Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



jeudi 30 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2827 : MERCI de votre aide, je vais mieux !

 Ces derniers temps, depuis avant Noël, j'ai traversé des moments difficiles au plan santé. Je me suis même demandé, durant certaines nuits blanches à l'hôpital, si j'allais m'en sortir : "coeur presque totalement calcifié, valves fichues, un gros caillot de 3cm et demi dans le coeur : vous n'êtes pas opérable..." Je ne vais pas revenir là-dessus !  Mais je voudrais cependant, par ce billet, partager à tous un immense merci.

Merci à Dieu d'abord !  Car si on a failli m'enterrer, je suis toujours vivant ! Combien de fois je me suis remis dans la main du Père !  Et cela me faisait du bien de me redire, à 2h ou à 4h du matin, quand je n'arrivais plus à respirer et que tout allait mal : "Même si je marche dans le ravin de l'ombre et de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi ; ton bâton, ton appui, voilà qui me rassure" (psaume 23 (22), Tob.

Merci à celles et ceux qui, nombreux, famille, paroissiens actuels ou anciens, amis, prêtres, inconnus, qui m'ont fait parvenir des messages, lettres, coups de fil de soutien. Auxquels j'ai parfois tardé à répondre, tellement j'étais mal en point.

Merci également pour les visites ! Avec le regret que, pendant toute une période, j'ai été conduit à les limiter, tant je me sentais épuisé.

Un autre merci pour vos paroles, pleins de sens, pour vos encouragements permanents, qui m'ont aidé à ne pas baisser les bras, et m'ont permis de ne pas perdre l'espérance et de garder le moral.

Je vous suis reconnaissant aussi pour vos prières, et pour le soutien spirituel que vous m'avez apporté. Merci à ceux qui ont pensé et prié pour moi, sans me le dire ! Et si c'était grâce à Dieu et à votre foi si, ayant frôlé la mort, jusqu'ici, pour l'instant du moins, j'en ai été épargné ?  Un ami médecin m'a rappelé cette réflexion du célèbre chirurgien Ambroise Paré : " Je le soignai, Dieu le guérit."

Et il faudrait que je cite celles et ceux qui, durant toutes ces semaines, ont déposé devant ma porte, parfois sans se faire connaître, soupes et plats divers, gâteaux et friandises, pour me remonter le moral !

Je pense également à ce sympathique paroissien, auquel j'avais envoyé un message à l'occasion d'un deuil dans sa famille et qui s'est excusé de ne pas m'avoir demandé de mes nouvelles. Je l'ai tranquillisé : ce n'est pas un problème pour moi. La preuve, c'est que, moi également, je suis bien loin de soutenir tant de personnes éprouvées. Et ce n'est jamais facile de contacter une personne malade. Que nul ne s'inquiète à ce sujet !

Je remercie enfin, une fois encore, l'ensemble des soignants qui m'ont pris en charge et accompagné, avec attention, sympathie et compétence, jour après jour, depuis plus de trois mois.

Lundi, je voyais mon cardiologue à la clinique des Sables d'Olonne. Je suis allé le rencontrer avec crainte et tremblement.Je m'attendais à ce qu'il me dise que j'étais vraiment en mauvais état. Or, après avoir étudié mon récent scanner du coeur, il m'a fait savoir que si mon coeur était bien abîmé, le traitement médicamenteux m'avait vraiment malgré tout, remis sur pied, et que je pouvais, avec prudence, reprendre quelques activités, et que ceci était important pour moi. Je me suis senti tel un miraculé !!!

J'abandonne cependant mes responsabilités diocésaines, que ce soit pour les relations avec le Judaïsme ou l'Unité des chrétiens.  J'ai aussi passé le flambeau de la présidence du groupe interreligieux du Pays des Olonnes à mon vice-président juif, qui a déjà pris le manche, et je l'en remercie.

Désormais, je m'en tiendrai à assurer les 2 messes en semaine à la chapelle de Bourgenay, et une messe en Ehpad de temps en temps.  Avec un accompagnement des personnes au besoin, malades ou autres, sur la paroisse. Et le suivi de ce blog tant que je le pourrai. En tout cas, je suis reconnaissant envers les prêtres de la paroisse, Daniel et Jean-Guy, qui assurent le ministère paroissial avec courage !

Mais pensons surtout à celles et ceux qui sont bien plus atteints que moi par la maladie et la détresse. Mettons-nous bien ces dures situations dans la tête, et luttons pour une plus grande fraternité !

dimanche 26 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2826 : Prière pour la paix en Ukraine

Voici la prière de consécration et de remise de l'humanité, et en particulier, de la Russie et de l'Ukraine, au Coeur Immaculé de Marie, prononcée par le pape François dans la basilique Saint-Pierre il y a juste un an, le 25 mars 2022, en la fête de l'Annonciation.

Cette supplique est un peu longue !  Mais cela vaut la peine de se la redire de temps en temps, sinon quotidiennement, pour soutenir le combat pour la Paix !  Ce sera notre façon de ne pas rester immobiles, mais de contribuer à soutenir nos frères et soeurs loin de nous, accablés par ce conflit !

 

Ô Marie, Mère de Dieu et notre Mère, en cette heure de tribulation nous avons recours à toi. 

Tu es Mère, tu nous aimes et tu nous connais : rien de tout ce à quoi nous tenons ne t’est caché.

 Mère de miséricorde, nous avons tant de fois fait l’expérience de ta tendresse providentielle, de ta présence qui ramène la paix, car tu nous guides toujours vers Jésus, Prince de la paix.

Mais nous avons perdu le chemin de la paix.

 Nous avons oublié la leçon des tragédies du siècle passé, le sacrifice de millions de morts des guerres mondiales.

 Nous avons enfreint les engagements pris en tant que Communauté des Nations et nous sommes en train de trahir les rêves de paix des peuples, et les espérances des jeunes. 

Nous sommes tombés malades d’avidité, nous nous sommes enfermés dans des intérêts nationalistes, nous nous sommes laissés dessécher par l’indifférence et paralyser par l’égoïsme. 

Nous avons préféré ignorer Dieu, vivre avec nos faussetés, nourrir l’agressivité, supprimer des vies et accumuler des armes, en oubliant que nous sommes les gardiens de notre prochain et de la maison commune. Nous avons mutilé par la guerre le jardin de la Terre, nous avons blessé par le péché le cœur de notre Père qui nous veut frères et sœurs. 

Nous sommes devenus indifférents à tous et à tout, sauf à nous-mêmes. Et avec honte nous disons : pardonne-nous, Seigneur !

