Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 12 février 2021

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2590 : "Je veux quelque chose de plus grand : la liberté." (Mme Pham Doan Trang)

 Le  rôle de ce blog, vous le savez, c'est de nous permettre, tout en collant à l'actualité, de nous poser des questions fondamentales quant à l'avenir de chaque humain et aussi de toute l'humanité.  Or, quand un frère ou une soeur est torturé, défiguré, humilié, écrasé, est-il possible de détourner le regard en se disant que cela n'est pas un problème qui nous concerne directement ?

Ce 12 février est une journée importante dans la défense des droits humains dans notre pays. Laissons-nous interpeller par ce message de Marie-France, de Fontenay-le-Comte, au nom de l'ACAT (Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture).

 

En lisant le billet du 5 Février, dans lequel Olivier rappelait la condition des communautés persécutées, je repensais à tout ce que l'ACAT* nous invite à faire, nous les adhérents, pour soutenir tant de causes à travers le monde. Et je pensais à notre actualité, le Vietnam…

 Vietnam…ce nom a longtemps évoqué les colonisations, la guerre, les boat-people …un long chemin vers l'Indépendance définitivement acquise en 1975…

Désormais, il fait plutôt rêver, voyages lointains, exotisme, temples et paysages, croisières, la célèbre baie d'Halong… Un pays en pleine expansion économique…

 Ce que l'on sait moins, c'est que depuis 2016 surtout,  les libertés sont mises à mal ! Les associations de défense des droits de l'homme s'en inquiètent et en Décembre 2018, l'ACAT lançait sa campagne "Vietnam: le connaissez-vous vraiment ?" Une action qui a mobilisé les groupes tout au long de l'année 2019.

 En effet, si le pays multiplie les signes d'ouverture envers le reste du monde, il a  déclenché une répression brutale, principalement à l'encontre des journalistes, des blogueurs, des défenseurs des droits humains. C'est au Vietnam que ces derniers sont le plus gravement condamnés dans toute l'Asie du Sud-Est. Ils sont presque systématiquement maltraités, torturés lors de leur détention. Ces gens sont les seules voix indépendantes dans un pays sous le joug de la République socialiste, parti unique au pouvoir.

 Parmi les personnes soutenues par l'ACAT, je retiens le cas de Mme Tran Thi Nga : issue d'une famille pauvre, orpheline à 10 ans, elle quitte l'école pour travailler. A un moment de sa vie elle part comme "travailleuse domestique"  à Taïwan où elle apprend qu'on doit se défendre pour ses droits. Revenue au Vietnam,  elle milite activement pour les défenseurs des Droits, en faveur des migrants entre autres causes.  En Janvier 2017, elle est condamnée à 9 ans de prison suivis de 5 ans d'assignation à résidence. Très maltraitée en prison, sa santé s'est fortement dégradée. Mais son cas a été connu, et sous la pression des ONG, elle sera libérée en Janvier 2020, mais contrainte de partir. Elle est aux Etats-Unis avec son compagnon et leurs deux enfants.

 Tran Thi Nga a reçu le "Prix Engel-du-Tertre* des droits humains" de la Fondation ACAT,  le 1er Février 2020 à Paris.  Elle n'était pas présente car elle venait juste d'arriver aux Etats-Unis ; elle était représentée par Chi Dang, militante des droits humains elle aussi, avocate au Canada.

J'étais présente avec d'autres membres de notre association lors de cette cérémonie très émouvante et nous en avons été marqués.

 Hélas, pour une personne libérée, il en reste tellement d'autres qui continueront à subir des "traitements cruels, inhumains ou dégradants" selon la formule de l'article 5 de la DUDH*.

 Car la situation perdure. Les signes d'ouverture délivrés au reste du monde n'ont rien changé…Tant et si bien que l'ACAT s'est remise en route en ce début d'année et a lancé une pétition  en soutien à son plaidoyer en faveur des défenseurs détenus dans les prisons vietnamiennes. Les journalistes font également l'objet d'une sévère répression, la presse indépendante est muselée.

Cette pétition doit être remise à l’Elysée aujourd'hui, 12 février, ainsi qu'un courrier officiel que l’ACAT-France adresse au Président de la République pour lui demander d'envoyer un signal fort au gouvernement vietnamien, et d'honorer ainsi les engagements de la France en faveur de la protection des défenseurs, engagements pris dans le cadre de son élection récente au Conseil des droits de l'homme des Nations Unies.  L'ACAT s'inquiète du peu d'empressement mis par la France pour aborder ces questions.

La date du 12 Février a été choisie car c'est le premier jour du nouvel an vietnamien.

C'est aussi le premier anniversaire de l’accord de libre-échange signé entre l'Union européenne et le Vietnam. Signature qui devait offrir une "occasion unique" de relever "les normes en matière de droits de l'homme". Or, un an plus tard, un constat s’impose : le bilan est désastreux.

Pour conclure, une phrase de Mme Pham Doan Trang l'une des figures les plus reconnues de la dissidence vietnamienne *, arrêtée une trentaine de fois depuis 2015, victime de violences physiques dont elle garde des séquelles.

« Je ne veux pas de liberté pour moi-même, ce serait trop facile. Non, je veux quelque chose de plus grand : la liberté pour le Vietnam. »

 

*ACAT: Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture

* Engel-du-Tertre: les deux fondatrices protestantes de l'ACAT, Hélène Engel et Edith du Tertre, à la suite d'une conférence sur…le Vietnam, en 1974.

*Ce lien permet d'accéder à une courte vidéo présentant Pham Doan Trang. L'une des personnes qui témoignent est Tran Thi Nga, c'est elle qui a reçu le prix de la Fondation ACAT l'an dernier.


 

 

 

0 commentaires: