Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 30 avril 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2732 : Un message de notre ami Thrinlé

 A titre de rappel, le lama Thrinlé est membre de notre association interreligieuse en Vendée "Dialogue pour la Paix".


Objet de ce message  : en partage, lettre de Lama Thrinlé co-président aux affaires internes de l'UBF à l'occasion de la cérémonie du Vésak pour la paix, le dimanche 22 Mai 2022 à la Grande Pagode de Vincennes.

Chers amis et membres de l’Union Bouddhiste de France.

Comme vous le savez peut-être déjà, le dimanche 22 mai prochain à la grande pagode du bois de Vincennes, les communautés d’Île de France organisent, sous l’égide de l’Union Bouddhiste de France, une journée dédiée à la paix pour le Vesak 2022.

Ce sera une journée d’hommage au Bouddha, de partage du Dharma, et de retrouvailles fraternelles et amicales pour nos communautés qui forment le Sangha français.
Mais cette journée sera aussi une occasion de relations avec des officiels invités, d’ouverture au dialogue interreligieux et de découverte pour le public qui sera accueilli.

Nous vous convions donc toutes et tous, vénérables maîtres, présidents, directeurs et membres des centres et des monastères bouddhistes de France à venir nombreux à la grande pagode pour cet anniversaire spirituel après les deux années délicates et éprouvantes que nous venons de vivre.
Nous vous invitons aussi à faire connaître cet évènement et à en diffuser l’annonce parmi vos membres et autour de vous si vous le voulez bien.

Ce sera un moment privilégié pour nous réunir autour du message de paix du Bouddha afin de continuer à le faire rayonner pour le bien de l’humanité, de tout le vivant, de notre planète et de tous les mondes.
Étant donné la grande diversité de nos traditions bouddhistes, il nous appartient aussi de venir vivre cette journée pour mieux nous connaître et nous relier dans le bonheur et la joie de l’harmonie fraternelle enseignée par le Bouddha.
Cultiver la paix et témoigner de cette paix possible qu’apporte le Dharma peut avoir un impact bénéfique dans notre société et notre monde.

Pour ce Vesak, nous voulons renouveler toutes les offrandes de fleurs artificielles et vivantes à la grande pagode du bois de Vincennes, nettoyer le lieu et le rendre inspirant. Pour cela, nous vous proposons de vous associer à cette offrande par un don du montant de votre choix , que vous pouvez effectuer via la plateforme HelloAsso dont voici le lien :
https://www.helloasso.com/associations/union-bouddhiste-de-france/formulaires/1

Enfin , voici le lien pour vous connecter au site des communautés bouddhiste d’ile de France : https://www.centresbouddhistes-idf.org

Vous trouverez en pièces jointes une lettre concernant les offrandes de fleurs, leurs sens et leurs bienfaits, l’affiche de ce Vesak 2022, et le programme de la journée.
Dans l’espoir de vous retrouver nombreux pour la célébration de ce Vesak 2022,

           Bien fraternellement,


                       Le coprésident aux affaires internes
                       Lama Thrinlé,

--
Union Bouddhiste de France
Grande Pagode
Route de la Ceinture du Lac Daumesnil
75012 PARIS
web : www.bouddhisme-france.org

jeudi 28 avril 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2731 : Une journée pour la mémoire des victimes de la Shoah

 

jeudi 21 avril 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2730 : "Avant de voter, relisons l'Evangile !" (Gilles Bély)

 Voici aujourd'hui la, réflexion de Gilles Bély, qui a déjà rédigé plusieurs billets sur ce blog.  Merci à lui !

On regrette que les évêques n'arrivent pas à s'engager clairement ; mais, l'Eglise, n'est-ce pas le Peuple de Dieu ?

En conséquence, ce sont peut-être des laïcs, membres éminents du Peuple de Dieu comme les évêques, même si leur rôle est différent, qui jouent aujourd'hui ce rôle de prophètes de l'Evangile...

                                                                 =o=o=o=o=

 "Je partage entièrement les réflexions de votre groupe à propos de l'élection présidentielle. Je suis en total accord avec la tribune de Christian Delorme publiée dans "Le Monde". L'éditorial de ce journal est titré aujourd'hui: la discrétion de l'Eglise face à l'extrême-droite.