Dans la misère du péché, dans nos fatigues et nos fragilités, dans le mystère d’iniquité du mal et de la guerre, toi, Mère sainte, tu nous rappelles que Dieu ne nous abandonne pas et qu’il continue à nous regarder avec amour, désireux de nous pardonner et de nous relever. 

 C’est Lui qui t’a donnée à nous et qui a fait de ton Cœur immaculé un refuge pour l’Église et pour l’humanité. Par bonté divine, tu es avec nous, et tu nous conduis avec tendresse, même dans les tournants les plus resserrés de l’histoire

Nous recourons donc à toi, nous frappons à la porte de ton Cœur, nous, tes chers enfants qu’en tout temps tu ne te lasses pas de visiter et d’inviter à la conversion. 

En cette heure sombre, viens nous secourir et nous consoler. Répète à chacun d’entre nous : “Ne suis-je pas ici, moi qui suis ta Mère?”

 Tu sais comment défaire les nœuds de notre cœur et de notre temps. Nous mettons notre confiance en toi. Nous sommes certains que tu ne méprises pas nos supplications et que tu viens à notre aide, en particulier au moment de l’épreuve.

C’est ce que tu as fait à Cana de Galilée, quand tu as hâté l’heure de l’intervention de Jésus et as introduit son premier signe dans le monde. Quand la fête était devenue triste, tu lui as dit : « Ils n’ont pas de vin » (Jn 2, 3). Répète-le encore à Dieu, ô Mère, car aujourd’hui nous avons épuisé le vin de l’espérance, la joie s’est dissipée, la fraternité s’est édulcorée. Nous avons perdu l’humanité, nous avons gâché la paix. Nous sommes devenus capables de toute violence et de toute destruction. Nous avons un besoin urgent de ton intervention maternelle.

Reçois donc, ô Mère, notre supplique.
Toi, étoile de la mer, ne nous laisse pas sombrer dans la tempête de la guerre.
Toi, arche de la nouvelle alliance, inspire des projets et des voies de réconciliation.
Toi, “terre du Ciel”, ramène la concorde de Dieu dans le monde.
Éteins la haine, apaise la vengeance, enseigne-nous le pardon.
Libère-nous de la guerre, préserve le monde de la menace nucléaire.
Reine du Rosaire, réveille en nous le besoin de prier et d’aimer.
Reine de la famille humaine, montre aux peuples la voie de la fraternité.
Reine de la paix, obtiens la paix pour le monde.

Que tes pleurs, ô Mère, émeuvent nos cœurs endurcis. Que les larmes que tu as versées pour nous fassent refleurir cette vallée que notre haine a asséchée. Et, alors que ne se tait le bruit des armes, que ta prière nous dispose à la paix. 

Que tes mains maternelles caressent ceux qui souffrent et qui fuient sous le poids des bombes. Que ton étreinte maternelle console ceux qui sont contraints de quitter leurs maisons et leur pays. 

Que ton Coeur affligé nous entraîne à la compassion et nous pousse à ouvrir les portes et à prendre soin de l’humanité blessée et rejetée.

Sainte Mère de Dieu, lorsque tu étais sous la croix, Jésus, en voyant le disciple à tes côtés, t’a dit : « Voici ton fils » (Jn 19, 26). Il t’a ainsi confié chacun d’entre nous. Puis au disciple, à chacun de nous, il a dit : « Voici ta mère » (v. 27). Mère, nous désirons t’accueillir maintenant dans notre vie et dans notre histoire. 

 En cette heure, l’humanité, épuisée et bouleversée, est sous la croix avec toi. Et elle a besoin de se confier à toi, de se consacrer au Christ à travers toi. Le peuple ukrainien et le peuple russe, qui te vénèrent avec amour, recourent à toi, tandis que ton Cœur bat pour eux et pour tous les peuples fauchés par la guerre, la faim, l’injustice et la misère.

Mère de Dieu et notre Mère, nous confions et consacrons solennellement à ton Cœur immaculé nous-mêmes, l’Église et l’humanité tout entière, en particulier la Russie et l’Ukraine.

 Accueille cet acte que nous accomplissons avec confiance et amour, fais que cesse la guerre, assure au monde la paix. Le “oui” qui a jailli de ton Cœur a ouvert les portes de l’histoire au Prince de la paix ; nous espérons que la paix viendra encore par ton Cœur.

 Nous te consacrons l’avenir de toute la famille humaine, les nécessités et les attentes des peuples, les angoisses et les espérances du monde.

Qu’à travers toi, la Miséricorde divine se déverse sur la terre et que la douce palpitation de la paix recommence à rythmer nos journées. Femme du “oui”, sur qui l’Esprit Saint est descendu, ramène parmi nous l’harmonie de Dieu. 

Désaltère l’aridité de nos cœurs, toi qui es “source vive d’espérance”. Tu as tissé l’humanité de Jésus, fais de nous des artisans de communion.

 Tu as marché sur nos routes, guide-nous sur les chemins de la paix. Amen.


vendredi 24 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2825 : "Aller se confesser", est-ce encore utile ?

En ce temps de Carême, l'on entend parler de confession. Mais, parmi les catholiques, y compris les plus fervents, cette démarche a-t-elle encore un sens ? Tranquillisez-vous, je ne vais pas vous faire un cours de caté sur le sujet, mais simplement vous partager l'expérience que je viens de vivre en ce jour.

Comme en ces temps, je ne peux guère me déplacer, un prêtre, mon accompagnateur spirituel, que je rencontre 4 ou 5 fois par an, est venu me retrouver à Bourgenay. Occasion, vu mes problèmes de santé, de faire une "confession générale", et de me préparer pour le Grand Jour. La plus grande partie de cet échange m'a permis de confesser (au sens de "proclamer") ma joie d'avoir vécu tant de belles choses depuis ma plus tendre enfance jusqu'à aujourd'hui.  En effet, ce qui intéresse le Seigneur, bien plus que mes péchés, c'est de le remercier de tout ce qu'il m'a permis de vivre dans la lumière de son Evangile.

Puis, dans un 2° temps, nettement moins long, j'ai confessé (au sens de "rendre compte") trois points principaux sur lesquels, durant mon existence, je n'ai pas été suffisamment fidèle à l'Evangile. Il m'est apparu utile de les présenter au Seigneur pour faire la vérité, même si je sais bien que ce n'est pas d'abord mon péché qui passionne Dieu, mais bien plutôt les actes d'amour et de fraternité, si limités soient-ils, que son Esprit-Saint m'a permis de vivre tout au long de ma vie de prêtre.

