Si je devais assurer une homélie en cette fête de Pentecôte, ce qui ne sera ps le cas vu mon âge, je dirais peut-être des choses de ce genre... Merci de votre compréhension !
A première vue, l'Esprit-Saint semble bien absent de notre planète ! Une Eglise divisée, peu crédible, en crise, affaiblie... Quoique ceci soit loin d'être le plus grave, en comparaison des millions de personnes en détresse un peu partout, victimes innocentes de conflits, de guerres, de viols, de maladies, de tant de formes de pauvreté ou d'isolement... L'on a alors envie de crier, avec le psalmiste : "Pourquoi, Seigneur, restes-tu si loin ? Veux-tu te cacher dans les temps difficiles ?" (psaume 10/1)
Et pourtant, Seigneur, ne nous avais-tu pas promis l'envoi d'un "Défenseur" (Jean 15/26) ? Et tu ajoutais, en Jean 16/8 : "Et lui, par sa venue, il confondra le monde en matière de péché, de justice et de jugement."
Las, il semble qu'il n'en est rien ! Et que l'humanité ne cesse, chaque jour, de s'enfoncer un peu plus au coeur des ténèbres. Ce qui semble donner raison à la philosophe humaniste française Simone Weil, morte en 1943 : "Dieu et l'humanité ressemblent à deux amants qui, ayant fait erreur sur le lieu de rendez-vous, ne se rejoignent jamais."
Devrait-on en conclure que Jésus aurait raté sa mission de Rédempteur, que la promesse d'un Esprit-Saint n'était qu'une tromperie ? Certains osent le penser ! Mais devons-nous nous en tenir là ? Et pourquoi n'en serait-il pas autrement ? En tout cas, pour ma part, et depuis ma jeunesse, je suis habité par cette réflexion magnifique, cet acte de foi si l'on peut dire de Jean Rostand écrivant, dans "Chantecler" : "C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière."
D'ailleurs, c'est avec joie que j'ai retrouvé cette citation dans le "Ouest-France" de ce vendredi 17 mai, page 5, dans la bouche de Jean-Jacques Urvoas, ancien garde des sceaux socialiste, interviewé à propos de ce qui se passe en Nouvelle-Calédonie. Car, hé oui, l'espérance, cela ne consiste pas à croire que tout ira bien quand déjà tout va bien ; mais c'est dans l'adversité qu'il est beau de ne pas se décourager.
Le drame, c'est que le mal envahit en permanence l'horizon de nos vies. Et si notre regard est faible et fragile, impressionnable et irréfléchi, jamais nous ne pourrons discerner les signes de renouveau ni les racines de l'avenir ; jamais nous ne pourrons deviner l'action, souterraine souvent, mais efficace, de l'Esprit-Saint.
Et si un simple sourire fraternel, celui de l'Esprit-Saint, pouvait faire reculer un peu la guerre en Ukraine, ou réconforter une femme violée au Congo, recueillie et soignée avec affection par un soignant ? Et si les JO pouvaient contribuer à rapprocher des nations rivales ? Et si les Navalny emprisonnés et assassinés à travers le monde pouvaient donner courage à tous les artisans de justice et de paix ? Et si les baptisés ne se contentaient pas de recevoir le baptême, mais s'engageaient, chacun selon les dons que Dieu leur a confiés, à oeuvrer en faveur d'un surcroît d'humanité là où ils vivent ?
En sachant que, comme le disait Jean-Paul II : "Chaque fois qu'un chrétien prie, l'Esprit-Saint se met au travail." Et si le fait que beaucoup de choses vont mal sur notre univers tenait à ce que les chrétiens ne se mettent pas suffisamment en prière ?
Le psalmiste craignait que Dieu ne se cache ; noius le craignons nous aussi ! Mais le P. Teilhard de Chardin nous a pourtant prévenus : "Dieu ne se cache pas ; il travaille de toutes ses forces." A nous de savoir ouvrir les yeux pour repérer son action, à travers tout ce qui bouge, avance, grandit et se partage... A nous de laisser l'Esprit-Saint re-créer un monde nouveau, à travers nos actions !
1 commentaires:
Gardons l’espoir très fort dans l’Esprit Saint! C’est vrai qu’il travaille très fort pour ce monde qu’Il aime tant…
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