Les chrétiens espéraient, à la lumière de l'Evangile,  un éclairage sur l'importance fondamentale du vote de dimanche et sur notre responsabilité individuelle et collective. La position des évêques de France me navre et me blesse. A l'instar de Ponce-Pilate, ils se lavent les mains en ne faisant quasiment pas de différence entre les deux candidats. En 2002, leurs prédécesseurs avaient su, eux, prendre position contre la peur, la haine et le mépris, portés par l'extrême-droite. En 2022, on en est très loin!


Cette lumière attendue nous vient en réalité de l'attitude  des Protestants de France. Ils mettent clairement en garde contre les dangers de l'extrême-droite: libertés menacées, exclusion des étrangers, République contestée...


On peut y ajouter la soumission au régime de Poutine, la destruction sournoise de l'Europe, la tentation du coup d'Etat contre la Constitution.


Oui, dimanche, avant de voter, prenons le temps de relire l'Evangile."

 

                                                                =o=o=o=o=

 "Que les évêques de France disent qu'aucune voix chrétienne ne doit aller à l'extrême droite le 24 avril" : l'appel de Christian Delorme, prêtre à Lyon.

Alors que le christianisme est transformé par une partie de l’extrême droite en « idéologie de haine et d’exclusion », le prêtre du diocèse de Lyon appelle les évêques à se prononcer en faveur d’Emmanuel Macron, sans lui donner un blanc-seing.

Publié le 18 avril 2022, dans le journal Le Monde.

Triste répétition : voici cinq ans déjà, en mai 2017 et dans Le Monde déjà, je m’autorisais – sans succès ! – à en appeler à une parole publique de la part des évêques de France pour que ceux-ci affirment collectivement qu’un vote en faveur d’un(e) candidat(e) d’extrême droite est incompatible avec la foi chrétienne. Me voilà condamné à réitérer aujourd’hui cet appel, alors que, davantage qu’en 2017, la candidate Marine Le Pen a la possibilité de remporter cette élection présidentielle.

Mon appel n’a guère de chance d’être entendu – qui suis-je, d’ailleurs, pour prétendre avoir le droit d’être entendu ? –, mais je peux néanmoins espérer que quelques évêques oseront une parole claire, avant le dimanche du choix décisif. Je sais, aussi, que beaucoup de catholiques, laïcs, religieux (ses) et prêtres, ont (heureusement !) les mêmes attentes que moi

Une « contre-offensive » chrétienne

Les chiffres du premier tour de l’élection présidentielle sont terrifiants : selon une étude de l’IFOP pour le quotidien La Croix, si on cumule les scores de Marine Le Pen, d’Eric Zemmour et de Nicolas Dupont-Aignan, 40 % des catholiques pratiquants ont voté pour l’extrême droite ! C’est là un échec considérable pour l’Eglise et pour le christianisme en général. Comme l’échec terrible que représente, pour la démocratie française, cette confiance que tant de citoyens français croient pouvoir mettre désormais dans des personnes prônant des valeurs contraires aux fondements mêmes de cette démocratie.

Face à des mouvements migratoires qui appartiennent à l’histoire naturelle du monde mais dont la réalité est fortement travestie, et par peur de l’essor, dans notre société comme dans le monde entier, d’un islam de plus en plus prégnant, une partie de l’extrême droite en appelle, manifestement avec succès, à une sorte de « contre-offensive » chrétienne… dans une société majoritairement déchristianisée.

« Cette “extrême-droitisation” du catholicisme français représente une tragédie au moins aussi affligeante que l’ultra-déchristianisation de notre société »

Mais de quel christianisme s’agit-il ? Certainement pas d’un christianisme se référant au témoignage de Jésus de Nazareth, lui qui a prêché l’accueil de l’étranger, la fraternité universelle ! Il s’agit d’un christianisme sans Jésus ! Il s’agit d’un christianisme transformé en idéologie de haine. D’un christianisme de l’exclusion de l’autre. Autrement dit : d’un christianisme perverti, d’une hérésie contemporaine. D’une instrumentalisation politique du christianisme comme il n’en a pas manqué au cours de l’histoire, et comme en témoigne aussi de nos jours l’actuel patriarche orthodoxe de Moscou encourageant et bénissant l’agression russe contre l’Ukraine.

