Valérie Rodriguez, directrice de la Fraternité Mission Populaire de Trappes, imagine toutes les petites choses qui auront changé après…
Olivier Gaignet, prêtre du diocèse de Luçon, en "semi-retraite", est en service pastoral à Talmont-Saint Hilaire, à Bourgenay, au service des paroisses et du doyenné de Talmont, sur la côte vendéenne, depuis septembre 2017 (à 75 ans). A cette date, il a quitté la paroisse de Mortagne-sur-Sèvre, à laquelle il reste toujours attaché, comme à ses précédentes affectations.
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Olivier Gaignet
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Coup de fil, hier matin, d'un ami Talmondais, Denis, s'enquérant de ce que je devenais. Je le sentais rayonnant de joie quand il me déclara : "Avec cette crise, rien n'est simple ; mais ce qui est encourageant, c'est tous ces élans de solidarité !"
A bon droit, les catholiques pourraient se sentir frustrés d'être "privés de messes" depuis déjà de longues semaines ! Mais alors, par contre, certainement pas privés de gestes de solidarité : la messe sur le monde, la messe dans la vie, l'Evangile qui éclate à tous les coins de rues et dans tant de nations du monde... Frustrés de messes peut-être, mais comblés de gestes de solidarité, en ces jours, nous l'expérimentons pleinement.
En fait, qu'est-ce qui s'est passé ? Jésus, le Ressuscité, est sorti des églises, dans lesquelles, peut-être, il se sentait un peu "confiné" ! Rappelez-vous, déjà, après sa Résurrection, il a dit aux disciples : "Vous me trouverez en Galilée." (Marc 14/28) Or, la Galilée d'alors, cela n'avait rien à voir avec le Temple de Jérusalem, ni les lieux saints ou les synagogues. On parlait même alors de "la Galilée des nations" (= des païens) (Matthieu 4/15).
Et quand Jésus sort des églises, pour inviter les uns et les autres à se bouger, et pour guérir, unir, réveiller,encourager, alors, il se passe des choses ! Et en ces jours pourtant difficiles, on dirait que c'est le monde entier qui se met à vivre à la couleur de l'Evangile !
Mais que fait donc Jésus ? Qui l'a rencontré ? Qui l'a vu à l'action ? Savons-nous lire "les signes des temps" ? Voici ce qu je lis à la dernière page du "Ouest-France" d'hier, de la part d'un gérant de Proxi : "Le lundi de Pâques, j'ai reçu un coup,de fil d'une personne âgée, en pleurs, qui n'avait plus rien à manger. J'y suis allé tout de suite. Elle m'a montré combien ses placards étaient vides et m'a dit : "Merci, merci, merci", en mettant la main sur son coeur."
Bon ! J'ignore si ce gérant est croyant ou non, mais là n'est pas le problème, car l'essentiel, c'est qu'il a répondu à un appel, et que son geste ruisselait de l'Evangile. En réalité, la formule exacte de Péguy est celle-ci : "ces athées qui ruissellent d'Evangile..."
Dans le même journal, l'on nous apprend qu'à Barcelone, les vendeurs à la sauvette, qui n'ont plus de rentrées d'argent, ont tapé dans leurs pauvres réserves pour offrir de la nourriture et des produits de 1° nécessité à environ 300 personnes. D'autre part, en demande de régularisation, ils viennent d'offrir 5000 masques et blouses, qu'ils ont fabriqués eux-mêmes, aux hôpitaux catalans. Attention, je ne vais pas faire de ces marchands ambulants, souvent musulmans, des chrétiens qui s'ignorent ! Mais même si, en ce moment, je ne peux pas aller à la messe, j'ai là sous la main tout ce qu'il faut pour prier, communier avec eux, et lire dans leur action quelque chose qui ressemble au message de Jésus.
J'apprends également, par "Le Journal des Sables" de cette semaine, que le comité de jumelage-solidarité Olonne-Gourcy, très bien implanté au Burkina Faso, vient de se proposer de répondre aux besoins exprimés sur place, en achat de protections et de matériel divers pour faire face à la pandémie. Là encore, chrétiens, musulmans, athées ? Là n'est pas le problème ! Par contre, entre Burkinabés et habitants du pays des Olonnes, il y a des gestes d'attention, d'écoute, de soutien, d'échanges qui construisent réellement un monde nouveau.
Pendant ce temps de confinement et après, puissions-nous être attentifs à repérer et valoriser ces gestes si semeurs d'une Espérance dont notre monde a tant besoin !
Pour en revenir à celles et ceux qui souffrent d'être privés de la messe dans les églises, et on les comprend, prenons conscience que la messe sur le monde est célébrée chaque jour, et en tout lieu, dans ce grand sanctuaire qu'est le monde ; et nous n'en sommes pas privés ! Mais le mesurons-nous ?
Soyons donc les pratiquants réguliers, émerveillés, de la messe éternelle au coeur de la vie des femmes et des hommes, célébrée par Jésus lui-même, ressuscité et déconfiné !
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Olivier Gaignet
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22:34
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Nos anciens n'étaient pas plus bêtes que nous...
Ils étaient même souvent plus en avance que nous aujourd'hui, dans leur vision du monde !
Pourquoi ne les a-t-on pas écoutés ???
(l'idée de ce billet a été reprise à partir d'une émission sur France-Culture samedi dernier,
et ceci est un résumé d' un article du chercheur Jean-Baptiste Fressoz :
"Introduction à "L'arbre de la science", Socio-anthropologie 28/2013, 83-95)
=0=0=0=
1 avril 1855, à Paris, alors que la foule se presse à l’Exposition
universelle pour y admirer machines et inventions, paraît un petit
ouvrage au titre énigmatique, La fin du monde par la science. L’auteur,
un obscur avocat du nom d’Eugène Huzar, propose ce qui constitue
vraisemblablement la première théorie du catastrophisme technologique.
