Le groupe interreligieux du Pays des Olonnes, "Dialogue pour la Paix", s'est donné pour but de travailler à faire évoluer les esprits par rapport à un certain nombre de questions, et cela depuis déjà de nombreuses années. Témoin les dernières soirées organisées tant avec un moine bouddhiste (plus de 150 participants), et une centaine avec un pasteur protestant à propos de la Franc-maçonnerie, ainsi que le 1° mars dernier autour de la place des femmes dans l'Eglise catholique ; en lien avec la récente journée mondiale annuelle des femmes.
Dans l'édition du "Journal des Sables" datée du 23 février, le rédacteur en chef, Franck Hermel, avait déjà rédigé une excellente interview de l'abbé René Cougnaud sur ce sujet, avec ce titre tout à fait marquant : "Sans les femmes, l'Eglise catholique ne tiendrait pas debout."
Lors de sa passionnante conférence du 1° mars aux Sables d'Olonne, René Cougnaud a développé l'approche bienveillante de Jésus envers les femmes, en dépassant les préjugés de l'époque. Durant l'Antiquité en effet, la femme était la propriété de l'homme. Dans le monde juif, sa situation n'était pas plus enviable. Mais les évangiles nous montrent Jésus se démarquant radicalement de la tradition juive de son temps. Il s'accordent sur la présence permanente et active de femmes dans le cercle masculin de Jésus.
Tout au long de son ministère, Jésus fait référence aux femmes : la veuve pauvre de Jérusalem (Marc 12, 41-44), la veuve de Naïm (Luc 7, 11-17), la femme courbée (Luc 13, 10-16), la femme adultère (Jean 8, 1-11), la femme qui met du levain dans la pâte (Luc 13, 21), la femme qui retrouve sa pièce (Luc 15, 8), la femme au moulin ((Luc 17, 35), la femme qui accouche (Jean 16, 21), la veuve casse-pieds (Luc 18, 1-8), les 10 demoiselles d'honneur (Mt 25, 1-13), la belle-mère de Pierre (Marc 1), la femme aux pertes de sang ((Marc 5, 21-43), la Cananéenne (Mt 15, 21-28), Marthe et Marie (Luc 10, 38-42, et Jean 11, 1-44), la Samaritaine (Jean 4, 5-42), Marie de Magdala (Jean 20, 11-18), et bien sûr, Marie, mère de Jésus, à Cana, au pied de la croix... Les femmes ont aussi été les premières au tombeau. Etc.
Quoi en retirer ? Les femmes ont été présentes aux moments-clés de la vie de Jésus. Jésus érige les femmes en modèles de foi. Il les considère comme d'authentiques disciples. C'est aux femmes qu'il confie le message de sa résurrection pour qu'elles en communiquent la bonne nouvelle à ses apôtres. Jésus a cru en elles, il s'est confié à elles, il en a fait des relais de sa mission. Jésus a invité ainsi son Eglise à tirer des ressources des femmes pour continuer son oeuvre. Il ne les a nullement exclues de quoi que ce soit. Il les a invitées à porter du fruit.
Questions : pourquoi, dans l'Eglise catholique, les hommes se sont-ils approprié la hiérarchie, le pouvoir, le sacré, le service de l'autel, l'emprise sur le peuple, la gestion de toute sexualité, l'identification au Christ... ? Pourquoi ce refus du partage de la responsabilité ultime de la mission avec les femmes ? Pourquoi cette barrière moyen-âgeuse maintenue entre hommes et femmes ? Pourquoi un Vatican peuplé d'hommes âgés si jaloux de leurs responsabilités masculines ? Et surtout, comment se fait-il qu'aujourd'hui encore, l'on reste si éloigné de l'approche évangélique de Jésus par rapport au monde féminin ?
Je termine ce billet en citant l'article Franck Hermel : "Jésus a construit sa mission au fur et à mesure de son parcours et les femmes n'y ont pas été pour rien. Elles ont été actrices de cette construction ; elles ont contribué à baliser son chemin. Et ce, avant d'être reléguées à l'arrière-plan de l'histoire religieuse. Nous ne sommes pas fidèles à ce que voulait Jésus", déplore l'abbé Cougnaud. Après tout ce qu'elles ont fait pour Jésus, elles n'auraient pas le droit de servir à l'autel ? Invraisemblable !"
Il y a vraiment là matière à réflexion !
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