Cette « extrême-droitisation » du catholicisme français représente une tragédie, au moins aussi affligeante (pour un chrétien, en tout cas !) que l’ultra-déchristianisation de notre société. Contrairement à ce que croient les promoteurs du retour à un catholicisme identitaire, qui comptent faire ainsi revivre le message chrétien en France, ce qui est en train de se passer va accélérer plus encore la déchristianisation du pays, car on ne saurait sauver le message en le trahissant ou en l’édulcorant. Je ne sais si des évêques prendront le noble risque de dire cela ces prochains jours, mais en tout cas, il y a dans cette dérive massive un urgent sujet de réflexion pour les théologiens autant que pour les pasteurs !

Autorité morale affaiblie.

On sait pourquoi, en 2022 comme en 2017, les évêques catholiques de France, réunis le 6 avril à Lourdes, se limitent à un appel au discernement personnel et en conscience des catholiques, sans nommer le mal et le danger. L’horreur et l’ampleur des crimes pédophiles dans l’Eglise ont considérablement affaibli l’autorité morale de cette dernière. On peut comprendre que les évêques hésitent désormais à se poser en donneurs de leçons. Dans une société de moins en moins encline à prêter attention à des recommandations ou à des diktats d’origine religieuse, les évêques peuvent également craindre de se voir accuser d’atteinte à la laïcité (ce que ne manquera pas de dire Marine Le Pen s’ils osent une parole !).

Quand bien même ceux qui, parmi eux, sont susceptibles de voter à l’extrême droite se comptent sur les doigts d’une main, on sent également une crainte, dans l’épiscopat, de toute division interne. Il y a, pareillement, la peur de déchirer les communautés chrétiennes, et même la peur de devoir faire face à la fronde – ou à la désertion – d’une part importante des forces militantes actuelles du catholicisme français, qui s’inscrit de plus en plus dans cette dynamique du catholicisme identitaire.

Pourtant, dans d’autres domaines, comme les sujets dits « sociétaux » (mariage ouvert aux personnes homosexuelles, euthanasie, avortement…), les évêques semblent moins soucieux de ne pas se montrer clivants. Cela signifierait-il que, pour eux, l’allongement des délais pour avorter, ou l’accès volontaire à l’euthanasie seraient plus graves que la mise en péril de notre système démocratique et de la construction européenne ? Je ne peux le croire !

Il faut que les évêques de France, au moins les plus courageux d’entre eux, sachent dire : « Aucune voix chrétienne ne doit aller, dimanche 24 avril 2022, à l’extrême droite ! » Il faut, en tout cas, qu’une majorité de baptisés et de prêtres le crient haut et fort. Appeler à voter, du même coup, pour le président sortant ne signifie pas, pour autant, donner à celui-ci un nouveau blanc-seing. Il y a dans ce pays trop de souffrances, trop d’inégalités, trop de colères pour que ce qui fait système depuis maintenant tant de décennies continue de la même façon. Mais les deux candidatures ne sont pas comparables. L’une n’est pas fermée à davantage d’humanité, l’autre nous conduit au chaos.

Christian Delorme est prêtre du diocèse de Lyon. Très engagé auprès des migrants, il a été un des initiateurs de la Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983. Il est l’auteur, avec Rachid Benzine, de « La République, l’Eglise et l’islam » (Bayard, 2016).


        Merci à Bernard Robert, qui m'a communiqué l'ensemble de cette déclaration.

mercredi 20 avril 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2729 : Prendre le temps de réfléchir à notre vote

 Depuis quelques années, j'accompagne une équipe de plusieurs couples sur le Pays des Olonnes. Nous avions programmé notre rencontre d'hier autour du thème des élections.  Chacun est arrivé après avoir pris le temps de réfléchir à propos des enjeux d'un tel choix, avec l'éclairage de la lettre de janvier proposée par les évêques de France, intitulée : "L'Espérance ne déçoit pas".  J'ai été heureusement surpris par la qualité de notre échange. A titre d'illustration, voici ce que nous a présenté l'un des participants. Cela pour montrer qu'il y a sans doute plus de Français qu'on ne le croit qui ont pris le temps de réfléchir sérieusement sur cette question.

