Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 18 novembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2226 : "Le cléricalisme, voilà l'ennemi !"

Vous vous souvenez sans doute de ce fameux discours de Gambetta, à la Chambre des Députés, en mai 1877, intervention qui se terminait par cette formule restée célèbre : "Le cléricalisme, voilà l'ennemi !"
Je ne sais pas si le pape François a eu connaissance de cette prise de parole mémorable, mais en tout cas, dans sa récente "Lettre au Peuple de Dieu", même si les circonstances n'ont rien à voir, François nous invite à prendre garde au cléricalisme également ; en effet, il s'agit là, même si c'est sous une forme qui n'a rien à voir avec ce qui se passait en 1877, d'une façon d'agir qui peut conduire à de graves dérives au sein de l'Eglise.
Et qu'en dit-il donc, le pape François ? Vous savez que son appel a été motivé par les abus sexuels dont l'Eglise prend mieux conscience en ce moment. Je cite le pape : "Dire non aux abus, c'est dire non, de façon catégorique, à toute forme de cléricalisme." Et dans cette lettre, à laquelle je vous renvoie, et que l'on trouve aisément sur internet, le pape donne des précisions sur ce qu'il entend par ce terme de "cléricalisme" :
-  "l'agir ecclésial sans la participation active de toutes les composantes du peuple de Dieu."
-  "tenter de supplanter, de faire taire, d'ignorer, de réduire le peuple de Dieu à de petites élites."
-  "cela se manifeste clairement dans une manière déviante de concevoir l'autorité dans l'Eglise."
-  "le cléricalisme, cette attitude qui annule non seulement la personnalité des chrétiens, mais tend également à diminuer et à sous-évaluer la grâce baptismale que l'Esprit-Saint a placée dans le coeur de notre peuple."
-  "le cléricalisme, favorisé par les prêtres eux-mêmes ou par les laïcs, engendre une scission dans le corps ecclésial qui encourage et aide à perpétuer beaucoup de maux que nous dénonçons aujourd'hui."
Je  vous laisse continuer cette réflexion par vous-mêmes en vous référant directement à cette Lettre.
Si vous souhaitez approfondir cette question, je ne peux que vous inviter à une rencontre prévue sur ce thème du cléricalisme, organisée par le groupe SEL 85 (Solidarité - Eglise en Liberté en Vendée), dont je suis moi-même membre.  Elle se tiendra, non pas le 8 décembre, comme annoncé précédemment (je vous renvoie à mon billet n° 2220, daté du 20 octobre), mais :

                                             le samedi 1° décembre, de 14h30 à 17h30
                        à la Roche-sur-Yon, salle de réunion de l'église Ste Thérèse, place Renoir

Dans un premier temps, après les présentations, chacun pourra exprimer ce qu'est pour lui le cléricalisme, comment il le perçoit, de quelle façon il le vit, le subit peut-être...
Puis, nous nous donnerons des pistes d'action pour affronter ce problème ; en expliquant comment, peut-être, sur notre paroisse ou dans tel ou tel groupe d'Eglise auquel nous appartenons, nous avons déjà pu commencer à réagir, à prendre, avec d'autres, ce problème à bras le corps.
Tous, quels qu'ils soient, seront les bienvenus.
Nous comptons sur la présence de nombre de personnes intéressées. Il en va de l'avenir de notre Eglise !
Merci au besoin de réfléchir à l'avance à cette question.
Je cite encore le pape François : "sans la participation active de tous les membres de l'Eglise, celle-ci ne réussira pas à créer les dynamismes nécessaires pour obtenir une saine et effective transformation."
Nous pourrons aussi nous exprimer sur ce que nous apprend notre relation avec le Christ, quant à la façon évangélique de servir nos frères comme lui nous l'a enseigné.

dimanche 11 novembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2225 : Honneur aux Poilus, plutôt qu'aux maréchaux !

