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Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



lundi 26 avril 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2618 : Pardon, chers Ami(e)s Juifs !

Hier dimanche, un appel national avait été lancé pour l'organisation de rassemblements à la mémoire de Sarah Halimi.

J'avais évoqué ce drame dans mon billet de mercredi dernier sur ce blog.

Hier, en l'église St Pierre de Talmont, au moment de la prière pour les défunts, j'ai invité l'assemblée à un temps de prière silencieuse à sa mémoire.  Mais qu'ont pu en penser les participants ???

Ce lundi, j'apprends avec consternation le peu de participation à ces rassemblements dans notre pays :

-  Jérémie, 29 ans : "Cette affaire est inacceptable pour un pays comme la France, et j'aurais aimé qu'ici, à Paris, il y ait plus de monde. Là, à 90%, il n'y a que des Juifs !"
-  Catherine, une parisienne de 66 ans : "Je regrette un manque de solidarité. J'étais à la marche après l'attentat contre Charlie, ça devrait être la même chose pour Sarah Halimi."

Pour ceux qui aiment les archives, j'avais publié un billet sur ce même thème le 25 septembre 2020, avec la liste des noms des Juifs assassinés en France ces dernières années : le n° 2460, avec pour titre : "Qui sauvera les Juifs de France ?"  On attend toujours la réponse...

Ah, quand même, il y avait l'imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, qui a participé au rassemblement parisien, où il a été accueilli par des applaudissements.  Apparemment, pas d'évêque présent...

Très belle chronique de Geneviève Jurgensen dans "La Croix" de ce lundi ; extraits : "chacune de ces personnes (assassinées) a été tuée parce qu'elle était juive et sous aucun autre prétexte.  Elles n'avaient pas vexé qui que ce soit, elles ne s'en étaient prises à aucune croyance, elles n'étaient en conflit avec personne... Chez les mêmes qui ont ardemment défendu la liberté d'expression, les crimes antisémites ne déclenchent pas cette révolte pure qui nous jetterait dans la rue par millions et dissiperait toute ambiguïté..."

POURQUOI ? 

dimanche 25 avril 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2617 : Quatre visages du Bon Pasteur, devant nous !

 Voici quelques visages du Bon Pasteur dans notre monde d'aujourd'hui, tels que je les ai présentés en ce 4° dimanche du temps pascal, en l'église St Pierre de Talmont.

 

Quel évangile magnifique que celui du Bon Pasteur !  Quel beau visage du Christ nous est proposé en ce jour : Jésus, le vrai berger, celui qui connaît personnellement chacune des brebis que nous sommes, celui qui sait leur parler, et qui est prêt à les défendre, prêt à donner sa vie pour nous.  Si tel est notre Dieu, quelle chance est la nôtre !

Ah ! Que l'on aimerait que nos responsables, sur cette terre, s'inspirent de la façon de faire de Jésus, vis-à-vis de leurs ouailles, que ce soit au Brésil, en Russie, et peut-être aussi chez nous, en Europe ! Par exemple, quand on pense que, jusqu'à ces derniers temps, d'après le secrétaire Générale des Nations Unies, "plus de 130 pays pauvres n'ont encore reçu aucune dose de vaccin", les dirigeants des nations les plus riches sont-ils de bons pasteurs ?  Et nous, sommes-nous des êtres humains solidaires ?

Oui mais voilà, l'évangile nous parle d'un bon berger d'un autre type, et qui ne se voit pas ; d'un bon pasteur dont l'on ne ressent pas la présence ; d'un berger que l'on ne peut pas dévisager, et que l'on n'entend pas nous parler directement...

Alors, dans la vie que nous menons, ce texte archi connu de l'Evangile a-t-il encore quelque chose à nous dire ?  Et qu'est-ce qui peut nous aider à croire que ce Jésus, que ce berger fabuleux est toujours parmi nous, devant nous ?  Que peut donc nous apprendre de neuf cet évangile ?

Pour répondre à cette question, pas d'autre éclairage possible que de faire une lecture actualisée de cette présence du bon berger, l'Emmanuel, "au milieu de nous" !  Je vais prendre quatre exemples, qui vont peut-être nous surprendre... Mais le visage de Jésus parmi nous n'est sans doute pas toujours celui qu'on croit !

Et s'il y avait un peu du bon berger en cet homme au visage jovial, avenant, hypermodeste, attentif à chacun, l'une des personnalités préférées des Français, dont les messages et les tweets toujours positifs sont suivis par 3 millions de fidèles followers ?  Un homme engagé au service du respect de la nature, également ambassadeur de l'Organisation des Nations Unies contre la faim dans le monde ?  

Vous avez deviné de qui je veux parler ? De Thomas Pesquet ; cet astronaute qui, sans jamais la ramener, a réuni 10.000 classes récemment, du CP à la 3°, dans une conférence interactive, avec 230.000 élèves. Et cela de façon humble, fraternelle et équilibrée. Question : et si l'action d'un tel homme, qui fait l'unité autour de lui, et qui nous invite tous à regarder ensemble vers le haut, si ce personnage emblématique avait quelque chose à voir avec la façon de faire de Jésus, le commandement de bord du ciel ?  Et si le projet de Jésus était de nous montrer la route à suivre pour sauver l'humanité, à travers le comportement d'une telle personne ?