Le livre est un succès, et deux ans après Huzar développe sa théorie
dans "L’arbre de la science".
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Olivier Gaignet
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09:02
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Ce lundi matin, comme il le fait chaque jour au début de la messe qu'il célèbre à 7h, le pape François nous a confié cette intention : "Prions pour les artistes, qui ont une capacité très grande de créativité, par la voix de la beauté." Cela tombe à merveille, en exergue de ce billet qui veut mettre en valeur le témoignage de Beethoven !
*******
Dans le sillage du billet d'hier, c'est toujours la même question qui revient :peut-on être dans la joie quand le malheur nous accable ?
Pour répondre à cette interrogation, plus que de grands discours ou de beaux conseils, je laisse la réponse à l'un des plus grands musiciens de notre histoire, Ludwig van Beethoven, né il y a 250 ans.
Vous savez sans doute que Beethoven a eu une enfance extrêmement malheureuse : son père le battait, le réveillait chaque matin pour qu'il aille jouer pour les ivrognes du coin, lui mettait une pression considérable pour qu'il devienne un nouveau Mozart et gagne de l'argent. Dès le départ donc, sa joie intrinsèque fut contrariée
Puis, il a vu le sort s'acharner avec la venue de la surdité., et a dû lutter sans cesse contre cette condition, afin qu'elle ne le détruise pas.
Dénué de joie dans sa vie personnelle, il a réagi en la créant dans sa musique, qu'il a su fabriquer dans son crâne de sourd.
Beethoven disait qu'à défaut d'éprouver de la joie, il voulait essayer de l'apporter au monde. Tout en délivrant aux hommes un message de fraternité, de justice et de liberté.
Puisse son exemple nous inspirer !
Et à chacun de nous de laisser "l'Hymne à la Joie", telle une prière, sur des paroles de Schiller, transformer notre coeur !
HYMNE A LA JOIE
1 - Que la joie qui nous appelle nous accueille en sa clarté,
Que s'éveille sous son aile l'allégresse et la beauté !
Plus de haine sur la terre, que renaisse le bonheur !
Tous les hommes sont des frères quand la joie unit nos coeurs.
2 - Peuples des cités lointaines qui rayonnent chaque soir,
Sentez-vous vos âmes pleines d'un ardent et noble espoir ?
Luttez-vous pour la justice ? Etes-vous déjà vainqueur ?
Ah ! Qu'un hymne retentisse à vos coeurs mêlant nos coeurs.
3 - Si l'esprit vous illumine, parlez-nous à votre tour ;
Dites-nous que tout chemine vers la paix et vers l'amour.
Dites-nous que la nature ne sera que joie et fleurs,
Et que la Cité future oubliera le temps des pleurs.
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Olivier Gaignet
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09:04
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A diverses reprises, depuis Pâques, au téléphone ou par mail, des personnes m'ont partagé des réflexions de ce genre : "Cette période de Pâques, je la vis difficilement : la victoire de Jésus sur la mort, je ne l'ai pas perçue ! Par contre, tous les jours, on nous fait le compte des milliers de personnes emportées par le virus ; tandis que des soignants risquent sans cesse leur vie et que, pour nombre d'entreprises, de salariés et de familles, l'avenir semble de plus en plus incertain."
Et en ce dimanche aussi, qui a encore une dimension pascale, même s'il est question de la tristesse des disciples d'Emmaüs, la tonalité du psaume par exemple est plutôt dans l'exultation : "mon coeur exulte, mon âme est en fête ; devant ta face, débordements de joie..."
Je suis donc retourné voir la liturgie de la nuit pascale, dont effectivement, je ne vous apprends rien, la dominante est la joie :
- 1° oraison : "Réjouis-toi, mère Eglise..."
- 1° préface : "Ô nuit de vrai bonheur..."
- Exultet : "Qu'éclate de partout la joie du monde..."
- lecture de la Genèse : "Et Dieu vit tout ce qu'il avait fait, et voici : cela était très bon."
- psaume 15 : "Devant ta face, débordement de joie."
- cantique de l'Exode : "Chantons pour le Seigneur, éclatante est sa gloire..."
- psaume 29 : "Avec le soir viennent les larmes, au matin, les cris de joie ; tu as changé mon deuil en une danse, mes habits funèbres en parure de joie..."
Je vous épargne le reste ; vous pourrez poursuivre par vous-mêmes cette prospection autour du thème de la joie dans la suite de cette célébration !
Alors, comment faut-il nous situer ? Cette liturgie pascale qui met l'accent sur la joie devrait-elle être réservée aux années non perturbées par un virus ? Comme me le faisait remarquer une lectrice de ce blog, "allez donc dire à une famille dont le petite fille vient d'être emportée par le Covid-19 qu'il faut être dans la joie ?" C'est vrai ! Comment l'Eglise peut-elle se permettre de leur dire : "exultez de joie" ?
En y réfléchissant, il me semble qu'il y a, parmi d'autres sans doute, trois attitudes possibles :
- une réflexion, dans le partage avec d'autres, à la façon des disciples d'Emmaüs relisant leur échec. Avec le recul, nous savons à présent que, sur le chemin, le Seigneur, quoique invisible ou peu reconnaissable, entend nos questions et nos doutes. Au cours de l'eucharistie pascale, il nous invite à un acte de foi. En laissant du temps au temps, forcément. Paul Claudel disait : "Dieu n'est pas venu supprimer la souffrance ; il n'est même pas venu l'expliquer, il est venu la remplir de sa présence."