Je suis sans doute un mauvais coucheur, mais je n'apprécie pas du tout les hommages louangeurs rendus aux maréchaux en ces jours, et un peu plus aussi, à Pétain !  Ce dimanche matin, alors que j'accueillais les paroissiens pour la messe de 11h à Talmont, j'ai été particulièrement ému par ce grand monsieur, d'un certain âge, que je ne connaissais pas, et qui, en larmes, m'a dit, un peu à l'écart à l'entrée, combien il était triste en pensant à ce qu'ont subi ses deux grands-pères, plongés dans l'horrible fournaise de cette guerre insensée.
Je pensais également à mes deux grands pères, et nombre de personnes m'ont dit penser fortement aussi aux leurs. Eux qui se donnaient le surnom de "rats des tranchées", qui ont pataugé pendant des mois, des années, dans la mélasse gluante, la crasse collée au corps, courbant la tête sous la mitraille !
Et cela, tandis que des maréchaux, des généraux, trop souvent pleins de morgue, soucieux de leur gloire, sourds aux appels désespérés du pape Benoit XV en faveur de la paix, les envoyaient par milliers vers une mort certaine, le coeur léger... J'ai d'ailleurs cité le fait de ce général anglais qui, à la veille d'une grande offensive, donna ordre à son aumônier de préparer un sermon bien sanguinaire, avec des textes guerriers de l'ancien testament, en précisant bien qu'il ne voulait aucun texte du nouveau testament. "Père, pardonne-leur ! Ils ne savent pas ce qu'ils font !"
Ce matin donc, ce sont deux poilus qui, par procuration, ont fait l'homélie. Je ne me sentais pas la force de proclamer des considérations pieuses en faveur de la paix. Je crois en effet qu'en une telle circonstance, seuls ceux qui ont vécu l'horreur des tranchées pouvaient avoir droit à la parole. Faute de place, je ne vous donne qu'un seul de ces deux témoignages.
J'ai donc partagé un extrait d'une lettre à son épouse d'un soldat breton du nom de Le Dénen : "Chère petite aimée, toi qui as du coeur, je suis surpris de t'entendre parler comme tu le fais au sujet des Prussiens. Certes, ils ne sont pas tous bons, et il y en a qui sont de vrais bandits. Mais ne dis pas qu'ils sont tous mauvais. Ils sont forcés à faire le mal par des chefs terribles, qui sont maudits par leurs hommes et par nous-mêmes. D'ailleurs, ce sont de pauvres et malheureux pères de famille. Nous en avons fait prisonnier un l'autre jour, qui a huit enfants en bas âge. Et ces jeunes Allemands que l'on envoie sur les champs de bataille, ils ne sont pas tous mauvais. Ces jeunes maris ont laissé une femme au pays. Leur mère a peiné pour les élever. Le bon Dieu, qui est bon, ne les aime-t-il pas tous autant que nous ? Il ne nous a pas créés de race inférieure à l'autre, et nous sommes tous aussi chers à son coeur.  Aussi, si par moments, en voyant tout le mal qu'ils font, je me révolte, j'entends aussitôt une voix intérieure qui me dit : "Comprends ce qui se passe, et ne te laisse pas entraîner à maudire tous les Allemands. Mon aimée, ne hais pas les Boches, prie pour eux."
Nous disposons d'un certain nombre de témoignages semblables, tant du côté allemand que français ou autres. Sont-ils assez mis en avant ? En tout cas, honneur à vous, chers Poilus, qui avez su nous montrer que, même dans l'enfer où vous étiez plongés, le mal, la haine, n'ont pas toujours eu le dernier mot !

P-S : Ce billet a été écrit hier soir 11 novembre. A l'instant, ce 12 novembre au soir, désirant faire une correction, je clique sur le compteur et découvre que plus de 2.000 personnes ont lu ce billet aujourd'hui ! C'est six fois plus que je n'ai eu d'auditeurs lors de mon homélie hier matin ! Et moi qui me demande de temps en temps si cela vaut la peine de continuer ce blog ??? Merci à vous, chers internautes !

dimanche 4 novembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2224 : La "sainteté", le ciel, pour les catholiques seulement ?