Mon accompagnateur, attentif et discret, a su m'aider à préciser certains points, à resituer le tout dans une perspective évangélique ; il a rendu grâce avec moi. Puis, il m'a partagé le pardon de Dieu.  J'ai eu l'impression alors qu'il m'ouvrait la porte du Ciel !

De mon côté, j'accompagne depuis toujours un certain nombre de personnes en recherche, en procédant selon cette même démarche.  Ce billet pour vous inviter à faire de même.  Pourquoi ne pas contacter un prêtre, ou même, en cas d'impossibilité, un diacre, une religieuse ou un laïc de confiance, afin de vivre avec lui ou elle le partage des merveilles de votre vie, comme la présentation de vos misères au Seigneur ? Dieu alors lui-même, n'en doutons pas, vous donnera la totalité de son Pardon !  Qui pourrait en douter ?

Extrait du psaume 33 (34) de ce vendredi :  "Le Seigneur rachètera ses serviteurs :                                                                                                        pas de châtiment pour qui trouve en lui son refuge !"

     

mercredi 22 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2824 : Le magnifique témoignage d'une amie protestante

 Voici le message reçu en ce jour, d'une amie protestante du Sud Vendée, avec laquelle nous avons oeuvré ensemble, dans l'oecuménisme, lorsque j'étais curé de Fontenay-le-Comte. Son mari, grand marcheur devant l'Eternel, vient de la quitter pour rejoindre les collines du Ciel.


Ces deux dernières années se sont écoulées à la fois très vite et très lentement. Mon époux Patrick les ayant passées à l'Ehpad de l'H. Puis finalement, il nous a quittés en cette fin janvier pour le pays des grandes randonnées dont on ne revient pas. Je reste donc seule. 

Mais "seule" ? Je ne devrais pas dire cela car il ne faut pas être triste:

Pour toutes nos marches et randonnées, toutes nos parties de pêche, tout ce que nous avons vécu ensemble,

Loué soit le Seigneur!

Pour ses blagues et ses fous rire, pour toutes les fois où j'ai vu son visage s'illuminer à l'Ehpad, 

Loué soit le Seigneur!

Pour toutes les personnes croisées sur notre chemin de vie, pour tous nos amis,

Loué soit le Seigneur!

Pour ces plus de  60 années de vie commune, pour la vie tout simplement.

Loué soit le Seigneur!

Voilà ce que j'ai répondu aux condoléances car, en effet, et malgré toute l'affection que nous avons partagée et qui me manque, je ne me sens pas seule ni triste et reste pleine d'espoir. C'est une grâce qu'il me reste à partager sans doute, je ne sais... et je suis parfois si maladroite...

Avec toutes mes amitiés, Dieu vous garde.

Janine

dimanche 19 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2823 : Nous intéressons-nous à ce qui affecte les Juifs ?

 En a-t-il été question aujourd'hui dans les églises de Vendée et de France, en ce 4° dimanche de Carême ?  Oui, par exemple sur St Gilles-St Hilaire de Riez, à travers la parole de Paul, qui en a fait écho auprès des chrétiens présents lors des deux eucharisties qu'il a célébrées ce week-end. Je veux parler du combat contre l'antisémitisme, le 19 mars étant, en France, la journée nationale de la lutte contre ce fléau, toujours présent malheureusement.

Savez-vous que, si les Français de confession juive ne représentent même pas 1% de la population, ils sont la cible de plus de 4 actes de violence ou de haine sur 10 ?  Une réalité qui a conduit au départ vers Israël de près de 10% des Juifs de France en dix ans !  Et il y a eu en France une hausse de 74% des actes antisémites en 2021.  Or, comme disait Kafka : "Quand on frappe un Juif, on frappe l'humanité."  Et les Juifs, qui étaient environ 40.000 en Ukraine et 150.000 en Russie, sont plusieurs milliers à avoir quitté ces deux pays depuis le début de la guerre en Ukraine !

Vous allez me dire : "Mais nous, en Vendée, on n'est pas antisémites ; ce problème ne nous concerne pas ; c'est dans des grandes villes..."  Et je fais le pari que ce billet n'intéressera peut-être pas nombre de lecteurs de ce blog !  Je les comprends un peu...  Qui s'intéresse au fait qu'il y ait des Juifs en Vendée ?  Qui est au courant du fait qu'il y a une synagogue très vivante aux Sables d'Olonne ? Même des Sablais ne sont pas au courant ! Et pourtant, Jean-Paul Sartre avait sans doute raison lorsqu'il déclarait : "L'antisémitisme n'est pas un problème juif ; c'est notre problème !"  Allez voir ce qui se dit sur les réseaux sociaux, très suivis aussi en Vendée, et vous comprendrez !

Comme le dit Joann Sfar, l'auteur de la merveilleuse BD "Le chat du rabbin" : "La folie la plus ancienne et la plus irréfutable, c'est la haine des Juifs."  Ne décrétons pas trop vite que nous ne sommes pas concernés, ne soyons ni indifférents ni aveugles.  Ne laissons pas nos compatriotes juifs seuls face à la haine comme face à l'antisémitisme quotidien bien présent dans notre pays. Puissent les chrétiens ne pas laisser les Juifs de France seuls dans leur douleur !

mercredi 15 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2822 : La retraite, une bataille pour le sens de la Vie

En "arrêt-maladie" depuis près de trois mois, en pleins débats à propos de la réforme des retraites, je me sens davantage concerné par ce combat de nombre de nos concitoyens, non seulement contre des contraintes matérielles trop fortes, mais surtout, en faveur d'une certaine redécouverte du sens profond de la Vie. 

Que signifie en effet le fait que notre pays tout entier, de façon très majoritaire, particulièrement dans les régions, s'engage avec ardeur et conviction dans ce droit à pouvoir se reposer et profiter de l'existence avant qu'il ne soit trop tard ?

Personnellement, j'ai sans doute fait une erreur, en acceptant à fond toutes sortes d'engagements, après 75 ans, au-delà de mes possibilités, plutôt que d'avancer paisiblement en âge et en sagesse. 

Que le président américain soit encore capable de faire son job du haut de ses 80 printemps,  cela ne devrait pas être un exemple, du moins pour moi.

Si une majorité de Français se battent pour préserver le temps de leur retraite, ce n'est pas seulement parce qu'ils seraient paresseux ou inconscients du financement de leurs retraites.  Car derrière leurs revendications, l'on doit pouvoir repérer des questions tout autres, de celles qui empêchent les gens de dormir, car elles concernent le sens de la vie.

Est-ce que ce sera mieux si les gens travaillent plus, plus longtemps, en étant encore productifs ?  Ou bien les prive-t-on de leurs meilleures années d'un repos bien mérité ?  Surtout le grand nombre de ceux qui mènent une vie de travail difficile, quand elle n'est pas épuisante lorsque arrive un certain âge.

La course à l'efficacité doit-elle être la seule motivation de notre pays ? Ou ne faut-il pas inventer un mode d'existence plis libérateur pour les travailleurs ?

Le pays tout entier est en haleine.  Il y a un temps pour le travail et un temps pour le repos. Je m'en suis moi-même aperçu trop tard. Et mon coeur, fatigué, épuisé, a failli me lâcher. Je ne souhaite pas qu'il en soit ainsi pour trop de travailleurs-euses de notre pays !

Quand nos responsables, politiques, patronaux, ecclésiaux, prendront-ils conscience que l'essentiel, pour la population, c'est qu'elle puisse vivre et profiter à fond, fraternellement, de l'avenir et des beautés de la Vie ?

"Tu es mon berger, ô Seigneur, rien ne saurait manquer, où tu me conduis."   Psaume 23 (22)

dimanche 12 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2821 : "Le meilleur Jeûne", d'après le pape François

 Les 10 conseils du pape pour le Carême ayant été très appréciés, je me permets de vous faire part d'autres conseils encore du pape François, par rapport à la meilleure façon de jeûner !

Le meilleur Jeûne pendant ce Carême

Voici, en ce milieu de Carême, « le meilleur Jeûne », que nous recommande le Pape François. Le Jeûne n'est, en effet, pas forcément lié à la nourriture et notre Pape François nous invite à suivre d'autres types de Jeûnes pendant ce Carême.


« Le meilleur Jeûne pendant ce Carême » pour notre Pape François :

                 « Je recommande ce qui suit comme le meilleur Jeûne pendant ce Carême :

- Jeûnez de mots offensants et transmettez seulement des mots doux et tendres.                                             
- Jeûnez d'insatisfaction/ d’ingratitude et remplissez-vous de gratitude. 

 
- Jeûnez de colère et remplissez-vous de douceur et de patience. 

 
- Jeûnez de pessimisme et soyez optimiste. 

 
- Jeûnez de soucis et ayez confiance en Dieu. 

 
- Jeûnez de lamentations et prenez plaisir aux choses simples de la vie. 

 
- Jeûnez de stress et remplissez-vous de prière. 

 
- Jeûnez de tristesse et d'amertume, et remplissez votre cœur de joie. 

 
- Jeûnez d'égoïsme, et équipez-vous de compassion pour les autres.

 
- Jeûnez d'impiété et de vengeance, et soyez remplis d'actes de réconciliation et de pardon. 

 
- Jeûnez de mots et équipez-vous de silence et de la disponibilité à écouter les autres.

Si nous pratiquons tous ce style de jeûne, notre quotidien sera rempli de paix, de joie, de confiance les uns dans les autres et de vie.

Ainsi soit-il. »


vendredi 10 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2820 : Jésus, l'Eglise catholique et les femmes

Le groupe interreligieux du Pays des Olonnes, "Dialogue pour la Paix", s'est donné pour but de travailler à faire évoluer les esprits par rapport à un certain nombre de questions, et cela depuis déjà de nombreuses années. Témoin les dernières soirées organisées tant avec un moine bouddhiste (plus de 150 participants), et une centaine avec un pasteur protestant à propos de la Franc-maçonnerie, ainsi que le 1° mars dernier autour de la place des femmes dans l'Eglise catholique ; en lien avec la récente journée mondiale annuelle des femmes.

Dans l'édition du "Journal des Sables" datée du 23 février, le rédacteur en chef, Franck Hermel, avait déjà rédigé une excellente interview de l'abbé René Cougnaud sur ce sujet, avec ce titre tout à fait marquant : "Sans les femmes, l'Eglise catholique ne tiendrait pas debout."

Lors de sa passionnante conférence du 1° mars aux Sables d'Olonne, René Cougnaud a développé l'approche bienveillante de Jésus envers les femmes, en dépassant les préjugés de l'époque. Durant l'Antiquité en effet, la femme était la propriété de l'homme.  Dans le monde juif, sa situation n'était pas plus enviable.  Mais les évangiles nous montrent Jésus se démarquant radicalement de la tradition juive de son temps.  Il s'accordent sur la présence permanente et active de femmes dans le cercle masculin de Jésus.

Tout au long de son ministère, Jésus fait référence aux femmes : la veuve pauvre de Jérusalem (Marc 12, 41-44), la veuve de Naïm (Luc 7, 11-17), la femme courbée (Luc 13, 10-16), la femme adultère (Jean 8, 1-11), la femme qui met du levain dans la pâte (Luc 13, 21), la femme qui retrouve sa pièce (Luc 15, 8), la femme au moulin ((Luc 17, 35), la femme qui accouche (Jean 16, 21), la veuve casse-pieds (Luc 18, 1-8), les 10 demoiselles d'honneur (Mt 25, 1-13), la belle-mère de Pierre (Marc 1), la femme aux pertes de sang ((Marc 5, 21-43), la Cananéenne (Mt 15, 21-28), Marthe et Marie (Luc 10, 38-42, et Jean 11, 1-44), la Samaritaine (Jean 4, 5-42), Marie de Magdala (Jean 20, 11-18), et bien sûr, Marie, mère de Jésus, à Cana, au pied de la croix... Les femmes ont aussi été les premières au tombeau.  Etc.

Quoi en retirer ?  Les femmes ont été présentes aux moments-clés de la vie de Jésus. Jésus érige les femmes en modèles de foi. Il les considère comme d'authentiques disciples.  C'est aux femmes qu'il confie le message de sa résurrection pour qu'elles en communiquent la bonne nouvelle à ses apôtres. Jésus a cru en elles, il s'est confié à elles, il en a fait des relais de sa mission.  Jésus a invité ainsi son Eglise à tirer des ressources des femmes pour continuer son oeuvre. Il ne les a nullement exclues de quoi que ce soit.  Il les a invitées à porter du fruit.

