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L'Arche de Noé

Olivier Gaignet, prêtre du diocèse de Luçon, en "semi-retraite", est en service pastoral à Talmont-Saint Hilaire, à Bourgenay, au service des paroisses et du doyenné de Talmont, sur la côte vendéenne, depuis septembre 2017 (à 75 ans). A cette date, il a quitté la paroisse de Mortagne-sur-Sèvre, à laquelle il reste toujours attaché, comme à ses précédentes affectations.

Bienvenue !

Vous avez des choses à dire...
Vous vous posez des questions, pour donner un sens à votre vie...
Vous cherchez un espace d'échange convivial pour exprimer ce que vous ressentez...
Vous attendez des réponses à vos questions...


...Alors, en réponse à vos attentes, Olivier Gaignet vous propose de vous exprimer librement.
Ici, tout pourra être dit dans les limites de la courtoisie et du respect mutuel.

Merci d'avance de votre participation.


Depuis novembre 2007, Olivier Gaignet partage sur son blog ses réflexions sur Dieu et sur l’Eglise. bien sûr,
mais aussi sur la marche du monde. Il nous invite à réfléchir à des thèmes aussi essentiels que : notre société, les autres religions,
la télé, la politique, l’art, sans oublier ses propres paroissiens.
Les billets des cinq premières années (de novembre 2007 à septembre 2012 )ne figurent plus sur ce blog. Pour les consulter, se référer aux cinq volumes intitulés: "Ma paroisse.com", que vous pouvez vous procurer en envoyant un mail à : olivier.gaignet@yahoo.fr



mardi 29 janvier 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2246 : "Aujourd'hui s'accomplit ce message de l'Ecriture..." (Luc 4/21)

Je vous fais grâce de l'ensemble de l'homélie que j'ai donnée dimanche dernier dans l'église St Pierre de Talmont, mais je vous communique cependant les trois exemples concrets avec lesquels j'ai essayé d'illustrer cette parole de Jésus rapportée par l'évangéliste Luc : "L'Esprit de Dieu (...) m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération (...), remettre en liberté les opprimés (...)" (Luc 4/18-19). Jésus concluant cette citation tirée du prophète Isaïe (61/1-2) en précisant ceci : "Aujourd'hui, ce message de l'Ecriture s'accomplit."  Il fallait donc tenter d'illustrer comment cette déclaration de Jésus, envoyé par le Père pour libérer tout homme, se manifeste encore, de façon très concrète, aujourd'hui.

1° exemple : que retiendra-t-on du voyage apostolique du pape François au Panama ? Pas forcément le contenu de ses discours ou de ses homélies ! Mais plus certainement comment, à la façon de Jésus jadis, il a annoncé à des captifs leur libération. D'ailleurs, les médias ne s'y sont pas trompé, qui ont raconté comment, dès son arrivée, il est allé rencontrer de jeunes mineurs dans une prison. Et voici comment "Ouest-France" rend compte de cette action évangélique, en rapportant dans son édition d'hier samedi la réaction de l'un de ces jeunes prisonniers disant au pape : "Je vous remercie de prendre le temps d'écouter un jeune privé de liberté comme moi ; il n'y a pas de mots pour décrire la liberté que je ressens à présent." (Dois-je souligner que pourtant, ce jeune demeurait bel et bien en prison cependant ?).

2° fait montrant comment Jésus agit aussi chez nous. Et c'est chacun de vous, chers amis paroissiens, qui avez représenté Jésus sauveur à ce moment-là !  C'est tout simplement lorsque, peut-être à l'occasion d'une discussion à propos de la situation sociale actuelle en France, vous avez échangé avec quelqu'un qui vous a parlé de ses difficultés à boucler ses fins de mois, de ses inquiétudes d'employeur, d'agriculteur ou de retraité, etc... Quand vous avez écouté cette personne avec attention et bienveillance, sans vouloir tout de suite vous mettre à parler de vous ou à donner vos conseils ou votre avis, lorsque cette personne s'est alors sentie bien écoutée, prise en compte, prise au sérieux par vous, vous avez, au nom de Jésus, remis en liberté (remis en valeur) cette personne se sentant "opprimée".

3° exemple : le président de l'Etat d'Israël vient de faire une visite de trois jours en France. Cet homme, Reuven Rivlin, est connu pour défendre les droits de la minorité arabe en Israël, contrairement au premier ministre Netanyahou. Eh bien, ce président, un Juif très croyant, a voulu donner une tonalité spirituelle et religieuse à son séjour en France. Ainsi, mercredi dernier 23 janvier, il a reçu, avec aussi des responsables religieux juifs et chrétiens, plusieurs imams en responsabilité au sein de la communauté musulmane en France et leur a dit : "L'idée qui défend que la religion est une source de tension interculturelle est répandue ; mais c'est en réalité une grave erreur. La foi, qui nous relie et nous enseigne sur le caractère sacré de l'homme, doit être la solution et la clé de la paix - pas un prétexte à la guerre." Il m'a semblé que ce président se situait en droite ligne dans la fidélité au message d'Isaïe, et sans le savoir aussi, dans les pas de Jésus.

A nous de faire en sorte que sans cesse, à travers nous ou tant d'autres sur cette terre, le message libérateur du prophète Isaïe, repris par Jésus, continue d'irriguer en profondeur chacun de nous et le monde entier. Au lieu de nous plaindre de ce que "la religion se perd", contemplons comment "aujourd'hui, en 2019, s'accomplit ce message de l'Ecriture que nous venons d'entendre."

Publié par Olivier Gaignet à 22:02
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samedi 26 janvier 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2245 : Des chiffres qui donnent le vertige !