Je vous propose un 2° exemple. Ne m'en veuillez pas si je semble encore vous surprendre ! Je voudrais vous parler à présent d'Alexeï Lavalny.  Cet homme a sans doute des ambitions politiques ; mais impossible de le réduire à cela, lorsque l'on connait les derniers mots qu'il a prononcés lors de son récent procès : "Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés."  Cela nous rappelle quelque chose, n'est-ce pas ?  Béatitudes, Matthieu, 5/6.

Non !  Je ne vais pas aller jusqu'à comparer Navalny à Jésus. Mais quand il est dit dans l'Evangile, par Jésus, que "le bon berger donne sa vie pour ses brebis", n'y a-t-il pas chez Alexeï, qui est connu en Russie, non seulement comme un opposant politique, mais également comme un homme de foi, qui vient de faire une grève de la faim de 24 jours pour que ses compatriotes puissent vivre librement, n'y a-t-il pas une attitude qui l'apparente à la mission libératrice de Jésus le bon pasteur ?  

Il y a aussi, dans cet évangile, une phrase qui doit retenir notre attention : "J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos ; celles-là aussi, il faut que je les conduise."  J'ai pensé alors, 3° exemple, à cette jeune femme rabbin, Delphine Horvilleur. Elle n'est pas de l'enclos catholique ; mais si vous avez eu le bonheur de l'entendre à la télé, où elle est passée dans différentes émissions, vous aurez été frappés par la fraîcheur et la profondeur de son témoignage.

Par exemple, mercredi dernier, sur la 5, dans l'émission "La grande librairie", lorsqu'elle a raconté comment, dans son ministère de rabbin, elle essaye d'accompagner les personnes en fin de vie, ce qui est le thème du livre qu'elle vient de publier, comment ne pas voir en elle une merveilleuse image de Jésus le bon berger, accompagnant et prenant dans ses bras des brebis en grande souffrance ?

Je termine avec un 4° exemple ; paritaire, encore une femme ; car ce ne sont pas que les hommes qui, dans l'Eglise, sont de bons bergers. Je vous propose le visage de Martine, de Sr Martine Chaillot. Durant les années qu'elle a passées parmi nous, n'a-t-elle pas été, elle aussi, une magnifique actrice, initiatrice de l'action du bon berger ?  A travers son attention à chacun, son respect du Peuple de Dieu, elle donnait envie de suivre le Christ. Ses Soeurs l'ont bien compris, qui l'ont élue à leur tête, supérieure générale, bergère en chef de leur Congrégation des Soeurs des Sacrés-Coeurs de Mormaison.

C'est vrai que le bon berger de l'Evangile, Jésus en chair et en os, on ne le voit plus à présent. Mais lui, l'apparemment insaisissable, n'est-il pas pourtant toujours présent sous nos yeux, plus actif que jamais ?  Apprenons à le reconnaître à l'action ; de façon imprévue parfois, en-dehors de l'enclos chrétien (pensons à Delphine Horvilleur) ; de façon déroutante (Navalny, prêt à donner sa vie pour que soit rétablie la justice en Russie), à travers le dynamisme de certaines femmes (comme Sr Martine) ; tandis que l'on peut reconnaître aussi certains traits du bon berger dans des personnalités pas forcément cataloguées comme chrétiennes (à l'exemple de Thomas Pesquet).

En ce dimanche des vocations, ces exemples pour souligner que multiples sont les façons de servir le Royaume de Dieu ici-bas, que l'Esprit agit aussi hors de nos enclos, que chaque baptisé se doit d'être pour ses proches un bon berger, et que l'appel plus que jamais est relancé, en faveur de belles vocations de prêtres et de religieuses, selon le coeur de Dieu !  Prions à cette belle intention.  Amen !

mercredi 21 avril 2021

Le Blog de l''Arche de Noé 85, n° 2616 : Musulmans, Juifs, votre douleur est la nôtre !

 Quand on suit l'actualité, que de douleurs l'on découvre !  J'en vous en cite sous deux aspects aujourd'hui, concernant les Musulmans et le Juifs. En voici trois, dans l'Ouest de la France seulement.

Musulmans

Ce mois de Ramadan a débuté avec des menaces à l'encontre du culte musulman, qui vont en se multipliant.

-  des tags racistes contre le prophète Mohammed ont été découverts le 11 avril sur les murs d'un centre culturel musulman de Rennes;

 -  deux jours plus tôt, la porte d'une mosquée a été incendiée à Nantes.

-  un homme revendiquant des idées néonazies a été mis en examen pour avoir menacé d'attaquer la mosquée du Mans.

Pour Abdallah Zekri, président de l'Observatoire national de lutte contre l'islamophobie, "dans le contexte actuel, les musulmans sont montrés du doigt comme étant la cause des maux de la France. Il y a une explosion des appels à la haine sur les réseaux sociaux."

Le CFCM (Conseil français du culte musulman) estime que 235 actes anti-musulmans (menaces et actes) ont été commis en 2020, soit une hausse de 53% en un an.

Dans le rapport annuel 2019 de la CNCDH (Commission nationale consultative des droits de l'homme), dans notre nation, plus de quatre sondés sur dix pensent que "l'islam est une menace pour la France."  Totalement incompréhensible, au "pays des lumières" !

Juifs

Les médias viennent de remettre à l'ordre du jour le meurtre effroyable, le 4 avril 2017, d'une Juive, Sarah Halimi. Je vous cite à ce sujet un extrait du communiqué publié ce mardi par l'association "Beth Yehouda" de la Synagogue des Sables d'Olonne :

"Sarah Halimi s'en est allée... Elle a été battue, torturée, défenestrée en plein jour, dans un immeuble en plein centre de Paris. Son agonie a duré plus d'une heure, et PERSONNE n'a répondu à ses cris, à ses appels à l'aide, ni les voisins, ni les policiers. Et aujourd'hui, son assassin a été reconnu "irresponsable pénalement" car sous l'emprise de bouffées délirantes dues à l'absorption de cannabis !!!  Cette justice n'est qu'une parodie du Droit !

