Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mercredi 29 avril 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.843 : Frères et soeurs de religion, mais aussi, de culture musulmane, merci !

Beaucoup de gens, en France,  portent parfois des jugements très sévères sur les musulmans. Pour éclairer notre lanterne, je voudrais, dans un premier temps, vous citer quelques réflexions de Mgr Mirkis, archevêque de Kirkouk, au nord de l'Irak, aux portes de Daech. Cet évêque est bien mieux placé que nous pour dire quelque chose de vrai concernant les musulmans !
"Les médias relatent beaucoup nos malheurs, mais il faut aussi rapporter les cas où le malheur est endigué par la solidarité. Dans notre dispensaire catholique, 10 des 15 médecins qui se relaient bénévolement  chaque vendredi sont musulmans. Quand je les ai invités à dîner pour les remercier, ils m'ont dit combien ce geste leur faisait du bien."
"Le gouverneur de Kirkouk nous a envoyé un message pour Pâques dans lequel il se félicite de cette "Année de la miséricorde" décrétée par le pape François : il appelle même les musulmans à faire de même."
"Parfois, je prépare des colis pour les déplacés musulmans qui souffrent comme nous. Récemment, l'ayatollah Ali Sistani a demandé à son représentant local de nous remercier et a fait envoyer un camion rempli de colis alimentaires."  (Cet ayatollah, iranien, est le plus haut dignitaire chiite en Irak)
"Quelques-unes des 1 200 femmes yézidies enlevées et réduites en esclavage à Mossoul ont été rachetées par un musulman, qui les a ramenées."
Et ce ne sont là que quelques exemples parmi bien d'autres...
Voici maintenant deux initiatives dues à nos frères musulmans, là encore parmi bien d'autres, pour qui cherche un tant soit peu à s'informer :
-  en ce dimanche 26 avril, ce sont 350 leaders religieux, hommes politiques, scientifiques, entrepreneurs, artistes, musulmans, qui se sont retrouvés à Abu Dhabi, dans les Emirats arabes unis, pour le "2° Forum annuel pour la paix dans les sociétés musulmanes", en vue d'une réflexion commune contre l'extrémisme religieux. Objectif : définir un plan d'action pour combattre les mauvaises interprétations des textes religieux.
-  revenons en Europe : cinq hauts responsables musulmans viennent d'annoncer, le 21 avril, la tenue à Paris, en 2016, d'un "Forum mondial pour une réforme islamique." Parmi eux, Ghaleb Bencheikh, théologien musulman et président de la Conférence mondiale des religions pour la paix. J'ai eu l'honneur de vivre un pèlerinage interreligieux avec lui en Israël-Palestine en 2003, et je l'avais invité ensuite à prendre la parole aux Sables d'Olonne, ce qu'il a fait de façon remarquable devant plusieurs centaines de personnes. L'objectif de ce Forum est de réunir des musulmans démocrates et réformistes du monde entier, afin d'étudier comment permettre aux musulmans de mieux se situer vis-à-vis de la révélation, et de travailler à bâtir la paix.
Comme le dit encore Mgr Mirkis : "Nous ne devons surtout pas nous laisser démonter par ces horreurs, mais allumer une bougie dans les ténèbres."
"Dieu est le Maître des croyants.
Il les fait sortir des Ténèbres vers la Lumière." (Coran, sourate 2/257)
Serons-nous capables de cheminer ensemble, en frères, chrétiens et musulmans, et de nous soutenir mutuellement ?

dimanche 26 avril 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.842 : Planète fraternelle