Questions : pourquoi, dans l'Eglise catholique, les hommes se sont-ils approprié la hiérarchie, le pouvoir, le sacré, le service de l'autel, l'emprise sur le peuple, la gestion de toute sexualité, l'identification au Christ... ?  Pourquoi ce refus du partage de la responsabilité ultime de la mission avec les femmes ?  Pourquoi cette barrière moyen-âgeuse maintenue entre hommes et femmes ?  Pourquoi un Vatican peuplé d'hommes âgés si jaloux de leurs responsabilités masculines ?  Et surtout, comment se fait-il qu'aujourd'hui encore, l'on reste si éloigné de l'approche évangélique de Jésus par rapport au monde féminin ?

Je termine ce billet en citant l'article Franck Hermel : "Jésus a construit sa mission au fur et à mesure de son parcours et les femmes n'y ont pas été pour rien. Elles ont été actrices de cette construction ; elles ont contribué à baliser son chemin.  Et ce, avant d'être reléguées à l'arrière-plan de l'histoire religieuse.  Nous ne sommes pas fidèles à ce que voulait Jésus", déplore l'abbé Cougnaud.  Après tout ce qu'elles ont fait pour Jésus, elles n'auraient pas le droit de servir à l'autel ?  Invraisemblable !"

Il y a vraiment là matière à réflexion !

lundi 6 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2819 : Dix conseils du pape François pour vivre le Carême

 

1. Se laisser toucher le cœur

« Revenez à moi de tout votre cœur », dit le prophète Joël (2,12). Dans la vie, « nous aurons toujours des choses à faire », nous aurons toujours « des excuses à présenter », mais « aujourd’hui c’est le temps de revenir à Dieu », insiste François qui dévoile cette surprenante réalité : «en tant que Père tendre et miséricordieux, Il vit aussi le Carême, parce qu’Il nous désire, nous attend, attend notre retour ».

Revenir vers lui, c’est s’engager sur le « chemin d’une conversion non pas superficielle et transitoire », mais un « itinéraire spirituel » qui touche « le lieu le plus intime » de notre personne. En effet, « le cœur est le siège de nos sentiments, le centre dans lequel mûrissent nos choix, nos comportements ».

Le Carême n’est « pas une collecte de bonnes actions », c’est « discerner vers où est orienté notre cœur ». Où mène « le navigateur de ma vie, vers Dieu ou vers mon moi ? (…) Ai-je un cœur “qui danse”, qui fait un pas en avant et un pas en arrière, qui aime un peu le Seigneur et un peu le monde, ou bien un cœur ferme en Dieu ? » Et l’on se découvre soudain un cœur « fermé », « rouillé », « refroidi », « anesthésié »

Et François de scander : « Nous avons besoin de la guérison de Jésus, il nous faut mettre devant lui nos blessures et lui dire : “Jésus, je suis ici devant toi, avec mon péché, avec mes misères. Tu es le médecin, tu peux me libérer. Guéris mon cœur.” »

2. Arrêter de s’agiter

François appelle à « ralentir notre vie qui va toujours au pas de course, mais souvent ne sait pas bien où ». « Arrête-toi un peu, dit-il. Laisse cette agitation et cette course insensée qui remplit le cœur de l’amertume de sentir que l’on n’arrive jamais à rien. »

« Arrête-toi, reprend-il, laisse cette injonction à vivre en accéléré qui disperse, divise et finit par détruire le temps de la famille, le temps de l’amitié, le temps des enfants, le temps des grands-parents, le temps de la gratuité… le temps de Dieu. »

3. Rechercher le silence

« Arrête-toi un peu devant le bruit assourdissant qui atrophie et étourdit nos oreilles et qui nous fait oublier le pouvoir fécond et créateur du silence », intime François.

Le pape dénonce la pollution sonore. « Nous sommes submergés de paroles vides, de publicités, de messages insidieux. Nous nous sommes habitués à entendre de tout sur tous et nous risquons de sombrer dans une mondanité qui atrophie notre cœur et il n’y a pas de pontage pour guérir cela, mais seulement le silence. »

« Il n’est pas facile de faire silence dans son cœur, prévient-il, car nous cherchons toujours à parler un peu, à être avec les autres. » Pourtant, la « vraie conversion » est au prix de ce silence. Grâce à lui, le croyant peut rentrer en lui-même et se « mettre à l’écoute de la Parole de Dieu ».

Le dialogue intérieur avec cette parole a le pouvoir de « revitaliser nos relations avec Dieu et avec les autres », en nous ouvrant « dans le silence à la prière » et en nous sortant de « la forteresse de notre ego fermé » ; en brisant « les chaînes de l’individualisme » et en redécouvrant « à travers la rencontre et l'écoute, ceux qui marchent chaque jour à nos côtés », réapprenant ainsi à « les aimer comme des frères ou sœurs ».

4. Se détacher du smartphone

Aller au désert, durant le Carême, c’est se « détacher du téléphone portable » pour se « connecter à l’Évangile ». Jeûner, insiste François, « c’est savoir renoncer aux choses vaines, au superflu, pour aller à l’essentiel ».

C’est renoncer au culte du selfie. « Arrête-toi un peu devant la nécessité d’apparaître et d’être vu par tous, d’être continuellement “à l’affiche”, ce qui fait oublier la valeur de l’intimité et du recueillement. »

Le pape pointe du doigt « la maladie de l’apparence, aujourd’hui dominante ». C’est « unegrande tromperie » parce que l’apparence est « comme une flambée : une fois finie, il reste seulement la cendre ». Faisons un « diagnostic des apparences que nous recherchons », indique-t-il, « essayons de les démasquer. Cela nous fera du bien ».

Se tenir éloigner du téléphone, c’est aussi vouloir mettre le holà « aux paroles inutiles, aux bavardages, aux rumeurs, aux médisances », à la « violence verbale », aux « mots blessants et nocifs, que le réseau amplifie ».

C’est aussi refuser la « critique grossière et rapide » et les « analyses simplistes qui ne réussissent pas à embrasser la complexité des problèmes humains, spécialement les problèmes de tous ceux qui souffrent le plus ». Ce « nettoyage » se révèle nécessaire pour atteindre une « saine écologie du cœur ».

5. Arrêter de regarder les autres de haut

« Arrête-toi un peu devant le regard hautain, le commentaire fugace et méprisant qui naît de l’oubli de la tendresse, de la compassion et du respect dans la rencontre des autres », dit François, notamment à l’égard de ceux qui sont « vulnérables, blessés et même de ceux qui sont empêtrés dans le péché et l’erreur ».

Il s’agit de changer de perspective en regardant « vers le haut », avec la prière qui « libère d’une vie horizontale, plate, où on trouve le temps pour le “je” mais où l’on oublie Dieu ».