Il a fallu une procédure pour requalifier ce crime "d'antisémite".  Le meurtrier a récité des prières, loué sa foi, et déclaré après son meurtre qu'il avait tué le diable..."

La Cour de cassation vient de confirmer l'irresponsabilité pénale du meurtrier, considérant qu'il a agi sous l'emprise de la drogue. Le grand rabbin de France, Haïm Korsia, critique vivement cette décision de justice : "Dans quel Etat vivons-nous ?  France, réveille-toi !"


dimanche 18 avril 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2615 : C'est à la messe que Jésus nous donne sa Paix !

Voici ce que j'ai partagé en l'église de Jard-sur-Mer en ce 3° dimanche de Pâques.

 

 Cela se passait à Moscou, au temps de l'athéisme triomphant. Le camarade Lounatcharsky, commissaire bolchevik, termine son exposé sur "les croyances d'un autre âge", comme la superstition, la foi chrétienne, etc.  Cela devant les habitants d'un quartier de Moscou, "convoqués" pour la circonstance. 

Sûr de sa démonstration, il propose à son auditoire de présenter des objections.  Alors, un jeune prêtre se lève. Lounatcharsky le regarde avec hauteur : "S'il vous plaît, soyez bref !"  "Oui, oui, je serai très court."  Le prêtre s'adresse alors à l'assemblée : "Frères et soeurs, Christ est ressuscité."  Et toute l'assemblée de répondre, comme un seul homme : "Il est vraiment ressuscité." "J'ai fini !  Je n'ai plus rien à dire", conclut le prêtre, en se rasseyant.  Inutile de dire que la séance fut vite levée !

Ces chrétiens orthodoxes avaient-ils vu le Christ ressuscité ?  Non !  Ont-ils eu des apparitions secrètes leur permettant de découvrir le Christ vivant ?  Non !  Peut-être avaient-ils fait de longues années d'études destinées à leur prouver que Dieu existe ?  Evidemment non !  Mais alors, sur quoi reposait leur foi ?  Uniquement sur cette chaîne immense de millions de baptisés qui, depuis près de 20 siècles, affirment que Jésus est vraiment ressuscité. 

A propos, savez-vous à quelles conditions peut apparaître le Ressuscité ?  Rappelez-vous le début de l'évangile que nous venons d'entendre : c'est quand les apôtres se retrouvent, et qu'ils parlent de lui, que Jésus se rend présent.  St Luc : ""Comme ils parlaient encore du Seigneur, lui-même fut présent au milieu d'eux."

Et depuis lors, le Seigneur revient chaque fois que, comme en ce moment, les chrétiens sont réunis pour prier.  Car rien que de nous voir prier, il a envie de venir parmi nous.

Je rappelle à ce propos que le sens profond de la messe, dont il nous arrive parfois de nous dispenser trop facilement, c'est que c'est le lieu, le moment, de notre large et belle rencontre collective avec le Ressuscité.

Et cela, même si les chants ne sont pas au top, si les lectures sont mal faites ou si l'homélie ressemble à de l'eau tiède. Vous connaissez sans doute ce proverbe chinois : "Quand le doigt montre la lune, l'imbécile regarde le doigt." C'est ce qui arrive malheureusement trop souvent, lorsque des imperfections ne nous font regarder que le doigt en mauvais état, et non pas le Christ vivant...

Autre question : au cours de nos messes, qu'est-ce que le Ressuscité vient nous donner comme objectif, comme message central, essentiel ?  Là encore, la réponse est dans l'évangile de ce jour ; il se résume en un mot, la paix !  "La paix soit avec vous !"

Oui, j'en conviens, ce message peut paraître banal, avec un air de déjà vu : la paix, oui, mais encore...  On aurait pu penser que Jésus aurait dit que la messe, c'est pour adorer Dieu, pour prier, pour fortifier notre foi.  Oui, ce n'est pas faux !  Mais, si vous remarquez bien, lors de toutes ses apparitions en tant que Ressuscité, la phrase de Jésus qui revient chaque fois, face à ses disciples, comme nous ici rassemblés, c'est la suivante : "La paix soit avec vous !"

Et en effet, si c'était de la paix que notre monde, notre Eglise avaient le plus besoin ?  En ce temps de pandémie par exemple, notre coeur est-il en paix   Quand verrons-nous la fin de ce fléau ?  Retrouverons-nous des temps meilleurs ?

Les humains que nous sommes, en ces temps sombres, ressemblent à de pauvres chauves-souris qui, dans leurs ténèbres, auraient perdu le sens de l'orientation...

Les Apôtres eux-mêmes avaient peur, nous dit l'Evangile ; ils étaient saisis de frayeur.  Les temps que nous vivons ressemblent à ce temps de l'Evangile. Toutes les portes de l'avenir semblent closes.

Mais voici qu'alors, Jésus arrive, sans frapper ; et les inquiétudes des disciples, leurs frayeurs, il balaye tout ça et les invite à l'espérance.

