Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 28 août 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2769 : "Approchez, vous que l'on a pris pour des nullités..." (d'après Dostoïevski)

Homélie ce dimanche 28 août dans le magnifique parc arboré de Bourgenay.

Vous avez sans doute remarqué que, chaque fois que Jésus mangeait chez un chef religieux juif, cela donnait lieu à des échanges un peu vifs, sinon polémiques parfois ?  Dans l’évangile de ce jour également, les propos de Jésus sont plutôt dérangeants !  Et cela également pour nous !  Laissons-nous donc déranger par Jésus ce matin ! N’est-il pas le guide de notre vie ?

A travers cet évangile, Jésus pose une 1° question à chacun et chacune d’entre nous : quelle place prends-tu, dans la vie en général ?  Que ce soit  quand tu es en société, ou dans la paroisse par exemple, ou aussi en famille ? Et, dans ces diverses circonstances, quelle place vises-tu ?  Mais ce que Jésus veut nous faire découvrir, à travers cette scène d’évangile, ce n’est pas un ensemble de règles sur les bonnes manières, à propos de la façon de se conduire lorsque l’on vit en société ! Cependant, quand il dit : « Qui s’élève sera abaissé, et qui s’abaisse sera élevé », c’est une leçon de vie que Jésus nous révèle, et c’est à un retournement radical que nous sommes appelés.

Pendant cette eucharistie, et nous sommes là pour ça, ouvrons au regard de Jésus le fond de notre cœur, ce que nous cachons précieusement aux yeux de tous ; c’est-à-dire, les replis de nos ambitions secrètes, de nos jalousies, de nos continuelles comparaisons avec les autres, de nos complexes, de notre vanité : « Oh ben lui, il a plus de chance que moi, mais il ne le mérite pas ! »  « Et puis celle-là, pour qui elle se prend ?  Je pourrais en faire autant. »   Vous connaissez le refrain !  Trop souvent, avouons-le, nous sommes jaloux de la place des autres.

Mais à quoi ça sert de venir à la messe, si ce n’est pour prendre le temps justement de méditer les appels du Christ sur notre vie ? Sous son regard, et par le don de son Esprit, nous pouvons enfin, au plus intime de nous-mêmes, nous laisser désarmer de notre désir de supériorité, de nos jalousies et de notre vanité !

D’ailleurs, cet appel de Jésus, c’est un important rappel à l’ordre pour le prêtre que je suis, comme pour les chrétiens que nous sommes ; c’est-à-dire, faire ce qui se fait bien insuffisamment au cœur de notre société, et aussi de notre Eglise ; à savoir, donner la place centrale qui leur revient aux pauvres, aux malades, aux personnes âgées et isolées, aux personnes handicapées, aux étrangers, aux personnes en situation sexuelle différente, etc… Or, ceux-ci sont-ils parmi nous, dans nos assemblées dominicales ? Pourquoi sont-ils absents, ou du moins, si peu présents ?

En tout cas, le grand romancier chrétien Dostoïevski nous prévient, dans l’un de ses écrits, que c’est là-dessus qu’au dernier jour, nous seront jugés. Laissons-nous interpeller par l’un de ces textes prophétiques et dérangeants :

« Quand ce sera la fin pour tous, alors, la Parole retentira, et un ange criera : « Approchez, les nullités ! Approchez, les rebuts ! Venez ! »  Alors, les intelligents, les raisonnables diront : « Seigneur, pourquoi prends-tu ces gens-là ? »  Et le Seigneur répondra : « Pourquoi je les prends ?  Parce que, pas un seul d’entre eux ne s’en est jugé digne ! »  Alors, nous les rejetés, il nous tendra les bras ; nous nous y jetterons, et nous pleurerons et nous comprendrons ; et alors, tous comprendront. »

 Lors du jugement dernier, c’est cela qui se passera ! Ceci est un extrait de l’ouvrage de Dostoïevski :  « Pour que l’esprit ne meure. »

En réalité, il faudrait que nous suivions l’exemple de notre pape, qui a créé hier 20 nouveaux cardinaux ; et il les a pris ni dans les grands archevêchés de Paris, New-York, Milan ou autres lieux d’en-haut, mais plutôt, bien loin des grandeurs ; pensez donc, en Inde, pour la 1° fois, c’est un intouchable, un "dalit" méprisé qui est nommé cardinal ! Au ciel, à la droite de Dieu, Gandhi doit jubiler !  Et un autre cardinal dans ce pays perdu qu’est la Mongolie, et, à Marseille, un fils des quartiers nord, si mal jugés, Mgr Aveline, l’évêque de France peut-être le plus engagé dans la proximité avec les musulmans et les migrants.