- un acte de foi donc, mais aussi, un acte de résistance ! Et si, en participant quand même à
la joie de Pâques, c'était une façon de dire à la mort : "Non ! Tu n'auras pas le dernier mot..." J'aime bien la bénédiction solennelle que le célébrant fait sur le peuple, à la fin des messes de Pâques : "Par la résurrection de son Fils, Dieu vous a déjà fait renaître ; qu'il vous rappelle toujours à cette joie que rien, pas même la mort, ne pourra vous ravir !" Et l'assemblée, heureuse ou en recherche, répond quand même "Amen", c'est-à-dire : "ok, je suis d'accord, j'y crois !"
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Olivier Gaignet
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Le Ramadan vient de débuter ce vendredi. Cinq à six millions de musulmans sont concernés en France. Bien que de religions différentes, nous savons que nous sommes tous également aimés de Dieu et frères et soeurs en humanité. Malheureusement, en France, beaucoup ne connaissent les musulmans que par des faits divers négatifs à la télé et à travers les attentats perpétrés par des terroristes (et donc non musulmans, selon la sourate 5 ci-dessous), ou en fonction de fake-news. Nombre de nos concitoyens n'ont jamais eu d'amis musulmans et n'ont jamais lu ni même vu un Coran. Aussi aujourd'hui, en hommage à ces frères et soeurs croyants, je vous partage quelques-unes des sourates coraniques à partir desquelles il m'arrive de temps à autre de prier, comme jadis lorsque j'étais missionnaire au Mali, pays musulman à 90%.
*****
Sourate 2, verset 62 : Ceux qui croient, ceux qui pratiquent le Judaïsme, ceux qui sont chrétiens, ceux qui croient en Dieu et au dernier jour, ceux qui font le bien : voilà ceux qui trouveront leur récompense auprès de leur Seigneur. Ils n'éprouveront plus alors aucune crainte, ils ne seront pas affligés.
versets 107, 115 : Ne sais-tu pas que la Royauté des cieux et de la terre appartiennent à Dieu, et qu'en-dehors de Dieu, il n'est, pour vous, ni maître ni défenseur ?
L'orient et l'occident appartiennent à Dieu ; quel que soit le côté vers lequel vous vous tournez, la face de Dieu est là. Dieu est présent partout et il sait.
versets 153, 185 et 256 : Ô vous qui croyez, demandez l'aide de la patience et de la prière. Dieu est avec ceux qui sont patients.
Dieu veut la facilité pour vous, il ne veut pas pour vous la contrainte. Pas de contrainte en religion !
Sourate 5, verset 32 : Celui qui a tué un homme est considéré comme s'il avait tué tous les hommes ; et celui qui sauve un seul homme c'est comme s'il avait sauvé l'humanité toute entière.
Sourate 22, verset 35 : Annonce la Bonne Nouvelle aux humbles dont le coeur frémit lorsque le nom de Dieu est prononcé ; à ceux qui endurent patiemment ce qui les atteint ; à ceux qui s'acquittent de la prière ; à ceux qui donnent en aumônes une partie des biens que nous leur avons accordés.
Sourate 29, verset 46 : Ne discute avec les gens du Livre (Juifs, Chrétiens) que de la manière la plus courtoise - sauf avec ceux d'entre eux qui sont injustes. Dites : "Nous croyons à ce qui est descendu vers nous et à ce qui est descendu vers vous. Notre Dieu qui est votre Dieu est unique, et nous lui sommes soumis."
Sourate 30, versets 17 à 19 : Gloire à Dieu quand vous parvenez au soir et que vous vous retrouvez le matin ! Louange à lui dans les cieux et sur la terre, la nuit et au milieu de la journée ! Il fait sortir le vivant du mort ; il fait sortir le mort du vivant. Il rend la vie à la terre quand elle est morte : ainsi vous fera-t-il surgir de nouveau.
Sourate 33, versets 3, 5, 41 à 44 : Confie-toi à Dieu, Dieu suffit comme protecteur. Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux. Ô vous qui croyez, invoquez souvent le nom de Dieu ! Louez-le matin et soir ! C'est lui qui étend sa bénédiction sur vous pour vous faire sortir des ténèbres vers la lumière. Il est miséricordieux envers les croyants. La salutation qui les accueillera le Jour où ils le rencontreront sera : "Paix" ! Il leur a préparé une généreuse récompense.
Sourate 93, versets 1 à 11 : Par la clarté du jour, par la nuit quand elle s'étend, ton Seigneur ne t'a ni abandonné ni haï. Il t'accordera bientôt ses dons et tu seras satisfait. Ne t'a-t-il pas trouvé orphelin et il t'a procuré un refuge ? Il t'a trouvé errant et il t'a guidé. Il t'a trouvé pauvre et il t'a enrichi. Quant à l'orphelin, ne le brime pas. Quant au mendiant, ne le repousse pas. Quant aux bienfaits de ton Seigneur, raconte-les.
Et tant d'autres textes de la même veine religieuse tout au long du Coran...
*****
Quand on prend ainsi un peu connaissance du Coran, on comprend mieux le baiser que le courageux pape Jean-Paul II a donné à un Coran que lui offrait une délégation d'Irakiens musulmans, reçue au Vatican, le 14 mai 2000. A méditer !
Saint temps de Ramadan à nos ami(e)s musulman(e)s ! Et que le confinement ne leur soit pas un obstacle dans la pratique de leur Foi !
