Si vous avez participé à l'eucharistie ce dimanche, vous aurez entendu ces paroles étonnantes de Jésus lançant cet appel à ses auditeurs : "Si ta main est pour toi une occasion de chute, coupe-la." Idem d'ailleurs pour le pied, sans parler de l'oeil, qu'il vaut mieux arracher "plutôt que d'aller en enfer avec les deux yeux." Diable !!! Il n'y va pas de main morte, Jésus ! Alors, au cours de l'homélie, j'ai demandé aux paroissiens s'ils n'avaient pas eu l'impression d'entendre un morceau du Coran, égaré dans l'Evangile, allant jusqu'à inviter les disciples du Christ à pratiquer la charia, à couper des mains et des pieds en cas d'erreur ou de péché.
Ah, si c'était des musulmans qui avaient proféré cela, qu'est-ce que les chrétiens n'auraient pas dit ? "Ouais, cette religion qui parle de couper des mains, quel scandale ! Heureusement, nous, les chrétiens, on a une religion qui est bien plus respectueuse des droits de la personne. Et Jésus, ce n'est pas le Dieu terrible de l'ancien testament, et encore moins le Dieu méchant de l'islam."
Pas de chance ! Ces paroles de Jésus sont vraiment dans l'Evangile ; mais on l'avait oublié ; ou plutôt, vu leur portée scandaleuse, on essayait de les glisser discrètement sous le tapis... De même que lorsque Jésus déclare que : "si quelqu'un ne demeure pas en moi, il sera jeté dehors comme le sarment ; on le jette au feu et il brûle..." (Jean 15/6) Lors de notre récente visite au musée protestant du Bois-Tiffrais, le pasteur Vatinel nous a rappelé que, fidèles à ce texte, les catholiques ont brûlé vifs, à Fontenay-le-Comte, en 1533 et 1544, deux des premiers "hérétiques". Avant même l'arrivée de Calvin à Poitiers ; et ce n'était que le début des massacres, des deux côtés... Daech à l'oeuvre chez nous, avant l'heure, au coeur de notre "bonne" région, pourtant chrétienne depuis des siècles ! De quoi nous garder humbles et nous aider à mieux comprendre ce que vivent à leur tour les musulmans de nos jours...
J'ai donc, comme un certain nombre de prédicateurs en ce jour sans doute, essayé d'expliquer ce que Jésus a voulu dire dans l'évangile de ce dimanche. Non pas qu'il fallait procéder à des amputations en cas de péché ; alors en effet, vu ce que nous sommes au fond de nous-mêmes, nos paroisses seraient peuplées d'innombrables borgnes, boiteux et manchots... Mais le message de Jésus, c'est qu'il nous faut "tailler dans le vif", et prendre le soin de rejeter tout ce qui, en nous, nous empêche de voir, de servir le projet de Dieu, et d'aimer nos frères..
Arracher son oeil par exemple, cela signifie arracher de moi-même cette vision négative que je peux avoir des autres, de l'existence et du monde ; et se laisser soigner par le Docteur suprême, afin qu'il puisse remplacer notre oeil mauvais, négatif, malade, malveillant, par des yeux bienveillants, bien-voyants. La même opération étant à faire, selon les besoins, pour la main, le pied, mais aussi la tête, le coeur, et le corps entier.
Cette histoire d'amputation dans l'Evangile, elle est à lire dans un sens spirituel.
De même que dans le Coran d'ailleurs, où seuls des fanatiques et des extrémistes prennent au sens propre ce même type de message, tandis que l'immense majorité de nos frères musulmans souffrent en silence de voir leur religion ainsi dévoyée, mal comprise et dépravée ; instrumentalisée au service de projets personnels ou politiques en opposition totale avec une vraie rencontre avec Dieu et les autres.
Puisse l'Esprit de vérité éclairer le coeur et l'esprit des chrétiens, mais aussi de tous nos frères et soeurs en humanité !
dimanche 30 septembre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2213 : "Si ta main..., coupe-la !" : appel à la charia ?
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Olivier Gaignet
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jeudi 27 septembre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2212 : Non-croyants, agnostiques, fascinés par le Christ
Gandhi, lors d'une visite à Rome, dans la Chapelle Sixtine, s'arrêta devant le Christ en croix et pleura : "Devant tant d'amour, on ne peut s'empêcher d'être ému jusqu'aux larmes."
