Hier soir, à la chapelle de l'Union Chrétienne, opération portes ouvertes à l'occasion de la "Nuit des veilleurs". A Fontenay-le-Comte en effet, comme dans de nombreuses autres villes de France et d'ailleurs, dans des églises, des chapelles ou des temples, les communautés chrétiennes ont fait retentir "une voix dans le silence", thème de cette 7° Nuit des veilleurs. Il est 23 h. Formant comme un puits de lumière, les cierges plantés dans le sable par chacun des participants à ce temps de prière se consument lentement. Exposée au pied de l'autel, une longue liste de noms, ceux des personnes exécutées aux Etats-Unis depuis un an ! Mais nous pensons aussi à Alejandro Gomez, un paysan hondurien, membre d'une organisation de défense des petits agriculteurs, torturé, laissé pour mort, toujours en grand danger. Il y a également Fatoumata, une jeune femme ivoirienne qui vient de subir un véritable calvaire, le juge djiboutien Mohamed Cheick Souleiman, l'ingénieur libanais Charbel Qazzi, le Tchétchène Zoubaïr Zoubaïraïev, Mgr Shi Enxiang, cet évêque qui a refusé de rallier l'église "officielle" chinoise, et bien d'autres encore, connus ou inconnus...
Mais d'où vient cette méchanceté qui fait que certains peuvent ainsi torturer leurs frères humains ? Et pourquoi cette façon de faire reste-t-elle aussi répandue ? Amnesty International révèle que, sur 153 Etats étudiés, plus de cent ont encore recours à la torture ou à d'autres mauvais traitements pour pouvoir extorquer des renseignements ou punir ceux qui s'attaquent à leur toute puissance. La torture constitue un dérapage grave dans nos sociétés. Elle est en effet la violation d'un interdit fondamental : celui selon lequel le corps d'un humain est sacré.
Et en même temps, quel signe d'espérance que de constater que, partout, depuis les fins fonds de la Russie jusqu'au Bahreïn, en passant par la Chine ou l'Ouzbékistan, partout, des hommes et des femmes se lèvent pour combattre la torture, quitte à en faire eux-mêmes les frais ! Pour les soutenir dans leur action, chez nous, une poignée de militants de l'ACAT (l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture), enthousiastes et inlassables, qui tentent de réveiller notre société civile aussi bien qu'ecclésiale, devenue indifférente. Merci à vous, chers militants de l'ACAT, car vous faites honneur à nos Eglises et à notre pays, grâce à votre engagement total en faveur de la dignité inaliénable de tout humain.
Comme l'expliquait Marie-France dimanche dernier, à la chapelle de l'Union Chrétienne comme ensuite lors de la messe à l'église Notre-Dame, "si nous menons cette action, c'est en fidélité au Christ, qui a lui-même été torturé ; et c'est encore lui qui est bafoué, humilié, battu à mort, à travers les torturés d'aujourd'hui."
A diverses reprises, le pape Benoît XVI est intervenu pour condamner la torture et insister afin que la dignité de tous les prisonniers soit respectée. Merci à l'ACAT ne nous tenir éveillés sur cette question si grave. L'ACAT, ONG oecuménique, créée en 1974, qui est d'ailleurs reconnue d'utilité publique, forte de ses 35.000 membres en France et dans le monde, contribue à faire que, chaque année, plus de 200 personnes voient la fin de leur calvaire grâce à son action. Voilà pourquoi c'est un honneur, tant pour la paroisse que pour le pays de Fontenay, d'avoir un groupe ACAT sur son territoire pour nous réveiller ! Merci !
P-S : Prochain billet en fin de semaine. Merci de votre compréhension.
Et merci des très nombreux mails reçus par rapport à mon départ ou à l'avenir de ce blog.
J'y reviendrai d'ici quelque temps, mais vous pouvez continuer à me faire parvenir vos mails, que je lis toujours avec beaucoup de joie.
dimanche 24 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.484 : Le combat contre la torture
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Olivier Gaignet
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samedi 23 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.483 : "Pleure, ô pays bien-aimé"
Vraiment, il y a des jours où j'ai envie de pleurer ! Et hier par exemple, à deux reprises ! D'une part, en recevant un long coup de fil d'amis Maliens me disant leur désespérance totale face à l'impasse dans lequel se trouve leur cher pays ; puis, hier soir, tandis que je suivais le journal télévisé, lorsque les journalistes ont eu l'idée saugrenue de montrer la flagellation à Tombouctou de deux jeunes ayant entretenu une relation "illicite" : un scoop, paraît-il ! Comme s'il n'y avait rien de plus intéressant à montrer par rapport au Mali !
Et dire que chez nous, on passe son temps à pérorer sur le tweet ridicule d'une femme "normale" jalouse ou à s'étriper sur la place publique entre cathos. Il avait raison, ce Père Blanc qui me prophétisait, lors de mon départ de Bamako alors que je devais regagner la France : "Olivier, tel que je te connais, tu ne te réhabitueras jamais en France !"
Au Mali, et particulièrement dans le Nord, comme nous le savons d'ailleurs, mais cela ne nous empêche nullement de dormir, des dizaines de milliers de personnes manquent de nourriture et d'articles d'hygiène de première nécessité. En France, terre de culture majoritairement catholique pourtant, nous avons peur des migrants, mais des pays Africains, majoritairement musulmans pourtant, tels que la Mauritanie et le Burkina-Faso, nous donnent l'exemple : ils ont accueilli des milliers et des milliers de Maliens fuyant devant l'avancée de rebelles fanatiques qui n'ont de musulmans que le nom. La plupart des écoles ont été saccagées, de même que la majorité des centres de santé. Les pillages ont touché les stocks de récoltes destinées à la consommation, à la vente et à la constitution de greniers de semences. Le Mali s'en va à présent vers une destination inconnue ; il est au bord du gouffre, dans un coma profond. A Bamako, les gens sont tétanisés ; plus rien ne fonctionne comme il faudrait et beaucoup ont à peine de quoi survivre.
Comme toujours, les Occidentaux considèrent ce type de conflit comme sans importance ni signification : ils sont dépassés par ce qui arrive à ce pays, et bien plus soucieux de leur tranquilité et de leur crise de l'euro. Pour eux, ces guérillas dans le sable font partie de la préhistoire, alors que cette sécession au nord du Mali peut déstabiliser tous les autres pays de la région, de la Mauritanie au Tchad, de l'Algérie au Sénégal, du Nigéria à la Libye.
Face au fait que cette région peut devenir une base arrière maléfique de terroristes et de kamikazes prêts à tout, quoi faire ? L'ONU ? L'Europe ? Le "vieux monde" ? Mais l'entrain n'y est pas, l'unité non plus, pas plus que l'esprit d'analyse et de décision... Attention, alors, au retour du bâton !
Pendant ce temps, en attendant que ce soit notre tour, le Mali continue de pleurer ! Vous avez lu, je l'espère, ce récit d'Alan Paton, "Pleure, ô pays bien-aimé", paru en 1948, qui dépeint la situation terrible entraînée en Afrique du Sud par la ségrégation raciale. J'en laisse un bref extrait à votre méditation : "Pleure, ô pays bien-aimé ; ces choses-là ne sont pas près de finir. Le soleil se répand sur la terre, sur le beau pays dont l'homme ne sait pas jouir. L'homme ne connaît que l'effroi de son coeur. Je ne vois qu'un espoir pour notre pays, et il sera réalisé quand les hommes blancs et les hommes noirs, n'aspirant ni au pouvoir, ni à l'argent, s'uniront pour y travailler."
Prions, et luttons à cette intention. Tout le reste, chez nous, n'est qu'enfantillages, ou temps perdu, bêtement !
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Olivier Gaignet
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mardi 19 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.482 : A quoi sert le Blog ?
Je lançais hier un appel à propos de l'utilité de ce blog et de son avenir. Vous avez été très réactifs, puisque j'ai reçu différents mails à ce sujet, et d'un peu partout. Sans mettre de côté les avis des Fontenaisiens, volontairement, je vais vous citer des extraits de trois mails qui me sont arrivés d'au-delà de la paroisse Saint Hilaire de Fontenay : il est en effet utile, si l'on pense que ce blog peut avoir un avenir, de prendre conscience que ce blog, apprécié par les Fontenaisiens, est largement suivi également au-delà du Pays de Fontenay ! Avec mes excuses pour ceux dont je ne vais pas citer les contributions !
- un retraité d'une paroisse éloignée : "Bonjour Olivier. Ce n'est pas souvent que je t'écris, car j'ai conscience que ton temps est précieux et que la multiplication des courriers que tu peux recevoir doit contribuer à en manger une partie. Mais je veux te dire que, depuis que j'ai eu connaissance de ton blog, cela fait déjà plusieurs années, je l'ouvre tous les matins. Il m'aide à avancer dans la vie, en portant sur les événements un regard parfois différent de celui que j'aurais peut-être tendance à avoir, au premier abord. Et il m'arrive d'imprimer un texte pour me permettre de le partager avec d'autres. Je veux donc te dire un grand merci pour ce travail. Je fais partie de ceux qui souhaitent ardemment qu'il continue. Mais je comprends très bien qu'il peut arriver un temps où il faut lâcher du lest. S'il devait en être ainsi, je le regretterais mais ne t'en voudrais nullement. Avec toute mon amitié et ma reconnaissance."
- une personne très engagée dans la vie sociale et ecclésiale : "Personnellement, je pense qu'il serait dommage que vous arrêtiez ce blog, pour deux raisons : il fait du bien, d'une part, et un charisme ne doit pas être mis sous le boisseau d'autre part. Il y aura juste le titre à changer, par exemple : "Le blog de l'abbé Olivier Gaignet pour un vivre ensemble". (Tiens, si je lançais un concours pour le futur nom du blog ? Mais je redonne la parole à mon correspondant.) "Pour en revenir à votre blog, prions l'Esprit-Saint pour qu'il continue à vous guider : ce que nous recherchons tous ici, c'est la gloire de Dieu et le salut de chacun."
- un jeune couple, que j'ai eu le bonheur de marier il y a quelques années : "J'ai découvert votre blog tout d'abord en librairie, en trouvant les livres issus de vos billets. Depuis, je viens régulièrement lire vos messages. J'apprécie beaucoup votre oeil sur l'actualité, les choses qui nous entourent, votre ouverture aux autres cultures et religions. Lire vos billets m'aide à me recentrer sur l'Evangile dans ma vie quotidienne et j'en envoie parfois certains extraits à mes proches quand j'ai envie de partager le sujet avec d'autres. J'ai en tête votre billet après le naufrage du Concordia que j'avais trouvé très frappant, "mais remonte à bord, crétin" et l'importance de faire sa part de boulot pour aider notre société, nos concitoyens à ne pas sombrer. Je profite donc de la demande ouverte sur l'avis de vos lecteurs quant à la poursuite de votre blog. Si vous en avez l'énergie, je souhaiterais vivement que vous continuiez à écrire. C'est pour moi un point d'ancrage sur l'Evangile, une bouffée d'air quotidienne pour donner un point de vue "positif" ou "bienveillant" sur la vie. J'écoute habituellement France Info en me levant, et trouve l'éclairage des médias sur l'actualité bien minant. Votre blog me permet d'avoir un contrepoint plus joyeux ou plus sage sur la vie (dans le sens noble du terme). Bref, j'imagine qu'écrire un billet quotidien prend beaucoup de temps, en plus du reste, mais peut-être pourriez-vous continuer en réduisant le rythme d'écriture (deux billets par semaine, par exemple)."
Pour l'instant, je recueille vos avis, de Fontenay ou d'ailleurs ; ensuite, je prendrai ma décision. Un très grand merci de vos contributions et de votre soutien !
Prochain billet samedi ou dimanche, pour cause d'absence.
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Olivier Gaignet
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lundi 18 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.481 : "Allez-vous continuer le blog ?"
Depuis l'annonce de mon départ, il ne se passe pas une journée, ni même souvent une rencontre, sans que les uns ou les autres ne me posent cette question, et encore hier, aux sorties des messes, et y compris au bureau de vote : "Alors, vous nous quittez ? Mais au moins, est-ce que vous allez continuer le blog ?" Et nombre de ces personnes d'ajouter : "On y est très attachés ! On le regarde chaque matin." Je veux bien les croire, quand je vois le nombre de personnes qui visitent ce blog chaque jour. Vous êtes des centaines en effet, et peut-être plus, si l'on tient compte du fait que pas mal d'entre vous, parfois, ne se connectent qu'une fois par semaine ; ce qui décuple d'autant le nombre des visiteurs !
Et je ne parle pas des multiples mails que j'ai reçus ces quinze derniers jours. En voici quelques échos : "Heureusement, il restera le blog, avec vos analyses toujours appréciées !" "Vous avez combattu les critiques et le sectarisme ; j'espère que vous continuerez le blog que j'ouvre chaque jour." "Que l'Eglise s'inspire de votre ouverture d'esprit et de votre modernité non sectaire. Continuez d'illuminer notre quotidien..."
Et ce mail, par exemple, qui résume beaucoup de choses : "Bonjour Olivier ! Je pense que tes chers internautes savent te dire "Merci" pour tes billets toujours aussi riches de bonnes nouvelles, où rayonne chaque matin la lumière de l'Evangile. Cependant, je m'étonne de si peu de commentaires. Alors que je voyais là une manière visible de te témoigner reconnaissance et fidélité. D'autre part, je sais aussi que l'essentiel se trouve dans la manière de lire tes billets, de réfléchir à ce qu'on peut améliorer dans notre façon de vivre. En tout cas, un très grand merci à toi."
Tout est dit ! Une précision : je n'attends pas de "mercis" bien sûr, même si c'est toujours gratifiant. Je n'écris pas ces billets en attendant louanges et félicitations ! Le nombre de vos connexions est pour moi la plus grande preuve de l'utilité et de la pertinence de ce blog. Le fait que tant de personnes, dont je ne connaitrai peut-être jamais le visage, trouvent du bonheur et de la lumière à la lecture de ces modestes billets, c'est pour moi la plus belle des récompenses. Selon cette belle remarque de Voltaire, que j'ai déjà citée deux fois je crois, en cinq ans, sur ce blog : "J'ai fait un peu de bien, c'est mon meilleur ouvrage !"
Ceci dit, qu'il y ait peu de commentaires, c'est peut-être dommage en effet ; mais, comme je l'ai expliqué plusieurs fois, quand on écoute un morceau de musique, ou que l'on contemple un beau paysage, faut-il absolument commenter ? D'autre part, écrire un commentaire, cela suppose un certain charisme : c'est en effet prendre le risque, croit-on (à tort) de "mal s'exprimer", ou de ne pas bien se faire comprendre, par rapport à l'ensemble de ceux qui suivent le blog, puisqu'il est demandé de signer ce que l'on écrit, de façon franche, adulte et responsable. D'où une certaine pudeur, que moi, qui suis resté un grand timide, je comprends fort bien...
En tout cas, un très grand merci à ceux qui osent envoyer ouvertement le fruit de leur méditation ! Qu'ils sachent que tous apprécient la qualité de leurs remarques, si pertinentes et si enrichissantes ! Je considère aussi comme une immense marque de confiance, de la part de l'ensemble des visiteurs de ce blog, que jamais, depuis quelque temps, ne sont envoyés des commentaires susceptibles de lancer de faux débats ni de déraper. Cela est le signe de votre grande maturité. Ce blog n'ayant pas vocation à être un espace incolore où l'on s'écharpe publiquement, mais un lieu de méditation et de relecture de la vie de notre société, sous l'angle des bonnes nouvelles et de l'espérance.
Chaque fois que vous cliquez pour rejoindre ce blog, peut-être nous mettons-nous en marche ensemble vers le Pays de Dieu !
P-S : Je ne sais toujours pas si je vais continuer ce blog, si lié à mon ministère sur le pays de Fontenay-le-Comte. Je vais y réfléchir. J'aurai besoin aussi de vos lumières. N'hésitez pas à m'envoyer vos suggestions au besoin. Je vous redonne mon mail perso : olivier.gaignet@yahoo.fr
Par contre, à partir de ce jour, et durant cet été, je vais être plus irrégulier par rapport à l'écriture de mes billets. Il me faut en effet ralentir la cadence : 14h de service pastoral tous les jours que Dieu fait, depuis 45 ans (j'ai été ordonné fin juin 1967), dont 9 années en Afrique (où, dit-on, les années comptent double), cela finit par se connaître ! Merci de votre compréhension !
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Olivier Gaignet
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dimanche 17 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.480 : L' Eglise est toujours vivante !
En ce moment, un certain nombre de catholiques sont déroutés par ce qui se passe dans les couloirs et arrières-cours du Vatican, de même qu'en un certain nombre de diocèses. Ceci peut conduire à quelque découragement. Mais, une fois qu'on a dit ça, qu'est-ce qu'on fait ? Pour ma part, je préfère la méthode de Ronny, que j'exposais dans mon billet de vendredi : mettre toute mon énergie à repérer et mettre en valeur ce qui progresse plutôt que de me laisser entraîner au fond du bassin par le poids de ce qui ne va pas. En tout cas, pour faire face aux difficultés, je ne vois qu'une solution crédible : soutenir les initiatives ecclésiales en cours qui vont dans le sens de l'Evangile.
Dans cet esprit, en ce dimanche, concrètement, aux deux messes que je vais célébrer, plutôt que de faire fonctionner le mur des lamentations, je vais donner la parole à notre responsable locale de l'ACAT (l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture). Nous allons réaliser ensemble une homélie dialoguée. A partir de l'image évangélique du jour, celle de la petite graine, nous allons essayer de montrer comment, grâce à la petite graine de notre engagement pour le soutien des personnes victimes de la torture, nous pouvons, avec l'aide de Dieu et grâce à nos efforts, faire émerger l'arbre immense de la justice et de la fraternité.
Je n'arrive pas à comprendre en effet que les catholiques se mobilisent de façon intense par rapport à des événements internes à la vie de l'Eglise, si important puissent-ils leur paraître, alors que nous sommes loin de voir la même mobilisation, de la part des baptisés, par rapport par exemple à la défense des personnes victimes de la torture. Je rêverais de voir les politiques, les responsables de notre société, les journaux pris d'assaut par les catholiques, main dans la main avec les humanistes de tous bords, pour s'indigner, crier, et intervenir par rapport à de grandes causes comme celles de la défense des victimes de la torture, mais aussi, contre les déséquilibres économiques qui affament des millions d'enfants à travers la planète ou jettent sur les plages ou contre les murs de l'Europe des milliers de migrants en quête d'une vie plus digne.
Où est alors la petite graine de l'Evangile ? Certainement pas dans les combats internes à l'Eglise !
Même si l'on peut juger à bon droit que ceux-ci doivent également être menés, il ne serait pas sain qu'ils représentent les seuls combats des catholiques... Nous avons mieux à faire ailleurs. "Avance au large", demandait Jésus à Pierre ! (Luc 5/4) Sortons de nos problèmes ecclésiastico-ecclésiastiques centrés sur nous-mêmes : l'Eglise n'est pas faite pour elle-même, mais pour le monde. Et je suis persuadé que la meilleure façon de régler les problèmes de l'Eglise, ce n'est pas de s'y attarder exagérément ; dépensons plutôt notre énergie à travailler à sauver le monde, à donner du bonheur à nos frères, à faire émerger au milieu de notre planète l'arbre immense de la fraternité évangélique et universelle, à la lumière et avec l'appui fantastique de l'Evangile !
A mon sens, c'est le seul combat qui vaille ! En tout cas, c'est certainement sur ce chantier que les personnes étrangères à l'Eglise, qui nous regardent en ce moment avec stupeur, nous attendent. Ne nous trompons donc ni de combat, ni d'ennemi. Alors, sans crainte ni doute ni amertume, à partir de cette petite graine et sur cet arbre nouveau, pour reprendre la belle formule du prophète Ezékiel dans la première lecture de ce dimanche, "tous les passereaux y feront leur nid, toutes sortes d'oiseaux habiteront à l'ombre de ses branches." (Ez 17/23) Autrement dit, à l'ombre de ce bel arbre, tous les hommes de cette terre pourront trouver nourriture, espérance et repos !
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Olivier Gaignet
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samedi 16 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.479 : Marche pastorale avec les jeunes de St Jo
Tandis que je m'installe à l'ordinateur pour rédiger ce billet, le ciel est bien sombre ce matin ! La pluie tombe sans discontinuer. C'est peut-être bien un mariage pluvieux que je vais célébrer tout à l'heure ; je sens d'ici la déception du jeune couple et de ses invités ! On va essayer de leur redonner le moral à l'église !
