Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 27 février 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2711 : Prier pour l'Ukraine, à quoi bon ?

 

8° dimanche, St Hilaire la Forêt et St Hilaire de Talmont  (26-27 février 2022)

Tandis que, dans ce pays frère qu’est l’Ukraine, se succèdent bombardements et offensives meurtrières, les médias nous montrent des hommes et des femmes implorant l’Europe, le monde entier et aussi le Ciel de les soutenir, de ne surtout pas les oublier. Et chacun de nous de se demander : « Mais que pouvons-nous faire ? »

Bien sûr, de tout notre cœur, nous portons le peuple ukrainien dans notre prière ; sans oublier de confier à la sagesse divine ce dictateur, fidèle émule de Staline, qui a organisé ce conflit. C’est pour cette intention que nous sommes venus prier ensemble ici en ce jour. Et la prière la plus haute n’est-elle pas le temps de l’Eucharistie, le temps du salut, le temps béni de la victoire sur la mort et le péché, dans le Christ ressuscité ?

Cependant, une question nous hante : devant un tel déluge de haine, prier, est-ce vraiment utile ? La prière peut-elle réellement infléchir le cœur de ce despote qui semble avoir perdu la raison ?  Ainsi que le rappelait l’évangile en effet : « On ne cueille pas de figues sur des épines ; on ne vendange pas non plus du raisin sur des ronces. »  Tandis que l’ombre sinistre de Caïn semble recouvrir l’Ukraine, l’Europe et le monde de ses griffes acérées.

Et pourtant, que nous dit la liturgie de ce jour ?  Si nous sommes perplexes, si nous nous sentons impuissants face à la situation, relisons, méditons ce que nous venons d’entendre de la part de l’apôtre Paul, dans la 2° lecture adressée aux chrétiens de Corinthe : « Frères bien-aimés, soyez fermes, soyez inébranlables ; prenez une part toujours plus active à l’œuvre du Seigneur, car vous savez que, dans le Seigneur, la peine que vous vous donnez n’est pas perdue. »

Autrement dit, ne doutons pas de l’importance de notre prière ; et ceci, pour 3 raisons :

1° . Quand les chrétiens prient pour la paix, c’est pour clamer haut et fort qu’ils ont la guerre en horreur ; avec l’appel pour chacun de nous à ne jamais devenir un petit Caïn, en guerre envers qui que ce soit, dans son entourage, dans l’Eglise ou dans la société.  En ce sens, attention à la poutre qui se trouve peut-être dans notre œil, au cas où nous ne l’aurions pas remarquée !

2° . Si nous, chrétiens, nous prions pour la paix, c’est aussi parce que nous sommes convaincus que la construction de la paix, ce n’est pas que le travail de nos dirigeants, ni simplement une affaire de politique étrangère.  C’est aussi une question spirituelle, de « politique intérieure ». Je m’explique : la paix demande des hommes et des femmes pacifiés intérieurement, pour qu’ils puissent en être les ambassadeurs. Car le cœur de l’homme est le premier champ de bataille dans lequel s’affrontent le bien et le mal, la violence et la paix.

3° . Enfin, nous prions pour la paix car, comme disciples du Christ, nous ne pouvons pas imaginer vivre autrement que de manière non violente, selon le style de l’Evangile. En effet, et c'est valable aussi pour nous : « Un bon arbre ne donne pas de fruits pourris ! » Nous en reparlerons le mercredi des cendres ; en effet, nous n’avons que le jeûne et la prière à opposer à cette guerre ; nous n’avons pas d’autres armes que cette liturgie « désarmée ».  Face à l’ampleur des moyens militaires déployés, ceci peut paraître bien dérisoire. Mais les personnes qui prient, et pas seulement dans les monastères, nous aujourd'hui, celles et ceux qui mettent leur confiance en Dieu, osent croire au pouvoir désarmant de la prière.

