Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 15 mars 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3053 : "Accepter la mission auprès du Père Olivier, un appel divin !" (Jean-François)

Pendant les presque deux mois et demi que j'ai passés à l'hôpital, je vous disais que ce qui m'avait permis, non seulement de tenir, mais de guérir, c'était vos prières, ainsi que vos visites. Pas une seule journée sans qu'à la porte de ma chambre n'apparaissent des visages aimés, qui m'ont communiqué quotidiennement force et énergie. ; et sur mon portable, de nombreux messages d'encouragement. Ce soutien permanent fut pour moi un immense cadeau de Dieu, envoyant ses Anges à mon chevet !
 
En lien avec ma famille n'habitant pas sur place, j'ai proposé à un paroissien de Bourgenay, Jean-François, d'être ma personne de confiance, avec le soutien de son épouse Jeanne-Marie. J'ai été impressionné par la qualité de son accompagnement quasi journalier. Il a en particulier assuré la continuité de ce blog, tapant courageusement les billets que je rédigeais sur mon lit d'hôpital !  Je lui ai proposé de relire ce que nous avions vécu ensemble. Il aurait préféré rester dans l'ombre, ne souhaitant pas trop que l'on parle de lui. Mais je l'ai invité à écrire son ressenti. 
 
Nombre de personnes, comme lui, ont été d'une grande aide pour moi, au plan matériel et autres ; mais Jean-François représente tous ces Anges qui en quelque sorte ont été envoyés par Dieu pour me permettre de retrouver vigueur et espérance. Je les remercie par ma prière.
 
Je vous livre la relecture, sous forme de méditation, de Jean-François. Il continue d'ailleurs son "service", me conduisant ici ou là (kiné, courses, examens divers...), car je n'ai pas l'autorisation de conduire avant le mois de juin.
 
Dieu est toujours présent !

« Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, 
      de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même. »

La rencontre avec le Père Olivier ne fut pas un hasard. Guidé par l’Esprit Saint, l’un vers l’autre, et dès le début, avoir été nous-mêmes et avoir partagé honnêtement nos pensées et nos sentiments ont favorisé une connexion sincère. Cette authenticité a crée un environnement propice à l’établissement de liens solides. La fiabilité et le respect mutuel, la tenue de nos engagements et le respect des confidences de l’autre ont établi une base solide pour une amitié durable. Passer du temps ensemble et vivre des expériences communes permettent de tisser des souvenirs partagés, consolidant ainsi la relation. Porter une attention réelle aux paroles de l’autre et comprendre ses émotions est essentiel. L’écoute active renforce la confiance et la proximité émotionnelle.

Accepter la mission auprès du Père Olivier, je l’ai perçue comme un appel divin à faire grandir ma foi et à manifester l’amour chrétien, comme une opportunité de me confronter à la réalité de la souffrance d’autrui et à la vulnérabilité humaine. Cette mission est une invitation de Dieu à approfondir ma relation avec Lui et à mettre en pratique l’amour du prochain. J’ai appris à me reposer sur la providence divine et à découvrir en moi des ressources que Dieu met à ma disposition et auxquelles je dois plus porter attention.

Cette mission sacrée m’a permis de développer le soutien et la solidarité. Ces moments incitent à pratiquer l’empathie et la charité, valeurs centrales dans l’enseignement de Jésus. En me laissant guider par Dieu, j’ai découvert que chaque rencontre, porte en elle la possibilité d’une évolution spirituelle.

N’oublions pas d’exprimer notre gratitude envers la Vierge Marie pour son intercession !
Combien d’amis, de visiteurs, ont demandé par leurs prières l’intercession de Marie pour obtenir la guérison du Père Olivier ?

« Ne crains pas d’aimer trop la Sainte Vierge, jamais tu ne l’aimeras assez et Jésus sera bien content puisque la Sainte Vierge est sa mère. » disait sainte Thérèse de Lisieux à sa cousine.

Nous avons offert nos prières pour le Père Olivier à la très sainte Vierge Marie pour qu’elle les présente à son fils. Ce fut le meilleur moyen de nous rapprocher du Christ. La prière nous a mis à l’école de Marie : une école d’humilité, de douceur, d’amour absolu et sans limite, qui nous invite à devenir de vrais chrétiens. Marie nous permet de marcher sur les pas de son fils, Jésus.

« Merci, Vierge Marie, pour ton intercession bienveillante. Merci, Esprit Saint, pour ta présence guérissante et réconfortante… »

Psaume 30.Verset 2 : 
« Je t’exalte, ô Éternel, car tu m’as relevé, Tu n’as pas voulu que mes ennemis se réjouissent à mon sujet. »

Dieu nous a ainsi invités à entrer en Carême afin de nous rapprocher de Lui et à renouveler notre foi en vue de la célébration de Pâques !



 

mardi 11 mars 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3052 : Poutine, Erdogan, Netanyahou, Trump, Kagamé, Xi Jinping et cie sont dans la main de Dieu

 On a tendance à  vouer aux gémonies tous les dictateurs de la planète, des personnages terrifiants pour certaines catégories de leur peuple (exemple, les Ouighours en Chine) et pour le reste du monde, des fossoyeurs de la démocratie et du vivre ensemble. Certains sont d'origine chrétienne, d'autres musulmane, juive ou autres...  Mais ils ont pris leur indépendance par rapport aux fondamentaux de ces religions, par exemple, vis-à-vis de la feuille de route proposée par Jésus dans le christianisme à travers l'évangile des Béatitudes. C'est à n'y rien comprendre !  Des chefs d'Etat n'ont-ils pas la responsabilité de conduire les peuples dont ils ont la charge sur le chemin de la Paix ?  Certains font exactement l'inverse : la Chine veut envahir Taïwan, Netanyahou laisse les colons s'emparer de la Cisjordanie, sans parler de Gaza, Kagamé a des visées expansionnistes sur le Congo voisin, Poutine rêve d'annexer l'Ukraine, tandis que Trump a traité de façon très impolie et incompréhensible le chef de l'Etat Ukrainien, considéré comme un fauteur de guerre, dans le bureau ovale, à la face du monde entier, Erdogan n'aime pas les Kurdes, etc... Divers pays suivent leur triste exemple, et le reste du monde est sidéré devant de telles attitudes, contraires aux principes de toute religion et à un fraternel vivre ensemble !

Mais nous, à notre niveau, que pouvons-nous faire ?  "Nous regardons ailleurs", selon la célèbre formule de Jacques Chirac, et nous pensons, à tort, que nous ne pouvons rien faire ! Je rencontrais, il y a quelque temps, une paroissienne, nonagénaire, et très attentive aux problèmes du monde, qui me fit cette confidence : "Je ne peux plus être active comme jadis sur le paroisse et dans la société, et j'ai senti qu'à mon âge, une nouvelle mission m'était confiée : je prie chaque jour pour les chefs d'Etat de la planète. Ils ont d'énormes responsabilités.  Je suppose qu'il leur est difficile de faire face à ce que l'on attend d'eux. Chaque jour, avec le journal, je prends le temps de prier à leur intention, et de demander à l'Esprit-Saint de les conseiller, de les éclairer dans la conduite de leurs actions. Si on ne prie pas pour eux, ne soyons pas surpris qu'ils orientent leurs activités hors du chemin de l'Evangile !" 

La réaction de cette paroissienne m'a fortement interpellé !  Je suis bien placé, en tant que prêtre, pour savoir le rôle irremplaçable de la prière ; mais est-ce que je place toutes mes forces,chaque jour, comme elle, dans la prière à l'Esprit-Saint pour nos gouvernants ?  Pour nos maires, nos conseillers municipaux, nos députés ? Pour M. Macron et M. Mélenchon ?  Pour les responsables de l'Union Européenne, pour l'unité de l'Europe ?  Pour les autres chefs d'Etat de l'Inde, du Brésil et de l'Argentine, de l'Algérie et de la Syrie, et de toutes les nations... ?

Me revient cette réflexion de St Jean Chrysostome, archevêque de Constantinople (344 - 407), que nous citait souvent un professeur du grand séminaire de Luçon :  "L'homme qui prie a la main sur le gouvernail du monde."  Si les chrétiens priaient avec ferveur pour les chefs d'Etat, sans doute cela changerait-il la face de la terre ?  Mais Dieu a ses desseins...

Il n'en n'est pas moins certain que Poutine aussi bien que Xi Jinping, et chacun d'entre nous, est sûrement dans la main de Dieu. Nous serions bien prétentieux de dire que Dieu les a exclut de son Amour : "Est-ce que vraiment je prendrais plaisir à la mort du méchant, et non pas plutôt à ce qu'il se détourne de ses chemins et qu'il vive ?" (Ezéchiel 18/23) 

Nous tenons confirmation de ce point en Job 12/9-10  :  "Le Seigneur, lui qui tient en son pouvoir l'âme de tout vivant et le souffle de toute chair d'homme."

"Chaque génération se croit vouée à refaire le monde.  La mienne sait qu'elle ne le refera pas.   Mais sa tâche est peut-être plus grande.  Elle consiste à empêcher que le monde ne se défasse." (Albert Camus)

Une bonne piste pour notre Carême, hors des discours tout faits et des sentiers battus ; contribuer à réparer le monde, par notre prière à l'Esprit-Saint !

 

mercredi 5 mars 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n°3051 : Homélie de l'évêque épiscopalienne de Washington, lors de l'investiture de Donald Trump

 Voici un billet qui ne va pas ressembler aux précédents ; il s'agit des paroles, d'une forte tonalité évangélique, que Mariann Budde, une femme de 65 ans, évêque de l'Eglise épiscopalienne, a fait résonner dans la cathédrale de cette Eglise, à Washington, lors de la cérémonie religieuse organisée à l'occasion de l'investiture de Donald Trump, le 21 janvier dernier, devant le président et nombre de personnalités politiques.