Nietzsche : "Le Christ est mon seul ami. Le christianisme est, malgré tout, le meilleur exemple de vie idéale que j'aie vraiment connu ; depuis que je sais marcher, je l'ai poursuivi, et je crois que, dans mon coeur, je ne l'ai jamais vilipendé." (A. Gast, 21-7-81)
Malraux : un personnage de "La condition humaine" demande : "Que faire d'une âme, s'il n'y a ni Dieu ni Christ ?"
J'arrête là ce court florilège. Mais si vous voulez en savoir plus sur la façon dont le Christ est perçu par des gens qui se situent hors des frontières visibles de l'Eglise, comme Picasso, Saint-Exupéry, Voltaire, Zola, Jaurès et bien d'autres, en passant par la lecture du Coran, les déclarations du Dalaï-Lama ou les écrits prémonitoires de Platon, venez à Chaillé en octobre.
Pour info, le Centre spirituel de Chaillé-les-Marais a eu la très belle idée de proposer, cette année encore, un cycle de 7 "Haltes spirituelles" sur le thème : "Pour les gens, pour vous, qui suis-je ? selon la demande de Jésus. Ceci se trouve d'ailleurs dans l'évangile de la messe de demain vendredi.
Il s'agit donc d'une pause mensuelle pour reprendre souffle, du mercredi 17h au lendemain jeudi à 16h. Chaque halte se décompose ainsi :
- 17h : présentations, motivations
- 17h30 : 1° intervention
- 18h15 : temps personnel
- 18h45 : vêpres
- 19h : repas
- 20h : soirée libre ou, au choix : temps de partage d'une heure
- 8h : laudes, petit déj.
- 9h30 : 2° intervention
- 10h30 : temps perso
- 12h : eucharistie
- 12h45 : repas, sieste (non obligatoire !!!)
- 14h15 : possibilité d'un temps d'échange libre autour du thème, pour les volontaires
- 15h : temps de contemplation du Christ, à partir de nos découvertes
- 15h45 : vêpres et envoi
Personnellement donc, j'ouvre la série des haltes les mercredi 24 et jeudi 25 octobre, avec le thème : "Jaurès, Gandhi, Saint-Exupéry, Malraux... et Jésus : quelles provocations ou interpellations pour nous ?
A partir d'évocations de nombre de personnages qui ont marqué notre société, et en lien avec diverses scènes évangéliques, nous rechercherons comment le visage et le message de Jésus rejoignent vraiment l'humain et tout homme, et comment tout cela résonne pour tous et en tous points de l'univers.
_______________
Indications pratiques
Pour plus d'infos, consulter le site : centre-spirituel-chaille.catho85.org
Adresse : 11 rue du Pas Gazeau BP 4 85450 Chaillé-les-Marais
Tél. : 02 51 56 72 06 (9h à 12h et 14h à 18h)
Email : chaille-immaculee@wanadoo.fr
Frais de séjour : à partir de 42 €
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mardi 25 septembre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2211 : "Monsieur, pouvez-vous me bénir ?"
Ce mardi matin, à la fin de la messe de 9h30 en la chapelle de Bourgenay en présence des Soeurs et de quelques paroissiens-ennes, tout à coup, voici qu'arrivent dans la chapelle une trentaine de jeunes accompagnés de quelques éducateurs.
Constatant qu'ils arrivaient en pleine célébration, ils restèrent un peu à l'écart.
C'était le moment de la bénédiction finale. Sans rien ajouter à la formule consacrée, alors, au plus profond de moi-même, j'ai demandé au Seigneur de faire descendre sur eux aussi la puissance de sa lumière et de son amour.
Puis, la messe achevée, toujours en aube et étole, je suis descendu à leur rencontre pour les accueillir, en compagnie de Sr Martine, et nous leur avons souhaité la bienvenue.
Nous n'étions pas avertis de leur passage,ce n'est pas grave ; mais c'était un bonheur de voir ces jeunes, en classe de terminale à la Roche s/Yon, s'attarder dans la chapelle, en s'intéressant à ceci ou cela.
Quelques mots d'explication, à leur demande, sur l'historique et l'actualité de cette chapelle, ainsi que sur le sens de la présence des Soeurs en cet endroit.
Plusieurs d'entre eux, chargés de faire un rapport, notaient avec attention.
Ensuite, tandis qu'ils descendaient à la crypte, qui représente un peu un lieu mystérieux en ce lieu sacré, une jeune fille s'approcha de moi et me demanda - j'étais encore en aube : "Monsieur, est-ce que vous pouvez me bénir ?"
