Daniel Archambaud, curé de St Henri Dorie de Talmont, a fait le 15 août, dans le parc de Bourgenay, devant une très belle assistance, une homélie qui a été très appréciée par les paroissiens et personnes présentes. Je me fais un plaisir de vous la partager.
Vous y trouverez d'ailleurs la lettre de Mgr Saliège, à relire également et à méditer pour aujourd'hui !
Marie, notre douce Marie, celle qu’on prie, dont on parle avec tendresse, a fait cette prière magnifique… Magnificat. Une prière pétrie de son histoire. Marie, la juive, a retenu les mots de son peuple, ce peuple qui est notre frère aîné dans la foi.
Marie, la douce, a eu ces mots puisés dans la bible… Ayez la curiosité de vous plonger dans une bible avec beaucoup de notes. Vous y découvrirez les références aux psaumes, surtout les psaumes, mais aussi à Samuel, Habacuq, Ben Sira, la Genèse, Isaïe, Job, Ezékiel, Michée… nos racines juives.
Une prière, chantée chaque jour dans les monastère, par les prêtres, les religieuses, et bien des chrétiens. Une prière qui est notre prière, la prière des humbles, des petits, de ceux qui se sentent méprisés ou rejetés. Une prière qui sait rendre grâce, reconnaître les bienfaits de son Dieu. Mais une prière renversante, qui bouscule… disperse, écarte, les orgueilleux, les puissants. La révolution. Mais pas politique, pas violente. C’est Dieu qui agit, et il ne s’agit pas de prendre sa place pour faire justice nous même. Il y a deux fois le rappel de sa miséricorde, de sa bonté et c’est là que nous avons toute notre place.
Oui, Marie, notre maman juive a eu ces mots, cette prière.
Il y a 80 ans, il y a eu une lettre écrite par l’archevêque de Toulouse suite à la déportation des juifs de France. Un homme qui n’avait rien d’un révolutionnaire a demandé à ce qu’elle soit lue dans toutes les églises de son diocèse. Et cette année elle a été lue dans toutes les synagogues de France.
Il a été proposé par le président des évêques de France que les chrétiens l’entendent eux aussi en ce jour de fête de Marie, fête patronale de notre pays. Parce qu’il est toujours temps de vivre réellement l’évangile, d’accueillir la prière de Marie, le Magnificat, qu’elle ne soit pas seulement des mots.
La voici. Sans autre commentaire.
Mes très chers Frères,
Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits, tiennent à la nature de l’homme. Ils viennent de Dieu. On peut les violer. Il n’est au pouvoir d’aucun mortel de les supprimer.
Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d’une même famille soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle.
Pourquoi le droit d’asile dans nos églises n’existe-t-il plus ?
Pourquoi sommes-nous des vaincus ?
Seigneur ayez pitié de nous.
Notre-Dame, priez pour la France.
Dans notre diocèse, des scènes d’épouvante ont eu lieu dans les camps de Noé et de Récébédou. Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n’est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos Frères comme tant d’autres. Un chrétien ne peut l’oublier.
France, patrie bien aimée France qui porte dans la conscience de tous tes enfants la tradition du respect de la personne humaine. France chevaleresque et généreuse, je n’en doute pas, tu n’es pas responsable de ces horreurs.
Recevez mes chers Frères, l’assurance de mon respectueux dévouement.
Jules-Géraud Saliège
1 commentaires:
Dans l'homélie du curé de Talmont, c'est bien cette Marie, humble, modeste et reconnaissante au Seigneur de tous ses bienfaits pour elle, que nous retrouvons. Merci pour ce partage…
Quant à la lettre de l'archevêque de Toulouse, J-G Saliège … c'est une bonne initiative de la rappeler ainsi. Elle est encore d'actualité 80 ans plus tard, même s'il ne s'agit pas du même contexte historique bien évidemment !
Il y a de nos jours des populations de migrants, par exemple, qui subissent des traitements dégradants, et en tant que chrétiens nous ne devrions pas le tolérer.
L'Evangile ne cesse de nous le rappeler et nous détournons le regard !
Il y a aussi heureusement des personnes qui agissent et parmi elles, beaucoup ne sont pas chrétiennes… peut-être est-ce Dieu qui fait en elles des merveilles, sans qu'elles le sachent ? !
Enregistrer un commentaire