Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 29 septembre 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n ° 2778 : Parcours de Foi sur RCF - Vendée

Auberi, nouvellement arrivée à la direction de RCF-Vendée, vient d'innover en proposant chaque semaine dans les programmes ce qu'elle appelle des "parcours de foi".  Elle donne alors la parole à des laïcs, des prêtres ou autres, de façon très large, ce qui permet aux auditeurs d'entendre des témoignages de vie très divers ; cela invite chacun à réfléchir à ce qu'est sa propre vie.

Je viens de cette façon d'être interviewé par Auberi ; première diffusion mardi dernier 28 septembre, à 11h. Il y aura d'ailleurs une rediffusion ce dimanche 2 octobre à 11h, si le coeur vous en dit.

Entre temps, il y a toujours, en permanence, la possibilité de réentendre l'émission ; en particulier, si vous n'êtes pas disponible pour l'écouter en direct dimanche prochain, étant donné qu'à 11h, vous serez peut-être à la messe...

-  alors, sur votre moteur de recherche, vous tapez "RCF Vendée réécoute".

-  puis, vous cliquez sur "podcasts RCF Vendée"

-  apparaîtra alors en haut une barre de recherche ; cliquer sur le mot "réécoute"

-  sur le calendrier, cliquez sur la date : mardi 27 septembre (jour de la 1° diffusion)

-  placez-vous sur 11h : "Parcours de Foi"

Vous remarquerez le titre de cette émission  ;  "l'Evangile sur un tas de poubelles".  J'aurais d'ailleurs dû préciser plutôt : "sur un tas d'ordures" ; allez écouter cette émission, d'une durée de 25 minutes, et vous comprendrez pourquoi.

Si vous avez des réactions, merci de me les partager.


mardi 27 septembre 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2777 : "Shana Tova !" "Bonne et douce année" à nos frères et soeurs Juifs !

De ce dimanche 25 à aujourd'hui mardi 27 septembre, c'est la fête du Nouvel An Juif : "Rosh Hashana", ce qui signifie : "la tête de l'année".  En espérant "que cette nouvelle année soit douce, comme est suave la pomme trempée dans du miel", ainsi que le souhaitent les amis Juifs !

A cette occasion, je suis allé participer à la prière à la synagogue située en plein coeur des Sables d'Olonne. J'ai vu l'un des responsables présenter à l'assemblée la carte de voeux de Nouvel An que l'évêque de Luçon venait d'envoyer à la synagogue ; cela leur a bien fait plaisir ! L'un d'eux a dit : "Il faut qu'on lui réponde."  Un autre a ajouté : "Est-ce qu'on ne pourrait pas l'inviter ?"  Affaire à suivre !  Ce serait bien en effet que des relations véritables naissent et se développent entre la synagogue des Sables et les responsabldes au plus haut niveau au sein de l'Eglise catholique de Vendée !

 Ce Nouvel An Juif, dans cette religion, ressemble un peu, si l'on peut dire, au nouvel an de notre année liturgique, qui s'ouvre le premier dimanche de l'Avent.

Les Juifs entrent en ces jours dans l'année 5783, parce que, d'après leurs traditions, qui remontent au temps de Moïse ou au-delà, le monde aurait été créé en octobre 3761 avant Jésus-Christ. Ne haussez pas les sourcils ! Une tradition, c'est une tradition ; les Juifs ne sont pas dupes de ce que nos connaissances ont pu évoluer ; mais, pour le symbole, ils restent fidèles à leurs origines, à la foi de leurs pères, et à ce qui constitue une part de leur identité en tant que peuple croyant.

Cette fête est à la fois joyeuse et austère : elle rappelle à l'homme son statut de créature, soumise au jugement qui l'inscrira (ou non) dans le "Livre de Vie".  C'est pourquoi on se souhaite, en ces premiers jours de l'année, une inscription positive sur ce Livre.

Rosh Hashana ouvre, non seulement la nouvelle année, mais en même temps, les "dix jours redoutables" où chacun est invité à une transformation de sa vie intérieure, par un examen de conscience fouillé, quotidien, et en communauté ; tout cela étant l'occasion d'un nouveau redépart vers Dieu.

Ces dix jours de "révision de vie" sur ce que vit chacun mèneront à la fête de Yom Kippour, "Le grand pardon", qui aura lieu le mercredi 5 octobre.  C'est le jour le plus solennel du calendrier juif, quand toute la communauté est réunie pour faire aveu de ses fautes envers Dieu, et recevoir alors de lui son pardon.

Trois petites touches personnelles :

-  quand ils ont énuméré la liste des défunts de l'année, ils se sont tournés vers moi pour me demander si je souhaitais confier un nom ; j'ai cité celui de ma belle-soeur, Martine, dont la sépulture a été célébrée le 3 février dernier.

-  puis, chacun a confié à Dieu les malades qu'ils connaissaient ; ils se sont tournés vers moi et j'ai parlé de Soeur Marie-Francine, religieuse à Bourgenay, qui se bat contre un terrible cancer. Ils l'ont portée dans leur prière. L'un d'eux a aussi cité mon nom, car ils savent que je viens d'être opéré.