J'imagine que, avec un titre pareil, mon billet de ce jour va peut-être vous sembler décalé ?  En effet, les infos en ce moment nous parlent de tout, sauf de fraternité : noyades quasi programmées de nombreux migrants, assassinats de Chloé, d'Aurélie..., attentats, conflits interminables, rejet des musulmans, des étrangers, et j'en passe... Avec un énorme tremblement de terre au Népal pour ne rien arranger !
Et pourtant, tout simplement en regardant les infos à la télé ce soir, j'ai  vu de mes yeux que le monde n'était pas que haine et repliement sur soi.
Par exemple, l'on nous a montré des équipes de secours déjà arrivées sur le terrain, venant de Chine, de l'Inde, du Pakistan, du Japon : ces frères ennemis ici réunis ! Et d'autres équipes sont annoncées, en provenance de pays aussi divers que l'Allemagne, Israël, etc...  Des milliers de morts et de blessés, un million d'habitants sans logement...,  mais aussi, le monde entier qui se donne la main dans une immense chaîne de solidarité !
Autre exemple : celui de l'accueil immensément plus important en Turquie, pays que pourtant, en France, nous regardons un peu de haut, mais qui accepte sur son territoire bien plus, beaucoup plus de réfugiés syriens que le pays qui se dit celui des Droits de l'Homme. Témoin cette réflexion de Martin Schultz, le président du Parlement européen, qui a eu le verbe dur en Turquie, lors de sa visite dans un camp de réfugiés à Kilis, contre le continent qui se prend pourtant comme un modèle de fraternité : "Ce qui me touche, et parfois j'en ai honte, c'est la façon dont la question des réfugiés est discutée dans nos pays en Europe...  En Turquie, à Kilis, vous avez 120 000 réfugiés dans une ville de 100 000 habitants, et quand je vois comment ils sont pris en charge, je tire mon chapeau !"  Pendant ce temps, la France mange le sien !  Cette fois-ci, le fantôme de Charlie est mort et bien mort ; après avoir essayé, en se moquant de tout le monde, de prouver qu'il existait...
Terminons avec l'Italie, pays merveilleux qui, de Lampedusa jusqu'en Sicile et ailleurs, avec ses modestes moyens, et sans guère de soutien des autres nations européennes, sauve en ce moment l'honneur de l'Europe, par l'engagement de ses maires, de ses marins, de ses associations humanitaires, de ses Eglises, de ses bénévoles, croyants ou non. Ainsi que je l'ai entendu dire avec émotion ce soir de la bouche d'un sauveteur italien soutenant un migrant à la peau noire, épuisé : "Ces gens-là, ce sont nos enfants ! Nous devons les sauver !"
Non, le mal ne sera jamais le plus fort !  Et jamais l'égoïsme ni la haine n'auront le dernier mot !
Merci à tous ces anonymes qui font honneur à l'humanité, chez nous également, et partout !
Merci Seigneur !

vendredi 24 avril 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.841 : Qui sont les grands-parents de Daech ?

