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Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



dimanche 11 novembre 2018

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2225 : Honneur aux Poilus, plutôt qu'aux maréchaux !

Je suis sans doute un mauvais coucheur, mais je n'apprécie pas du tout les hommages louangeurs rendus aux maréchaux en ces jours, et un peu plus aussi, à Pétain !  Ce dimanche matin, alors que j'accueillais les paroissiens pour la messe de 11h à Talmont, j'ai été particulièrement ému par ce grand monsieur, d'un certain âge, que je ne connaissais pas, et qui, en larmes, m'a dit, un peu à l'écart à l'entrée, combien il était triste en pensant à ce qu'ont subi ses deux grands-pères, plongés dans l'horrible fournaise de cette guerre insensée.
Je pensais également à mes deux grands pères, et nombre de personnes m'ont dit penser fortement aussi aux leurs. Eux qui se donnaient le surnom de "rats des tranchées", qui ont pataugé pendant des mois, des années, dans la mélasse gluante, la crasse collée au corps, courbant la tête sous la mitraille !
Et cela, tandis que des maréchaux, des généraux, trop souvent pleins de morgue, soucieux de leur gloire, sourds aux appels désespérés du pape Benoit XV en faveur de la paix, les envoyaient par milliers vers une mort certaine, le coeur léger... J'ai d'ailleurs cité le fait de ce général anglais qui, à la veille d'une grande offensive, donna ordre à son aumônier de préparer un sermon bien sanguinaire, avec des textes guerriers de l'ancien testament, en précisant bien qu'il ne voulait aucun texte du nouveau testament. "Père, pardonne-leur ! Ils ne savent pas ce qu'ils font !"
Ce matin donc, ce sont deux poilus qui, par procuration, ont fait l'homélie. Je ne me sentais pas la force de proclamer des considérations pieuses en faveur de la paix. Je crois en effet qu'en une telle circonstance, seuls ceux qui ont vécu l'horreur des tranchées pouvaient avoir droit à la parole. Faute de place, je ne vous donne qu'un seul de ces deux témoignages.
J'ai donc partagé un extrait d'une lettre à son épouse d'un soldat breton du nom de Le Dénen : "Chère petite aimée, toi qui as du coeur, je suis surpris de t'entendre parler comme tu le fais au sujet des Prussiens. Certes, ils ne sont pas tous bons, et il y en a qui sont de vrais bandits. Mais ne dis pas qu'ils sont tous mauvais. Ils sont forcés à faire le mal par des chefs terribles, qui sont maudits par leurs hommes et par nous-mêmes. D'ailleurs, ce sont de pauvres et malheureux pères de famille. Nous en avons fait prisonnier un l'autre jour, qui a huit enfants en bas âge. Et ces jeunes Allemands que l'on envoie sur les champs de bataille, ils ne sont pas tous mauvais. Ces jeunes maris ont laissé une femme au pays. Leur mère a peiné pour les élever. Le bon Dieu, qui est bon, ne les aime-t-il pas tous autant que nous ? Il ne nous a pas créés de race inférieure à l'autre, et nous sommes tous aussi chers à son coeur.  Aussi, si par moments, en voyant tout le mal qu'ils font, je me révolte, j'entends aussitôt une voix intérieure qui me dit : "Comprends ce qui se passe, et ne te laisse pas entraîner à maudire tous les Allemands. Mon aimée, ne hais pas les Boches, prie pour eux."
Nous disposons d'un certain nombre de témoignages semblables, tant du côté allemand que français ou autres. Sont-ils assez mis en avant ? En tout cas, honneur à vous, chers Poilus, qui avez su nous montrer que, même dans l'enfer où vous étiez plongés, le mal, la haine, n'ont pas toujours eu le dernier mot !

P-S : Ce billet a été écrit hier soir 11 novembre. A l'instant, ce 12 novembre au soir, désirant faire une correction, je clique sur le compteur et découvre que plus de 2.000 personnes ont lu ce billet aujourd'hui ! C'est six fois plus que je n'ai eu d'auditeurs lors de mon homélie hier matin ! Et moi qui me demande de temps en temps si cela vaut la peine de continuer ce blog ??? Merci à vous, chers internautes !

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