En contrecoup, je me dis que nous avons eu bien de la chance hier, alors que de la pluie était aussi prévue ; or, pour la marche pastorale avec les jeunes du collège Saint Joseph, c'est heureusement d'un temps merveilleux dont nous avons profité. Et tandis qu'un long filet de jeunes enjoués progressait sur la route, je me disais que nous avions bien de la chance !
Une belle chance pour ces jeunes, qui, tout au long de la marche, et durant la messe qui a suivi, ont pu prendre du temps, de façon sérieuse et ludique en même temps, pour regarder en face cette question essentielle pour la vie d'un chrétien : dans ce monde où je vis, quelle est ma mission ?
Un des grands moments fut sans doute lorsque, à l'offertoire, des jeunes ont apporté à l'autel un grand soleil, sur les rayons duquel chacun des groupes avait écrit un mot, un souhait, un engagement, le plus souvent pour servir les autres, cela seulement donnant un sens à la vie.
La célébration était un peu cool ; quelques membres de l'équipe éducative, engagés dans la pastorale du collège, accompagnaient les chants de leurs instruments, tandis que deux élèves animaient ces chants. A la fin de cette eucharistie, nous avons applaudi Marie-Marthe et Albertine, qui avaient préparé la célébration, et je leur ai demandé ce qu'elles en avaient pensé. Elles étaient enchantées ! Ce sont des femmes très ouvertes, et cela ne m'a pas étonné ! Et comme l'a dit Maryse, l'animatrice principale de cet événement : "Ca a vraiment été un très bel après-midi !"
En tout cas, en un temps où trop d'adultes sont un peu moroses quant à la vie et à l'avenir de l'Eglise, alors que l'on doute un peu de la capacité des jeunes à croire aussi bien que nous, à s'engager au plan chrétien aussi durablement que nous, il est bon que les jeunes d'aujourd'hui nous fassent comprendre, ne serait-ce qu'en participant, volontairement, à une marche pastorale, que l'avenir n'est pas bouché ; mais qu'eux aussi, même s'ils ne l'expriment pas comme je le fais, peuvent avoir un soleil au coeur, et un profond désir de suivre le Christ en aimant leurs frères.
Dans la voiture au retour, tandis que des parents me ramenaient à Fontenay-le-Comte, l'un des jeunes présents, Thomas, qui a servi l'eucharistie, m'a dit : "Dans les questions du carrefour, il y avait celle-ci : "Comment vois-tu ta mission ?" Moi, j'ai répondu : "je veux donner ma vie à Dieu." Est-ce que c'est bon, ce que j'ai répondu ?" Et nous, qu'aurions-nous répondu ?
Merci à l'équipe éducative d'avoir organisé et animé cette marche initiatique ! Merci à la directrice du collège Saint Jo, présente également, pour son soutien sans failles aux initiatives pastorales ! Et merci aux jeunes de nous rappeler, par leur participation à ce temps fort, qu'il nous faut à présent compter avec eux pour la construction d'un monde meilleur, et du Royaume de Dieu !
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Olivier Gaignet
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vendredi 15 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.478 : Merci à Ronny et bravo à "Fontenay le Blog"
Tous les Fontenaisiens connaissent "Fontenay le Blog", né le 14 février 2010 et qui, avec plus de 60.000 visiteurs, 257 articles et près de 160.000 pages vues, a fait son entrée dans le top des blogs les plus populaires de la plateforme Over-Blog, à la 1819ème place. Ce classement, qui honore Fontenay-le-Comte, intègre les 1927 blogs les plus populaires que compte Over-Blog sur les quelques 1 500 000 blogs gérés par la plate-forme, dont 30 000 régulièrement mis à jour. A titre d'info, Over-Blog, première plateforme d'hébergement de blogs en France, élabore son classement en intégrant différents paramètres tels que la fréquentation, la qualité de l'audience, l'interactivité avec les lecteurs et la mise à jour régulière du blog.
Le créateur et animateur de "Fontenay le Blog", Ronny Louineau, est une figure tout à fait attachante. Voici quelques échos de nos échanges : "Arrivé à Fontenay en 1975, à l'âge de 3 ans, j'ai toujours été passionné par cette ville, sans bien en connaître la raison ! La passion fait le reste... J'essaie donc de jongler entre un emploi du temps professionnel chargé, mes 5 enfants et mon épouse, et le blog, sans oublier le jardin. Mon seul et unique objectif est de mettre Fontenay en avant, ainsi que ses habitants et différents acteurs. Fontenay, c'est comme une belle femme, et moi, je veux ce qu'il y a de plus beau pour elle ! J'y prends beaucoup de plaisir car j'ai vraiment l'impression de partager quelque chose avec mes concitoyens : notre échange de ce jour en est la preuve ! Actuellement, à Fontenay, tout n'est pas simple, mais on sent un frémissement, la belle endormie sort de sa léthargie !"
Si j'ai eu envie d'interviewer Ronny, c'est parce que j'ai été frappé par sa "vision positive et optimiste" des personnes et des événements, pour reprendre ses propres mots. Son angle d'attaque est le suivant : "Communiquons sur ce qui fonctionne et allons de l'avant." "Et, continue-t-il, je me suis demandé comment me différencier des autres ? En faisant des choses positives ! Le concept du "positif" est pour moi essentiel. Y'en a marre des gens qui se morfondent ! Il y a un manque de confiance en soi du Fontenaisien, qui répète souvent : "ça ne marchera jamais !" Peut-être ma vision est-elle fausse, mais, à contre-courant de la pensée générale, je cherche à donner une image positive de Fontenay-le-Comte. D'après une enquête que j'ai réalisée, les lecteurs du blog sont d'accord avec cette approche à 95% : donc, l'objectif est atteint !"
Pour ma part, je voudrais souligner un point essentiel : ce blog assez étonnant, qui a abordé jusqu'ici 48 sujets différents, sans laisser de côtés les problèmes économiques, est le fruit d'un travail amateur et bénévole. Ronny ne roule pour personne ! Il ne dépend d'aucune instance, ni municipale, ni partisane, et en aucune façon ! Mais il se trouve qu'à présent, tout ce qui compte sur Fontenay consulte régulièrement ce qu'il écrit, car il met sans cesse Fontenay-le-Comte et ses acteurs en avant, quel que soit le sujet traité, sujets que, si ce n'est déjà fait, je vous laisse aller découvrir par vous-mêmes, sans plus tarder. Vous ne serez pas seuls : il y a 500 visiteurs réguliers et plus ! La mayonnaise est en train de prendre ; surtout avec l'excellent classement de ce blog, ce qui lui donne une légitimité ! Et aussi grâce à la très bonne présentation, à la qualité remarquable des photos également. Tout cela est important, car si tous ces gens découvrent une image positive de Fontenay-le-Comte, ils la communiquent à d'autres ; c'est contagieux, si bien que l'image de Fontenay, de l'avis de beaucoup, est en train de changer !
Je pense que c'est ce que l'on peut appeler "un blog militant", au sens noble du terme, avec des articles forts et engagés, dans le but d'aider chacun à regarder la réalité autrement et de nous inviter tous à se bouger. En ce sens, Ronny m'a fait une fleur en me disant : "Au fond, dans un registre différent, nous faisons la même chose : travailler à ce que les bonnes nouvelles se multiplient comme les petits pains !"
Merci, Ronny, pour ce clin d'oeil évangélique et plein d'espérance pour notre belle ville de Fontenay et ses habitants !
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Olivier Gaignet
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jeudi 14 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.477 : Le regard positif de Robert
Vous avez sans doute repéré le bel article consacré à Robert Aujard, ce jeudi, dans l'édition fontenaisienne de "Ouest-France". Robert vient en effet de publier une série de cartes postales sur la ville de Fontenay-le-Comte qui sont tout à fait remarquables. Je vous renvoie à cet article. Mais si j'ai choisi ce sujet, c'est en lien avec le billet récent dans lequel, pas plus tard que mardi dernier, je parlais de la nécessité d'avoir un oeil sain ouvert aux belles choses, comme aux beautés de l'âme humaine, si souvent décriées. Dans notre monde en effet, et c'est sans doute le fait d'une grande misère intérieure, beaucoup de nos contemporains ne retiennent de leurs semblables que leurs défauts, et de notre société que ses ratés. Je ne sais pas s'ils sont conscients de la gravité de leurs actes, de leurs fautes contre l'espérance et la fraternité. J'y repensais en méditant ce matin l'évangile de ce jour dans lequel Jésus nous dit : "Si quelqu'un maudit son frère, il sera passible de la géhenne du feu." (Matthieu 5/22) Alors que notre mission sur cette terre, c'est bien plutôt de ne retenir et photographier que les visages ouverts ou les événements qui créent du bonheur et de la fraternité.
Robert, que je qualifiais déjà dans ce blog de "paroissien dégourdi et inventif", est celui grâce à qui sont sortis en librairie quatre tomes de ce blog de l'Arche de Noé. Lui-même avait compris que ces billets quotidiens, représentant des photographies de le vie de notre paroisse et de notre société locale, pouvaient aider les uns et les autres à grandir dans leur façon de regarder le monde, de façon positive bien entendu ; avec cette perspective évangélique soulignée par Jésus : "Il se tourna vers ses disciples et leur dit : "Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez !" (Luc 10/23)
Nous avons médité ce texte hier soir en équipe ACI, et je voudrais vous laisser un petit florilège des réflexions de chacun :
- "Il est essentiel de rechercher le meilleur en chaque personne, car il existe."
- "On a souvent des regards négatifs sur les autres ; je trouve cela lourd ! Quant à moi, j'ai besoin de voir un peu de positif, même si je sais que la vie n'est pas toujours rose. Je reconnais que, moi aussi, auparavant, j'étais souvent négative ; mais c'est la maladie qui m'amenait à ça. A présent, je suis en train de changer ; j'ai un peu décidé de dire : "il y a du positif !"
- "Il ne faut pas écouter les gens ni les regarder avec un projet négatif sur eux, car cela signifie que nous-mêmes, on est malade dans notre tête et mal dans notre peau."
- "Savoir repérer le positif, cela s'apprend : principalement en méditant l'Ecriture, en sachant que dans chaque personne est à l'oeuvre la Résurrection du Christ."
Et si nous faisions comme Robert ? Arrêter de perdre notre temps à dénigrer bêtement les autres, pour ne retenir d'eux que le côté qui les met en valeur... Que nos photos seraient belles et enviées !