Rappelons-nous ce que disait Victor Hugo : « Deux mains jointes font plus d’ouvrage, sur la terre, que tout le roulement des machines de guerre. » 

Y croyons-nous vraiment ? Et même, verrons-nous les résultats de notre intercession ?  Relisons encore St Paul : « Alors se réalisera la parole de l’Ecriture : "O mort, où est ta victoire ? La mort a été engloutie."  Rendons grâce à Dieu qui nous donne la victoire, par notre Seigneur Jésus-Christ. » Plongés dans l'incertitude, cette victoire du Dieu de la Paix, nous osons pourtant y croire !   Amen !         

samedi 26 février 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2710 : "En Europe, qui est prêt à nous soutenir ?" (Président Zelensky)

Je me permets de vous communiquer le message que je donnerai au début des messes que je dois célébrer ce soir à St Hilaire de la Forêt et demain à Talmont.

 

Nous venons de chanter : "Jésus-Christ est venu marcher sur nos routes."

Sur nos routes dans le Talmondais, chez nous ; mais aussi, sur les routes de nos frères et soeurs Ukrainiens.

Il y a en ce moment, en Ukraine, des hommes et des femmes, civils et militaires, qui sont en train de se battre, de faire face à la guerre, de mourir sous nos yeux, faisant preuve d'un courage exceptionnel.

Le pape François, sur les pas du Christ, est allé, ce vendredi, à l'ambassade de Russie, à Rome, pour faire part de sa réprobation, de son indignation.

Quant au président Zelensky, il a fait cette déclaration : "En Europe, qui est prêt à nous soutenir ?" Ajoutant : "Je ne vois personne !"

Si, chers amis Ukrainiens, il y a du monde ! Nous sommes ici, modestement, dans cette église !  Et pendant cette eucharistie, nous allons nous transporter en Ukraine par la prière, aux côtés des Ukrainiens dont le coeur saigne.

Les oraisons de cette messe seront celles qui sont prévues pour temps de guerre.

Entrons dans cette large prière en reconnaissant humblement, devant le Dieu de Paix, que le poison de la violence, de la haine, comme de l'indifférence aux problèmes du monde, trop souvent, remplit aussi notre coeur !

mardi 22 février 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2709 : "Les portes de l'Enfer ne pourront rien contre l'Eglise." (Matthieu 16/18)

 Nous célébrons en ce 22 février une fête au nom un peu étrange : celle de "la Chaire de St Pierre". C'est, précisons le, un temps de prière et de reconnaissance envers le successeur de St Pierre, dont la "Chaire" symbolise son charisme d'autorité et d'enseignement. Et cette fête nous donne l'occasion de méditer cette parole de Jésus au premier pasteur de l'Eglise : "Tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon Eglise ; et la puissance de la Mort ne l'emportera pas sur elle." 

Entre nous, sans être nostalgique du passé, je regrette l'ancienne formulation : "Les portes de l'Enfer ne prévaudront rien contre l'Eglise."  Elle était plus exacte en effet, plus concrète, et voici pourquoi :

A Césarée de Philippe, il y a un immense rocher avec une entrée dans laquelle on avait fait un temple païen à l'idole Pan, le protecteur des bergers et leurs troupeaux. On y sacrifiait des hommes et des bêtes, il y avait une source d'eau si profonde - c'est le début du fleuve Jourdain - qu'on n'avait jamais pu la mesurer avec des bâtons à l'époque. On appelait cette entrée, "les portes de l'Hadès", c'est-à-dire, de l'Enfer. Ceux qui y étaient sacrifiés n'en sortaient évidemment jamais, les portes de l'Hadès prévalaient donc contre eux.

Jésus a déclaré à Pierre qu'il lui donnait les clés ouvrant les portes du royaume des cieux, ainsi les portes de l'Hadès ne pouvaient plus retenir ceux qui croiraient dans la Bonne Nouvelle annoncée d'abord par Pierre.

Or, j'entends régulièrement de "bons chrétiens" se poser de grosses questions quant à l'avenir de l'Eglise dans notre pays, un peu comme si tout était perdu... : "Ah ! Autrefois, les églises étaient pleines, et il y avait beaucoup plus de "pratiquants"...  L'Enfer serait-il donc en passe d'avoir le dernier mot ?

Quelle erreur !  Quelle illusion trompeuse ! Lorsque par exemple des nations chrétiennes comme la France et l'Allemagne se sont jetées à la gorge l'une de l'autre, au début, puis au milieu du 20° siècle, alors qu'en ce temps, les églises étaient pleines, de quelle "pratique religieuse" s'agissait-il donc alors ?