En ce mercredi des Cendres, cette homélie pourrait nous aider à réfléchir à propos du chemin sur lequel nous sommes invités à avancer, vers Dieu et les autres, en ce temps de Carême où il se pose tant de questions, tant en ce qui concerne la vie internationale qu'au sein de notre propre vie !

 

Homélie et prière pour l’unité de la nation

Ô Dieu, tu nous as créés à ton image et tu nous as rachetés par Jésus ton Fils : regarde avec compassion toute la famille humaine ; ôte l’arrogance et la haine qui infectent nos cœurs ; brise les murs qui nous séparent ; unis-nous par des liens d’amour ; et œuvre au travers de nos luttes et de notre confusion pour accomplir tes desseins sur terre ; afin que, au moment opportun, toutes les nations et toutes les races te servent en harmonie autour de ton trône céleste ; par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen.

Jésus dit : « C’est pourquoi, quiconque entend ces paroles que je dis et les met en pratique sera semblable à un homme prudent qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, mais elle ne s’est pas écroulée, parce qu’elle était fondée sur le roc. Et quiconque entend ces paroles que je dis et ne les met pas en pratique sera semblable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison, et elle s’est écroulée, et sa ruine a été grande. » Lorsque Jésus eut achevé de prononcer ces paroles, les foules furent frappées de son enseignement, car il enseignait comme ayant autorité, et non comme leurs scribes.
Matthieu 7:24-29

En compagnie de nombreux citoyens venus de tout le  pays, nous nous sommes réunis ce matin pour prier pour l’unité de la nation, non pas pour un accord, politique ou autre, mais pour le type d’unité qui favorise la communauté malgré la diversité et la division, une unité qui sert le bien commun.
L’unité, dans ce sens, est la condition préalable pour que les gens puissent vivre ensemble dans une société libre, c’est le roc solide, comme l’a dit Jésus, sur lequel bâtir une nation. Ce n’est pas le conformisme. Ce n’est pas la victoire de l’un sur l’autre. Ce n’est pas une politesse lasse ni une passivité née de l’épuisement. L’unité n’est pas partisane.

L’unité est plutôt une façon d’être ensemble qui englobe et respecte les différences, qui nous apprend à considérer les perspectives et les expériences de vie multiples comme valables et dignes de respect ; qui nous permet, dans nos communautés et dans les couloirs du pouvoir, de nous soucier véritablement les uns des autres, même lorsque nous sommes en désaccord. Ceux qui, partout au pays, consacrent leur vie ou se portent volontaires pour aider les autres en cas de catastrophe naturelle, souvent au péril de leur vie, ne demandent jamais à ceux qu’ils aident pour qui ils ont voté lors des dernières élections ou quelles sont leurs positions sur une question particulière. Nous sommes à notre meilleur lorsque nous suivons leur exemple.

L’unité est parfois sacrificielle, comme l’amour l’est, un don de soi pour l’autre. Jésus de Nazareth, dans son Sermon sur la montagne, nous exhorte à aimer non seulement notre prochain, mais aussi nos ennemis, à prier pour ceux qui nous persécutent, à être miséricordieux, comme notre Dieu est miséricordieux, et à pardonner aux autres, comme Dieu nous pardonne. Jésus a fait tout son possible pour accueillir ceux que sa société considérait comme des parias.

Je vous concède que l’unité, dans ce sens large et expansif, est une aspiration, et qu’il faut prier pour elle – une grande demande adressée à Dieu, digne du meilleur de ce que nous sommes et de ce que nous pouvons être. Mais nos prières n’ont pas grand-chose à nous apporter si nous agissons d’une manière qui creuse et exploite encore plus les divisions qui nous séparent. Nos Écritures disent très clairement que Dieu n’est jamais impressionné par les prières si elles ne guident pas nos actions. Dieu ne nous épargne pas non plus les conséquences de nos actes, qui, en fin de compte, comptent plus que les mots que nous prions.

Ceux d’entre nous qui sont réunis ici dans cette cathédrale ne sont pas naïfs face aux réalités de la politique. Lorsque le pouvoir, la richesse et des intérêts concurrents sont en jeu, lorsque les points de vue sur ce que devrait être l’Amérique sont en conflit, lorsque des opinions fortes s’opposent sur un éventail de possibilités et que des conceptions radicalement différentes de ce qu’est la bonne ligne de conduite, il y aura des gagnants et des perdants lorsque des votes seront exprimés ou que des décisions seront prises qui détermineront le cours des politiques publiques et la priorisation des ressources. Il va sans dire que dans une démocratie, les espoirs et les rêves particuliers de chacun ne se réaliseront pas au cours d’une session législative donnée, d’un mandat présidentiel ou même d’une génération. Les prières spécifiques de chacun – pour ceux d’entre nous qui sont des gens de prière – ne seront pas exaucées comme nous le souhaiterions. Mais pour certains, la perte de leurs espoirs et de leurs rêves sera bien plus qu’une défaite politique, mais plutôt une perte d’égalité, de dignité et de moyens de subsistance.

Dans ces conditions, une véritable unité entre nous est-elle possible ? Et pourquoi devrions-nous nous en soucier ?

J’espère que nous nous en soucions, car la culture du mépris qui s’est normalisée dans notre pays menace de nous détruire. Nous sommes tous bombardés quotidiennement de messages provenant de ce que les sociologues appellent désormais « le complexe industriel de l’indignation », dont certains sont alimentés par des forces extérieures dont les intérêts sont favorisés par une Amérique polarisée. Le mépris alimente nos campagnes politiques et les médias sociaux, et beaucoup en profitent. Mais c’est une manière dangereuse de diriger un pays.

Je suis une personne de foi et, avec l’aide de Dieu, je crois que l’unité dans ce pays est possible – pas parfaitement, car nous sommes un peuple imparfait et une union imparfaite – mais suffisamment pour nous permettre de continuer à croire et à œuvrer pour réaliser les idéaux des États-Unis d’Amérique – idéaux exprimés dans la Déclaration d’indépendance, avec son affirmation de l’égalité et de la dignité humaines innées.

Et nous avons raison de prier pour que Dieu nous aide dans notre quête de l’unité, car nous avons besoin de l’aide de Dieu, mais seulement si nous sommes prêts à nous occuper nous-mêmes des fondations sur lesquelles repose l’unité. Comme l’a fait Jésus en parlant de la construction d’une maison de foi sur le roc de ses enseignements, par opposition à la construction d’une maison sur le sable, les fondations dont nous avons besoin pour l’unité doivent être suffisamment solides pour résister aux nombreuses tempêtes qui la menacent.

Quels sont les fondements de l’unité ? En m’appuyant sur nos traditions et nos textes sacrés, je dirais qu’il y en a au moins trois.

Le premier fondement de l’unité est le respect de la dignité inhérente à chaque être humain, qui est, comme l’affirment toutes les religions représentées ici, le droit de naissance de tous les peuples en tant qu’enfants du Dieu unique. Dans le discours public, respecter la dignité de chacun signifie refuser de se moquer, de dénigrer ou de diaboliser ceux avec qui nous divergeons d’opinion, choisir plutôt de débattre respectueusement de nos différences et, chaque fois que cela est possible, de rechercher un terrain d’entente. Si un terrain d’entente n’est pas possible, la dignité exige que nous restions fidèles à nos convictions sans mépriser ceux qui ont leurs propres convictions.

Le deuxième fondement de l’unité est l’honnêteté, tant dans les conversations privées que dans les discours publics. Si nous ne sommes pas disposés à être honnêtes, il ne sert à rien de prier pour l’unité, car nos actions vont à l’encontre des prières elles-mêmes. Nous pouvons, pendant un temps, éprouver un faux sentiment d’unité entre certains, mais pas l’unité plus solide et plus large dont nous avons besoin pour relever les défis auxquels nous sommes confrontés.
Il faut être honnête : nous ne savons pas toujours où se trouve la vérité, et il y a beaucoup de choses qui vont à l’encontre de la vérité aujourd’hui, de façon stupéfiante. Mais lorsque nous savons ce qui est vrai, il nous incombe de dire la vérité, même si – et surtout si – cela nous coûte quelque chose.

Le troisième fondement de l’unité est l’humilité, dont nous avons tous besoin, car nous sommes tous des êtres humains faillibles. Nous faisons des erreurs. Nous disons et faisons des choses que nous regrettons. Nous avons nos angles morts et nos préjugés, et nous sommes peut-être les plus dangereux pour nous-mêmes et pour les autres lorsque nous sommes persuadés, sans l’ombre d’un doute, que nous avons absolument raison et que quelqu’un d’autre a absolument tort. Car nous ne sommes alors qu’à quelques pas de nous qualifier de bonnes personnes plutôt que de mauvaises.

En réalité, nous sommes tous des êtres humains, capables de faire le bien comme le mal. Alexandre Soljenitsyne a judicieusement observé que « la ligne qui sépare le bien du mal ne traverse pas les États, ni les classes, ni les partis politiques, mais traverse chaque cœur humain et tous les cœurs humains ». Plus nous en prenons conscience, plus nous avons en nous-mêmes de la place pour l’humilité et l’ouverture les uns aux autres au-delà de nos différences, car en fait, nous nous ressemblons plus que nous ne le pensons et nous avons besoin les uns des autres.

Il est relativement facile de prier pour l’unité dans les occasions solennelles. Il est beaucoup plus difficile de la réaliser lorsque nous sommes confrontés à de véritables différences dans l’espace public. Mais sans unité, nous construisons la maison de notre nation sur du sable.

Avec un engagement en faveur de l’unité qui intègre la diversité et transcende les désaccords, et les bases solides de dignité, d’honnêteté et d’humilité qu’une telle unité exige, nous pouvons faire notre part, à notre époque, pour aider à réaliser les idéaux et le rêve de l’Amérique.

Permettez-moi de vous adresser un dernier appel, Monsieur le Président. Des millions de personnes ont placé leur confiance en vous. Comme vous l’avez dit à la nation hier, vous avez senti la main providentielle d’un Dieu aimant. Au nom de notre Dieu, je vous demande d’avoir pitié des gens de notre pays qui ont peur en ce moment. Il y a des enfants transgenres dans les familles républicaines et démocrates qui craignent pour leur vie.

Les gens qui récoltent nos récoltes et nettoient nos bureaux, qui travaillent dans nos élevages de volailles et nos usines de conditionnement de viande, qui font la vaisselle après nos repas dans les restaurants et qui travaillent de nuit dans les hôpitaux… Ils ne sont peut-être pas citoyens américains ou n’ont pas les papiers nécessaires, mais la grande majorité des immigrants ne sont pas des criminels. Ils paient des impôts et sont de bons voisins. Ils sont des membres fidèles de nos églises, de nos mosquées et de nos synagogues, de nos gurdwaras et de nos temples.

Ayez pitié, Monsieur le Président, de ceux de nos communautés dont les enfants craignent que leurs parents leur soient enlevés. Aidez ceux qui fuient les zones de guerre et les persécutions dans leur propre pays à trouver ici compassion et accueil. Notre Dieu nous enseigne que nous devons être miséricordieux envers l’étranger, car nous étions autrefois des étrangers sur cette terre.

Que Dieu nous accorde à tous la force et le courage d’honorer la dignité de chaque être humain, de dire la vérité avec amour et de marcher humblement les uns avec les autres et avec notre Dieu, pour le bien de tous les peuples de cette nation et du monde.

Mariann Budde, sermon prononcé à Washington, 21 janvier 2025

 

La réaction de Donald Trump au sermon :

L’évêque qui a pris la parole lors du service national de prière mardi matin était une gauchiste radicale qui déteste Trump. Elle a amené son église dans le monde de la politique d’une manière très peu gracieuse. Elle a eu un ton méchant, et n’a pas été convaincante ni intelligente. Elle a omis de mentionner le grand nombre de migrants illégaux qui sont entrés dans notre pays et ont tué des gens. Beaucoup ont été internés dans des prisons et des institutions psychiatriques. C’est une vague de criminalité géante qui se produit aux États-Unis. Outre ses déclarations inappropriées, le service était très ennuyeux et peu inspirant. Elle n’est pas très bonne dans son travail ! Elle et son église doivent des excuses au public !

Donald Trump, message posté sur son réseau social Truth social , 22 janvier 2025

 


lundi 3 mars 2025

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 3050 : Retour vers le futur

Le titre de ce billet fait écho à la saga de films de science-fiction du même nom que vous connaissez sans doute, mais ça n'a rien à voir avec ce que je vais vous partager. Sauf que, sorti de l'hôpital, je ne vais pas m'enfermer à présent sur ce qui appartient au passé, mais vivre un retour positif dans la vie ordinaire, tourné vers le futur. 

Je tiens tout d'abord à dire un immense merci à celles et ceux qui ont permis que ce futur pour moi soit réalisable. Impossible de les citer tous, ils ont été si nombreux... Chacun se reconnaîtra dans ce merci collectif  :  ceux qui ont eu la possibilité et les moyens  de me rendre visite, innombrables (record : un jour, 15 personnes en même temps !), les coups de fil, sms  et les mails de soutien, ceux qui se sont chargés des questions pratiques : matériel à se procurer, linge et habits à m'apporter ou à laver, apport de fruits et friandises diverses, de chocolat chaud ainsi que du quotidien "Ouest-France"(grâce à Marie-Françoise, au soutien efficace et permanent), maison de Bourgenay à entretenir, commentaires émouvants souvent sur ce blog, etc...  Avec mes regrets de n'avoir pu répondre à chacun de ces commentaires, parfois très personnels et marquants !  Et je n'oublie pas les membres de ma famille, des autres communautés (Bouddhistes, Juifs, Protestants), les Soeurs de Bourgenay, ni les prêtres de la paroisse, les prêtres aînés des Sables et d'ailleurs, très attentifs.  Toutes ces visites ont contribué largement à me redonner de l'énergie !

Avec un merci tout particulier à vous tous qui m'avez fait une petite place dans votre prière. Je ne sais pas ce qu'il en sera de ma santé à venir  -  je reste un château branlant  -  mais je crois que votre prière à Jésus le Sauveur, par Marie, a été d'une grande importance dans le fait que j'aille mieux. Tout le monde, y compris les soignants, ont eu l'air surpris de la rapidité avec laquelle j'ai retrouvé ma mobilité ; alors qu'aux environs de Noël, une infirmière avait dit, à de amis en visite, qui ne me l'ont révélé que récemment, que j'étais "dans un sale état !"  Peut-être même, a-t-on dit, condamné à vivre dans un fauteuil roulant durant le reste de mes jours... J'ai vu Jésus "descendre aux enfers" ! Mais, grâce à Dieu, et à la qualité des soins apportés par médecins, soignants et kinés, il en a été autrement.  Comme me le répétait souvent mon ami le chirurgien Philippe Ducloyer, en citant Ambroise Paré (1510 - 1590,  considéré comme le père de la chirurgie française) : "Le médecin soigne, mais c'est Dieu qui guérit." 

Quant à Jean-François, de Bourgenay, ma personne de confiance, il a été le pivot qui a géré tout cela, tout au long de mon hospitalisation, me soutenant à fond, appuyé par son épouse Jeanne-Marie et les autres amis de Bourgenay, quasi quotidiennement, dans tous les domaines, par son amitié, son savoir-faire et sa foi. Cela en lien, pour l'informatique, avec cette chère Elodie !  Le blog, par exemple, je n'aurais pas eu la force de le tenir ; mais grâce à lui, la communication n'a pas été rompue ! Et heureusement, car les billets qu'il a tapés depuis le 1° janvier ont eu une audience plus forte qu'auparavant, au-delà de ce que l'on pouvait imaginer.

D'autre part, à présent, c'est une nouvelle mission que je reçois.  J'avais été envoyé en mission dans le monde de l'hôpital, contre ma volonté ; me trouver dans cette situation difficile m'a permis de gagner du temps pour commencer à "expier mes péchés", tout en offrant mes souffrances  pour la guérison des autres malades et pour le salut du monde ; mais peu à peu, grâce à vos prières, j'y ai découvert le rôle missionnaire que je pouvais peut-être mener dans cette situation hors norme, avec l'aide d'En-Haut et de vos prières.  A travers certains billets, je vous ai raconté tout cela ! A présent, pour le futur, je reçois sans doute une mission différente, mais pas moindre :  celle d'être là, au coeur de la paroisse et de la société, au coeur du monde, par l'amitié, l'accueil et la prière principalement.  Sans faire de bruit, anonymement.

Plus que jamais, j'aurai du temps désormais pour vous porter dans ma prière, de même que je compte sur la vôtre, évidemment ! Merci à vous !

jeudi 27 février 2025

 

Bonne nouvelle … 

 Je réintègre mon logement de Bourgenay … et je vais revoir la mer !

Au vu des bons résultats de toutes mes analyses médicales et des progrès de ma mobilité, l’équipe médicale me donne le feu vert pour réintégrer mon logement de Bourgenay le 28 février.

Je reste cependant encore fragile. Je dois être prudent et ménager mes efforts.
 
Jean-François me demande de vous communiquer les conseils et consignes que les médecins lui ont donnés (et bien sûr à moi aussi ) : 
- le médecin souhaite que le Père GAIGNET prenne d’abord un repos complet pendant 15 jours
- pas de visite le matin et pas avant 16h00 l’après-midi et jamais après 18h00
- pas de sollicitations du Père Olivier telles que : écrit, prise de parole ou présence à des réunions
- pas d’invitation à des repas pour le moment
- ne pas s’étonner de son absence parfois aux cérémonies

Merci à toutes et à tous pour vos prières et votre soutien !

A bientôt … face à la mer !

 

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3049

" Ô que ma quille éclate !

   Ô que j'aille à la mer ! " (Arthur Rimbaud)

Quel de drôle de titre, pour ce blog ! Et pourtant, j'ai retenu cet extrait du superbe poème d' Arthur Rimbaud, " Le bateau ivre " (1871) car il exprime très bien les 2 sentiments qui m'animent en ces jours. 

" Ô que ma quille éclate ! " Après plus de 2 mois à l'hôpital des Sables d'Olonne, j'ai traversé tellement de peurs, d'incertitudes, de rage aussi, que j'ai l'impression que mon crâne va éclater. Combien de fois, vers 2 ou 3 heures du matin, durant trop de nuits sans sommeil, malgré les doses diverses, parfois très fortes, de somnifères que l'on me faisait absorber, cloué dans mon lit, fatigué, sans pouvoir bouger, je me suis demandé si je n'allais pas faire une crise ...

Et je me suis interrogé : mais comment font les autres malades pour continuer à vivre, en particulier ceux qui sont cloués sur leur lit depuis des mois, et parfois des années ? N'était-ce pas d'ailleurs ce qui m'attendait, car pas d'améliorations visibles durant le mois de janvier ...

