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L'Arche de Noé

Olivier Gaignet, prêtre du diocèse de Luçon, en "semi-retraite", est en service pastoral à Talmont-Saint Hilaire, à Bourgenay, au service des paroisses et du doyenné de Talmont, sur la côte vendéenne, depuis septembre 2017 (à 75 ans). A cette date, il a quitté la paroisse de Mortagne-sur-Sèvre, à laquelle il reste toujours attaché, comme à ses précédentes affectations.

Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 30 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2355 : Un jour, on sortira...



Je vous fais part d'un document qu'un ami protestant, que je remercie, m'a fait suivre...


Valérie Rodriguez, directrice de la Fraternité Mission Populaire de Trappes, imagine toutes les petites choses qui auront changé après…

Un jour on sortira, on sortira et on sera contents de croiser des vieux dans la rue, de faire la queue trois plombes derrière eux dans les supermarchés et d’attendre avec eux dans une salle d’attente bondée… On les remerciera d’être vivants !

Un jour on sortira et on embrassera le voisin grincheux qui mettait toujours sa poubelle en travers du chemin… D’ailleurs, depuis, il ne le fait plus et il sourit parfois…

Un jour on sortira et quand nos enfants rentreront de l’école, ils auront dans leurs cartables des dessins de super héros : le docteur, la maîtresse, l’éboueur, la caissière et le livreur…

Un jour on sortira et on trouvera beaux tous ceux que l’on croisera dans la rue – même les moches – parce qu’ils seront vivants.

Un jour on sortira et on ira boire un café en terrasse, on fermera les yeux pour savourer cet instant.

Un jour on sortira pour aller faire les courses pour de vrai et on échangera des sourires complices au rayon « pâtes » et au rayon « PQ » ; on se comprendra sans se parler.

Un jour on sortira et on pardonnera à ceux qui nous ont fait du mal parce qu’ils auraient pu ne plus être là ; on demandera pardon à ceux qu’on a blessé du temps de notre insouciance, de notre indifférence …

Un jour on sortira et on se souviendra du temps qui a passé – si lentement pour une fois – des livres qu’on a lus, de ceux à qui on a parlé au téléphone, des blagues échangées par SMS et par email...

Un jour on sortira et on essaiera d’oublier les cris qu’on a poussé sur nos enfants, les exaspérations, les impatiences et les attestations de sortie et on pensera souvent à ceux qui vivent ça tous les jours, à ceux qui sont confinés sous les bombes.

Un jour on sortira et certains mots auront pris un nouveau sens : famille, amis, proches, collègues, enfants, parents ou genre humain tout simplement

Un jour on sortira et on essaiera de s’aimer…

Publié par Olivier Gaignet à 09:15
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mercredi 29 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2354 : Notre monde "ruisselle de l'Evangile". (Charles Péguy)

Coup de fil, hier matin, d'un ami Talmondais, Denis, s'enquérant de ce que je devenais. Je le sentais rayonnant de joie quand il me déclara : "Avec cette crise, rien n'est simple ; mais ce qui est encourageant, c'est tous ces élans de solidarité !"

A bon droit, les catholiques pourraient se sentir frustrés d'être "privés de messes" depuis déjà de longues semaines ! Mais alors, par contre, certainement pas privés de gestes de solidarité : la messe sur le monde, la messe dans la vie, l'Evangile qui éclate à tous les coins de rues et dans tant de nations du monde...  Frustrés de messes peut-être, mais comblés de gestes de solidarité, en ces jours, nous l'expérimentons pleinement.

En fait, qu'est-ce qui s'est passé ?  Jésus, le Ressuscité, est sorti des églises, dans lesquelles, peut-être, il se sentait un peu "confiné" !  Rappelez-vous, déjà, après sa Résurrection, il a dit aux disciples : "Vous me trouverez en Galilée." (Marc 14/28)  Or, la Galilée d'alors, cela n'avait rien à voir avec le Temple  de Jérusalem, ni les lieux saints ou les synagogues. On parlait même alors de "la Galilée des nations" (= des païens) (Matthieu 4/15).

Et quand Jésus sort des églises, pour inviter les uns et les autres à se bouger, et pour guérir, unir, réveiller,encourager, alors, il se passe des choses !  Et en ces jours pourtant difficiles, on dirait que c'est le monde entier qui se met à vivre à la couleur de l'Evangile !

Mais que fait donc Jésus ?  Qui l'a rencontré ?  Qui l'a vu à l'action ?  Savons-nous lire "les signes des temps" ?  Voici ce qu je lis à la dernière page du "Ouest-France" d'hier, de la part d'un gérant de Proxi : "Le lundi de Pâques, j'ai reçu un coup,de fil d'une personne âgée, en pleurs, qui n'avait plus rien à manger. J'y suis allé tout de suite. Elle m'a montré combien ses placards étaient vides et m'a dit : "Merci, merci, merci", en mettant la main sur son coeur."

Bon !  J'ignore si ce gérant est croyant ou non, mais là n'est pas le problème, car l'essentiel, c'est qu'il a répondu à un appel, et que son geste ruisselait de l'Evangile. En réalité, la formule exacte de Péguy est celle-ci : "ces athées qui ruissellent d'Evangile..."

Dans le même journal, l'on nous apprend qu'à Barcelone, les vendeurs à la sauvette, qui n'ont plus de rentrées d'argent, ont tapé dans leurs pauvres réserves pour offrir de la nourriture et des produits de 1° nécessité à environ 300 personnes. D'autre part, en demande de régularisation, ils viennent d'offrir 5000 masques et blouses, qu'ils ont fabriqués eux-mêmes, aux hôpitaux catalans. Attention, je ne vais pas faire de ces marchands ambulants, souvent musulmans, des chrétiens qui s'ignorent !  Mais même si, en ce moment, je  ne peux pas aller à la messe, j'ai là sous la main tout ce qu'il faut pour prier, communier avec eux, et lire dans leur action quelque chose qui ressemble au message de Jésus.

J'apprends également, par "Le Journal des Sables" de cette semaine, que le comité de jumelage-solidarité Olonne-Gourcy, très bien implanté au Burkina Faso, vient de se proposer de répondre aux besoins exprimés sur place, en achat de protections et de matériel divers pour faire face à la pandémie. Là encore, chrétiens, musulmans, athées ?  Là n'est pas le problème ! Par contre, entre Burkinabés et habitants du pays des Olonnes, il y a des gestes d'attention, d'écoute, de soutien, d'échanges qui construisent réellement un monde nouveau.

Pendant ce temps de confinement et après, puissions-nous être attentifs à repérer et valoriser ces  gestes si semeurs d'une Espérance dont notre monde a tant besoin !

Pour en revenir à celles et ceux qui souffrent d'être privés de la messe dans les églises, et on les comprend, prenons conscience que la messe sur le monde est célébrée chaque jour, et en tout lieu, dans ce grand sanctuaire qu'est le monde ; et nous n'en sommes pas privés ! Mais le mesurons-nous ?

Soyons donc les pratiquants réguliers, émerveillés, de la messe éternelle au coeur de la vie des femmes et des hommes, célébrée par Jésus lui-même, ressuscité et déconfiné !

Publié par Olivier Gaignet à 22:34
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mardi 28 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2353 : Au 19° siècle, Eugène Huzar, un visionnaire pour notre temps !


Nos anciens n'étaient pas plus bêtes que nous...
Ils étaient même souvent plus en avance que nous aujourd'hui, dans leur vision du monde !
Pourquoi ne les a-t-on pas écoutés ???
       (l'idée de ce billet a été reprise à partir d'une émission sur France-Culture samedi dernier,
             et ceci est un résumé d' un article du chercheur Jean-Baptiste Fressoz :
              "Introduction à "L'arbre de la science",  Socio-anthropologie 28/2013, 83-95) 

                                                              =0=0=0= 

1 avril 1855, à Paris, alors que la foule se presse à l’Exposition universelle pour y admirer machines et inventions, paraît un petit ouvrage au titre énigmatique, La fin du monde par la science. L’auteur, un obscur avocat du nom d’Eugène Huzar, propose ce qui constitue vraisemblablement la première théorie du catastrophisme technologique. Le livre est un succès, et deux ans après Huzar développe sa théorie dans "L’arbre de la science". 

2 Selon Huzar, la Terre est un être vivant et fragile. Les métaphores organicistes qu’il utilise sont révélatrices : les déforestations sont la « calvitie » de la Terre, les mines et les carrières, des anévrismes qui menacent de rompre. L’homme par son industrie croit égratigner la Terre, sans se rendre compte que ces égratignures pourraient fort bien causer sa mort.

 En 1857, Huzar développait plus longuement sa pensée dans L’arbre de la science. La critique fut également dithyrambique : « Un des livres les plus remarquables qu’ait vu encore le siècle actuel (La Gazette de France) » ;  "Un livre d’un intérêt capital pour l’humanité" (Auguste de Vaucelle, L’Artiste » ; « Un des livres les plus attrayants que j’aie lu de ma vie (Félix de Saulcy, Le Courrier de Paris) », etc.

10Si Huzar nous intéresse aujourd’hui, c’est en tant que symptôme : à l’encontre du grand récit postmoderne, il nous montre de manière parfaitement claire que la modernité positiviste, héritée du projet cartésien de maîtrise technique de la nature qui aurait pensé les techniques sans leurs conséquences lointaines, semblait déjà caduque lors de la révolution industrielle. 