Cependant, le miracle, c'est que l'Eglise, malgré les drames dues aux guerres mondiales comme aux turpitudes ecclésiales d'aujourd'hui, l'Eglise, sous la conduite du pape François, continue son chemin ; et cela, même si ce chemin ne nous semble pas toujours glorieux ! 

Nos manquements, nos fautes, notre péché abîme peut-être, sans doute, l'Eglise, malheureusement ; mais jamais ne pourront l'abattre ni la tuer. Toute crainte de ce genre ne pourrait qu'être le fruit de l'action de satan, visant à nous déstabiliser, à nous décourager, à nous écraser. Mais les portes de l'Enfer ne pourront se refermer sur nous : telle est notre Foi !

samedi 19 février 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2708 : "Là où il y a la haine..." (St François d'Assise)

Homélie à St Hilaire la Forêt et au Gué de Velluire

« Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent… »  Vraiment, il faut s’appeler Jésus pour oser dire des choses pareilles !  Franchement, c’est tout simplement pas possible. Récemment encore, un bon chrétien me disait : «  telle personne m’a humilié, je ne lui pardonnerai jamais ! » Et nous-mêmes, comment vivons-nous cet appel de Jésus à dépasser nos ressentiments ? Quand dans nos familles se vivent des situations de division par exemple, comment régler cela ?  Sans parler des oppositions politiques virulentes, dans notre pays, entre partisans et opposants de tel ou tel candidat…

Et pourtant, dans nos églises, cela ne nous gêne pas de chanter «Peuple de lumière », ou « Nous sommes le Corps du Christ », alors que nous pratiquons un amour à géométrie variable ; et c’est cette attitude que Jésus remet en cause : « Si vous vous contentez d’aimer ceux qui vous aiment, nous dit-il, quelle reconnaissance méritez-vous ? Les païens n’en font-ils pas autant ? »  La logique humaine en effet, ce n’est pas la logique de Dieu, qui aime et qui pardonne. « Car, entendions-nous à l’instant dans l’évangile, lui, il et bon pour les ingrats et les méchants ! »

Pour y voir plus clair, il nous faut commencer par regarder la façon de faire de Jésus ; et ce que nous découvrons, c’est qu’il ne trie pas les humains, entre ceux qui croient en lui et ceux qui le rejettent. Non seulement il aime celui qui mérite son amour, mais il aime aussi celui ou celle qui ne l’aime pas, et ne l’aimera jamais en retour.  Il a embrassé Judas qui l’avait vendu, il a confié au Père ceux qui pourtant l’avaient cloué sur la croix : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font », etc… Relisons l’Evangile, les exemples ne manquent pas !

Finalement, si nous les chrétiens, nous avons tant de peine à aimer nos ennemis, c’est sans doute parce que nous n’avons pas assez contemplé, médité, prié, assimilé le regard de Jésus, l’attitude de Jésus vis-à-vis de l’autre qui ne l’aime pas.  Alors que c’est justement l’objectif de la liturgie : par exemple, en nous mettant sous les yeux aujourd’hui l’attitude de David qui, au lieu de tuer Saül son ennemi, renonce à ses sentiments de haine pour faire le choix de la non-violence. Entre nous, si un jour un grand sentiment de vengeance s’empare de votre cœur, lisez et priez ce passage du 1° livre de Samuel, et vous en ressortirez apaisés !

Attention !  Il ne s’agit pas de se forcer à éprouver de la sympathie pour celui qui nous a fait du mal, mais de répondre au mal par le bien. Comme ce monsieur qui m’a dit un jour : « Désormais, j’ai décidé de toujours répondre au mal par le bien. »

Signe magnifique de la présence de l’Esprit au-delà de notre monde catho, je vous partage en terminant quelques réflexions de grands sages de l’humanité, qui peuvent nous inviter à nous situer dans une attitude qui ressemble à celle de Jésus, vis-à-vis de ceux qui ont pu nous faire du mal.