 

Tandis que le pape va aller visiter à la mi-septembre le Kazakhstan, un pays méconnu, musulman à 70%, trois fois plus grand que la France, mais plutôt à la dernière place dans l’échiquier de nos connaissances en ce qui concerne la géopolitique mondiale.

 

 A chacun de nous de suivre le même exemple d’ouverture, dans notre tout simple milieu de vie, avec joie, là où le Seigneur nous a placés !  Amen !

jeudi 25 août 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2768 : Le message de la petite Charlie, 11 ans, et son baptême de désir

Vous avez peut-être pu lire sur "Ouest-France" l'histoire de la petite Charlie, née avec une myopathie auto-immune due à un variant très rare : Charlie était le sixième cas diagnostiqué au monde.  Petite fille en fauteuil roulant, elle était pétillante d'énergie et magnifiquement entourée par ses parents et son grand frère. Elle s'est éteinte jeudi dernier.

"Elle défendait toutes les différences... Notre petite ambassadrice locale du téléthon et du Happy run color. Tous ceux qui ont croisé sa route étaient sous le charme, admiratifs de sa détermination et de sa joie de vivre", déclare Maryse Soudain, 1° adjointe de la commune de l'Ile d'Olonne.

Son papa tenait un blog, où il donnait de ses nouvelles offertes à tous, en particulier lors de ses nombreuses hospitalisations. Un ami médecin qui l'a suivie m'a communiqué le dernier message superbement écrit de son papa, relatant comment il a découvert que, quoique née dans une famille athée, Charlie croyait en Dieu et voulait se faire baptiser. Ce témoignage est magnifique ! 

"Respectant l'espace privé de notre fille, nous n'avions jamais exploré son portable.  Les nuits blanches s'enchaînant, le manque de Charlie s'accentuant, difficile de ne pas se plonger à présent dans ce petit espace personnel que vous connaissez tous. 

Au cours d'une conversation avec sa meilleure amie, sa "sister", Charlie a mentionné sa croyance en Dieu et sa volonté de se faire baptiser. Mais elle n'osait pas nous le demander.  On essaie encore de comprendre pourquoi.  La parole a toujours été libre à la maison. Ca nous fait tellement mal de savoir qu'elle n'a pas osé se confier... Certains nous ont dit qu'elle voulait sûrement nous protéger face à ses craintes.  Elle continue de nous surprendre même après son départ.  Saprée Chachounette... 

Il y aura donc une cérémonie religieuse (alors qu'avant que cette découverte ait été faite, il n'était prévu qu'une cérémonie d'au revoir au crématorium !) à 9h30 en l'église de l'Île d'Olonne.  Elle ne peut pas être baptisée après son décès, mais il existe une "règle" chrétienne qui stipule que si la personne avait le désir de se faire baptiser et qu'elle n'a pas pu le faire, le Seigneur lui ouvre tout de même ses portes.  Il s'agit du baptême de désir.

Ceux qui me connaissent savent à quel point je suis sceptique sur ces sujets, mais j'espère de tout coeur qu'elle est dans le vrai une fois encore."

La cérémonie a bien eu lieu hier mercredi en l'église de l'Île d'Olonne. Bravo au papa qui a eu le courage et la force de nous partager tout cela ! Il a ajouté aussi sur son blog : "Nous voulions remercier tous ceux qui nous ont soutenus tout au long de ces années : les amis, les voisins, les connaissances, les soignants... La FAMILLE.  Nous ne regrettons rien. Charlie a été heureuse malgré son combat et elle nous a tant appris... Il nous reste à apprendre quelque chose qu'elle ne pouvait pas nous enseigner : la vie sans elle.  Il nous faudra nous inspirer de son courage.

Cela n'enlève rien à notre indescriptible douleur, ça nous montre à quel point notre Chachou a su marquer les esprits par son courage, son abnégation et l'amour qu'elle communiquait.  Merci, merci et encore merci !"

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Entre parenthèses, quelle belle illustration du message partagé par Isaïe dimanche dernier, à propos des nations : "Je mettrai chez elles un signe".  De même disait Jésus : "Alors on viendra de l'orient et de l'occident prendre place au festin dans le royaume de Dieu." 

Je vous livre à présent le message reçu à l'instant d'un médecin, proche de la famille, membre du Rotary qui avait permis il y a quelque temps la réalisation d'un rêve pour Charlie : passer un w-e à Euro Disney.  Voici donc un écho de la cérémonie à l'église.

