Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



samedi 23 juin 2012

Le Blog du Curé de Fontenay-le-Comte n° 1.483 : "Pleure, ô pays bien-aimé"

Vraiment, il y a des jours où j'ai envie de pleurer ! Et hier par exemple, à deux reprises ! D'une part, en recevant un long coup de fil d'amis Maliens me disant leur désespérance totale face à l'impasse dans lequel se trouve leur cher pays ; puis, hier soir, tandis que je suivais le journal télévisé, lorsque les journalistes ont eu l'idée saugrenue de montrer la flagellation à Tombouctou de deux jeunes ayant entretenu une relation "illicite" : un scoop, paraît-il ! Comme s'il n'y avait rien de plus intéressant à montrer par rapport au Mali !
Et dire que chez nous, on passe son temps à pérorer sur le tweet ridicule d'une femme "normale" jalouse ou à s'étriper sur la place publique entre cathos. Il avait raison, ce Père Blanc qui me prophétisait, lors de mon départ de Bamako alors que je devais regagner la France : "Olivier, tel que je te connais, tu ne te réhabitueras jamais en France !"
Au Mali, et particulièrement dans le Nord, comme nous le savons d'ailleurs, mais cela ne nous empêche nullement de dormir, des dizaines de milliers de personnes manquent de nourriture et d'articles d'hygiène de première nécessité. En France, terre de culture majoritairement catholique pourtant, nous avons peur des migrants, mais des pays Africains, majoritairement musulmans pourtant, tels que la Mauritanie et le Burkina-Faso, nous donnent l'exemple : ils ont accueilli des milliers et des milliers de Maliens fuyant devant l'avancée de rebelles fanatiques qui n'ont de musulmans que le nom. La plupart des écoles ont été saccagées, de même que la majorité des centres de santé. Les pillages ont touché les stocks de récoltes destinées à la consommation, à la vente et à la constitution de greniers de semences. Le Mali s'en va à présent vers une destination inconnue ; il est au bord du gouffre, dans un coma profond. A Bamako, les gens sont tétanisés ; plus rien ne fonctionne comme il faudrait et beaucoup ont à peine de quoi survivre.
Comme toujours, les Occidentaux considèrent ce type de conflit comme sans importance ni signification : ils sont dépassés par ce qui arrive à ce pays, et bien plus soucieux de leur tranquilité et de leur crise de l'euro. Pour eux, ces guérillas dans le sable font partie de la préhistoire, alors que cette sécession au nord du Mali peut déstabiliser tous les autres pays de la région, de la Mauritanie au Tchad, de l'Algérie au Sénégal, du Nigéria à la Libye.
Face au fait que cette région peut devenir une base arrière maléfique de terroristes et de kamikazes prêts à tout, quoi faire ? L'ONU ? L'Europe ? Le "vieux monde" ? Mais l'entrain n'y est pas, l'unité non plus, pas plus que l'esprit d'analyse et de décision... Attention, alors, au retour du bâton !
Pendant ce temps, en attendant que ce soit notre tour, le Mali continue de pleurer ! Vous avez lu, je l'espère, ce récit d'Alan Paton, "Pleure, ô pays bien-aimé", paru en 1948, qui dépeint la situation terrible entraînée en Afrique du Sud par la ségrégation raciale. J'en laisse un bref extrait à votre méditation : "Pleure, ô pays bien-aimé ; ces choses-là ne sont pas près de finir. Le soleil se répand sur la terre, sur le beau pays dont l'homme ne sait pas jouir. L'homme ne connaît que l'effroi de son coeur. Je ne vois qu'un espoir pour notre pays, et il sera réalisé quand les hommes blancs et les hommes noirs, n'aspirant ni au pouvoir, ni à l'argent, s'uniront pour y travailler."
Prions, et luttons à cette intention. Tout le reste, chez nous, n'est qu'enfantillages, ou temps perdu, bêtement !

0 commentaires: