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Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

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Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 24 mai 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2942 : Souffrance du peuple Kanak

 En ce moment où il se vit des événements dramatiques en Nouvelle Calédonie, il me semble que là-bas, nul n'a confiance en personne !  Dans cet archipel merveilleux, comme dans tant d'autres régions du monde malheureusement, un jour, des blancs ont débarqué, et, envers et contre tout, sans aucune raison valable, ils ont décidé que cet endroit leur appartenait !!!

Merci aux médias qui nous aident à faire enfin la vérité sur l'histoire et le destin la Nouvelle Calédonie. Cela faisait environ 3000 ans que de hardis navigateurs, venus de l'Asie, étaient arrivés sur ce "caillou". C'était "chez eux" là-bas.  Mais, vers 1840, malgré les réticences des autochtones, qui sont aisées à comprendre, mais que l'on a méprisées, des Français ont pris possession de ce territoire, sur lequel ils n'avaient pourtant aucun droit. En 1853, en contradiction totale avec la devise de la république française, totalement piétinée à l'occasion, l'archipel a été proclamé "colonie française". Liberté, égalité, fraternité, que de crimes l'on a commis en ton nom !

Le comble, là-bas, l'on a commencé par installer un bagne !  Puis, l'on a fait venir des colons, auxquels on a confié des terres, extorquées aux Kanaks, que l'on a parqués dans des réserves, sur 12% du territoire seulement ! Et l'on s'étonne qu'il y ait des problèmes aujourd'hui, alors que c'est la France elle-même qui les a créés !... Tandis que l'on se plaint en ce moment des violences dont on accuse principalement les jeunes Kanaks  -  même s'il n'est pas question de justifier celles-ci  -   les Caldoches auraient-ils oublié les grandes révoltes des autochtones contre la présence française qui, en 1878, en 1913, en 1917, ont fait des centaines de morts sur le territoire ? Elles furent durement réprimées.  Se souvient-on du grand chef, Altaï, décapité, et dont la tête était conservée à Paris dans un bocal ? Quelle honte !  C'était cela, la civilisation ?  Les kanaks n'ont jamais accepté la présence française. Et dire qu'il y a encore des Français qui osent défendre les bienfaits de la colonisation, ignorant tout des réalités !  Car, en effet, ce n'est pas ce que l'on nous a appris à l'école.

Un dernier fait : vous savez sans doute que, lors de la fameuse Exposition coloniale de 1931 à Paris, l'on a exposé un groupe de Kanaks dans des cages.  C'est ce que l'on appelait joliment "le zoo humain". J'ai profondément honte à chaque fois que je repense à tout cela. Impossible de ne pas en tenir compte quand l'on considère les événements actuels.  Surtout que la France a détruit en grande partie la culture des Kanaks, cassé les chefferies traditionnelles, etc.  Ils n'ont obtenu le droit de vote qu'en 1957 ! Face au "danger kanak", l'on a voulu "faire du blanc", en favorisant la venue massive de ressortissants métropolitains, dans le but de mettre les Kanaks en minorité. Tandis qu'il n'y a toujours que très peu de docteurs, de cadres, de personnalités Kanaks qui ont pu émerger au sein de ce système colonial dominateur, ambivalent et dépassé. Actuellement, plus de 70% des Kanaks vivent sous le seuil de pauvreté et connaissent un taux de chômage de 20% ; ce qui confirme de façon éclatante les "bienfaits" de la colonisation...

Et le comble, c'est que, en contradiction avec notre triste histoire, l'on a le culot d'oser donner des leçons de démocratie au monde entier !!!

Comme le disait justement Martin Hirsch, qui a été longtemps le patron d'Emmaüs-France :"Les exclus, ce sont souvent des gens à qui personne n'a jamais fait confiance."

Les blancs dominateurs pourront-ils comprendre que le peuple Kanak, même s'il est minoritaire, dispose de droits immémoriaux sur cette terre qui leur a appartenu depuis 3000 ans, et qu'on leur a volée injustement ? Pourquoi ne pas prendre en compte l'histoire des Kanaks ?  La démocratie, ce sont des élections, mais c'est aussi la prise en compte de ce que ce territoire a été volé aux Kanaks... Impossible de passer à côté d'un tel défi, même si nos élites, inconscientes, croient pouvoir régler la question en une journée de voyage, ou en envoyant et en maintenant sur place des centaines de gendarmes et de soldats  -  2700 à ce jour  -  tandis que l'armée (mais oui) sécurise les ports et l'aéroport !  Pauvre France !  Pardon, chers amis Kanaks, pardon Seigneur !

dimanche 19 mai 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2941 : Relire la vie du monde avec le regard de l'Esprit-Saint

 En cette fête de Pentecôte, ce billet  se veut complémentaire au précédent.  En une telle journée, on entend parler de l'Esprit-Saint surtout en termes "religieux" ; ce qui bien sûr est tout à fait normal. Mais il serait intéressant de mieux saisir comment l'Esprit-Saint n'est pas seulement une personne un peu méconnue au sein de la Trinité ; en effet, il est également un acteur essentiel de notre vie en Eglise et en société ; témoins les quelques exemples suivants, tirés du "Ouest-France" de ce dimanche, à titre d'illustration.

.  la page 2, en général, est réservée à un article essentiel, et c'est le 1° que l'on découvre en ouvrant le journal. Aujourd'hui, il nous est expliqué que "l'Eglise prend ses distances avec le faux surnaturel".  Nous est alors présenté un document que vient de sortir le Vatican, à propos de ces phénomènes, ou soit-disant apparitions, présumés divins, qui apparaissent de temps à autre dans divers endroits de la planète. Des personnes crédules s'embarquent alors dans des dévotions sincères, mais irraisonnées, et tombent dans le piège d'une certaine manipulation. Ce ne peut être que l'Esprit-Saint qui a inspiré le pape François et son équipe qui a rédigé ce document, pour mettre au clair certaines règles de discernement.  L'Eglise doit se laisser guider par l'Esprit-Saint pour veiller à ce que des signes authentiques de son action puissent être reconnus.  Merci à "Ouest-France" de nous mettre la puce à l'oreille à propos de cette question.

.  page 5, évocation de ce qui se vit dans les centres de soins à Nouméa. Il nous est dit que le système de soins est paralysé, vu la crise grave que subit l'archipel.  Mais là encore, malgré tout, l'on peut repérer l'action de l'Esprit-Saint, quand par exemple une infirmière déclare : "A l'hôpital, l'écoute des patients, c'est très compliqué. Pourtant, eux aussi, ils ont besoin d'être rassurés ; les visites des proches sont impossibles, alors ils se sentent très seuls."  Une autre infirmière, originaire de l'hexagone, déclare : "Je représente pour certains patients ce que leurs cousins, leurs frères combattent dans la rue. Et c'est très ambivalent parce qu'ils sont soignés par des gens qui, quelques heures avant, se sont fait caillasser par les leurs."

Kevin Costner,  Eliot Ness dans "Les incorruptibles", le lieutenant Dunbar dans le magnifique "Danse avec les loups", est venu présenter au festival de Cannes un film dans lequel il explique que "l'Amérique était une promesse pour le monde, une page blanche à écrire sauf pour les autochtones, que nous avons chassés et détruits (...) alors que les Indiens d'Amérique aimaient leurs enfants, leurs femmes..."  K. Costner veut provoquer un sursaut et faire réfléchir par rapport au fait que cette nation est née dans la violence et la conquête d'un territoire déjà habité.  Une telle prise de conscience n'est-elle pas l'oeuvre de l'Esprit ?

.  pages 8 et 9, deux grandes pages consacrées au président de la Croix-Rouge française, Philippe da Costa. Un témoignage exceptionnel, qui illustre à merveille l'engagement fraternel de près de 100.000 volontaires, en France, au service de notre société, dans de multiples activités. "La France a la chance d'avoir un tissu associatif exceptionnel et des citoyens volontaires et généreux. (...)  A un discours ambiant catastrophiste, je préfère l'optimisme - sans nier les réalités - la solidarité et l'engagement.  Je suis fier de tous les héros du quotidien qui oeuvrent pour la Croix-Rouge française."