Extraits de "L'Arbre de la science"  (Dentu)

13Nous ne savons rien prévoir des faits physiques qui sont en dehors de notre volonté. Bien plus, quant aux phénomènes physiques, qui aujourd’hui dépendent de notre volonté, de notre activité et de notre science, savons-nous prévoir leurs conséquences un jour ? Je vais vous démontrer d’une manière péremptoire que non ; et si nous ne pouvons pas prévoir les conséquences funestes qu’ils peuvent avoir un jour, comment pourrions-nous prévoir et éviter les cataclysmes qui en peuvent être le résultat.

14Examinons quels sont les résultats climatériques et atmosphériques provenant du déboisement, et montrons que la main humaine, en frappant les forêts, peut amener des révolutions dans l’état atmosphérique, des débordements des fleuves, des inondations, des pluies torrentielles, comme celles qui inondent notre France depuis une cinquantaine d’années, des froids prolongés, de novembre en juin, c’est-à-dire les trois quarts de l’année ; des épidémies résultant des marécages et qui n’existaient pas autrefois, alors que d’immenses forêts couvraient la plus grande partie du globe.

32Avons-nous oublié que les végétaux sont non seulement nécessaires à l’homme pour sa nourriture, pour son chauffage, pour cuire ses aliments, mais, bien plus que tout cela, pour sa respiration, qui est la première condition de la vie organique. En absorbant l’acide carbonique, et dégageant l’oxygène, les végétaux enlèvent à l’air son gaz délétère et restituent aux poumons de l’homme le gaz respirable, l’oxygène, – que c’est à cette condition seulement que l’hématose peut se faire normalement.
 
33Oublions-nous que l’air chargé d’acide carbonique est impropre à la respiration ?

34à quel moment la main imprudente de l’homme vient-elle frapper le règne végétal avec le plus de rage, c’est précisément au moment où l’homme en a le plus besoin, où l’air se vicie chaque jour de plus en plus. Les masses d’acide carbonique et d’oxyde de carbone, ces deux gaz délétères répandus dans l’air, augmentent d’une manière effrayante.

38Tout énorme que nous paraisse la terre, elle n’est point infinie, et le travail humain, lui, est infini avec les siècles.

42Nous savons ce qui est ; tant bien que mal les lois de la nature fonctionnent pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Savons-nous ce qui adviendra quand nous aurons partout substitué notre action à la sienne ?

43L’homme, en jouant ainsi avec cette machine si compliquée, la nature, me fait l’effet d’un aveugle qui ne connaîtrait pas la mécanique et qui aurait la prétention de démonter tous les rouages d’une horloge qui marcherait bien, pour la remonter à sa fantaisie et à son caprice.

50Tout mal appelle après lui un remède ; j’ai signalé le mal, c’est-à-dire la catastrophe, naissant un jour de notre raison insuffisante à la recherche de l’absolu. Je vais chercher le remède, c’est-à-dire le moyen de le combattre et de l’éviter s’il est possible.

54Quels sont les moyens palliatifs que je propose ?
  1. L’homme dans l’avenir ne doit pas tenter des expériences capitales, décisives, sans avoir l’assurance qu’elles ne peuvent en rien troubler l’harmonie des lois de la nature ;

  2. Il faudra dans l’avenir créer des écoles spéciales ayant pour but de déterminer et d’étudier les lois qui constituent l’équilibre du globe ;

  3. Il faudra aussi dans l’avenir créer une édilité planétaire qui réglemente le travail humain, de telle sorte que rien de décisif, de capital, tel que le déboisement d’une continent ou le percement d’un isthme, etc., ne puisse avoir lieu sans l’autorisation de l’édilité planétaire. Cette édilité aura son siège dans une des grandes villes du monde ; elle sera composée de l’élite de la science du monde entier. Chaque édile sera nommé par ses concitoyens.
55Les édiles seront les premiers magistrats du monde, et chaque fois qu’une nation voudra entreprendre une de ces tentatives audacieuses qui peuvent troubler l’harmonie du monde, elle devra s’adresser aux édiles, qui pourront lui donner ou lui refuser l’autorisation, car ils seront là pour veiller à la conservation de l’harmonie du globe.

56La nation qui enfreindrait les ordres des édiles serait mise au ban des nations, comme s’étant rendue coupable du crime de lèse-humanité.

57Ainsi, un peuple veut-il déboiser ses forêts, il faudra que l’édilité le lui permette.

58Un peuple veut-il percer un isthme, il lui faudra encore la permission de l’édilité ; enfin, chaque fois qu’une nation devra entreprendre une de ces grandes choses qui peuvent troubler l’équilibre de la planète, il faudra qu’elle ait obtenu la permission de l’humanité tout entière, représentée par ses édiles.

59Telle devra être la solidarité de l’homme dans l’avenir. Cette édilité planétaire que je vous propose paraîtra, à tous ceux qui me liront, absurde, et pourtant elle est déjà dans nos mœurs. N’avons-nous pas en petit, en France, ce que je demande en grand pour le Globe ?

60N’y a-t-il pas un principe inscrit dans nos codes qui donne aux propriétaires le droit d’user, de jouir de la chose, mais non d’en abuser ?

61Ainsi, un homme a-t-il le droit de mettre le feu à sa maison ? Non. Pourquoi ? Parce que toute une ville pourrait être victime de cet abus de sa propriété. […]

62Veiller sur l’harmonie du globe, faire en sorte qu’elle ne soit point troublée, tel serait le but de cette première institution du monde.

63à cela l’on m’objectera que c’est briser la liberté individuelle des peuples ; non, c’est seulement empêcher les abus de la liberté de compromettre l’harmonie générale. Mais, me dira-t-on, il faut pour cela admettre que tous les peuples soient frères ; que l’unité du genre humain soit établie.

64Je réponds : il n’y a que les ignorants, à notre époque, qui puissent croire que les haines entre les nations seront éternelles. Tout homme de bon sens, qui a, en ce moment, les yeux fixés sur les faits qui se passent autour de lui, doit être bien pénétré de cette vérité que, d’ici à quelques siècles, l’unité du genre humain sera constituée, les barrières qui séparent les nations seront tombées par les chemins de fer ; les fils électriques, suspendus comme des lyres dans l’espace, seront les cordes d’harmonie du monde de l’avenir.

65Je ne viens pas dire qu’aujourd’hui, l’édilité planétaire puisse être constituée ; car personne, à l’heure qu’il est, n’en peut comprendre l’utilité. Mais je dis que, dans quelques siècles d’ici, l’on sentira la nécessité de cette grande institution. Les catastrophes causées sur quelques points du globe par la science industrielle livrée à toute l’exagération d’une liberté sans frein, à une individualité égoïste et fatale, en feront comprendre toute la nécessité.

66L’unité du genre humain, qui commencera à se réaliser, facilitera l’application de l’édilité planétaire telle que je la conçois. Cent mille lieues de télégraphe électrique mettront tous les points du globe en communication en quelques secondes avec le point principal, où siégera cette édilité, et rendront l’application de ce système des plus facile.

67L’édilité, comme l’araignée dans sa toile, recevra par ces milliers de fils électriques les demandes d’autorisation qui lui auront été adressées ; elle enverra les réponses aussitôt que les sujets de la demande auront été étudiés.

68Sachez-le, la science sera un jour la reine du monde, tout disparaîtra devant elle. Sa responsabilité deviendra donc colossale : elle aura charge d’âmes du monde entier ; ce sera le plus grand pontificat qui ait jamais existé sur la terre. Il faut donc que cette royauté de l’esprit soit constituée, de telle sorte que rien d’important ne puisse se faire dans le monde sans qu’elle en soit avertie.

69Dès lors, le travail humain ne sera plus livré à l’emportement d’une liberté sans frein, il ne sera plus livré au hasard de rompre l’harmonie du globe, et de marcher à pieds joints sur les lois éternelles de la nature.

Conclusion  :
 
71Tous les moyens palliatifs que je vous ai proposés jusqu’ici ne seront que palliatifs, c’est-à-dire insuffisants pour éviter la catastrophe définitive. Quelle que soit la science que nous accordions à cette édilité savante, elle sera toujours néanmoins dans l’impossibilité de prévoir tous les écueils qui se trouveront sur la route, qui du fini conduit à l’infini, si elle n’est point presciente et intuitive.

74Je crois que, dans la recherche de la vérité, il sera un jour prudent de ne pas marcher à tâtons, comme nous marchons aujourd’hui. Je crois, enfin, que le vaisseau de la civilisation, lancé à toute vapeur sur la mer infinie du progrès, doit, s’il veut échapper aux écueils de la fatalité et ne pas sombrer corps et biens en route, s’armer de la boussole de l’intuition.

75Pour que la lumière de la science ne soit point une torche incendiaire entre nos mains ; il faut qu’elle soit intuitive au lieu d’être purement expérimentale, comme elle l’est aujourd’hui. Voilà toute la pensée de ce livre ».

                                                              *****

Nous étions avertis, depuis encore bien plus longtemps...

Malheureusement, l'expérience des prédécesseurs, pour les générations qui leur succèdent, c'est, ainsi que le rappelle ce proverbe chinois, "comme le passage d'un peigne sur le crâne d'un chauve" ! 