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Olivier Gaignet
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Depuis le début de la période de confinement, nous savons que pas mal de personnes, âgées principalement, dans les Ehpad par exemple, mais aussi ailleurs, et même des plus jeunes, vivent assez mal leur solitude, et on les comprend. En plus, suite au fait que le Président a laissé entendre que pour les personnes fragiles, le confinement pourrait se prolonger durablement, là, j'ai entendu plaintes et lamentations. C'est ce qui m'a donné l'idée du billet de ce jour !
Je vais donc proposer que nous nous mettions à l'école d'une jeune femme juive, d'origine hollandaise, Etty Hillesum. Comme tant d'autres Juifs, elle a vécu en camp de concentration un confinement qui, vous le devinez, n'avait rien à voir avec ce que nous subissons en ce printemps 2020. Etty Hillesum est morte à Auschwitz le 30 novembre 1943, après avoir subi toutes les humiliations et privations infligées aux Juifs. Elle n'avait que 29 ans, mais un formidable appétit de vivre, et des projets à foison, dont celui de combattre le mal et la désespérance, et de soutenir les autres détenus dans ce camp de la mort.
Voici, en vrac, quelques-uns de ses propres mots dont l'on a pu garder le souvenir : vous y trouverez le secret de sa force d'âme et de son courage. Puisse cela nous guider encore aujourd'hui !
"Dieu, le ciel, l'enfer, la terre, la vie, la mort, les siècles : nous avons tout cela en nous. Mais il faut connaître les motifs de la lutte qu'on mène, et commencer par se réformer soi-même, et recommencer chaque jour."
"Nous avons le droit de souffrir, mas non de succomber à la souffrance. Et si nous survivons à cette époque de corps et d'âme, d'âme surtout,sans amertume, sans haine, nous aurons aussi note mot à dire après la guerre."
"Je suis prête à tout accepter, tout lieu de la terre où il plaira à Dieu de m'envoyer, prête aussi à témoigner à travers toutes les situations et jusqu'à la mort, de la beauté et du sens de cette vie : si elle est devenue ce qu'elle est, ce n'est pas le fait de Dieu, mais le nôtre. Nous avons reçu en partage toutes les possibilités d'épanouissement, mais n'avons pas encore appris à exploiter ces possibilités."
"L'essentiel, la vraie vie est ailleurs: en Dieu, c'est-à-dire au plus intime de moi-même. Il y a en moi un puits très profond, et dans ce puits, il y a Dieu."
"La terreur s'accroît de jour en jour. J'élève la prière autour de moi comme un mur protecteur plein d'ombre propice, je me retire dans la prière comme dans la cellule d'un couvent, et j'en ressors plus concentrée, plus forte."
"Michel-Ange et Léonard de Vinci, Dostoïevski, Tolstoï, Rilke, Saint Augustin et les Evangélistes sont entrés dans ma vie, ils peuplent ma vie. Je suis en excellente compagnie."
"Je ne mesauve devant rien, je cherche à comprendre, j'essaie toujours de retrouver la trace de l'homme, enseve,i parmi les ruines monstrueuses de ses actes absurdes.(...) Et je m'entête à louer ta création, mon Dieu, en dépit de tout."
"Toute la journée, je vais me tenir dans un coin de cette grande salle de silence qui est en moi.Je reste immobile, un peu lasse, dans un coin de mon silence. Chaque jour, je dis adieu."
"Notre fin, probablement lamentable, je l'ai regardée en face et lui ai fait une place dans le sentiment de ma vie. Je ne suis ni amère, ni révoltée, j'ai triomphé de mon abattement. (...) Même dans la souffrance, on peut puiser de la force."
"Tout l'amour, toute la confiance en Dieu que l'on possède, on doit les tenir en réserce pour tous ceux que l'on croise sur son chemin et qui en ont besoin."
Pour ne pas être trop long, j'arrête là ce florilège de citations ; il y en aurait eu bien d'autres...
Si Hetty Hillesum a pu traverser ainsi son temps de confinement, pourtant mortel, je pense que vous avez découvert par vous-mêmes quel était son secret !
Puisse cet exemple si riche nous éclairer quant à la façon dont nous pouvons vivre et assumer notre propre confinement !
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Olivier Gaignet
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09:05
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Il est de bon ton parfois de prétendre, lorsqu'il y a un problème, que c'est de la faute des autres : au gouvernement, aux Arabes, aux curés, aux capitalistes, aux socialistes, aux migrants, que sais-je encore ? La liste serait sans fin ! En fait, ce que cela signifie, c'est que, devant une difficulté commune, on se défile, sur le dos des autres : "c'est pas moi, c'est lui..." Façon Ponce Pilate déclarant, à peine gêné : "Je suis innocent du sang de cet homme." (Matthieu 27/24) Et on s'en lave les mains. Mais si on profitait de ce temps de recul involontaire pour faire un genre d'examen de conscience ? Je me permets de vous partager la démarche dans laquelle je me suis lancé il y a quelque temps, même si ce n'est pas très brillant...
Pardon, frères et soeurs Asiatiques ! En effet, quand on a commencé à parler d'un virus en Chine, je me suis dit : "Ah ! les Chinois... Pas étonnant qu'il y ait une épidémie là-bas ! Ils bouffent n'importe quoi ; par exemple, du pangolin à 120 € le kilog Et ils n'ont quand même pas le même niveau que chez nous !" Tandis que l'on apprenait que dans des écoles en France, un jeu consistait à fuir les enfants originaires de l'Asie, d'origine chinoise ou autre d'ailleurs, en se bouchant le nez...