J'arrête là mon florilège à partir de "Ouest-France" par rapport à l'action de l'Esprit-Saint, qui n'agit donc pas que dans les églises, les pèlerinages de chrétienté ou à travers les bonnes actions des seuls catholiques.  A nous de le reconnaître à l'oeuvre autour de nous, dans la société, mais aussi dans nos propres engagements, si petits nous semblent-ils !

vendredi 17 mai 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2940 : Mais que fait donc l'Esprit-Saint ?

Si je devais assurer une homélie en cette fête de Pentecôte, ce qui ne sera ps le cas vu mon âge, je dirais peut-être des choses de ce genre... Merci de votre compréhension !


A première vue, l'Esprit-Saint semble bien absent de notre planète !  Une Eglise divisée, peu crédible, en crise, affaiblie... Quoique ceci soit loin d'être le plus grave, en comparaison des millions de personnes en détresse un peu partout, victimes innocentes de conflits, de guerres, de viols, de maladies, de tant de formes de pauvreté ou d'isolement...  L'on a alors envie de crier, avec le psalmiste : "Pourquoi, Seigneur, restes-tu si loin ?  Veux-tu te cacher dans les temps difficiles ?" (psaume 10/1)

Et pourtant, Seigneur, ne nous avais-tu pas promis l'envoi d'un "Défenseur" (Jean 15/26) ?  Et tu ajoutais, en Jean 16/8 :  "Et lui, par sa venue, il confondra le monde en matière de péché, de justice et de jugement."

Las, il semble qu'il n'en est rien ! Et que l'humanité ne cesse, chaque jour, de s'enfoncer un peu plus au coeur des ténèbres. Ce qui semble donner raison à la philosophe humaniste française Simone Weil, morte en 1943 : "Dieu et l'humanité ressemblent à deux amants qui, ayant fait erreur sur le lieu de rendez-vous, ne se rejoignent jamais."

Devrait-on en conclure que Jésus aurait raté sa mission de Rédempteur, que la promesse d'un Esprit-Saint n'était qu'une tromperie ? Certains osent le penser ! Mais devons-nous nous en tenir là ?  Et pourquoi n'en serait-il pas autrement ?  En tout cas, pour ma part, et depuis ma jeunesse, je suis habité par cette réflexion magnifique, cet acte de foi si l'on peut dire de Jean Rostand écrivant, dans "Chantecler" : "C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière."

D'ailleurs, c'est avec joie que j'ai retrouvé cette citation dans le "Ouest-France" de ce vendredi 17 mai, page 5, dans la bouche de Jean-Jacques Urvoas, ancien garde des sceaux socialiste, interviewé à propos de ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie.  Car, hé oui, l'espérance, cela ne consiste pas à croire que tout ira bien quand déjà tout va bien ; mais c'est dans l'adversité qu'il est beau de ne pas se décourager.

Le drame, c'est que le mal envahit en permanence l'horizon de nos vies. Et si notre regard est faible et fragile, impressionnable et irréfléchi, jamais nous ne pourrons discerner les signes de renouveau ni les racines de l'avenir ; jamais nous ne pourrons deviner l'action, souterraine souvent, mais efficace, de l'Esprit-Saint.

Et si un simple sourire fraternel, celui de l'Esprit-Saint, pouvait faire reculer un peu la guerre en Ukraine, ou réconforter une femme violée au Congo, recueillie et soignée avec affection par un soignant ?  Et si les JO pouvaient contribuer à rapprocher des nations rivales ?  Et si les Navalny emprisonnés et assassinés à travers le monde pouvaient donner courage à tous les artisans de justice et de paix ?  Et si les baptisés ne se contentaient pas de recevoir le baptême, mais s'engageaient, chacun selon les dons que Dieu leur a confiés, à oeuvrer en faveur d'un surcroît d'humanité là où ils vivent ?