Dans le sillage et la lumière de la fête de tous les saints, nous nous sommes retrouvés, une cinquantaine de personnes, hier samedi, au Centre spirituel Pierre Monnereau de Mormaison, pour une journée de halte spirituelle. Axe de notre réflexion : "Tous appelés à la sainteté, à la lumière des Béatitudes."  Ce Sermon sur la montagne dont Gandhi disait que "c'est sans doute l'une des plus belles paroles qui ait été prononcée sous la voûte des cieux !"
Les Béatitudes : un véritable passeport pour le ciel, a-t-on pu dire ! Avec la possibilité offerte à tout homme et toute femme vivant dans la perspective du Sermon sur la montagne - y compris s'ils n'en ont jamais entendu parler - d'être accueilli dans la joie de Dieu, au coeur de l'immense foule de tous les saints, et cela, même sans avoir reçu le baptême, ni même forcément croire en Dieu.
Question : "Mais est-on sûr que des personnes qui n'ont pas eu contact avec le Christ ni l'Eglise, ou même qui s'en sont écartés pour divers motifs, puissent être sauvés ?"  L'adage "hors de l'Eglise, pas de salut" serait-il erroné ? En cette occasion, je repense à cette réflexion récente d'une paroissienne, à l'issue d'une eucharistie : "Je ne pourrais pas croire en un Dieu qui en laisserait la moitié de côté !" Rappelons-nous cette affirmation de l'apôtre Paul, selon lequel "Dieu veut que tous les hommes soient sauvés." (1 Timothée 2/4)
Dans sa récente Lettre sur la sainteté, "Soyez dans la joie et l'allégresse", parue en mars dernier, au n° 9, le pape François répond ainsi à notre question : "Même en-dehors de l'Eglise catholique et dans des milieux très différents, l'Esprit suscite des signes de sa présence." 
A titre d'exemple, voici l'un de ces signes, parmi un certain nombre de faits du même type évoqués hier, illustrant la Béatitude : "Heureux ceux qui sont persécutés pour la justice..."  Le journal "La Croix" d'hier cite en 1° page l'exemple de ces juges musulmans de la Cour suprême du Pakistan  qui viennent d'acquitter Asia Bibi, cette chrétienne pakistanaise condamnée à mort pour un soit-disant blasphème ; ils risquent gros : le gouverneur musulman de sa province fut assassiné pour avoir pris sa défense. Son avocat, Saif, se sait très menacé, mais assume le risque pris. Le 1° ministre pakistanais lui-même exige que ce jugement soit respecté, sans se laisser intimider par les menaces des extrémistes musulmans. Tout cela n'est-il pas en résonance profonde avec le message des Béatitudes ?
J'ai cité alors ce magnifique verset du Coran (sourate 13, verset 19), et il y en a bien d'autres du même style dans ce livre sacré, qui nourrissent la foi et l'action de nos amis musulmans, pakistanais ou autres :  "Ceux qui recherchent la face du Seigneur, ceux qui partagent leurs richesses, ceux qui repoussent le mal par le bien, voilà ceux qui posséderont la demeure finale." Reconnaissons-le, le Coran nous donne ici une définition de la sainteté à laquelle nous pouvons totalement adhérer. "Heureux les persécutés pour la justice, car le royaume des cieux est à eux !" Ainsi, le gouverneur assassiné pour la justice peut-il se trouver ailleurs qu'au ciel promis par le Dieu unique à tous les humains qui auront servi leurs frères ?
Va-t-il falloir revoir les fausses, ou trop étroites définitions du saint et de la sainteté qui figurent dans les colonnes de nos dictionnaires (ou dans les pages de nos catéchismes) ?
Préférons en effet celles qui suivent :
-  Charles Péguy (écrivain catholique): "La géographie de la sainteté déborde largement les frontières visibles de l'Eglise." (je cite de mémoire !)
-  Simone Weil (philosophe juive) :  "Le saint, c'est celui qui, atteint par le mal, se refuse à le transmettre."
-  le pasteur Martin-Luther King (pasteur protestant) : "Ce n'est qu'en aimant nos ennemis que nous pouvons connaître Dieu et faire l'expérience de la sainteté."

vendredi 2 novembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2223 : J'essaye d'attendre paisiblement le coup de téléphone final !

Ce vendredi matin, à l'Ehpad Sainte Marie de Talmont, l'endroit réservé à la messe ou à la prière chaque vendredi était comble. En ce 2 novembre, lors de l'eucharistie, les noms des 14 personnes décédées depuis le 2 novembre 2017, qui nous avaient été aimablement fournis par le secrétaire de l'Ehpad, furent présentés au Seigneur, le Dieu des vivants, ainsi que tous les défunts de nos familles.
Je demandai alors à l'assemblée : "est-ce que vous êtes heureux lorsque l'un de vos parents ou amis vous téléphone pour vous demander de vos nouvelles et s'inquiéter de ce que vous devenez ?"  Tout le monde alors, d'un seul coeur, d'opiner la tête avec sourire et bonheur.
Je leur demandai ensuite : "Et si Dieu lui-même vous téléphonait ?" A ce moment-là, je sentis dans l'assistance un peu d'hésitation : pourquoi une telle question ? Dieu au téléphone ? Bizarre ! Cependant, quelques-uns répondirent que ce coup de fil, bien que plutôt inimaginable, leur ferait plaisir.
Troisième question : "eh bien, pas si inimaginable que cela ! Vous êtes heureux de recevoir un appel de quelqu'un qui vous est proche ? Un jour, quelqu'un de plus proche de vous que quiconque, un parent suprême, un ami suprême, vous appellera ; peut-être en un moment où vous ne vous y attendez pas ! Et ce sera pour vous annoncer une bonne nouvelle : "Toi, mon frère, ma soeur, voici que je frappe à la porte de ton coeur et que je viens te proposer de venir vivre avec moi, chez moi, avec plein d'autres amis de partout. Tu seras reçu comme un prince, et ta vie va être plus belle que jamais. Pendant que j'y pense, tu n'emmènes rien ; on se charge de tout : tu peux laisser là ton fauteuil roulant, il ne servira plus ; et aussi, tes maladies et tes soucis, les fleurs de ton jardin également, etc."
Je demandai alors à l'assemblée ce qu'ils en pensaient. Aussitôt, une dame répondis : "moi, je suis prête." Et un certain nombre d'autres de manifester leur accord également. J'étais heureux de leur réponse !  Et cela m'a fait penser à cette très belle réflexion de l'abbé Pierre disant : "Nombreux sont ceux qui vivent la mort comme une séparation. Oui, c'est une séparation, pour nous qui restons. Mais pour celui qui vient de mourir, il va connaître la rencontre la plus fantastique que l'on puisse imaginer : la rencontre avec Dieu et, en même temps - je ne sais pas de quelle manière mais je suis convaincu que c'est en même temps - la rencontre avec les quelque 90 milliards d'êtres humains qui ont vécu avant nous. C'est en toute sérénité que je pense à la mort."
Brassens chantait qu'on finirait "dans la fosse commune du temps."  Apparemment, peut-être !  Mais pourquoi laisser au temps, au tombeau et à la mort le dernier mot ?  Je préfère le mot "délicieux" de Stéphane Hessel, alors nonagénaire, et qui se disait agnostique, sinon athée : "J'attends maintenant la mort avec beaucoup de gourmandise. La mort est quelque chose qu'il faut savoir savourer, et j'espère savourer la mienne !"
En ce qui me concerne, j'ai été heureux de partager mon questionnement avec les personnes présentes à l'Ehpad ; et, avec eux maintenant, dans la paix du soir qui vient, je me prépare à l'aube pascale de la suprême Rencontre. J'essaye d'attendre, aussi paisiblement que possible (?), le coup de téléphone final, en vue de ce formidable rendez-vous qui, jamais ne finira !