C'est en suivant les infos vendredi soir, sur la Cinq, en entendant le présentateur dire, d'un ton un peu triste : "Les bonnes nouvelles se font rares en ces jours", que j'ai eu l'idée de rédiger ce billet. Je me suis posé alors cette question : cela vient-il du fait qu'il ne se vit plus de belles choses sur cette terre ? Ou est-ce que nous ne savons pas les repérer ?
Chacun de nous en effet a une grande facilité à noter ce qui va mal autour de lui ; cela cause en nous bien des dégâts et fait naître beaucoup de tristesse. Alors que le bien existe aussi ; mais nous sommes moins exercés et habitués à y être attentifs...
Est-ce que vous vous souvenez que, dans mon billet du mercredi des Cendres, parmi les cinq pistes que je vous proposais pour ce temps de Carême, il y avait celle-ci : noter chaque jour, ou de temps en temps, un fait positif, "afin de se nourrir de l'Espérance de Pâques déjà en train de se réaliser sous nos yeux" ? Si nous chrétiens, nous ne faisons pas cet effort, qui le fera ? Comment pourrons-nous alors être des femmes et des hommes d'Espérance pour notre temps ?
Partant du principe que je ne dois pas me contenter de dire aux autres ce qu'il faut faire, mais que je dois mettre en oeuvre moi-même ce que j'ose proposer, à titre d'illustration, et pour aider à comprendre qu'une telle démarche est tout à fait possible, voici quelques points positifs que je me suis noté, soir après soir, depuis une douzaine de jours.
- mercredi des Cendres, 17 février : échange téléphonique avec une amie, sous l'emprise de l'alcool, mais qui a décidé par elle-même de se faire soigner ; des proches se soucient d'elle et l'accompagnent au mieux.
- jeudi 18 : j'apprends qu'il y a 45 personnes qui suivent, en visio-conférence, une école d'oraison, sur le diocèse, une soirée par semaine, pendant ce Carême.
- vendredi 19 : quelqu'un prend le temps de téléphoner tous les jours à 16h, à une personne, seule dans la vie, hospitalisée pour une maladie assez grave.
- samedi 20 : une jeune femme, artiste à ses temps libres, a donné son après-midi, à l'hôpital psychiatrique, pour aider par la peinture une adolescente handicapée en grande souffrance psychique.
- dimanche 21 : magnifique interview, sur la Cinq, d'un prêtre des Canaries accueillant les migrants.
- lundi 22 : je suis de temps en temps la messe quotidienne à la grotte de Lourdes ; je remarque que, depuis que le pape François a un peu ouvert la porte, il y a de temps à autre, ce qui ne s'était jamais fait, une femme qui anime ces messes au niveau des chants.
- mardi 23 : en marchant dans les rues de Talmont, j'ai remarqué un couple de soixantenaires revenant du marché, la main dans la main, discutant et riant avec un bonheur évident.
- mercredi 23 : la presse met en valeur le fait que, dans les manifestations en Birmanie, les différentes ethnies, jusqu'ici assez divisées, se retrouvent à vivre une certaine unité.
Pour ne pas être trop long, je m'arrête ici. Ce petit travail ne demande pas beaucoup de temps, mais il peut nous aider à regarder d'un autre oeil la marche de notre monde.
En effet, la Transfiguration, qu'évoque l'évangile de ce dimanche, ne passe-telle pas par ces "graines de Pâques" semées par Dieu en nous et au coeur de notre société ? Et faire ce petit "travail" donne de la matière fraîche à notre prière !
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Une chanson émouvante...: "Try not to cry", "Essaye de ne pas pleurer" (de ne pas voir que le mal...)
Avec cette question entre autre : "Est-ce que le monde entier est devenu aveugle ?"
TRY NOT TO CRY: Uziya Tzadok Sings Shema Yisrael - עוזיה צדוק שר שמע ישראל