Evidemment, il ne s'agit pas ici de vouloir donner un modèle !  Mais si de la même façon, chacun pouvait se donner la possibilité de faire la liste de ce qui lui paraît, à lui, essentiel, pour orienter son choix, ne serait-ce pas exemplaire ?

ELECTIONS

Le premier tour a éliminé des candidats peu crédibles, voire dangereux à la lecture de leurs programmes.

Le bien commun :

Actuellement, il nous faut un CHEF reconnu à l’international, capable d’analyser la situation que nous subissons avec la guerre en Ukraine. Qui soit clair dans ses choix : soutien aux Ukrainiens, les réarmer, sanctions contre la Russie, y compris en supprimant nos achats de gaz et de pétrole aux Russes qui financent la guerre. Il faut donc accepter de payer beaucoup plus cher l’essence, notre nourriture. Nous allons vers une inflation à 6 - 8%. Ce qui impliquera d’aider les plus faibles et de réduire notre confort. Qui va l’accepter ?

Il va falloir trouver des marges de manœuvre sans augmenter les impôts, voire en les baissant pour les entreprises afin de les rendre compétitives et ainsi leur permettre d'embaucher.

Il faut trouver un consensus, il est indispensable de réconcilier les Français. Le pire serait le 3ème tour dans la rue ! Actuellement rien ne nous dit que nous ne serons pas en guerre avec la Russie dans quelques mois ! Est-ce que nous serions prêts à tout perdre et à nous faire tuer pour sauver notre Pays comme le font les Ukrainiens ?

Nous ne pouvons pas continuer à nous endetter comme nous le faisons depuis 40 ans. La seule marge de manœuvre est dans la réorganisation de l’Etat, comme le privé l’a fait il y a 30 ans et continue de le faire tous les jours. Supprimer tout ce qui sert à rien (comités  Théodule, etc…)

Parallèlement, il faut réformer notre système de retraite pour le rendre plus transparent, plus égalitaire.

Réformer notre système de santé de fond en comble. Trop d’administratifs dans l’hôpital, pas assez de soignants. Les urgences : un scandale. Qui est prêt à bouger…

La sécurité sociale en déficit permanent et notre 3ème tranche 3ème âge toujours remise à demain !

Notre armée : en cas de conflit actuellement, nous avons une semaine de munition !!!

La justice à revoir entièrement, trop politisée, 7 juges et 48 heures pour juger Fillon et 12 ans dans d’autres dossiers !

Supprimer tous les monopoles et les castes qui bloquent toute réforme : RATP, SNCF, EDF, médecins.

Seule la concurrence fait évoluer les choses.

En résumé, sommes nous prêts à faire des sacrifices, au détriment de notre mode de vie pour soutenir les plus faibles et accepter plus d’égalité en France ?

 

dimanche 17 avril 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2728 : Indiana Jones et la Résurrection du Christ

 Voici l'homélie que j'ai eu la joie de partager en ce matin de Pâques, en l'église archi-comble de Jard-sur-Mer.

Chers amis paroissiens, même si notre église de Jard-sur-Mer est pleine en ce jour de Pâques, il nous arrive souvent de nous sentir minoritaires, en tant que chrétiens, au sein de notre société. Autour de nous par exemple, qui croit encore à la Résurrection ? J’entendais récemment sur les ondes Raphaël Enthoven, chroniqueur, agrégé de philo ; vous le connaissez sans doute, car il est très présent dans les médias. Alors qu’une chroniqueuse lui demandait, sur Europe 1, s’il ressentait des sentiments religieux à l’occasion de la fête de Pâques, Raphaël Enthoven lui répondit :« Pour moi, Pâques, c’est chercher des œufs dans le jardin avec mes enfants. C’est tout ! »

Pan sur le nez, et sur nos certitudes ! Il est vrai que, dans notre société, tout, le monde doute de tout. La guerre est à nos portes, le covid continue de faire des ravages, tout visage étranger nous fait peur, tandis que la politique divise notre nation en deux ou trois morceaux ou plus encore, et que les abus dans l’Eglise nous ont profondément déçus. Et le monde nous semble affreux, profondément sale et méchant. Alors, la Résurrection ?...  Avec comme seule preuve, un tombeau vide…

Mais donc, qu’est-ce qui nous a conduit dans cette église ce matin ?  Qu’est-ce qui nous permet de continuer à croire que Jésus, après avoir été cloué sur une croix et mis au tombeau, est bien ressorti vivant du fond des entrailles de la terre ?  Même dans cette église, peut-être, nous hésitons à croire.