Je suis toujours effaré lorsque j'entends des gens déclarer que Daech, c'est le fruit de l'Islam. De même que je n'arrrive pas à comprendre que l'on puisse imaginer que l'Inquisition soit sortie de l'Evangile. Du côté de Daech, par manque de culture sans doute, beaucoup ignorent que cette organisation terroriste a massacré bien plus de musulmans, fidèles à un Islam authentique, que de chrétiens. Méditons Albert Camus déclarant : "L'honnêteté consiste à juger une doctrine par ses sommets, non ses sous-produits" !
Ceci dit, nous commémorons aujourd'hui le génocide arménien, toujours non reconnu par le gouvernement de la Turquie. Va-t-on encore mettre ce génocide sur le dos des musulmans ?  Comment se fait-il que nous avons tant de peine à analyser les vraies causes des conflits ?
Et voici qu'en France, plein de langues se délient pour accuser les Turcs de ne pas reconnaître cette "trop lourde tache de sang sur leur histoire", pour reprendre la formule de Charles Aznavour. On ignore que 9% des Turcs souhaitent la reconnaissance de ce génocide, et parmi eux, 33% des jeunes de ce pays.  Mais n'est-ce pas qu'en 2001 seulement que la France a elle-même reconnu ce massacre infini ?
En France même, d'ailleurs, où en sommes-nous, par rapport à notre propre histoire ? En Vendée, nous sommes bien placés pour poser la question ! Récemment; l'Académie française  a qualifié de "premier génocide moderne" l'extermination gratuite et délibérée de la population de notre région. Comme l'explique le célèbre historien François Furet, "Depuis 200 ans, la République a laissé la Vendée seule avec son malheur."  Sans jamais aucune repentance officielle des faits !  Que s'est-il donc passé de tellement inavouable, qui vaudrait à notre pays un tel trou de mémoire ?  Quelques faits seulement :
-  le 26 août 1789, la Déclaration des droits de l'Homme proclame la liberté individuelle, ainsi que le droit de résister à toute oppression. L'article 18 traite du droit à la liberté "de pensée, de conscience et de religion." Il précise que ce droit implique "la liberté de manifester sa religion...tant en public qu'en privé." Mais cela a-t-il été respecté dans les faits ?  Jadis en Vendée ?  Comme encore aujourd'hui en France ?  Ah ! Le soit-disant "pays des Droits de l'Homme" : que de crimes l'on a commis en ce nom ?
-  le 1° août 1793, à l'unanimité, la Convention vote un décret stipulant, en parlant de la Vendée, qu'il faut "exterminer cette race rebelle".
-  déclaration du général Westermann au Comité du salut public, le 23 déc. 1793 : "J'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas un prisonnier à me reprocher."
-  Carrier a organisé à Nantes les "baptêmes patriotiques" : noyade de 90 prêtres dans la Loire, puis de 53 autres, etc... "C'est par principe d'humanité, assure Carrier le 20 déc., 1793, que je purge la terre de la liberté de ces monstres."
-  parmi ces "monstres" donc, d'innombrables prêtres, dont, je m'excuse de cet "encart familial", parmi les prêtres de ma famille, l'abbé Jean-Baptiste René Gaignet, qui avait fait le choix d'être aux côtés des Vendéens révoltés, et qui a été fusillé le 28 juillet 1795.
-  l'historien Jacques Husssenet a démontré que ce génocide a fait entre 140.000 et 190.000 victimes.
-  aux Lucs sur Boulogne par exemple, un document d'époque est là pour attester l'affreuse réalité : la liste des massacrés, établie le 30 mars 1794 et validée par les récents travaux de Pierre Marambaud, présente les noms des 564 morts, parmi lesquels 127 enfants de moins de 10 ans, dans l'église du Petit-Luc, écroulée à coups de canon sur ceux qui s'y seraient réfugiés !
-  des négationnistes contestent tout cela, comme des Turcs contestent le génocide arménien, ou Le Pen l'aspect unique, singulier et sans précédent de la Shoah. Qu'ils relisent des déclarations telles que celle de ce député républicain du Morbihan, Lequinio, évoquant avec horreur, devant le Comité du salut public, "les nourrissons portés au bout des baïonnettes et les femmes violées, puis massacrées." Que les négationnistes se rassurent : les documents de ce genre ne manquent pas, y compris du côté républicain.
La parenté entre les colonnes infernales qui saccagèrent la Vendée et ce qui s'est passé en Arménie, ou ce dont nous sommes les témoins avec Daech, semble évidente.
Aurions-nous peur d'en prendre conscience ?
Un peu de mémoire enfin, au nom de Dieu !
Au nom de l'Homme, des Droits de l'Homme piétinés, en Arménie, en Irak-Syrie, en Méditerranée, comme jadis en Vendée !

jeudi 23 avril 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.840 : L'Eglise a vraiment une bonne image dans notre société !