J'avoue qu'une telle demande m'a profondément ému ! Je lui ai demandé son prénom : "Sarah" (prénom d'emprunt). Bénir quelqu'un en effet, c'est sans doute l'un des gestes religieux les plus marquants, dans le ministère d'un prêtre ! Car il s'agit quand même d'une parole prophétique : bénir, du latin "bene dicere", cela signifie "dire du bien", exprimer une parole de bien, une parole qui dit le bien.
Si la bénédiction est une parole prophétique, c'est, je crois, parce qu'elle dévoile la présence vivifiante du Sauveur ; surtout qu'une parole de bénédiction est toujours prise comme faisant office de véritable protection, tout en enracinant la, ou les personne(s) concernée(s) dans l'intimité avec le Dieu-Trinité.
Je ne sais plus ce que j'ai dit exactement, car j'ai improvisé, mais c'était quelque chose comme : ""Sarah, Dieu t'aime profondément ; il veut ton bonheur. Regarde Marie, en cette statue placée au-dessus de cet autel ; Dieu l'a bénie ; il l'a comblée de sa force et de sa lumière. Eh bien, sur toi aussi, Sarah, que Dieu fasse descendre sa bonté et sa paix ; qu'il t'aide à réussir ta vie de femme, et à vivre toujours dans l'esprit de l'Evangile ! Sois bénie, Sarah, au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit ! Amen !"
Sarah a semblé heureuse et, ce soir encore, je la confie au Seigneur, ainsi que toute cette équipe de jeunes et leurs enseignants, qui ont pensé important d'inclure dans le programme de leur journée ce temps de passage dans la maison du Père.
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Olivier Gaignet
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dimanche 23 septembre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2210 : Une journée de bonheur chez nos amis Protestants
Il y a trois semaines, ce blog en a rendu compte, nous avons passé une journée mémorable de découverte du judaïsme à Paris avec 32 personnes, guidés par des amis juifs. Hier, avec une trentaine de personnes, nous avons poursuivi cette démarche d'ouverture, cette fois-ci chez nos amis protestants de Vendée, à Monsireigne, entre Pouzauges et Chantonnay, au musée du protestantisme du Bois-Tiffrais. Cette fois-ci, à l'initiative du groupe "SEL 85" de Vendée (Solidarité, Eglise en Liberté en Vendée), dont d'ailleurs je suis membre.
En matinée, sous la houlette du pasteur de la Roche-sur-Yon Jacques Hostetter, nous avons marché pendant plus de 6 kms, à proximité du musée, sur le "chemin des Huguenots". Ainsi, nous avons parcouru la campagne pour découvrir avec nos pieds l'histoire protestante locale, en ces lieux où s'est s'écrit leur histoire. Nous sommes allés de découverte en découverte ; impossible malheureusement de tout rapporter ! Deux exemples cependant :
- divers lieux où, en pleine campagne, quand le relief le permettait, se tenaient les "assemblées du désert", souvent de nuit, plus ou moins clandestinement. Avec une participation pouvant aller jusqu'à 1.000 personnes !!! Cela dans des endroits creux et pentus, en forme de cirque, ce qui permettait à la parole du pasteur d'être entendue de tous. C'est là qu'ils se retrouvaient pour prier, chanter les psaumes, entendre le prêche, avec sans cesse la peur au ventre d'être surpris et châtiés.
- nous avons vu également un terrain sur lequel les Protestants étaient "autorisés" à inhumer leurs défunts, ceux-ci étant rejetés des cimetières habituels en raison de non-fidélité à la religion officielle : nous avons constaté que l'un de ces cimetières qui leur avait été affecté se trouvait en un endroit tout à fait inadapté, car très en pente, difficilement praticable. Ce qui donne une idée de la façon dont les Protestants étaient traités !
L'après-midi, c'est un autre pasteur, le conservateur du musée, Denis Vatinel, qui nous a présenté, de façon magistrale, un ensemble unique d'oeuvres, tableaux, documents historiques, objets du culte rassemblés et présentés de façon remarquable et fort intéressante au sein de la demeure du Bois-Tiffrais : propriété léguée à l'Eglise protestante, dont nos amis ont su faire un magnifique usage !
Ce fut l'occasion pour nous d'entendre une très instructive histoire du protestantisme dans son ensemble, ainsi que de sa réalité, à travers les siècles, chez nous en Vendée. Là encore, malheureusement, impossible de rendre compte de tout ce qu'il nous a été donné d'apprendre, de découvrir : richesse exceptionnelle d'une telle visite, que l'on ne peut que conseiller au plus grand nombre de faire sans hésiter !