-  enfin, ils m'ont fait l'honneur de lire cette belle prière pour la République qu'ils reprennent fidèlement lors de chacune de leurs cérémonies.

Tous nos voeux à nos frères et soeurs Juifs !  Que la fidélité de nos frères aînés à l'Alliance avec Dieu fortifie leur espérance, en dépit des manifestations toujours actuelles d'hostilité et de violence à leur encontre !

dimanche 25 septembre 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2776 : "J'étais étranger et vous m'avez accueilli."

 

MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA 108ème JOURNÉE MONDIALE DU MIGRANT ET DU RÉFUGIÉ 2022

(25 septembre 2022)

Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés

 

« La ville que nous avons ici-bas n’est pas définitive : nous recherchons la ville qui doit venir » (He 13,14).

Chers frères et sœurs !

Le sens ultime de notre « voyage » en ce monde est la recherche de la vraie patrie, le Royaume de Dieu inauguré par Jésus-Christ, qui trouvera sa pleine réalisation lors de son retour dans la gloire. Son Royaume n’est pas encore complet, mais il est déjà présent chez ceux qui ont accueilli le salut. « Le Royaume de Dieu est en nous. Bien qu’il soit encore eschatologique, qu’il soit l’avenir du monde, de l’humanité, en même temps il est en nous ». [1]

La ville future est une « cité aux fondements solides, dont l’architecte et le bâtisseur est Dieu lui-même » (He 11,10). Son projet implique un processus de construction intense dans lequel nous devons tous nous sentir personnellement impliqués. Il s’agit d’un travail minutieux de conversion personnelle et de transformation de la réalité pour correspondre de plus en plus au plan divin. Les drames de l’histoire nous rappellent combien nous sommes loin d’atteindre notre but, la Nouvelle Jérusalem, « la demeure de Dieu avec les hommes » (Ap 21,3). Mais nous ne devons pas perdre courage pour autant. À la lumière de ce que nous avons appris par les tribulations de ces derniers temps, nous sommes appelés à renouveler notre engagement à construire un avenir qui corresponde davantage au projet de Dieu, un monde où tous peuvent vivre en paix et avec dignité.

« Nous attendons avec impatience un nouveau ciel et une nouvelle terre, où résidera la justice » (2P 3,13). La justice est l’un des éléments constitutifs du Royaume de Dieu. Dans la recherche quotidienne de sa volonté, il faut la construire avec patience, sacrifice et détermination, afin que tous ceux qui en ont faim et soif soient rassasiés (cf. Mt 5,6). La justice du Royaume doit être comprise comme l’accomplissement de l’ordre divin, de son dessein harmonieux, où, dans le Christ mort et ressuscité, toute la création redevient « une bonne chose » et l’humanité « une très bonne chose » (cf. Gn 1,1-31). Mais pour que cette merveilleuse harmonie règne, il faut accueillir le salut du Christ, son Évangile d’amour, afin que les inégalités et les discriminations du monde actuel soient éliminées.

Personne ne doit être exclu. Son projet est essentiellement inclusif et place les habitants des périphéries existentielles au centre. Parmi eux, on compte beaucoup de migrants et de réfugiés, des personnes déplacées et des victimes de la traite. La construction du Royaume de Dieu se fait avec eux, car sans eux, ce ne serait pas le Royaume que Dieu veut. L’inclusion des plus vulnérables est une condition nécessaire pour y obtenir la pleine citoyenneté. Car le Seigneur dit : « Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli, j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi » (Mt 25, 34-36).

Construire l’avenir avec les migrants et les réfugiés signifie également reconnaître et valoriser ce que chacun d’entre eux peut apporter au processus de construction. J’aime voir cette approche du phénomène de la migration dans la vision prophétique d’Isaïe, dans laquelle les étrangers n’apparaissent pas comme des envahisseurs et des destructeurs, mais comme des ouvriers volontaires qui reconstruisent les murs de la nouvelle Jérusalem, la Jérusalem ouverte à tous les peuples (cf. Is 60,10-11).

Dans la même prophétie, l’arrivée d’étrangers est présentée comme une source d’enrichissement : « Les trésors d’au-delà des mers afflueront vers toi, vers toi viendront les richesses des nations » (60,5). En effet, l’histoire nous enseigne que la contribution des migrants et des réfugiés a été fondamentale pour la croissance sociale et économique de nos sociétés. Et c’est encore le cas aujourd’hui. Leur travail, leur capacité de sacrifice, leur jeunesse et leur enthousiasme enrichissent les communautés qui les accueillent. Mais cette contribution pourrait être bien plus importante si elle était valorisée et soutenue par des programmes ciblés. Il s’agit d’un potentiel énorme, prêt à s’exprimer, si seulement on lui en donne la possibilité.