De nos jours, des personnes critiquent l'Eglise parfois, quoique bien moins qu'à certaines autres périodes de notre histoire cependant.
Il est certain que cette institution bi-millénaire est bien loin d'être parfaite !  Seulement, il y a des signes qui ne trompent pas.
Quand on voit l'impact d'un pape François par exemple !  Quel dirigeant, quel vedette, quel ténor de notre société peut rivaliser avec lui, avec son ouverture, avec son sourire, avec la force de ses paroles, accompagnées de gestes qui marquent chacun ici-bas, profondément...
Autre fait, tiré de "La Vie" (23 avril) : "Voyez le démantèlement récent, en exécution de décisions de justice et sur ordre du préfet, des squats de Roms ou d'Albanais installés à Lyon dans des bâtiments publics, notamment une ancienne gendarmerie. Et voyez qui prend en charge la misère ainsi secouée mais non traitée : principalement des organisations protestantes et catholiques, portées en particulier par la voix du père Duffé, vicaire épiscopal. L'Etat, lui, a démissionné..."
Revenons à Mortagne. Il y a un instant, une femme sort de mon bureau. A 20h, un peu style Sdf, elle vient de sonner à la porte du presbytère : "Mon Père, je m'excuse de vous déranger ;  mais pouvez-vous m'aider ?  J'aurais besoin de 20 euros."
J'engage le dialogue avec elle : "D'où êtes-vous ?"  "De Reims", me répond-elle."  "Mais comment cela se fait que vous êtes à Mortagne ?"  Elle se met à me raconter toute son histoire. Puis, je lui demande : "Mais, comment cela se fait-il que vous êtes venue frapper à la porte du presbytère ?"  "Ah, me répond-elle, je demandais de l'aide aux gens qui passaient, devant l'église, et plusieurs personnes, qui ne m'ont rien donné, m'ont dit : "Mais allez donc voir au presbytère..." Et c'est pour cela que j'ai sonné à votre porte."
Voilà un exemple typique de ce qui m'arrive régulièrement ; et cela, toujours à des heures impossibles évidemment, vers 19h, 20h, quand ce n'est pas à 21h30 comme récemment.
Avec chaque fois le même refrain : "On m'a dit : "Allez donc voir au presbytère."
Voilà pourquoi j'ose dire que l'Eglise a une bonne image. Les gens savent que les presbytères sont des lieux d'un autre ordre, et que l'Eglise est une institution qui a la réputation d'aider les gens, d'aimer les gens.
Un des exemples les plus merveilleux étant bien sûr le Secours Catholique, bien représenté sur Mortagne, et qui est l'organisation caritative la plus importante de France.
Le Secours Catholique étant fermé le soir, on vient au presbytère ; alors là, le pauvre curé fait ce qu'il peut.
Tout en se réjouissant de voir que beaucoup de Mortagnais, y compris non pratiquants, savent bien que le presbytère est un lieu d'Eglise où l'on peut orienter les personnes en difficulté.
Quitte à orienter de temps en temps les demandeurs qui se présentent vers le local mitoyen au presbytère, ouvert aux Sdf de passage.
L'utilité et l'importance de l'Eglise sont ainsi reconnues chez nous, par tous les citoyens.
Merci Seigneur !

samedi 18 avril 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.839 : Et si les aveugles voyaient plus clair que nous ?