Pardon, frères et soeurs chefs d'Etat ! Je fais partie de ceux qui ont relevé fortement l'incompétence d'un certain nombre d'entre eux, leur manque d'anticipation, etc...Qu'est-ce que j'avais à y gagner ? Et mes propres responsabilités là-dedans, en tant que citoyen majeur ? Est-ce que j'y ai réfléchi ?
Pardon, frères et soeurs éboueurs, facteurs, commerçants, routiers, caissières et autres invisibles ! Jusqu'ici, je n'ai pas forcément pris le temps de vous voir, de vous regarder, de vous sourire, de vous remercier...
Existiez-vous vraiment pour moi ? Ou ai-je considéré comme normal que vous soyez, sans faute, 24/24, à mon service ?
Pardon, frères et soeurs Italiens ! On s'est aperçu que le virus faisait des ravages en Italie, plus largement qu'en France. A un moment, je me suis dit : "Ouf ! C'est pas chez nous..." Et je me sens fautif, avec tous les Français, de ce que, le 5 mars, nous leur ayons même piqué sur un cargo, à Marseille, un stock de 4 millions de masques venant de Chine et destinés à l'Italie. J'ai appris l'info, j'aurais dû protester, mais je n'ai pas bronché !
Pardon, frères et soeurs migrants ! La France n'est pas le pays qui accueille le mieux les migrants ! J'en ai accusé l'Etat, mais je me reconnais coupable de ne pas être allé souvent au-delà des bonnes paroles, pour les soutenir. Pardon aussi d'avoir accusé la Turquie et la Grèce, alors que les causes de ces migrations venaient de bien au-delà malheureusement...
Pardon, frères et soeurs soignants ! Je savais, grâce à vos réclamations et mouvements sociaux divers, que vous manquiez depuis longtemps de protections, de personnel, de temps, de financements, de considération, d'écoute et autres, mais là encore, je n'ai pas bougé. Je me disais que je n'y pouvais rien. Je m'en suis lavé les mains, comme Pilate !
Pardon, frères et soeurs les animaux, les arbres, et "soeur notre mère la terre", pour reprendre l'expression du pape François dans le 1° paragraphe de son encyclique "Loué sois-tu !" ! Je me suis inquiété, mais jamais profondément préoccupé du lien profond qui nous unit. Vous aussi, vous faites partie de notre famille. Notre sort est intimement lié. Mais cela n'a jamais été quelque chose d'absolument fondamental pour moi...
Et je n'avoue pas tout... Et vous-mêmes, vous avez sans doute aussi réfléchi à des choses de ce genre... Tout cela révèle le vrai visage de notre société. Je termine ce billet sur la réflexion de la journaliste Frédérique Bedos publiée dans "Ouest-France" le 9 avril :
"Le défi est devant nous, et il est colossal. Il va nous falloir apprendre en accéléré à faire "famille humaine". Si nous avions considéré le Chinois comme notre frère, l'Italienne comme notre soeur, nous aurions non seulement tenté de voler à leur secours, mais encore nous aurions vite compris qu'il y avait péril en la demeure, en notre demeure.
Lasse de nous supplier, la nature (...) riposte. (...) Elle passe par le microscopique et nous montre qu'elle peut (...) mettre à terre notre arrogante civilisation qui se croyait au-dessus de tout. (...) Il nous reste quelques semaines pour réviser. A nous d'obtenir la plus haute note, celle de l'harmonie. Il en va de notre survie."
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Olivier Gaignet
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Intéressante, cette réflexion de Laurent Berger, le leader national de la CFDT, dans une interview sur le "Ouest-France" d'avant-hier lundi : "Etes-vous optimiste ?" lui demande le journaliste. "Je suis préoccupé. Nous avons tous pris une grosse claque. Nous plongeons dans quelque chose que nous ne connaissons pas. (...) Nous devons absolument sortir de nos vérités toutes faites. N'oublions pas que l'on crève de nos inégalités sociales. Comme on crève de puiser de façon inconsidérée sur les réserves de la planète.(...) Mais cette crise remet l'humain au coeur ; ou alors, nous irons vers des lendemains très noirs."
Tiens, tiens, tiens ! Il semblerait que cette crise du Covid-19 soit en train de nous ouvrir les yeux à tous ; y compris à un certain nombre de chefs d'Etat qui se croyaient, étant aux manettes, les maîtres du monde. Mais, comme le dit encore L. Berger : "leur logiciel a explosé ! La logique budgétaire était considérée comme l'alpha et l'oméga. (...) Mais les inégalités nous éclatent à la figure."
Malheureusement, l'Histoire ne nous a rien appris ! Où des Alexandre le Grand, César, Charles-Quint, Napoléon, Staline, Hitler, Mao, qui se croyaient pourtant les maîtres du monde, ont-ils conduit leurs peuples ? Et comment chacun de nous ne se conduit-il pas, à son niveau, comme un petit roitelet de son étroit entourage ? Vaniteux, orgueilleux, trop soucieux de dominer les uns et les autres autour de lui... Les sans-grades comme les puissants écartant totalement Dieu de la question évidemment.
Mais, que nous soyons chefs d'Etat ou simples citoyens, n'avons-nous pas oublié d'où vient l'homme, et ce qu'il représente dans l'univers ? Platon, le plus grand philosophe de tous les temps, le père de la philosophie, nous avait pourtant déjà révélé, 4 siècles avant le Christ, dans ses derniers dialogues, regroupés dans le "Timée" (vers 360 avant J-C), l'origine profonde de l'humanité, quand il déclarait : "l'homme est une plante qui vient du ciel." En d'autres termes, Platon nous apprenait que, selon lui, l'homme avait une affinité fondamentale avec le divin.
Le drame, c'est que nos dirigeants, pas plus que nous-mêmes d'ailleurs, nous ne nous sommes suffisamment mis à l'école de géants comme Platon, ou Pascal encore, pour ne citer que lui : "Quelle chimère est-ce donc que l'homme ? Juge de toutes choses, imbécile ver de terre ; gloire et rebut de l'univers. Humiliez-vous, raison impuissante ; apprenez que l'homme passe (dépasse) infiniment l'homme, et, entendez de votre maître votre condition véritable que vous ignorez. Ecoutez Dieu !"
Je repensais au récent coup de gueule, le 17 avril dernier, sur le journal "La Croix", de Charles de Courson, ancien major de l'Essec, député centriste de la Marne depuis 1993, vice-président de la commission des finances de l'Assemblée nationale : "Quand j'ai vu la photo officielle du nouveau président de la République, le juin 2017, avec l'horloge de la salle du conseil des ministres bien en vue, symbolisant l'affirmation répétée d'Emmanuel Macron qu'il est "le maître des horloges", je me suis dit qu'il allait apprendre que nous ne sommes pas maîtres du temps ! Seul Dieu est maître du temps !"
Les médias nous annonçaient que le Président Macron devait avoir un échange téléphonique hier à 16h avec le pape François..., un vrai disciple du Christ et un fidèle serviteur de l'Humanité. Ce matin, en ouverture de sa messe à 7h, le pape a demandé que l'on prie pour l'unité de l'Europe. Peut-être pensait-il à la façon dont la France et autres ne sont pas venus au secours de l'Italie quand celle-ci était touchée avant et plus que nous par le coronavirus ? François a peut-être rappelé aussi à Emmanuel qu'un président doit mettre toute son énergie à écouter son peuple, à mettre au centre des préoccupations les plus vulnérables ; à ne pas se comporter en maître, mais en serviteur ! "Si quelqu'un veut être le premier parmi vous, qu'il soit l'esclave de tous !" (Marc 11/44)
Surtout dans les temps difficiles !
A bon entendeur...
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Olivier Gaignet
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Il s'en passe des choses, dans le moment inquiétant que nous traversons ! Chacun essaye de faire face, du mieux qu'il peut. Mais j'ai été particulièrement attentif à cette initiative qui consistait à demander aux uns et aux autres, connus ou inconnus, d'entrer dans une grande chaîne de partage, avec possibilité d'envoyer un poème ou une méditation qui nous aide à mieux envisager ce temps.
Personnellement, j'ai joué le jeu, sans savoir qui était à l'initiative de cette chaîne, ni où cela pouvait aboutir. Mais j'ai été récompensé, car j'ai à mon tour reçu, de personnes le plus souvent que je ne connaissais même pas, toute une série de poèmes ou de textes forts éclairants, et qui m'ont fait du bien ! Impossible de tous les citer, et seulement quelques extraits; pour votre "édification" !
Avec Joëlle, à la recherche du bonheur : une citation de John Lennon
"Quand je suis allé à l'école, ils m'ont demandé ce que je voudrais faire quand je serais grand. J'ai répondu : "Heureux". Ils m'ont dit que je n'avais pas compris la question. J'ai répondu qu'ils n'avaient pas compris la vie."
Paola nous aide à tourner le dos à la désespérance : une réflexion de Gilles Baudry, Présent intérieur
"Que nul hiver ne désespère !
Qui consent à la nuit de la graine,
la terre lui sera légère;
Au long des temps, l'aube ne parle qu'au futur."
Danielle, dans la simplicité du coeur, nous invite à la joie : coucou, c'est le printemps !
"Tout s'éveille, tout bourgeonne, tout fleurit
Mars, avril et joli mois de mai, coucou, coucou !
Dame Nature nous interpelle, coucou, coucou !
Regarde plus haut dans le ciel, coucou, coucou !
Joies de la terre, mystères du ciel, coucou, coucou !"
Guillemette nous propose une prière de Saint Jean XXIII : extraits de 10 appels
"1 - Rien qu'aujourd'hui, j'essaierai de vivre, sans tenter de résoudre le problème de toute ma vie.
3 - Je serai heureux, rien qu'aujourd'hui, dans la certitude d'avoir été créé pour le bonheur, non seulement dans l'autre monde, mais aussi dans celui-ci.
9 - Rien qu'aujourd'hui, je croirai fermement - même si les circonstances prouvent le contraire - que la bonne providence de Dieu s'occupe de moi comme si rien d'autre n'existait au monde."
Anita a envoyé sur le Net un merveilleux bouquet, avec cette légende :
"La fleur a poussé sur les cailloux de nos chemins,
l'Espérance a refleuri dans le creux de nos mains,
l'Amour a brillé comme un soleil sur nos matins."
Michelle a envoyé "un message d'espérance et de foi en l'avenir", avec un poème de Paul Eluard
"La nuit n'est jamais complète.
Il y a toujours (...), au bout du chemin, au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte, une fenêtre éclairée,
Il y a toujours un rêve qui veille, désir à combler, faim à satisfaire,
Une main tendue, une main ouverte, des yeux attentifs, une vie, la vie à se partager."
Je suis navré de n'avoir cité que des extraits de ces textes, de n'avoir pu citer tous les poèmes reçus...
Mais je rends hommage à celles et ceux qui ont pu partager leur espérance sur le Net, comme on jette une bouteille à la mer !
Bravo aux initiateurs inconnus de cette chaîne : ce sont des "semeurs d'espérance" !
N'hésitez pas à les imiter, en plaçant un poème ou une phrase qui vous motive en commentaire ...