Les habitants de la nouvelle Jérusalem – prophétise encore Isaïe – garderont toujours les portes de la ville grandes ouvertes, afin que les étrangers puissent entrer avec leurs dons : « On tiendra toujours tes portes ouvertes, elles ne seront jamais fermées, ni de jour ni de nuit, afin qu’on fasse entrer chez toi les richesses des nations » (60,11). La présence de migrants et de réfugiés représente un grand défi, mais aussi une opportunité de croissance culturelle et spirituelle pour tous. Grâce à eux, nous avons la possibilité de mieux connaître le monde et la beauté de sa diversité. Nous pouvons mûrir en humanité et construire ensemble un plus grand « nous ». Dans la disponibilité mutuelle, des espaces sont créés pour une comparaison fructueuse entre différentes visions et traditions, qui ouvrent l’esprit à de nouvelles perspectives. Nous découvrons aussi la richesse contenue dans des religions et des spiritualités qui nous sont inconnues, et cela nous pousse à approfondir nos propres convictions.

Dans la Jérusalem des Gentils, le temple du Seigneur est embelli par les offrandes qui viennent des pays étrangers : « Tous les troupeaux de Qédar s’assembleront chez toi, avec les béliers de Nebayoth pour ton service : sur mon autel, ils seront présentés en sacrifice agréable ; et je donnerai au temple l’éclat de ma splendeur » (60,7). Dans cette perspective, l’arrivée de migrants et de réfugiés catholiques offre une nouvelle énergie à la vie ecclésiale des communautés qui les accueillent. Ils sont souvent porteurs de dynamiques revitalisantes et animateurs de célébrations vibrantes. Le partage de différentes expressions de foi et de dévotion représente une occasion privilégiée de vivre plus pleinement la catholicité du peuple de Dieu.

Chers frères et sœurs, et surtout vous, les jeunes ! Si nous voulons coopérer avec notre Père céleste pour construire l’avenir, faisons-le ensemble avec nos frères et sœurs migrants et réfugiés. Construisons-le aujourd’hui ! Car l’avenir commence aujourd’hui, et il commence avec chacun de nous. Nous ne pouvons pas laisser aux générations futures la responsabilité des décisions qui doivent être prises maintenant pour que le projet de Dieu sur le monde puisse se réaliser et que son Royaume de justice, de fraternité et de paix arrive.

 

Prière

Seigneur, fais de nous des porteurs d’espoir
afin que, là où sont les ténèbres, règne ta lumière,
et que, là où il y a résignation, renaisse la confiance dans l’avenir.

Seigneur, fais de nous des instruments de ta justice,
afin que, là où il y a exclusion, fleurisse la fraternité,
et que, là où il y a de la cupidité, prospère le partage.

Seigneur, fais de nous des bâtisseurs de ton Royaume
Ensemble avec les migrants et les réfugiés
et avec tous les habitants des périphéries.

Seigneur, fais-nous apprendre combien il est beau
de vivre tous comme des frères et sœurs. Amen.

 


samedi 24 septembre 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2775 : Appel à l'aide...

 Ce billet est différent de ceux que je publie habituellement.  Il s'agit d'un  appel que je viens de recevoir de la part d'Etienne, responsable du Secours Catholique sur le Pays des Olonnes. Je ne vais pas faire un discours ni partager de grandes considérations à ce sujet. On me lancerait alors, comme cela s'est passé dans l'église St Pierre de Talmont, un dimanche où je citais un appel du pape François en faveur d'un soutien aux migrants en détresse : "Curé, pas d'politique !"

Nous sommes invités, moi y compris, à partager largement cet appel autour de nous !  Puisse surgir enfin la Lumière du Salut !


Je suis alerté par un salarié du collège Jean Monet (Château d'Olonne) pour une famille composée du père, de la mère et de leurs trois enfants, scolarisés. Déboutés de leur demande d'asile, ils viennent d'être expulsés de leur logement et n'ont pas d'autre solution que dormir à 5 dans leur voiture. Les enfants parlent bien le français. Le père fait des petits boulots non déclarés, puisqu'il n'a pas le droit d'avoir un emploi régulier. Il pourrait faire face à un petit loyer. 

Je n'ignore pas combien il est difficile de trouver un logement en urgence, surtout dans une pareille situation. Mais j'ai promis de lancer cet appel en espérant qu'il trouvera un échos positif.

Amicales pensées. Etienne

 

Une belle intention de prière, mais pas que..., en ce dimanche où l'on célèbre la Journée mondiale annuelle des migrants ! 

lundi 19 septembre 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2774 : Lancement d'un Service épiscopal des relations avec le Judaïsme

 Il y a un an, en septembre 2021, le diocèse me demandait de prendre la responsabilité sur la Vendée d'un service, inexistant jusqu'alors, des relations avec le Judaïsme. Approchant à ce moment des 79 ans, j'ai commencé par refuser. Mais vu l'insistance, et surtout, par rapport à l'importance de la création d'un tel service, j'ai fini par accepter. En m'appuyant sur une expérience de 20 ans dans la rencontre avec la communauté juive des Sables d'Olonne, où j'étais alors curé, depuis la rencontre en 2003 avec le rabbin Haïm Korsia, devenu depuis grand rabbin de France. Avec son accord et sur sa sollicitation, nous avions alors accueilli l'installation, à titre transitoire, de la synagogue dans une salle du presbytère, durant environ 7 années. Les Juifs ont par la suite loué un endroit en centre-ville des Sables d'Olonne pour y installer leur synagogue.