Ce matin, j'ai eu l'honneur, à St Laurent, d'accompagner Etienne, très croyant et paroissien fidèle, vers sa dernière demeure. Jusqu'ici, rien de spécialement marquant, sinon qu'Etienne était aveugle depuis déjà des années. Or, de l'avis de tous, Etienne n'a pas vécu ce handicap dans l'amertume ni dans la désespérance ; et c'est ce qui a fait l'admiration de tous.
Alors que nous-mêmes, si souvent, sommes si pressés de gémir, de nous plaindre du moindre bobo : "Ah ! J'ai mal ici !" "Ah ! On m'a fait cela !"  Et alors, se croyant le plus malheureux du monde, l'on voit rouge, ou sombre, c'est selon...
Chez Etienne par contre, pas de ressentiment, ni contre Dieu, ni contre le destin, ni contre ses frères. Mais au contraire, une attitude digne, pleine d'humanité et nourrie par sa foi.
Il a su mettre en action, de son mieux, cette merveilleuse annonce de Jésus en Matthieu 11/5 : "Les aveugles voient."  Mais que voient-ils exactement ?  Que la vraie lumière se trouve dans la profondeur de notre lien avec les autres et avec Dieu. Et quand sa fille le conduisait à la Basilique pour prier, ce n'était pour lui que du bonheur, de retrouver la vraie lumière en ce lieu sacré.
Question, que je me suis permis de poser à l'assemblée : et si les aveugles voyaient plus clair que nous ?  Et s'ils nous montraient ainsi le vrai chemin ?
Lorsque je suis arrivé en mission au Mali, il m'a fallu apprendre la langue, le Bambara. Je bénis le ciel, aujourd'hui encore, que l'on m'ait donné comme "karamogo" (maître) Joseph, un aveugle d'un dynamisme étonnant. Que d'heures j'ai passées à ses côtés, non seulement à ânonner des mots africains, mais en même temps, à me nourrir de sa vision aiguë de l'humanité et de son destin.
J'ai la manie depuis toujours de noter des phrases qui m'ont marqué. En voici une, recueillie lorsque j'étudiais le grec en première, et que j'ai précieusement conservée : "L'homme est un aveugle qui va dans le droit chemin."
Cette parole résume à merveille l'essentiel de la philosophie et de la sagesse du grand Platon !
Quant à nous, puissions-nous fermer les yeux sur ce qui n'en vaut pas la peine, pour aiguiser notre regard intérieur à la sagesse et à l'infini de l'humanité !

mercredi 15 avril 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.838 : Le Ressuscité nous sort de nos prisons

Magnifiques, ces textes  que l'Eglise propose à notre méditation en ces temps de Pâques !  Par exemple, en ce mercredi, avec la libération mystérieuse des Apôtres, pourtant jetés en prison sous bonne garde, près du Temple. Nous en parlions ce matin après la messe à St Hilaire, et encore à l'instant, au cours d'une rencontre avec une équipe réfléchissant autour de la question : "Jésus est-il Dieu ?"
Sortir enfin de nos prisons : qui n'en a jamais rêvé ?  Et nous en faisions l'énumération : prison de nos jalousies, prison de notre petite personne, prison de tout ce qui nous ferme à nos frères...
Mais quand donc nous laisserons-nous délivrer ?  Quand donc trouverons-nous enfin le chemin de la liberté fondamentale des enfants de Dieu ?  Heureux d'être aimés par Dieu, heureux d'avoir autour de nous des frères et des soeurs eux-mêmes en recherche du salut ?
Le problème, souvent, c'est que chacun croit qu'il peut s'en sortir tout seul, alors que, pour trouver lumière et liberté, il suffit d'ouvrir grands nos bras à Dieu et aux autres.
Je cite de temps en temps l'exemple du baron de Munchaüsen, dont vous avez pu lire les aventures, ou les voir au cinéma ou à la télé. Un jour, tombé malencontreusement dans un étang, il voulut remonter à la surface en se soulevant lui-même par les cheveux. Que croyez-vous qu'il arriva ?  Ce fut le baron qui coula !
Vous allez penser : "Qu'il était bête, ce baron !"  Malheureusement, sa bêtise est largement partagée puisque, trop souvent, à l'image de chacun de nous, notre humanité croit qu'elle pourra se sortir seule de l'étang, de la prison, de misère et d'amertume, de haine et d'orgueil, là où elle s'est elle-même plongée, ou laissée enfermer.
Vous connaissez sans doute le pilosophe Alexandre Jollien, gravement handicapé de naissance ; j'ai noté au vol ce matin sa réflexion, sur RCF : "Dans ma vie d'handicapé, je n'ai pas eu d'autre choix que de mettre au coeur de ma vie la joie du Christ libérateur."
Que cela fait du bien d'entendre de tels cris d'espérance !
Quelle leçon pour nous !
Extrait du psaume 33 tiré de la liturgie de ce jour :
"Qui regarde vers le Seigneur resplendira,
sans ombre ni trouble au visage.
Un pauvre crie, le Seigneur entend !
Il le sauve de toutes ses angoisses."
Laissons le Christ ressuscité nous saisir, par les cheveux s'il le faut, par l'âme et par le coeur en tout cas, et nous trouverons enfin la vraie Paix !

lundi 13 avril 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.837 : Des chrétiens "du feu de Pâques" !

