Il y a déjà de nombreuses années, ma plus jeune soeur, Agnès, aimait dire avec humour : "Chez nous, parmi les frères et soeurs, il n'y a plus que le petit dernier qui travaille !"
Agnès, la plus jeune de mes frères et soeurs, a pourtant 15 ans de moins que moi ; mais elle est déjà en retraite depuis un certain temps. C'est la situation de mes cinq frères et soeurs, tandis que moi, l'aîné, le "petit dernier" en effet sur ce point, je suis toujours "en service" ; et souvent 12 heures par jour, presque sept jours sur sept.
Je repense encore à la réaction d'un cardiologue de Cholet, incrédule lorsque je lui ai appris que j'étais toujours au travail : "Non,à 73 ans, ce n'est pas possible ! Quelle est au juste votre fonction ? Des petits coups de main de temps en temps, pour ne pas vieillir trop vite ?" Mais lorsque je lui ai dit ce qu'il en était réellement, avec des réunions quasiment tous les soirs, etc..., il s'est presque fâché : "Mais, ce n'est pas normal ! On n'est plus au 19° siècle ! Il ne faut pas vous laisser faire comme ça ! Quand vous serez malade, ce n'est pas votre patron-évêque qui viendra vous border dans votre lit ! Réagissez ! Faut pas vous laisser exploiter !" J'en suis resté pantois !
Et pourtant, j'ai fait l'expérience que le travail ne tue pas ! Un an après cette 1° visite mémorable chez ce cardiologue, lorsque celui-ci m'a ausculté à nouveau, puis, regardé mes analyses de sang, constaté que je n'avais plus de diabète ni tension, à nouveau tout étonné, me constatant en bonne santé, il m'a gratifié d'un sonore : "Félicitations !" comme je n'en avais jamais entendu de ma vie, du moins de la part d'un médecin ! Comme quoi... Il est vrai que j'avais suivi ses conseils à la lettre, particulièrement concernant l'alimentation ; avec une perte de 8 kgs qui m'a été très profitable !
Venons-en au fait : samedi dernier, j'ai appris officiellement que je quitterais Mortagne et St Laurent en septembre prochain. Ce ne sera pas sans regret bien sûr, car j'ai été profondément heureux sur cette dernière paroisse de mon existence sacerdotale ; comme d'ailleurs dans tous les ministères que j'ai eu le bonheur d'exercer durant 50 ans, en pas moins de 12 endroits différents.
Mais il faut savoir retirer l'échelle et laisser la place à du sang neuf. J'ai toujours trouvé tragique et un peu dérisoire l'attitude de ceux qui ne veulent pas décrocher, alors que nul n'est irremplaçable... En tout cas, je suis enchanté, comme la plupart des paroissiens, de savoir que le curé qui va me succéder est un homme d'ouverture, qui a été comme moi missionnaire en Afrique durant de nombreuses années. C'est un fils de Vatican II, qui a eu des responsabilités diocésaines en monde rural et sait travailler avec des laïcs.
Quant à moi, j'ai la chance de rejoindre la côte et le bord de la mer, en septembre prochain, non loin d'ailleurs de mes nombreux amis des Sables d'Olonne où j'ai passé dix belles années, à Bourgenay.
J'entamerai alors une nouvelle vie, avec au programme : prière, action de grâce, contemplation, rencontres, gratuites, services et engagements divers, mais paisibles et mesurés, au sein de la société et de l'Eglise...
Pour ces cinquante années de vie sacerdotale et pour les innombrables personnes rencontrées, merci Seigneur !
Et pour le temps qui vient également, par avance, merci Seigneur !
mercredi 31 mai 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.060 : A l'aube d'une nouvelle vie...
Publié par
Olivier Gaignet
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21:34
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dimanche 21 mai 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.059 : 50 ans d'ordination, le 2 juillet
Il y a quelques mois, je vous avais fait part d'un projet de fête pour le 2 juillet prochain.
Malheureusement, il m'est impossible d'envoyer une invitation particulière aux très nombreuses personnes que j'ai eu le bonheur de rencontrer, lors de mes précédents ministères en divers lieux.
Voilà pourquoi, par l'intermédiaire de ce blog, j'envoie une invitation générale à participer à cette fête, si vous le souhaitez.
Ce sera d'autant plus facile qu'il n'y a pas d'inscription.
Ci-dessous, je vous joins tous les détails pratiques utiles, au cas où...
Vous pouvez faire suivre ce message, de ma part, à des personnes susceptibles d'être intéressées.
Olivier Gaignet
12, place Hullin 85290 Mortagne-sur-Sèvre
06.87.10.18.87
olivier.gaignet@yahoo.fr
Bonjour à tous et à toutes,
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Olivier Gaignet
à
17:58
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jeudi 18 mai 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.058 : La vraie jeunesse...
En des jours bien chargés, je n'ai guère le temps de tenir ce blog, et je le regrette profondément.
Cependant, je vous fais passer un message reçu hier d'une paroissienne, que vous connaissez sans doute déjà : il s'agit de la célèbre déclaration du Général Mac Arthur par rapport à ce qu'est la véritable "jeunesse".
Bonne réflexion !
« La jeunesse n'est pas une période
de la vie, elle est un état d'esprit, un effet de la volonté, une intensité
émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l'aventure sur
l'amour du confort.
L'on ne devient pas vieux pour avoir
vécu un certain nombre d'années. L'on devient vieux parce que l'on déserte son
Idéal. Les années rident la peau ; renoncer à son Idéal ride l'âme.
Les préoccupations, les
doutes, les craintes et les désespoirs sont des ennemis qui, lentement, nous
font pencher vers la terre et devenir poussière avant la mort.
Jeune est celui qui s'étonne et qui s'émerveille. Il demande,
comme l'enfant insatiable : "Et après ?"
Il défie les
événements et trouve la Joie au Jeu et à la Vie.
Vous êtes
aussi jeunes que votre Foi dans la Vie. Vous êtes aussi vieux que votre doute.
Aussi jeunes que votre confiance en vous-mêmes, aussi jeunes que votre espoir,
mais aussi vieux que votre abattement.
Vous resterez jeunes
aussi longtemps que vous resterez réceptifs. Réceptifs à ce qui est beau, bon
et grand. Réceptifs aux messages de la Nature, des femmes, des hommes et de
l'Infini.
Si, un jour, votre cœur allait être mordu par le
pessimisme, rongé par le cynisme…, eh bien, que Dieu ait pitié de votre âme de
vieillard ! »
Publié par
Olivier Gaignet
à
10:17
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dimanche 7 mai 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.057 : "Ce n'est pas un Sacrement pour les vieux !"
Belle remarque faite il y a quelque temps, alors que nous préparions, avec les membres du SEM (Service Evangélique des Malades) les deux célébrations du Sacrement de l'onction des malades de ce mois de mai sur la paroisse, à Mortagne ce 7 mai, puis à St Laurent le dimanche 21 mai.
La preuve que "ce n'est pas un Sacrement pour les vieux", c'est qu'on peut le recevoir à tout âge ! Et nous avons évoqué ces jeunes, gravement atteints par la maladie, et qui ont souhaité recevoir l'onction des malades.
16 personnes en ce jour, bien entourées par la communauté paroissiale, et au cours d'une messe des familles, avec présence d'un certain nombre d'enfants, ont reçu ce Sacrement de force, de courage et de guérison.
Non, ce n'était ni des vieux ni des vieilles qui étaient là ! Mais des hommes et des femmes jeunes dans leur tête, ayant fait le choix de se remettre pleinement dans la main de Jésus le bon berger, le guérisseur plein d'amour, sur lequel ils ont désiré s'appuyer pour continuer le chemin.
Très représentatif, le témoignage lumineux apporté par Jeannette, au nom des 16 personnes en question. Elle était interrogée par Elise, une enfant :
Elise : Pourquoi vous demandez le Sacrement des malades ?
Jeannette : Comme tu vois, je ne suis pas malade. Je suis debout.
Mais, quand on avance en âge, on sent nos forces diminuer, on pense à la mort inévitable. La fin de vie se fait plus proche.
D'autre part, on voit autour de nous des personnes dépendantes, qui ont besoin des autres pour se déplacer ou pour manger, des personnes qui souffrent physiquement ou moralement.
Je viens chercher ici du courage et des forces pour continuer la route.
Elise : A quoi ça sert, le Sacrement des malades ?
Tu vois, je suis très sensible à la parole de Jésus : "Venez à moi, vous qui peinez sous le poids du fardeau et je vous soulagerai."
Quand on a des difficultés, le Seigneur est encore plus proche de nous.
Il nous soutient avec tendresse.
Je veux rester confiante dans le Tout-Puissant.
J'espère que ce Sacrement m'aidera à vivre certaines périodes plus difficiles de ma vie.
Le Christ vient à mon aide et m'envoie son Esprit.
Il me donnera le courage de supporter les épreuves.
Il m'aidera à rester proche et ouverte aux autres, pour répondre à leur attente.
Il m'accordera une paix intérieure et une vie sereine.
A toutes les personnes en souffrance, je voudrais dire ceci : si notre corps nous lâche et nous trahit, c'est alors que nous sommes le plus proches de Dieu.