 La semaine dernière, lors d'une interview à RCF, l'on m'a demandé pourquoi un tel service n'avait pas été encore mis en place. Il est vrai que l'Eglise catholique n'a jamais pris tellement pris conscience de son lien profond avec le peuple juif jusqu'à la tenue du concile Vatican II dans les années 60, et ce pour de multiples raisons ; l'on avait même quasiment oublié que Jésus et Marie étaient juifs ; on vivait au temps de "l'enseignement du mépris". Mais, au moment de la Shoah, certains catholiques ont pris conscience que c'était nos frères que l'on était en train d'assassiner. Puis, peu à peu, les catholiques ont redécouvert qu'ils faisaient partie, avec les Juifs, du même peuple de Dieu.  Chez nous, en Vendée, les autorités diocésaines ont fini, de leur côté, par se rendre compte qu'il y avait une communauté juive vivante sur le Pays des Olonnes, et qu'il ne serait peut-être pas inutile de s'intéresser à ces frères et soeurs présents, mais oubliés.

Peu à peu, depuis un an, j'ai fait appel à quatre personnes compétentes et motivées pour former une équipe qui constitue à présent ce que l'on appelle "le Service diocésain des relations avec le Judaïsme" (SDRJ) : Bernard Bulteau, président de l'Amitié Judéo-Chrétienne de Vendée (AJCV), Marie-Hélène Dechalotte, bibliste, qui a vécu plusieurs années en Israël et parle hébreu, Françoise Kessler, ancienne présidente de l'AJC, et Geneviève Guesdon, membre du groupe interreligieux du Pays des Olonnes, qui comprend plusieurs ami(e)s Juifs.

Avec eux, nous avons réfléchi sur le type d'actions à mener pour permettre à notre diocèse de progresser, particulièrement sur les deux points suivants : maintenir et amplifier le contact avec les Juifs, tant sur le Pays des Olonnes que sur l'ensemble de la Vendée  ; mais aussi, permettre la découverte des origines juives de notre foi.

Nous sommes déjà allés au printemps assurer des formations en ce sens sur quatre paroisses du diocèse, et nous projetons de rejoindre en décembre quatre autres paroisses pour un partage autour des traditions juives à propos de Noël et de l'Epiphanie.  Durant le temps du carême, nous irons dans d'autres paroisses pour faire découvrir comment la messe a repris les rites d'un repas juif.  Parmi nos missions, nous insistons aussi pour que l'on donne davantage d'échos aux premières lectures, tirées du Premier Testament, par le biais des homélies.  Sans parler d'une sensibilisation permanente par rapport aux dangers de l'antisémitisme, encore bien présent y compris dans certaines parties du monde catholique... A ce sujet, nous avions fait venir à la Roche le responsable national du Service des relations avec le Judaïsme sur ce même sujet en mars dernier.

Le service étant à présent bien en place sur le plan diocésain, vu la proximité de mes 80 ans, j'ai donc jugé bon de laisser la place à quelqu'un de nouveau, en la personne de Marie-Hélène Dechalotte. Je reste cependant dans l'équipe, tout en me réjouissant de voir un nouveau service d'Eglise pris en charge par un membre du laïcat, et en l'occurrence, par une femme, et de grande qualité. 

Et n'oublions jamais que, comme Jésus l'a dit à la Samaritaine : "Le salut vient des Juifs !" (Jean 4/22)

samedi 17 septembre 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2773 : Y a-t-il des risques à dialoguer avec d'autres religions ?

 

Le pape François a participé le 14 septembre 2022, au Kazakhstan, au VIIe Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles. Depuis Vatican II, l’Église catholique reconnaît la valeur des autres religions et propose d’entrer en dialogue avec elles. Mais certains se demandent si cela ne risque pas de relativiser le message chrétien… Entretien avec Henri de La Hougue, professeur à l’Institut de science et de théologie des religions de Paris.

  • Propos recueillis par Sophie de Villeneuve dans l’émission "Mille questions à la foi", sur Radio Notre-Dame.

Sophie de Villeneuve : Le dialogue interreligieux vise-t-il un rapprochement, voire une unité des religions ?

H. de La H. : Au contraire, le dialogue implique de prendre en compte chaque religion dans sa spécificité. Il ne s’agit pas de chercher à unifier des dogms, mais d’apprendre à se connaître mutuellement pour apprécier les richesses des autres et, ainsi, approfondir sa propre foi.

Dialoguer, c’est se connaître, mais n’est-ce pas aussi confronter ses idées, se disputer parfois ?

H. de La H. : Le mot « dialogue » a été remis en valeur par le pape Paul VI dans son encyclique Ecclesiam suam, parue en 1964, en plein concile. Il en parle comme d’un « dialogue de salut ». Le dialogue n’est donc pas une technique d’évangélisation, ce n’est pas non plus un moyen d’éviter de s’entre-tuer. C’est la manière dont Dieu s’est révélé : dans un long dialogue avec l’humanité, qui culmine avec l’Incarnation, le Verbe fait chair. Le Verbe, le logos, a traversé le Ciel, dia, pour venir nous parler. Nous chrétiens avons la charge de prolonger ce dialogue, d’être témoins pour les autres de ce dialogue que Dieu veut vivre avec l’humanité.

N’est-il pas difficile de dialoguer avec des personnes qui ne partagent pas la même foi ? Peut-on s’entendre d’abord sur quelques bases ?

H. de La H. : En effet. Le dialogue sera différent si l’on discute avec des juifs et des musulmans qui partagent avec nous une base anthropologique commune, que l’on trouve dans les écrits de sagesse : l’idée d’un Dieu créateur, qui intervient dans l’humanité, qui lui parle à travers des prophètes, qui demande à l’homme d’être responsable de sa vie, de témoigner de Dieu, un Dieu qui jugera les hommes à la fin de leur vie selon leurs actes…

Voulez-vous dire qu’il est plus facile de discuter avec des croyants monothéistes qu’avec des croyants d’autres religions ?

H. de La H. : C’est à la fois plus facile et plus difficile. C’est plus facile d’aller loin dans le dialogue. Mais il est plus facile aussi, parce qu’on a de nombreux points communs, de croire que l’on parle de la même chose quand on utilise les mêmes mots. Avec les bouddhistes, les choses sont plus claires. Pas de Création, pas de Dieu, cycles de renaissance : on sait d’emblée que l’on n’est pas dans le même univers. Avec les juifs et les musulmans, les pièges sont nombreux. Les mots « prophète » ou « Christ », par exemple, ne signifient pas la même chose.

Mais pour se mettre au diapason des autres, n’est-on pas obligé de revenir sur ses propres convictions ?

H. de La H. : Le Nouveau Testament (Actes 4,12) dit clairement qu’il n’y a pas de salut en dehors du Christ : « Il n’y a pas sous le ciel d’autres noms donnés aux hommes par lesquels nous devrions être sauvés ». Jésus a envoyé ses disciples annoncer l’Évangile à toutes les nations, et baptiser au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. L’annonce du Royaume de Dieu, établi sur la terre en Jésus-Christ, par la vie, la mort et la résurrection du Christ, comme un don décisif et universel que Dieu fait au monde, fait partie de la mission de l’Église. Cependant, annoncer l’Évangile en se posant comme détenteur de la vérité, les autres étant dans l’erreur, c’est tenir un discours inaudible pour ceux qui n’ont pas la même foi. De plus, le Christ lui-même a annoncé le Royaume en respectant les personnes, en les aimant, et c’est parce que les personnes se sont senties aimées et respectées qu’elles ont eu le goût de le suivre. Le dialogue et l’annonce, au fond, sont deux manières d’accomplir la même mission. Quand une vraie relation d’amour s’établit, chacun souhaite partager avec l’autre le cœur de ce qui le fait vivre, et chacun est en mesure de recevoir de l’autre le meilleur de ce qu’il vit sous la mouvance de l’Esprit Saint.

Finalement, le dialogue, c’est un partage…

H. de La H. : Oui, c’est le partage de nos convictions religieuses respectives, qui nécessite une certaine amitié. Un dialogue qui cherche à convaincre ou à convertir ne peut pas aller bien loin.

Cela risque-t-il d’affadir notre foi ?

H. de La H. : C’est un risque à prendre. Si l’on cherche à s’entendre en se disant que nous avons tous le même Dieu et les mêmes prophètes, on ne s’inscrit pas dans une vraie logique de dialogue. C’est comme dans les relations humaines : quand on aime des personnes, on a besoin de savoir qui elles sont vraiment, et que chacune puisse s’exprimer. C’est ce qui construit la relation. J’ai beaucoup d’amis musulmans, qui m’ont invité dans des mosquées à témoigner de ma foi chrétienne. De futurs imams m’ont invité à leur parler de l’eucharistie pendant trois heures. J’ai même été invité à prêcher à la grande mosquée de Téhéran, devant mille personnes à qui j’ai parlé de deux sujets typiquement chrétiens : pourquoi nous disons que le Christ est le Fils de Dieu, et pourquoi il est important pour nous qu’il soit mort sur la Croix. Je me suis appuyé pour cela sur des notions du chiisme, et ce que j’ai dit a été très bien reçu.

Il a donc fallu pour cela que vous ayez une bonne connaissance de l’islam et du chiisme…

H. de La H. : Connaître l’autre est la première étape du dialogue. Cela permet aussi d’approfondir sa propre foi. Quand on fait visiter une église à un musulman pour la première fois et que l’on explique ce qu’est le tabernacle, le confessionnal ou l’autel, il faut pouvoir utiliser d’autres mots que ceux que l’on utilise habituellement avec des chrétiens. Un musulman ne sait pas ce qu’est la présence réelle ou la rémission des péchés. Il faut pouvoir utiliser les mots de tous les jours pour parler de sa foi, ce qui oblige à approfondir sa propre foi.