.  l’empereur Marc-Aurèle disait par exemple :« C’est le propre de l’homme d’aimer ceux qui l’ont offensé. »

.  écoutons aussi Lao-Tseu, fondateur du Taoïsme : « L’homme bon, je le traite avec bonté ; et celui qui n’est pas bon, je le traite aussi avec bonté ; ainsi, j’obtiens la bonté. »

.  cette phrase très interpellante aussi de Martin-Luther King : « Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères ; sinon, nous allons mourir tous ensemble comme des idiots. »

.  le Dalaï-Lama, quant à lui, nous offre ce conseil : « Remerciez vos ennemis ; ils sont vos plus grands maîtres. Ils vous apprennent à faire face à la souffrance et à développer la patience, la tolérance, la compassion, et cela, sans attendre de retour. »

.  tandis que Saint Augustin disait : « Suppose que Dieu veut te remplir de miel, si tu es  rempli de vinaigre, où mettras-tu ce miel ? »

Profitons de ce temps d’eucharistie pour laisser Dieu faire le grand remplacement dans notre cœur, en chassant nos mauvais sentiments pour nous remplir du miel de son amour !  Amen !

samedi 12 février 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2707 : Ni partir, ni se taire !

 "Ni partir ni se taire", telle est la devise d'une petite équipe de paroissiens du Pays des Olonnes qui, face au drame terrible des abus sexuels ainsi qu'aux insuffisances d'une partie de la hiérarchie de l'Eglise catholique, ont fait le choix de relever ensemble le défi de l'Evangile.

L'un d'entre eux, Henri Guibert, Rico pour les intimes, avec eux et en leur nom, répondant à l'appel du pape François dans sa "Lettre au Peuple de Dieu" publiée le 20 août 2018, a décidé de prendre la parole. Récemment, il vient de publier un ouvrage au titre évocateur : "L'Eglise et l'Etat, nos deux grands corps malades", avec comme sous titre : "Ni partir ni se taire".

Cette publication répond sans doute a une attente ; témoin ce dont Rico a fait part ce jeudi à des membres de "Ni parti ni se taire" :

"Je me dois de vous informer du gros succès hier de ma dédicace sur le parking public face au presbytère. A mon arrivée à 15 heures, 3 personnes m'attendaient et je n'ai eu aucune interruption jusqu'à 17h 15. Xavier Armange, un éditeur ami, me disait un  jour que le succès d'un livre se mesurait au départ dans un ratio de 90 livres vendus en 5 ou 6 mois. Pour "notre" oeuvre commune ce sera en 1 mois. Et aujourd'hui coup de théâtre, je suis relancé par SILOE, qui avait "boudé" mon invitation en début janvier. En fait, je crois que l'originalité du livre tient au constat qui est fait et argumenté de notre décadence sans apporter "une" solution miracle à débattre en démarche synodale. Une démarche qui, à mon humble avis peut permettre, si toutefois nous arrivons à dépasser nos tensions extrêmes et renoncer à ne parler que de nos souvenirs, à travailler sur un catéchisme du 21ème siècle basé sur nos valeurs sources et une gouvernance "adaptée" de notre Eglise. Un projet commun en sorte seul susceptible de nous retrouver sur un avenir pour une Eglise autre. Bonne journée. . Amicalement... Rico"

Les lecteurs ont apprécié l'excellente recension de cet ouvrage dans le "Journal des Sables" daté du 3 février dernier, avec cette conclusion riche d'espoir : 

"Néanmoins, Henri Guibert garde la foi.  Il propose une liste de solutions, "à adopter d'urgence", pour s'unir afin de bâtir une Eglise autre."

Je cite encore Rico  :

"La dédicace commune que je m'applique à transmettre à chaque personne acquéreuse du livre, notamment les jeunes, est la suivante : "Unissons-nous et construisons ensemble, non pas "une autre Eglise", mais "une Eglise autre".  Avec un encouragement très fort à nous engager dans la démarche synodale porteuse d'espoir."

Pour se procurer ce livre (160 pages, édité à compte d'auteur, 18 €), envoyer un message à Rico à cette adresse : henri.guibert@wanadoo.fr, ou appelez-le au 06 86 92 51 41

Le livre est aussi en stock à Siloë à la Roche s/Yon.

Avec un très grand merci, Rico, d'avoir osé prendre la parole, au nom de l'Evangile, au lieu de te taire et de te contenter de quitter l'Eglise sur la pointe des pieds en ronchonnant !

jeudi 10 février 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2706 : Synode et Oecuménisme : qu'auriez-vous à exprimer ?

