De temps en temps, on a bien le droit de s'offrir un petit plaisir, n'est-ce pas ?
Oh ! Bien sûr, en cette fête de St Joseph artisan, il aurait pu être plus sage de vous proposer une prière à ce cher St Joseph ; mais que cela ne vous empêche pas de l'invoquer : notre pays en a bien besoin !
J'aurais pu aussi vous faire un énième commentaire par rapport à la difficile campagne électorale que nous vivons...
Foin de tout cela ! Voici un poème peu connu de l'un de mes auteurs préférés, que j'ai cité plusieurs fois déjà sur ce blog : le si talentueux Guillaume Apollinaire.
Laissons-le nous emporter paisiblement au fil des eaux du Rhin !
MAI
Des dames regardaient du haut de la montagne
Vous êtes si jolies mais la barque s’éloigne
Qui donc a fait pleurer les saules riverains ?
Or des vergers fleuris se figeaient en arrière
Les pétales tombés des cerisiers de mai
Sont les ongles de celle que j’ai tant aimée
Les pétales flétris sont comme ses paupières
Sur le chemin du bord du fleuve lentement
Un ours un singe un chien menés par des tziganes
Suivaient une roulotte traînée par un âne
Tandis que s’éloignait dans les vignes rhénanes
Sur un fifre lointain un air de régiment
Le mai le joli mai a paré les ruines
De lierre de vigne vierge et de rosiers
Le vent du Rhin secoue sur le bord les osiers
Et les roseaux jaseurs et les fleurs nues des vignes
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
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