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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 14 février 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2591 : Homélie du 6° dimanche du temps ordinaire

 Ce n'était pas vraiment dans mes habitudes !  Mais plusieurs me demandant de temps en temps le texte de mes homélies, je me dis que, le dimanche, cela peut aussi faire l'effet d'un billet.   Voici donc celle que j'ai donnée à Jard-sur-Mer ce week-end.


Cet épisode de l'évangile selon Marc (1/40-45) me fait penser à une célèbre icône orthodoxe que j'aurais bien aimé pouvoir vous montrer, tant elle est parlante.  On y voit un pauvre hère, un lépreux justement, la peau grêlée, les doigts des mains et le nez mangés par la lèpre.

Ce malheureux se trouve au fond d'un trou ; il est "confiné" ! ; c'est le symbole du rejet dont il fait les frais ; il essaye d'en escalader les parois, mais en vain ; il ne peut agripper la terre avec ses pauvres doigts abîmés, alors qu'il voudrait rejoindre Jésus qui, en haut, est en train de passer par là.  Image terrifiante !

Personnellement, cela me renvoie à ce quartier, hors de la ville de Bamako, au Mali, où j'ai été envoyé en mission pendant 9 ans ; quartier dans lequel on parquait les lépreux, bien à l'écart, et où seuls les religieuses-infirmières, tel ou tel prêtre chargés des malades ou quelques agents de santé osaient aller.

Et quand nous avons appris que le cuisinier de la mission était à son tour atteint de la lèpre, je ne vous dis pas la tête que nous avons fait, car cette maladie est très contagieuse.  Pensez donc : c'est lui qui brassait la salade avec ses mains, etc.

Vous avez suivi la 1° lecture (Lévites 13/1-2, 45-46) : "Devant le lépreux, on criera : "impur, impur" ; c'est pourquoi il habitera à l'écart, son habitation sera hors du camp."

J'en reviens à l'icône dont je parlais.  Entre ce malade, au fond de son trou, et de l'autre côté, Jésus, le guérisseur, que va-t-il se passer ?

Sans doute, tout cela nous paraît un peu lointain, exotique même : il n'y a pas de lépreux dans nos rues... Mais remplacez le mot "lépreux" par "malade du covid" par exemple, ou par quelqu'un qui est placé dans un cantou, et tout de suite, cette scène d'évangile prend une dimension qui peut nous atteindre davantage ; car nous connaissons tous des personnes atteintes de maladies psychiques, ou contagieuses comme le sida ou autres.

Mais, à propos, chez nous, ne met-on pas certains malades en quarantaine en ce moment ?  Et ne confine-t-on pas aussi nos anciens dans leur Ehpad, et dans leur chambre parfois, comme dans un trou à rats ?  Certains psychologues ou sociologues d'ailleurs, en ce moment, à l'image de Marie de Hennezel, s'insurgent de la manière dont l'on a ainsi séparé  et confiné malades et personnes âgées durant ce temps de pandémie !  Ne pouvait-on vraiment pas inventer d'autres solutions, par respect pour eux et afin de leur éviter de sombrer totalement, psychologiquement, seuls dans leur trou ?  Comme si on avait peur d'eux...

Or, ce qu'il y a de plus beau, ce que je trouve remarquable lorsque je passe dans les Ehpad, c'est la façon dont les soignants, les personnels, malgré leur peu de temps, regardent, soignent, accompagnent ces personnes très âgées ou très atteintes, en leur faisant de jolis gestes d'amitié, à défaut de pouvoir leur caresser le visage ou les embrasser ; en portant sur chacun un regard aimant.  En les observant, j'ai toujours l'impression de voir, d'entendre Jésus à l'action, bénissant, guérissant, consolant et sauvant, comme il l'a fait pour le lépreux ainsi que pour tant d'autres en son temps.