 Sous l'impulsion du pape François, l'ensemble de l'Eglise catholique vient de s'engager dans une démarche synodale.  Ainsi que le pape l'a souhaité, l'objectif est d'inviter "Laïcs, Pasteurs et Evêque de Rome à marcher ensemble", afin de parvenir à "une Eglise différente, ouverte à la nouveauté que Dieu veut lui suggérer."

Le Synode se déroulera à Rome en 2023, entre évêques délégués pour réfléchir autour du pape ; mais, dans un premier temps est lancée, dans les paroisses et diocèses, une vaste consultation autour d'une dizaine de thèmes-clefs, dont voici un bref énoncé : les compagnons de voyage, l'écoute, la prise de parole, la célébration, la coresponsabilité dans la mission, le dialogue dans l'Eglise et la société, la relation avec les autres confessions chrétiennes, autorité et participation, discerner et décider, la formation à la synodalité.

Difficile, dans un laps de temps assez court, pour les paroisses, de s'emparer de tous les sujets proposés. Nombre de paroisses en ont retenu deux ou trois sur les dix, pour les traiter un peu plus profondément ; particulièrement tout ce qui touche à l'autorité ou la coresponsabilité, par exemple.

Suite à une brève enquête que j'ai menée sur le diocèse de Luçon, je me suis aperçu que quasiment aucune paroisse, de ce que j'ai pu percevoir, n'a retenu le thème n° 7, touchant à l'oecuménisme.  On m'a souvent répondu que c'était sans conteste un thème important, mais un point nous concernant peut-être moins que d'autres directement. Aussi, il m'est venu l'idée suivante, un peu saugrenue : et s'il se lançait une réunion synodale sur cette question, à partir de ce blog ?  Je vous livre donc la proposition n° 7 de ce Synode :

 

Le dialogue entre les chrétiens des différentes confessions, unis par un seul baptême, occupe une place particulière sur le chemin synodal.

1  -  Quelles sont les relations que notre communauté ecclésiale a avec les membres des autres traditions chrétiennes et d'autres dénominations chrétiennes ?

2  -  Que partageons-nous et comment cheminons-nous ensemble ?

3  -  Quels fruits avons-nous recueillis de ce "marcher ensemble" ?

4  -  Quelles sont les difficultés rencontrées ?

5  -  Comment pouvons-nous faire le prochain pas pour avancer les uns avec les autres ? 

 

Je n'ai pas l'habitude de vous inviter à écrire des commentaires sur ce blog. Mais, cette fois-ci, l'enjeu est grand ! Et si nous formions une équipe synodale "virtuelle" ?   Dans les paroisses, les équipes synodales sont appelées à faire remonter leur réflexion au diocèse avant le 15 avril. Pour éviter que ce thème soit oublié dans la synthèse diocésaine, votre parole est importante. N'hésitez donc pas à inscrire un commentaire par rapport à votre ressenti et vos souhaits à propos de l'oecuménisme. Je transmettrai vos réponses, même très brèves, au diocèse.  Vous pouvez également me répondre par mail à  : olivier.gaignet@yahoo.fr              Par avance, un très grand merci !

dimanche 6 février 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2705 : "Seigneur, me voici : envoie-moi !" (Isaïe 6/8)

 

5° dimanche, 5 février 2022, Le Bernard

Attention ! Pour mieux saisir le sens de ce commentaire, il sera bon de lire le texte de la 1° lecture de ce dimanche, en Isaïe 6/1-8.

 

C’est assez rare que l’on commente dans les homélies les textes du 1° Testament, ces récits que l’on entend lors des 1° lectures, lors des messes dominicales. Et cela, parce que ceux-ci nous semblent parfois hermétiques, un peu étrangers à notre façon de parler de Dieu, tandis que les évangiles nous semblent plus familiers. Voilà pourquoi, aujourd’hui, je voudrais partager avec vous quelques clefs de compréhension par rapport à cette vision que nous livre Isaïe, où il est question d’un manteau immense qui remplit le Temple de Jérusalem, ainsi que de charbons brûlants, de chants de gloire, de pivots de portes qui tremblent, ainsi que de séraphins, autrement dit des anges.

Dans le cas présent, ce qu’il faut saisir, c’est que, dans la Bible, il existe plusieurs façons de présenter le message divin. Jésus, par exemple, a parlé en paraboles pour se faire comprendre. Isaïe, lui, nous raconte l’un de ses rêves, cette vision qu’il a eue ; et c’est par le moyen de ce rêve qu’il nous aide à découvrir, aujourd’hui encore, qui est Dieu.

Vous avez entendu parler de ce que l’on appelle « les genres littéraires », multiples dans la Bible : psaumes, poèmes, récits historiques, paraboles… Mais aussi, les rêves, les visions, particulièrement appréciés en Orient.

Dans la réalité en effet, Dieu n’est sans doute pas venu à Jérusalem, ainsi qu’Isaïe le raconte, revêtu d’un grand manteau, dont les pans remplissaient le Temple ; mais ceci, c’est une image pour nous faire percevoir que Dieu n’est pas, comme les divinités païennes, une statue inerte, placée sur un grand piédestal, et que l’on viendrait vénérer ; c’est au contraire une personne vivante, dont la grandeur est infinie, comme Isaïe nous le fait percevoir en précisant que son manteau remplissait le Temple.  Façon de dire que sa sainteté, sa puissance touchait le sol, tout le sol de notre terre, et que Dieu, le Tout-Puissant, était bien là, vivant, auprès de nous.

Le temps de cette vision, le prophète Isaïe s’est senti comme envahi, submergé par la présence de Dieu ; un peu comme nous lorsque nous nous sentons remplis d’une joie profonde, lors de certaines cérémonies plus marquantes, une nuit de Noël par exemple, ou lors de la grand messe solennelle d’un pèlerinage à Lourdes. C’est comme une belle vision ! Il se passe alors en nous quelque chose d’inhabituel, qui fait que l’on se sent tout à coup plus proche de Dieu.

Dans un 1° temps, Isaïe se sent indigne d’une telle vision ; il se sent petit, pécheur face à Dieu, et il se questionne : « Que veux-tu de moi, Seigneur ?  Qu’attends-tu de moi ? »  Façon de dire : « Oh Dieu, qui es-tu ?  Mais surtout, ne m’en demande pas trop ! »

Tout ceci, finalement, c’est un peu notre histoire ! Si nous sommes venus dans cette « réplique » du Temple de Jérusalem que représente pour nous cette petite église du Bernard, c’est que nous nous sommes sentis appelés, invités à rejoindre le Dieu saint de l’univers, pour chanter, avec les séraphins et tous les anges du ciel, et avec tous nos frères et sœurs ici ce soir : « Saint, saint, saint le Seigneur… 

D'ailleurs, c'est Floriane Chinsky, rabbin dans le XX° à Paris qui, en commentant ce texte d'Isaïe, nous invite, dans nos lieux de prière et de vie, à nous interpeller les uns les autres, comme les séraphins dans le Temple, pour chanter ensemble que "Dieu est saint".

Mais si, en ce lieu, il n’y a pas de manteau qui remplit le Temple, invisiblement, nous sentons bien que le Dieu vivant d’Isaïe emplit cet humble lieu sacré de sa présence. Et ce ne sont plus seulement des séraphins ou des anges qui chantent en cette liturgie, mais bien chacun de nous, nos voix à l’unisson, qui rendons gloire à Dieu.  Tandis que tout à l’heure, ce ne sera pas un charbon brûlant qui s’approchera de notre bouche, mais le pain vivant que nous porterons à nos lèvres, ce pain de vie qui brûlera notre cœur.

Et de même que le charbon brûlant a remis en route Isaïe, qui se sentait faible et pécheur, cette vision d’Isaïe va s’imprimer dans notre cerveau, tandis que Dieu nous demande, en cette église, ce soir : «Qui enverrai-je comme messager ? »  A chacun de nous de répondre, à l’exemple du prophète Isaïe, et cela, même si je suis âgé, peu fidèle, fragile et pécheur.. : « Seigneur, me voici : envoie-moi !  Pour chaque jour, humblement, témoigner de toi ! »     Amen !

vendredi 4 février 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2704 : "Vieillir dans la dignité" (Jacques Gaillot)

 Merci à Jean Métay, responsable de SEL 85 (Solidarité, Eglise en Liberté), pour le partage de ce texte fort de Jacques Gaillot.