Alors, je vais vous raconter une histoire.  Est-ce que vous avez vu le film d’Indiana Jones, « La dernière croisade » ? Vous vous souvenez de la musique ?  On y voit Harrison Ford, qui interprète Indiana Jones, aux côtés de son père, Sean Connery.  Au départ, son père lui donne le conseil suivant : « Indiana, si un jour, sur ton chemin, tu vois un précipice qui semble te barrer la route, ne t’arrête pas, continue… »

Oh ! Oh ! Bizarre, bizarre, se dit Indiana Jones ! Mais il se met quand même en route ; l’objectif pour lui, vous vous souvenez, c’était la recherche du Graal, le saint Calice mythique, objet de la quête des Chevaliers de la table ronde.  Un jour, il se trouve qu’Indiana arrive face à un immense précipice. Tout va-t-il s’arrêter là ?   Indiana, paralysé par la peur, enlève son célèbre chapeau, son borsalino ; il s’évente le visage et s’essuie le front, ravagé par l’inquiétude : « C’en est fini, pense-t-il ; je ne pourrai pas avancer au-delà ; adieu le Calice divin, le saint Graal ! »

Cependant, tout en donnant, de rage,  un violent coup de fouet sur le rebord du précipice, voici qu’il se rappelle ce que lui a dit son père ; et l’on nous remontre la scène, en flash back : « Si un jour, tu vois un précipice, ne t’arrête pas, continue… »  Indiana prend alors la décision de faire confiance à son père et, bien que terrorisé, fait le choix d’avancer. On le voit alors poser un 1° pas dans le vide.  Suspense ! Va-t-il tomber dans l’abîme, et disparaître sous nos yeux à tout jamais ?

Or, voici que, 30 cms plus bas, il pose le pied sur un pont de pierre, que l’on ne pouvait apercevoir d’en haut, caché qu’il était par la brume. Ouf ! Heureusement qu’Indiana avait osé faire confiance !  Mais pourquoi je vous raconte tout ça ? Est-ce que c’est du cinéma ?  Pas seulement !  Ainsi, pour Indiana, s’il n’avait pas fait confiance à son père, c’en était fini de sa recherche du Graal.

La leçon pour nous est claire.  Le terme « Pâques » vient d’un mot hébreu,  « Pessah », qui signifie « passage », ou, plus précisément encore, « saut ».  Il s’agit donc, non seulement de passer, mais de sauter, par-dessus l’obstacle.  La Pâque du Christ, c’est Jésus qui, envoyé par son Père, passe à travers la mort, qui saute par-dessus la mort. C’est cela, l’inattendu de Dieu !

A présent, Jésus nous invite à l’imiter, à ne pas nous laisser arrêter par les précipices de la peur, du doute, ou du découragement, et des soucis de tous ordres.  En cette fête de Pâques, osons le courage de franchir les précipices de l’existence, en tenant fermement la main du Christ ressuscité qui, sans peur, avec foi, saute par-dessus les obstacles et les franchit avec nous. Amen ! Alléluia !

jeudi 14 avril 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2727 : Pâque juive et Pâque chrétienne

 Voici un texte publié par le Service national de l'Eglise catholique de France pour les relations avec le Judaïsme.

 C’est en pleine célébration de Pessah à Jérusalem que Jésus a vécu sa Passion.
Tous les évangiles sans exception le notent.
Il est toutefois difficile de s’appuyer sur les témoignages évangéliques pour établir la chronologie exacte des événements, d’autant plus que les précisions apportées par les évangiles synoptiques ne cadrent pas avec celles que donne l’évangile de Jean.

 D’autre part, les sources juives (notamment la Mishna) aussi bien que l’historien Flavius Josèphe révèlent que, dans l’empire romain, aucun juif ne pouvait être traduit devant un tribunal une veille de shabbat ou une veille de fête, ce qui semble contredire les récits du Nouveau Testament.
Il faut donc reconnaître qu’on ne sait pas exactement quand le procès de Jésus eut lieu, qu’il s’agisse de sa comparution devant le Grand Prêtre ou de sa confrontation à Pilate. De même, le jour de sa crucifixion et de sa mort reste incertain.