Regarder « à l’intérieur », grâce à un jeûne, qui nous « libère de l’attachement aux choses, de la mondanité qui anesthésie le cœur ». Regarder « vers l’autre » avec la « charité qui libère de la vanité de l’avoir, du fait de penser que les choses vont bien si elles me vont bien à moi ».

6. En finir avec l’hypocrisie

Pour le Carême, François demande que nous regardions « à l’intérieur, dans le cœur », sans faux-semblant et avec courage.

« Combien de distractions et de superficialités nous détournent de ce qui compte, dit-il, combien de fois nous nous concentrons sur nos envies ou sur ce qui nous manque, nous éloignant du centre de notre cœur, oubliant d'embrasser le sens de notre être dans le monde. »

Et que dire de nos attitudes pour le moins paradoxales et ambivalentes… « Que de fois, poursuit le pape, nous faisons quelque chose pour être approuvés, pour notre image, pour notre ego ! Que de fois nous nous proclamons chrétiens et dans le cœur nous cédons sans problème aux passions qui nous rendent esclaves ! Que de fois nous prêchons une chose et en faisons une autre ! Que de fois nous nous montrons bons au-dehors et nourrissons des rancunes au-dedans ! Que de duplicités nous avons dans le cœur… c’est la poussière qui salit, les cendres qui étouffent le feu de l’amour. »

Si l’on ausculte son cœur avec attention et sincérité, on mesure notre ambivalence. « Lorsque l’on accomplit quelque chose de bon, presque instinctivement naît en nous le désir d’être estimés et admirés pour cette bonne action, pour en retirer une satisfaction. Jésus nous invite à accomplir ces œuvres sans aucune ostentation, et à espérer uniquement la récompense du Père qui voit dans le secret » (Mt 6,4.6.18).

Le Christ demande d’accomplir des « œuvres de charité, de prier, de jeûner, mais de faire tout cela sans feinte, sans duplicité, sans hypocrisie » (cf. Mt 6,2.5.16).

7. Ne pas s’habituer au Mal

Le pape dénonce régulièrement « la culture » et « l’abîme » de l’indifférence. Le Carême, rappelle-t-il est le « temps pour dire non à l’asphyxie qui naît des intimismes qui excluent, qui veulent arriver à Dieu en esquivant les plaies du Christ présentes dans les plaies des frères : ces spiritualités qui réduisent la foi à une culture de ghetto et d’exclusion ».

Ces quarante jours aident à « sortir des habitudes lasses et de l’accoutumance paresseuse au mal qui nous menace ». Il s’agit de « ne pas nous habituer aux situations de dégradation et de misère que nous rencontrons en marchant dans les rues de nos villes et de nos pays ».

Le risque est réel d’accepter « passivement certains comportements et de ne pas nous étonner face aux tristes réalités qui nous entourent ». On s’habitue à la violence, « comme s’il s’agissait d’une nouvelle quotidienne qui va de soi ; nous nous habituons à nos frères et sœurs qui dorment dans la rue, qui n’ont pas de toit pour se protéger. Nous nous habituons aux réfugiés à la recherche de liberté et de dignité, qui ne sont pas accueillis comme ils le devraient ».

Nous nous habituons, enfin, à « vivre dans une société qui prétend se passer de Dieu », dans laquelle « les parents n’enseignent plus à leurs enfants à prier » le Notre Père ou le Je vous salue Marie, « ni à faire le signe de la croix ».

8. Demander le don des larmes

« Frères, interpelle François, sachez, que les hypocrites ne savent pas pleurer, ils ont oublié comment on pleure, ils ne demandent pas le don des larmes. » Demander le don des larmes, explique-t-il, est une façon de « rendre notre prière et notre chemin de conversion toujours plus authentiques ».

Et le pape de nous demander : « Est-ce que je pleure ? Le pape pleure-t-il ? Les cardinaux pleurent-ils ? Les évêques pleurent-ils ? Les personnes consacrées pleurent-elles ? Les prêtres pleurent-ils ? Les pleurs sont-ils présents dans nos prières ? »

Accepter de pleurer, c’est revenir à Dieu avec un « cœur nouveau, purifié du mal, purifié par les larmes, pour prendre part à sa joie ». Une joie qui s’enracine dans la certitude que « nous pouvons changer, si nous accueillons la grâce de Dieu et que nous ne laissons pas passer en vain ce moment favorable ». « S’il vous plaît, dit-il, arrêtons-nous, arrêtons-nous un peu et laissons-nous réconcilier avec Dieu ».

9. Prier

Les freins à la prière se manifestent particulièrement pendant le Carême, période de tentation. « Nous avons du mal à distinguer la voix du Seigneur qui nous parle, la voix de la conscience, la voix du bien. Jésus, en nous appelant dans le désert, nous invite à prêter attention à ce qui compte, à l’important, à l’essentiel. »

Car la prière est une nourriture indispensable. « Nous avons besoin de la Parole de Dieu, dit-il. Nous devons parler avec Dieu : nous devons prier. Car ce n’est que devant Dieu que viennent au jour les inclinations du cœur et que disparaissent les duplicités de l’âme. » Il faut se tourner vers l’Esprit Saint en redécouvrant « le feu de la louange, qui brûle les cendres de la lamentation et de la résignation ».

10. Contempler les visages qui nous entourent

François appelle chacun à s’arrêter pour contempler le visage de celles et ceux qui nous entourent :

Visage de nos familles qui continuent à « miser jour après jour, avec beaucoup d’effort, pour aller de l’avant dans la vie » et qui, « entre les contraintes et les difficultés, ne cessent pas de tout tenter pour faire de leur maison une école de l’amour ».

Visages des enfants et des jeunes « porteurs d’un lendemain et d’un potentiel qui exigent dévouement et protection » et qui « se fraient toujours un passage au milieu de nos calculs mesquins et égoïstes ».

Visages des anciens, marqués par « le passage du temps » ; visages « porteurs de la mémoire vivante de nos peuples » et visages de « la sagesse agissante de Dieu ».

Visages des malades et de tous ceux qui s’en occupent ; visages qui, « dans leur vulnérabilité et dans leur service, nous rappellent que la valeur de chaque personne ne peut jamais être réduite à une question de calcul ou d’utilité ».

Visages « contrits de tous ceux qui cherchent à corriger leurs erreurs et leurs fautes » et qui, « dans leurs misères et leurs maux », luttent pour « transformer les situations et aller de l’avant ».

Visage du Christ, « l’Amour crucifié » qui, « aujourd’hui, sur la croix, continue d’être porteur d’espérance », « main tendue à ceux qui se sentent crucifiés, qui font l’expérience dans leur vie du poids leurs échecs, de leurs désenchantements et de leurs déceptions ».


dimanche 5 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2818 : "Olivier, as-tu peur de la mort ?"