"La cérémonie à l’église s’est déroulée avec beaucoup de recueillement, l’église était pleine. Elle était accueillie par la communauté chrétienne de l’Ile d’Olonne. C’est Antoine (le curé des Sables) qui présidait la cérémonie, avec une homélie qui m’a paru tout à fait adaptée : « elle est maintenant notre aînée et nous précède dans la Maison de Dieu. Elle est là maintenant pour veiller sur nous,  sur ses parents et son frère, qui ont tant veillé sur elle… ».
Cérémonie empreinte de calme, de douceur, j’allais dire de sérénité malgré la douleur.
C’est un témoignage fort et intéressant : l’Esprit souffle  chez les plus petits."
 
 

mardi 23 août 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2767 : Que pensez-vous des homélies ?

 Lorsque j'étais curé des Sables d'Olonne, une jeune, très engagée au service de la paroisse et dans les Cafés-Théo me fit un jour cette réflexion : "Dans les messes, je suis attentive à deux choses : l'homélie et les annonces. J'attends beaucoup de cette réflexion autour de la Parole de Dieu, et je trouve que les annonces sont un peu le baromètre de la vie de la paroisse."

Mais qu'en est-il en vérité ?  Il est fréquent d'entendre les gens se plaindre des homélies : trop longues, manquant de profondeur, pas concrètes, loin de la vie réelle, se contentant de paraphraser l'évangile du jour, pas suffisamment illustrées ou imagées, manquant d'accroches pour retenir l'attention, un peu somnifères même parfois...

Sans compter les critiques multiples, surtout si l'on aborde de trop près des problèmes concrets. A l'exemple de ce dimanche lors d'une Journée annuelle mondiale d'attention aux Migrants. En l'église St Pierre de Talmont, alors que je lisais un extrait de la déclaration faite à cette occasion par le pape François, invitant les catholiques à s'ouvrir davantage à l'accueil de l'étranger, j'ai entendu des cris venant du fond de l'église, mais sans en comprendre le sens. 

Soupçonnant le problème, je précisai alors que les mots que je venais d'exprimer ne venaient pas de moi, Gaignet, mais du pape François.  A la sortie de la messe, l'on m'a expliqué que c'était deux jeunes qui avaient crié, à deux reprises, à tue tête : "Curé, pas d'politique !"

A diverses reprises, l'on m'a fait remarquer, gentiment il faut dire, que je parlais trop souvent des musulmans ; même s'il me semble ne pas en parler plus de trois ou quatre fois dans l'année, cela semble encore bien trop !  Avec le sourire, on me signale aussi ceci : "Vous parlez souvent des Juifs !"  Là, c'est exact !  En tant que délégué épiscopal pour les relations avec les Juifs sur la Vendée, il m'arrive de temps en temps, mais pas assez souvent pourtant, de commenter les textes des premières lectures, souvent ignorés dans les homélies, et qui nous viennent du Premier Testament.  Et alors on fait forcément référence aux Juifs, nos "Pères dans la foi"... Mais, me fait-on remarquer alors : "Pourquoi ne pas en rester à l'Evangile ? La parole de Jésus ne pourrait-elle pas nous suffire ?"  J'en déduis que l'on n'a pas su expliquer les racines bibliques de notre foi...

En tout cas, il y a des homélies qui marquent les personnes présentes. Il y a une scène, datant déjà de plusieurs années, dont l'on me reparle régulièrement. C'est lorsque je suis arrivé avec le journal "Ouest-France" et que, pour illustrer l'évangile du jour invitant à l'espérance, en tournant les pages à l'ambon, j'ai cité les divers faits positifs présentés ce jour-là sur le journal. Avec cette question : savons-nous regarder notre monde avec le regard de Dieu, et repérer autour de nous les innombrables fruits de l'action invisible de l'Esprit ?

Tranquillisez-vous, le prêtre n'attend aucune félicitation suite à ses homélies. Mais bien plutôt, des remarques fraternelles pouvant l'aider à progresser. Comme disait St Augustin en effet : "Ce sont les bonnes brebis qui font les bons pasteurs".  Un très grand merci aux innombrables personnes qui m'ont aidé à progresser dans cet art difficile de l'homélie, et cela depuis plus de 55 ans !

dimanche 21 août 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2766 : "A la droite de Dieu, il y aura un athée !" (Jean d'Ormesson)

 Homélie partagée ce 21 août dans le parc de Bourgenay.

Un peu raide, cet évangile (Luc 13/22-30), vous ne trouvez pas ?  Pour prendre une expression un peu triviale, Jésus n’a pas l’air de bon poil !  Il promet des pleurs et des grincements de dents, tandis que, dit-il, « beaucoup seront jetés dehors » !  Ses auditeurs juifs en prennent plein la figure !  Mais le pire, c’est que l’on a l’impression que c’est aussi à nous que Jésus fait ces mêmes reproches !  Je ne suis pas un grand théologien, mais on va essayer d’expliquer tout ça !