À l’heure actuelle pourtant, personne ne conteste l’historicité des faits : Jésus, présent à Jérusalem pour la Pâque, a été condamné à mort à l’instigation des autorités religieuses juives et crucifié comme le voulait la loi romaine alors en vigueur. On sait combien les Pharisiens, qui faisaient partie du proche entourage de Jésus, attachaient d’importance aux questions de datation.

Or, la fête de Pessah et, par conséquent, le seder ou repas pascal, tombant le 14 Nissan, jour de la nouvelle lune de printemps, on ne saurait s’étonner que les évangélistes (qui, rappelons-le, écrivaient plusieurs décennies après la mort et la résurrection du Christ) aient tenu à situer l’arrestation de Jésus à cette date, au moment où l’on apportait au Temple les animaux destinés à être sacrifiés, et à faire coïncider son dernier repas avec le seder pascal.

S’il ne peut être attesté avec exactitude, ce rapprochement est parfaitement conforme à la pensée de Jésus lui-même et au sens qu’il donnait à sa dernière Pâque. Il l’expliquera d’ailleurs plus tard aux pèlerins d’Emmaüs : “Ne fallait-il pas que le Christ souffrît cela et entrât dans sa gloire ?” (Lc 24, 26)

Aujourd’hui, l’Église reconnaît en Jésus, pour reprendre l’expression du Baptiste (Jn 1, 29), le véritable “agneau de Dieu” qui a fait librement l’offrande de sa vie.

Elle croit que c’est ce même Jésus que Dieu a fait Christ en le ressuscitant d’entre les morts et que, en lui, Dieu a réalisé ce que préfiguraient la sortie d’Égypte et la traversée de la mer Rouge : la libération définitive de toute l’humanité du mal et de la mort.  Et c’est ce qu’elle célèbre à Pâques.

Ainsi apparaît clairement l’enracinement de la Pâque chrétienne dans la Pâque juive.
En occident, dans le rite romain, on lit d’ailleurs le récit de l’Exode au cours de la nuit pascale. Si l’Église primitive a légèrement déplacé la date de Pâques, en la fixant au premier dimanche suivant la nouvelle lune de printemps, c’est pour honorer le dimanche, jour de la Résurrection du Christ.

“Faites cela en mémoire de moi”, demande Jésus (Lc 20, 19).
En répétant les gestes accomplis par Jésus lors du dernier repas qu’il a partagé avec ses disciples, les chrétiens actualisent son offrande.
En recevant son corps, ils font mémoire du Christ, Fils de Dieu et Sauveur du monde. 

mardi 12 avril 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2726 : "Les faibles et les petits sauveront le monde." (Georges Bernanos)

 Avec tout ce que l'on entend dans les médias, surtout en cette période électorale, on finirait par croire que seuls les gens dits "importants", les "hautes" personnalités, les candidats-présidents ou les présidents des nations pourront sauver le monde et notre pays !  Je repensais à tout cela tandis que récemment, j'accompagnais la sépulture d'Albert, en l'église de Grosbreuil.  Atteint de la polio à 4 ans, boiteux, handicapé d'une main, resté célibataire, j'en suis persuadé : malgré tout, Albert, le "petit" cordonnier, a contribué lui aussi, par sa simplicité, à sa façon, gaie et enjouée, avec l'aide de son harmonica, à sauver le monde. Voici l'homélie que j'ai partagée à cette occasion.


On entend parfois parler, à la télé, de sépultures de personnes célèbres, très connues, que l'on encense avec magnificence : de beaux discours, la présence de hautes personnalités, des pages dans les journaux, du monde dans les rues pour voir passer le cortège funèbre ...

On oublie seulement une chose : c'est que, face à la mort, tout le monde est sur le même pied d'égalité.

Et le départ d'Albert, aux yeux de Dieu, c'est un événement aussi important que celui de telle ou telle personne célèbre et très connue.

Car, dans l'esprit de Dieu, il n'y a pas plusieurs catégories de défunts : les grands et les petits, les humbles et les puissants.

Nous avons une certitude en tout cas : c'est que Dieu accorde la même importance à chacun, quel que soit ce qu'il a été ou non.

Car tout défunt est un enfant également aimé du Père.