Car il n'y a pas plus proche de Dieu que ce qui est fragile, vulnérable, fatigué ou blessé. C'est par ces blessures en effet, par nos failles, que Dieu peut enfin totalement pénétrer en nous.
A 100 ans, Sr Emmanuelle disait : "Vieillir, être malade, c'est diminuer. Mais diminuer, s'effacer, c'est sans doute la meilleure façon de laisser Dieu grandir en nous."
Une sympathique réflexion du chanteur Félix Leclerc pour clore ce billet : "Ce n'est pas parce que je suis un vieux pommier que je donne de vieilles pommes."
Courage ! A tout âge, nous avons un avenir infini devant nous !
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Olivier Gaignet
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19:36
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mardi 2 mai 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.056 : "Si le sel s'affadit..."
Paru dans "Le Monde" 29/4/2017
Certes, d'ordinaire, il ne revient pas à l'Eglise de donner des consignes de vote. Nous ne sommes pas, Dieu merci, dans une république théocratique. Mais les circonstances présentes ne sont pas ordinaires. Il en va de valeurs éthiques fondamentales, dans une campagne où il est déjà visible que le Front national est déterminé à tous les maquillages, à tous les amalgames, à toutes les contrevérités, puisque cela a si bien réussi à Donald Trump. Quoi que l'on pense d'Emmanuel Macron et de son programme, ce que propose le Front national est insoutenable, même si Marine Le Pen se drape aujourd'hui dans un gaullisme de circonstance – alors que le clan Le Pen a toujours combattu de Gaulle et ses successeurs – et dans la posture proprement stupéfiante d'une Européenne -convaincue. Tout sera bon pour elle pour semer la confusion dont elle fait ensuite son miel. Vous ne pouvez pas, Messeigneurs les évêques, vous laver les mains de la banalisation d'un projet qui piétine toutes les valeurs évangéliques, alors même que le pape François ne cesse de rappeler ces valeurs et son inquiétude quant à la montée de l'extrême droite et de la -xénophobie en Europe.
On voit bien pourquoi vous hésitez à vous engager : vous n'êtes pas d'accord sur l'attitude à tenir, et vous préférez le consensus mou et le flou à la vérité. Vous pensez qu'il vaut mieux préserver l'unité de votre cénacle. Vous êtes prêts à sacrifier la France sur l'autel d'une unité de façade. Que ceux qui en ont le courage sortent de l'ambiguïté ! Que les masques tombent ! L'unité répétée comme un mantra est un mensonge. Ayez la force de ne pas être les complices tacites d'une catastrophe politique. Soyez les porteurs d'une parole droite et non les compagnons de route d'une parole perverse.
parler clair, haut et fort
Ne croyez pas que de toute façon Marine Le Pen sera battue. Les exemples américain et britannique – la victoire de Donald Trump et celle du Brexit – nous ont montré ce qu'il en est de ce genre de conviction. La réalité, c'est que le mensonge systématique et organisé est terriblement efficace, s'il n'est pas aussi systématiquement combattu et dénoncé. Or vous ne le faites pas ou si peu. Et si elle est battue, ne croyez pas que tout ira pour le mieux. Tant s'en faut. Si sa défaite n'est pas totale, le venin de la propagande frontiste continuera à pervertir la société française. Il n'est pas supportable de laisser une partie des catholiques s'égarer de ce côté-là.
Vous portez déjà une vraie responsabilité quant à la confusion des esprits qui règne parmi les catholiques. Parce que vous n'avez pas pris la mesure de l'instrumentalisation du débat sur le mariage pour tous par la frange réactionnaire du catholicisme français, et que vous avez laissé s'installer un flou sur des questions essentielles.
Si vous hésitez, Messeigneurs, à vous engager clairement, c'est, il faut le dire, parce que le loup est déjà dans la bergerie, et que vous craignez de l'affronter, pour l'en faire sortir. Il est temps de vous reprendre et de parler clair, haut, et fort, pour dire que tout ce qui peut d'une manière ou d'une autre conforter Marine Le Pen et affaiblir le camp des partisans d'une France démocratique, humaniste et capable de jouer un rôle décisif dans le renouvellement du projet européen n'est pas acceptable. Pour l'amour du père Hamel, assassiné à Saint-Etienne-du-Rouvray, honorez sa mémoire en osant prendre le risque d'une parole courageuse, vraie.
Si vous ne le faites pas, vous verrez s'accomplir cette parole de l'évangile : " Si le sel perd sa saveur, avec quoi le salera-t-on ? Il n'est plus bon à rien, sinon à être jeté et piétiné par les hommes. "
Jean-François Bouthors
© Le Monde
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Olivier Gaignet
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18:40
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lundi 1 mai 2017
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2.055 : Poème de G. Apollinaire : MAI
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
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Olivier Gaignet
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15:55
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