******
- "La poésie, c'est ce qui éclaire le monde." Le même poète français Paul Eluard (1895 - 1952)
- "Il n'y a plus de solitude là où est la poésie." Charles Ferdinand Ramuz, poète suisse(1878-1947),
réflexion citée dans "La Croix" de ce mardi.
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Olivier Gaignet
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09:05
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Voici un appel à la réflexion reçu de Vévette, une fidèle de ce blog :
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Olivier Gaignet
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09:01
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Aujourd'hui dimanche, nous allons tous essayer de trouver sur internet une messe qui nous convient. Mais, au risque de vous étonner, une telle démarche est-elle un bon réflexe de baptisés ? Face à la profusion des messes sur internet en effet, des laïcs, des prêtres et même des évêques osent poser certaines questions. Témoin, ainsi que d'autres évêques, celui de Teruel, en Espagne, Mgr Cantero : "Ne semble-t-il pas que nous traitons les croyants comme s'ils ne savaient pas prier, et qu'ils doivent compter sur le clergé pour le faire ? Qu'avons-nous fait jusqu'à présent, pour les maintenir ainsi comme spectateurs ? Ne vous semble-t-il pas que tant de messes sur les écrans maintiennent les gens dans la passivité à regarder ? (...) "
Si vous suivez régulièrement ce blog, vous ne serez pas surpris. En effet, le jour du Jeudi saint, le 8 avril, dans le billet n° 2229, je vous avais transmis la proposition de l'abbé Bernard Robert de prendre en main vous-mêmes cette célébration chez vous. Mais je remarque que c'est le billet qui, d'après mon compteur personnel, a eu, de loin, et depuis Noël, le moins de lecteurs intéressés ! Ce qui n'est pas surprenant...
Tranquillisez-vous : je ne vais pas vous décourager aujourd'hui de suivre la messe sur internet ! Mais je vous invite à réfléchir à la façon dont nous pouvons au moins éviter d'être totalement passifs devant notre écran. Vous allez me répondre : mais qu'est-ce qu'on peut faire ? A vous de réfléchir ! Vous êtes assez intelligents pour prendre en main votre vie de prière, ainsi que l'a fait remarquer cet évêque espagnol ! 1° chose à faire : avant la messe, prendre un bref instant pour demander à l'Esprit-saint de vous éclairer. Je ne vais pas vous donner une réponse toute faite, sinon reprendre avec vous, à présent, le vrai sens d'une messe authentique, "dans la vie". Un peu dans le style du chemin de Croix que je vous ai proposé il y a 15 jours (billet n° 2323).
Tout d'abord, prenez votre journal préféré. Si on le parcourt avec les yeux de l'Esprit, on y trouve tout ce qui fait le contenu le plus sacré de l'eucharistie : la présence réelle ! Ou, si vous préférez, la vie des hommes et des femmes de ce monde, en chair et en os, et en sang partagés. N'est-ce pas là la vie du Christ ? Personnellement, permettez-moi de vous faire cette confidence - et c'est aussi pour vous donner des idées et vous inviter à être inventifs : quand je célèbre seul, je ne mets plus le calice et la patène sur un beau linge blanc de sacristie, mais...sur le "Ouest-France" du jour. Ou chez vous, déposez votre Bible, par exemple, ouverte, et peut-être à l'évangile du jour ou autre, sur votre revue ou journal préféré...
Ouverture de la messe : on se dit qu'on est avec plein de gens : je mets aussi sur ma table d' "autel domestique" ma liste de personnes malades ou isolées, celles auxquelles il me faut téléphoner. Nous sommes très nombreux réunis ! Avec toutes ces personnes évoquées sur le journal aussi.
Demande de pardon : je repense à celle exprimée par le président lundi dernier dans son discours, par exemple : "à l'évidence, nous n'étions pas préparés..." Je m'associe à son erreur et demande pardon au Père, dont la miséricorde est infinie, comme cela nous est nous est rappelé ce dimanche.
1° lecture : hier samedi, "Ouest-France" a consacré pas moins de 8 pages spéciales, remplis de magnifiques témoignages. Sans parler de la couverture, avec en gros titre le terme "Solidaires" et une multitude de visages. Mais comment ne peut-on pas prier avec ça ?
Evangile : mais, à travers tous les gestes de solidarité exprimés, j'hésitais entre l'évangile des Béatitudes, ou les scènes des malades pris en charge par Jésus, ou Matthieu 25 : "Quand, Seigneur, t'avons-nous vu malade, prisonnier...?"
Profession de Foi : comment ne pas croire en cet Esprit invisible qui anime chaque aidant ? Comment ne pas retrouver ainsi l'Espérance d'un Monde Nouveau voulu par Dieu ? Exprimons notre foi.
Prière universelle : fourmilière d'intentions... Mais aussi, le temps du merci au Père !
Offertoire : déposer par exemple, sur une assiette, un plateau, les noms des personnes ou des groupes qui oeuvrent pour leurs frères, et les présenter au Seigneur sous forme de prière.
Consécration : ce qu'on est en train de vivre comme solidarité, cela a une valeur sacrée. Ce qui pouvait sembler simplement humain devient pour nous un geste divin, devant lequel, avec respect, nous nous inclinons !
Evocation des défunts : toutes ces personnes parties seules : elles ont droit à notre prière.
Notre Père : au nom de toutes et tous, nos frères et soeurs, nous nous tournons vers le Père.
Communion spirituelle sans frontière ni limite : le Christ se donne à nous pleinement ; nous prenons le temps de l'accueillir ! Tout cela nourrit notre "homme intérieur".
Envoi : à quoi sommes-nous renvoyés ? Nous nous le partageons !