En sachant que,  comme le disait Jean-Paul II : "Chaque fois qu'un chrétien prie, l'Esprit-Saint se met au travail."  Et si le fait que beaucoup de choses vont mal sur notre univers tenait à ce que les chrétiens ne se mettent pas suffisamment en prière ? 

Le psalmiste craignait que Dieu ne se cache ; noius le craignons nous aussi ! Mais le P. Teilhard de Chardin nous a pourtant prévenus : "Dieu ne se cache pas ; il travaille de toutes ses forces."  A nous de savoir ouvrir les yeux pour repérer son action, à travers tout ce qui bouge, avance, grandit et se partage... A nous de laisser l'Esprit-Saint re-créer un monde nouveau, à travers nos actions !


mercredi 15 mai 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2939 : Soutenons nos frères et soeurs Juifs !

 Communiqué de l'Amitié Judéo-Chrétienne de France


La haine antisémite semble ne plus avoir de limites. Cette fois, dans la nuit du 13 au 14 mai 2024, c'est le Mur des Justes, au Mémorial de la Shoah, qui a été attaqué, souillé par des mains rougies de sang.


Ces mains brandies par des étudiants de Sciences Po se veulent être un encouragement aux antisémites à plonger leurs mains dans le sang des juifs et à s'en repaitre.


C'est l'ignominie absolue.


C’est une véritable profanation.


S'attaquer aux Justes parmi les Nations. Quel symbole ! On s'attaque à ces femmes et à ces hommes non juifs, qui, souvent au risque de leur propre vie, ont accueilli des juifs, les ont cachés, protégés, sauvés.

 Parce que sauver un juif, c'est pour les antisémites, tout simplement insupportable. Ils appellent au contraire à plonger les mains dans le sang des juifs.  Ils appellent à éteindre ces lumières que furent les Justes dans la sombre nuit de l'Occupation nazie, comme le disait Simone Veil. On s'est attaqué au symbole même de l'amitié entre juifs et non juifs.


L'Amitié Judéo-Chrétienne de France, fidèle à son fondateur Jules Isaac, exprime son indignation.


L'Amitié Judéo-Chrétienne de France exprime aux juifs sa solidarité inébranlable.


L'Amitié Judéo-chrétienne de France remercie le Président de la République pour sa réaction forte et claire. 

En même temps, elle ne veut plus se contenter de discours. Elle demande des actes exemplaires, en traduisant en justice non seulement ceux qui commettent de tels actes, mais aussi ceux qui les inspirent et les encouragent, fussent-ils parlementaires.


Jean-Dominique DURAND

Président de l’Amitié Judéo-Chrétienne de France

15 mai 2024

mardi 14 mai 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2938 : "J'ai peur d'aller en enfer !"

 Combien de fois, durant mes dizaines d'années de ministère, aussi bien au Mali qu'en Vendée ou à Paris, où j'ai été en mission pendant six ans, j'ai entendu des personnes m'exprimer leur crainte d'aller en enfer ! Sans trahir les confidences de qui que ce soit, voici quelques-unes des expressions entendues : "Je souffre dans mon âme !  Comment me libérer de cette emprise ?  Je ne vais pas bien.  J'ai peur.  Mon coeur n'est pas en paix.  Pourquoi cette peur reste-t-elle en moi ?  Que pourrais-je faire pour qu'elle parte ?  Je sais que la peur ne vient pas de Dieu, et cela me donne encore plus peur.  Je n'arrive pas à avoir la paix. Pourquoi toujours cette peur, cet enfermement ? "J'avais faim, vous m'avez donné à manger, j'étais malade, vous m'avez visité" ; je ne fais rien de tout ça, je n'ai pas l'âme tranquille !  J'ai arrêté de pratiquer à plusieurs reprises, pendant de longues périodes. Mes enfants, petits-enfants ne pratiquent pas ; j'en suis responsable. J'ai un médecin qui me suit ; il ne comprend pas pourquoi j'ai peur de l'enfer.  Je siis mal dans ma peau, le démon me pousse à faire ce qu'il ne faudrait pas faire. Le tentateur me trouble. Je ressasse toujours mes péchés.  J'aimerais tant retrouver la joie, la paix, la lumière... Etc., etc..."