 Ce matin, je reçois un mail d'une cousine qui m'annonce qu'un de mes grands copains d'enfance du Gué de Velluire vient de perdre sa chère épouse, et que la fille du maire de cette même commune du Gué vient de trouver la mort dans un accident de voiture. La mort frappe à chacune de nos portes, et chacun de nous doit se préparer à la rencontrer.  Il restera toujours vrai en effet que, comme le disait le grand artiste Ionesco : "La mort est un scandale !"  L'on en sait malheureusement quelque chose également sur les terres du Yémen ou de l'Ukraine, de même qu'en Méditerranée ou lors de la traversée de trop de migrants en mer du Nord.

Et moi, qu'est-ce que je peux répondre à cette jeune paroissienne qui, vendredi dernier, m'a posé cette question brûlante : "Olivier, est-ce que tu as peur de la mort ?" Si je dis oui, est-ce que cela signifie que je n'ai pas confiance en Dieu, en Jésus, qui est venu nous sauver de la mort éternelle et qui nous promet une vie sans fin ?  Si je réponds non, cela veut-il dire que je suis naïf, prétentieux ou inconscient, et que je fais un genre de déni face à l'absolu de la mort ?

J'ai été franc : je lui ai dit que les premiers jours, aux alentours de Noël dernier, lorsque je n'arrivais plus à respirer, ni presque à mettre un pied devant l'autre, oui, j'ai pensé à la mort. Et plus encore le soir, dans ma chambre d'hôpital, lorsqu'arrivait la nuit, durant laquelle je n'arrivais pas à fermer l'oeil avant 4h du matin, et encore..., complètement terrassé par le stress sans doute !  Pendant au moins trois semaines, impression d'étouffer, avec le sentiment que je pouvais mourir seul dans la nuit. A cause de maudits caillots bien mal placés !  Tandis que j'entendais rigoler dans les couloirs (ce que je comprenais aussi...).

En tant que non opérable, sachant que l'on n'a pas pu non plus me faire le choc électrique salutaire attendu, j'en suis réduit à accepter ma grande fragilité désormais. Mais je pense que j'aurais tort de me plaindre, de me lamenter, d'avoir peur, d'ennuyer tout le monde avec mes misères ; lorsque tant d'autres souffrent bien plus terriblement que moi.

Les premiers Indiens d'Amérique pensaient que des esprits mauvais provoquaient la mort, et il lançaient des flèches en l'air pour les chasser. Quant à moi, je me réfugie dans les bras de Dieu ; tous les soirs, je m'endors dans sa main.  Je remercie chaque jour les soignants qui me suivent, les chercheurs qui ont trouvé des médicaments qui m'apaisent et me retapent, les paroissiens qui passent me voir, m'apportent de bons petits plats, la famille qui se soucie de moi, sans parler des innombrables amis plus fraternels que jamais.

Par bonheur, face à la maladie et à la mort, le combat des malades et des personnes fragiles s'appuie sur celui du Christ, qui a vaincu la mort. En relisant les textes d'Evangile, à toutes les pages, je découvre la victoire de la résurrection. Je m'imagine avec gourmandise (le mot est-il adapté ?) le monde de bonheur qui nous attend. J'ai le sentiment, personnel, qu'on ne peut pas dire qu'on ne sait pas ce qui nous attend dans l'au-delà : par exemple, quand nous est annoncé ceci : "le Seigneur nous fera mettre à table, et il nous servira..." (Luc 12/35-38)

Et j'entends l'appel de Jésus à vivre pleinement la vie dont il me fait encore le cadeau. A lâcher prise, à prendre en main ma (fin de) vie, à profiter à fond de l'instant présent, à porter toutes les souffrances du monde dans ma prière, à faire une confiance totale au Seigneur.

Ma prière est la suivante : que le Seigneur nous aide tous à ne pas voir dans la mort un dragon qui vient nous détruire, mais une porte qui nous fera entrer dans la Vie sans fin, quand nous tomberons dans les bras du Père, et retrouverons nos frères et soeurs de  tous les pays et de tous les temps, pour l'Eternité !

vendredi 3 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2817 : "Tumeur ? Non... je vis ! Plus que jamais !" (Samuel)

 Le commentaire que je viens de recevoir est tellement important et éclairant que j'en fais le sujet du billet de ce jour. Comme le souhaite Samuel, "puisse-t-il nous tirer vers le haut !" Merci à vous, Samuel, ainsi qu'à vos parents, Marie-Cécile et Yves, de St Laurent-sur-Sèvre, ville dont j'ai été le curé durant cinq belles années avant d'arriver à Bourgenay.

 

marie-cécile effray a ajouté sur le blog, ce vendredi 3 mars, ce commentaire à "Nouvelles santé":

Votre message du 1° mars nous a rejoints au plus profond de notre cœur, Yves et moi; ce 1° mars en effet, Mon fils Samuel (48 ans) était opéré d'une tumeur au cerveau, je me permets de vous envoyer son message reçu 2 jours avant . Quand je lui ai demandé si je pouvais le partager aux amis, à la famille, il m'a répondu:"Oui, à tous ceux qui tireront l'énergie vers le haut".
Je vais cet après midi le voir et lui emporte votre message, car il m'a dit hier être dépassé par l'ampleur ; il s'est "réveillé comme une fleur, avec la grosse banane, porté par les ondes avec plein d'amour pour vous tous".
On peut rendre grâce pour cette énergie impalpable signe de la présence de Dieu.

Merci pour votre blog et nous vous adressons par web,une gerbe d'ondes positives, qu'elles puissent graviter autour de votre cœur .M-Cécile Effray et Yves Charrier de St Laurent s/Sèvre.


Très chers tous,

La vie vient parfois nous secouer fort pour nous faire grandir. Il arrive que la secousse soit si forte que même les plus indépendants d'entre nous ressentent le besoin de faire appel au soutien de leur communauté.

On m'a diagnostiqué le 16 février une tumeur cérébrale pour laquelle je vais être opéré ce mercredi 1er mars au CHU d'Angers.