Le dialogue entre les religions n’est donc pas forcément un dialogue de sourds.

H. de La H. : C’est un dialogue qui se vit dans le temps, mais aussi, pour que ça marche, dans l’estime mutuelle, le respect et l’amitié. Si c’est le cas, le dialogue est un lien d’enrichissement pour les deux côtés.

Beaucoup pensent que le dialogue est inutile, surtout avec l’islam. Que leur diriez-vous ?

H. de La H. : Qu’ils peuvent essayer. Il y a trente ans que je me suis investi dans le dialogue avec l’islam. Bien sûr, il y a des gens, d’un côté comme de l’autre, qui ne veulent pas dialoguer. Mais je crois qu’on peut dialoguer avec la plupart des musulmans, et certaines réalités concrètes nous y invitent. Je pense par exemple aux couples islamo-chrétiens, qui sont de plus en plus nombreux. Il faut qu’ils puissent s’entendre, construire une vie, élever des enfants ensemble. Cela ne peut pas se vivre sans un profond dialogue interreligieux.

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Merci à la paroissienne fidèle de ce blog qui a eu le belle idée de me communiquer cet intéressant document !

 

 


mercredi 14 septembre 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2772 : Et si les catholiques avaient quelque chose à apprendre des autres religions ?

 C'est à l'occasion du voyage pastoral du pape François en ces jours, du 13 au 15 septembre, au Kazakhstan, que m'est venue l'idée de ce billet.  Dans ce qui est l'un des dix pays les plus vastes du monde, voisin entre autres de la Chine et de la Russie, où les catholiques ne représentent qu'un pour cent de la population, le pape prend part, pendant ces trois jours, à la septième session plénière du "Congrès des responsables des religions mondiales et traditionnelles" ; et cela, aux côtés d'une centaine de délégations venant de tous les horizons.

Et c'est là où je veux en venir. Pour une fois, un pape participe à une initiative qui ne vient pas de lui ; et pas non plus des services du Vatican, ni de l'Eglise catholique en tant que telle, toujours en tentation de se situer au-dessus et un peu en surplomb.  Et cela, quitte à provoquer l'étonnement, si ce n'est l'incompréhension d'un certain nombre de ceux qui pensent que l'Eglise n'a pas à se mettre au même niveau que ces autres diverses religions.

"En choisissant de se laisser inviter à ce congrès, nous révèle le journal "La Croix" du 13 septembre, le pape bouscule une règle implicite solidement ancrée au Vatican, selon laquelle jamais un pape ne devrait participer à un sommet avec des responsables d'autres religions sans l'organiser lui-même." 

Mais n'est-ce pas là que, à travers cette nouvelle façon de se situer du pape, l'on rejoint enfin la ligne évangélique la plus profonde ? Les catholiques ont trop longtemps pensé que c'était eux les seuls, les vrais, les meilleurs experts de Dieu. Alors qu'aucun être au monde, aucune groupe humain, y compris la famille catholique, ne peut prétendre avoir accès seul à toute la Vérité.  D'ailleurs, St Ambroise ne disait-il pas que "toute vérité, quel que soit celui qui l'énonce, vient de l'Esprit-Saint" ?

Je voudrais prendre un exemple que nous avons sous les yeux en France, y compris chez nous en Vendée : c'est celui de nos frères et soeurs Protestants. J'ai fait un rêve !  Et si l'Eglise de Rome, l'Eglise catholique en Vendée, prenaient le temps de s'intéresser, même un tout petit peu, à ce qui se vit chez ces chrétiens dont nous sommes séparés, n'y verrait-on pas plus clair par rapport à l'avenir de nos diocèses et de nos paroisses ?

Simplement quelques exemples, sans que, faute de place, il soit possible ici de les développer :

-  la façon dont les Protestants donnent la première place à la Bible, à la Parole de Dieu, tant dans leurs temples qu'au sein de leurs familles.

-  les synodes qu'eux, ils organisent chaque année, pour revoir sans cesse où ils en sont de leur fidélité à l'Evangile

-  le rôle éminent que vivent les laïcs au sein de toutes les instances

-  l'absence d'une hiérarchie omnipotente, toute puissante, un peu lointaine et sacralisée

-  la place éminente prise par les femmes, y compris en tant que pasteures

-  la dynamique extraordinaire et très festive, créatrice, chez les évangéliques. Et cela même si tout ne se vit pas forcément comme on le souhaiterait... Etc.

Entre nous, tout cela, en tant que délégué diocésain à l'unité des chrétiens, je l'avais fait remonter au diocèse lors des récentes rencontres synodales. Mais à mon grand regret, lorsque j'ai pris connaissance de la synthèse globale des réponses sur le diocèse de Luçon, aucun des points que j'ai cités, pouvant interpeller nos façons de faire, n'y a été repris !!!  Il reste beaucoup à faire ! Ne nous décourageons pas !