Presque quotidiennement, la presse nous livre des chiffres qui font frémir !  Ces dernières semaines, j'en ai collectionné quelques-uns ; je vous les livre. De quoi expliquer en partie certaine crise actuelle ! De quoi surtout nourrir réflexion et action !  En vrac :

-  d'après le rapport annuel de l'ONG Oxfam sur les inégalités mondiales, publié ce 21 janvier, les 26 personnes les plus riches du monde possèdent autant que 3,8 milliards de personnes : la moitié la plus pauvre de l'humanité !
-  au premier rang de ces fortunes trône toujours le patron d' "Amazone", Jeff Bezos, dont la richesse a atteint 98 milliards d'€.
-  les milliardaires sont de plus en plus nombreux dans le monde (2208) ; en un an, on en a dénombré un nouveau tous les deux jours
- par contre, depuis un an, la "richesse" de la moitié la plus pauvre de la population mondiale a chuté de 11%
- plus de 260 millions d'enfants n'ont pas accès à l'école..
-  le nombre des milliardaires a triplé en France depuis 10 ans.
-  les 5% des Français les plus riches auraient capté 40% de la richesse nationale en 2018.
-  les 1% les plus fortunés en détiendraient même plus de 20%.
-  toujours selon Oxfam, huit milliardaires français possèdent autant que les 30% des Français les plus pauvres.
-  la Cour des Comptes évalue la fraude fiscale en France à 80 ou 100 milliards chaque année.
-  Chantal Jouanno a compris à temps qu'avec son salaire mensuel brut de 14 666 € par mois, soit un revenu quasi-équivalent à celui du président de la République, elle n'était pas crédible pour piloter le "grand débat" : "je comprends que cela puisse choquer", a-t-elle reconnu !
-  il y a environ 600 hauts fonctionnaires qui gagnent plus que le président de la République, notamment à Bercy et au Quai d'Orsay.
-  le plus gros salaire est celui du patron de la Banque de France qui atteint les 300.000 € brut par an, plus 100.000 € pour être membre du conseil d'administration de la Banque des règlements internationaux.
-  la rémunération des patrons du CAC 40 est supérieure à 100 fois le coût salarial moyen de leur entreprise.
-  le patron le mieux payé de France serait celui de "Carrefour" : 9 734 576 € pour l'année 2016.
-  mais il est largement distancé par Kylian Mbappé, rétribué 1,5 million d'€ brut par mois par le PSG (18 millions annuels) !  (vive le foot !)

Une de mes surprises : certains ne comprennent pas du tout la colère des gilets jaunes ; ne leur montrez pas ces chiffres, je vous en prie !
 Cela me fait penser à cette réflexion célèbre de l'Abbé Pierre : 
"Les hommes politiques ne connaissent la misère que par les statistiques.  On ne pleure pas devant les chiffres."

Demain dimanche, nous réentendrons, à travers la proclamation de l'évangile, ce que fut la feuille de route que Jésus s'est donnée à Nazareth, au début de son ministère public, à partir de ce texte du prophète Isaïe : 
"L'Esprit de Dieu est sur moi ; il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux captifs leur libération, remettre en liberté les opprimés, annoncer une année favorable accordée par le Seigneur."(Isaïe 61/1-2 cité en Luc 4/18-19)
Telle est aussi notre mission !

 


Publié par Olivier Gaignet à 22:23
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lundi 21 janvier 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2244 : "La politique est la forme la plus haute de la charité." (Pie XI)

Avec ce que nous vivons en France depuis quelques semaines, l'on pourrait croire que la politique, c'est fini, et que les politiciens sont "tous pourris", incapables d'entendre les appels de leurs concitoyens. Or, plus que jamais, de la politique, nous en avons tous profondément besoin ; en effet, l'on ne peut vivre ensemble sans une véritable action politique au service de l'ensemble du peuple. Le pape Pie XI nous rappelle d'ailleurs que "la politique est la forme la plus haute de la charité."
Cependant, pour que cela fonctionne, il faut des conditions ; une personnalité politique ne peut pas dire ni faire n'importe quoi... A ce sujet, comme l'a souligné le pape François dans son message du 1° janvier dernier, méritent d'être rappelées les "béatitudes du politique", proposées par le cardinal vietnamien François-Xavier Nguyen Van Thuan, décédé en 2002, mais qui a lui-même passé de nombreuses années en prison dans son pays :
-  heureux le politicien qui a une haute idée et une profonde conscience de son rôle.
-  heureux le politicien dont la personne reflète la crédibilité.
-  heureux le politicien qui travaille pour le bien commun et non pour son propre intérêt.
-  heureux le politicien qui reste cohérent.
-  heureux le politicien qui réalise l'unité.
-  heureux le politicien qui s'engage dans la réalisation d'un changement radical.
-  heureux le politicien qui sait écouter.
Je cite encore le message du pape François : "La fonction et la responsabilité politique constitue un défi permanent pour tous ceux qui reçoivent le mandat de servir leur pays, de protéger les habitants et de travailler pour asseoir les conditions d'un avenir digne et juste.  Accomplie dans le respect fondamental de la vie, de la liberté et de la dignité des personnes, la politique peut devenir une forme éminente de charité."
C'est sans doute parce que, dans leur immense majorité, les maires sont fidèles à cet idéal, de service, d'écoute et de justice, qu'ils restent les élus en qui les Français ont le plus confiance, à 47% ; près d'un Français sur deux !  Ceci est un beau signe d'espérance par rapport à la place du politique dans la cité. A condition bien sûr que ces maires soient réellement à l'écoute de toute leur population, prêts à partager leurs responsabilités et respectueux de leur opposition !
Récemment, je lisais un article posant cette grave question : "la sagesse en politique peut-elle se passer de spiritualité ?" Je crois, sans nul doute, que nombre de responsables politiques non reliés à des courants religieux peuvent accomplir des merveilles au service de leurs concitoyens. Mais les chrétiens peuvent aussi s'inspirer de l'exemple de Jésus disant : "si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous." (Marc 9/35)
Il y a aussi des figures fortes que j'évoque souvent sur mon blog: celles de ces deux "démocrates spirituels", profondément croyants, que furent Gandhi et Mandela par exemple. Face aux défis d'aujourd'hui, ne serait-il pas opportun de s'inspirer de la façon dont ils ont essayé de répondre aux besoins de leurs contemporains ? Leur action reposait en effet sur la maîtrise de soi, l'attention aux oubliés et aux invisibles, l'humilité, le souci du plus petit...
Comme l'exprime bien Dominique Greiner, dans l'édito de "La Croix" de ce lundi : "Nul ne peut préjuger de ce qui sortira de cette vaste délibération. Mais il est un souhait que l'on peut exprimer à son sujet : qu'elle inaugure une nouvelle manière de gouverner, moins distante, moins technocratique, mais faisant le pari d'une intelligence collective à laquelle même les plus précaires ont quelque chose à apporter."
Qu'il en soit ainsi !

Publié par Olivier Gaignet à 17:11
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samedi 19 janvier 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2243 : "Il n'y a qu'une virgule qui nous sépare !" (Roger, Juif sablais)

Quel bonheur, ce matin encore, comme je le fais environ une fois par mois depuis mon retour près du Pays des Olonnes, de prier le Shabbat avec les frères et soeurs juifs à la synagogue des Sables d'Olonne !  Etre accueilli comme un frère, puis se laisser bercer par la lecture comme psalmodiée de la Torah, tout en méditant et en rendant grâce pour la chance que nous avons d'avoir chez nous un lieu de prière et de rencontre avec ceux que nous aimons appeler "nos pères dans la foi", "nos frères aînés ! Par bonheur, c'est aujourd'hui ce qu'ils appellent "le Shabbat en chansons". J'aime bien ces airs religieux, que je finis moi-même par connaître par coeur, pour les avoir maintes fois entendus, depuis il y a maintenant près de 20 ans, lorsque la synagogue avait sa place dans les locaux du presbytère des Sables. Les chants de ce jour ont été pris en lien avec la lecture programmée pour ce Shabbat, tirée du Livre des Juges ; avec le passage citant le célèbre chant de Déborah (Juges 5). Voici un bref écho de cette histoire : la 4° des Juges qui gouverna le peuple juif après la mort de Josué ne fut pas un homme, mais une femme, la prophétesse Déborah. Le peuple juif souffrait alors de l'oppression des Cananéens et avait abandonné tout espoir ; mais Déborah leur redonna le courage de combattre, en s'appuyant sur la puissance de Dieu. Les oppresseurs furent vaincus, et Déborah chanta la louange de l'Eternel : "Bénissez Dieu (...), vers Dieu je veux chanter (...) ; que ceux qui t'aiment, ô Dieu, soient pareils au soleil avançant dans toute sa gloire."  Ce chant de victoire de Déborah, si l'on regarde les événements du monde en ce moment, m'a d'ailleurs semblé plus actuel que jamais !
A la fin de la prière, tandis que nous partagions l'apéritif, puis le repas, Roger me fit cette confidence : "Finalement, entre chrétiens et juifs, il n'y a qu'une virgule qui nous sépare !" Puis, m'expliqua-t-il, "nous avons le même Dieu, nous sommes tous ses enfants... Le reste, nos différences, qu'est-ce que c'est, face à cet essentiel beaucoup plus important qui nous unit ?"
Hier soir, d'ailleurs, le Shabbat avait fort bien commencé. Hélène, et Roland, le vice-président de la synagogue des Sables, avaient invité les membres du groupe interreligieux du Pays des Olonnes à vivre avec eux le repas d'ouverture du Shabbat. Nous avons été plus de trente à y participer (chiffre limite que l'on s'était donné), de cinq traditions religieuses différentes (musulmans, etc.). En même temps, Hélène et Roland nous ont informés sur les us et coutumes d'un vrai repas de Shabbat, tel que vécu chaque vendredi soir dans les familles juives. La soirée fut ponctuée - je reprends leurs termes - après la prière sur le pain et le vin (quidouch), de "plusieurs mets qu'ils avaient cuisinés eux-mêmes, suivant les règles alimentaires de la cascherout, les plats étant préparés sur des plaques électriques et non sur le feu.
Au menu : kémia (ensemble de salades mijotées et préparées à l'orientale), saumon à la marocaine, boulettes cumin, tajine poulet, fruits, pâtisseries maison ; repas entièrement cacher, accompagné d'un excellent vin, cacher également."
Nous avons tous été enchantés de partager et de comprendre le sens de ce repas, primordial dans la vie de chaque Juif. Merci à nos amis juifs de nous avoir accueillis et servis comme si nous étions chez eux, tout en préservant le caractère religieux, mais cependant très convivial de ce repas. La virgule qui nous séparait était bien là, mais si petite ! Merci Hélène et Roland, merci Roger et tous les frères et soeurs juifs que nous aimons rencontrer bien souvent sur le Pays des Olonnes.

P-S : Je dédie ce billet à l'AJCF (l'Amitié judéo-chrétiennne de France), dont le conseil national se tient en ce dimanche 20 janvier à Paris, sur un thème malheureusement trop actuel : "la persistance d'un antijudaïsme chrétien". Alors que, depuis Vatican II, en 1965, les papes ont tous rappelé que l'antisémitisme est un péché, et qu'être à la fois chrétien et antisémite est incompatible, ainsi que le déplore Jacqueline Cuche, présidente de l'ACJF : "malgré tout, il reste aujourd'hui des idées qui tiennent de cet antijudaïsme séculaire. Il n'est pas rare que des chrétiens considèrent que l'ancienne alliance n'est plus valable, ou que certains portent un regard négatif sur le "Dieu de l'Ancien Testament". Il arrive souvent aussi que des manuels de catéchisme soient renvoyés à leurs auteurs car leur contenu n'est pas conforme à "Nostra Aetate" (la déclaration conciliaire sur les relations de l'Eglise avec les religions non chrétiennes). Soyons toujours vigilants !

Publié par Olivier Gaignet à 19:31
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mercredi 16 janvier 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2242 : "Celui qui reste cloué sur sa religion est un imbécile !" (Soeur Emmanuelle)

Le dialogue interreligieux, cela intéresse qui aujourd'hui ?  Que les gilets jaunes ou le président Macron n'en parlent pas, cela ne surprend personne !  Mais, plus grave, est-ce que l'Eglise catholique elle-même s'en soucie ?  Il est vrai que, la pauvre, elle a bien d'autres chats à fouetter, avec ses crises à répétition, sans parler de son vieillissement et de sa difficulté à comprendre les hommes et les femmes d'aujourd'hui... !
Et pourtant, hier soir, des personnes très motivées pour participer à l'assemblée générale annuelle de l'association "Dialogue pour la Paix" sur le Pays des Olonnes. L'enjeu était important en effet ! En un monde où l'on exacerbe plutôt, entre personnes et communautés, ce qui oppose et ce qui diffère, avoir le souci de la découverte et de la compréhension de l'autre, au-delà des divergences, c'est plutôt un peu sportif désormais !
Et pourtant, lorsque nous avons fait le point, au cours de cette AG, à propos des nombreux événements, activités, rencontres, démarches vécus sur le Pays des Olonnes depuis un an, courant 2018, le bilan ne fait aucun doute ! Je résume pour mémoire :
-  22 février :  à l'écoute gratuite d'un moine bouddhiste
-  25 février :  témoignage d'un musulman, Ali Bensaada, sur son rôle d'aumônier de prison
-  13 mars   :  l'importance du dialogue interreligieux réfléchi avec le CCFD local   
-  18 mars   :  intervention de la sablaise Hélène, juive, sur Marie, à la mosquée de la Roche s/Yon
-  4 avril      :  évocation par le pasteur Hostetter de la figure de Martin-Luther King, 50 ans après
-  19 juin     :  présentation des clés pour un authentique dialogue interreligieux par Christiane Noël
-  4 juillet    :  journée de préparation du voyage à la rencontre du Judaïsme à Paris
-  29 août   :  voyage à la rencontre du Judaïsme à Paris, avec 32 personnes
-  9 octobre:  des femmes de 6 traditions religieuses présentent la place des femmes dans les religions
-  17 oct.    :  bilan du voyage à Paris
-  21 oct.    :  intervention d'Hélène, juive, sur la figure d'Abraham
-  5 déc.     :  réflexion sur la souffrance avec le pasteur baptiste Risy
Et je ne parle pas des multiples rencontres, échanges qui se sont multipliés tout au long de cette année.  En tout cas, pas moins de 50 personnes à chacune des soirées organisées, et parfois bien plus, jusqu'à 120 pour le moine bouddhiste ! Avec souvent, la présence de personnes n'appartenant à aucune religion, mais en recherche de sens. Ce qui signifie bien que ces diverses propositions répondent à un vrai besoin !
Pour la suite, nous avons bien sûr prévu un programme d'activités et de rencontres pour l'année 2019 ; nous en reparlerons en temps voulu. Noter déjà la prochaine soirée prévue le mercredi 6 février, à 20h, aux Nouettes, avec le pasteur Hostetter, sur le thème : "Un regard protestant sur les Etats Généraux de la Bioéthique."
En ce qui nous concerne en tout cas, nous partageons pleinement cette réflexion de l'abbé Pierre affirmant, en paraphrasant André Malraux : "Le 21° siècle sera fraternel, ou il ne sera pas !"  Il aura été de notre honneur, à notre petit niveau, d'y avoir contribué !

Publié par Olivier Gaignet à 21:44
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samedi 12 janvier 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2241 : Quelles attentes pour notre Eglise de Vendée ?

Ces dernières semaines, notre évêque, Mgr Jacolin, est passé rencontrer les équipes pastorales dans les 13 doyennés du diocèse. Cet après-midi, à la Roche-sur-Yon, à l'appel de SEL 85, encore beaucoup de participants, très motivés, pour la rencontre annoncée sur ce blog dans le précédent billet. Nous allons inviter notre évêque à venir nous rencontrer également  bientôt, pour entendre des appels peut-être d'un autre type, plus "décalés", selon l'expression de Bernard, un participant, par rapport à ce qu'il a pu entendre à l'écoute des doyennés et des paroisses. Témoins ces défis, parmi d'autres, dont il a été question :

-  travailler à rééquilibrer dans un sens évangélique, comme souhaité par le Concile Vatican II, la complémentarité entre la hiérarchie sacerdotale et le laïcat, au sein du Peuple de Dieu. Avec des pistes telles que celles-ci : veiller à ce que les laïcs ne soient pas que des exécutants, que le pouvoir soit conçu et exercé comme un service, que l'on respecte l'égalité homme-femme, que le sacerdoce royal des fidèles soit valorisé, que les conseils de paroisse prennent enfin toute leur place, ... En un mot, combattre et dépasser le cléricalisme.

- oeuvrer pour que l'on cesse d'identifier l'Eglise à son clergé seulement, et pour faire comprendre que l'Eglise, ce n'est pas les évêques et les prêtres, mais bien l'ensemble du peuple des baptisés. Et, par un même effort de pédagogie pastorale, aider à faire saisir qu'il n'est plus question de dire que le clergé est chargé d'animer l'Eglise, tandis qu'on laisserait aux laïcs "les affaires du monde". Le partage de la mission commune doit être envisagé autrement !

-  rappeler que l'essentiel de la mission des chrétiens, ce n'est pas d'abord de "faire tourner" notre Eglise, si important cela soit-il, mais de contribuer à sauver l'humanité. Ne pas absolutiser notre système catholique, et encore moins notre Eglise, mais veiller à ce que celle-ci soit bien au service du monde, et non de sa propre survie seulement. En effet, comme indiqué dans l'invitation à notre rencontre, Jésus a dit, en Jean 10/10 : "Je suis venu pour que tous aient la vie, et qu'ils l'aient en abondance."

-  veiller à ce que les paroisses ne vivent pas tournées vers des pratiques du passé, mais répondent aux grands défis évangéliques d'aujourd'hui : prise en compte des grands problèmes (sociaux, culturels...) qui marquent nos contemporains, accueil des personnes qui ont pu être marginalisées à tort par certains responsables ecclésiaux, attention plus grande aux gens en recherche de sens, responsabilités données aux jeunes, suivi des migrants, écologie...

-  reprendre et monnayer la 3° des cinq orientations retenues par le Synode diocésain il y a une douzaine d'années : "Former une Eglise de témoins pour un monde solidaire." En s'appuyant par exemple sur cette réflexion du jésuite Joseph Moingt : "le Salut, c'est l'amour fraternel des hommes les uns pour les autres."

-  enraciner tout cela dans une réflexion à partir de la Parole de Dieu. Par exemple, en se référant à la façon dont assume son autorité le Christ-Serviteur ; ou en approfondissant ce qui est dit en Galates 3/28 : "Il n'y a plus ni homme ni femme, vous n'êtes tous qu'un dans le Christ Jésus."

Bien d'autres choses ont été exprimées, beaucoup plus diverses que ce que je cite ici. Un compte-rendu sera fait de cette rencontre, qui sera envoyé à tous les participants. Tous seront appelés alors à enrichir les propositions présentées, pour que nous puissions ensuite les communiquer à notre évêque. Par avance, merci à tous de votre participation !

Publié par Olivier Gaignet à 21:41
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mardi 8 janvier 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2240 : Suite de la réponse à l'appel du pape François

En ce moment, j'entends des personnes se plaindre qu'ils en ont un peu marre d'entendre sans cesse parler de cette affaire de pédophilie dans l'Eglise ; et on est en train d'en remettre une couche à l'occasion du jugement du cardinal Barbarin en ces jours. Je comprends ces réactions, avec cette désagréable impression de devoir subir un matraquage tout à fait déstabilisant. Alors, comment vivre tout cela ? Avons-nous un autre choix ?  Oui, sans doute : autant en profiter pour faire le point, nous aussi, par rapport à une telle situation, et également rechercher et un éclairage, et des pistes de solution.
C'est l'option qui a été faite par une certain nombre d'entre nous, qui nous sommes déjà retrouvés à deux reprises, à la Roche s/Yon, les 20 octobre et 1° décembre derniers, pour réfléchir à tout cela, sous l'éclairage de la Lettre du pape François au Peuple de Dieu, publiée en août dernier et dont nous nous sommes inspirés. Au besoin, je vous renvoie aux billets déjà publiés sur ce sujet les 17 et 20 octobre et le 18 novembre.
Ces rencontres sont initiées par le groupe "SEL 85" (Solidarité, Eglise en Liberté, en Vendée). Les deux 1° rencontres ont été suivies par 30, puis, près de 50 personnes, toutes très motivées par un profond souci évangélique de renouvellement dans la façon de "faire Eglise". Une 3° rencontre est proposée ce samedi 12 janvier, de 14h30 à 17h30, au Centre paroissial Ste Thérèse, Place Renoir, à la Roche s/Yon. Entrée libre, ouverte à tous, même à ceux qui n'ont pas participé aux deux 1° réunions bien sûr : nous avons besoin de l'aide, de l'éclairage, du jugement et de l'expérience de chacun !
Chaque fois, nous avons essayé de progresser :
-  le 20 octobre, long temps d'écoute de plusieurs abusés sexuels sur notre diocèse, et échange sur nos attentes et souhaits profonds d'une Eglise renouvelée.
-  le 1° décembre, 2 parties dans la rencontre : d'abord, nous avons essayé de définir le "cléricalisme" ; puis, dans un second temps, nous avons recherché des moyens pour le faire disparaître.
Cette fois-ci, samedi, nous poursuivrons notre réflexion sur le renouveau du Peuple de Dieu à partir de la question suivante : quels défis évangéliques (religieux, sociaux, intellectuels, spirituels...) pour notre Eglise catholique en Vendée ? Ceux qui seraient intéressés peuvent déjà réfléchir à partir de cette question, afin que leur réflexion puisse enrichir notre échange.
Sur l'invitation qui a été envoyée à toutes les personnes dont nous avions le mail, et qui étaient venues à l'une ou aux deux rencontres précédentes, nous avons mis en exergue cette parole fondamentale de Jésus disant, en Jean 10/10 : "Je suis venu pour qu'ils aient la vie, et qu'ils l'aient en abondance."
Y a-t-il plus bel objectif pour notre Eglise aujourd'hui que se confronter à la logique de l'Evangile ? Tel est en tout cas notre souhait à tous ; et nous comptons sur chacun afin de pouvoir y travailler ensemble, dans un esprit de lumière et de vérité !

Publié par Olivier Gaignet à 11:42
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samedi 5 janvier 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2239 : Des nouvelles de Mgr Gaillot

Ci-dessous, l'interview de Jacques Gaillot, évêque de Parténia, transmise par Claude Bernard, d'origine vendéenne, à une responsable de SEL 85 (Solidarité, Eglise en Liberté, en Vendée) ; merci à elle.

Claude Bernard : Comme chaque année, j’envoie mes vœux à Jacques Gaillot,  et il me répond. Nous avons jadis écrit un livre ensemble et avec Alice Gombault, « La Bible à livre ouvert »… et nous avons le même âge.  Cette année, Jacques envoie une interview particulièrement intéressante.

De Jacques GAILLOT, vœux envoyés le vendredi 21 décembre 2018 par e.mail

Questions posées par Francis X. Rocca correspondant du Wall Street Journal au Vatican.

1-        A votre avis, pourquoi le pape Jean-Paul II vous a-t-il révoqué en tant qu’évêque d’Evreux ?

Au moment de ma révocation d’Evreux, le 13 janvier 1995, le pape Jean-Paul II se trouvait aux Philippines à Manille pour les journées mondiales de la jeunesse.
C’est le cardinal préfet de la Congrégation des évêques, qui m’avait convoqué à Rome.
Il me signifia que mes nombreuses interventions dans les médias sur des sujets sensibles causaient le trouble et la division chez de nombreux fidèles y compris des évêques. Vous êtes fait pour l’unité et vous divisez. Cette situation ne peut plus durer.
Je gardais le silence. Une parole du cardinal eut l’effet d’une flèche qui me blessa :
 « On dit que vous ne croyez pas à l’Evangile. Pour vous, l’Evangile est une parole comme un autre. »
Je n’étais pas là pour me défendre mais pour entendre un jugement qui tomba comme un couperet :
« Demain à midi, vous ne serez plus évêque d’Evreux. »

Un an après, le pape Jean-Paul II souhaita me rencontrer.
Comme toujours il se montra très fraternel.
« Les gens d’Evreux ne doivent pas aimer le pape »             me dit-il d’emblée. 
« Rassurez-vous. Ils pensent que vous n’y êtes pas pour grand-chose, et que c’est une affaire de la Curie romaine ».
Le pape sourit mais me parut ennuyé de cette affaire.

2-       A votre avis, pourquoi le pape vous a-t-il transféré au siège de Partenia au lieu de vous désigner simplement évêque émérite d’Evreux ?
C’est le cardinal préfet qui était à la manœuvre :
  « Si vous signez votre démission, vous serez évêque émérite d’Evreux.
« Et si je ne signe pas ? »
« Vous serez évêque transféré. Vous avez quelques heures pour réfléchir. »
Prenant congé du cardinal, ma décision était déjà prise :    je ne signerai pas. Je ne voulais pas être forcé au divorce. Avant de reprendre le train de nuit pour Paris, je commençais de rédiger un message aux diocésains d’Evreux : 
« Je cesse de vous servir, mais je ne cesse pas de vous aimer. »
Le cardinal attendit ma réponse, mais la réponse ne vint jamais.
Je n’ai pas reçu de rescrit prescrivant les motifs de ma révocation.
Par la presse, j’appris que j’étais nommé évêque de Partenia.

3-       Quelles sont selon vous, vos principales réussites en tant qu’évêque de Partenia ? Y a-t-il eu des épisodes particulièrement satisfaisants ? Des défis particulièrement difficiles ?
Des amis se réjouissaient de ma nomination et voulaient la réussite de ce diocèse hors norme :
« C’est formidable : au moment où Rome te nomme à Partenia, tu as un media qui correspond à ce diocèse sans frontières : le net. C’est un outil merveilleux qui te permettra de communiquer avec des gens de partout. »
Le site Partenia fut créé à Zurich par Katharina Haller qui en plus de son travail, se donna à fond à cette tâche.
Le 20 de chaque mois je lui envoyais :
  + le partage d’un ou deux évènements vécus dans le mois.
     Cela donnera un livre : « Carnet de route. »
+ Un partage d’Evangile fait en équipe.
    Un livre en sortira : « La Bible à livre ouvert »
  + La rédaction en équipe d’une question concernant la foi     
    Qui donnera naissance à un livre : « Un catéchisme au goût de liberté ».
  + La réponse à trois questions d’actualité posées par un journaliste de la télévision.
Katharina envoyait ces textes aux traducteurs et traductrices bénévoles de différents pays pour une traduction en 7 langues.
Au début de chaque mois, ces textes paraissaient sur le site Partenia. Et cela sans interruption pendant 15 ans.
Quelle prouesse ! 
De nombreux internautes de différents pays venaient régulièrement consulter le site Partenia.
Il y en avait toujours deux du Vatican !

Un défi a été difficile pour moi à relever.
Du jour au lendemain, ayant été révoqué par Rome, j’étais considéré comme non fréquentable et déviant dans mon Eglise. Je n’étais plus invité. Fini les interventions, les prédications, les retraites, les invitations aux rencontres d’évêques. J’étais rayé des listes.
Désormais, il me fallait aller vers ceux du dehors : les exclus.
Les migrants, les prisonniers, les sans-logis me sentaient à eux car j’étais comme eux un exclu. Grâce à Rome !
Je ne prêchais plus dans les églises, et ne m’adressais plus à un public chrétien.
Je prenais la parole hors les murs, sur les places publiques, dans les rues, au cours de manifestations où se trouvaient militants, syndicalistes, migrants…
Je compris qu’il me fallait partir de l’humain. L’humain d’abord. En toute circonstance. Avec un vocabulaire nouveau.
Je découvris que ceux qui parlaient si bien de l’homme dans les manifestations, me disaient quelque chose de Dieu.
Je constatais l’importance pour les exclus de reconnaître leur dignité.
    Personne n’a jamais pu prendre leur dignité, malgré les
     menaces et les humiliations. La dignité leur appartient.
Je constatais que la seule attitude qui puisse libérer quelqu’un, c’était de reconnaître sa dignité.

4 – A votre connaissance, l’existence de Partenia en tant que diocèse virtuel reste un cas unique ou y en a-t-il eu d’autres après le vôtre ?
Ma connaissance est limitée ! Il n’y a qu’un évêque par diocèse. Celui qui ne l’est pas, reçoit un titre comme c’est le cas d’un évêque auxiliaire ou devient évêque émérite de son diocèse précédent.
Je suis un cas, n’en connaissant pas d’autre à ce jour.

5 – Avez-vous cessé vos activités en tant qu’évêque de Partenia ? Dans ce cas quand et pourquoi ?
Je suis toujours évêque titulaire de Partenia à 83 ans.
Je ne sais pas si le Nonce apostolique de Paris est au courant… 
Tant que j’ai la santé, je continue d’être sur le terrain de l’exclusion.
A 75 ans, j’ai pensé qu’il était sage d’arrêter d’écrire sur le site Partenia.

6 – Lors de votre rencontre avec le pape François en 2015 avez-vous parlé de votre ministère en tant qu’évêque de Partenia ? Le pape vous a-t-il dit quelque chose sur ce thème ? Avez-vous parlé d’autre chose ?
Ce fut une très belle rencontre. Je n’avais rien à demander au pape François. Il m’avait téléphoné sur mon portable pour me dire qu’il souhaitait me rencontrer.
Le pape était intéressé de savoir ce qui faisait ma vie sur le terrain parisien.
« Je suis responsable d’une association de migrants africains dont le but est d’obtenir un titre de séjour.
Je me sens bien avec eux. Ils sont ma famille.
Je visite des prisonniers qui ont de longues peines. Nous sommes devenus des amis qui m’apportent beaucoup ».
« Continuez ce ministère, c’est si important ! » soupira François. Puis après un moment de silence me demanda :
« Avez-vous une expérience des familles ?»
 « Des familles un peu particulières… Dernièrement j’ai béni un couple de divorcés remariés. Ils sont ensemble depuis 20 ans. Arrivés à l’âge de la retraite, ils veulent se remarier civilement et désirent comme chrétiens, une bénédiction. N’ayant pas trouvé de prêtre, ils s’adressent à moi. J’accepte et vais dans un village où se trouve leur résidence secondaire ainsi qu’un modeste parc où se fait la célébration. 100 personnes sont présentes. Il y a les chants la musique. Les mariés prennent en premier la parole et disent pourquoi ils tiennent à une bénédiction.
L’assemblée écoute l’Evangile que j’actualise, puis nos prières de demande s’adressent à notre Père commun et je donne une large bénédiction.
Tout le monde est heureux. C’était vrai et çà donnait du sens.
Le pape restait silencieux.
Alors je continuais :
  J’ai béni un couple d’homosexuels. Deux hommes de 29 et 30 ans. Ensemble depuis 10 ans, ils veulent se marier civilement et comme ils sont chrétiens, désirent une bénédiction.
Ne trouvant pas de prêtres qui acceptent, l’un d’eux m’écrit une belle lettre témoignant que sa foi fait partie de sa vie. Comment pourrais-je refuser ?
La célébration se déroule dans un domaine loué pour le weekend. Il y a 80 invités.
C’est jour de fête et de joie. L’assemblée écoute le témoignage des mariés ainsi que l’Evangile choisi par eux et que je commente.  Je donne aux mariés la bénédiction qui leur donnera lumière et force tout au long des jours.
Le pape lèva alors les bras : 
« La bénédiction, c’est dire la bonté de Dieu à tous, sans exception. »

7- Pensez-vous que vos auriez fait le même parcours d’Evreux à Partenia si François avait été le pape dans les années 90 ?
Certainement pas. Je n’aurais jamais connu l’existence de Partenia.

8- En regardant en arrière voyez-vous l’action de la Providence dans ce chemin ?
Ou aurait-il été préférable que vous restiez à Evreux jusqu’à votre retraite ?
L’action de la Providence était certaine pour moi. Je me sentais dans la main du Père. J’ai vécu cette révocation en grande paix malgré tous les remous que provoquait mon départ. Je pardonnai à mes détracteurs victorieux qui téléphonaient à l’évêché pour dire qu’ils sablaient le champagne.                      
 Jésus faisait ma route et me préparait à une autre aventure pour l’Evangile. Je partais avec confiance sans savoir où je me poserais et ce qui m’attendrait.
Après avoir été près de 13 années à Evreux, il était bon que je parte. J’avais donné toute ma mesure au peuple d’Evreux.

Sur les routes de Partenia, mon cœur s’est élargi pour rejoindre l’humanité entière.  Tant de rencontres dans tant de pays, m’ont fait grandir en humanité, m’ont ouvert aux autres, ouvert à l’Esprit.
Arrivant bientôt au terme du chemin, ma prière est surtout faite d’action de grâce.
Jacques Gaillot
Evêque de Partenia
Paris le 13 novembre 2018





Publié par Olivier Gaignet à 11:42
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vendredi 4 janvier 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2238 : Chaque jour est un cadeau du Ciel !

Depuis longtemps je pense, quasiment  chaque matin, à cette superbe réflexion de l'excellent écrivain Christian Bobin : "Voir, entendre, aimer ! La  vie est un cadeau dont je défais les ficelles chaque matin, au réveil."
Quand on y réfléchit en effet, n'est-ce pas extraordinaire de se réveiller chaque matin, et de se découvrir encore vivant face à une nouvelle journée et ses secrets ?
Je me demande souvent alors (et vous ?) : qu'est-ce que je vais avoir à vivre aujourd'hui ? Que va-t-il m'arriver ? Et j'aspire aux bonnes choses, aux belles rencontres, à la paix, la lumière...
Evidemment, je me doute bien que tout ne sera pas forcément simple ! Et c'est souvent du négatif ou de l'inquiétude qui se disputent alors, à la porte de mon esprit : ah ! il y a encore cela à faire, telle chose à préparer, telle personne qu'il me faut rencontrer, telle activité à assumer...
Et je n'ai plus 20 ans, ni 35 ans ! A force, il pourrait y avoir de la lassitude, une difficulté plus grande à entamer la journée. Mais heureusement, la vie est toujours la plus forte ! Et chaque matin au lever, avant même de commencer ma toilette, je prends un bref temps de prière pour confier ma journée au Seigneur, et je prie l'Esprit-Saint avec le "Veni Creator" (en français bien sûr) : "Viens, Esprit Créateur,... répands ton amour en nos coeurs,... Tire nos corps de leur faiblesse,... ouvre devant nous le chemin..."  Je devrais citer cette prière en entier ; mais vous la retrouverez facilement sur internet.
Puis la journée commence et se déroule, avec bien sûr plein d'imprévus, de contre-temps divers !  Ce n'est pas toujours automatique, mais j'essaie cependant de rencontrer chaque personne, de mener chaque activité, de vivre chaque moment dans cette lumière de l'Esprit-Saint. Attention ! Cela ne veut pas dire que je pense au Saint Esprit en permanence ! Mais disons que c'est un éclairage intime qui guide un peu tout ce qui se passe.
Malheureusement, je suis souvent infidèle à l'Esprit ! Comme l'avouait Saint Paul en personne : "Je ne comprends rien à ce que je fais : ce que je veux, je ne le fais pas, mais ce que je hais, je le fais." (Romains 7/15)
Et puis, la vie continue, et on se reprend ! Ou d'autres nous remettent sur le bon chemin : "Dis donc, pourquoi tu as fais ça, pourquoi tu as dit ça l'autre jour ?" Il n'y a pas que la vie qui est un cadeau de Dieu ! Ou plutôt, dans la vie, il y a les autres. Et ce sont eux qui, souvent, nous rappellent combien nous avons la chance d'être vivants ! Ce matin, à l'Ehpad du Havre, voyant une femme, très handicapée, se rendre pourtant toute seule à la chapelle, je l'ai félicitée ; et elle m'a répondu : "Cela fait 17 ans que je suis en fauteuil. J'ai dû apprendre à le conduire, et à présent, je suis autonome, et je peux me déplacer seule dans l'établissement."
Lorsque l'on rencontre ainsi des douleurs, plus question de continuer à se plaindre, mais plutôt, de remercier doublement, triplement le Seigneur pour notre santé (même si, dans mon cas, je ne vois plus que d'un oeil ; mais cela est quand même moins grave que d'être en fauteuil roulant...).
Et je voudrais aussi vous partager cet appel d'un autre écrivain, Jean Giraudoux : "La vie est un cadeau si merveilleux que tout être généreux ne peut avoir qu'une ambition : l'offrir."
Autre réflexion à laquelle je pense quasiment tous les jours depuis des années, c'est cette parole de ce voyageur infatigable de la pensée qu'est l'académicien Michel Serres : "Il y a deux moments importants dans une vie : maintenant et l'heure de notre mort."
Dernière chose chaque soir avant de m'endormir, et cela depuis des années, la prière du Père de Foucauld : "Mon Père, je m'abandonne à toi..."
Chers Ami(e)s, que chacune de vos journées soit belle, tout au long de cette nouvelle année et au-delà, et l'instant présent également !

Publié par Olivier Gaignet à 20:19
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mardi 1 janvier 2019

Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2237 : Les "soit-disant" personnalités préférées des Français

Chaque année, quand des inconnus publient dans les médias, en se mordant la queue, le top 50 des personnalités soit-disant préférées des Français, chaque fois, je pique un coup de sang ! Et il en est encore de même en ce 1° janvier 2019, tant ce classement me paraît navrant, et bien peu à l'honneur de notre pays. Jugez-en par vous-mêmes, et je m'en tiens seulement aux 10 premiers de la liste :
-  que des bling-bling ou des millionnaires, à part Thomas Pesquet, qui semble un peu hors norme dans ce classement
-  aucune femme !!!
-  pas d'ouverture au-delà de notre petit hexagone
-  à quoi veut-on rendre hommage ? Aucune valorisation de personnes engagées au service d'autrui !
C'est ça, le nouveau monde ?