C'est la même scène qui se déroule ici, chez nous, au cours de cette messe.  Et quand tout à l'heure, avant l'Agneau de Dieu, il vous sera dit : "Que la paix du Seigneur soit toujours avec vous", prêtons bien l'oreille !  Car c'est alors le Ressuscité qui viendra à nous avec les mains pleines de sa paix, de son immense paix.

Je termine, avec la dernière phrase de Jésus dans l'évangile de ce jour : de cela, "à vous d'en être les témoins !"  Ce Jésus, il nous étonnera toujours !  A nous, qui ne sommes que des chrétiens ordinaires, peut-être même pas aussi courageux que les chrétiens russes orthodoxes dont je parlais, Jésus n'hésite pas à nous faire confiance pour être ses témoins.  En effet, il a besoin de nous pour que son nom soit connu.  Sans nous en effet, pas de présence visible du Christ dans notre société : là est l'enjeu.

En finale, tout à l'heure, nous entendrons : "Allez dans la paix du Christ".  Profitons donc de chaque instant de cette eucharistie pour nous laisser remplir de cette paix, afin de pouvoir la partager...               "A vous d'en être les témoins !"     Amen !


mercredi 14 avril 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2614 : Dieu peut-il se mettre en colère contre nous ?

 En préparant la messe de ce jeudi 15 avril, j'avoue avoir buté sur cette dernière phrase de l'évangile du jour (Jean 3/31-36) : "Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui." Nous connaissons et aimons la première partie de ce verset 36, mais moins la fin !

Je viens donc d'essayer de m'informer, et je découvre, avec une certaine inquiétude, que la colère de Dieu se trouve un peu partout dans la Bible, citée plus de 200 fois !  Impossible de gommer ces versets, ni de faire comme s'ils n'existaient pas ou n'étaient pas valables... Avec le souhait de ne garder de la Bible que ce qui nous plairait.

Tandis que, sept fois seulement, il nous est dit que Dieu est "lent à la colère."

Mais est-ce bien du même Dieu qu'il s'agit, lorsque Jésus nous parle du Père, ou quand Jean nous explique que "Dieu est amour" (1 Jean 4/7-8) ?

C'est sans doute justement parce que "Dieu est amour" qu'il ne peut accepter les situations d'injustice, de mensonge, ou les manques d'amour dans nos vies.  Nous-mêmes d'ailleurs, nous pouvons ressentir la même colère saine que lui, face à ce qui détruit l'homme et la nature.  Dieu ne peut pactiser avec le mal en effet ; il ne peut faire comme si celui-ci n'existait pas ; il ne peut le laisser dominer notre terre.

Mais c'est le mal que Dieu exècre, ce qu'il y a de mauvais en nous ; et non le pécheur qui se repent !

"Seigneur, tu nous vois consumés par ta colère,                                                                                      épouvantés par ta fureur...                                                                                                                    Reviens, ravise-toi en faveur de tes serviteurs.                                                                                             Que la douceur du Seigneur notre Dieu soit sur nous..."               (psaume 90)       

 


dimanche 11 avril 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2613 : Comment Jésus fait-il pour traverser les murs ?

 Durant le temps pascal, la liturgie propose à diverses reprises, comme en ce dimanche, des scènes au cours desquelles Jésus apparaît après avoir "traversé les murs".  Cela peut laisser perplexe, car paraissant ressembler à ce qu'on lit dans les contes de fées.  Et notre monde incrédule de se demander si la religion chrétienne ne repose pas sur des fictions, sur le fruit de notre imagination !

Mais l'on oublie alors quelque chose d'essentiel : les disciples ont raconté, ont dit la Résurrection comme ils ont pu, avec leurs images et à travers leurs mots : "Jésus traversait les murs..."  De même que pour faire comprendre que Jésus se situait, dominait les forces de la mort, et qu'il marchait sur le péché, ils ont raconté qu'il avançait sur les eaux.  A l'époque en effet, l'on pensait que les eaux, la mer abritaient des monstres en leurs profondeurs.  Une façon de dire que Jésus marchait dessus...

Car, "traverser les murs", "marcher sur les eaux", ce sont des images, des façons de parler. Ces phrases, ces textes, n'ont pas pour but de décrire des choses, mais de dire que Jésus est vivant, et qu'il intervient en permanence au milieu de nous, où il veut et quand il veut. Ne faisons pas une lecture courte, fondamentaliste de ces textes ! Prendre ces expressions au pied de la lettre est insuffisant ; il faut avant tout en comprendre le sens profond, et rechercher ce qu'il peut y avoir derrière.

Pour me faire mieux comprendre, je vais prendre un exemple d'aujourd'hui.  Jeudi dernier, à l'issue de la messe, une paroissienne, dont nous fêtions le récent anniversaire, nous fit part de ce qu'elle avait vécu ce jour-là : son gendre, clairement non croyant, lui a offert une superbe croix en bois, qu'il a sculptée lui-même. Sur la barre horizontale, il a inscrit "JESUS" en belles lettres majuscules, et sur la barre verticale, les prénoms de ses trois petits-enfants.

Aujourd'hui encore, Jésus traverse les murs de l'incroyance, de nos différences, de nos manques de foi ; il marche sur nos peurs, sur l'inquiétude qu'avait cette mamie par rapport à l'incroyance de son gendre.

Bien plus qu'un "Passe-muraille" à la Marcel Aymé (relisez cette nouvelle fantastique parue en 1941), Jésus, c'est le Vivant par excellence, qui a aboli toute frontière et toute division, et qui est toujours là près de nous, au-delà des murs et malgré les obstacles, quels qu'ils soient !

