Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 17 mai 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2940 : Mais que fait donc l'Esprit-Saint ?

Si je devais assurer une homélie en cette fête de Pentecôte, ce qui ne sera ps le cas vu mon âge, je dirais peut-être des choses de ce genre... Merci de votre compréhension !


A première vue, l'Esprit-Saint semble bien absent de notre planète !  Une Eglise divisée, peu crédible, en crise, affaiblie... Quoique ceci soit loin d'être le plus grave, en comparaison des millions de personnes en détresse un peu partout, victimes innocentes de conflits, de guerres, de viols, de maladies, de tant de formes de pauvreté ou d'isolement...  L'on a alors envie de crier, avec le psalmiste : "Pourquoi, Seigneur, restes-tu si loin ?  Veux-tu te cacher dans les temps difficiles ?" (psaume 10/1)

Et pourtant, Seigneur, ne nous avais-tu pas promis l'envoi d'un "Défenseur" (Jean 15/26) ?  Et tu ajoutais, en Jean 16/8 :  "Et lui, par sa venue, il confondra le monde en matière de péché, de justice et de jugement."

Las, il semble qu'il n'en est rien ! Et que l'humanité ne cesse, chaque jour, de s'enfoncer un peu plus au coeur des ténèbres. Ce qui semble donner raison à la philosophe humaniste française Simone Weil, morte en 1943 : "Dieu et l'humanité ressemblent à deux amants qui, ayant fait erreur sur le lieu de rendez-vous, ne se rejoignent jamais."

Devrait-on en conclure que Jésus aurait raté sa mission de Rédempteur, que la promesse d'un Esprit-Saint n'était qu'une tromperie ? Certains osent le penser ! Mais devons-nous nous en tenir là ?  Et pourquoi n'en serait-il pas autrement ?  En tout cas, pour ma part, et depuis ma jeunesse, je suis habité par cette réflexion magnifique, cet acte de foi si l'on peut dire de Jean Rostand écrivant, dans "Chantecler" : "C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière."

D'ailleurs, c'est avec joie que j'ai retrouvé cette citation dans le "Ouest-France" de ce vendredi 17 mai, page 5, dans la bouche de Jean-Jacques Urvoas, ancien garde des sceaux socialiste, interviewé à propos de ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.  Car, hé oui, l'espérance, cela ne consiste pas à croire que tout ira bien quand déjà tout va bien ; mais c'est dans l'adversité qu'il est beau de ne pas se décourager.

Le drame, c'est que le mal envahit en permanence l'horizon de nos vies. Et si notre regard est faible et fragile, impressionnable et irréfléchi, jamais nous ne pourrons discerner les signes de renouveau ni les racines de l'avenir ; jamais nous ne pourrons deviner l'action, souterraine souvent, mais efficace, de l'Esprit-Saint.

Et si un simple sourire fraternel, celui de l'Esprit-Saint, pouvait faire reculer un peu la guerre en Ukraine, ou réconforter une femme violée au Congo, recueillie et soignée avec affection par un soignant ?  Et si les JO pouvaient contribuer à rapprocher des nations rivales ?  Et si les Navalny emprisonnés et assassinés à travers le monde pouvaient donner courage à tous les artisans de justice et de paix ?  Et si les baptisés ne se contentaient pas de recevoir le baptême, mais s'engageaient, chacun selon les dons que Dieu leur a confiés, à oeuvrer en faveur d'un surcroît d'humanité là où ils vivent ?

En sachant que,  comme le disait Jean-Paul II : "Chaque fois qu'un chrétien prie, l'Esprit-Saint se met au travail."  Et si le fait que beaucoup de choses vont mal sur notre univers tenait à ce que les chrétiens ne se mettent pas suffisamment en prière ? 

Le psalmiste craignait que Dieu ne se cache ; noius le craignons nous aussi ! Mais le P. Teilhard de Chardin nous a pourtant prévenus : "Dieu ne se cache pas ; il travaille de toutes ses forces."  A nous de savoir ouvrir les yeux pour repérer son action, à travers tout ce qui bouge, avance, grandit et se partage... A nous de laisser l'Esprit-Saint re-créer un monde nouveau, à travers nos actions !


mercredi 15 mai 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2939 : Soutenons nos frères et soeurs Juifs !

 Communiqué de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France


La haine antisémite semble ne plus avoir de limites. Cette fois, dans la nuit du 13 au 14 mai 2024, c'est le Mur des Justes, au Mémorial de la Shoah, qui a été attaqué, souillé par des mains rougies de sang.


Ces mains brandies par des étudiants de Sciences Po se veulent être un encouragement aux antisémites à plonger leurs mains dans le sang des juifs et à s'en repaitre.


C'est l'ignominie absolue.


C’est une véritable profanation.


S'attaquer aux Justes parmi les Nations. Quel symbole ! On s'attaque à ces femmes et à ces hommes non juifs, qui, souvent au risque de leur propre vie, ont accueilli des juifs, les ont cachés, protégés, sauvés.

