En préparant la messe de ce jeudi 15 avril, j'avoue avoir buté sur cette dernière phrase de l'évangile du jour (Jean 3/31-36) : "Celui qui croit au Fils a la vie éternelle ; celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui." Nous connaissons et aimons la première partie de ce verset 36, mais moins la fin !
Je viens donc d'essayer de m'informer, et je découvre, avec une certaine inquiétude, que la colère de Dieu se trouve un peu partout dans la Bible, citée plus de 200 fois ! Impossible de gommer ces versets, ni de faire comme s'ils n'existaient pas ou n'étaient pas valables... Avec le souhait de ne garder de la Bible que ce qui nous plairait.
Tandis que, sept fois seulement, il nous est dit que Dieu est "lent à la colère."
Mais est-ce bien du même Dieu qu'il s'agit, lorsque Jésus nous parle du Père, ou quand Jean nous explique que "Dieu est amour" (1 Jean 4/7-8) ?
C'est sans doute justement parce que "Dieu est amour" qu'il ne peut accepter les situations d'injustice, de mensonge, ou les manques d'amour dans nos vies. Nous-mêmes d'ailleurs, nous pouvons ressentir la même colère saine que lui, face à ce qui détruit l'homme et la nature. Dieu ne peut pactiser avec le mal en effet ; il ne peut faire comme si celui-ci n'existait pas ; il ne peut le laisser dominer notre terre.
Mais c'est le mal que Dieu exècre, ce qu'il y a de mauvais en nous ; et non le pécheur qui se repent !
"Seigneur, tu nous vois consumés par ta colère, épouvantés par ta fureur... Reviens, ravise-toi en faveur de tes serviteurs. Que la douceur du Seigneur notre Dieu soit sur nous..." (psaume 90)
3 commentaires:
Merci beaucoup, Olivier, de nous interpeller sur la notion de "Colère de Dieu".
Ce que tu nous en dis là porte à réflexion en effet...
Il est important cependant d'essayer de faire la part des choses et de rester prudent sur ce que le mot colère peut signifier.
La colère ce n'est pas seulement quelque chose à craindre ou à redouter mais aussi quelque chose qu'il est important d'entendre, de mesurer, d'accueillir et de prendre en compte pour "grandir".
Un peu de la même manière qu'un enfant ne parvenant pas à s'exprimer ou à se faire entendre pourrait se mettre en colère, peut-être peut-on imaginer la colère de Dieu non pas forcément comme un châtiment ou une "punition" (par exemple dans le fait de refuser de croire le Fils) mais plutôt comme une autre façon de communiquer ou de faire passer un message aux Humains que nous sommes, Humains parfois très (trop?) entêtés dans leurs idées, compréhensions et appréhensions du Monde.
Il est bien dit dans cet extrait de l'Evangile que tu nous cites "celui qui REFUSE de croire". La première définition du verbe "REFUSER" dans le Larousse est "ne pas accepter ce qui est OFFERT" ; mais l'on pourra aussi lire dans les définitions qui suivent "ne pas adhérer...", "rejeter...", "ne pas vouloir (reconnaître)...", "ne pas autoriser...", "ne pas laisser entrer...", "ne pas prendre...".
Bien plus qu'un Dieu qui punit les Hommes (les pécheurs), ne peut-on pas voir là simplement, par la colère de ce Dieu, une façon d'interpeller les Hommes et de continuer à les encourager et à les guider vers toujours plus d'ouverture de Coeur.
En effet, si l'on considère véritablement et accepte que "Dieu est Amour", il est facile de comprendre qu'il n'est peut-être pas question pour Lui de nous faire payer quoi que ce soit mais plutôt de nous montrer combien nos Coeurs demeurent parfois fermer à certaines croyances, à certaines espérances, à certains changements aussi.
Et si Dieu ne se mettait pas en colère contre "Nous" (pauvres pécheurs), ou contre les injustices de notre monde, mais plutôt contre la façon dont nous REFUSONS parfois de voir ce monde qui nous entoure et auquel nous participons ?
Bien plus que les Hommes (ce que nous sommes) Dieu ne pointerait-il pas du doigt (parfois même tapant du poing sur la table) notre attitude et notre responsabilité face à tout ce qui se passe dans le monde lorsque nous refusons de croire, d'écouter, de voir, d'espérer, etc. etc.
Nous pouvons parfaitement choisir de continuer de voir dans cette "colère de Dieu", un Dieu Aimant, Bienveillant, Guidant, Sage et Juste. Tout n'est qu'une question de point de Vue. Cela dépend où nous choisissons de poser le regard.
Et si parfois Dieu, par sa colère, nous conduit à porter notre regard là où nos yeux habituellement ne se posent pas ou plus, remercions-le simplement et grandissons en Amour et en Sagesse, en ouverture de Coeur et d'Esprit, en Fraternité aussi, avec Lui, pour Lui et pour Tous !
Joyeuses colères à toutes et tous, si le Coeur vous en dit !
Merci pour l'éclairage donné dans la lecture de l'évangile de ce jour.
A l'issue d'une messe, je suis allée porter la communion à une grand-mère. Elle avait lu l'évangile et le passage sur la colère de Dieu l'avait choquée : Celui qui refuse de croire le Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui.
" Comment Jésus peut-il dire ça, lui qui est tout amour et miséricordieux ?" me dit la grand-mère.
Avec le soutien de ce billet, nous avons pu réfléchir et échanger ensemble paisiblement !
J'ai apprécié les explications de cet évangile.
Merci.
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