Quand je vais franchir la sortie de l'hôpital, je crois que ma tête va éclater, et que le vent, l'espoir, l'air pur, un sentiment de libération vont envahir mon esprit. Un temps de renaissance et de renouveau, même si tout restera bien fragile, j'en suis conscient !

" Ô que j'aille à la mer ! " J'en ai rêvé, de la mer, pendant ces 2 mois. En janvier, je pensais que je ne la reverrais que sur mon fauteuil roulant. J'ai honte d'avoir ainsi trop pensé à moi, à ce que je pourrais faire ou non. J'en prends conscience à présent, tandis que, sans cesse, j'arpente les tristes couloirs de l'hôpital avec ma canne anglaise, seul à pouvoir ainsi marcher, privilégié que je suis. tandis que l'ensemble des malades sont cloués dans leur lit, comme je l'ai été. Eux aussi, j'en suis sûr, voudraient sortir, marcher, aller voir la mer ... 

En tout cas, je regarderai la mer autrement désormais ! A la manière d'un détenu venant d'être libéré. Et je me vois déjà, installé sur un banc à Bourgenay, face à la mer, lisant et relisant le fantastique poème de Rimbaud, goûtant tel passage, savourant tel autre :

" ... Les fleuves m'ont laissé descendre où je voulais ...
      Plus léger qu'un bouchon, j'ai dansé sur les flots ...
      Je me suis baigné dans le Poème de la mer ...
      Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir ...
      Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants ... " 

En définitive, quoi retirer de ces 58 jours d'hôpital ? Une impression de temps perdu ? Certainement pas ! J'en ai appris tant sur ma condition de malade, sur la possible désespérance, sur la qualité des soignants, sur mes propres fragilités ...

2 mois d'échec ? Certainement pas ! Mais une sérieuse remise à niveau, tant dans mes faiblesses que par rapport à ce que cela a pu faire bouger, évoluer, grandir dans mon être profond.

La maladie, finalement, d'obstacle qu'elle était, est devenue un levier de renouveau. Levier qui a été actionné par les soignants et les visiteurs particulièrement. Tous ceux qui ont contribué à "mettre du charbon dans la machine", pour que je puisse être plus fidèle à ma mission d'homme et de prêtre ici-bas.

Mon action de grâce se résume à travers ces versets 13 et 14 du psaume 55 : " Mon Dieu, je t'offrirai des sacrifices d'action de grâce, car tu m'as délivré de la mort, et tu préserves mes pieds de la chute, pour que je marche à la face de Dieu, dans la lumière des vivants." 

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

 

lundi 24 février 2025

 

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3048

Est-ce que je peux aller prier avec vous ?

Cela fait environ un mois que, à 2 ou 3 reprises, l'on m'a posé cette question, tandis que j'arpentais les grands couloirs du 4ème étage à l'hôpital.

Chaque jour, je découvre davantage combien le rôle de la prière est important, primordial, dans un tel lieu, qui n'a pourtant rien d'une chapelle, ni d'un endroit propice au recueillement.

J'ai donc eu, à diverses reprises, l'occasion unique de vivre de courts temps d'intercession et de louange, avec des malades, des soignants, des visiteurs, et y compris une doctoresse, très croyante et tout à fait motivée.  

Un exemple : avec certaines soignantes, on s'est dit plusieurs fois, avec le sourire : " merci Seigneur pour la nuit qui commence ! Et fais, Seigneur, que les malades dorment bien ! "

Nombre de soignantes aiment bien blaguer, et elles me lancent, avec un grand sourire : " Alors, Monsieur le Curé, on a fait sa prière ce soir ? " Autant d'occasions de les prendre au mot, et de partager brièvement avec elles, les veilleuses de nuit surtout qui ont un peu plus de temps, quelques pieux échanges : du genre " merci, pardon, s'il te plaît Seigneur ..."

Ce dimanche, une soignante surgit dans ma chambre : " Votre ami protestant, le pianiste, vient de se mettre à jouer de son instrument. Une infirmière de son service vient de me téléphoner pour que je vous avertisse, afin que, si vous voulez, vous puissiez aller l'écouter. "

Et me voila parti pour le rejoindre dans sa chambre, tandis qu'il joue au piano la musique de chants protestants qu'il connaît bien. 

Pour moi, c'est évidemment un temps de prière, et de louange partagée. Cerise sur le gâteau, l'infirmière qui m'a fait venir est là également, bien que son temps soit compté. Je la sens heureuse et impliquée.

Dimanche après-midi, une soignante m'envoie sur mon portable un très beau cantique, " Grâce infinie ", que les protestants Baptiste ont chanté lors du culte en matinée aux Nouettes. Elle fait partie de leur chorale.

Oui, on peut prier à l'hôpital. A condition bien sûr de respecter la neutralité, et de ne pas imposer quoique ce soit à d'autres.

Il y a deux choses qui me paraissent essentielles en de tels lieux : les soins, et la prière ; autrement dit : le sourire des soignants (ainsi que des visiteurs et des familles), et le sourire de Dieu.

J'essaye donc d'être souriant moi aussi, de saluer tout le monde, même très sobrement, dans les couloirs : soignants, malades, visiteurs ...

De façon plus invisible, en passant devant chaque chambre, je confie au Seigneur le malade qui s'y trouve, dont, le plus souvent, je ne vois même pas le visage. Mais que de souffrances cachées, que je n'ose même pas imaginer. 

Ainsi celles du monsieur dans la chambre voisine de la mienne, qui est là depuis un an ... Je n'en dis pas plus ! Et il ne bouge pas de son lit, ne répond pas à mes saluts...

Je crois beaucoup en la prière ! La prière des autres m'a soutenu et m'a sauvé de la déception. Prier, c'est à peu près tout ce que je peux faire désormais, pour servir Dieu et l'humanité. Ce n'est pas une tâche au rabais ! Que l'Esprit Saint me permette d'être fidèle à cette belle mission !  

(texte du Père Olivier enregistré par son ami Jean-François)

 

samedi 22 février 2025

 

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3047

Peut-on croire en Dieu quand tout va mal ?

" Mets du charbon dans la machine ! " 

Qui d'entre-nous, s'il a vécu un deuil terrible, ou une grande douleur, comme ce jeune couple heureux d'avoir un enfant, dont on a dû l’amputer d'un bras, qui n'a jamais demandé des comptes à Dieu quand cela allait mal dans sa vie ?

Je lisais dans le journal " La Croix " du 24 janvier, cette réflexion terrible de Piotr CYWINSKI directeur du musée d’Auschwitz : " La Shoah a provoqué une crise profonde de la religion, suite à la trahison que les juifs ont ressentie dans les camps : à quoi sert l'histoire de Moïse, puisque la mer ne s'est pas ouverte ? L'énorme majorité des survivants des camps a perdu la foi ..." " Mais où en était la conscience de chacun ?

Et toutes ces femmes, qui étaient croyantes, et que l'on a brûlées vives dans leur prison, récemment au Congo, après les avoir violées, qu'ont-elles pensé  de Dieu ? Et ces otages israéliens innocents, emmurés vivants au fond des tunnels où ils sont torturés depuis de longs mois ? Et ces soldats ukrainiens orthodoxes, épuisés dans de durs combats, et ces gazaouis, que l'on se propose de chasser de leur pays, peuvent-ils encore faire confiance à Dieu ?

Chacun de nous se met à leur place, et se demande, dans de telles situations, ce qu'il ferait ! Face à de telles situations aussi tragiques, je repense à cette formule du credo, que l'on récite peut-être sans y prêter beaucoup d'attention : " Il est descendu aux enfers ". C'est-à-dire que Jésus, non seulement est descendu du ciel pour partager notre vie, mais il a rejoint nos vies humaines jusque dans nos lieux de souffrance et de mort, pour partager nos obscurités, nos inquiétudes et nos questions.

Personnellement, et je n'ose guère en parler, car mon épreuve, vu après coup, n'a été que légère, mais suffisante cependant pour me permettre un peu de réfléchir. Je vous ai écrit déjà sur ce blog que, pendant 4 bonnes semaines, j'ai vraiment cru que j'allais passer le restant de ma vie dans une petite charrette. Un certain nombre de nuits, je n'en ai pas dormi. Mais un jour, un ami, lui-même gravement atteint par un cancer, m'a dit ceci au téléphone : " N'écoute pas les paroles décourageantes, mets du charbon dans la machine ! "

Ceci, venant d'un plus malade encore que moi, m'a interpellé. Je me suis dit : le charbon, pour moi, c'est la confiance en Dieu. Je n'avais plus guère de courage ni la force de prier, mais chaque jour et au long des nuits sans sommeil, je me suis contenté de dire et de répéter à Dieu sans relâche : Seigneur, je suis dans ta main ..." Et je ne pouvais guère en dire plus. Mais je sentais, presque physiquement, que Jésus était descendu dans le petit enfer que je vivais, et qu'il me prenait par la main, avec Marie.

Je partage totalement ce qu'exprime Dom Maxence Bertrand, prêtre de le communauté Saint Martin, dans le même journal " La Croix " du 24 janvier, p.10 : " La lumière du Christ brille dans nos ténèbres. J'ai expérimenté cette présence forte du Christ par " en bas ", dans certains moments d'épreuve ... Hans Urs von Balthasar, un théologien suisse, disait qu'on pouvait toujours tomber plus bas que soi, mais qu'on ne tombera jamais plus bas que Dieu ".

