Morin ou autres. Mais j’ai entendu des catholiques se dire scandalisés par une telle réflexion : « Un athée à la droite de Dieu ? Ah non ! Une telle place n’est-elle pas réservée à un grand saint qui a fait l’honneur de l’Eglise, genre St Vincent de Paul, ou St  Jean-Paul II ? »  Cela laisse rêveur !

De la même façon, les habitants de Nazareth auraient aimé que Jésus les prenne en exemple, et qu’il fasse des miracles chez eux, plutôt que Dieu aille guérir une veuve et un général ne faisant pas partie du Peuple d’Israël.  J’ai un autre exemple à ce sujet : j’ai eu la chance de vivre 9 ans comme prêtre en paroisse à Bamako, au Mali ; mon voisin le plus proche était un boulanger. Pendant ces 9 années, chaque jour, j’ai vu ce musulman faire ses cinq prières à Allah, avec une grande piété ; par sa foi, ce musulman faisait mon admiration.  Racontant un jour ce fait qui m’avait marqué, un « bon chrétien » de Vendée me répondit, de façon un peu méprisante : « Ah, au lieu de faire ses prières, il aurait aussi bien fait de lutter contre les terroristes qui mettent la pagaille au Mali en ce moment ! » Que pouvais-je répondre ?  Comme si Dieu n’était pas toujours présent dans le cœur de bien des Maliens qui, dans un contexte terrible, continuent de le prier 5 fois par jour, bien plus que nous chrétiens, 5 fois par jour, avec foi !  Leur façon à eux de lutter contre le terrorisme…

Un dernier fait : le pape François vient de lancer un synode, pour inviter l’Eglise catholique à faire le point sur sa façon de vivre l’Evangile. Nous sortons de la semaine de prière pour l’unité des chrétiens. Les protestants, par exemple, ont déjà une longue habitude des synodes ; en France, ils en vivent un chaque année, et l’on y remarque des points forts dont les catholiques pourraient largement s’inspirer : entrer autres, la place essentielle qu’ils donnent à la Parole de Dieu, le rôle majeur confié à des femmes, une hiérarchie beaucoup plus modeste et moins sacralisée, etc.  Et si tout cela pouvait nous inspirer et nous aider à évoluer dans nos pratiques ecclésiales. Et si Dieu nous lançait aussi des appels à nous convertir, en passant par les initiatives de nos frères protestants ?

En définitive, à travers l’évangile de ce jour, ce que Jésus veut nous faire comprendre, c’est que notre Eglise catholique ne doit pas se comporter comme une société fermée sur elle-même.  Nous ne devons pas nous comporter comme un clan arc-bouté sur lui-même, mais découvrir les signes de la présence divine au cœur de notre société, au-delà de nos petits horizons cathos. Tel est le défi auquel nous invite l’évangile de ce jour !  A nous de tout faire pour y répondre de façon nouvelle !            Amen !

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