 

Laissons-nous illuminer par la joie et la foi de nos frères et soeurs du Nigéria :

 African Credo - I Believe


jeudi 8 avril 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2612 : Pour qui la joie de Pâques ?

 Pour qui la joie de Pâques ?  En d'autres termes, la joie de Pâques est-elle réservée à ceux qui n'ont aucun problème, ceux pour lesquels la vie, c'est cool ?

Mais alors, quelle injustice ?  La double peine : j'ai plein de misères, et deuxièmement, j'ai le sentiment d'être exclu de la joie pascale.

Rappelons-nous ce que nous avons chanté durant la cérémonie de l'aube pascale, avec l'Exultet : "Qu'éclate dans le ciel la joie des anges !  Qu'éclate de partout la joie du monde !  Qu'éclate dans l'Eglise la joie des fils de Dieu."

Et qu'avons-nous pris comme refrain du psaume à la messe du jour ?  "Le jour que fit le Seigneur est un jour de joie, alléluia."

Mais comment la liturgie de Pâques peut-elle nous inviter à exulter de joie, alors que nous traversons une période bien difficile pour beaucoup ?

En réalité, la joie dont il est question, rappelons-le, ne doit pas se confondre avec l'absence de problèmes.

La joie de Pâques, la joie dans le Christ, cela relève de quelque chose de bien plus profond.

Cette joie intérieure et intense a davantage de rapport avec ce que peut ressentir l'alpiniste qui, risquant à chaque instant de basculer dans le vide, n'en poursuit pas moins son ascension avec détermination, les yeux rivés vers le sommet.

La joie par exemple de cette famille de touristes Italiens, de Florence, avec lesquels j'ai échangé longuement dimanche, suite à la messe de Pâques en l'église d'Avrillé : surpris de vivre cette fête dans une église archi-comble (en respectant les distances cependant).

La joie de cette jeune femme qui n'a pu aller à la messe le matin de Pâques, sa maman étant très malade ; mais elles ont vécu toutes les deux un grand moment de tendresse...pascale... !

Et que penser de cette réaction d'Etty Hillesum, assassinée à Auschwitz en novembre 1943, à 29 ans : "Je ne me sauve devant rien, je cherche à comprendre et à disséquer les pires exactions, j'essaie toujours de retrouver la trace de l'homme dans sa fragilité... Et je m'entête à louer ta création, mon Dieu, en dépit de tout !"

Belle prière sur les offrandes, lors de la messe du jour de Pâques : "Dans la joie de Pâques, Seigneur, nous t'offrons le sacrifice du Christ : c'est par lui que ton Eglise, émerveillée de ta puissance, naît à la vie et reçoit sa nourriture. Par Jésus, le Christ, Notre Seigneur.  Amen !"

Et que pensez-vous de cette remarque à l'emporte-pièce de Georges Bernanos  :                                              "Les chrétiens tristes sont des imposteurs"   ?

 

 Resucitó (Glorious) Concierto Plaza España JMJ Madrid 2011

 

mardi 6 avril 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2611 : Une femme juive et un prêtre catholique nous parlent ensemble de la Pâque et de Pâques !

 Voici aujourd'hui deux interventions, de la part de deux membres du Conseil d'Administration de l'association interreligieuse "Dialogue pour la Paix sur le Pays des Olonnes" : l'un d'une femme juive, Hélène, épouse du Président du CA de la Synagogue des Sables d'Olonne, et l'autre du Père François Vannier, responsable de la communauté des Pères Rédemptoristes des Sables d'Olonne.

Ces deux messages sont introduits par Hélène :  "Bonjour à vous tous.  Je suis pour que l'on envoie les deux textes en même temps afin que ces dialogues puissent se perpétuer aussi par écrit : comment une juive voit les Pâques chrétiennes, comment un chrétien voit la pâque juive ....dialogue par courrier interposé cela me plaît bien . À bientôt j'espère ! "   Hélène


Pâque juive et Pâques Chrétiennes, une histoire de libération

En fêtant Pessa’h (Pâque), nos frères et sœurs juifs fêtent leur libération. Leurs ancêtres, les Hébreux, étaient devenus esclaves en Egypte du temps des Pharaons. Avec l’aide de Dieu, MoÏse les en a libérés et les a conduits, durant quarante années passées au désert, jusqu’aux portes de la terre promise. En se remémorant chaque année cette libération, ils se redisent qu’on peut toujours échapper, avec l’aide de Dieu, à tout ce qui nous enferme.

Les chrétiens aussi, lors des fêtes pascales, fêtent leur libération, celle de la mort et de toutes ces œuvres de mort qui nous empoisonnent la vie : maladies, guerres, rivalités, oppressions diverses. Par sa mort sur la croix et sa résurrection, le Christ est cet agneau pascal qui nous libère et nous fait passer de l’obscurité de la mort à la pleine lumière de la vie. Il nous ouvre à l’espérance d’un monde nouveau, un monde qu’il veut nous aider à bâtir, un monde où le pardon remplacera la haine, un monde où l’amour triomphera de l’individualisme égoïste, un monde de justice et de paix. Pour qu’un tel monde advienne, il fallait bien que Dieu lui-même vienne jusqu’à nous pour nous aider à passer de l’esclavage à la liberté, des ténèbres à la lumière, de la mort à la vie. Dieu nous embauche tous, qui que nous soyons. Hâtons-nous, le temps presse.