La leçon donnée par le pasteur Vatinel, de plus, reste tout à fait actuelle pour notre époque et pour notre pays : le fil rouge de son intervention était en effet le suivant : apprendre à réfléchir quant à la façon dont une majorité traite ses minorités. C'est à ce même problème en effet qu'est encore affrontée notre société française aujourd'hui.
Dernière chose : comme avec les Juifs à Paris, nous nous sommes vraiment retrouvés comme en famille, protestants et catholiques, tout au long de cette journée de découverte mutuelle et de fraternité ! Et faisons bien attention à ne pas nous laisser entraîner dans la tentation identitaire et méfiante de l'autre, "dangereux car différent", qui ronge et recroqueville nos religions aujourd'hui.
"Oh qu'il est bon pour des frères..." (psaume 133 (132)
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Olivier Gaignet
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jeudi 20 septembre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2209 : Un prêtre du Brésil soutient le pape François
Vous avez remarqué que, de temps en temps, plutôt que de rédiger un billet, je vous communique une intervention ou un document particulièrement marquant. Aujourd'hui, voici un texte qui m'a été transmis par Francine, membre du SEL 85 (Solidarité - Eglise en Liberté - Vendée). Je la remercie ! Il faut savoir que de tels messages de soutien affluent de par le monde au pape François, après son appel au peuple de Dieu et les attaques portées contre lui par une minorité d'évêques foncièrement hostiles aux orientations de son pontificat.
Lettre ouverte de soutien d'un prêtre brésilien au pape François
Cher pape François,
En fait, tu es coupable !
Tu es coupable d'être un homme et de ne pas être un ange !
Tu es coupable parce que tu as l'humilité d'accepter que tu te trompes et que tu demandes pardon. Tu demandes pardon pour toi et pour nous. Et cela, pour beaucoup, est inadmissible.
Tu es coupable parce que tu ne voulais pas être un juge, un homme de loi, et tu es un exemple et un témoignage de miséricorde.
Tu es coupable car tu as abandonné la tradition de vivre dans des palais et choisi de vivre comme les gens ordinaires.
Coupable parce que tu as quitté la somptuosité de St Jean du Latran, et préféré visiter la pauvreté des prisons, des orphelinats, des hôpitaux, etc.
Tu es coupable !
Tu as arrêté d'embrasser les pieds parfumés des éminences et tu embrasse les pieds "sales" des condamnés, des femmes, des malades, de personnes d'autres confessions religieuses, de gens "différents" !
Tu es condamné parce que tu as ouvert les portes aux réfugiés et parce que devant des sujets douloureux et difficiles, tu réponds simplement : "qui suis-je pour juger ?"
Tu es condamné parce que tu assumes ta fragilité en demandant que l'on prie pour toi, alors que beaucoup exigent que tu sois dogmatique, sans tolérance et réglementaire.
Pape François, tu es coupable pour tant et tant de coeurs dits "infidèles", "excommuniés" et "impurs" qui ont redécouvert, grâce à toi, le beau visage du Christ plein de tendresse et de miséricorde.
Tu es coupable parce que "tu appelles les choses par leur nom", et tu ne t'empêches pas de rappeler aux évêques qu'ils ne sont pas des pasteurs d'aéroport, mais doivent porter "l'odeur de leurs brebis".
Tu es coupable parce que tu as déchiré les pages de l'intolérance, des morales stériles et sans pitié, et tu nous as offert la beauté de la compassion, de la tendresse et de la sincérité.
Tu es coupable parce que tu nous as ouvert les yeux, ceux de l'intelligence et de la raison, mais surtout, les yeux du coeur.
Tu es coupable de vouloir porter la croix de l'Eglise au lieu de détourner le regard et d'être indifférent aux douleurs et aux larmes des hommes de notre temps.
Tu es coupable parce que tu ne supportes pas les crimes odieux faits au nom de Dieu , par ceux qui parlent de Dieu mais vivent contre lui.
Tu es coupable parce que tu cherches la vérité et la justice, par la miséricorde, au lieu de faire taire, de cacher, minimiser ou ignorer.
Tu es coupable parce que tu ne veux plus d'une Eglise de privilèges et d'avantages ni de gloire, mais que tu nous apprends la force du service, la richesse du lavement des pieds et la grandeur de la simplicité.
Pape François, laisse-toi blâmer pour ces "crimes". Tu sais qu'à tes côtés, ils sont innombrables, ces hommes et ces femmes qui, comme toi, ne sont pas des anges, mais des personnes fragiles, des pécheurs, qui espèrent que le Christ veille sur nous et pour nous.