******
Au Baptême, les hommes, mais les femmes aussi - on l'a minimisé - nous avons toutes et tous été fait(e)s prêtres, (comme aussi rois et prophètes).
Pourquoi ne pas exercer notre sacerdoce baptismal ainsi, de façon toute simple, dans ces temps qui nous sont offerts ?
Pas forcément le dimanche d'ailleurs, mais pourquoi pas tel jour en semaine ?
Bon déconfinement d'habitudes millénaires !
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:53
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Cette interpellation de Dieu, que l'on a lue parfois un peu
distraitement, de façon intellectuelle seulement, voici que, tout à
coup, elle devient, dans le contexte actuel, une incitation
essentielle. En effet, comme nous le prions dans l'Office des Heures,
aux complies de chaque mardi (1° Lettre de Pierre 5/8-9a), la mort
(autre nom du démon), "comme un lion rugissant, rôde autour de nous,
cherchant à nous dévorer", à la recherche de sa proie.
Et
non seulement la mort corporelle, mais aussi, tout près de nous, ces
multiples déviances, ces "petites morts" qui pourraient nous faire
douter de l'humanité : la haine du "parigot" venu se réfugier sur nos
côtes, la méfiance de l'autre susceptible de nous contaminer, l'égoïsme
qui nous a fait dévaliser bêtement les super-marchés, le choix qui a été
fait de continuer à sauvegarder nos armes de destruction massive plutôt
que d'allouer les sommes ainsi dépensées à la santé de nos concitoyens
et aux besoins des personnels soignants, etc... Agir ainsi, c'est cela,
choisir la mort !
Mais voici que de partout, et de tous
bords, des voix s'élèvent, criant vers le ciel (le Ciel ?) : "Non ! Ca
ne peut plus continuer comme ça ! Nous voulons vivre autrement ! Nous
désirons bâtir un monde plus juste, plus fraternel, moins pollué, plus
attentif aux défavorisés, n'excluant plus les vieux, les ni les
migrants, ni les plus vulnérables d'entre nous..."
Effectivement,
deux points de vue s'offrent à nous en permanence ; que ce soit dans
nos échanges (par mails ou oralement, à 1,5 m de distance), ou sur nos
écrans et dans les pages de nos journaux.
- d'une
part, une vision je dirais "morbide" : le décompte "attendu" (!), chaque
soir, du nombre des décès, les cercueils que l'on voit parfois, sur nos
écrans, s'enfuir et disparaître rapidement, l'insistance
(compréhensible) qui est faite sur la lourdeur de la tâche des
soignants, la bagarre autour de la chloroquine,...
-
et d'autre part, une vision d'un ordre différent, que je qualifierais de
"pascale", dans la suite de mon billet d'avant-hier. Mais c'est peut-être une
vision qui est moins mise en avant : lorsque l'on nous montre des
malades guéris quittant l'hôpital sous les applaudissements des
soignants, les multiples gestes de solidarité collective que les médias
aiment mettre en valeur, les applaudissements de l'ensemble de la
population chaque soir à 20h,...
Ces deux visions sont
toutes les deux légitimes, et très entremêlées. Mais qu'en reste-t-il au
sein du collectif national ou international que nous formons ? Et dans
chacun de nos cerveaux, ou plutôt de nos coeurs ? Je vous laisse y
réfléchir, à la lumière de ce beau texte du Deutéronome auquel ma "Bible
des Peuples" donne ce beau titre : "Choisis le chemin de la vie" (Dt
30/ 15-20) :
"Regarde, je place aujourd'hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. ( ...)
Je te le dis aujourd'hui solennellement : vous êtes sûrs de mourir. (...)
Moi Yahvé, j'ai placé devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction.
Choisis donc la vie pour que tu vives, et ta descendance aussi après toi.
Tu aimeras Yahvé ton Dieu, tu écouteras sa voix, tu t'attacheras à lui.
C'est pour toi une question de vie.
Là est pour toi l'assurance de jours nombreux,
dans le pays que j'ai juré à tes pères Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner."
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Olivier Gaignet
à
06:57
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Olivier Gaignet
à
21:39
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A notre époque, un peu déstabilisée et en déficit d'espérance, nous avons besoin de guides et de grands témoins pour éclairer notre route : des personnes ayant à la fois "un pied dans la rue et un pied dans l'Eglise", ainsi que le cardinal Duval, ancien archevêque d'Alger, aimait définir le prêtre comme le chrétien.
C'est dans cette perspective que Gilles Bély, après avoir évoqué le témoignage du journaliste Henri Tincq, nous présente aujourd'hui la belle figure du Père jésuite Henri Madelin.
Qu'est-ce que de tels visages nous disent ? A quoi nous appellent-ils ? Ne mettons pas trop vite de côté de telles questions !
=0=0=0=
"Comment entendrez-vous les choses d'en haut si vous n'entendez
pas les choses de la terre ?" Cette phrase, adaptée de l'Evangile de
Jean (3-12), figurait toujours en haut du sommaire de la revue "Etudes" dont le Père Henri
Madelin, prêtre jésuite, fut longtemps le directeur. Victime lui aussi du
coronavirus, il vient de nous quitter, à l'âge de 83 ans, quelques jours après
le journaliste Henri Tincq.
Publié par
Olivier Gaignet
à
08:56
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Christian, de l'équipe responsable de l'Eglise Protestante Unie sur les Sables d'Olonne et la Vendée Ouest, vient de me faire passer un message magnifique, que je me fais un plaisir de vous transmettre.
C'est un bel hommage à toutes celles et ceux qui oeuvrent au service de tous : soignants, et bien au-delà également.
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Publié par
Olivier Gaignet
à
22:38
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