Lundi dernier 15 août, c’était le jour de la fête nationale en Inde. A cette occasion, la 1° chaîne nous a proposé un film magnifique retraçant l’itinéraire de Gandhi.  Celui-ci, que l’on appelait Mahatma, c’est-à-dire « la grande âme », admirait beaucoup le Christ ; il fut totalement séduit par les paroles de Jésus. Malheureusement, et le film le montre bien, Gandhi a tellement été choqué par le colonialisme et l’impérialisme des Britanniques, pourtant de religion chrétienne, qui avaient conquis et volé ce pays aux Indiens, qu’il en arriva à cette conclusion terrible : « Le christianisme est quelque chose de merveilleux ; malheureusement, il n’a jamais été essayé ! »

Et sans doute de façon pas très réussie en Inde à l’époque !  Car effectivement, il n’y avait pas concordance entre l’attitude des chrétiens qui ont colonisé les Indes et le message du psaume 116, dont nous avons chanté le refrain entre les deux premières lectures : « Allez dans le monde entier, proclamer l’Evangile ! »

Jésus avait déjà rencontré ce même problème, à savoir, cette contradiction entre la foi, la piété, et une façon de vivre en opposition aux principes de cette foi, avec les chefs religieux juifs de son peuple. Ceux-ci lui assuraient qu’ils avaient mangé et bu en sa présence, et écouté ses enseignements ; autrement dit, c’était de bons et fidèles pratiquants. Mais vous avez entendu cette parole de Luc : « Il vous répondra : « Je ne sais pas d’où vous êtes. Eloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l’injustice. » A propos, vous avez remarqué ?  L’injustice, c’est le seul péché qu’il leur reproche !  Car c’est peut-être, entre les humains, le plus grand des péchés !

Autrement dit, que ce soit en Inde au temps de Gandhi, en Palestine avec Jésus ou chez nous, au cœur de notre Europe aux racines soit-disant chrétiennes, le message que Jésus essaye de transmettre, c’est que, pour être sauvé, il ne suffit pas de se référer à la tradition biblique, ou de se dire de religion catholique ; ni seulement d’aller à la messe, même si cela demeure essentiel. En effet, il est nécessaire que notre pratique religieuse se concrétise ensuite, au long des jours, à travers une conduite de vie qui soit en cohérence avec l’Evangile.  C’est cela sans doute, passer par la porte étroite, celle du respect de tout humain ; car là se trouve, là se vérifie la vérité de notre foi !

Les chefs religieux juifs, l’évangile de ce dimanche nous le rappelle, ont été réticents à ce message de Jésus. Puisse-t-il ne pas en être ainsi pour nous !  Le mahatma Gandhi ne faisait pas de grands discours sur Dieu ni sur la religion ; mais il menait une lutte opiniâtre, de type évangélique, contre ceux qui commettaient l’injustice ; et cela, en faveur de la défense des intouchables et des plus défavorisés, dans un esprit de non violence ; c’est un exemple pour nous ! Il a été, comme on l’a dit « l’incarnation vivante du Sermon sur la montagne et, dans l’histoire, l’un des hommes qui aura le plus ressemblé  au Christ. »

Quelle illustration magnifique de cette phrase finale de l’évangile : « Alors on viendra, de l’orient et de l’occident, du nord et du midi, prendre place au festin dans le royaume de Dieu. » Le regretté Jean d’Ormesson a d’ailleurs eu une formule un peu semblable quand il a osé déclarer ceci, avec la sagesse, mais aussi l’humour qu’on lui connaît : « A la droite de Dieu, il y aura un athée. » Mais qui donc ? Un Gandhi par exemple justement, ou un Albert Camus, ou le Dalaï-Lama, pourquoi pas ?  Sans mettre de côté les Saints bien sûr ; mais pas qu’eux !  Alors, en effet, quel immense signe d’ouverture de la part de notre Dieu !  Auprès duquel tous les humains, y compris les non ou les mal-croyants, s’ils ont été des artisans de justice et de fraternité, pourront trouver place à la droite de Dieu.

D’ailleurs, le texte d’Isaïe que nous avons entendu en 1° lecture (Isaïe 66/18-21) est très explicite à ce sujet : « Ainsi parle le Seigneur : moi, je viens rassembler toutes les nations, de toute langue ; les nations qui n’ont rien entendu de ma renommée, qui n’ont pas vu ma gloire.» Si l’on comprend bien, cela veut dire qu’il n’y aura pas que les nations catholiques autour de Dieu.  Isaïe poursuit : « Je mettrai chez elles un signe. » A nous de savoir découvrir ce signe ; par exemple, j’ai déjà cité Gandhi en Inde, le Dalaï-Lama chez les bouddhistes, Ghaleb Bencheikh chez les musulmans, qui assure de très belles émissions sur l’islam chaque dimanche matin sur France-Culture, ou le cacique Raoni, leader des nations indiennes en Amazonie, etc.