Une autre fois, nous pourrions partager ensemble combien les religions juives, musulmanes et autres pourraient nous aider, de la même façon, à voir plus clair dans nos façons de faire au sein de l'Eglise catholique.  Affaire à suivre !


dimanche 11 septembre 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2771 : Quelques conseils du Père de Foucauld à propos des nouvelles paroisses

En ce 11 septembre a eu lieu le 149° pèlerinage de Bourgenay en l'honneur de Notre-Dame de l'Espérance. Ce fut également la fête du lancement des nouvelles paroisses sur le diocèse de Luçon ; sur le secteur où je me trouve, les deux anciennes paroisses de Talmont et de Jard sont désormais regroupées sous le patronage de St Henri Dorie de Talmont. A cette occasion, et en cette année qui a vu la canonisation du P. de Foucauld, notre curé m'a demandé de présenter comment le message du P. de Foucauld pouvait être de bon conseil encore pour nous aujourd'hui.

 

Charles de Foucauld et notre nouvelle paroisse

Charles de Foucauld a vécu il y a un siècle, dans un contexte complètement différent du nôtre, tel un moine ou un ermite ; et en plus, un certain nombre d’années en plein Sahara ! A première vue, on pourrait en déduire que nous n’avons rien à apprendre de son expérience, par rapport au lancement de notre nouvelle paroisse… Mais on va voir ce qu’il en est, et il y a de quoi être surpris. Il donne en effet des conseils qui semblent étonnamment actuels, par rapport aux défis d’aujourd’hui, au sein de notre Eglise qui se cherche, et par rapport à cette nouvelle paroisse qu’il nous faut bâtir ensemble ?  A partir de ce que Charles de Foucauld a vécu, recueillons quelques pistes et des repères pour notre propre action.

Pour lui, la fraternité, au sein d’une paroisse, c’est une priorité :

« Que leur universelle et fraternelle charité brille comme un phare ; que nul n’ignore, bien loin à la ronde, que leur fraternité est un port, un asile, où tout humain, surtout pauvre et malheureux, est à toute heure fraternellement invité, désiré et reçu, qu’elle est en son nom la maison du cœur de Jésus, de l’amour divin rayonnant sur la terre, de la charité brûlante du Sauveur des hommes. »

C. de Foucauld nous rappelle la place éminente de la prière, dans notre action paroissiale :

« En toute chose, demandons-nous ce que penserait, dirait, ferait Jésus à notre place, et faisons-le. Autant que possible, passons chaque jour au moins un quart d’heure en adoration devant le Très Saint Sacrement. »

Il donnait le conseil suivant à son ami Louis Massignon : « Tâchez de vous imprégner de l’Esprit de Jésus en lisant et relisant, méditant et reméditant sans cesse ses paroles et ses exemples : qu’ils passent dans nos âmes comme la goutte d’eau qui tombe et retombe sur une dalle, toujours à la même place. »

Quel est notre rôle de paroissiens par rapport à l’évangélisation ?

« Par leur exemple, les frères et sœurs doivent être une prédication vivante. Ils doivent être un Evangile vivant : les personnes éloignées de Jésus, et spécialement les infidèles, doivent, sans livres et sans paroles, doivent découvrir l’Evangile par la vue de leur vie. » 

Les difficultés ne manqueront pas ; mais il ne faut pas se laisser abattre par les obstacles :

« Il faut compter travailler toute notre vie dans « l’angoisse des temps ». Les difficultés ne sont pas un état passager à laisser passer comme une bourrasque pour nous mettre au travail quand le temps sera calme ; non, elles sont l’état normal ; il faut compter être toute notre vie, pour toutes les choses bonnes que nous voulons faire, dans « l’angoisse des temps ».

La priorité des priorités pour des paroissiens, c’est d’aimer l’humanité :

« Tout chrétien doit regarder tout humain comme un frère bien aimé ; un chrétien est toujours le tendre ami de tout humain ; il a pour tout humain les sentiments du cœur de Jésus. 

« Avec certains, sans leur dire jamais un mot de Dieu ni de la religion, patientant comme Dieu patiente, étant bon comme Dieu est bon, aimant, étant un tendre frère et priant.  Avec d’autres, en parlant de Dieu dans la mesure qu’ils peuvent porter…   Surtout voir en tout humain un frère, un enfant de Dieu, une âme rachetée par le sang de Jésus, une âme aimée de Jésus, une âme que nous devons aimer comme nous-même et au salut de laquelle nous devons travailler.»

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Tout ceci a été illustré alors, et de façon magistrale, par une intervention remarquée du lama bouddhiste Thrinlé, qui a souhaité participer à notre pèlerinage quand il a appris que l'on y méditerait le message du P. de Foucauld ; dont il nous a expliqué que cette grande figure l'a beaucoup marqué.  Belle expérience de l'interreligieux, qui augure bien de l'esprit d'ouverture de notre nouvelle paroisse !

 

dimanche 4 septembre 2022

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2770 : Le Christ porte notre croix !

 Homélie du 23° dimanche C, en la chapelle de Bourgenay

Vous avez entendu ?  "Celui d'entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut être mon disciple." (Luc 14/25-33).