Publié par Olivier Gaignet à 09:02
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lundi 27 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2352 : "Que la joie qui nous appelle nous accueille en sa clarté !" ((Beethoven)

Ce lundi matin, comme il le fait chaque jour au début de la messe qu'il célèbre à 7h, le pape François nous a confié cette intention : "Prions pour les artistes, qui ont une capacité très grande de créativité, par la voix de la beauté."  Cela tombe à merveille, en exergue de ce billet qui veut mettre en valeur le témoignage de Beethoven !

                                                                *******
 
Dans le sillage du billet d'hier, c'est toujours la même question qui revient :peut-on être dans la joie quand le malheur nous accable ?  

Pour répondre à cette interrogation, plus que de grands discours ou de beaux conseils, je laisse la réponse à l'un des plus grands musiciens de notre histoire, Ludwig van Beethoven, né il y a 250 ans.

Vous savez sans doute que Beethoven a eu une enfance extrêmement malheureuse : son père le battait, le réveillait chaque matin pour qu'il aille jouer pour les ivrognes du coin, lui mettait une pression considérable pour qu'il devienne un nouveau Mozart et gagne de l'argent. Dès le départ donc, sa joie intrinsèque fut contrariée

Puis, il a vu le sort s'acharner avec la venue de la surdité., et a dû lutter sans cesse contre cette condition, afin qu'elle ne le détruise pas.

Dénué de joie dans sa vie personnelle, il a réagi en la créant dans sa musique, qu'il a su fabriquer dans son crâne de sourd.

Beethoven disait qu'à défaut d'éprouver de la joie, il voulait essayer de l'apporter au monde.  Tout en délivrant aux hommes un message de fraternité, de justice et de liberté.

Puisse son exemple nous inspirer !

Et à chacun de nous de laisser "l'Hymne à la Joie", telle une prière, sur des paroles de Schiller, transformer notre coeur ! 

                               HYMNE   A   LA   JOIE

            1  -  Que la joie qui nous appelle nous accueille en sa clarté,
                   Que s'éveille sous son aile l'allégresse et la beauté !
                   Plus de haine sur la terre, que renaisse le bonheur !
                   Tous les hommes sont des frères quand la joie unit nos coeurs.

            2  -  Peuples des cités lointaines qui rayonnent chaque soir,
                   Sentez-vous vos âmes pleines d'un ardent et noble espoir ?
                   Luttez-vous pour la justice ?  Etes-vous déjà vainqueur ?
                   Ah !  Qu'un hymne retentisse à vos coeurs mêlant nos coeurs.

            3  -  Si l'esprit vous illumine, parlez-nous à votre tour ;
                   Dites-nous que tout chemine vers la paix et vers l'amour.
                   Dites-nous que la nature ne sera que joie et fleurs,
                   Et que la Cité future oubliera le temps des pleurs.


 

Publié par Olivier Gaignet à 09:04
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dimanche 26 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2351 : Est-il décent que l'Eglise nous invite à être dans la joie, en ce temps de crise ?

A diverses reprises, depuis Pâques, au téléphone ou par mail, des personnes m'ont partagé des réflexions de ce genre : "Cette période de Pâques, je la vis difficilement : la victoire de Jésus sur la mort, je ne l'ai pas perçue ! Par contre, tous les jours, on nous fait le compte des milliers de personnes emportées par le virus ; tandis que des soignants risquent sans cesse leur vie et que, pour nombre d'entreprises, de salariés et de familles, l'avenir semble de plus en plus incertain."

Et en ce dimanche aussi, qui a encore une dimension pascale, même s'il est question de la tristesse des disciples d'Emmaüs, la tonalité du psaume par exemple est plutôt dans l'exultation : "mon coeur exulte, mon âme est en fête ; devant ta face, débordements de joie..."

Je suis donc retourné voir la liturgie de la nuit pascale, dont effectivement, je ne vous apprends rien, la dominante est la joie :

-  1° oraison  :  "Réjouis-toi, mère Eglise..."
-  1° préface  :  "Ô nuit de vrai bonheur..."
-  Exultet  :  "Qu'éclate de partout la joie du monde..."
-  lecture de la Genèse  :  "Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait, et voici : cela était très bon."
-  psaume 15  :  "Devant ta face, débordement de joie."
-  cantique de l'Exode  :  "Chantons pour le Seigneur, éclatante est sa gloire..."
-  psaume 29  :  "Avec le soir viennent les larmes, au matin, les cris de joie ; tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie..."

Je vous épargne le reste ; vous pourrez poursuivre par vous-mêmes cette prospection autour du thème de la joie dans la suite de cette célébration !

Alors, comment faut-il nous situer ?  Cette liturgie pascale qui met l'accent sur la joie devrait-elle être réservée aux années non perturbées par un virus ?  Comme me le faisait remarquer une lectrice de ce blog, "allez donc dire à une famille dont le petite fille vient d'être emportée par le Covid-19 qu'il faut être dans la joie ?"  C'est vrai !  Comment l'Eglise peut-elle se permettre de leur dire : "exultez de joie" ?

En y réfléchissant, il me semble qu'il y a, parmi d'autres sans doute, trois attitudes possibles :

-  une réflexion, dans le partage avec d'autres, à la façon des disciples d'Emmaüs relisant leur échec. Avec le recul, nous savons à présent que, sur le chemin, le Seigneur, quoique invisible ou peu reconnaissable, entend nos questions et nos doutes. Au cours de l'eucharistie pascale, il nous invite à un acte de foi.  En laissant du temps au temps, forcément. Paul Claudel disait : "Dieu n'est pas venu supprimer la souffrance ; il n'est même pas venu l'expliquer, il est venu la remplir de sa présence."

-  un acte de foi donc, mais aussi, un acte de résistance !  Et si, en participant quand même à
la joie de Pâques, c'était une façon de dire à la mort : "Non ! Tu n'auras pas le dernier mot..." J'aime bien la bénédiction solennelle que le célébrant fait sur le peuple, à la fin des messes de Pâques : "Par la résurrection de son Fils, Dieu vous a déjà fait renaître ; qu'il vous rappelle toujours à cette joie que rien, pas même la mort, ne pourra vous ravir !" Et l'assemblée, heureuse ou en recherche, répond quand même "Amen", c'est-à-dire : "ok, je suis d'accord, j'y crois !"


-  un acte de foi, un acte de résistance, mais aussi, un acte d'abandon peut-être, si c'est trop dur !  Reprendre par exemple la prière du P. de Foucauld : "Seigneur, je m'abandonne à toi !  Fais de moi ce qu'il te plaira. Quoique tu fasses de moi, je te remercie. Je suis prêt à tout, j'accepte tout.  Pourvu que ta volonté se fasse en moi, en toutes tes créatures, je ne désire rien d'autre mon Dieu.  Je remets mon âme entre tes mains.  Je te la donne, mon Dieu, avec tout l'amour de mon coeur, parce que je t'aime, et que ce m'est un besoin d'amour de me donner, de me remettre entre tes mains sans mesure, avec une infinie confiance, car tu es mon Père."

________________

Proposé par Jennifer, pour nous déconfiner le coeur :

https://youtu.be/IMXD4h5w8D8
           Bien sûr, c’est le duo de Papageno et Papagena de La Flûte Enchantée...

Publié par Olivier Gaignet à 09:04
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samedi 25 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2350 : En Ramadan, prions avec nos frères et soeurs musulman(e)s !

Le Ramadan vient de débuter ce vendredi. Cinq à six millions de musulmans sont concernés en France. Bien que de religions différentes, nous savons que nous sommes tous également aimés de Dieu et frères et soeurs en humanité. Malheureusement, en France, beaucoup ne connaissent les musulmans que par des faits divers négatifs à la télé et à travers les attentats perpétrés par des terroristes (et donc non musulmans, selon la sourate 5 ci-dessous), ou en fonction de fake-news. Nombre de nos concitoyens n'ont jamais eu d'amis musulmans et n'ont jamais lu ni même vu un Coran. Aussi aujourd'hui, en hommage à ces frères et soeurs croyants, je vous partage quelques-unes des sourates coraniques à partir desquelles il m'arrive de temps à autre de prier, comme jadis lorsque j'étais missionnaire au Mali, pays musulman à 90%.

                                                                *****
        
Sourate 2,  verset 62  :  Ceux qui croient, ceux qui pratiquent le Judaïsme, ceux qui sont chrétiens, ceux qui croient en Dieu et au dernier jour, ceux qui font le bien : voilà ceux qui trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur. Ils n'éprouveront plus alors aucune crainte, ils ne seront pas affligés.

versets 107, 115  :  Ne sais-tu pas que la Royauté des cieux et de la terre appartiennent à Dieu, et qu'en-dehors de Dieu, il n'est, pour vous, ni maître ni défenseur ?
L'orient et l'occident appartiennent à Dieu ; quel que soit le côté vers lequel vous vous tournez, la face de Dieu est là. Dieu est présent partout et il sait.

versets 153, 185 et 256  :  Ô vous qui croyez, demandez l'aide de la patience et de la prière.  Dieu est avec ceux qui sont patients.
Dieu veut la facilité pour vous, il ne veut pas pour vous la contrainte. Pas de contrainte en religion !

Sourate 5, verset 32 : Celui qui a tué un homme est considéré comme s'il avait tué tous les hommes ; et celui qui sauve un seul homme c'est comme s'il avait sauvé l'humanité toute entière.

Sourate 22, verset 35  :  Annonce la Bonne Nouvelle aux humbles dont le coeur frémit lorsque le nom de Dieu est prononcé ; à ceux qui endurent patiemment ce qui les atteint ; à ceux qui s'acquittent de la prière ; à ceux qui donnent en aumônes une partie des biens que nous leur avons accordés.

Sourate 29, verset 46  :  Ne discute avec les gens du Livre (Juifs, Chrétiens) que de la manière la plus courtoise - sauf avec ceux d'entre eux qui sont injustes.  Dites : "Nous croyons à ce qui est descendu vers nous et à ce qui est descendu vers vous. Notre Dieu qui est votre Dieu est unique, et nous lui sommes soumis."

Sourate 30, versets 17 à 19  :  Gloire à Dieu quand vous parvenez au soir et que vous vous retrouvez le matin ! Louange à lui dans les cieux et sur la terre, la nuit et au milieu de la journée !  Il fait sortir le vivant du mort ; il fait sortir le mort du vivant. Il rend la vie à la terre quand elle est morte : ainsi vous fera-t-il surgir de nouveau.

Sourate 33, versets 3, 5, 41 à 44  :  Confie-toi à Dieu, Dieu suffit comme protecteur. Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux. Ô vous qui croyez, invoquez souvent le nom de Dieu ! Louez-le matin et soir ! C'est lui qui étend sa bénédiction sur vous pour vous faire sortir des ténèbres vers la lumière. Il est miséricordieux envers les croyants. La salutation qui les accueillera le Jour où ils le rencontreront sera : "Paix" ! Il leur a préparé une généreuse récompense.

Sourate 93, versets 1 à 11  :  Par la clarté du jour, par la nuit quand elle s'étend, ton Seigneur ne t'a ni abandonné ni haï. Il t'accordera bientôt ses dons et tu seras satisfait.  Ne t'a-t-il pas trouvé orphelin et il t'a procuré un refuge ?  Il t'a trouvé errant et il t'a guidé. Il t'a trouvé pauvre et il t'a enrichi.  Quant à l'orphelin, ne le brime pas.  Quant au mendiant, ne le repousse pas. Quant aux bienfaits de ton Seigneur, raconte-les.

    Et tant d'autres textes de la même veine religieuse tout au long du Coran...

                                                                   *****

Quand on prend ainsi un peu connaissance du Coran, on comprend mieux le baiser que le courageux pape Jean-Paul II a donné à un Coran que lui offrait une délégation d'Irakiens musulmans, reçue au Vatican, le 14 mai 2000.  A méditer !
Saint temps de Ramadan à nos ami(e)s musulman(e)s !  Et que le confinement ne leur soit pas un obstacle dans la pratique de leur Foi !


Publié par Olivier Gaignet à 09:05
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vendredi 24 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2349 : Etty Hillesum, confinée dans un camp de concentration

Depuis le début de la période de confinement, nous savons que pas mal de personnes, âgées principalement, dans les Ehpad par exemple, mais aussi ailleurs, et même des plus jeunes, vivent assez mal leur solitude, et on les comprend. En plus, suite au fait que le Président a laissé entendre que pour les personnes fragiles, le confinement pourrait se prolonger durablement, là, j'ai entendu plaintes et lamentations. C'est ce qui m'a donné l'idée du billet de ce jour !

Je vais donc proposer que nous nous mettions à l'école d'une jeune femme juive, d'origine hollandaise, Etty Hillesum.  Comme tant d'autres Juifs, elle a vécu en camp de concentration un confinement qui, vous le devinez, n'avait rien à voir avec ce que nous subissons en ce printemps 2020. Etty Hillesum est morte à Auschwitz le 30 novembre 1943, après avoir subi toutes les humiliations et privations infligées aux Juifs.  Elle n'avait que 29 ans, mais un formidable appétit de vivre, et des projets à foison, dont celui de combattre le mal et la désespérance, et de soutenir les autres détenus dans ce camp de la mort.
Voici, en vrac, quelques-uns de ses propres mots dont l'on a pu garder le souvenir : vous y trouverez le secret de sa force d'âme et de son courage.  Puisse cela nous guider encore aujourd'hui !

"Dieu, le ciel, l'enfer, la terre, la vie, la mort, les siècles : nous avons tout cela en nous. Mais il faut connaître les motifs de la lutte qu'on mène, et commencer par se réformer soi-même, et recommencer chaque jour."

"Nous avons le droit de souffrir, mas non de succomber à la souffrance. Et si nous survivons à cette époque de corps et d'âme, d'âme surtout,sans amertume, sans haine, nous aurons aussi note mot à dire après la guerre."

"Je suis prête à tout accepter, tout lieu de la terre où il plaira à Dieu de m'envoyer, prête aussi à témoigner à travers toutes les situations et jusqu'à la mort, de la beauté et du sens de cette vie : si elle est devenue ce qu'elle est, ce n'est pas le fait de Dieu, mais le nôtre.  Nous avons reçu en partage toutes les possibilités d'épanouissement, mais n'avons pas encore appris à exploiter ces possibilités."

"L'essentiel, la vraie vie est ailleurs: en Dieu, c'est-à-dire au plus intime de moi-même.  Il y a en moi un puits très profond, et dans ce puits, il y a Dieu."

"La terreur s'accroît de jour en jour.  J'élève la prière autour de moi comme un mur protecteur plein d'ombre propice, je me retire dans la prière comme dans la cellule d'un couvent, et j'en ressors plus concentrée, plus forte."

"Michel-Ange et Léonard de Vinci, Dostoïevski, Tolstoï, Rilke, Saint Augustin et les Evangélistes sont entrés dans ma vie, ils peuplent ma vie. Je suis en excellente compagnie."

"Je ne mesauve devant rien, je cherche à comprendre, j'essaie toujours de retrouver la trace de l'homme, enseve,i parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes.(...) Et je m'entête à louer ta création, mon Dieu, en dépit de tout."

"Toute la journée, je vais me tenir dans un coin de cette grande salle de silence qui est en moi.Je reste immobile, un peu lasse, dans un coin de mon silence.  Chaque jour, je dis adieu."

"Notre fin, probablement lamentable, je l'ai regardée en face et lui ai fait une place dans le sentiment de ma vie. Je ne suis ni amère, ni révoltée, j'ai triomphé de mon abattement.  (...)  Même dans la souffrance, on peut puiser de la force."

"Tout l'amour, toute la confiance en Dieu que l'on possède, on doit les tenir en réserce pour tous ceux que l'on croise sur son chemin et qui en ont besoin."

Pour ne pas être trop long, j'arrête là ce florilège de citations ; il y en aurait eu bien d'autres...
Si Hetty Hillesum a pu traverser ainsi son temps de confinement, pourtant mortel, je pense que vous avez découvert par vous-mêmes quel était son secret !
Puisse cet exemple si riche nous éclairer quant à la façon dont nous pouvons vivre et assumer notre propre confinement !

Publié par Olivier Gaignet à 09:05
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jeudi 23 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2348 : Femmes et hommes de tous pays, une même famille !

Il est de bon ton parfois de prétendre, lorsqu'il y a un problème, que c'est de la faute des autres : au gouvernement, aux Arabes, aux curés, aux capitalistes, aux socialistes, aux migrants, que sais-je encore ? La liste serait sans fin ! En fait, ce que cela signifie, c'est que, devant une difficulté commune, on se défile, sur le dos des autres : "c'est pas moi, c'est lui..."  Façon Ponce Pilate déclarant, à peine gêné : "Je suis innocent du sang de cet homme." (Matthieu 27/24)  Et on s'en lave les mains. Mais si on profitait de ce temps de recul involontaire pour faire un genre d'examen de conscience ?  Je me permets de vous partager la démarche dans laquelle je me suis lancé il y a quelque temps, même si ce n'est pas très brillant...

Pardon, frères et soeurs Asiatiques !  En effet, quand on a commencé à parler d'un virus en Chine, je me suis dit : "Ah ! les Chinois... Pas étonnant qu'il y ait une épidémie là-bas ! Ils bouffent n'importe quoi ; par exemple, du pangolin à 120 € le kilog  Et ils n'ont quand même pas le même niveau que chez nous !"  Tandis que l'on apprenait que dans des écoles en France, un jeu consistait à fuir les enfants originaires de l'Asie, d'origine chinoise ou autre d'ailleurs, en se bouchant le nez...

Pardon, frères et soeurs chefs d'Etat !  Je fais partie de ceux qui ont relevé fortement l'incompétence d'un certain nombre d'entre eux, leur manque d'anticipation, etc...Qu'est-ce que j'avais à y gagner ? Et mes propres responsabilités là-dedans, en tant que citoyen majeur ?  Est-ce que j'y ai réfléchi ?

Pardon, frères et soeurs éboueurs, facteurs, commerçants, routiers, caissières et autres invisibles !  Jusqu'ici, je n'ai pas forcément pris le temps de vous voir, de vous regarder, de vous sourire, de vous remercier...
Existiez-vous vraiment pour moi ?  Ou ai-je considéré comme normal que vous soyez, sans faute, 24/24, à mon service ?

