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...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



vendredi 17 avril 2020

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2341 : Henri Madelin : le Concile, la Bible et le journal

A notre époque, un peu déstabilisée et en déficit d'espérance, nous avons besoin de guides et de grands témoins pour éclairer notre route : des personnes  ayant à la fois "un pied dans la rue et un pied dans l'Eglise", ainsi que le cardinal Duval, ancien archevêque d'Alger, aimait définir le prêtre comme le chrétien.

C'est dans cette perspective que Gilles Bély, après avoir évoqué le témoignage du journaliste Henri Tincq, nous présente aujourd'hui la belle figure du Père jésuite  Henri Madelin.

Qu'est-ce que de tels visages nous disent ?  A quoi nous appellent-ils ?  Ne mettons pas trop vite de côté de telles questions !

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"Comment entendrez-vous les choses d'en haut si vous n'entendez pas les choses de la terre ?" Cette phrase, adaptée de l'Evangile de Jean (3-12), figurait toujours en haut du sommaire de la revue  "Etudes" dont le Père Henri Madelin, prêtre jésuite, fut longtemps le directeur. Victime lui aussi du coronavirus, il vient de nous quitter, à l'âge de 83 ans, quelques jours après le journaliste Henri Tincq.


Ces deux hommes, ces deux intellectuels, qui n'étaient pas des stars, ont pourtant marqué en profondeur leur époque par leur témoignage et par leur pensée.  Ils se retrouvent au rendez-vous de l'éternité après avoir l'un et l'autre expliqué et accompagné l'extraordinaire intuition du Pape Jean XXIII et du concile Vatican II : réconcilier l'Eglise et le monde moderne.

Henri Madelin était né en 1936. A l'âge de 9 ans, il avait été profondément marqué par le retour des prisonniers et des déportés et par les scènes de lynchage lors de la Libération. Le bonheur et l'horreur. De là peut-être viendra sa volonté de vivre sa vocation religieuse au cœur du monde. D'où son choix d'entrer dans l'ordre des jésuites. Il en sera plus tard le Provincial - c'est-à-dire le Supérieur - pour la France.

Il enseignera à Sciences Po et à l'Institut catholique de Paris, écrira de nombreux ouvrages et sera aussi l'aumônier du Mouvement Chrétien des Cadres et dirigeants (MCC). Comme son ami Jacques Delors, il met son énergie à l'émergence d'une Europe qui se construit autour de la démocratie, de la justice et de la liberté. Il sera nommé à la représentation du Saint-Siège au Conseil de l'Europe.

Sans le savoir peut-être, nous avons beaucoup reçu d'Henri Madelin. Au travers des mouvements d'action catholique, des homélies nourries de sa réflexion, des partages et des débats d'idées surgis du bouillonnement conciliaire.

Françoise Le Corre, qui fut son adjointe à "Etudes", parle justement des choses d'en haut et des choses de la terre: "les unes et les autres tenues ensemble, les unes par les autres indissociablement".

Henri Madelin estimait que les chrétiens devaient  s'informer - la Bible dans une main, le journal dans l'autre - tenter de discerner, ne pas juger hâtivement selon des critères de bien et de mal taillés à coup de serpe.  "Afin de faire entendre comme neuves les résonances de la Parole". 

Après l'élection du Pape François, jésuite comme lui, événement qu'il considérait comme une étape décisive de l'histoire de l'Eglise, il avait publié, avec la vaticaniste Caroline Pigozzi, un portrait du nouveau pape, intitulé "Ainsi fait-il". Comme pour souligner la fécondité de l'engagement et de l'action dans l'annonce de l'Evangile.

Gilles Bély

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