Il paraît un peu rude, cet évangile, vous ne trouvez pas ?  Qui invite à préférer le Christ à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, et même à sa propre vie ?  Bien sûr, on peut écouter ce genre de texte de façon, disons, habituée ; et puis, on pense à autre chose. Ce n’est quand même pas à de braves paroissiens comme nous que Jésus va demander des choses aussi radicales ! D’accord, c’est un peu vrai, mais c’est faux en même temps. Je vais prendre 3 exemples pour nous aider à voir plus clair dans tout ça !

1° ex. : Peut-être certains d’entre vous ont eu l’occasion d’aller prier à la chapelle de la Médaille Miraculeuse, à Paris. A 100 m à peine, il y a la chapelle des Missions Etrangères de Paris, au 128 de la rue du Bac.  Lorsque j’habitais Paris, tout près de cette chapelle, dans le 7°, j’allais souvent y prier.  Et j’étais chaque fois impressionné par un immense tableau, du peintre Charles de Coubertin, qui évoque, de façon émouvante, le départ des missionnaires jusqu’aux extrémités de la terre, et particulièrement, chez les Mep (Missions Etrangères de Paris), en direction de l’Asie (Inde, Japon, Corée...).

L’on voit, sur ce tableau, des « partants », à l’air très jeunes, alignés face à l’assemblée, devant le maître-autel, alors que l’évêque qui les envoie en mission est à genoux devant eux, pour embrasser les pieds de chacun d’entre eux. Tandis que, pour accomplir le même geste, derrière arrivent en procession leurs profs de séminaire, et aussi leurs parents, dont le peintre retrace bien la profonde émotion. Car l’issue était souvent tragique. Nous en savons quelque chose, à travers le témoignage de notre saint Henri. Dorie, décapité à Séoul, en Corée, en 1866, à 27 ans seulement. Sa fête sur la paroisse est le 23 septembre, et nous ne devons pas oublier ce saint de chez nous, qui a suivi à la lettre l’évangile de ce jour..  « Si quelqu'un vient à moi sans me préférer à son père et sa mère… » : voilà en effet jusqu’où peut aller une réponse à l’appel du Christ !

Entre nous, merci à nos Soeurs de Bourgenay ici présentes, qui ont vécu de tels départs !  Comme Sr Maryvonne, qui a passé toute sa vie loin de sa famille, en, mission à Madagascar, Sr Maud, qui a quitté le Congo pour nous rejoindre, Sr Elisabeth, qui a laissé sa famille à Madagascar, et qui n'était pas auprès de sa maman quand celle-ci est décédée...

2° exemple : Il y a une quinzaine de jours, à l’Ile d’Olonne, une petite fille de 11 ans, Charlie, est décédée d’une maladie orpheline, une myopathie, dont il y a seulement 5 autres cas semblables dans le monde entier. Malgré son mal, cette petite fille était pleine de courage et de dynamisme, si bien qu’on lui avait donné une responsabilité d’ambassadrice du téléthon. Ses parents, totalement incroyants, déchirés par la douleur, avaient prévu une brève cérémonie seulement au crématorium, plusieurs jours plus tard. Mais entre temps, ils se sont penchés sur le portable de leur fille, et qu’est-ce qu’ils ont découvert ?  Que dans ses échanges avec ses petites amies, Charlie disait à celles-ci qu’elle aimerait devenir chrétienne et se faire baptiser, mais qu’elle n’osait pas en parler à ses parents, afin de ne pas leur faire de peine, car ils étaient non-croyants.

Découvrant cela, les parents, faisant preuve d’une ouverture exemplaire, ont changé d'avis et décidé qu’il y aurait une cérémonie religieuse en l’église de l’Ile d’Olonne, et cette église s’est trouvée comble pour l’occasion. Voilà comment, au cœur de notre société qui semble tourner le dos à Dieu, une petite fille nous montre l’exemple en acceptant de porter sa croix, comme ambassadrice du téléthon, et en faisant le choix de marcher à la suite du Christ vers le baptême de désir !

3° exemple : Je viens de rencontrer récemment un monsieur, qui n’est pas d’ici, écrasé par trop de souffrances, qui traîne le projet de mettre fin à ses jours.  Mais il a eu l’occasion de rencontrer quelqu’un qui a su l’écouter, et trouver les mots pour lui révéler que sa vie avait un sens, et qu’il n’était pas seul : car Jésus portait sa croix avec lui. Comment les choses évolueront-elles ?  On ne sait !  Mais ce qui est sûr, c’est que, au milieu de toutes nos souffrances, ou celles de nos proches, ou de personnes de notre entourage, il nous faut réfléchir, comme celui qui veut bâtir une tour dont parlait l'évangile. Alors, avec la force du Seigneur, renonçons toujours au mal, au découragement, et ne laissons jamais le dernier mot au désespoir dans la conduite de notre existence ; mais au contraire, essayons de tout faire pour porter les croix que la vie nous envoie, et, comme St Henri Dorie, comme Charlie et tant d’autres avant nous, suivons le Christ jusqu’au bout !  Un bonheur sans fin nous attend !   Amen !