Conclusion : on n'est jamais prêt quand le malheur arrive, et on ne peut pas le fuir quand il est là. A Auschwitz aussi sûrement, Dieu était présent ; Dieu a aussi été violé et brûlé au Congo, enterré dans les tunnels de Gaza. Peut-on encore croire en tout cela ? Seulement si on met du charbon dans la machine, si l'on s'habitue à vivre avec Dieu au long des jours, si on lui dit " me voici " avec confiance à l'aube de chaque matin, avec la même confiance que ces jeunes parents dont le bébé vient d'être amputé d'un bras, mais qui gardent malgré tout l'Espérance.

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

jeudi 20 février 2025

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3046

Miracles à l'hôpital des Sables d'Olonne

J'écris ce billet le jeudi 20 février 2025 ; cela fait aujourd'hui exactement 2 mois que j'ai fait l'objet d'un " miracle noir ", ou si vous préférez, un miracle à l'envers. C'était le vendredi 20 décembre. Je m'étais rendu, comme chaque soir, à la chapelle de Bourgenay, pour me confier à Notre-Dame de l'Espérance, et chanter les vêpres avec les Sœurs, sous la protection de Marie. Et voici que, au moment le plus fort de ce temps de prière, tandis que nous étions debout pour chanter le Magnificat, c'est le moment que le destin (?) a choisi pour que je perde tout à coup toute sensation de la jambe gauche. Je suis tombé lentement sur une chaise. Et par la suite, j'ai mis près de 2 mois à pouvoir me remettre debout !

Je n'en veux pas à Marie bien sûr, qui m'aurait oublié dans sa chapelle ; mais je la remercie de m'avoir permis de retrouver la santé et ma mobilité. Mille mercis à Dieu, à Marie, et à tant d'amis qui ont prié, intercédé, avec succès, pour ma guérison. Ainsi qu'au savoir-faire des soignants et kinés évidemment !

En tout cas, pendant ces 2 mois, j'ai été l'heureux témoin de nombreux " miracles blancs ", de vrais miracles, à l'hôpital. Comme elle est juste et véridique, cette parole du psaume 43/2 lue lors de l'office des lectures de ce 20 février : " Dieu, nous avons entendu dire quelle action tu accomplis. "

Je pense par exemple à ce kiné me racontant avec bonheur qu'il avait pris en charge un monsieur assez âgé, très handicapé, qui, après les séances de rééducation, avait quitté l'hôpital sur ses deux jambes, " comme un jeune homme ".

Parmi les miracles dont j'ai été l'heureux témoin, cette jeune femme, assez jolie, mais l'air très sombre, il y a un mois, victime d'un accident de voiture un soir où, comme elle me l'a dit, elle était " bourrée ". Je la voyais peiner, peu motivée, aux séances de rééducation. Et voici que, cette semaine, la retrouvant à la salle de kiné, et la voyant bien évoluer, je lui dis : " Vous avez bien progressé, Madame X ... " Elle m'a regardé alors avec un sourire éclatant. Pour elle aussi, le kiné avait fait des miracles, son visage était transfiguré !

Autre miracle ; quelle diversité parmi les patients, depuis le monsieur cultivé, protestant affiché, qui a obtenu de pouvoir jouer de son piano dans sa chambre, jusqu'à cette dame qui ne sait toujours pas où est sa chambre, cet unijambiste qui a l'air désespéré, etc ... Je découvre avec bonheur que les soignants nous traitent tous avec la même attention, sans faire de distinctions. Quelle leçon pour notre façon de vivre en société, avec les gens d'en haut et ceux d'en bas, et les gens que nous mettons dans des cases séparées !

Pour ma part, un des miracles principaux à l'hôpital, que vous ne trouvez en général ni dans une administration ni dans les rassemblements ou réseaux sociaux, et même pas dans les églises, c'est le SOURIRE des soignants. Comme je l'ai entendu dire par une infirmière, " l'attention aux malades, les échanges avec eux, même brefs, et surtout le sourire, cela fait partie du soin ".

Comme l'a dit le skippeur chinois JINGKUN XU, amputé du bras gauche, lors de son arrivée du Vendée-Globe : " Pendant la course, je me suis rendu compte qu'on a plein de pouvoirs, en tant qu'être humain ".

Mais dans tous ces " miracles ", dus à des efforts humains, nous pouvons lire aussi l'action de Dieu, la bonté de Dieu, la joie de Dieu, à l’œuvre dans le corps et le cœur des humains !

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

 

 

mardi 18 février 2025

 

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3045

" Celui qui nous rend solides, c'est Dieu. " (Saint Paul)

Fin décembre, y compris le jour de Noël, et tout le mois de janvier, cloué sur mon lit, j'ai eu l'impression d'être au fond du trou, et pour le restant de mes jours !

Et en même temps, je savais bien que j'étais loin d'être seul dans ce cas, et qu'à travers le monde, des millions de personnes étaient dans la même situation que moi, sinon bien pire souvent ; et, la plupart du temps, bien moins entourées que moi.

Je me disais alors en moi-même : arrête de te lamenter sur toi-même, et demande-toi comment ces gens font pour s'en sortir, pour continuer à vivre, et à espérer.

Durant tout ce temps d'incertitude, la Bible m'a beaucoup aidé à tenir la tête hors de l'eau. De temps en temps, quand j'avais la force et le courage, je mettais par écrit les paroles bibliques qui faisaient surgir un peu de lumière dans ma vie. Permettez-moi de vous en citer quelques-unes, à titre de partage :

- 2 Corinthiens 1/21-22 : " Celui qui nous rend solides, c'est Dieu. Il a mis sa marque sur nous. Il nous a fait une première avance sur ses dons : l'Esprit qui habite en nos cœurs ."

Je me disais alors : il n'est pas possible que Dieu n'aide que les cathos ... Et je le priais d'envoyer aussi son Esprit de consolation et de guérison sur tous les malades, handicapés et souffrants de la terre. Et c'est sans doute cela le ministère, c'est-à-dire, le service d’Église et d'humanité qu'il m'est demandé de vivre en ce moment. 

En ces jours difficiles, je me sens chargé de prière au nom du monde entier !

- psaume 39/3 : je me suis bien retrouvé aussi dans les versets suivants, par rapport à ma jambe gauche sur laquelle je ne pouvais plus du tout m'appuyer, avant que les kinés ne soient arrivés, grâce à leur savoir-faire, à la réveiller :

    " Il m'a tiré de l'horreur du gouffre, de la vase et de la boue ; il m'a fait reprendre pied sur le roc, il a raffermi mes pas. "  

- Hébreux 12/ 4-7 11-15 : c'est incroyable, le nombre de textes dans lesquels l'on peut se reconnaître dans la Bible, tel celui-ci, tandis qu'étaient inertes mon bras et ma jambe gauche : 

    " Redressez les mains inertes et les genoux qui fléchissent, et rendez droits pour nos pieds les sentiers tortueux. Ainsi, celui qui boîte ne se fera pas d'entorse ; bien plus, il sera guéri ! "

Impressionnant, n'est-ce pas ? Je pourrais ainsi multiplier les références bibliques ; une dernière :

- psaume 55/13-14 : " Mon Dieu, je t'offrirai des sacrifices d'action de grâce, car tu m'as délivré de la mort, et tu préserves mes pieds de la chute, pour que je marche à la face de Dieu, dans la lumière des vivants."

Ces citations bibliques sont extraites tout simplement de la prière du Bréviaire que les prêtres lisent chaque jour ; durant ces deux derniers mois, j'en ai ainsi repéré quelques-unes.

Puissent les souffrants et les malades du monde entier, croyants ou non, être renouvelés en profondeur, dans leur corps, mais aussi dans leur âme, par l'Esprit de guérison et de salut du Dieu vivant !

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

lundi 17 février 2025

 

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3044

Prions le " Dieu de l'impossible "

Une soignante protestante dont je vous ai déjà parlé (voir blog n° 3041, du 7 février), membre de l’Église Protestante Baptiste des Sables d'Olonne, ne se contentant pas de me soigner physiquement, vu ce que je suis en train de vivre, est venue me faire partager un chant qu'elle aime beaucoup, intitulé " Dieu de l'impossible ", de Lætitia Perraud. Elle m'a dit que ce chant était très adapté à ma situation. Vous pouvez retrouver les paroles de ce cantique en tapant " Dieu de l'impossible " sur votre barre de recherche. En voici quelques extraits :

" Dieu peut faire infiniment et au-delà 
Plus que nous demandons ou imaginons
Ses promesses, oui et amen, se réalisent
Sa parole, toujours sûre et certaine, s'accomplira
Car il est présent, Dieu est puissant.

Dieu est grand, majestueux, il règne en Roi
Il ordonne et calme les tempêtes, il a tout pouvoir
Par sa force incomparable, il nous soutient
A sa voix, tout ce qui était mort, revient à la vie. "

Cette femme a très bien compris que ce chant reprenait tout à fait ce que j'étais en train de vivre : ma jambe gauche, quasiment morte pendant quatre semaines, arrive désormais à me porter ! La vie a vaincu la mort !

Je passe désormais mes journées à rendre grâce au " Dieu de l'impossible ", qui a su calmer la tempête de mon âme, plus que, comme l'explique le chant, je ne pouvais le demander ou l'imaginer !

A présent, maintenant que je suis revenu à la vie, il me semble que je reçois une nouvelle mission : prier sans cesse le Dieu de l'impossible, pour que tout malade, tout blessé, tout handicapé fasse la même riche expérience : calmer la tempête dans tous les corps et cœurs blessés et permette à chacun de retrouver vie et santé ...

Une autre mission aussi est confiée à chaque chrétien : prier sans cesse et sans relâche pour notre monde profondément blessé et malade ; ligoté sur son lit d'échecs et de malheur, sans lumière, sans consolations, sans espérance.