Toute vie humaine a la même importance, la même valeur aux yeux de Dieu.

Dieu en effet a pour chaque femme, chaque homme le regard et l'amour d'un Père très aimant.

Ainsi en effet que cela a été rappelé dans la 1° lecture : "à tous, Dieu a donné part à son Esprit." (1 Jean 4/13)

Albert aussi, donc, avait reçu la force, la grâce de l'Esprit-Saint, que Dieu communique de façon égale à toute personne venant en ce monde.

Et l'Esprit de Dieu, Albert en a fait profiter les uns et les autres, par sa simplicité, sa joie naturelle, et cela, malgré ses handicaps, à l'aide de son harmonica, et de sa foi profonde.

Deux réflexions en terminant :

-  celle du grand écrivain Paul Valéry déclarant : "Chaque homme porte en lui, au plus profond de lui-même, quelque chose de plus grand ; il suffit d'aller le chercher."

-  et je pense aussi à ce magnifique hommage de Georges Bernanos vis-à-vis des plus humbles, mis en valeur par cet évangile des Béatitudes que nous venons d'entendre (Matthieu 5) : "Je dis que les faibles et les petits sauveront le monde.  Et ils le sauveront sans le vouloir.  Ils le sauveront sans rien demander en échange, faute de savoir le prix du service qu'ils auront rendu à la société."

"Heureux les pauvres, les petits et les humbles, le Royaume des cieux est à eux !"

Amen !

dimanche 10 avril 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2725 : "Le Christ détruit sa croix" !

 Ce dimanche des Rameaux, à Longeville-sur-Mer, sous un soleil éclatant, une église comble ! Avec de nombreux jeunes et enfants ; arrivant de Belgique, de Pologne, de l'est de la France et d'un peu partout : une assemblée assez universelle, réunie pour célébrer et fêter joyeusement (il y avait une guitare) le Sauveur du monde !  Voici la brève homélie de ce jour.

 

Nous venons d'entendre le récit saisissant de la passion et de la mort de Jésus.  N'est-il pas inutile, et même prétentieux, d'oser vouloir rajouter quelque parole, à la suite d'une telle évocation ?  Mais c'est pour répondre à la question d'une petite fille, Ondine, âgée de 8 ans, me demandant : "Mais enfin, pourquoi Jésus ne s'est-il pas caché, sauvé, ou enfui ?"

La réponse nous est donnée par un tableau étonnant réalisé par un artiste-peintre mexicain : José Clemente Orozco, publié il y a quelque temps par le journal "La Croix-l'Hebdo".  Titre surprenant de cette oeuvre : "Le Christ détruit sa croix".

L'on y voit, et c'est stupéfiant, Jésus, ayant réussi à se libérer de son gibet, mais les mains et les pieds encore sanglants de s'être arrachés de la croix, hors des clous.

Puis, après avoir déposé à ses pieds sa couronne d'épines, de ses mains meurtries, Jésus a saisi une énorme hache.  Et le tableau le montre en train d'abattre, de toutes ses force, son horrible croix.

Symbole impressionnant de ce que le Christ continue de faire encore ici-bas, autour de nous, mais aussi, à travers nous.

A savoir, abolir, abattre, détruire toutes les croix qui oppriment, qui écrasent, qui détruisent tous ceux et celles qui souffrent, sur la surface totale de la terre.

Aussi bien en Ukraine que chez notre voisin délaissé, dans les hôpitaux, les prisons, ou dans les familles divisées ; toujours et partout, de son énorme hache, Jésus travaille durement à chasser la peur et la mort.

Chère Ondine, Jésus a posé alors au mal, à sa croix, la question suivante : "O Mort, ô Croix, où est ta victoire ?"

Car en Jésus, déjà, et toujours, le courage et la bonté, la fraternité et la lumière ont vaincu la mort !

"Victoire, tu règneras, ô Croix vaincue, tu nous sauveras !

dimanche 3 avril 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2724 : "Qui suis-je pour juger ?" (pape François)

 Homélie de ce dimanche en l'église St Hilaire de Talmont.