François VANNIER



LA PAQUE JUIVE ET PAQUES CHRETIENNE

La fête de Pessa’h est célébrée en début de printemps, du 15 au 22 du mois hébraïque de Nissan (cette année du 28 mars au 04 avril inclus). Elle commémore la libération des Israélites après des décennies d’esclavage en Égypte,Il s’agit d’un événement crucial, dont découlèrent la traversée du désert, la réception de la Loi divine (en hébreu : Torah) et l’entrée en Terre d’Israël.

La fête dure sept jours en Terre d’Israël, et huit jours en Diaspora

Nous devons nous souvenir de la sortie d’Egypte, chaque jour, échapper aux limites, aux tentations et aux obstacles que notre existence physique placés sur le chemin de notre vie spirituelle. Libérer notre âme divine des contraintes matérielles, c’est là la manifestation de notre libération d’Egypte.

Avant la destruction du Temple de Jérusalem, en l’an 70 de l’ère chrétienne, la Pâque était célébrée par un pèlerinage à Jérusalem. Les Juifs y sacrifiaient un agneau, en souvenir de celui sacrifié jadis par leurs ancêtres, à la veille de la Sortie d’Egypte, et le repas de la veille de la Pâque était organisé autour de l’« agneau pascal ». Mais, depuis la destruction du Temple par les troupes romaines, il n’y a plus de pèlerinage ni de sacrifice, et la fête est devenue essentiellement familiale.  

La fête juive de Pâque est l'une des fêtes les plus importantes dans la religion juive, elle est la fête de la liberté et de la fin de l'asservissement de l'homme par l'homme.

C’est le passage de l’ange de la mort par-dessus les maisons des enfants d’Israël (donc passage de la mort à la vie)

  • passage de l’esclavage à la liberté

  • passage à travers la Mer rouge

  • passage de l’inexistence d’Israël à sa constitution en un peuple

  • passage de l’hiver au printemps.

La fête chrétienne de Pâques – que les Eglises occidentales et les Églises orthodoxes célèbrent à des dates différentes, en raison du décalage entre le calendrier grégorien et le calendrier julien – commémore la résurrection du Christ.


Au dimanche des Rameaux : on célèbre l’entrée de Jésus à Jérusalem, et les fidèles font bénir des rameaux évoquant les palmes avec lesquelles, selon le récit des Evangiles, Jésus fut accueilli triomphalement par le peuple. C’est le début de la Semaine sainte, qui s’achève sur la Passion et la Résurrection du Christ.


La Cène, le dernier repas pris par Jésus en compagnie de ses douze disciples, se situe le soir du Jeudi saint. Au cours de ce repas, qui n’est autre que le Séder de la Pâque juive selon le rituel en usage avant la destruction du Temple, Jésus institua l’Eucharistie en partageant avec ses disciples les Matsot et le vin et en disant : « Ceci est mon corps, ceci est mon sang ».

De ce moment crucial, où d’un rituel juif naît un sacrement fondamental de l’Eglise, le christianisme conserve la marque par le mot hébraïque Pessah devenu – à travers le grec et le latin – le mot français « Pâques ».

Le lendemain, Vendredi saint, est un jour de recueillement où les Chrétiens commémorent la crucifixion et de la mort de Jésus. Puis vient le Samedi saint, jour de silence et d’attente. Après la veillée pascale du samedi soir, le dimanche est proprement le jour de Pâques, consacré à la résurrection de Jésus.


A cet instant s’achève la filiation directe entre Pâque et Pâques. Le christianisme continue d’emprunter des symboles au judaïsme, mais il leur donne un sens tout différent. L’agneau pascal du christianisme n’est plus l’agneau sacrificiel de la Sortie d’Egypte, il est Jésus sacrifié pour racheter les péchés des hommes. Les promesses faites par Dieu à son peuple, lors du Don de la Loi sur le mont Sinaï, sont censées avoir été accomplies par la venue du Christ. 


En cette période si importante pour les juifs et chrétiens, notre association « Dialogue pour la paix du Pays des Olonnes » fait la synthèse et le rapprochement de nos croyances et de nos rîtes ; et c’est avec notre intellect et notre foi commune que nous partageons et apprenons de l’Autre.

Hélène AZRAN 

 

 Les Paques de Jerusalem

 


dimanche 4 avril 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2610 : "Jésus, tu es la mort de la mort !" (Jean-Sébastien Bach)

Eglise comble pour l'Aube pascale, célébrée à 6h30 en l'église de Jard.  Et archi-comble ensuite à 10h, dont beaucoup de jeunes enfants, à Avrillé, où j'ai partagé l'homélie ci-dessous.  Avec la joie ensuite d'échanger joyeusement avec une famille d'Italiens de passage, puis, longuement, avec Michel, diacre à Mortagne, et son épouse Marie-Paule. Avant un repas pascal chaleureux avec les quatre religieuses de Bourgenay, dont deux jeunes Malgaches.

 

Alors, que faut-il penser des fêtes pascales cette année ? Tandis que nous vivons dans un monde sous tension, avec un avenir économique incertain, et que nous -mêmes, bien que croyants, nous sommes déstabilisés, désorientés par ce qui est en train de nous arriver... Le pont sur lequel nous marchions vient de s'effondrer !

En gros titre, sur "Le Figaro" d'hier, cette lourde question : dans une telle situation, "Comment peut-on croire encore en Dieu ?"

Alors que nous célébrons la Résurrection du Christ, et que cela devrait nous faire exulter de joie, il se trouve que, pour la première fois de l'histoire, les hommes et les femmes du monde entier sont  confrontés, en même temps, toutes générations confondues, à l'hypothèse de leur propre mort.  Alors que nous avions cru que le progrès ne pouvait être qu'infini. Mais, depuis plus d'un an à présent, notre humanité orgueilleuse est tombée de haut !