Pardon, frères et soeurs Italiens !  On s'est aperçu que le virus faisait des ravages en Italie, plus largement qu'en France. A un moment, je me suis dit : "Ouf ! C'est pas chez nous..." Et je me sens fautif, avec tous les Français, de ce que, le 5 mars, nous leur ayons même piqué sur un cargo, à Marseille, un stock de 4 millions de masques venant de Chine et destinés à l'Italie. J'ai appris l'info, j'aurais dû protester, mais je n'ai pas bronché !

Pardon, frères et soeurs migrants ! La France n'est pas le pays qui accueille le mieux les migrants ! J'en ai accusé l'Etat, mais je me reconnais coupable de ne pas être allé souvent au-delà des bonnes paroles, pour les soutenir.  Pardon aussi d'avoir accusé la Turquie et la Grèce, alors que les causes de ces migrations venaient de bien au-delà malheureusement...

Pardon, frères et soeurs soignants !  Je savais, grâce à vos réclamations et mouvements sociaux divers, que vous manquiez depuis longtemps de protections, de personnel, de temps, de financements, de considération, d'écoute et autres, mais là encore, je n'ai pas bougé. Je me disais que je n'y pouvais rien. Je m'en suis lavé les mains, comme Pilate !

Pardon, frères et soeurs les animaux, les arbres, et "soeur notre mère la terre", pour reprendre l'expression du pape François dans le 1° paragraphe de son encyclique "Loué sois-tu !" ! Je me suis inquiété, mais jamais profondément préoccupé du lien profond qui nous unit. Vous aussi, vous faites partie de notre famille. Notre sort est intimement lié. Mais cela n'a jamais été quelque chose d'absolument fondamental pour moi...

Et je n'avoue pas tout... Et vous-mêmes, vous avez sans doute aussi réfléchi à des choses de ce genre... Tout cela révèle le vrai visage de notre société. Je termine ce billet sur la réflexion de la journaliste Frédérique Bedos publiée dans "Ouest-France" le 9 avril :

"Le défi est devant nous, et il est colossal. Il va nous falloir apprendre en accéléré à faire "famille humaine".  Si nous avions considéré le Chinois comme notre frère, l'Italienne comme notre soeur, nous aurions non seulement tenté de voler à leur secours, mais encore nous aurions vite compris qu'il y avait péril en la demeure, en notre demeure.

Lasse de nous supplier, la nature (...) riposte. (...) Elle passe par le microscopique et nous montre qu'elle peut (...) mettre à terre notre arrogante civilisation qui se croyait au-dessus de tout. (...) Il nous reste quelques semaines pour réviser. A nous d'obtenir la plus haute note, celle de l'harmonie. Il en va de notre survie."

Publié par Olivier Gaignet à 09:10
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mercredi 22 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2347 : "L'homme est une plante qui vient du ciel." (Platon) Et dire que l'homme se croit le maître du monde !!!

Intéressante, cette réflexion de Laurent Berger, le leader national de la CFDT, dans une interview sur le "Ouest-France" d'avant-hier lundi  : "Etes-vous optimiste ?" lui demande le journaliste. "Je suis préoccupé. Nous avons tous pris une grosse claque. Nous plongeons dans quelque chose que nous ne connaissons pas. (...) Nous devons absolument sortir de nos vérités toutes faites. N'oublions pas que l'on crève de nos inégalités sociales. Comme on crève de puiser de façon inconsidérée sur les réserves de la planète.(...) Mais cette crise remet l'humain au coeur ; ou alors, nous irons vers des lendemains très noirs."

Tiens, tiens, tiens ! Il semblerait que cette crise du Covid-19 soit en train de nous ouvrir les yeux à tous ; y compris à un certain nombre de chefs d'Etat qui se croyaient, étant aux manettes, les maîtres du monde. Mais, comme le dit encore L. Berger : "leur logiciel a explosé ! La logique budgétaire était considérée comme l'alpha et l'oméga. (...) Mais les inégalités nous éclatent à la figure."

Malheureusement, l'Histoire ne nous a rien appris !  Où des Alexandre le Grand, César, Charles-Quint, Napoléon, Staline, Hitler, Mao, qui se croyaient pourtant les maîtres du monde, ont-ils conduit leurs peuples ?  Et comment chacun de nous ne se conduit-il pas, à son niveau, comme un petit roitelet de son étroit entourage ? Vaniteux, orgueilleux, trop soucieux de dominer les uns et les autres autour de lui...  Les sans-grades comme les puissants écartant totalement Dieu de la question évidemment.

Mais, que nous soyons chefs d'Etat ou simples citoyens, n'avons-nous pas oublié d'où vient l'homme, et ce qu'il représente dans l'univers ?  Platon, le plus grand philosophe de tous les temps, le père de la philosophie, nous avait pourtant déjà révélé, 4 siècles avant le Christ, dans ses derniers dialogues, regroupés dans le "Timée" (vers 360 avant J-C), l'origine profonde de l'humanité, quand il déclarait : "l'homme est une plante qui vient du ciel."  En d'autres termes, Platon nous apprenait que, selon lui, l'homme avait une affinité fondamentale avec le divin.

Le drame, c'est que nos dirigeants, pas plus que nous-mêmes d'ailleurs, nous ne nous sommes suffisamment mis à l'école de géants comme Platon, ou Pascal encore, pour ne citer que lui : "Quelle chimère est-ce donc que l'homme ?  Juge de toutes choses, imbécile ver de terre ; gloire et rebut de l'univers. Humiliez-vous, raison impuissante ; apprenez que l'homme passe (dépasse) infiniment l'homme, et, entendez de votre maître votre condition véritable que vous ignorez. Ecoutez Dieu !"

Je repensais au récent coup de gueule, le 17 avril dernier, sur le journal "La Croix", de Charles de Courson, ancien major de l'Essec, député centriste de la Marne depuis 1993, vice-président de la commission des finances de l'Assemblée nationale : "Quand j'ai vu la photo officielle du nouveau président de la République, le  juin 2017, avec l'horloge de la salle du conseil des ministres bien en vue, symbolisant l'affirmation répétée d'Emmanuel Macron qu'il est "le maître des horloges", je me suis dit qu'il allait apprendre que nous ne sommes pas maîtres du temps !  Seul Dieu est maître du temps !"

Les médias nous annonçaient que le Président Macron devait avoir un échange téléphonique hier à 16h avec le pape François..., un vrai disciple du Christ et un fidèle serviteur de l'Humanité.  Ce matin, en ouverture de sa messe à 7h, le pape a demandé que l'on prie pour l'unité de l'Europe. Peut-être pensait-il à la façon dont la France et autres ne sont pas venus au secours de l'Italie quand celle-ci était touchée avant et plus que nous par le coronavirus ? François a peut-être rappelé aussi à Emmanuel qu'un président doit mettre toute son énergie à écouter son peuple, à mettre au centre des préoccupations les plus vulnérables ; à ne pas se comporter en maître, mais en serviteur ! "Si quelqu'un veut être le premier parmi vous, qu'il soit l'esclave de tous !" (Marc 11/44)
Surtout dans les temps difficiles !
A bon entendeur...

Publié par Olivier Gaignet à 09:02
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mardi 21 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2346 : La poésie peut-elle nous guider, en ces temps obscurs ?

Il s'en passe des choses, dans le moment inquiétant que nous traversons !  Chacun essaye de faire face, du mieux qu'il peut. Mais j'ai été particulièrement attentif à cette initiative qui consistait à demander aux uns et aux autres, connus ou inconnus, d'entrer dans une grande chaîne de partage, avec possibilité d'envoyer un poème ou une méditation qui nous aide à mieux envisager ce temps.

Personnellement, j'ai joué le jeu, sans savoir qui était à l'initiative de cette chaîne, ni où cela pouvait aboutir. Mais j'ai été récompensé, car j'ai à mon tour reçu, de personnes le plus souvent que je ne connaissais même pas, toute une série de poèmes ou de textes forts éclairants, et qui m'ont fait du bien !  Impossible de tous les citer, et seulement quelques extraits; pour votre "édification" !

Avec Joëlle, à la recherche du bonheur  :  une citation de John Lennon
"Quand je suis allé à l'école, ils m'ont demandé ce que je voudrais faire quand je serais grand. J'ai répondu : "Heureux".  Ils m'ont dit que je n'avais pas compris la question.  J'ai répondu qu'ils n'avaient pas compris la vie."

Paola nous aide à tourner le dos à la désespérance  :  une réflexion de Gilles Baudry, Présent intérieur
"Que nul hiver ne désespère !
Qui consent à la nuit de la graine,
la terre lui sera légère;
Au long des temps, l'aube ne parle qu'au futur."

Danielle, dans la simplicité du coeur, nous invite à la joie : coucou, c'est le printemps !
"Tout s'éveille, tout bourgeonne, tout fleurit
Mars, avril et joli mois de mai, coucou, coucou !
Dame Nature nous interpelle, coucou, coucou !
Regarde plus haut dans le ciel, coucou, coucou !
Joies de la terre, mystères du ciel, coucou, coucou !"