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Olivier Gaignet
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mercredi 13 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.476 : Léguer à la paroisse
Parmi les nouveautés récentes impulsées sur Saint Hilaire de Fontenay, il y a la proposition de faire un legs en faveur de notre paroisse. Le CPAE (Conseil paroissial pour les affaires économiques) a mené une réflexion sur ce point. Nous avons fait la constatation suivante : des personnes sont en capacité de faire des legs. Ainsi, dans une commune faisant partie du territoire de la paroisse, ce sont deux personnes qui viennent de faire chacune un legs à cette commune. Certains aussi font des legs à la SPA par exemple... Cela doit plaire à Brigitte Bardot ! Bon ! A chacun ses choix... Et alors, pourquoi pas aussi à l'Eglise ? Mais encore faut-il que cette possibilité leur soit présentée ! Le CPAE a donc réalisé un tract tout simple, à la fois très clair et très complet, expliquant la marche à suivre pour faire ainsi un legs à la paroisse. Pour avoir connaissance de ce tract, que vous pouvez d'ailleurs trouver dans les églises de la paroisse, je vous renvoie aussi à notre site paroissial.
En fait, si vous en avez les moyens, si vous disposez de quelques biens dont vous demandez ce qu'ils deviendront après votre décès, pourquoi ne pas vous poser la question de faire un legs au profit de la paroisse ? Léguer à la paroisse en effet, c'est donner à celle-ci les moyens matériels d'assurer sa mission d'évangélisation, que ce soit auprès des jeunes par exemple, ou dans tout autre domaine utile, pour l'annonce de l'Evangile. Déjà, votre générosité est grande puisque, comme je l'ai d'ailleurs rappelé plusieurs fois sur ce blog, cette année 2011-2012, vous avez triplé le montant de la collecte paroissiale par rapport à 2007-2008. Mais les sommes recueillies demeurent encore insuffisantes, face aux besoins multiples et divers. Tranquillisez-vous : rien ne sera dilapidé : le CPAE, composé d'une quinzaine de responsables issus de tous les relais, est suffisamment responsable pour, sérieusement, y veiller avec la plus grande attention. Et toute notre comptabilité paroissiale est contrôlée annuellement de très près par un commissaire aux comptes.
Le tract sur les legs vous donne tout renseignement utile pouvant vous guider dans cette démarche en répondant à des questions telles que celles-ci :
- comment s'y prendre pour léguer à la paroisse ? A qui s'adresser ?
- que faire si l'on a des descendants ?
- faut-il pour cela rédiger un testament ?
- peut-on léguer seulement une partie de ses biens, pour éviter, le cas échéant de léser nos descendants ? Ce qui est possible en tenant compte de ce que l'on appelle la "quotité disponible".
- qu'en est-il également des autres possibilités : l'assurance-vie, ou la donation ?
En tout cas, il est certain que nos biens, nous ne les emporterons pas au paradis !
Merci de prendre le temps de réfléchir à cette question, d'en parler également en famille, autour de vous aussi, et pourquoi pas, en équipe de mouvement. C'est peut-être à proposer, d'autre part, à des personnes que vous connaissez, qui peuvent être concernées, et pourront trouver du bonheur à faire un don de qualité à leur paroisse, dont ils apprécient les services parfois depuis très longtemps. Cela aussi fait partie de notre engagement de baptisés, fils et témoins de l'Eglise de Dieu chez nous, en Sud Vendée !
Merci d'y penser !
P-S : Merci également aux 330 courageux blogueurs qui ont jugé important, hier, de venir vérifier ssur ce blog la qualité évangélique de leur regard ! Grâce à vous, nous filons allègrement vers les 300.000 connexions !
Et merci aussi aux innombrables personnes qui, de plus en plus nombreuses et rayonnantes, soutiennent la vie de notre paroisse, même si elle est loin d'être parfaite !
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Olivier Gaignet
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mardi 12 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.475 : "Si ton oeil est mauvais..."
Jour après jour, ensemble, sur ce blog, nous essayons d'ouvrir nos yeux à la lumière, de porter un regard positif sur les personnes et les événements les plus divers, sans laisser le mal prendre le dessus en nous. C'est un travail urgent et salutaire ! En effet, vous connaissez tous, autour de vous, des gens désabusés et malheureux, de ceux dont l'on dit qu'ils voient tout en noir : leur discours est bien triste et limité : "Tout va de plus en plus mal, les gens sont méchants, nuls, incapables. Regardez les politiciens, les syndicalistes, les enseignants, les curés : tous pourris ! Et ne me parlez pas des musulmans : bientôt, ce sont eux qui vont occuper nos églises ! Quant aux jeunes, il n'y a plus rien à espérer d'eux !"
Quand vous entendez quelqu'un s'exprimer ainsi, vous avez envie de le fuir ! Mais de telles réactions sont le signe d'une grande souffrance intérieure, de la part de personnes sans doute blessées par la vie, souvent très isolées et aux limites de la déprime. Ils sont très nombreux au sein de notre société et ont tendance à tirer celle-ci vers le bas : ce qui les soulage en effet, c'est de voir les autres les rejoindre dans la déprime, en les invitant à douter d'eux-mêmes et de la société entière, ainsi que du salut de Dieu. Parfois, j'aurais envie de leur offrir ce petit bijou du futur appelé Millicam ; vous savez, cette caméra inventée par la PME française MC2 technologie, qui permet de voir à travers les murs. Ainsi, les gens qui sont handicapés par leur leur mauvaise vision de la réalité pourraient enfin découvrir, derrière le mur épais de leurs préjugés, les beautés et les espérances du monde dans lequel ils vivent. Le célèbre neuropsychiatre Boris Cyrulnik nous apprend que, pour apprendre aux gens à penser positivement, il s'agit de réactiver les zones neuronales concernées par des psychothérapies adaptées, afin de sortir ces malades de leur dépression. Leur demander d'échanger leurs lunettes noires contre des lunettes roses seulement, en effet, ne suffirait pas à les guérir de leur douloureux aveuglement !
La Bible, quant à elle, n'y va pas de main morte ! Après un constat sévère, tiré du psaume 115/5 : "Ils ont des yeux et ne voient pas" (ou ne voient que le mal, ce qui équivaut en effet à se boucher les yeux et à ne rien voir), saint Marc (5/29) propose l'opération suivante : "Si ton oeil est mauvais, s'il te mène à la chute, arrache-le et jette-le loin de toi." Diantre ! C'est si grave que cela ? Oui, c'est très grave ! Car le rôle du chrétien, c'est d'être lumière, et de rayonner de la beauté de Dieu, de la lumière de Dieu, envers et contre tout, à la manière de Jésus.
Gardons nos deux yeux donc ! Mais ne gaspillons pas la lumière ! L'évangile de ce mardi nous y invite fortement : "On n'allume pas une lampe pour la placer sous un meuble !" (Matthieu 5/15) Nous n'avons pas des yeux pour voir seulement ce qui est mauvais ! "Vous êtes la lumière du monde !" Soyons lumineux de Dieu !
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Olivier Gaignet
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lundi 11 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.474 : "Il y a un papier sur vous dans "Ouest-France" !"
Dans mon billet du 5 juin, je vous annonçais mon départ de Fontenay. Hier, entre une première messe à l'Union Chrétienne et une deuxième à Saint Jean, je suis passé par l'isoloir, et c'est au bureau de vote que des gens m'ont dit : "Il y a un papier sur vous dans " Dimanche Ouest-France". Je suis très touché de ce que la responsable de la rédaction locale de "Ouest-France" ait jugé possible de faire un tel article, et de le faire passer dans l'édition dominicale, qui couvre toute la Vendée. Surtout que cette journaliste n'est évidemment en rien inféodée à l'Eglise et n'a aucun intérêt particulier à retirer d'un article concernant le curé du coin.
La deuxième chose qui m'a surpris, c'est qu'elle a retenu principalement, de mes cinq années de ministère à Fontenay-le-Comte, le blog en premier lieu ; mais aussi, la bénédiction annuelle des véhicules à Longèves, les Cafés-Théo, les rencontres avec les musulmans, les activités communes avec les protestants, les rencontres avec les entrepreneurs, l'action remarquable de 400 bénévoles sur la paroisse... En fait, des choses de la vie, mettant en route les personnes, au coeur de notre société, dans le sens de l'Evangile. C'est vrai que pour moi, comme pour une majorité de paroissiens de Saint Hilaire de Fontenay et de Notre-Dame des Sources, ce qui est fondamental, c'est, dans la ligne de Vatican II, de faire germer déjà, au creux de notre terre, les fleurs et les prémices d'un monde nouveau. Je pense d'ailleurs que cela correspond à l'attente profonde de notre société, en quête de repères et d'espérance.
En ce sens, j'aime beaucoup l'appel de Jésus dans l'évangile de ce lundi : "Jésus disait aux douze apôtres : "Sur votre route, proclamez que le Royaume de Dieu est tout proche. Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons." (Matthieu 10/7) Redonnez courage à vos proches, aidez les uns et les autres à retrouver goût à la vie et à espérer, faites du bien à tous, chassez les démons de la haine et de la peur... Avec les paroissiens, avec toutes les personnes de bonne volonté, en recherche ou croyant autrement, avec vous, lecteurs lumineux de ce blog, je suis heureux d'y avoir contribué ! Et sans vous, évidemment, je n'y serais pas arrivé !
P-S : juste une petite remarque à propos de l'article, rédigé non par moi mais par Sophie Capelle : je ne suis plus vicaire épiscopal depuis un an. Vous aurez rectifié par vous-mêmes ! Cela figure dans l'article papier de "Dimanche Ouest-France", beaucoup plus long que ce qui en est résumé sur internet (accessible par le lien ci-dessus).
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Olivier Gaignet
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dimanche 10 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.473 : "Prends et mange, et tu vivras !"
Aujourd'hui, Fête-Dieu, fête du Saint Sacrement, fête du Corps et du Sang du Christ ; on pourrait aussi définir la fête de ce jour comme la fête de la Personne (corps) et de la Vie (sang) du Christ sans doute. Car le mot "corps", pris au sens littéral de chair et de muscle, pourrait sembler restrictif ; bien entendu, il ne s'agit ni de "chair" au sens matériel, ni de sang rouge simplement, que l'on pourrait avaler et digérer de façon physique seulement. Le sens du corps et du sang du Christ est beaucoup plus profond ! Car Jésus ne nous est pas accessible par des voies physiques, comme s'il devait passer par l'estomac ou autres... On ne mange pas le Christ, on ne digère pas le Christ ! Mais en allant communier, nous allons à sa rencontre et, alors, à travers l'hostie, de façon mystérieuse, mais non magique, il traverse les murs de notre péché, de notre corps, de notre esprit, pour venir habiter en nous, pour entrer en relation avec nous, pour devenir, au plus profond de notre être, le ferment qui divinise et qui nous transforme en lui.