Comment sortir de tout cela ?  Justement, c'est là que la fête de Pâques retrouve tout son sens. Parce qu'elle représente un trait de lumière dans l'obscurité de nos vies.  Alors que quand tout va bien, on oublie vite que la victoire de Jésus sur les forces de la mort nous ouvre une fenêtre sur l'infini.

Oui, beaucoup de choses vont mal ; oui, le monde est atteint.  Mais la lumière pascale nous invite à cesser de joindre nos voix aux jérémiades permanentes par rapport à la situation ; il nous faut, en tant que chrétiens, arrêter d'alimenter ce climat de désespérance dans lequel tant de nos contemporains et certains médias se complaisent.

Cela me fait penser à ce passage de la pièce de Jean Giraudoux, "Electre", dans laquelle il est dit : "Comment cela s'appelle quand, après avoir mal dormi, on se réveille le matin, et que l'on voit que tout va mal ?  Cela s'appelle "l'Aurore"."

L'aurore, l'aube pascale, c'est ce que nous avons vécu ce matin, en l'église de Jard.  Tandis que l'humanité geint et pleure, privée d'espérance et sans avenir, voici que se dresse au milieu de nous le Christ Ressuscité, que nous percevons avec les yeux de la foi.  Jésus, qui a fait sauter la pierre de son tombeau, nous invite, à son exemple, à ne pas rester englués dans nos peurs, à ressusciter en nous ce que nous avons enfoui sous les pierres tombales épaisses de nos égoïsmes et de nos lamentations.

Deux exemples, deux belles photos qui figurent sur la même page du "Ouest-France" d'hier. Tout d'abord, un groupe d'enfants de l'école publique Jean-de-la-Fontaine d'Avrillé, chez nous, qui ont réalisé de très jolis dessins sur le thème du printemps, qu'ils exposent aux yeux de tous sur les grilles de l'agence postale communale ; des enfants qui nous invitent à repérer les signes du printemps du monde. 

Un autre article explique que la municipalité de Talmont vient de remettre à neuf le Calvaire avenue de la Mine, à Bourgenay, dont l'allure faisait pitié. Nous avons à présent un très beau Christ, sur une nouvelle croix en chêne, toute neuve.  

A nous de repérer ainsi, dans l'actualité et autour de nous les multiples signes qui ont quelque chose à voir avec la Résurrection de Jésus ; et cela, afin de laisser pénétrer en nous l'invincible Espérance qui peut seule conduire notre monde au Salut.

Faisons nôtre ce magnifique acte de foi du grand musicien Jean-Sébastien Bach : "Jésus, tu es la mort de la mort !"                                                                                  Amen, Alléluia !

           Protestants en fête 2013 - culte : à Toi la Gloire                                                               

vendredi 2 avril 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2609 : Témoignage des Soeurs de Bourgenay

 L'on a coutume de dire que le Jeudi-Saint, c'est la fête des prêtres.  Mais il faut savoir que c'est aussi un jour de fête pour les Soeurs des Sacrés-Coeurs de Mormaison, et cela pour deux raisons, comme Soeur Marie-Francine, malgache, responsable de la Communauté de Bourgenay, l'a expliqué hier, au cours de la célébration de la Cène à Talmont : d'abord, leur Congrégation est née un Jeudi Saint ; et ensuite, pour elles, le sacrement de l'Eucharistie est central, ainsi que le souci de servir les plus défavorisés.

 

Bonjour à tous,

Je me présente : Sœur Marie-Francine FANJANIRINA, religieuse des Sœurs des Sacrés-Cœurs de Jésus et de Marie, je fais partie de la communauté de Bourgenay. Nous sommes 4 sœurs dans cette communauté (Sœur Marie Hélène LEROUX, Sœur Maryvonne MERLET, Sœur Elisabeth RASOAZARA).

Je remercie le Père Olivier de penser à nous en ce jour de Jeudi Saint.   Notre Congrégation est née le Jeudi Saint 1818, il y a 203 ans.

Le Père Pierre Monnereau, jeune prêtre imprégné d’une foi ardente et d’un sens aigu de sa mission., curé des Brouzils à l’époque, est notre fondateur.

Il  a fondé notre congrégation  non seulement par la prière mais aussi par notre activité avec le souci d’ouvrir des chemins d’évangélisation et de  préparer le terrain des cœurs au service de l’Eglise. Marie est notre modèle et elle nous montre le Chemin.

Le Père Monnereau avait remarqué Madame Massé, enseignante au Brouzils ; c’est avec elle que naît notre Congrégation. Elle est notre co-fondatrice et notre première supérieure générale.

Pour lui, Dieu est Celui qui, dès le commencement, habite la création: « Il nous a aimés le premier » 1 Jean 4, 19

Le Seigneur a donné au père Monnereau de découvrir, dans  le cœur de Jésus, le mystère d’un Dieu se faisant proche des hommes jusqu’à  les introduire dans son insondable intimité à la Vie du Père, du Fils et de leur mutuel  Amour.

Le Seigneur lui a donné de s’unir  aux dispositions de son cœur, de s’ouvrir et de communier à l’attitude filiale de Jésus envers son Père et à sa charité inouïe envers tous ses frères les hommes.