Je pourrais poursuivre longuement cet échange de réflexions !  A vrai dire, je suis toujours un peu triste de voir comment cette histoire de l'enfer peut bouleverser la vie de nombreuses personnes. Il est vrai que, pour l'Eglise catholique, l'existence de l'enfer est une vérité difficile à remettre en cause. Jésus n'en a-t-il pas parlé à diverses reprises, quand il évoque par exemple, en Matthieu 25/46, certains qui iront "au châtiment éternel" ? Surtout que, souvent, Jésus en parle en termes violents : "Allez-vous en loin de moi, maudits, au feu éternel, préparé pour le diable et pour ses anges."  (Matthieu 25/41)

Certains avancent que, vu le caractère miséricordieux de Dieu, l'enfer n'existerait peut-être pas, ou du moins, qu'il serait vide ; mais qu'en savons-nous ?  Comme l'ont dit des théologiens, "le Christ ne serait-il pas un affreux maître-chanteur s'il nous prévenait d'un danger qui n'existe pas ?"  Rappelons-nous ce que le pape François exprimait en 2014, tandis qu'il appelait les mafieux à la réflexion : "Convertissez-vous !  Il est encore temps pour ne pas finir en enfer.  C'est ce qui vous attend si vous continuez sur cette voie."

N'oublions pas cependant ce rappel de St Paul : "Dieu veut que tous les hommes soient sauvés." (1 Timothée 2/4)  ;  y compris Judas et tous les bourreaux des temps modernes. "Comment supporterai-je, Seigneur, qu'un seul de ceux que tu as faits comme moi à ton image et ressemblance, aille se perdre et s'échappe de tes mains ?"  suppliait Ste Catherine de Sienne.  Et pourtant, chacun est libre d'entrer dans le salut éternel que Dieu propose ; ou de le refuser, en toute liberté.  Ce n'est pas Dieu en effet qui envoie certains en enfer.  C'est ce que rappelait Ste Edith Stein, carmélite morte à Auschwitz en 1942  :  "Il appartient à l'âme de décider d'elle-même.  Le grand mystère que constitue la liberté de la personne, c'est que Dieu s'arrête devant elle."

La parole à l'abbé Pierre en terminant, même s'il est impossible de clore un tel sujet : "L'enfer, c'est les autres", affirmait Jean-Paul Sartre.  Je suis intimement convaincu du contraire.  L'enfer, c'est soi-même coupé des autres."

La peur de l'enfer, c'est le signe d'un mal-être profond : qu'est-ce qui est douloureux dans nos vies ? Qu'est-ce qui pèse sur nos consciences ?  Sachons nous faire aider au besoin !  Et surtout, remettons-nous comme des enfants dans la main du Père, dont la miséricorde est infinie ! Tourner le dos à certains de nos frères, c'est se couper de Dieu ; mais demander pardon en vérité, et commencer à réparer notre péché contre les autres, avec l'aide de Dieu et de nos frères, c'est tourner le dos à l'enfer, et entrer dans la Paix de Dieu !

 

mardi 7 mai 2024

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2937 : Ne pas confondre l'Evangile avec une boîte de petits pois !

 De temps en temps, par mail ou de vive voix, des personnes me demandent encore pourquoi je ne mets plus mes homélies sur le blog.  Mais c'est que, depuis plus d'un an, je n'assure plus de prédications le dimanche.  Ce qui est un peu normal, quand on arrive à un âge aussi avancé que le mien, à 81 ans bien sonnés.

Par contre, ce dimanche 5 mai, à l'occasion de la messe du Souvenir à la mémoire de ma jeune soeur Monique, décédée récemment, j'ai célébré la messe à cette occasion en notre église familiale du Gué de Velluire, avec l'homélie ci-dessous.