Chaque année, les fêtes pascales, il faut bien le dire, nous sortent un peu de notre tiédeur et nous aident à dépasser nos petitesses et nos lourdeurs ; il est bon en effet que nous nous laissions remodeler en profondeur par le Christ ressuscité. Et quel bien cela fait, au contact priant et jubilant de nos frères et soeurs en Eglise, de voir que la grâce du Seigneur nous fait entrer dans sa paix !
Je viens de tomber sur une réflexion forte du pape Benoît XVI qui avait déclaré aux chrétiens d'Allemagne : "Les chrétiens tièdes sont plus dangereux pour l'Eglise que ses adversaires".  Heureusement, et c'est la grâce de Pâques, nombreux sont celles et ceux qui, à l'occasion de Pâques, sont sortis de leur tiédeur et se sont laissés brûler au feu de Pâques, le feu de Dieu.
J'en ai eu plusieurs exemples ces derniers jours : telle famille qui, touchée par les célébrations, s'est remise en cause par rapport à la possibilité de pardonner à une personne qui lui avait causé un grand tort (croyait-elle !!!) ; ou encore, ces parents de baptisés de Pâques, qui, à l'église, se sont sentis portés dans la prière par les chrétiens présents et réchauffés par leur bel accueil, etc...
Le pape François, de son côté, a souvent un langage très fort et parfois très cru, par rapport aux chrétiens qui ne vivent pas du feu des valeurs de l'Evangile : la douceur, l'écoute, le pardon total, le sourire, l'humilité. Développant cela dans l'une de ses récentes homélies, il fustige ces chrétiens qui vivent "en ennemis de la croix du Christ", et les appelle les "chrétiens-païens" !  Diantre ! Il n'y va pas de main morte... Et le pape de souligner les signes intérieurs qui montrent que ces chrétiens sont en train de glisser sur une pente mortelle, "à cause de leur attachement à l'orgueil, à la vanité..."
Au contraire, précise-t-il, celui "qui cherche à aimer Dieu, à servir les autres, qui est doux, humble, serviteur des autres, est sur la bonne route. Sa carte d'identité est bonne : elle est du ciel."
Beaucoup de bonheur à vous, y compris au coeur de vos obscurités, dans la lumière et le feu de Pâques : le feu d'Amour de Jésus !

dimanche 5 avril 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.836 : La montée en lumière du Peuple de Dieu

Tout d'abord, je voudrais remercier les nombreuses personnes qui, en particulier le Jeudi-Saint, m'ont témoigné de leur amitié et du soutien de leur prière, à l'occasion de la fête du sacerdoce. Je reste surpris, chaque année, par le nombre de paroissiens faisant part ainsi de leur sentiment à l'occasion de cette fête.  Et je ne parle pas des mails ni des coups de fil reçus, parfois imprévus !  On a beau être blindé par rapport à certaines incompréhensions, courber le dos sous certains critiques, heureusement peu fréquentes, il est gratifiant de voir des personnes qui, sans arrière-pensée aucune, vous font part de leur confiance et de leur soutien, le plus souvent sans rien attendre en retour. Nous avons évoqué cela avec bonheur jeudi midi, lors de notre repas de fête entre prêtres du doyenné des Herbiers.
Chaque jour, mais pas encore assez souvent, et pas toujours comme il le faudrait, j'ai le bonheur, de mon côté, de remercier tous ces paroissiens ou autres qui font grandir l'Eglise et régner la fraternité : tous ceux qui savent partager, s'oublier, soutenir leurs frères, servir l'Eglise, comme la société, de par leurs engagements ; sans rechercher de mercis, en donnant de leur temps, bénévolement, quitte à y mettre de leur poche, volontairement, pour que vive leur Eglise.
C'est sans doute cela qui a permis que nos célébrations ont été si belles, chez nous, ces jours-ci. A titre d'exemple, parmi d'autres, je cite seulement deux des mails reçus en ce jour de Pâques :
-  concernant la veillée pascale : "Un très grand merci à tous ceux qui ont organisé cette veillée pascale peu traditionnelle, mais quel bonheur !  Ce fut des surprises successives qui ont donné à cette célébration une profondeur, un rythme dynamique, caractéristique de notre Eglise. Joyeuses Pâques".
-  un autre merci, de la part d'une Yonnaise de passage ; et celui-ci s'adresse aussi à tous les paroissiens, à propos de la messe du jour de Pâques, à Mortagne également : "Merci Olivier pour ce témoignage d'une Eglise vivante aux mille visages. Belle Pâque à toi ! Pâques, promesse de résurrection des corps, demain,. Résurrection des coeurs dès aujourd'hui !"
Alleluia !  Joyeux temps pascal à toutes et à tous, dans la Paix du Ressuscité !
Et encore MERCI pour cette Lumière partagée !