Guillemette nous propose une prière de Saint Jean XXIII : extraits de 10 appels
"1  -  Rien qu'aujourd'hui, j'essaierai de vivre, sans tenter de résoudre le problème de toute ma vie.
 3  -  Je serai heureux, rien qu'aujourd'hui, dans la certitude d'avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l'autre monde, mais aussi dans celui-ci.
 9  -  Rien qu'aujourd'hui, je croirai fermement - même si les circonstances prouvent le contraire - que la bonne providence de Dieu s'occupe de moi comme si rien d'autre n'existait au monde."

Anita a envoyé sur le Net un merveilleux bouquet, avec cette légende :
"La fleur a poussé sur les cailloux de nos chemins,
l'Espérance a refleuri dans le creux de nos mains,
l'Amour a brillé comme un soleil sur nos matins."

Michelle a envoyé "un message d'espérance et de foi en l'avenir", avec un poème de Paul Eluard
"La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours (...), au bout du chemin, au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée,
Il y a toujours un rêve qui veille, désir à combler, faim à satisfaire,
Une main tendue, une main ouverte, des yeux attentifs, une vie, la vie à se partager."

Je suis navré de n'avoir cité que des extraits de ces textes, de n'avoir pu citer tous les poèmes reçus...
Mais je rends hommage à celles et ceux qui ont pu partager leur espérance sur le Net, comme on jette une bouteille à la mer !  
Bravo aux initiateurs inconnus de cette chaîne : ce sont des "semeurs d'espérance" !
N'hésitez pas à les imiter, en plaçant un poème ou une phrase qui vous motive en commentaire ...

                                                              ******

-  "La poésie, c'est ce qui éclaire le monde."  Le même poète français Paul Eluard  (1895 - 1952)

-  "Il n'y a plus de solitude là où est la poésie."  Charles Ferdinand Ramuz, poète suisse(1878-1947), 
      réflexion citée dans "La Croix" de ce mardi.

Publié par Olivier Gaignet à 09:05
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lundi 20 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2345 : Comment allons-nous nous en sortir ?

Voici un appel à la réflexion reçu de Vévette, une fidèle de ce blog  :

Le Monde "après"....

 On va en sortir avec les cheveux plus longs et plus blancs  

 Avec les mains et les maisons propres 

 Et des vieux vêtements 

 Avec la peur et l'envie d'être dehors 

 Avec la peur et l'envie de rencontrer quelqu'un  


 On va en sortir avec les poches vides

 Et les garde-manger pleins 

 Nous saurons faire du pain et de la pizza 

 Et ne pas gaspiller la nourriture qui reste

 Nous nous souviendrons :


Qu'un médecin ou un infirmier devrait être applaudi plus qu'un footballeur 

Et que le travail d'un bon professeur ne peut remplacer un écran

Que de coudre des masques, à certains moments, c'est plus important que de faire de la haute couture 


Que la technologie est très importante, voire vitale, quand elle est bien utilisée, mais elle peut être néfaste si quelqu'un veut l'utiliser à ses propres fins 

Et qu'il n'est pas toujours indispensable de monter dans la voiture et de fuir qui sait où ?


On en sortira plus seul, mais avec l'envie d'être ensemble 

Et nous comprendrons que la vie est belle parce qu'on vit

Nous ne sommes que des gouttes d'une seule mer 

Et ce n'est qu'ensemble qu'on se sortira de certaines situations

Que parfois le bien ou le mal t'arrive de qui tu t'y attends le moins…

Et on se regardera dans le miroir  

Et on décidera que peut-être, les cheveux blancs, ce n'est pas si mal 

Et que la vie en famille, nous aimons ça, et que pétrir du pain pour eux , cela nous fait sentir importants 

Nous apprendrons à écouter nos respirations et à nous regarder dans les yeux pour protéger ceux que nous aimons 

Nous apprendrons à respecter certaines règles de base de cohabitation 

Peut-être que c'est le cas,


Ou pas… 

Mais aujourd'hui, en ce jour de printemps, avec le soleil qui brille, je veux espérer que tout soit possible et que l'on puisse changer en mieux 

Arrêtons de râler et aimons nous... vraiment !









Publié par Olivier Gaignet à 09:01
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dimanche 19 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2344 : Le journal : un missel pour prier "dans la vie" ! Tous Acteurs d'une vraie messe "dans la vie".

Aujourd'hui dimanche, nous allons tous essayer de trouver sur internet une messe qui nous convient. Mais, au risque de vous étonner, une telle démarche est-elle un bon réflexe de baptisés ? Face à la profusion des messes sur internet en effet, des laïcs, des prêtres et même des évêques osent poser certaines questions. Témoin, ainsi que d'autres évêques, celui de Teruel, en Espagne, Mgr Cantero : "Ne semble-t-il pas que nous traitons les croyants comme s'ils ne savaient pas prier, et qu'ils doivent compter sur le clergé pour le faire ? Qu'avons-nous fait jusqu'à présent, pour les maintenir ainsi comme spectateurs ?  Ne vous semble-t-il pas que tant de messes sur les écrans maintiennent les gens dans la passivité à regarder ? (...) "

Si vous suivez régulièrement ce blog, vous ne serez pas surpris. En effet, le jour du Jeudi saint, le 8 avril, dans le billet n° 2229, je vous avais transmis la proposition de l'abbé Bernard Robert de prendre en main vous-mêmes cette célébration chez vous. Mais je remarque que c'est le billet qui, d'après mon compteur personnel, a eu, de loin, et depuis Noël, le moins de lecteurs intéressés !  Ce qui n'est pas surprenant...

Tranquillisez-vous : je ne vais pas vous décourager aujourd'hui de suivre la messe sur internet !  Mais je vous invite à réfléchir à la façon dont nous pouvons au moins éviter d'être totalement passifs devant notre écran. Vous allez me répondre : mais qu'est-ce qu'on peut faire ?  A vous de réfléchir !  Vous êtes assez intelligents pour prendre en main votre vie de prière, ainsi que l'a fait remarquer cet évêque espagnol !  1° chose à faire : avant la messe, prendre un bref instant pour demander à l'Esprit-saint de vous éclairer. Je ne vais pas vous donner une réponse toute faite, sinon reprendre avec vous, à présent, le vrai sens d'une messe authentique, "dans la vie".  Un peu dans le style du chemin de Croix que je vous ai proposé il y a 15 jours (billet n° 2323).

Tout d'abord, prenez votre journal préféré. Si on le parcourt avec les yeux de l'Esprit, on y trouve tout ce qui fait le contenu le plus sacré de l'eucharistie : la présence réelle !  Ou, si vous préférez, la vie des hommes et des femmes de ce monde, en chair et en os, et en sang partagés. N'est-ce pas là la vie du Christ ? Personnellement, permettez-moi de vous faire cette confidence - et c'est aussi pour vous donner des idées et vous inviter à être inventifs : quand je célèbre seul, je ne mets plus le calice et la patène sur un beau linge blanc de sacristie, mais...sur le "Ouest-France" du jour. Ou chez vous, déposez votre Bible, par exemple, ouverte, et peut-être à l'évangile du jour ou autre, sur votre revue ou journal préféré...

Ouverture de la messe : on se dit qu'on est avec plein de gens : je mets aussi sur ma table d'  "autel domestique" ma liste de personnes malades ou isolées, celles auxquelles il me faut téléphoner. Nous sommes très nombreux réunis !  Avec toutes ces personnes évoquées sur le journal aussi.

Demande de pardon : je repense à celle exprimée par le président lundi dernier dans son discours, par exemple : "à l'évidence, nous n'étions pas préparés..." Je m'associe à son erreur et demande pardon au Père, dont la miséricorde est infinie, comme cela nous est nous est rappelé ce dimanche.

1° lecture :  hier samedi, "Ouest-France" a consacré pas moins de 8 pages spéciales, remplis de magnifiques témoignages. Sans parler de la couverture, avec en gros titre le terme "Solidaires" et une multitude de visages. Mais comment ne peut-on pas prier avec ça ?

Evangile : mais, à travers tous les gestes de solidarité exprimés, j'hésitais entre l'évangile des Béatitudes, ou les scènes des malades pris en charge par Jésus, ou Matthieu 25 : "Quand, Seigneur, t'avons-nous vu malade, prisonnier...?"

Profession de Foi : comment ne pas croire en cet Esprit invisible qui anime chaque aidant ?  Comment ne pas retrouver ainsi l'Espérance d'un Monde Nouveau voulu par Dieu ? Exprimons notre foi.

Prière universelle :  fourmilière d'intentions...  Mais aussi, le temps du merci au Père !

Offertoire : déposer par exemple, sur une assiette, un plateau, les noms des personnes ou des groupes qui oeuvrent pour leurs frères, et les présenter au Seigneur sous forme de prière.

Consécration : ce qu'on est en train de vivre comme solidarité, cela a une valeur sacrée. Ce qui pouvait sembler simplement humain devient pour nous un geste divin, devant lequel, avec respect, nous nous inclinons !

Evocation des défunts :  toutes ces personnes parties seules : elles ont droit à notre prière.

Notre Père :  au nom de toutes et tous, nos frères et soeurs, nous nous tournons vers le Père.

Communion spirituelle sans frontière ni limite : le Christ se donne à nous pleinement ; nous prenons le temps de l'accueillir !  Tout cela nourrit notre "homme intérieur".