Pour lui, l’EUCHARISTIE est le mystère de Jésus Christ qui se livre au Père pour les hommes, sacrement de son amour, centre et source de sa vie.

Cette réponse de Jésus s’offrant au Père porte l’appel à se laisser consacrer avec Lui et en Lui à la gloire de Dieu et au salut du monde.

Là où nous sommes, nous sommes appelées à nous faire proches de tous et à nous rendre particulièrement sensibles au cri des pauvres, à la faim spirituelle des hommes.

Depuis  notre dernier Chapitre en 2019, cette question nous inspire et nous continuons de la vivre : « Jésus, que devons-nous faire pour nous aimer à ta manière et construire ainsi la fraternité au cœur du monde ? »

Aimer à la manière de Jésus et construire la fraternité au cœur du monde nous demande :

·       1er point : Prendre soin notre maison commune : en participant avec nos contemporains au bon usage des biens de la terre, de stimuler notre attention à la vie de toute personne, en particulier des petits et de développer un style de vie sobre en solidarité avec vous nos frères et sœurs pour la joie de tous.

·    2ème point : Intensifier notre attachement à Jésus Christ : un rappel pour nous en tant que baptisées, nous sommes appelées à la sainteté et à faire grandir la fraternité en puisant à la source  débordante de l’amour de Cœur de Jésus pour en témoigner aujourd’hui. 

·       3ème et dernier point : consolider nos liens : avec nos sœurs du Canada, Congo Brazzaville , République Dominicaine et Madagascar. Ensemble,nous mutualisons nos forces, nos ressources, nos talents avec audace et confiance. Nous sommes toutes au service de la même mission.

Depuis quelques années, des Laïcs souhaitant vivre notre Charisme s’engagent comme membres associés.

Que l’Esprit Saint, Esprit d’Amour nous aide à vivre la Fraternité et la solidarité à la manière de Jésus.

Bonne Semaine Sainte et Bonne Fête de Pâques à tous

 

jeudi 1 avril 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2608 : "La Fraternité, sinon rien !" (Mgr Benoist de Sinety)

 Assemblée vraiment très nombreuse, ce Jeudi-Saint, en fin d'après-midi, en l'église St Pierre de Talmont.

Pas de lavement des pieds possible durant la célébration, vous devinez pourquoi !  Mais hors église, il continue pourtant de se réaliser, le lavement des pieds des plus défavorisés... Dominique, responsable de l'antenne du Secours Catholique du secteur de Talmont-les Moutiers en a rendu compte, au nom de son équipe, au cours de la cérémonie, en illustration à l'évangile de ce jour.

Le titre de ce billet fait écho au livre que vient de publier un ancien vicaire général du diocèse de Paris, celui qui avait présidé de façon magnifique la sépulture de Johnny Halliday : "La Fraternité, sinon rien".  Mgr de Sinety l'a présenté à la télé en ce Jeudi-Saint ; bravo aux journalistes qui ont eu l'à-propos de l'interviewer en un tel jour !

 

Pour moi, la Fraternité, c’est un mot qui a du sens quand il passe dans des regards, dans des actes…

Au moment où la pandémie a limité nos actions, j’ai eu l’occasion de vivre des gestes fraternels, petits ou grands, qui m’ont touché.

Je pense au regard de cette personne, lors de la vente du gâteau « le fraternel », qui m’a dit en tendant un billet de 20 € : « Gardez le tout et gardez aussi le gâteau pour l’offrir à quelqu’un qui en a besoin ! » Je pense ensuite au regard de la personne à qui j’ai porté le gâteau qui m’a dit avec des yeux qui brillaient : « Merci d’avoir pensé à moi. »

La Fraternité chez nous, dans notre secteur, c’est aussi cette famille qui a offert, la veille de Noël,  une trentaine de repas antillais qui ont été distribués par des bénévoles à des personnes en situation précaire. Et encore ce chef d’entreprise qui a offert, lors d’une  vente de repas à emporter, 80 repas qui ont été distribués à des bénéficiaires du Secours Catholique et de l’épicerie solidaire…

Mais la Fraternité, pour moi, ce n’est pas seulement des gestes de partage, c’est aussi un « vivre ensemble » : c’est ce que nous essayons de mettre en pratique au sein de notre équipe du Secours Catholique. Parmi les 25 bénévoles, il y a des « pratiquants » de la solidarité, il y a des « pratiquants » de la messe, et il y a des « pratiquants » des deux… Il y a des personnes aux opinions politiques, religieuses, familiales très différentes et même parfois opposées. Avec toutes ces différences, lorsque nous nous retrouvons, nous essayons d’échanger, dire nos soucis, partager les situations que nous rencontrons dans nos activités du Secours Catholique et aussi parfois dans notre vie tout court.

La Fraternité, ce n’est pas une réalité innée dans nos vies et  je pense que nous avons souvent besoin de demander de l’aide à Celui qui nous a donné le commandement de l’Amour du prochain. Permettez-moi de vous partager une prière qui a beaucoup de sens pour moi.

Saurons-nous vivre, Seigneur, comme tu l’attends de nous ? Saurons-nous être patients, humbles, aimants, attentifs à tous ceux qui viendront ? Saurons-nous répondre à l’espoir de ceux qui nous aborderont ? Saurons-nous consoler ceux qui pleurent, rire avec les cœurs joyeux, sourire à tous avec beaucoup d’amour ? Saurons-nous te prier devant toutes les souffrances ? Si cela n’est pas, notre vie sera vide ; Seigneur, pour mieux t’aimer, apprends-nous à aimer les autres !