vendredi 3 avril 2015

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.835 : Le Peuple de Dieu a parlé ! Et la parabole de la chaise vide...

Hier, dans de très nombreuses églises du monde comme dans nombre d'autres lieux d'humanité, a été évoqué l'engagement total de Jésus au service du salut du monde.
C'est en effet un engagement qui parle aux hommes et aux femmes d'aujourd'hui.
Ce jour-là, la ferveur des baptisés se fait plus intense, ainsi que le sentiment d'être appelés à suivre jusqu'au bout l'exemple de Jésus.
Hier, en vue de cette célébration, la configuration intérieure de l'église de Mortagne a été transformée, afin de donner le sentiment réel d'un repas de famille autour du Christ.
Mais un des moments les plus importants, de l'avis de tous, ce fut la grande chaîne d'intentions exprimées du coeur même de l'assemblée.
En guise de prière universelle en effet, la parole fut donnée aux participants.
Deux micros portatifs étaient à la disposition de chacun.
Près de vingt-cinq intentions furent partagées, de tous les coins de l'église, avec ferveur, dans une attention très profonde de la part de tous.
L'avancée de l'Eglise, les chrétiens persécutés, l'avenir des jeunes, les prêtres pédophiles, les malades et personnes en douleur ou en deuil, ceux qui sont en recherche d'emploi, l'unité de la paroisse, etc...
Comme me le disait ce matin l'un des participants : "ce fut le moment le plus fort de notre célébration, et les intentions ont "balayé" l'ensemble de nos soucis d'aujourd'hui."
"Une célébration pleine d'espérance", ainsi que vient de me le confier aussi quelqu'un à l'instant.
Car nous avons pris conscience ensemble de nos responsabilités, en fixant notre regard sur l'exemple du Christ.
Et cela, autour de la chaise vide ! Suspense en effet : à côté de ceux qui se faisaient laver les pieds, une chaise n'était pas occupée. Quelqu'un aurait-il oublié de s'avancer ? Mais non ! Sur proposition d'une paroissienne inspirée, nous avions placée une chaise vide, exprès. Et ensuite en fut donnée la signification : cette chaise vide est pour nous comme une invitation à laver les pieds désormais, comme le Christ, de ceux qui ne sont pas là, de continuer, hors église, à effectuer nous aussi ce geste. C'était comme un appel à continuer.
Le peuple de Dieu a parlé : il nous a invités à renouveler notre style de célébration, il a exprimé ses intentions profondes au lieu de se contenter d'en écouter d'autres les dire à son nom, il a eu l'idée de la chaise vide et ouverte, etc...
Plus que jamais, chez nous comme partout, le Peuple de Dieu est en marche !
Merci Jésus de nous entraîner à ta suite, pour le service de l'humanité !