 

Dès l’aube, est-il dit dans l’Evangile, Jésus était en train de donner un enseignement religieux  dans le Temple, tout tranquillement. Et sa façon de faire la catéchèse était si intéressante que, comme le précise St Jean, « tout le peuple venait à lui. » Eh bien figurez-vous que, ce qui s’est passé avec Jésus, dans le Temple de Jérusalem, c’est comme si ce matin, un groupe de paroissiens énervés entraient tout à coup dans cette église et venaient placer sous le nez du Seigneur une femme pécheresse de la paroisse, afin de la faire condamner !  Vous imaginez les cris et l’agitation !

Mais Jésus, plutôt que de crier avec les accusateurs, reste silencieux. Il se baisse, et, apparemment, semble écrire quelque chose, mais quoi ? sur le sol terreux du Temple. A propos, c’est la seule fois où l’on voit Jésus écrire dans les évangiles. Mais à quoi Jésus pense-t-il alors ? Sans doute est-il dérangé par cette irruption déplacée en ce lieu sacré ? Mais que pense-t-il du péché de cette femme ?  Doit-il lui aussi la condamner ? Et pourquoi n’a-t-on pas amené également en jugement l’homme avec lequel elle a péché ? Il est vrai que celui-ci s’est peut-être caché sous l’évier, ou réfugié dans un placard ?

Pendant ce temps, les accusateurs de la femme, se considérant bien sûr comme de bons croyants, s’impatientent. Ils sont sûrs de leur fait ; ils défendent la loi, la bonne morale, les valeurs de la religion, face à une femme qui a péché.  Entre les deux, Jésus se trouve comme assis entre deux chaises. S’il ne condamne pas cette femme adultère, il méprise les commandements de Dieu ; mais s’il confirme qu’elle a péché et qu’elle doit être condamnée, il va tourner le dos à cette miséricorde de Dieu dont il est le messager…

Le grand St Jérôme a fait deux suggestions : ou bien sur le sol, Jésus a écrit un passage de la Ste Ecriture sur le pardon de Dieu envers les pécheurs repentants ; ou bien, quel humour, il aurait inscrit sur le sol la liste des nombreux péchés de ces accusateurs se pensant « bons croyants ».

C’est alors que fuse cette réponse sans appel : « Que celui d’entre vous qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! »  L’art de Jésus, c’est d’avoir invité les accusateurs à prendre conscience de la poutre qu’il y avait dans leur œil, en les invitant à entrer en eux-mêmes et à examiner de plus près leur conscience et leur propre comportement.  Mais cela, sans excuser le moins du monde le péché de cette femme ; au contraire, il l’exhorte fortement en lui intimant ceci : « Désormais, ne pèche plus. »

Quelle est pour nous la leçon de cet évangile ?  Toujours profondément actuelle ! Combien de fois, dans les différentes paroisses où j’ai vécu, j’ai rencontré de semblables réactions. Lorsque j’étais en service pastoral à Bamako, au Mali, les bénévoles du Secours catholique avaient élu comme président un divorcé ; protestations scandalisées d’un certain nombre de bons chrétiens, alors que cet homme en situation de divorce, et cela pour des raisons que je ne développe pas, était depuis des années profondément engagé dans le soutien des plus défavorisés. Ah, « les valeurs chrétiennes » !

Autre fait : étant sur Paris, j’ai vu une responsable de chorale qui a été écartée quand on a découvert qu’elle était lesbienne. On l’a alors privée de son service ! 

Ailleurs, en Vendée une maman, très engagée en catéchèse, a été priée de rester chez elle lorsque l’on a découvert qu’elle militait dans un parti de gauche considéré comme anticlérical.  Et je pourrais multiplier de tels exemples, et vous aussi sans doute !

C’est aussi le message que le pape François a donné à travers  cette fameuse réflexion, en avion, à son retour des JMJ de Rio en juillet 2013, lorsqu’il a dit, en réponse à une question d’un journaliste à propos des homosexuels : « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? »

Au sein de l’Eglise aujourd’hui, beaucoup ont une face de carême, et se condamnent les uns les autres ; ceci est sans doute l’une des causes de l’effondrement de la chrétienté. Or, si Jésus n’a pas condamné cette pécheresse, comment pourrions-nous dire que tel pécheur n’a pas sa place dans notre communauté ?

En tout cas, c’est bien à chacun de nous, pécheur, que Jésus dit : « Va, et ne pèche plus ! »

Amen !