 

Pardonnez-moi à propos de ce que je vais vous dire, mais je trouve que, dans notre Eglise d'aujourd'hui, on confond trop souvent l'Evangile avec une boîte de petits pois.

Qu'est-ce que je veux dire par là ?  Dans la vie de tous les jours, on fait ses courses, on pense à tout ce qu'il faut acheter : les patates, le ketch'up, le papier toilette  -  excusez-moi pour le mélange  -  etc., et sans oublier les croquettes pour le chien, prix direct usine.

Puis, de retour à la maison, on range tout ça, et cela nous suffit pour vivre !  Mais notre coeur, lui, est-ce qu'on le nourrit ?  Face à tous les problèmes qui pourrissent notre vie, est-ce qu'on lui donne de quoi l'apaiser, de quoi espérer, de quoi aimer, mieux aimer ceux qui nous entourent, ici ou au loin ?

On nourrit bien notre chien tous les jours ; mais nous, chaque jour, combien de temps on passe, ne serait-ce qu'une minute déjà, pour réfléchir sur le sens de notre vie si on n'est pas croyant, ou pour laisser le Seigneur nous nourrir de son amour et de sa lumière ?

Pourquoi y a-t-il tant de différents dans les familles, de divisions dans notre société, de guerres sur toute la planète ?  Et si c'était parce qu'on n'a pas appris à aimer les autres ?

En effet, aimer son prochain comme soi-même, comme nous y invite Jésus, cela s'apprend ; ou, plus exactement, parce que l'on n'en est pas capables par nous-mêmes ; cela se reçoit d'En-Haut !

Aimer les autres en effet, ce n'est pas naturel.  Nous avons toutes les raisons de nous détester : jalousies, rivalités, manques de dialogue, orgueil mal placé, et bla-bla-bla...

Cependant, c'est au cours de célébrations comme celle-ci, à condition bien sûr que l'Eglise joue bien le jeu, que nous prenons du temps, dans notre conscience, dans notre foi, sans rien voir, pour laisser Dieu venir laver et nettoyer notre coeur, pour qu'il le remplisse de sa façon d'aimer.

On n'est là que pour ça !  Et il ne dépend donc que de nous de sortir de cette messe le coeur en paix, pour affronter paisiblement les difficultés de la vie durant la semaine qui vient.

Je vais terminer avec un exemple concret, tiré du journal "Ouest-France" de ce vendredi 3 mai, page 5. Dans une école publique de l'Ouest, dans le département de l'Orne, il a été décidé d'éveiller les enfants à un meilleur vivre-ensemble, à savoir se respecter, s'écouter ; à apprendre à coopérer et à mieux s'apprécier, sinon à s'aimer.

Je me demande si une telle initiative de l'Education nationale, qui est expérimentée depuis quelque temps dans plus de 1000 écoles en France, n'a pas quelque chose à voir avec la parole de Jésus dans l'évangile de ce jour ; "Mon commandement, le voici : aimez-vous les uns les autres, pour que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure !"

Comment cela se passe dans de telles écoles, où l'on ne se contente plus seulement d'enseigner les maths ou la géographie ?  Les enseignants ont été préparé à mettre en valeur la bienveillance, la sagesse, et même l'enthousiasme.

Des échanges ont lieu avec les écoliers ; on est attentif aux enfants qui s'isolent, à celui qui est en train de pleurer, à l'autre qui est harcelé. Les enseignants sont invité à les repérer.  Une enseignante chuchote : "Que peut-on faire quand quelqu'un est triste ?"  Et chacun de livrer ses réponses...  C'est formidable qu'il n'y ait plus qu'au catéchisme que l'on ait un tel souci !

L'école de la République a toujours été focalisée sur le savoir et les performances des élèves, moins sur le vivre-ensemble et le respect mutuel.  Or, c'est dès le plus jeune âge qu'il faut apprendre à comprendre l'autre, pour éviter la violence.

A chacun de nous, dans son quartier, son milieu de vie, dans sa famille, de mettre en oeuvre l'amour des autres, de faire ainsi que Jésus nous a aimés !   Amen !