Revenons à l'évangile : lorsque Jésus a touché le lépreux, aussitôt, est-il dit : "la lèpre le quitta."  Qu'est-ce que cela veut dire ? Et pourquoi chez ce malade, la lèpre a-t-elle ainsi disparu comme par enchantement ?  Pour une raison toute simple : Jésus a fait s'enfuir la lèpre car lui est pur, absolument. Voilà pourquoi il rend pur, voilà pourquoi il guérit celui qu'il touche.

En fait, en cette période de pandémie, c'est chacun de nous, c'est notre humanité entière, c'est toute notre vie, de la même façon, qui est malade, qui se sent confinée dans un trou noir : nous sommes mutilés dans nos relations, blessés dans nos espérances, les doigts et les mains ne trouvant rien à quoi s'agripper pour essayer de s'en sortir, et le coeur profondément transpercé par la dureté de ce temps.

Heureusement, pendant cette eucharistie, Jésus est en train de passer, silencieusement, dans nos rangs.  Emu devant nos douleurs, il nous sort du trou de nos misères.  A chacun de nous il déclare : "Je le veux, sois purifié !"

Ainsi sauvés et guéris, du moins spirituellement, en sortant de cette eucharistie, ce sera à nous d'agir comme Jésus l'a fait ; de rejoindre avec sollicitude toutes les personnes dans la douleur qui nous entourent, par nos regards d'amour, nos paroles et nos signes d'amitié ; sans parler de nos coups de téléphone fraternels.

Telle est la belle mission de guérison que Jésus nous confie et nous transmet ! Car il a foi en nous !

 

Récemment, je vous invitais, de façon peut-être un peu trop péremptoire, à prendre votre vie spirituelle en main... Par exemple, pourquoi ne pas nous faire connaître, en commentaire, ce que VOUS, vous avez retenu de la méditation des textes bibliques de ce dimanche  ???

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La paix dans le Christ : il nous donne l'espoir, nous marchons avec le Christ, il nous donne sa force :


4 commentaires:


Jean-claude a dit…

L'évangile de ce jour nous incite à surmonter notre peur,notre répugnance vis à vis d'une personne que l'on juge à tort "hors normes" et qui ne demande qu'une reconnaissance de sa dignité ou, comme je le voyais hier à la tv, un SDF qui demandait par ce froid "un peu d'humanité ". Concernant ce dernier point, que j'admire avec envie ces personnes de la croix rouge qui effectuent leurs maraudes!apportant aux personnes à la rue un peu de chaleur et de réconfort, plus jeune, que j'aurai aimé m'investir dans cette action.

Marie a dit…

Jésus est passé.
Il a arrêté son regard sur chacun de nous.
Saurons- nous prendre le temps pendant la semaine de lui parler personnellement par le biais de la prière et le rencontrer par le biais de notre prochain (écoute attention)

Marie

Nardoc85 a dit…

Merci père Olivier ! bernardt

Une amie du Nord-Vendée a dit…



J’ai aimé votre homélie, comme elle nous rejoignait !
Particulièrement : « … nous sommes mutilés dans nos relations, blessés dans nos espérances, les doigts ne trouvant rien à quoi s’agripper, le cœur profondément transpercé par la dureté de ce temps… »
« … pendant cette eucharistie, Jésus est en train de passer silencieusement dans nos rangs. A chacun de nous, il déclare : « Je le veux, sois guéri ! »

Merci pour votre façon de parler directe et simple, vous nous rejoignez et ce que vous dites nous interroge !
Dimanche, les lectures étaient très parlantes et vraiment d’actualité !
J’aime bien les pages de la Parole qui racontent une rencontre. Elles nous renvoient à notre propre vie et elles touchent à un sujet important : la relation à l’autre.
J’imagine la scène : le lieu, l’attitude des personnes …
Pour moi tout se joue :
- avec l’accueil bienveillant de Jésus : son regard, son écoute… bouleversé devant tant de douleurs…
- le cri de confiance du lépreux : « Si tu veux … »
- la réponse de Jésus, comme un merci, pour la confiance que le malade lui témoigne !
On a tout de notre relation à Dieu, avec le sacrement du Pardon, mais aussi dans la relation avec ceux qui nous entourent : pardon reçu ou donné…