O toi, le Dieu de l'impossible, seul tu peux guérir notre humanité qui a un peu perdu et la tête pour réfléchir, et les jambes pour avancer. Y a-t-il un " possible " pour l'avenir de notre planète ? Si tu es le Dieu de l'impossible, nous te faisons confiance pour que l'impossible, le décevant, la douleur, la haine, n'aient pas le dernier mot dans notre histoire.

Si c'était seulement Olivier qui était malade, on pourrait, je pourrais l'accepter ! Mais Seigneur c'est ton humanité entière, ta création, ton œuvre qui est en train d'être abîmée, torturée, rejetée, engloutie, détruite ... Que ce soit à Gaza ou au Congo, en Ukraine et ailleurs.

Mais c'est aussi ton projet créateur, fraternel et libérateur qui est foulé aux pieds dans trop de nations, par des dirigeants qui ne sont ni de bons médecins, ni des valeureux soignants, mais des détraqués et des malades, qui empoisonnent et rendent malade leurs populations. Ces gens pitoyables auront-ils le dernier mot, Seigneur ?

Au fond, ce qu'il faudrait pour soigner et guérir notre planète, c'est ce que je viens d'expérimenter à l'hôpital. Notre terre, pour échapper à son triste destin, devrait être gérée par de bons médecins, compétents, et pleins d'empathie. Il faudrait qu'ils soient accompagnés de soignants dévoués, de kinés qui sentent bien les choses, d'aidants, de cuisiniers, de chauffeurs etc ..., qui tous n'aient qu'un seul souci : le bonheur et la santé de leurs frères humains, et de l'environnement de la planète.

O toi, Dieu de l'impossible, envoie sur nous ton Esprit afin que ton beau projet créateur puisse enfin être mis en œuvre pleinement !

Bonne santé à toutes et à tous ! 

 

P.S.
 
" Ceux qui pensent que c'est impossible sont priés de ne pas déranger ceux qui essaient "       (F. Busnel et E. Fottorino)

" Ils ne savaient pas que c'était impossible, alors ils l'ont fait " (Mark Twain)

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

vendredi 14 février 2025

 

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3043

J'ai décidé de remarcher ! (23 janvier 2025)

Cela fait plus d'un mois et demi, bientôt 2 mois que je suis dans cet hôpital. Les 4 premières semaines ont été très éprouvantes. J'avais demandé aux médecins de ne rien me cacher, de me dire les choses franchement. L'on m'a répondu qu'il n'était pas du tout garanti que je puisse remarcher un jour, et que je risquais de finir ma vie sur un fauteuil roulant.

Je me suis donc préparé au pire, dans le fond de mon lit ; avec un cortège de nuits blanches et peu d'espoir de sortir de ce pétrin. Je disais déjà adieu à un peu tout. Même si devant les visiteurs, dont je voyais qu'ils s'apitoyaient sur mon sort, ou plutôt, qu'ils souffraient de me voir en cet état malgré mon sourire de façade pour essayer de les tranquilliser.

Dans cette situation, je dois l'avouer, je me suis posé des questions sur le sens de la prière, sa place, sur la qualité de ma relation avec le Seigneur. Avouons-le, je crois que je n'ai pas été à la hauteur, du moins peu fidèle à l'idéal de moi-même que je m'étais fixé : orgueilleux que j'étais ! Pour mieux saisir cela, je vous renvoie aux billets que j'ai déjà rédigés sur ce sujet ; par exemple, celui du 9 janvier, le n° 3029, tandis que j'étais en pleine incertitude, sous le titre : " Peut-on prier quand on est malade ? " 

Suite à mes divers billets, j'ai reçu plusieurs messages , et il y a aussi eu quelques commentaires expliquant comment d'autres malades vivent le même questionnement, et se battent pour sauvegarder, même tout petitement, leur relation d'amour avec le Seigneur. Si ce que j'écris, sous la dictée de l'Esprit Saint (du moins, c'est ce que j'espère), si ces billets ont pu n'aider qu'un seul malade à avancer, je n'aurai pas perdu mon temps, et l'Esprit-Saint non plus !

Puis au bout de 4 semaines d'immobilité quasi totale, et apparemment sans issue ni évolution, une nuit, j'ai eu l'impression que les doigts de pied de ma jambe gauche étaient en train de se remettre à bouger! Je vous passe la suite! De jour en jour, il s'est passé quelque chose. Il est vrai qu'une nuit, vers 2 heures du matin, alors qu'une fois de plus je n'arrivais pas à trouver le sommeil, de colère, ou plutôt dans la rage de m'en sortir, dans un refus total de ce qu'on m'annonçait : mes vieux jours dans une petite charrette, j'ai pris la décision ferme suivante comme quoi, quoiqu'en disent les soignants : " JE REMARCHERAI ".

C'était dans la nuit du 22 au 23 janvier, le l'ai noté au matin. Bien sûr, je n'ai parlé de cette décision à personne, car ce n'était pas crédible ... Par contre, le 27 janvier, l'on m'a transféré au service rééducation de l'hôpital. J'ai alors été pris quotidiennement en main par une excellente équipe de Kinés, qui m'ont littéralement  remis debout, réappris à bouger, à remettre en action ma jambe morte, à redevenir autonome dans ma chambre, à marcher dans le couloir, à monter et descendre les escaliers, etc ...

Comme on me le répète sans cesse, tout est dans le mental, la volonté ferme de s'en sortir. Alors, le corps obéit, au lieu de paresser immobile. Si les kinés n'avaient pas actionné ma jambe, celle-ci ne se serait jamais réveillée toute seule.

Et si je peux me bouger à présent, sans cependant trop vite chanter " victoire ", c'est grâce aux kinés, aux soignants  ; mais aussi aux visiteurs qui m'ont soutenus et m'ont partagé leur énergie , grâce à la prière si intense de chacun, grâce à tous ceux qui ont cru en moi, qui par là ont agi positivement sur mon mental et ma volonté de m'en sortir. 

Merci au Seigneur, à Marie et à vous toutes et tous !

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

 

mardi 11 février 2025

 

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3042

Une mission aux " périphéries "

" Périphérie " : un terme souvent employé dans l’Église catholique à présent, depuis que le pape François l'a popularisé. Lui-même d'ailleurs aime bien aller aux périphéries, loin des endroits les plus importants. Ainsi, lorsqu'il a fait le choix de se rendre dans une île qui n'est pas au centre de la France, en Corse, plutôt qu'à Notre-Dame de Paris.

Que dit Jésus à l'apôtre Pierre, dans l'évangile de ce dimanche 9 février ? " Avance au large, et jette tes filets (Luc 5). Avance en périphérie ... C'est là que tu pourras faire une bonne pêche !

Sans vouloir encore parler de ma situation - je le fais déjà trop sur ce blog, même si personne n'ose me le dire - il me semble que, de même que Pierre était déjà fatigué d'avoir pêché toute la nuit, et ne souhaitait pas poursuivre encore sa pêche, moi non plus, je n'ai pas désiré du tout rejoindre l'une des plus pénibles périphéries de notre société, à savoir un hôpital ... 

De même que Pierre, j'entends Jésus me dire en permanence depuis fin décembre ; " Olivier, avance au large, et jette tes filets pour la pêche ! "

Or, je l'avoue humblement, je n'ai vraiment pas choisi cet envoi, pour une vie de reclus dans un hôpital ; même si l'on me répète, pour me consoler, que je suis là pour une mission pastorale, envoyé par le Christ, mais rétif comme Jonas, qui refusait d'être envoyé en mission par Dieu à Ninive, cette ville perverse et sans foi. Si j'en avais eu la possibilité, de même que Jonas, j'aurais fui cette pénible mission.

Mais voilà qu'une fois encore, je me sens interpellé. Vous avez entendu dimanche, comme moi, cet appel du Seigneur s'adressant au prophète Isaïe, qui trouvait qu'il avait " des lèvres impures " : " J'entendis alors la voix du Seigneur qui disait : " Qui enverrai-je ? Qui sera notre messager ? " Et j'ai répondu : " Me voici, envoie-moi ! " (Isaïe 6/1-8)

Or, moi aussi, j'ai les lèvres impures ; je suis loin d'avoir toujours vécu mon sacerdoce de façon exemplaire, loin d'être digne de l'appel de Dieu. Jonas et Pierre ont été réticents, face à l'appel de Dieu à avancer au large. Moi aussi, j'aurais préféré demeurer tranquille et en bonne santé dans ma bonbonnière à Bourgenay.

Oui mais, Dieu est venu à ma rencontre, et il m'a confié une mission : celle d'aller vivre quelque temps au milieu de ses enfants atteints dans leur santé, et du cœur de ce monde souvent très en détresse, parfois désespéré, de faire monter vers le ciel toutes ces souffrances, afin que de tout cela, rien ne soit perdu, mais que chacun puisse recevoir, de la part de Dieu, soulagement, espoir, lumière et peut-être guérison, et foi, pourquoi pas, dans le Dieu Sauveur.

Dans le billet précédent, je vous donnais quelques exemples de ce que j'ai le bonheur de vivre, en lien avec les autres malades et les soignants. Avec l'éclairage de l'évangile de ce dimanche, l'on peut vérifier que l’Église fait une pêche miraculeuse, dans cet hôpital comme partout où elle avance au large.

Étant donné cela, je me dis qu'après tout, même si je l'ai vécu à contre cœur, et si je ne suis pas encore sorti du pétrin, il valait sans doute la peine que je vive ce temps difficile, au large, pour remplir le filet de l’Évangile.