Le Christ, en se présentant comme une nourriture et un breuvage, nous signifie en tout cas qu'il est pour nous un besoin absolument élémentaire, tout à fait premier, et il nous montre que, réciproquement, notre consécration à lui est totale, aussi totale que la relation de l'homme à la nourriture : qu'est-ce qui est plus urgent que manger et boire ? Le Christ, besoin élémentaire ; la faim du Christ, appétit premier ! En sommes-nous conscients, nous qui communions si fréquemment, et peut-être par habitude trop souvent ?
Voici une réflexion entendue ces jours-ci, de la part d'un chrétien plutôt pratiquant : "Dimanche, j'avais plein de choses à faire ; pas le temps d'aller à la messe, mais je suis quand même allé acheter du pain. Puis, tout à coup, je me suis dit : "Tu sacrifies la messe, mais pas la boulangerie ! Voilà que tu te prives de celui qui a donné sa vie pour toi !" Question : quel type d'existence va être la nôtre, si nous nous privons de nourrir notre coeur de la Personne (corps) et du Sang (vie) du Christ, alors que nous en avons et la connaissance, et la possibilité ? Une existence rabougrie, au rabais, forcément ; faisant confiance à nos faibles forces seulement. Pas étonnant alors si tant de choses, de personnes, de faits nous semblent lourds, pénibles et fatigants !
Vous connaissez l'histoire de cette jeune Juive, Magda Hollander-Lafon ; tandis qu'elle se trouvait à Auschwitz, l'été 1944, en sortant du baraquement, une mourante lui fait signe et lui murmure qu'elle doit vivre pour raconter au monde. Et lui glisse quatre bouts de pain moisi : "Prends. Tu es jeune, tu dois vivre pour témoigner de ce qui se passe ici ; tu dois le dire, pour que cela n'arrive plus jamais dans le monde." Magda explique : "Sa voix était à peine audible. Même plus un corps, juste une silhouette. J'ai mangé devant elle."
Prends et mange, et tu vivras : tel est encore pour nous l'appel de la Personne et de la Vie du Christ, pour nous, aujourd'hui !
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samedi 9 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.472 : Miss Vendée élue ce soir à Fontenay-le-Comte
Non ! Je ne lance pas une rubrique "people" sur ce blog. Je ne crois pas que les 360 aimables lecteurs de mon billet d'hier sur Vatican II apprécieraient. Cependant, comme vous, je suis l'actualité, et je ne m'intéresse pas seulement à ce qui se passe dans les sacristies... Je remarque donc que onze superbes jeunes filles prétendent au titre de Miss Vendée 2012. Pour ceux qui l'ignoreraient, le concours se déroulera ce soir, à 20h30, salle des OPS, à Fontenay-le-Comte, là où se déroulent chaque année les voeux oecuméniques des paroisse catholique et réformée du Pays de Fontenay. Ces candidates sont très jolies, et je leur souhaite à toutes beaucoup de bonheur ; mais surtout, de savoir transformer l'essai. En d'autres termes, de tendre vers la beauté totale : celle qui émane non seulement du corps, mais en même temps, du plus profond du coeur ! Car, ainsi que l'écrivait Victor Hugo : "Aucune grâce extérieure n'est complète si la beauté intérieure ne la vivifie. La beauté de l'âme se répand comme une lumière mystérieuse sur la beauté du corps."
Je pense à cette mamie, toute petite et toute ridée, mais dont le visage tout frippé est absolument rayonnant. Je crois que, ce soir, aux OPS, je vais voter pour elle ! Ah oui mais, il y a aussi cette femme au courage étonnant qui, dans la force de l'âge, veille sur son mari bien malade avec un amour intact : elle ferait une très élégante première dauphine ! En deuxième dauphine, je verrais bien cette collégienne, un peu forte, et pour cela parfois moquée bêtement par ces idiots de garçons, alors qu'elle est d'une gentillesse et d'un engagement infinis.
Eh oui ! Il y a beauté et beauté ! Et la vraie beauté n'est pas toujours là où on le croit... Comme le dit la Bible (1 Samuel 16/7) : "Les hommes regardent le visage, Dieu regarde le coeur." Attention : tout vieux croûton que je sois, je ne suis pas contre les concours de beauté ; mais, incorrigible utopiste, je rêverais de concours de la beauté du coeur, de cette beauté intérieure qui, si elle était mieux partagée, mieux sponsorisée, mieux appréciée, pourrait sortir notre planète de ses laideurs. C'est de cette beauté-là dont parlait Dostoïevski quand il mettait sur les lèvres du Prince Muichkine, dans "L'Idiot", le propos suivant : "La beauté sauvera le monde."
En ce jour d'élections (au titre de Miss Vendée !), j'invite les onze candidates, mais aussi chacun de nous, à méditer ce texte de Saint Augustin, s'adressant à Dieu en des termes étonnants, dans "Les Confessions" :
"Beauté ancienne et toujours nouvelle,
tard je T'ai aimée !
Tu étais au-dedans de moi,
mais moi, j'étais dehors !
Et toutes ces choses qui n'existent qu'en Toi,
elles me retenaient loin de Toi !
Tu as répandu ton parfum,
je l'ai respiré !
Je soupire maintenant vers Toi !
Je T'ai goûtée,
j'ai faim et soif de Toi !
Tu m'as touché,
Tu m'as séduit,
je me suis enflammé
vers la paix qui est en toi."
Cette beauté véritable, puissiez-vous la reconnaître, chez les autres comme en Dieu !
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Olivier Gaignet
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vendredi 8 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.471 : L'esprit de Vatican II
Aujourd'hui, tout le monde a à la bouche "Vatican II" ! Pourquoi cela ? On peut se le demander parfois... Il n'est donc peut-être pas inutile de rappeler quelques éléments essentiels remis en valeur par ce Concile, sans les ranger forcément d'ailleurs en ordre de priorité et sans vouloir tout dire. Je m'inspire ici du livre étonnant de l'un de nos plus grands théologiens vivants, le père jésuite Joseph Moingt (97 ans) : "Croire quand même", livre à lire en toute urgence ! Je vous l'ai déjà présenté sur ce blog il y a quelque temps (éditions "Temps présent") :
- volonté de l'Eglise de se réconcilier avec les autres religions chrétiennes, de reconnaître qu'elles ont gardé l'essentiel des enseignements du Christ, de les traiter en Eglises-soeurs et non plus comme de vilaines déviations hérétiques condamnées à l'enfer.
- souci de se réconcilier avec le judaïsme dont nous sommes issus, dans le respect fraternel du peuple juif ; reconnaissance de la valeur des apports spirituels des autres religions, islam y compris.
- proposition de donner aux Eglises locales, sous l'autorité fraternelle de Pierre, une certaine autonomie, qui leur permette de répondre aux besoins particuliers de leurs pays respectifs
- considérer les laïcs comme des personnes "majeures", comme ils le sont dans la société civile et sociale en générale, et déjà dans nombre de nos paroisses ouvertes.
- redonner toute sa place à la liberté de conscience de chacun, à condition bien sûr que cette conscience se laisse éclairer par la lumière de l'Evangile, en communion avec l'ensemble des baptisés réunis en Eglise.
- rééquilibrage des missions entre les différentes situations au sein du Peuple de Dieu, entre le Pape-serviteur, l'évêque-veilleur, le prêtre-pasteur, le laïc-acteur ; les uns et les autres étant évidemment tous à la fois, et selon leur mission propre, serviteurs, acteurs, veilleurs et pasteurs, là où l'Esprit de Dieu les a placés.
- dans ce cadre-là, retouver le caractère sacerdotal du peuple chrétien et travailler à en tirer des conclusions inspirées de l'Evangile.
- relancer sans cesse l'Eglise dans sa mission première de travailler à l'unité de la famille humaine et au vrai bonheur de chacun
- en ce sens, rappeler que l'être chrétien ne se résume pas à un "être en Eglise", mais à travailler, vivre, aimer, espérer de telle façon, dans notre vie de tous les jours, que ceux qui nous voient vivre aient envie de rejoindre la communauté des amoureux de Dieu en Eglise.
- plonger notre vie dans la prière, le contact vivant avec Dieu ; non pas dans une prière universelle lui demandant d'intervenir pour ce que nous ne pouvons pas faire, mais pour nous imprégner de la bonté, de la force, de la vie, de la gratuité de Dieu. L'Esprit de Dieu qu'elle met en nous sera communiqué alors par nos relations avec les autres. Il se transmettra alors par nos nouvelles manières de vivre et d'agir, par nos paroles également le cas échéant.
Vatican II a aussi offert énormément d'autres perspectives évangéliques à l'Eglise en ce monde ; à vous de continuer cette petite recherche, et surtout d'en vivre, "pour la gloire de Dieu et le salut du monde" !
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Olivier Gaignet
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jeudi 7 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.470 : La quête, un acte liturgique
Je suis toujours étonné lorsque des paroissiens, bien intentionnés sans doute, me disent ne pas être à l'aise avec cette histoire de la quête au milieu de la messe : "Parler d'argent pendant l'eucharistie, demander aux personnes présentes de mettre la main à la poche au coeur d'une cérémonie, cela n'est-il pas déplacé ? D'autre part, pourquoi dépose-t-on désormais les corbeilles pleines de sous sur une table juste devant l'autel ? N'était-il pas suffisant, et plus discret, de les poser dans un coin du choeur, ou en bas des marches de l'autel ? Encore heureux que, publiquement, l'on ne donne plus alors le résultat de la quête précédente comme cela s'est fait un temps !"