La vie est expérience et c'est un soutien très particulier auquel je pense et pour lequel je vous sollicite. Je ne viens pas réclamer d'apitoiement mais tout le contraire. Vous connaissez mon attachement à l'idée que nous sommes chacun un petit élément de quelque chose de bien plus grand que nous et que nous vivons entourés de "forces invisibles" qui nous relient les uns aux autres. Certains appellent cela "Dieu", d'autres "les forces de l'esprit" ou encore "les bonnes vibrations", "les ondes positives"... Ce que j'appelle, moi, "l'énergie universelle", je veux la mobiliser et l'utiliser pour passer cette épreuve. Elle est de l'ordre du vibratoire, impalpable, et c'est pourtant sur elle que je compte pour entrer serein dans la salle d'opération, pour créer ce lien de confiance avec le docteur Delion qui va m'opérer, pour créer une atmosphère de paix sur le CHU, un égrégore lumineux qui m'aidera avant, pendant et après l'intervention technique.

Alors comment peut-on activer cette énergie? Selon vos convictions personnelles, vous pouvez avoir une simple pensée (avec un joli sourire), une image de notre prochaine rencontre joyeuse, une prière à votre saint préféré, une méditation, une incantation chamanique. Parmi vous, beaucoup de musiciens lisent ce message... Jouez de toute votre âme un morceau flamboyant sur votre instrument de prédilection car c'est bien à cela que sert la musique, à faire vibrer le vivant. Toutes ces belles vibrations convergeront vers le CHU et, au-delà de ma petite personne, contribueront à donner de l'humanité au monde qui en a tant besoin. C'est aussi à cela que je veux contribuer, avec votre aide, pour transformer ma tumeur en quelque chose de beau et de grand.

J'ai confiance en vous tous et en la vie.
C'est une belle expérience initiatique qui m'est offerte et je veux la vivre pleinement, relié à vous tous.

Alors, partants? Sachez qu'au moment où vous recevez ce message, les signes de transformation se multiplient déjà depuis plusieurs jours de mon côté et c'est extraordinaire, vraiment.

Mon hospitalisation débute mardi après-midi. Je vous donnerai des nouvelles de ma rémission rapide dès que possible dans les prochains jours et semaines. Pardonnez-moi si je ne réponds pas à tous vos messages dans l'immédiat, j'ai une pensée d'amour fraternel pour chacun d'entre vous.

- Tumeur?
- Non... je vis! Plus que jamais!


Je vous embrasse,

Samuel
06 12 82 85 25
 
 
Cher Samuel, merci pour votre magnifique témoignage !  Nous sommes nombreux, autour de vous, et sur l'immensité du Net, à faire vibrer au plus profond de votre être des ondes hyper positives et bienfaisantes !

mercredi 1 mars 2023

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2816 : "Ces bonnes ondes du Web qui gravitent autour de votre coeur..." (Simone)

 Samedi dernier, Simone, de l'Ain, une fidèle de ce blog, m'a envoyé un message pour me dire qu'elle me portait dans sa prière : "Dans un moment, nous allons participer à la messe anticipée de notre paroisse, et je prends très au sérieux le fait de prier pour vous (...) Pensez bien à toutes ces bonnes ondes du Web qui gravitent autour de votre coeur ! Coeur qui me fait penser au Curé d'Ars, et on ira en mars se confesser là-bas, avec mon mari ; j'aurai également un moment d'envoi de pensées amicales de ce lieu saint."

Pourquoi je cite ce message ?  Parce qu'il met en valeur les ondes du Web qui permettent un élargissement immense de notre prière. En effet, cela signifie que nos supplications ne restent pas enfermées en nous seulement, mais que, grâce au Web, elles peuvent rejoindre les extrémités de la terre comme l'immensité du ciel. 

D'ailleurs, ne dit-on pas souvent que, par la prière, on va où l'on ne peut pas aller : vers un lit d'hôpital, mais aussi au Yémen ou en Ukraine, ou encore auprès de migrants ballotés par les vagues dans leurs barques misérables en Méditerranée, et jusque dans le cerveau de Poutine, pourquoi pas ?

Certains se disent : à quoi ça sert de prier ?  Il y a toujours de la guerre, des tremblements de terre... Mais quand on regarde toutes ces destructions en Turquie et en Syrie, une prière ne monte-t-elle pas à nos lèvres malgré tout, grâce aux images qui nous sont envoyées par les ondes, les réseaux sociaux  et la télé ?

Peut-être que la personne pour laquelle on prie, et qui est sur son lit d'hôpital, ne va pas guérir ! Mais peut-être aussi que ma prière, telle une onde positive et fortifiante, va lui apporter, et à moi aussi, quelque chose d'un autre ordre : la paix, l'amour, l'espérance, la consolation...  Certes, ce n'est pas spectaculaire ; mais cela peut nous aider à gérer notre révolte et notre souffrance.  Ce sont alors des ondes divines qui vont peut-être illuminer le quotidien de la personne souffrante, qui sait qu'au loin peut-être, des personnes pensent à elle, se mobilisent pour d'elle, enrichissent leur dialogue et leur réflexion avec elle ; à travers une visite comme par le biais de notre portable.

"Ce qui te préoccupe, Dieu s'en occupe", disait frère Roger, de Taizé. Si Dieu ne semble pas intervenir dans le cours de la santé des personnes ou dans la marche du monde comme nous le souhaiterions, sachons que cela ne rend pas inefficace du tout notre prière.  Mais le fruit de notre prière s'inscrit dans le plan de Dieu.

Douter du fruit de notre prière ? Ne tombons pas dans cette tentation !

La prière, c'est abandonner la liste de nos demandes, pour entrer dans la confiance totale.  Ce n'est pas demander à Dieu de tordre la réalité, mais traverser la vie avec le Seigneur, assumer notre vie : cette prière-là est toujours exaucée !

Nouvelles santé


Certains demandent de mes nouvelles.

J'étais convoqué ce mardi 28 février à l'hôpital de la Roche s/Yon :

-  comme je ne puis être opéré du coeur, ils ont fait un bilan du traitement mis en place pour pallier cette impossibilité d'opération

-  2 écographies, pour savoir si les caillots qui se baladent là où ils ne faut pas sont résorbés : rien d'évident !

-  un nouvel examen me sera proposé à l'hôpital de la Roche, le mardi 14 mars :  un scanner du coeur.  pour en savoir un peu plus. Avec résultats fin mars (sous condition, rien de sûr...)

Malheureusement, tant que je n'ai pas le feu vert des cardiologues, il m'est fortement déconseillé de reprendre tout service, y compris de participer à une messe ou de suivre une réunion...  Merci de votre compréhension. Pour le moment, le coeur a besoin d'un repos total en effet !

Avec un immense merci à vous toutes et tous qui me portez dans votre amitié et votre prière, ainsi que tous les autres frères et soeurs malades, en guerre ou en détresse.