Je termine ce billet en osant reprendre (un peu) à mon compte les paroles de l'apôtre Paul aux chrétiens de la ville de Corinthe, dans la 2ème lecture de ce dimanche 9 février : " Je ne suis pas digne d'être appelé Apôtre (...) Mais la grâce de Dieu, venant en moi, n'a pas été stérile. Je me suis donné de la peine (...) ; mais à vrai dire, ce n'est pas moi, c'est la grâce de Dieu avec moi." (1 Corinthiens 15/9-10)

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

samedi 8 février 2025

Message

Hier, lors de mon entretien, le médecin m'a confirmé la bonne évolution de ma santé, tout particulièrement celle de ma mobilité. Je suis actuellement en mesure d'assurer par moi même les besoins essentiels de tous les jours : me mettre au lit seul, faire ma toilette, etc ... ce qui est un grand soulagement pour moi.

Ma rééducation continue. Un examen important le 20 février me permettra de vous communiquer d'autres informations en fin de mois.

Merci pour vos pensées et vos prières.

Olivier.

vendredi 7 février 2025

 

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3041

 

 L’Évangile et l’Église à l'hôpital 

 

Ce dimanche 9 février, c'est le dimanche annuel de la santé. A cette occasion, le pape François a publié un très beau message, intitulé : " L'Espérance ne déçoit pas." (Romains 5/5). Vous le trouverez facilement sur Internet. J'en extrais seulement l'appel suivant, correspondant à ce billet :

" Arrêtons-nous pour réfléchir sur la présence de Dieu auprès de ceux qui souffrent, en particulier sous trois aspects : la rencontre, le don et le partage."

Depuis un mois et demi que je suis à l'hôpital, où je suis arrivé le lundi 23 décembre, ce qui fait 45 jours, il ne s'est pas passé une journée sans que je fasse l'expérience d'être vraiment au cœur du Peuple de Dieu.

Au milieu des gens : malades, blessés, souffrants, mais aussi les soignants : docteurs, infirmières, aides-soignantes, kinés ; également agents chargés du nettoyage, de l'entretien, des repas, ainsi que les visiteurs, les familles et toute cette foule qui fait vivre et anime l'hôpital.

Au départ, j'étais un malade anonyme ; mais plus ça va, plus je suis reconnu comme prêtre. Ce qui entraîne une richesse d'échanges auxquels je ne m'attendais pas.

Récemment par exemple, l'on est venu me demander si j'accepterais d'aller faire un temps de prière auprès d'une personne en fin de vie. Je n'avais pas mon col romain, mais en survêtement, j'y suis allé quand même sur mon fauteuil roulant. L'après-midi, la belle-fille est venue m'apporter une boîte de chocolats.

Un soir, une soignante m'a demandé si je pouvais l'aider à préparer la rencontre pour préparer le baptême de son enfant. Le prêtre lui avait demandé de venir avec un texte biblique. Nous y avons réfléchi ensemble. 

Une autre fois, c'est une jeune Baptiste (protestante) qui est venue discuter. Elle fait partie de la chorale de l’Église Baptiste des Sables d'Olonne, qui se réunit depuis 25 ans à la salle des Nouettes, au Château d'Olonne, que j'avais offerte comme lieu de culte aux Baptistes vers l'an 2 000.

Merveille des merveilles : ce vendredi 7 février, cette jeune soignante Baptiste est repassée me voir, et m'a invité à aller rencontrer son ami Christian, Baptiste lui aussi, qui a pu apporter son petit piano dans sa chambre, à condition d'en jouer un peu en sourdine. A la fin de notre échange, je lui ai demandé s'il pouvait me jouer un petit morceau. Il m'a joué celui qu'il avait sous les yeux, dans son livret de partitions, le célèbre cantique " A toi la gloire ", sur la belle musique de Haendel . Et nous voilà tous les deux, la porte de sa  chambre grande ouverte, à jouer et chanter ensemble : " A toi la gloire, ô Ressuscité, à toi la victoire, pour l’Éternité ! "

Encore une belle victoire sur la maladie et sur toute mort !

Un jour, 3 soignantes, assises sur mon lit, sont restées dialoguer une bonne demi-heure, par rapport à Dieu, à la foi, à l’Église. En posant de vraies questions. 

Un certain nombre, surtout ceux qui viennent me rendre visite, savent que je célèbre régulièrement la messe dans ma chambre, sur mon petit bout de table, où le Christ est présent.

De temps en temps, l'on m'apporte aussi la communion comme à un malade comme les autres. C'est le cas de Lydie, l'aumônière de l'hôpital, que j'avais fait nommer à ce poste il y a 17 ans, tandis que j'étais curé des Sables d'Olonne : un beau temps de prière partagé avec elle chaque fois.

Protestants, Juifs, Bouddhistes passent également me voir régulièrement. Merveilleux soutien interreligieux. 

Les soignants sont étonnés de voir autant de personnes qui passent me visiter. Je leurs dis : " C'est cela, les chrétiens, des personnes très solidaires, et qui m'aident à tenir le coup." Ils sont surpris de voir tout ce que ces gens font ; laver mon linge, m'apporter ce dont j'ai besoin, veiller sur moi ... 

Mais plus que cela, je sens vraiment un esprit proche de l’Évangile, quand je vois la manière dont la plupart des soignants prennent soin des malades, les encouragent, les guident et donnent le meilleur d'eux-mêmes pour les servir.

Un jour, alors que je n'allais pas bien du tout, au début, j'ai dit à 3 soignantes qui étaient en train de me changer : " Je vous remercie ! Vous êtes vraiment courageuses pour faire ce service difficile, de nettoyer les malades et les soulager ". L'une d'entre elles m'a répondu et c'était au début, où l'on ne savait  pas encore trop que j'étais prêtre : " Vous, les prêtres, vous faites tellement pour nous ; c'est bien normal que, à notre tour, on fasse beaucoup pour vous ! " Cela m'a profondément ému !

Actuellement, c'est même plusieurs fois par jour, parfois, que j'ai l'occasion d'échanger, au plan de la foi en Dieu, avec des soignantes, même si c'est souvent brièvement, par allusions, ou sous forme de questions, de réflexions. Et je dois sans cesse rendre compte de ma foi : " Ça vous a plu d'être prêtre ? ". " Vous écrivez beaucoup " (j'écris à la main les billets pour le blog que Jean-François tape ensuite pour vous à l'ordinateur).

Un jour j'ai dit à plusieurs soignantes comment aller sur mon blog, en tapant " blog d'Olivier Gaignet ". Dans ma chambre même, sur leur ordinateur de travail, elles sont alors allées sur mon blog, l'ont regardé et m'ont demandé, surprises, intéressées, pourquoi je faisais tout ça ? Impressionnées en constatant le chiffre affiché de 860 000 connexions. Elles ne pensaient pas qu'un prêtre pouvait faire des choses comme ça.

Tels sont quelques brefs échos de ce qui peut se mener comme vie d’Église dans un hôpital aujourd'hui !

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)

mercredi 5 février 2025

 

 Blog de l'arche de Noé 85 n° 3040

 " Développer une relation spirituelle authentique avec Jésus sans tomber dans la religiosité " 

Ce qui est à la fois troublant et extraordinaire dans l'Église, c'est qu'elle est en même temps un peuple de pécheurs, et le corps du Christ !

Le côté " peuple de pécheurs " n'est pas facile à accepter. Il est vrai que l'équipe des Apôtres qui entourait Jésus n'était pas bien brillante non plus. L'un d'eux était tenté par l'appât du gain et se servait un peu trop dans la caisse, 2 ou 3 rêvaient d'être placés à la droite de Dieu pour tout diriger, tandis que celui qui semblait le premier a trahi et renié Jésus ouvertement.

Et l'on retrouve ces mêmes failles très regrettables dans notre Église d'aujourd'hui. Dans les paroisses, vous avez ceux ou celles qui veulent tout commander - comme si l'Église était leur propriété - qui sont toujours autour du prêtre pour se faire bien voir et obtenir les meilleurs places, par exemple dans le conseil de paroisse, avoir la responsabilité des servants d'autel, en exigeant par exemple que ce ne soit que des garçons, sous peine de démissionner. Ce ne sont pas là des attitudes dignes de l'évangile. Ce sont des comportements qui vont à l'encontre des enseignements de Jésus et des valeurs fondamentales, telles que l'amour, l'humilité, la vérité et le service des autres. Ne pas respecter les enseignements de Jésus peut conduire à une forme de repli idéologique, car lorsque l'on s'éloigne de l’Évangile, on risque de tomber dans des attitudes figées qui prennent le pas sur l'amour, la vérité et la liberté intérieure. 

J'ai entendu aussi parfois des dames disant : " Non, c'est moi qui m'occupe des fleurs ! ". Ou tel sacristain vouloir toujours tout faire tout seul, et bien mieux que les autres. Tandis que lorsqu'un jeune ose proposer un chant nouveau et plein d'allant, des responsables de chorale ne l'encouragent en rien.

En un mot, on a l'impression que sans eux, l'Église ne pourrait pas exister ! Quant aux commentaires les uns sur les autres, je ne vous dis pas : " Un tel est divorcé ; on ne va quand même pas lui confier une lecture ". " Oh, cette dame, elle lit très bien, il faut la recommander ". Alors que d'autres, qui pourraient lire aussi, même si ce n'est pas aussi bien, jamais on ne va leur proposer. Quand un enfant fait du bruit, il faut voir certains regards ... Ce que j'ai toujours trouvé le plus difficile, ce sont les petits groupes qui se forment au terme de chaque messe. Essayez d'y entrer ! C'est en général très fermé. Mais qu'est-ce qui anime donc ces bons pratiquants ? Comment sont-ils attentifs aux personnes isolées, qui vont quitter l'église sans que personne ne les ait remarquées, ni écoutées, ni invitées ? Quand certaines attitudes oublient la présence de l'Esprit Saint, elles se traduisent alors par un fonctionnement purement humain, déconnecté de la grâce et de la vie divine qui mène à des comportements ne reflétant plus la vie de Dieu en nous.