 Parce que sauver un juif, c'est pour les antisémites, tout simplement insupportable. Ils appellent au contraire à plonger les mains dans le sang des juifs.  Ils appellent à éteindre ces lumières que furent les Justes dans la sombre nuit de l'Occupation nazie, comme le disait Simone Veil. On s'est attaqué au symbole même de l'amitié entre juifs et non juifs.


L'Amitié Judéo-Chrétienne de France, fidèle à son fondateur Jules Isaac, exprime son indignation.


L'Amitié Judéo-Chrétienne de France exprime aux juifs sa solidarité inébranlable.


L'Amitié Judéo-chrétienne de France remercie le Président de la République pour sa réaction forte et claire. 

En même temps, elle ne veut plus se contenter de discours. Elle demande des actes exemplaires, en traduisant en justice non seulement ceux qui commettent de tels actes, mais aussi ceux qui les inspirent et les encouragent, fussent-ils parlementaires.


Jean-Dominique DURAND

Président de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France

15 mai 2024

mardi 14 mai 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2938 : "J'ai peur d'aller en enfer !"

 Combien de fois, durant mes dizaines d'années de ministère, aussi bien au Mali qu'en Vendée ou à Paris, où j'ai été en mission pendant six ans, j'ai entendu des personnes m'exprimer leur crainte d'aller en enfer ! Sans trahir les confidences de qui que ce soit, voici quelques-unes des expressions entendues : "Je souffre dans mon âme !  Comment me libérer de cette emprise ?  Je ne vais pas bien.  J'ai peur.  Mon coeur n'est pas en paix.  Pourquoi cette peur reste-t-elle en moi ?  Que pourrais-je faire pour qu'elle parte ?  Je sais que la peur ne vient pas de Dieu, et cela me donne encore plus peur.  Je n'arrive pas à avoir la paix. Pourquoi toujours cette peur, cet enfermement ? "J'avais faim, vous m'avez donné à manger, j'étais malade, vous m'avez visité" ; je ne fais rien de tout ça, je n'ai pas l'âme tranquille !  J'ai arrêté de pratiquer à plusieurs reprises, pendant de longues périodes. Mes enfants, petits-enfants ne pratiquent pas ; j'en suis responsable. J'ai un médecin qui me suit ; il ne comprend pas pourquoi j'ai peur de l'enfer.  Je siis mal dans ma peau, le démon me pousse à faire ce qu'il ne faudrait pas faire. Le tentateur me trouble. Je ressasse toujours mes péchés.  J'aimerais tant retrouver la joie, la paix, la lumière... Etc., etc..."

Je pourrais poursuivre longuement cet échange de réflexions !  A vrai dire, je suis toujours un peu triste de voir comment cette histoire de l'enfer peut bouleverser la vie de nombreuses personnes. Il est vrai que, pour l'Eglise catholique, l'existence de l'enfer est une vérité difficile à remettre en cause. Jésus n'en a-t-il pas parlé à diverses reprises, quand il évoque par exemple, en Matthieu 25/46, certains qui iront "au châtiment éternel" ? Surtout que, souvent, Jésus en parle en termes violents : "Allez-vous en loin de moi, maudits, au feu éternel, préparé pour le diable et pour ses anges."  (Matthieu 25/41)

Certains avancent que, vu le caractère miséricordieux de Dieu, l'enfer n'existerait peut-être pas, ou du moins, qu'il serait vide ; mais qu'en savons-nous ?  Comme l'ont dit des théologiens, "le Christ ne serait-il pas un affreux maître-chanteur s'il nous prévenait d'un danger qui n'existe pas ?"  Rappelons-nous ce que le pape François exprimait en 2014, tandis qu'il appelait les mafieux à la réflexion : "Convertissez-vous !  Il est encore temps pour ne pas finir en enfer.  C'est ce qui vous attend si vous continuez sur cette voie."

N'oublions pas cependant ce rappel de St Paul : "Dieu veut que tous les hommes soient sauvés." (1 Timothée 2/4)  ;  y compris Judas et tous les bourreaux des temps modernes. "Comment supporterai-je, Seigneur, qu'un seul de ceux que tu as faits comme moi à ton image et ressemblance, aille se perdre et s'échappe de tes mains ?"  suppliait Ste Catherine de Sienne.  Et pourtant, chacun est libre d'entrer dans le salut éternel que Dieu propose ; ou de le refuser, en toute liberté.  Ce n'est pas Dieu en effet qui envoie certains en enfer.  C'est ce que rappelait Ste Edith Stein, carmélite morte à Auschwitz en 1942  :  "Il appartient à l'âme de décider d'elle-même.  Le grand mystère que constitue la liberté de la personne, c'est que Dieu s'arrête devant elle."

La parole à l'abbé Pierre en terminant, même s'il est impossible de clore un tel sujet : "L'enfer, c'est les autres", affirmait Jean-Paul Sartre.  Je suis intimement convaincu du contraire.  L'enfer, c'est soi-même coupé des autres."