Vous allez me dire : « Mais pourquoi donner tant de place aux non croyants dans votre sermon ? » Simplement, parce que, c’est là notre espérance : bien au-delà des faiblesses et des défaillances de notre Eglise, l’Esprit-Saint travaille, non seulement chez les grandes figures que j’ai citées, mais au cœur d’innombrables hommes et femmes qui oeuvrent à la gloire de Dieu sans le connaître, en servant leurs frères et soeurs de tout leur cœur ; et cela, dans toutes les religions et à travers toutes les nations  Merci pour eux ! Amen !

vendredi 19 août 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2765 : Marie a puisé les mots de son "Magnificat" dans la Bible !

Daniel Archambaud, curé de St Henri Dorie de Talmont, a fait le 15 août, dans le parc de Bourgenay, devant une très belle assistance, une homélie qui a été très appréciée par les paroissiens et personnes présentes.  Je me fais un plaisir de vous la partager.

Vous y trouverez d'ailleurs la lettre de Mgr Saliège, à relire également et à méditer pour aujourd'hui ! 

 

Marie, notre douce Marie, celle qu’on prie, dont on parle avec tendresse, a fait cette prière magnifique… Magnificat. Une prière pétrie de son histoire. Marie, la juive, a retenu les mots de son peuple, ce peuple qui est notre frère aîné dans la foi.

Marie, la douce, a eu ces mots puisés dans la bible… Ayez la curiosité de vous plonger dans une bible avec beaucoup de notes. Vous y découvrirez les références aux psaumes, surtout les psaumes, mais aussi à Samuel, Habacuq, Ben Sira, la Genèse, Isaïe, Job, Ezékiel, Michée… nos racines juives.

Une prière, chantée chaque jour dans les monastère, par les prêtres, les religieuses, et bien des chrétiens. Une prière qui est notre prière, la prière des humbles, des petits, de ceux qui se sentent méprisés ou rejetés. Une prière qui sait rendre grâce, reconnaître les bienfaits de son Dieu. Mais une prière renversante, qui bouscule… disperse, écarte, les orgueilleux, les puissants. La révolution. Mais pas politique, pas violente. C’est Dieu qui agit, et il ne s’agit pas de prendre sa place pour faire justice nous même. Il y a deux fois le rappel de sa miséricorde, de sa bonté et c’est là que nous avons toute notre place.

Oui, Marie, notre maman juive a eu ces mots, cette prière.

 

Il y a 80 ans, il y a eu une lettre écrite par l’archevêque de Toulouse suite à la déportation des juifs de France. Un homme qui n’avait rien d’un révolutionnaire a demandé à ce qu’elle soit lue dans toutes les églises de son diocèse. Et cette année elle a été lue dans toutes les synagogues de France.

Il a été proposé par le président des évêques de France que les chrétiens l’entendent eux aussi en ce jour de fête de Marie, fête patronale de notre pays. Parce qu’il est toujours temps de vivre réellement l’évangile, d’accueillir la prière de Marie, le Magnificat, qu’elle ne soit pas seulement des mots.

La voici. Sans autre commentaire.

 

Mes très chers Frères,

Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de lhomme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il nest au pouvoir daucun mortel de les supprimer.

Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres dune même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle.

Pourquoi le droit dasile dans nos églises nexiste-t-il plus ?

Pourquoi sommes-nous des vaincus ?

Seigneur ayez pitié de nous.

Notre-Dame, priez pour la France.

Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout nest pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant dautres. Un chrétien ne peut loublier.

France, patrie bien aimée France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine. France chevaleresque et généreuse, je nen doute pas, tu nes pas responsable de ces horreurs.

Recevez mes chers Frères, lassurance de mon respectueux dévouement.

Jules-Géraud Saliège

lundi 15 août 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2764 : Le commentaire du "Magnificat" par Luther

A l'occasion de la fête catholique de l'Assomption, je me permets de vous partager un éclairage du pasteur Jean-Frédéric Patrzynski, de l'Eglise protestante unie de France, à propos du commentaire du "Magnificat" par Luther.  A méditer, dans un esprit d'ouverture oecuménique.

Un éclairage aussi pour nous, catholiques ?  Pourquoi pas ?


Martin Luther a terminé de rédiger le commentaire du "Magnificat" en 1521 alors qu'il l'avait commencé en 1520, juste après la promulgation de la bulle papale qui l'excommuniait. On le trouve dans le Tome III des Œuvres parues chez Labor et Fides.

La dernière partie du commentaire possède un aspect politique particulièrement remarquable. En effet, Luther exhorte le jeune duc Jean-Frédéric de Saxe, à qui il a dédié son travail, afin qu'il puisse gouverner comme Salomon et devenir ainsi un grand roi. La prière de Marie doit justement l'aider dans cette tâche essentielle pour le bien du peuple que Dieu lui a confié. Marie montre l'œuvre de Dieu qui fortifie la foi pour « consoler tous les humbles et effrayer tous les grands de la terre ».

Qui est Marie ?

Elle est la « bienheureuse vierge », mère de Dieu. Cependant Martin Luther la présente comme une simple femme, méprisée et indigne de l'honneur qui lui est fait. Alors qu'elle n'est qu'une pauvre jeune fille sans apparence extraordinaire, Dieu a jeté son regard sur elle et l'a utilisée afin que « personne ne puisse se glorifier devant lui d'avoir été ou d'être digne » de la grâce qu'il accorde. Cette grâce n'est pas une récompense accordée pour un quelconque service que Marie, ou toute autre personne, aurait rendu à Dieu.

Cette jeune femme humble est « l'atelier » que Dieu s'est choisi et dans lequel il travaille pour le bien de tous. En cela, Marie ne contribue en rien à l'œuvre du Seigneur. On voit l'insistance de Luther pour dire la grâce première. En Marie « se sont rencontrés la richesse surabondante de Dieu avec sa profonde pauvreté, l'honneur divin avec son « néant » (c'est ainsi que Luther traduit le mot « humilitas »), la dignité divine avec sa petitesse, la bonté divine avec son absence de mérite, la grâce divine avec son indignité ». Ce n'est donc pas le « néant » de Marie qu'il faut louer mais seul le regard que Dieu a posé sur elle.

Bien que se sachant mère de Dieu, au-dessus de tous les hommes, elle n'en demeure pas moins simple car d'elle-même, elle ne se situe pas au-dessus de l'homme le plus humble. « Si elle l'avait fait, elle serait tombée avec Lucifer dans les abîmes infernaux », nous dit Luther. Elle n'a pas succombé à cette tentation. D'ailleurs il insiste pour dire qu'elle ne veut pas que nous nous tournions vers elle mais, par elle, vers Dieu. Elle confesse, dans sa prière, qu'elle n'est qu'une servante du monde entier car l'œuvre, accomplie en elle, de l'incarnation n'est pas pour son seul bénéfice mais pour celui de « tout Israël », c'est-à-dire de toute l'humanité. La mère de Dieu rend grâce à Dieu pour la promesse faite et tenue à Abraham. Elle loue Dieu. Elle ne se loue pas elle-même.

Quelle est la place de Dieu ?

Marie, elle-même, nous indique que c'est Dieu seul qui doit être magnifié. C'est à lui seul qu'elle rend honneur. Elle reconnaît qu'elle n'est rien et elle rapporte tout à Dieu qui est l'auteur de la grâce. Elle ne dit pas dans son cantique « qu'on dira beaucoup de bien d'elle, qu'on célébrera sa vertu, qu'on exaltera sa virginité ou son humilité ni qu'on chantera quelque chanson sur ce qu'elle a fait ; non, c'est seulement à cause du regard que Dieu a jeté sur elle qu'on la dira bienheureuse ; c'est là vraiment rendre honneur à Dieu ». 
Elle nous enseigne que Dieu a pour « unique occupation de briser ce qui est fait et de refaire ce qui est brisé. De ce qui n'est rien, Dieu le rend honorable, bienheureux et vivant ». Même si elle reconnaît être devenue une personne unique dont nul n'est l'égal, elle nous dit que cela n'est pas dû à son mérité mais à la grâce de Dieu.
Et Luther conclut que plus on attribue de mérité et de dignité à Marie, plus « on lèse la grâce divine et on diminue la vérité du Magnificat." C'est Dieu seul qui accomplit, en elle, l'œuvre du salut offert à tous les hommes.

Doit-on, peut-on, prier Marie ?

On ne peut ni prier, ni rendre grâce à Marie parce qu'elle est devenue la « mère de Dieu ». Au contraire, Dieu seul doit être loué pour ce qu'il a fait d'elle, et par elle, de toute l'humanité.
Marie chante le Magnificat pour nous entraîner, à sa suite, à chanter la gloire de Dieu et lui rendre grâce pour le salut donné aux hommes et aux plus humbles, comme il l'a fait pour elle. Elle nous apprend ainsi comment le chanter et le louer et que chacun soit conduit, par elle, à mettre sa pleine confiance en Dieu et en sa grâce.  C'est pourquoi, « tous ceux qui la comblent de tant de louanges et d'honneurs et persistent à lui attribuer tout cela à elle, ne sont pas loin de faire d'elle une idole." Pourtant, Marie ne désire pas qu'on l'honore ni même qu'on attende qu'elle nous fasse du bien. Luther craint l'idolâtrie de ceux qui cherchent, en elle plus qu'en Dieu, une aide et une consolation.
Si nous voulons l'honorer, nous devons la « placer devant Dieu et loin au-dessous de Dieu »10.

Marie a vécu une expérience personnelle et spirituelle sous l'inspiration du saint-Esprit et c'est pourquoi elle est un exemple pour tous, comme le dit Martin Luther. Avec lui, nous pouvons dire : « nous prions Dieu de nous donner de ce Magnificat une juste compréhension qui ne se contente pas de briller et de parler mais qui brûle et vive dans le corps et l'âme. Que le Christ nous accorde cela par l'intercession et la volonté de sa chère mère Marie ! Amen. »

                                                                                                Pasteur Jean-Frédéric Patrzynski

dimanche 7 août 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2763 : La parabole du gardien de but

Voici l'homélie que j'ai partagée à St Hilaire de Talmont ce samedi et dans le parc "Stella Maris" de Jard ce dimanche.

Je vous pose une question, comme ça : est-ce que vous aimez le foot ?  J’en parle parce que c’est en ces jours que commence la saison 2022-2023 de la Ligue 1 ; avec ce soir à 21h Clermont contre Paris St Germain, et entre autres demain, Angers-Nantes à 15h. Enfin, même si vous n’aimez pas le foot, il y a une chose que nous connaissons tous, c’est le rôle du gardien sur un terrain : il doit se bouger, être attentif, audacieux… En tout cas, si Jésus avait joué au foot à son époque, il aurait peut-être cité dans l’évangile de ce jour l’exemple d’un goal entre ses filets : le corps tout en attente, l’esprit en éveil ; et l’on sait pourquoi : le gardien de but en effet ne sait jamais ni d’où, ni quand ni comment arrivera le ballon ; au terme d’une passe imprévue, en faisant une tête, ou suite à un tir puissant… 

Quel exemple pour nous, qui ne savons pas quel jour ni à quel moment notre dernière heure va arriver. Hier, en cette église St Hilaire, c’était la sépulture de Didier, 58 ans seulement, atteint d’une maladie foudroyante qui ne lui a laissé aucune chance. Et chacun s’est senti interpellé : si c’était moi ?  Dans un domaine totalement différent, avec les conflits en cours ou possibles, il est question de risque nucléaire. Le représentant de Taïwan en France expliquait hier, en termes policés, que, je cite « l’humanité risquait un malentendu nucléaire ».  Que ces choses sont dites délicatement !!!

Je ne dis pas cela pour faire peur à qui que ce soit, mais il est peut-être bon que, même en temps de vacances, l’on se rappelle qu’il nous faut être prêts pour « la Grande Rencontre ». Vous allez me dire : « Mais pourquoi le curé, en pleine période de congés, nous parle-t-il de la mort ?  Qu’on nous laisse vivre et respirer ! » OK, d’accord ! Mais ce n’est pas moi qui ai choisi l’évangile de ce dimanche.  Il est vrai que, comme se le demandait André Manoukian, le célèbre artiste et musicien : « Y a-t-il une place pour la parole de Jésus dans le monde d’aujourd’hui ? »

Ce que cet évangile justement veut nous faire comprendre, c’est que, pas seulement au moment de notre mort, ni le jour éventuel de la fin du monde sous un feu nucléaire, c’est chaque jour, à chaque heure, à tout instant, que le Seigneur frappe à la porte de notre vie. Par exemple, tout à l’heure, pendant le repas, vous allez vous retrouver en famille. C’est sans doute le Seigneur qui va vous inviter à écouter patiemment les remarques ou réflexions de votre épouse, de votre mari, ou de vos enfants.  Puis ce soir, au moment d’aller dormir, c’est encore le Seigneur qui va vous inviter à le remercier pour la journée écoulée, et à lui confier tout ce qui n’a pas marché. Le ferons-nous ? 

Et si nous avons la possibilité de passer du temps dans la forêt ou en bord de mer, c’est encore le Seigneur qui frappera à notre porte pour nous inviter à prendre le temps de le louer, au sein de la nature magnifique qui nous environne. Avec par exemple ces mots si merveilleux de Baudelaire, à travers ce poème que l’on apprécie particulièrement en bord de mer : « Homme libre, toujours, tu chériras la mer, la mer est ton miroir : tu contemples ton âme, dans le déroulement infini de sa lame. »  Une vraie invitation au recueillement !