Nous sommes plus enclins à revendiquer notre droit à mourir dans la dignité, qu’à celui de vieillir dans la dignité. Mais la parution du livre « Les Fossoyeurs » sur la maltraitance dans certains Ehpad, remet au premier plan l’étape de la vieillesse.
 
Les révélations de cet ouvrage nous bousculent, nous révoltent, nous anéantissent.
 
Aujourd’hui, la vieillesse devient un cauchemar planifié, par une course au profit qui l’emporte sur toute autre considération.
 
Un être humain n’est pas réduit à ce qu’il produit ou à ce qu’il consomme. La dignité d’une personne n’est pas à vendre ou à louer. Elle ne doit jamais être perdue. Ces maltraitances attestent qu’on n’a pas su reconnaître la dignité de nos aînés, ni comprendre que ces personnes du grand âge avaient autant besoin de respect que de soins.
 
Si l’humain avait été placé au cœur de ces maisons de retraite, tout le monde serait gagnant.
 
Vieillir, n’est-ce pas tout perdre, au gré du temps ? La solitude est la grande épreuve. La tendresse, si nécessaire, semble disparue. Les personnes âgées ont un grand besoin de relations humaines chaleureuses où elles se sentent accueillies, écoutées, aimées. Nul ne survit au manque d’amour. N’en réchappe que la personne qui est aimée.
 
Il n’y a pas de vie perdue quand on aime. Une vie animée par l’amour est source de fécondité. C’est ainsi qu’on peut grandir en humanité. Se donner aux autres, n’est-ce pas le secret de ne pas mourir ?
Nous avons à bâtir une société où personne ne sera laissé de côté. Une société où les anciens auront leur place et seront honorés.
 
« Les personnes âgées sont comme les racines d’un arbre : si elles sont exclues de la société, l’arbre meurt.» (pape François)
 
Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
Paris, 4 février 2022

mercredi 2 février 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2703 : Le sens du Chabbat

 Chaque mercredi ou jeudi, en tant qu'ami de la synagogue des Sables d'Olonne, où je vais prier de temps en temps le samedi matin avec mes frères et soeurs Juifs, je reçois un message tel que celui ci-dessous cette semaine.

C'est pour vous donner une idée, un exemple des éclairages qui sont partagés ainsi à  chacun, chaque semaine, ai fil du, temps.

                                                                     =o=o=o=

 

 Le Chabbat est réservé à l'étude, à la prière et au bonheur spirituel. Le repos du Chabbat donne aux Juifs l'occasion de réfléchir et de méditer.... un petit peu d'histoire :.....

...."Lorsque les Greco-Syriens dominaient la Terre Sainte, ils interdirent l’observance du Chabbat. Beaucoup de Juifs fuirent alors les villes pour aller vivre dans les grottes des collines de Judée afin de pouvoir observer le jour de repos. Beaucoup d’entre eux furent découverts et tués. Finalement, les Juifs se sont révoltés et ont combattu pour le droit de pratiquer leur religion. Leur victoire miraculeuse est célébrée jusqu’à aujourd’hui avec la fête de ‘Hanouka. (Livre des Maccabées ; Talmud)Les Juifs continuèrent à se sacrifier pour le Chabbat tout au long de la longue nuit de l’exil. À Rome, les esclaves juifs étaient battus pour leur refus de travailler le jour du Chabbat. Dans l’Espagne de l’Inquisition, les Juifs secrets (les « anoussim ») se réunissaient dans des souterrains pour allumer les bougies de Chabbat et faire le Kiddouch. Sous le régime soviétique, les Juifs ont subi la faim, l’emprisonnement, l’exil en Sibérie et pire encore du fait d’être considérés comme des « parasites religieux », c’est-à-dire comme des gens qui ne travaillent pas le Chabbat. Même à Auschwitz, des Juifs ont déployé des efforts surhumains pour sanctifier le jour du Chabbat.

Et pourtant, il a également été dit que « plus que les Juifs ont gardé le Chabbat, le Chabbat a gardé les Juifs »...."

Shabbat shalom