Envoi : à quoi sommes-nous renvoyés ?  Nous nous le partageons !

                                                                           ******

Au Baptême, les hommes, mais les femmes aussi - on l'a minimisé -  nous avons toutes et tous été fait(e)s prêtres, (comme aussi rois et prophètes).
Pourquoi ne pas exercer notre sacerdoce baptismal ainsi, de façon toute simple, dans ces temps qui nous sont offerts ? 
Pas forcément le dimanche d'ailleurs, mais pourquoi pas tel jour en semaine ? 
Bon déconfinement d'habitudes millénaires !
 






Publié par Olivier Gaignet à 08:53
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samedi 18 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2343 : "J'ai placé devant toi la vie et la mort ; choisis la vie !" (Deutéronome 30/19)

Cette interpellation de Dieu, que l'on a lue parfois un peu distraitement, de façon intellectuelle seulement, voici que, tout à coup, elle devient, dans le contexte actuel, une incitation essentielle.  En effet, comme nous le prions dans l'Office des Heures, aux complies de chaque mardi (1° Lettre de Pierre 5/8-9a), la mort (autre nom du démon), "comme un lion rugissant, rôde autour de nous, cherchant à nous dévorer", à la recherche de sa proie.

Et non seulement la mort corporelle, mais aussi, tout près de nous, ces multiples déviances, ces "petites morts" qui pourraient nous faire douter de l'humanité : la haine du "parigot" venu se réfugier sur nos côtes, la méfiance de l'autre susceptible de nous contaminer, l'égoïsme qui nous a fait dévaliser bêtement les super-marchés, le choix qui a été fait de continuer à sauvegarder nos armes de destruction massive plutôt que d'allouer les sommes ainsi dépensées à la santé de nos concitoyens et aux besoins des personnels soignants, etc... Agir ainsi, c'est cela, choisir la mort !

Mais voici que de partout, et de tous bords, des voix s'élèvent, criant vers le ciel (le Ciel ?) : "Non ! Ca ne peut plus continuer comme ça ! Nous voulons vivre autrement !  Nous désirons bâtir un monde plus juste, plus fraternel, moins pollué, plus attentif aux défavorisés, n'excluant plus les vieux, les ni les migrants, ni les plus vulnérables d'entre nous..."

Effectivement, deux points de vue s'offrent à nous en permanence ; que ce soit dans nos échanges (par mails ou oralement, à 1,5 m de distance), ou sur nos écrans et dans les pages de nos journaux.

-  d'une part, une vision je dirais "morbide" : le décompte "attendu" (!), chaque soir, du nombre des décès, les cercueils que l'on voit parfois, sur nos écrans, s'enfuir et disparaître rapidement, l'insistance (compréhensible) qui est faite sur la lourdeur de la tâche des soignants, la bagarre autour de la chloroquine,...

-  et d'autre part, une vision d'un ordre différent, que je qualifierais de "pascale", dans la suite de mon billet d'avant-hier. Mais c'est peut-être une vision qui est moins mise en avant : lorsque l'on nous montre des malades guéris quittant l'hôpital sous les applaudissements des soignants, les multiples gestes de solidarité collective que les médias aiment mettre en valeur, les applaudissements de l'ensemble de la population chaque soir à 20h,...

Ces deux visions sont toutes les deux légitimes, et très entremêlées. Mais qu'en reste-t-il au sein du collectif national ou international que nous formons ? Et dans chacun de nos cerveaux, ou plutôt de nos coeurs ? Je vous laisse y réfléchir, à la lumière de ce beau texte du Deutéronome auquel ma "Bible des Peuples" donne ce beau titre : "Choisis le chemin de la vie"  (Dt 30/ 15-20) :

"Regarde, je place aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. ( ...)  
Je te le dis aujourd'hui solennellement : vous êtes sûrs de mourir.  (...)
Moi Yahvé, j'ai placé devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction.
Choisis donc la vie pour que tu vives, et ta descendance aussi après toi. 
Tu aimeras Yahvé ton Dieu, tu écouteras sa voix, tu t'attacheras à lui.
C'est pour toi une question de vie.
Là est pour toi l'assurance de jours nombreux,
dans le pays que j'ai juré à tes pères Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner."

Publié par Olivier Gaignet à 06:57
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vendredi 17 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2342 : Nouvelles que vous ne trouverez pas dans votre journal !

Des nouvelles qui arrivent de Mopti (nord du Mali) de la part de Dominique, seule européenne dans la région ! Une femme courageuse et militante... qui constate, et analyse ! Bonne lecture


Mopti, le 16 avril, bonjour à toutes et à tous,

 « Courant nana ! ». traduction du bambara :" l’électricité est revenue !"
Donc je me précipite sur l’ordinateur.
Régulièrement, je me dis : « tiens, si je vous envoyais ceci ou cela ». Je suppose que nous croulons tous sous un déluge d’informations, de l’humour, des interpellations.. Je reçois aussi des diaporamas très doux, très mignons, qui avaient un peu disparu de la circulation depuis quelques années.. Besoin de revenir à de la douceur, de la tendresse. Ouf !

Au Mali, chaque jour, nous gagnons (expression français du Mali) entre 10 et 20 cas nouveaux ; aujourd’hui, nous en sommes à 148 cas positifs, 34 guéris et 13 décès. Mais rien à voir avec les courbes d’expansion dans certains pays occidentaux entre autres. Aujourd’hui, pour toute l’Afrique, c’est-à-dire 54 pays, nous en sommes à 17.482 cas et 912 décès, pour une population totale qu’internet me donne tout de suite à 1,216 milliards d’habitants. Bien sûr, aucun « triomphalisme », car la suite est inconnue.


Mais pourquoi j’insiste sur ces chiffres, c’est parce que j’ai toujours un peu mal quand on continue à parler de la pauvre Afrique qui va encore avoir besoin d’aide. Et je pense au président français entre autres. Il a aujourd’hui 134.598 cas positifs à gérer, plus de 17.000 décès. J’ai suivi son dernier discours. Comme d’habitude, il me peine en « confinant » son monde à la France et à l’Europe. Le reste, on n’en parle pas.
Aucun mot d’empathie à l’égard de nos pays africains sur cette maladie qui vient d’Europe en grande partie, pour les pays sahéliens en tous cas ; n’oublions pas, l’Europe qui elle-même l’a récupéré de Chine.. mais ce petit mot gentil : 


« On est désolés, ça vous arrive de l’extérieur, on sait que les structures sanitaires ne sont pas au top, on sait, on voit tous les efforts que vous faites dans la prévention. Vos économies, déjà malmenées pour la lutte contre le terrorisme issue de la guerre de Libye en grande partie, vous obligent à des budgets militaires déjà insupportables (22 à 25 % du budget national pour les Burkina, Mali, Niger…) et vient s’ajouter cette pandémie.. Comme on ne la connaît pas, vous prenez les mêmes mesures que nous, sauf le confinement complet qui est impossible chez vous.. Mais déjà l’arrêt de toutes les activités de toutes sortes, sauf basiquement essentielles à la vie, va encore plus malmener vos économies qui n’en avaient pas besoin…»
Voilà, juste quelques petits mots d’empathie...


Cette maladie-même prouve qu’aujourd’hui, nous sommes tous interconnectés. Alors, soyons le aussi dans le souhait de meilleure santé pour tous les terriennes et les terriens. Juste mettre un peu de cœur.
Bon, c’était un mouvement d’humeur mais il y a des choses qui nous froissent, ici..
 Sinon, les mesures ont été annoncées. Le dimanche pascal, le pape avait demandé à ce que les dettes des pays les plus pauvres soient annulés. Le Mali  fait partie de ces pays.
Emmanuel Macron a annoncé mardi je crois l’annulation de ces dettes. Le Fmi a renchéri sur d’autres mesures.

Les chiffres s’envolent, tous en milliards de francs cfa , dollars, euros.. Ca reste un mystère pour moi, tout cet argent disponible tout d’un coup.. avec la question subsidiaire : pourquoi tant de pauvreté ??
J’ai fait des études d’économie (il y a 40 ans..) mais j’ai toujours bloqué devant certains raisonnements économiques. C’était rigolo, j’avais des éclairs de compréhension et puis, ça repartait.. trop virtuel probablement.

 Notre gouvernement au Mali a annoncé aussi tout un train de mesures pour aider les plus « vulnérables ».
Cela touche les factures d’eau et d’électricité à ne pas avoir à payer.. les prix fixes pour les denrées de base, le carburant.
500 milliards fcfa pour lutter contre la pandémie de coronavirus
100 milliards fcfa d’aide au plus démunis
20 milliards fcfa pour le secteur privé
Le président promet un masque par Malien, il a annoncé l’arrivée de 20 millions de masques lavables cette semaine
Ah j’oubliais : le président donne trois mois de son salaire, le premier ministre 2 mois et les ministres un mois par ministre.. la population est extrêmement touchée par ce geste…

Un compte Fondation pour le Covid 19 a été ouvert auprès de la Bms et est accessible à tout un chacun pour donner. Les exploitants d’or ont déjà contribué à hauteur de 2 milliards de fcfa. Le secteur privé aussi a contribué..
Le secteur hôtelier bamakois étant gravement impacté, il y a eu réunion avec le premier ministre et des mesures de soutien vont être apportées dont les hôtels en brousse bénéficieront aussi. Le contraire serait inconcevable, pour nous qui souffrons dans la plus grande indifférence de la part de l’Etat depuis 10 ans maintenant.
Au niveau de l’Union Africaine, il y a une réunion aussi autour du Covid 19. Souhaitons que cette pandémie pousse à une autonomisation de l’Afrique..
Déjà, il y aura probablement des progrès dans les structures de santé..