En conséquence, et tant pis si ça n'intéresse personne, j'établis donc aujourd'hui, et très symboliquement en ce 1° janvier, un top 10 de ce qui aurait pu constituer une liste à l'image de nos souhaits les plus profonds pour une année de liberté, d'égalité et de fraternité. Une liste comprenant également femmes et enfants, et des personnes issues des 5 continents, de diverses religions. Le critère : tous engagés au service des autres ! Evidemment, cette liste est absolument incomplète et elle ne va pas forcément vous convenir, mais c'est à chacun de se demander qui il aurait envie de valoriser et de préférer, pour de vraies raisons de fond, parmi nos soeurs et frères humains.

1  -  Marcia Langton, dont j'ai découvert le rôle immense dans un article. Anthropologue et géographe, 67 ans, Marcia est l'une des plus brillantes personnalités aborigènes d'Australie. Racistes s'abstenir ! En responsabilité dans diverses structures universitaires, elle a écrit de nombreux livres pour conscientiser le monde par rapport à l'histoire tragique et la situation des Aborigènes en Australie.

2  -  Paul, abusé sexuel au séminaire de Chavagnes. Suite au crime dont il a été victime, il a été le premier en Vendée à oser parler, en 2012. Aujourd'hui seulement, il commence à être entendu. Il s'est fait débaptiser, mais fait le choix d'être malgré tout présent là où l'on essaye de regarder en face cette question de la pédophilie ; à SEL 85 par exemple. A d'autres abusés qui ne comprennent pas qu'il essaye malgré tout de garder un lien avec le diocèse de Luçon, il répond qu'il est important d'accepter de garder contact avec l'Eglise pour témoigner.

3  -  Jeanne Pelat, myopathe, en fauteuil, star du Téléthon et porte-parole des malades chaque année depuis qu'elle en a été la marraine à 8 ans en 2004, copine de Sophie Davant, Garou, Nagui et autres, multi-diplômée en histoire de l'art, journalisme et théologie, en outre très jolie, entre dans les ordres comme religieuse à l'âge de 22 ans.

4  -  L'Abbé Josph Nurchi porte un gilet jaune depuis le début du mouvement. Pour Noël, c’est bien naturellement qu'il est venu célébrer la messe de minuit sur le rond-point des Quatre-Chemins à Somain (Nord), avec 250 "gilets jaunes", aux périphéries ; ceci au milieu d'une assemblée hétéroclite, peu habituée aux églises, mais accueillante et recueillie.  Un clin d'oeil à l'inconfort et au côté insolite de la crèche de Bethléem !

5  -  Anupriya, de religion hindoue, très croyante. Récemment, de terribles inondations ont dévasté le sud de l’Inde, au Kérala. Anupriya, une petite fille de 8 ans, a vu les images de ce désastre à la télé. Cette enfant économisait depuis l’âge de 4 ans pour pouvoir s’offrir un vélo quand elle serait plus grande. Régulièrement, elle mettait 5 roupies dans sa tirelire, quelques centimes d’euros. Bouleversée par la détresse des sinistrés, pour leur venir en aide, Anupriya a fait don de tout l’argent qu’elle avait mis de côté durant 4 ans, renonçant à son rêve d’avoir un vélo. Mais son geste n’est pas passé inaperçu ; les médias s’en sont emparé, et nombre d’autres enfants ont fait aussi des dons, à son exemple.

6  -  Denis Mukwege. Dans le Kivu, au Congo, le viol est devenu une arme de guerre ; de nombreuses femmes et fillettes sont gravement abîmées, et pas seulement violées. Mais, depuis 1989, au péril de sa vie, et malgré l'assassinat sauvage d'une partie de ses assistants, auquel il a échappé, le gynécologue congolais consacre sa vie à "réparer" les corps de ces femmes. Il vient de recevoir le prix Nobel de la paix.

 7  -   Nadia Murad, yézidie, dont le combat contre le viol a lui aussi été récompensé par le prix Nobel. Abusée et torturée pendant des mois par des djihadistes, elle a trouvé la force de s'enfuir, et à présent, elle mène un combat pour les femmes yézidies, dont 3000 seraient encore séquestrées par l'état islamique.

8  -  Le cardinal Francesco Montenegro, archevêque d'Agrigente, en Sicile, s'élevant contre le refus d'accueillir des migrants, a déclaré en juillet dernier : "C'est Jésus qui vient à nous sur un bateau, c'est lui que nous voyons en cet homme ou en cet enfant qui meurt noyé. Les migrants, les pauvres, sont le thermomètre de la foi des chrétiens !"

9  -  Geneviève, une mamie comme tant d'autres, dont je viens de célébrer la cérémonie d'au-revoir. Voici ce que son amie Sylvie nous a partagé la concernant, dans son mot d'accueil : Geneviève a donné toute sa vie à sa famille, à sa paroisse et aux autres. Elle a visité les malades, accompagné des prisonniers, encouragé chacun ; toujours, elle était à l'écoute, disponible, sincère, délicate. Elle aimait donner leur chance aux autres. Elle vivait l'Evangile à fond, et elle en a entraîné beaucoup par son exemple rayonnant.

10  -  Andres Manuel Lopez Obrador vient de prendre ses fonctions de président de la République du Mexique début-décembre. Son objectif : "oeuvrer pour le bien de tous", avec ce souci : "les pauvres d'abord !" Il a vendu l'avion présidentiel et voyagera dans des avions de ligne, "avec le peuple". Il a refusé d'occuper les somptueux appartements présidentiels et réduit son salaire de 60%.  Encore un petit effort, Manu, et, intelligent comme tu penses l'être, tu pourrais peut-être comprendre que, pour être enfin crédible, il te faudrait essayer d'en faire autant ?

En ce début d'année, appuyons-nous sur les épaules de ces géants, afin que notre planète devienne chaque jour un peu plus un havre d'harmonie, de lumière et de paix !
C'est le souhait que j'adresse à chacun d'entre vous, dans l'Espérance, fraternellement ! 
Avec un immense merci de votre affectueuse attention !

Publié par Olivier Gaignet à 20:32
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