Frères et sœurs, ne laissons pas percer le mur de notre âme par ce qui n’est que superficiel ou matérialiste autour de nous. En effet, c’est au travers de notre vie de tous les jours, et pas seulement à la messe, que nous soyons au travail, à la retraite ou en congé, que nous fabriquons notre vie éternelle. Comme de bons gardiens de but, restons dans les filets, en tenue de service, attentifs et en éveil, guettant les rendez-vous de Dieu, imprévus, à chaque instant de notre existence. Car sans cesse, y compris à l’heure où nous n’y penserons pas, le Dieu fidèle frappe, avec douceur, à la porte de votre vie !  Heureux ceux et celles que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller, comme nous le faisons, ensemble, et en Eglise, en ce moment béni ! Amen !

lundi 1 août 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2762 : Première rencontre orthodoxes-catholiques en Vendée !

 L'on fait souvent ressortir ce qui ne va pas dans notre Eglise... Or, ce dimanche, je viens d'être témoin d'un miracle ! Le 6 juillet, alors que j'échangeais avec un diacre de la paroisse de la Mothe-Achard, Thierry Gain, chargé de l'oecuménisme  en ce lieu, nous nous sommes aperçus que le dernier dimanche de juillet, les paroissiens catholiques étaient invités à un repas partagé dans les jardins du presbytère de la Mothe, tandis que le même jour, après leur office, les orthodoxes devaient prendre leur repas ensemble dans une salle de ce même presbytère. L'évidence était là : pourquoi ne pas se retrouver en cette occasion ?

Depuis quelques mois, les orthodoxes des environs proches, lassés de devoir se rendre à Nantes pour prier, ont pensé demander à la paroisse de la Mothe-Achard si elle ne pourrait pas leur offrir l'hospitalité d'une église. Désormais, ils peuvent célébrer la "Divine Liturgie" dans l'église de la Chapelle-Achard, le dernier dimanche de chaque mois.

Les orthodoxes ayant répondu avec joie à l'invitation de Thierry, avec l'accord évidemment d'Olivier, curé de la Mothe-Achard, et du Père Alexis, le prêtre orthodoxe de Nantes qui les accompagne, catholiques et orthodoxes ses sont retrouvés, après leurs offices respectifs, autour d'un verre de l'amitié, suivi d'un pique-nique ombragé, au lieu de vivre cela chacun de leur côté.

Ensuite, nous avons eu un long échange, au cours duquel le responsable de la communauté orthodoxe locale, David, 43 ans, français, athée d'origine ayant découvert l'orthodoxie il y a 12 ans, nous a présenté la vie de leur "paroisse".  Celle-ci est composée d'une cinquantaine de membres ; il nous a dit que c'était "une communauté de diaspora", comprenant, outre des Français, des Grecs principalement, ainsi que des Russes, mais aussi des Roumains, Ukrainiens, Géorgiens...  Un responsable grec de Nantes, originaire de Thessalonique, est d'ailleurs venu expressément pour participer à notre rencontre.  Tandis que le Père Alexis a dû nous quitter pour aller préparer une sépulture ce lundi à Paris.

De nombreuses questions leur ont été posées. Ils se sont regroupés en association pour gérer leurs activités : "l'association vendéenne Saint Nicolas". Ils sont reliés au vicariat orthodoxe de Nantes. Ils sont de tradition liturgique russe, même si les offices se font en français ; sauf que, quand ils arrivent au "Notre Père", celui-ci est récité tour à tour dans chacune des langues représentées. Ils sont rattachés au patriarcat de Constantinople.  Dans la région, cela commence à bouger : ils ont à présent des demandes de baptêmes, mariages...Comme nous l'a répété David : "On se sent soutenus par vous, les catholiques.  Ce que nous vivons, c'est une petite graine qui va germer."

De nombreuses questions ont été abordées, par exemple, à propos de la possibilité ou non de recevoir la communion dans une autre église que celle à laquelle on appartient, ou sur le déroulement des cérémonies ; impossible de tout évoquer.  De son côté, la paroisse catholique s'est également présentée.

Décision a été prise de se revoir régulièrement, pour des temps de partage et de prière. La rencontre s'est achevée par le chant des Vêpres. Le responsable grec de Nantes a dit que c'est le moment qui l'avait le plus marqué.  Un temps de prière et d'échange est déjà en prévision pour la Semaine de prière pour l'Unité, entre le 18 et le 25 janvier.  Bravo aux orthodoxes et aux catholiques du Pays des Achards, qui ont été les premiers en Vendée à réaliser un tel type de rencontre ! Un responsable de la municipalité de la Mothe-Achard, présent à notre rencontre, a d'ailleurs pris la parole pour faire part du soutien des élus à ce type d'échange fraternel.  Merci Seigneur pour ce beau miracle !