A travers ces divers exemples, se pose la question suivante : 
" A la messe du dimanche, sommes-nous dans la religion ou dans l'amour du Christ ? "

C'est toute la différence entre la spiritualité et l'idéologie. La spiritualité, c'est notre lien spirituel, intérieur, avec la personne du Christ. Si ce lien est vrai et profond, notre attitude va différer totalement de ce que je viens de décrire ci-dessus.

Ce qui va être premier pour nous alors, ce n'est plus notre petite personne, notre égo, mais bien la personne isolée qui entre dans notre église et que l'on va saluer, et le fait d'arrêter de vouloir tout diriger, imposer des règles : " Ça se fait ici comme ça ... ça ne se fait pas ! "

Pourquoi tant d'innovations sont jugées impossibles dans nos liturgies ? C'est décidé par certains seulement, au nom de quoi ?

Alors que, tandis que la spiritualité, c'est-à-dire, notre lien de prière et d'amour profond du Christ, nous ouvre à la bonté, à la fraternité, à la prière paisible, à l'innovation, l'idéologie (c'est moi qui m'en occupe, c'est moi qui ai raison) nous renferme sur nous-mêmes, sur notre rigidité.

Ne nous demandons pas pourquoi tant de jeunes et de générations nouvelles se détournent de l'Église ! Comme me disait un paroissien :
 " Heureusement, Dieu est au-dessus de tout ça ! "

Tous, moi y compris, nous donnons trop de place à l'idéologie, à des discours pleins d'orgueil et d'assurance sur ce qu'il faudrait changer dans l'Église, comme si nous disposions de la solution clés en mains !

On connait la réponse que fit un jour Mère Thérésa à un journaliste qui l'interrogeait : " Quand vous voyez tout ce qui se passe dans l'Église et dans le monde, que faudrait-il changer ? ". " Mais vous et moi, cher Monsieur, ce qu'il faut changer, c'est vous et moi ". Rejetons toute idéologie, même soit disant " chrétienne ", de toutes nos forces, et relions-nous en permanence au Christ vivant, au plus profond de notre cœur, car c'est cela seulement, " la vraie Religion ! "

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)


dimanche 2 février 2025

 Blog de l'arche de Noé 85 n° 3039

" Pourquoi avez-vous peur ? " 

Si vous avez participé à l'Eucharistie du samedi 1er février ou si vous avez simplement lu et médité les textes de la messe de ce jour, vous avez entendu cette question de Jésus à ses disciples, tandis que, comme nous le décrit l'évangile (Marc 4/35-41) : " Survient une violente tempête. Les vagues se jetaient sur la barque, si bien que déjà, elle se remplissait ". (voir commentaire d’Élodie, blog n° 3037). 

Chaque fois que je relis ce texte, je repense à ce jour où, ayant fait confiance à un pêcheur réputé, au Mali, je traversais l'immense fleuve Niger, déchaîné, pour rejoindre l'autre rive. L'estomac dans les talons, les pieds dans l'eau, je voyais arriver mes derniers jours, en constatant que cette pirogue de rien du tout était en train de se remplir d'eau.

Le piroguier, lui, l'insensé, rigolait devant la peur ! Je lui en voulais à mort. Mais en même temps j'admirais la façon dont il arrivait à prendre les vagues, et, fourbu par son immense effort, il parvint quand même à déposer à bon port ce passager qui n'avait eu en lui qu'une confiance bien relative !

Eh bien, j'ai eu l'impression de revivre la même dangereuse traversée ces derniers temps ! Tandis que la maladie, tel un fleuve en furie, remplissait de plus en plus la frêle pirogue de mon existence. Tandis qu'au fond de la barque, j'étais comme ligoté, sans gouvernail, impuissant.

Et pourtant, aujourd'hui, après une quarantaine de jours en pleine tempête, et pas mal de nuits de peur, je suis toujours vivant ; et, grâce à la rééducation, je recommence à pagayer, tout doux, pour reprendre la maîtrise de la frêle pirogue de ma vie.

Mais j'ai bien tort de ne parler que de moi, alors que, sur cette planète, des centaines de millions de mes frères et sœurs peinent tant eux aussi, à traverser les fleuves terribles de leur existence et de leurs malheurs ...

Je pense à ces personnes innocentes, ces villageois du nord-est du Congo, dont on brûle les maisons en ce moment.

Je pense à ces désespérés qui tentent, jour après jour, de traverser la mer pour rejoindre ce qu'ils croient être un monde meilleur. Je pense chez nous, à ces agriculteurs qui se suicident par découragement, à ces femmes tuées par leurs conjoints, à ces otages israéliens retenus  dans des tunnels sans fond, à ces milliers de civils tués à Gaza.

Grande peur également face à Trump, à tous ces dirigeants qui ne respectent pas la justice, ni les attentes légales de leurs peuples.

Peur dans l'église aussi : des prêtres sont mal à l'aise par rapport à certains de leurs paroissiens, et vice-versa. Des évêques ont peur de certains laïques et ne savent pas les écouter. Le Pape François lui-même craint les réactions critiques de certains cardinaux renfermés dans leur légalisme et leur dogmatisme. Et dans nos vies, qu'en est-il ?

Et pourtant, il y a un excellent piroguier dans la barque du monde. Parfois, il semble endormi, comme dans la scène de l'évangile de la tempête apaisée. 

Cette belle expression : " Dieu travaille toujours, il ne s'arrête jamais ! ", même si elle n'est pas littéralement attribuée au Père Teilhard de Chardin - thème souvent abordé dans ses écrits - elle reflète bien l'idée d'un travail constant et d'une présence divine active dans le monde.

Alors si Dieu est toujours avec nous, tenant avec fermeté le gouvernail de notre vie, envers et contre nous parfois, " pourquoi êtes-vous si craintifs ? "

(texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)


samedi 1 février 2025

Blog de l'arche de Noé 85 n° 3038

" Dieu est avec les visites " (ABDERRAHIM) 

J'ai beaucoup apprécié cette remarque de notre ami Abderrahim, membre du conseil d'administration de " Dialogue pour la paix " sur le pays des Olonnes. Lors du dernier conseil d'administration, alors qu'il était question de la santé des uns et des autres, et des malades que l'on allait visiter, à l'hôpital, dans un Ehpad ou ailleurs, celui-ci déclara : " Dans l'islam, on dit que " Dieu est avec les visites ".

Personnellement, cette remarque, qui se retrouve d'ailleurs dans l'ensemble des religions, fait grandir en moi beaucoup de joie, et une immense espérance.

Dimanche dernier, quand, dans l'après-midi, je savourais un excellent chocolat avec Élodie venue me rendre visite, tandis que nous étions assis, attablés, au pied des ascenseurs au rez-de-chaussée, nous rendions grâce ensemble pour toutes ces personnes, ces familles, montant ou descendant par l'ascenseur, pour rendre sans doute une visite à un membre de la famille ou à un proche.

Avec leur arrivée dans la chambre du malade, c'est Dieu lui-même qui se rendait présent, que ces personnes soient croyantes ou non.

Oui, " Dieu est avec les visites " ! On peut d'ailleurs dire de la même façon : " Dieu est avec les malades ! " D'ailleurs qu'a fait Jésus durant les années où il a sillonné les routes de Palestine. Un de ses buts principaux ne fut-il pas d'être auprès d'eux, et de soulager infirmes, malades, blessés en tout genre, de leurs douleurs ?

La leçon est claire, il nous a laissé le flambeau ... Je vous ai parlé de Thérèse il y a quelques jours (voir blog n° 3036). Tandis qu'elle errait dans le couloir comme une âme en peine, alors qu'une infirmière venait de lui donner du papier et des crayons de couleur pour s'occuper, je dis à l'infirmière : " Thérèse a besoin qu'on s'occupe d'elle, heureusement que vous êtes là ! " Mais l'infirmière m'a rétorqué : " Pas du tout ! Ce n'est pas d'abord de nous qu'elle a besoin, même si nous essayons de faire de notre mieux pour la soulager. Pour qu'elle puisse trouver enfin la paix, dans sa tête et dans son cœur, il faudrait que ses enfants, ses proches, des amis viennent la voir, et lui manifester amour et compassion ... or, depuis plus d'un mois, personne n'est passé ..."

Sauf Dieu bien sûr ! Mais Dieu incarné dans ses enfants ou dans ses proches, cela aurait été si beau pour elle !

A un soignant auquel je disais que les visites, cela devait sûrement compter à 30 % dans l'amélioration de l'état du malade. Celui-ci me répondit : " Peut-être même 50 % ou plus, par rapport à l'état d'esprit d'un malade, et à sa volonté de s'en sortir, en s'appuyant sur les uns et les autres."

Cela correspond d'ailleurs tout à fait à l'expérience que je suis en train de vivre, grâce à la visite de souvent plus de 10 visites par jour, ce qui transforme complètement l'atmosphère de ma chambre, et surtout, mon état d'esprit.

Chaque visite en effet, de 5 minutes à 1 heure, me transmet comme une énergie nouvelle. Tous ces passages, loin de me fatiguer, renforcent mon courage. Et ceci est réciproque et va dans les deux sens ; de la même façon que Marie et Elizabeth, par leur Visitation, ont accompli un geste fraternel qui les a confortées chacune dans leur place unique, au service du Salut du monde !

 (texte du Père Olivier GAIGNET enregistré par son ami Jean-François)