 Au quotidien, ici, le couvre-feu n’est pas bien vécu.
Il faut imaginer que nous sommes en saison chaude, le soir est le moment où l’on revit, on respire. Un soir sur trois maintenant, il y a délestage électrique. Donc, obligé de rentrer chez soi à 21 heures, sans électricité donc pas de ventilo, de clim, de télé ou autre réseau. Les autres années, le courant revenait à 23 heures. Cette année, c’est entre minuit 30 et une heure du mat.. Vous ajoutez à cela des délestages tous les jours de 8 h à 13h30-15h, et une eau qui vient au compte-gouttes dans ces temps de coronavirus où l’on dit qu’il faut se laver les mains sans arrêt, les gens ne sont pas vraiment à la fête. Nous espérons que ces problèmes électriques vont diminuer.

Heureusement, il a plu il y a trois jours, même un peu le lendemain, ça a apporté une bonne fraîcheur très appréciable. Certains disent que c’est l’habituelle pluie des mangues..
Heureusement, les flamboyants imperturbablement flamboient. Chaque jour, des centaines de petits bouquets oranges explosent. C’est magnifique ! j’en étais  « privée » ces dernières années en venant en France à cette période-là. Cette année, je vais au moins me régaler les yeux chaque matin en prenant le petit déjeuner dans le jardin..
Les mangues aussi sont sorties et réjouissent nos papilles gustatives à foison..
 L’Ortm a promis des cours pour les élèves à la télé en attendant la reprise des cours… Très bonne idée a priori.. Mais encore faut-il avoir la télé.. et faut-il avoir l’électricité..

Avec toute mon amitié
Dominique

Publié par Olivier Gaignet à 21:39
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Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2341 : Henri Madelin : le Concile, la Bible et le journal

A notre époque, un peu déstabilisée et en déficit d'espérance, nous avons besoin de guides et de grands témoins pour éclairer notre route : des personnes  ayant à la fois "un pied dans la rue et un pied dans l'Eglise", ainsi que le cardinal Duval, ancien archevêque d'Alger, aimait définir le prêtre comme le chrétien.

C'est dans cette perspective que Gilles Bély, après avoir évoqué le témoignage du journaliste Henri Tincq, nous présente aujourd'hui la belle figure du Père jésuite  Henri Madelin.

Qu'est-ce que de tels visages nous disent ?  A quoi nous appellent-ils ?  Ne mettons pas trop vite de côté de telles questions !

                                                                    =0=0=0=


"Comment entendrez-vous les choses d'en haut si vous n'entendez pas les choses de la terre ?" Cette phrase, adaptée de l'Evangile de Jean (3-12), figurait toujours en haut du sommaire de la revue  "Etudes" dont le Père Henri Madelin, prêtre jésuite, fut longtemps le directeur. Victime lui aussi du coronavirus, il vient de nous quitter, à l'âge de 83 ans, quelques jours après le journaliste Henri Tincq.


Ces deux hommes, ces deux intellectuels, qui n'étaient pas des stars, ont pourtant marqué en profondeur leur époque par leur témoignage et par leur pensée.  Ils se retrouvent au rendez-vous de l'éternité après avoir l'un et l'autre expliqué et accompagné l'extraordinaire intuition du Pape Jean XXIII et du concile Vatican II : réconcilier l'Eglise et le monde moderne.

Henri Madelin était né en 1936. A l'âge de 9 ans, il avait été profondément marqué par le retour des prisonniers et des déportés et par les scènes de lynchage lors de la Libération. Le bonheur et l'horreur. De là peut-être viendra sa volonté de vivre sa vocation religieuse au cœur du monde. D'où son choix d'entrer dans l'ordre des jésuites. Il en sera plus tard le Provincial - c'est-à-dire le Supérieur - pour la France.

Il enseignera à Sciences Po et à l'Institut catholique de Paris, écrira de nombreux ouvrages et sera aussi l'aumônier du Mouvement Chrétien des Cadres et dirigeants (MCC). Comme son ami Jacques Delors, il met son énergie à l'émergence d'une Europe qui se construit autour de la démocratie, de la justice et de la liberté. Il sera nommé à la représentation du Saint-Siège au Conseil de l'Europe.

Sans le savoir peut-être, nous avons beaucoup reçu d'Henri Madelin. Au travers des mouvements d'action catholique, des homélies nourries de sa réflexion, des partages et des débats d'idées surgis du bouillonnement conciliaire.

Françoise Le Corre, qui fut son adjointe à "Etudes", parle justement des choses d'en haut et des choses de la terre: "les unes et les autres tenues ensemble, les unes par les autres indissociablement".

Henri Madelin estimait que les chrétiens devaient  s'informer - la Bible dans une main, le journal dans l'autre - tenter de discerner, ne pas juger hâtivement selon des critères de bien et de mal taillés à coup de serpe.  "Afin de faire entendre comme neuves les résonances de la Parole". 

Après l'élection du Pape François, jésuite comme lui, événement qu'il considérait comme une étape décisive de l'histoire de l'Eglise, il avait publié, avec la vaticaniste Caroline Pigozzi, un portrait du nouveau pape, intitulé "Ainsi fait-il". Comme pour souligner la fécondité de l'engagement et de l'action dans l'annonce de l'Evangile.

Gilles Bély

Publié par Olivier Gaignet à 08:56
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jeudi 16 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2340 : Poésie "Prière" - Pour celles et ceux qui sont au front...

Christian, de l'équipe responsable de l'Eglise Protestante Unie sur les Sables d'Olonne et la Vendée Ouest, vient de me faire passer un message magnifique, que je me fais un plaisir de vous transmettre.
C'est un bel hommage à toutes celles et ceux qui oeuvrent au service de tous : soignants, et bien au-delà également.

                                                                      ********* 

Je pense à toi, soignant, soignante, policier ou pompier,

Embarqué avec tout ton professionnalisme sur le front

Dans ce combat difficile pour maintenir en vie ce qui peut l’être,

Tout en croisant les doigts en espérant la guérison…



Je pense à ta fatigue, à ton dévouement,

A cette vocation qui trouve à plein son sens dans ce combat.

J’espère qu’elle t’aidera à vivre profondément ton humanité !



Moi qui suis réfugié à l’arrière, terré dans mon abri,

Comment ne pas être reconnaissant pour toi qui me protège ?

Et j’applaudis, bien fort, tous les soirs à 20h,

Et dans mon cœur à chaque fois que je pense à toi.



Je pense aussi à toi, toi qui es malade, qui confies ta vie, bien obligé, aux soignants

Accorde-leur toute ta confiance !

Toi aussi, toi son proche, accorde confiance et prends patience :

Dans bien des cas, ce n’est pas trop grave !



Et dans les cas graves, remets-toi pleinement entre les mains de la Providence,

Quel que soit le nom que tu lui donnes,

Celle qui scelle notre destin et décide de l’heure de notre mort,

En lui demandant instamment que l’instant fatidique s’éloigne…



Ceux qui ont échappé et toi qui as la chance d’y échapper, pour l’instant,

Ne te gonfle pas d’un orgueil insensé,

Continue à te protéger et à protéger tes proches !

Je sais bien quelles angoisses aussi tu peux vivre,

Qui vit sans, à part les insensés ?



Je sais qu’un jour viendra où cette pandémie prendra fin,

Où elle sera derrière nous,

Où nous redécouvrirons les plaisirs simples de l’existence libre !



Et je n’oublie pas les plus démunis : familles entières ou personnes seules,

Celles que nous pouvons aider dans nos fraternités,

Mais aussi toutes les autres, migrants et sans-abris ;

Celles qui n’osent pas demander ou qui ne comprennent pas ce qui se passe…



Va les trouver, explique-leur, rassure-les le mieux possible :

Ce n’est pas en s’inquiétant que l’on se prémuni contre le virus !

Je pense à toi, commerçant, artisan, toi qui as dû fermer boutique

Ou qui as dû faire des choix difficiles.



Je pense enfin à toi qui travaille d’arrache-pied

Pour faire en sorte que notre pays fonctionne

Pour que non seulement j’ai la chance d’être soigné,

Mais que je sois aussi nourri et protégé.



Pour toi qui nettoies nos rues et vides nos poubelles,

Qui assure encore les transports et fais circuler

Des bus souvent vides, des métros peu garnis.

Reçois notre reconnaissance pour ta patience et ton dévouement.



Et je pense à toi, parent qui dois concilier vie professionnelle et vie familiale,

Surtout si tu te débrouilles dans de petits espaces.

Surtout si l’un d’entre vous est contaminé !



Je te souhaite de retrouver une vie familiale tendre et attentionnée.

Je te souhaite de recevoir en retour tendresse et affection,

Plutôt que cris et que rages. Serrez les dents, serrez les rangs !

Christophe Verrey, pasteur à Grenelle


Publié par Olivier Gaignet à 22:38
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