Bien sûr, de telles réflexions doivent être entendues. Mais cela nous invite à retrouver le sens profond de cette offrande, devenue trop souvent un geste machinal obligé, qui semble n'avoir rien à faire avec un vrai moment de prière. Alors que c'est tout l'inverse justement. Lorsque les courageux quêteurs s'avancent dans l'allée pour vous faire appel, chacun extrait de sa poche, la plupart du temps, la pièce de la valeur la plus faible dont il dispose, ou qu'il a préparée pour l'occasion avant de se rendre à la messe. Bravo aux téméraires qui n'hésitent pas à déposer une pièce de un euro ; ils sont de plus en plus nombreux, Dieu merci ! Mais ce n'est rien à côté de ce qui se passe chez nos frères protestants, qui ont bien moins de complexes que les catholiques par rapport à l'argent, qui sont sans doute plus conscients que nous par rapport à l'urgence de donner à leur paroisse les moyens d'assurer sa mission, et versent souvent à leur Eglise jusqu'à 10% de leur revenu.
En fait, la quête remonte aux origines du christianisme. L'Eglise a toujours en mémoire l'exemple des premiers chrétiens qui mettaient leurs biens en commun. Ils ne venaient pas à l'eucharistie les mains vides et inscrivaient leur souci de la communion fraternelle et du partage au coeur de la liturgie. Et c'est ainsi que, pendant des siècles, jusqu'à une période récente que beaucoup ont connue dans leur jeunesse, en campagne surtout, l'on apportait des offrandes en nature à l'autel, à la fois pour qu'elles soient partagées avec des personnes démunies comme pour assurer la subsistance des prêtres.
Habituellement désormais, l'offrande en nature n'a plus cours durant le temps même de la messe, tandis que l'Eglise assure désormais l'aide aux personnes dans le besoin à travers diverses très efficaces associations caritatives comme le Secours Catholique, Saint Vincent de Paul ou autres. Mais il demeure nécessaire de comprendre que la mission d'annonce de l'Evangile suppose un minimum de moyens. Jésus lui-même ne disposait-il pas d'une caisse pour gérer la vie et la mission de son équipe d'apôtres ? Tandis qu'il s'émerveille devant le geste de la veuve qui verse son obole au Temple, représentant alors la maison de Dieu ainsi que nos églises aujourd'hui.
En fait, aller jusqu'à donner un peu de son nécessaire, comme n'a pas hésité à le faire la veuve de l'Evangile, cela aurait un sens prophétique profond ; une façon de dire à Dieu : "Je ne roule pas sur l'or, mais, ce que j'ai ne m'appartient pas ! Tout ce que j'ai, tout ce que je suis, Seigneur, je te l'offre, pour te signifier que l'argent n'est pas pour moi un absolu, tandis que l'avancée de ton Evangile sur le Sud Vendée ou ailleurs, grâce à mes quelques subsides, demeure pour moi un objectif essentiel !"
La quête devient alors un acte liturgique véritable, un temps durant lequel, en plaçant ses deux euros ou plus dans la corbeille, le paroissien s'offre lui-même au Seigneur, en lien avec le Christ, "pour la gloire de Dieu et le salut du monde".
Voilà pourquoi le symbole de cette offrande, déposé dans les corbeilles, mérite d'être honoré et mis en valeur devant l'autel. Voilà pourquoi une belle progression chiffrée de ces offrandes gagnerait à être partagée avec tous, comme la bonne nouvelle de l'engagement toujours plus grand de notre communauté pour la vie et le service et l'avancée de notre Eglise locale !
A tous, pour votre générosité, un immense merci !
Et je profite du sujet de ce billet pour remercier également ceux qui acceptent de faire la quête, les personnes qui la comptent ainsi que les membres du Conseil paroissial pour les affaires économiques qui en gèrent l'utilisation.
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Olivier Gaignet
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mercredi 6 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.469 : La parole aux laïcs
On entend souvent dire, ici et là, pas forcément sur Saint Hilaire de Fontenay d'ailleurs, que les laïcs n'ont pas leur place dans l'Eglise, qu'on ne leur donne pas la parole, qu'ils ne sont pas écoutés, que l'on est sourd à leurs soucis et à leurs appels. C'est une vraie question en effet. Ceci dit, regardons les choses d'un peu plus près. Je prends un exemple : hier soir, une quarantaine de responsables des différents quartiers de Fontenay-le-Comte, ainsi que des cinq autres communes faisant partie de la paroisse, se sont réunis pour mener une réflexion sur l'avenir de nos célébrations du dimanche, avec désormais, deux prêtres seulement de moins de 75 ans. Dans un autre temps, ou en d'autres lieux, les prêtres auraient décidé d'en haut de la suite à donner ; ils auraient imposé à leurs "ouailles" un planning concocté à l'avance par leurs soins et l'auraient annoncé en chaire en disant : "Désormais, ce sera comme ça, que cela vous plaise ou non !"
Donc, il n'est peut-être pas superflu de voir comment, sur ce point comme sur d'autres d'ailleurs, la réflexion a été engagée sur notre paroisse.
Il y a quelques mois, devant l'annonce des départs successifs des abbés Bouleau, Allemand et Nouwavi, nous avons regardé cette situation dans l'équipe pastorale, qui est composée, outre des trois prêtres et d'un diacre, de quatre laïques femmes ; celles-ci exerçant d'ailleurs, et pas en deuxième ligne, de très grosses responsabilités sur la paroisse, avec une Lettre de mission de l'évêque : l'une étant aumônier du pôle santé, les autres étant chargées soit de la pastorale des jeunes, du suivi de l'aumônerie de l'enseignement public, ou de la catéchèse en primaire de plus de 200 enfants.
Nous avons ensuite fait part de notre réflexion au conseil de paroisse, composé de douze laïcs, un diacre et deux religieuses, chacun représentant une commune ou un pôle de l'activité paroissiale, le tout sous l'autorité du curé, dont ils sont le "conseil". Evidemment, il ne viendrait pas à l'idée du curé de décider quelque chose d'important sans l'avis, ou, pis encore, contre le souhait de "son" conseil !
Après réflexion, le conseil a formé une commission pour travailler la question de ce futur planning des messes dominicales sur la paroisse. Cette commission s'est réunie à plusieurs reprises. Elle a remis ses conclusions au curé, qui en a reparlé alors avec le conseil de paroisse. Celui-ci a donné son aval. L'équipe pastorale, organe exécutif, a peaufiné le projet, puis, décidé de provoquer une rencontre plénière de toutes les équipes-relais de la paroisse, pour leur soumettre le projet, afin de le leur faire connaître et de recueillir leur avis, avant toute prise de décision finale. Entre temps, les équipes-relais avaient déjà reçu cet avant-projet, et avaient eu du temps pour le relire ensemble et en discuter.
Hier soir, nous sommes parvenus, donc, à la fin de ce processus. Après nous être mis sous la mouvance de l'Esprit-Saint, en méditant l'exemple de Saint Paul, qui passait de communauté en communauté, et ne pouvait sans doute pas revenir soutenir chacune, chaque dimanche, le projet a été exposé, commenté, discuté, amendé, dans ses moindres détails, et mis au vote pour telle question ne recevant pas l'assentiment de tous. L'abbé Loïc a d'ailleurs su prendre pleinement sa place, en lien avec moi, dans la qualité de cet échange
Au final donc, un travail participatif qui a permis, de l'avis de tous, à chacun de s'exprimer.
Merci à vous, chers laïcs, de jouer ainsi tout votre rôle de baptisés adultes et participatifs. Vous avez eu la parole, vous l'avez prise, mettant ainsi pleinement en pratique cet appel de Paul à Timothée dans la première lecture de ce mercredi : "Tu dois raviver en toi le don de Dieu !" (1 Timothée 1/6)
P-S : J'ai donc passé une bonne partie de la journée d'hier dans ma future paroisse, tant à Mortagne-sur-Sèvre qu'à Saint Laurent-sur-Sèvre. J'y ai été fort bien reçu. Tout en étant fort conscient de la chance que j'ai eu de vivre à vos côtés pendant ces cinq années.
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Olivier Gaignet
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mardi 5 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.468 : La paroisse de Fontenay, un cadeau pour un prêtre !
Il y a cinq ans, je recevais la responsabilité de la paroisse Saint Hilaire de Fontenay, deuxième paroisse de Vendée, avec Challans, après les Sables d'Olonne ; avec en outre, la charge de la paroisse voisine de Fontaines. Cela fut pour moi un grand bonheur ! Surtout qu'à Fontenay-le-Comte, je revenais à mes sources, sur le lieu même de ma naissance et de mon baptême.
Ensuite, depuis 2007, les années ont passé : occasion de faire connaissance avec des centaines de personnes, qui m'ont quasiment toujours bien accueilli et accepté, même si l'on ne fait probablement jamais le bonheur de tout le monde ; en effet, le prêtre n'est en rien un superman, ayant l'obligation d'être parfait et se devant d'être bon en tout ! Merci de l'avoir compris ! Même si les critiques, cela fait partie de l'ordinaire "normal" d'un curé !
Au fil du temps, nous avons essayé de marcher ensemble vers le Seigneur, d'ouvrir ensemble des portes vers le ciel et vers la terre : cérémonies vivantes, partage des joies et des peines de chacun, ouverture aux croyants musulmans, présence dans des lieux comme les bars avec les Cafés-Théo donnant la parole à tous, et particulièrement à des musulmans lors du dernier en date, au bar "l'Entracte", marches oecuméniques, Cercles de silence, messes des familles, écriture de ce blog journalier, lancement de l'Association des amis du patrimoine religieux de la paroisse, mise en place des servants d'autel, entrée dans la vie sacerdotale ou religieuse de plusieurs jeunes Fontenaisiens, présence de motards lors de chaque fête de la Saint Christophe à Longèves, multiplication par trois, en cinq ans, de la collecte paroissiale annuelle, mobilisation de bénévoles toujours plus nombreux, pas loin de quatre cents actuellement, dans les domaines les plus divers, au service des multiples activités qui permettent à la paroisse de progresser, réunions avec des chefs d'entreprise, dans le cadre du mouvement des EDC (Entrepreneurs et dirigeants chrétiens), nombreuses rencontres avec les élus et un certain nombre de responsables d'associations, accueil des sensibilités les plus diverses, dans le respect de chacun, et aussi, d'innombrables autres choses, accompagnement de mouvements d'action catholique, initiatives ou événements, initiés ou conduits par vous tous... Par exemple, entre mille autres, cette idée géniale de l'Abbé Loïc Bellais, entraînant joyeusement, samedi dernier, à l'Abbaye de Ligugé, pour une journée de récollection, 35 jeunes devant faire leur profession de foi dimanche prochain en l'église Notre-Dame de Fontenay-le-Comte. Impossible de tout lister tant les exemples sont multiples à qui sait les regarder et pour qui suit de près la vie de la paroisse !