La peur de l'enfer, c'est le signe d'un mal-être profond : qu'est-ce qui est douloureux dans nos vies ? Qu'est-ce qui pèse sur nos consciences ?  Sachons nous faire aider au besoin !  Et surtout, remettons-nous comme des enfants dans la main du Père, dont la miséricorde est infinie ! Tourner le dos à certains de nos frères, c'est se couper de Dieu ; mais demander pardon en vérité, et commencer à réparer notre péché contre les autres, avec l'aide de Dieu et de nos frères, c'est tourner le dos à l'enfer, et entrer dans la Paix de Dieu !

 

mardi 7 mai 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2937 : Ne pas confondre l'Evangile avec une boîte de petits pois !

 De temps en temps, par mail ou de vive voix, des personnes me demandent encore pourquoi je ne mets plus mes homélies sur le blog.  Mais c'est que, depuis plus d'un an, je n'assure plus de prédications le dimanche.  Ce qui est un peu normal, quand on arrive à un âge aussi avancé que le mien, à 81 ans bien sonnés.

Par contre, ce dimanche 5 mai, à l'occasion de la messe du Souvenir à la mémoire de ma jeune soeur Monique, décédée récemment, j'ai célébré la messe à cette occasion en notre église familiale du Gué de Velluire, avec l'homélie ci-dessous.

 

Pardonnez-moi à propos de ce que je vais vous dire, mais je trouve que, dans notre Eglise d'aujourd'hui, on confond trop souvent l'Evangile avec une boîte de petits pois.

Qu'est-ce que je veux dire par là ?  Dans la vie de tous les jours, on fait ses courses, on pense à tout ce qu'il faut acheter : les patates, le ketch'up, le papier toilette  -  excusez-moi pour le mélange  -  etc., et sans oublier les croquettes pour le chien, prix direct usine.

Puis, de retour à la maison, on range tout ça, et cela nous suffit pour vivre !  Mais notre coeur, lui, est-ce qu'on le nourrit ?  Face à tous les problèmes qui pourrissent notre vie, est-ce qu'on lui donne de quoi l'apaiser, de quoi espérer, de quoi aimer, mieux aimer ceux qui nous entourent, ici ou au loin ?

On nourrit bien notre chien tous les jours ; mais nous, chaque jour, combien de temps on passe, ne serait-ce qu'une minute déjà, pour réfléchir sur le sens de notre vie si on n'est pas croyant, ou pour laisser le Seigneur nous nourrir de son amour et de sa lumière ?

Pourquoi y a-t-il tant de différents dans les familles, de divisions dans notre société, de guerres sur toute la planète ?  Et si c'était parce qu'on n'a pas appris à aimer les autres ?

En effet, aimer son prochain comme soi-même, comme nous y invite Jésus, cela s'apprend ; ou, plus exactement, parce que l'on n'en est pas capables par nous-mêmes ; cela se reçoit d'En-Haut !

Aimer les autres en effet, ce n'est pas naturel.  Nous avons toutes les raisons de nous détester : jalousies, rivalités, manques de dialogue, orgueil mal placé, et bla-bla-bla...

Cependant, c'est au cours de célébrations comme celle-ci, à condition bien sûr que l'Eglise joue bien le jeu, que nous prenons du temps, dans notre conscience, dans notre foi, sans rien voir, pour laisser Dieu venir laver et nettoyer notre coeur, pour qu'il le remplisse de sa façon d'aimer.

On n'est là que pour ça !  Et il ne dépend donc que de nous de sortir de cette messe le coeur en paix, pour affronter paisiblement les difficultés de la vie durant la semaine qui vient.

Je vais terminer avec un exemple concret, tiré du journal "Ouest-France" de ce vendredi 3 mai, page 5. Dans une école publique de l'Ouest, dans le département de l'Orne, il a été décidé d'éveiller les enfants à un meilleur vivre-ensemble, à savoir se respecter, s'écouter ; à apprendre à coopérer et à mieux s'apprécier, sinon à s'aimer.

Je me demande si une telle initiative de l'Education nationale, qui est expérimentée depuis quelque temps dans plus de 1000 écoles en France, n'a pas quelque chose à voir avec la parole de Jésus dans l'évangile de ce jour ; "Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres, pour que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure !"

Comment cela se passe dans de telles écoles, où l'on ne se contente plus seulement d'enseigner les maths ou la géographie ?  Les enseignants ont été préparé à mettre en valeur la bienveillance, la sagesse, et même l'enthousiasme.

Des échanges ont lieu avec les écoliers ; on est attentif aux enfants qui s'isolent, à celui qui est en train de pleurer, à l'autre qui est harcelé. Les enseignants sont invité à les repérer.  Une enseignante chuchote : "Que peut-on faire quand quelqu'un est triste ?"  Et chacun de livrer ses réponses...  C'est formidable qu'il n'y ait plus qu'au catéchisme que l'on ait un tel souci !

L'école de la République a toujours été focalisée sur le savoir et les performances des élèves, moins sur le vivre-ensemble et le respect mutuel.  Or, c'est dès le plus jeune âge qu'il faut apprendre à comprendre l'autre, pour éviter la violence.

A chacun de nous, dans son quartier, son milieu de vie, dans sa famille, de mettre en oeuvre l'amour des autres, de faire ainsi que Jésus nous a aimés !   Amen !