En d'autres termes, un projet pastoral clairement orienté vers l'ouverture à Dieu et à tous. Mais rien de tout cela n'aurait pu aboutir sans l'engagement total des membres de l'équipe pastorale, du conseil de paroisse et du conseil paroissial pour les affaires économiques ! Je les en remercie infiniment ! J'ai toujours trouvé auprès d'eux soutien, conseil, confiance et foi en l'avenir !
Ceci dit, au fil des années, face à un tel dynamisme, je me disais : il serait dommage que tout cela ne soit pas entretenu et amplifié par quelqu'un de plus jeune et en meilleure forme que moi ! En janvier dernier, à l'aube de mes 70 ans, après avoir bien réfléchi et prié, j'ai donc fait savoir à notre évêque que j'étais prêt à laisser ma responsabilité à quelqu'un de plus jeune, pour le bien et le bon avenir de la paroisse de Fontenay ; je me voyais mal en effet, à 72 ou 74 ans, m'accrocher encore à mon poste, et n'étant plus aussi capable qu'auparavant d'avoir l'énergie nécessaire pour le service de la Mission.
Notre évêque a tenu compte de ma demande, et je l'en suis reconnaissant. Il vient de me nommer curé de Mortagne-sur-Sèvre et de Saint Laurent-sur-Sèvre. Je vais y remplacer deux prêtres ; ce ne sera donc pas une sinécure ! Mais je n'aurai plus la responsabilité que d'une seule paroisse, moins peuplée, et je ne serai plus responsable d'un doyenné. Je pense que cela me permettra de m'avancer plus paisiblement vers les 75 ans, l'âge vénérable et peu envié de la retraite des prêtres.
En résumé, si je quitte Fontenay avant l'âge de 75 ans, ce n'est pas parce que je m'y suis trouvé mal à l'aise, ni parce que je me serais lassé de qui ou de quoi que ce soit ! Au contraire, je n'ai que d'immenses mercis à adresser, à Dieu et à tous les Fontenaisiens, y compris ceux qui ont pu me critiquer, et qui, ainsi, m'ont aidé à progresser.
Je vais encore passer une partie de l'été avec vous, pour vous quitter lors de la cérémonie d'action de grâce et d'au revoir du dimanche 2 septembre. Heureux d'être remplacé par un prêtre jeune (45 ans), d'une ouverture et d'une valeur exceptionnelles, l'Abbé François Bidaud, actuel curé-doyen de La Roche-sur-Yon, que j'ai eu deux ans comme séminariste stagiaire tandis que j'étais doyen de Montaigu. Avec un tel successeur, je pars vraiment apaisé et le coeur confiant .
MERCI !
Je pars aujourd'hui passer la journée à Mortagne et Saint-Laurent-sur-Sèvre ! Ainsi va la vie...
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lundi 4 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.467 : L'Hôpital de la Trinité
Samedi, devant assurer la messe à la Chapelle de l'Hôpital de Fontenay, l'idée m'est venue de leur concocter une petite homélie en forme de conte, histoire d'aborder le mystère de façon moins rébarbative. Devant l'accueil reçu, j'ai repris la même formule, le lendemain, aux messes à l'Union Chrétienne et à l'église Notre-Dame. Mais je ne peux donner ici qu'un résumé.
Cette semaine, je me suis senti mal. Quelqu'un m'a conseillé d'aller faire un check-up à l'Hôpital de la Trinité, au bout de la rue du Paradis. Quand je suis arrivé, contrairement à ce qui se passe dans les autres hôpitaux, il n'y avait pas de file d'attente, et j'ai été reçu tout de suite. D'ailleurs, il n'y avait pas de porte à l'entrée, et je n'ai pas eu l'impression de déranger qui que ce soit ; au contraire, l'accueil a été magnifique, respectueux et empressé.
Aussitôt, pour me prendre en charge, est arrivé un docteur ; sur son badge, j'ai lu qu'il se prénommait Jésus. Tiens, tiens ! "Ouvrez la bouche, tirez la langue. Oh ! Votre langue est bien abîmée ! Ne l'auriez-vous pas usée par des paroles mauvaises vis-à-vis d'autrui ? Par contre, des parties restent encore bonnes ; on peut la sauver. A l'avenir, veillez à la qualité de vos propos !"
Ensuite, il a pris ma tension : 18/8 ! "Vous êtes tendus contre qui ? Vous vous tracassez de quoi ? Savez-vous prendre du recul ? Etes-vous un homme de paix ? Alors, votre tension baissera ! Je vais quand même vous faire un électrocardiogramme." Ah ! diagnostic : "Vos veines sont bloquées ; le sang circule mal, par manque d'ouverture du coeur. Vous avez besoin d'un pontage d'amour. On va s'en occuper."
"Vous avez aussi grand besoin de faire de l'exercice ! Essayez donc de marcher un peu, que je voie ça." "Pas de problème", lui répondis-je. Mais je n'avais pas fait trois pas que je butte contre quelque chose, et j'ai failli m'étaler. Je me reprends et repars, pour trébucher encore sur je ne sais quoi. Et Jésus de me dire : "Dites donc, vous avez un problème pour avancer dans la vie ! Regardez devant vous !" Je me penche sur les obstacles rencontrés, et j'ai la stupeur de découvrir que je venais de buter d'abord sur mon orgueil, puis, sur mon égoïsme ! Autant pour moi.
Voyant cela, Jésus m'a demandé si j'avais de bons yeux. Je lui ai répondu que oui. Il m'a invité alors à lui décrire le monde que je voyais. Je lui ai dit que je voyais que tout allait mal sur cette terre, qu'il n'y avait plus de fraternité ni de respect, que les musulmans allaient nous envahir, etc... "C'est tout ce que vous voyez ?" m'a-t-il demandé. "Il va falloir que vous changiez de lunettes, car vous semblez incapable de voir les belles choses, le côté positif de l'humanité. Mais laissez-moi vérifier vos oreilles à présent." "Oh, là, pas de problèmes, j'entends très bien." "Pourtant, je vois un gros bouchon qui obstrue chacune de vos oreilles ; n'auriez-vous pas trop tendance à y laisser entrer les mauvaises choses, les paroles négatives ? A force de prêter l'oreille aux calomnies et médisances, toutes ces saletés s'accumulent dans votre oreille, vous empêchant d'entendre ce qui seul mérite d'être entendu et retenu."
"Je vais regarder vos poumons à présent. Respirez fort. Oh là là, ils sont remplis d'air vicié. Qu'est-ce que vous respirez exactement ? De l'amour, ou de la méchanceté ? C'est comme votre estomac : ce n'est pas normal qu'il soit prêt à éclater ! On a l'impression qu'il est rempli de choses que vous n'arrivez pas à digérer." "C'est vrai, lui répondis-je ; je ne digère pas que mon voisin réussisse mieux que moi, ni qu'on parle en bien des autres, et pas de moi..."
"Ecoutez, me dit Jésus, je vais vous envoyer voir quelqu'un qui va reprendre tout cela avec vous." J'entre alors dans une belle pièce, très lumineuse, étonné de ne pas avoir eu à attendre. "Pas étonnant, me répond alors quelqu'un de très beau, à l'air très paternel et fraternel en même temps : presque personne ne prend le temps de venir me voir !" Et ce Père, alors, a pris le temps de m'écouter longuement, de m'aider à voir comment je pouvais évoluer, dans le sens de la grande ordonnance biblique. J'ai senti qu'il me faisait une confiance totale pour la suite de mon existence.
Il m'a mis en relation alors avec un Esprit nouveau, qui m'a prescrit l'ordonnance suivante :
- chaque matin, au lever, prendre une bonne tisane spirituelle ; par exemple, une petite tasse d'Evangile du jour, à déguster sans modération
- quand je dois sortir dans la rue, avaler au préalable une grande cuiller à soupe de respect du prochain
- lorsque je dois rencontrer quelqu'un qui me déplaît, prendre un comprimé de patience dans un demi verre d'amour fraternel
- en cas d'inquiétude face aux problèmes de l'existence, avaler une pincée d'Evangile, par exemple une gélule de "n'ayez pas peur" (c'est remboursé à cent pour un par la Sécurité sociale du ciel)
- si vous souffrez trop, prenez un calmant marial (un "Je vous salue Marie" peut suffire)
- et, avant de vous coucher, avalez deux capsules de "conscience tranquille en Dieu"
Et l'Esprit de conclure, avec un sourire angélique : "Vous pourrez trouver tous ces produits sans problème chez vous, sans aller plus loin, à la pharmacie Saint Hilaire de Fontenay-le-Comte !"
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Olivier Gaignet
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dimanche 3 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.466 : Un musulman dans la famille !
Hier samedi, toute la matinée, j'ai participé à La Roche-sur-Yon, à l'initiative du Service chrétien pour le dialogue interreligieux, à une rencontre de réflexion offerte aux personnes qui ont un membre musulman dans leur famille. Sujet d'actualité, épineux s'il en est ! Les familles présentes se sont largement exprimées, faisant part en un premier temps des questions multiples que tout le monde se pose : accueillir un gendre de religion ou de culture musulmane, n'est-ce pas périlleux et risqué ? Ne risque-t-on pas de se faire envahir ? Où et comment vont-ils vivre ? Et si notre fille se convertit à l'islam ? Qu'en sera-t-il des enfants ? Pourront-ils être baptisés ? N'y a-t-il pas un risque de rejet ? Et que vont dire les voisins ?
Heureusement, plusieurs personnes, mariées parfois depuis des dizaines d'années avec un conjoint d'origine musulmane, ont pu, en faisant part de leur longue expérience et avec le recul du temps, répondre en bonne partie à ces craintes, ou du moins, bien les resituer. Il n'est pas question de faire croire que les choses sont simples ! Mais une fois que la relation est engagée, qu'est-ce qu'on fait ? Il s'agit tout d'abord de regarder l'autre avec confiance, de faire confiance au temps aussi. De la même façon que, dans tout autre couple, il y a tout un cheminement à faire ensemble, si possible en trouvant le moyen de se faire accompagner ou aider, par des couples mixtes ayant déjà traversé de telles situations par exemple ; il en existe plus que l'on ne croit.
Evidemment, face à cet inattendu, les familles peuvent se sentir démunies ! Mais ne recherche-t-on pas en priorité le bonheur affectif de nos enfants ? Alors, il nous faut trouver chacun les moyens d'une vraie rencontre, d'une vraie découverte de l'autre, dans sa différence, mais aussi, dans sa richesse. Cela peut nous conduire à des examens déchirants. En acceptant par exemple que certains professent une autre religion que la nôtre et en ne cherchant pas à leur prouver à tout prix que notre foi est la meilleure, encore moins à les convertir. En ne considérant pas comme une maladie honteuse le fait d'avoir un gendre musulman. En ne croyant pas tout perdu parce que l'on ne va pas pouvoir faire baptiser nos petits-enfants. En découvrant que le Salut de Dieu peut passer aussi par d'autres chemins que le nôtre. En oeuvrant afin que "l'étranger", le "musulman" soit accueilli dans notre communauté familiale et au sein de notre société. "On aimerait bien que le gendre devienne catholique, et les petits-enfants aussi !" Oui, c'est compréhensible ; mais les chemins de Dieu ne sont pas forcément les nôtres ; et ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas baptisés que Dieu va moins les soutenir et moins les aimer !
Comme le faisait remarquer Christelle, qui a vécu longtemps en terre musulmane : "Ce sont des gens aussi sympathiques que nous !" Et heureusement ! Tous les hommes en effet, et pas seulement les catholiques, mais aussi les musulmans, sont créés à l'image de Dieu. Saint Jérôme disait : "Tout homme naît avec l'Esprit-Saint". Et il nous faut comprendre que tous, y compris les personnes d'autres religions que la nôtre, reçoivent, en naissant, "la même dose d'Esprit-Saint" que nous ! Même si trop de musulmans, mais trop de chrétiens aussi, ce qui est pire encore, n'en font qu'un piètre usage...
A 365 reprises, je le disais récemment, la Bible nous dit : "N'ayez pas peur !" Pourquoi l'aurions-nous oublié ?
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Olivier Gaignet
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samedi 2 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.465 : Laissons nos églises ouvertes !
Parmi les combats que j'ai menés en tant que curé, que ce soit sur Saint Hilaire de Fontenay et Notre-Dame des Sources à présent comme auparavant aux Sables d'Olonne, à Montaigu ou ailleurs, y compris en pays musulman, en Afrique, j'ai toujours veillé à ce que, du moins quand la météo le permet, les portes principales des églises demeurent grandes ouvertes.
Il est vrai qu'il y a encore quelques années, le premier réflexe de trop de curés ou de paroissiens frileux était de vouloir protéger "leur" église en la fermant. Que de fois j'ai bondi devant une telle attitude, car fermer une église, c'est la condamner à mourir ! En effet, il me semble que l'église n'est pas seulement un endroit où l'on célèbre des offices, épisodiquement. C'est d'abord et aussi un lieu d'accueil (anciennement même, lieu d'asile) où l'on doit pouvoir prier ; et donc, il doit être possible d'y accéder librement.
On nous objecte les risques de vols ou de dégradations, comme cela a été le cas il y a quelque temps à Montreuil, près de Fontaines ; mais il faut dire que, les statistiques en font foi, ces risques sont surévalués. D'ailleurs, un minimum de mesures peut prévenir contre ces dégradations, ne dépassant pas, la plupart du temps, comme à Montreuil justement, les plaisanteries de mauvais goût de quelques garnements qui ne sont pas plus terribles aujourd'hui que leurs aînés d'hier.
En tout cas, si c'est à cause du vandalisme que nous refusons d'ouvrir nos églises, sommes-nous devenus des chrétiens à ce point peureux que nous n'ayons pas le courage de nous sentir plus forts que les vandales ? Fermer toutes les églises ne leur donne-t-il pas raison ? La question que je pose est la suivante : quel sens a une église fermée et quel témoignage chrétien peut-elle bien offrir au passant ?
Je remarque cependant qu'un mouvement se dessine pour faire en sorte que les portes de nos églises restent largement ouvertes ; il doit s'amplifier ! Certains font même des merveilles pour offrir un espace accueillant, fleuri, bien entretenu, avec un léger fond sonore, un éclairage équilibré qui en fait un lieu habité. Tandis que quelques dispositions, à étudier au cas par cas, peuvent être prises de façon à protéger au mieux ce qui doit l'être.
Ainsi, de nombreuses communautés chrétiennes ont compris que des églises ouvertes, à tout le moins quelques heures par jour ou par semaine, sont le signe manifeste qu'en tel endroit précis, l'Eglise vit. Une église fermée est de plus en plus perçue, par contre, comme le signe tristounet d'une communauté chrétienne en train de mourir ! Et s'il n'y a pas d'humanité et d'accueil dans la Maison de Dieu, n'espérons pas faire passer un message !
Il est important que ceux qui cherchent un espace de recueillement puissent le trouver ; l'Eglise est appelée par Dieu à ouvrir les portes de son immense patrimoine culturel et religieux pour répondre au besoin de sens de l'homme d'aujourd'hui. A nous de savoir accueillir chacun avec ce que nous avons de beau dans nos églises.
Avec un immense merci aux bénévoles qui, dans l'ombre, ouvrent, ferment et entretiennent nos églises : chers ami(e)s, vous jouez un rôle éminent dans la proposition de la foi au monde d'aujourd'hui !
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Olivier Gaignet
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07:37
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vendredi 1 juin 2012
Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.464 : Merci aux écoles catholiques
En France, comme ailleurs, il se trouve qu'il y a deux types d'écoles : l'école catholique et l'école publique. Que l'on soit d'accord ou non, c'est un fait ! Et le titre de ce billet, tout en voulant rendre hommage à l'école catholique, ne devrait pas faire croire que seul ce mode d'enseignement est valable et conforme à la vision de l'Eglise. Dans les deux cas, il y a des enfants, des enseignants, des parents qui méritent d'être accompagnés, respectés, soutenus, valorisés. Un autre jour, je pourrai revenir sur la richesse étonnante de ce qui se vit dans l'enseignement public comme dans les aumôneries qui en dépendent, tel le magnifique travail qui se fait sur l'aumônerie du public à Fontenay-le-Comte, pour ne parler que de ce cas.
Hier en fin d'après-midi, une grande première sur la paroisse Saint Hilaire de Fontenay : rencontre des directrices des trois écoles primaires de Fontenay, ainsi que du collège Saint Joseph, accompagnées de responsables des parents d'élèves (Apel, Ogec, Incaf), avec les prêtres de la paroisse et des délégués du conseil de paroisse et du conseil paroissial pour les affaires économiques, à propos de l'avenir des écoles catholiques sur Fontenay.
Occasion de se redire le double enjeu de cet enseignement : une éducation d'un certain type, fondé sur les valeurs évangéliques, explicitement exprimées, cela dans un objectif à la fois humaniste et missionnaire ; mais aussi, permettre, explicitement là encore, la rencontre des enfants avec l'Evangile et la personne du Christ, dans le respect de leur liberté bien sûr.
C'est peut-être le mot "explicite", et le fait que cela se passe à l'intérieur des cours et des bâtiments, qui fait une certaine différence avec l'enseignement public, cela ne devant entraîner bien sûr aucun jugement de valeur : le fait d'être dans l'enseignement public ne disqualifiant en rien la qualité de chrétiens de ceux qui ont fait le choix de vivre et témoigner de l'Evangile dans le contexte de l'enseignement d'Etat.
Question, et ce même problème se pose aussi, en ce moment, dans l'enseignement public : comment assurer l'avenir de nos écoles, alors que diminue de façon importante le nombre des enfants en âge scolaire sur notre Sud-Vendée ? Il y a là une réalité démographique sur laquelle nous n'avons aucune prise ! Mais cela conduit malheureusement, année après année, à des fermetures de classes, quand ce n'est pas d'écoles entières, comme récemment à Saint Michel et l'Orbrie, et cette année, à l'école Saint Jean. Et pourtant, ces écoles n'ont en rien démérité : à Saint Jean par exemple, qui va fermer à la fin de ce mois, l'équipe enseignante est de très grande qualité ; les enfants, je l'ai constaté de mes propres yeux, sont enchantés de ce qu'ils y vivent, tandis que les parents sont, depuis toujours, fortement engagés dans la vie et l'animation de cet établissement de taille et d'esprit familial. Mais les raisons démographiques, puis économiques, font qu'il n'est plus possible de tenir, au grand dam de tous !
Le projet est donc de mutualiser efforts et moyens, entre les écoles, le collège Saint Joseph et le lycée Notre-Dame, en partenariat étroit avec la paroisse, autour de la question suivante : à court terme comme à long terme, qu'est-ce qu'on peut faire avec ce qu'on est, et avec ce qu'on a ? Comment peut-on marcher ensemble, et se soutenir mutuellement ? A partir de la situation qui est la nôtre, quelles sont les pistes possibles ? Comment ne pas se laisser happer par le défaitisme ? Notre devoir étant qu'il y ait chez nous un ensemble scolaire de sensibilité catholique qui existe, qui soit crédible, qui tienne la route et qui dure ?
Le chantier est lancé ! Nous allons y réfléchir cet été, et les partenaires que nous formons se retrouveront début octobre pour poursuivre ce travail, dans l'intérêt des familles et des enfants. Et cela sans aucun esprit partisan ! D'ailleurs, la directrice de Saint Jean nous donnait en exemple ce responsable important de l'enseignement public sur Fontenay qui, bien au courant de ses difficultés, lui demande régulièrement où ça en est, comment réagissent enfants et parents, et si elle voit plus clair dans l'avenir de tout cela ; preuve qu'une vraie fraternité peut se manifester entre membres des deux enseignements.
Enfin, récemment, la nouvelle a circulé, dans le Landerneau local, que l'école Saint Jean, donc, le curé (en l'occurrence moi-même), donc l'Eglise, avait méchamment licencié quatre agents de service en maternelle. Attaqué personnellement, j'ai dû me défendre ! Mais heureusement, la vérité exacte de la situation est bien remise au point dans le "Ouest-France" de ce vendredi. Un immense merci, avec une certaine tristesse, à la directrice de l'école Saint Jean et sa dynamique équipe d'enseignants et de parents, avant que cette école ne ferme ses portes pour toujours, à la fin de ce mois. Surtout, ne pas voir là un échec : ce serait oublier tout ce qui s'est vécu de magnifique pendant tant de dizaines d'années en ce lieu ; cela ne mourra jamais !
Publié par
Olivier Gaignet
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07:40
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