Tu sais qu'avec toi, il y a une immense procession de coeurs qui prient pour toi à chaque instant ; pour toi, ils risqueraient leur vie. Ils te suivent comme des brebis qui font confiance à leur pasteur.
C'est le Christ qui t'a mis à la barre de cette "barque" qu'est l'Eglise.
C'est le Christ qui te donnera les forces pour poursuivre ce chemin de "culpabilité" qui fait tant de bien au monde et à l'Eglise.
Cher pape François, merci d'être "coupable" de rendre l'Eglise belle comme le rêve Jésus.
Antoine Teixeira, prêtre
Merci Antoine ! Parole à méditer et à prier !
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Olivier Gaignet
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samedi 15 septembre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2208 : Pourquoi l'Eglise catholique est-elle bancale ?
Il y a peu, suite aux réactions pleines de tristesse de nombreuses personnes, y compris non chrétiennes, j'ai poussé un gros coup de gueule face au fait suivant : depuis quelque temps, l'on apprend que, dans de nombreux diocèses à travers le monde, des évêques, et mêmes un ou des cardinaux, sont mis en cause dans ce que l'on appelle "les affaires". Tiens, tiens ! Jusqu'ici, l'on gardait ces faits sous le tapis : "Pensez-vous, ma chère, des évêques !" Des prêtres en état de péché, cela paraissait moins étonnant, si l'on peut dire : les prêtres ne sont-ils pas "inférieurs" aux évêques ? De la même façon que certains sont persuadés que les laïcs sont inférieurs aux prêtres... Mais des évêques ??? Plus près de Dieu pourtant, du moins le croyions-nous... Quel scandale ! Notre Eglise catholique serait-elle malade à ce point ?
Mais ensuite, après réflexion, je me suis dit : à quoi ça sert de se fâcher, d'accuser ou d'envoyer promener les uns et les autres, y compris les évêques dans leur ensemble ? Et moi, vieux prêtre retraité, qui suis-je pour juger ? Personne n'est plus malin que les autres ici-bas en effet. Même si l'on peut avoir l'envie et le droit de "secouer le cocotier" de temps en temps, comme on dit en Afrique...
Les évêques sont-ils parfaits ? Les prêtres sont-ils des modèles ? En fait, la vraie question, beaucoup plus fondamentale, est au-delà, comme le concile Vatican II avait voulu le révéler, avec les objectifs suivants : revenir sans cesse à l'exemple et à l'enseignement de Jésus, le Bon Pasteur, et tout faire pour que le Peuple de Dieu devienne toujours plus l'acteur premier de la Mission ; évêques, prêtres et diacres redevenant toujours plus de "simples serviteurs", aux côtés et non au-dessus des laïcs, hommes et femmes intervenant et témoignant également, dans la même reconnaissance, avec la même dignité ...
En tout cas, si tant de choses vont de travers dans notre Eglise, si elle est si peu crédible aux yeux de nos contemporains, c'est peut-être un clin d'oeil que nous fait l'Esprit-Saint, pour nous indiquer que nous devons désormais nous y prendre autrement, sinon, ce sera sans issue... Et pour faire quoi ? D'urgence, associer pleinement les laïcs à la réflexion et à la gouvernance en Eglise, et faire jouer enfin pleinement les charismes de chaque instance, laïcs, religieux-ses, diacres, prêtres, évêques et pape, au sein du Peuple de Dieu.
Je vous livre ce que Claude, diacre sur la paroisse, m'a fait repérer dans sa lecture du journal "La Croix" du 30 août dernier, page 4 : "Le cardinal Kevin Farrel, très proche du pape François, chargé de tout ce qui touche au laïcat au Vatican, a déclaré récemment au magazine "Intercom" : les personnes les plus importantes dans l'Eglise ne sont pas les prêtres, ni les évêques, mais les laïcs." (pas possible ! me suis-je dit !!!)
Et "La Croix" d'ajouter : "Encore faudrait-il que ces voeux se traduisent dans la gouvernance de l'Eglise.(...) Pour cela, d'après Anne Soupa qui en est la présidente, "la Conférence catholique des baptisé(e)s francophones" (CCBF) vient d'écrire une lettre ouverte aux évêques de France (que l'on peut trouver sur internet, voir en note), exhortant à la tenue d'Assises de la gouvernance de l'Eglise pour poser la question "d'une co-gouvernance de l'ensemble des baptisés" sur les institutions ecclésiales."
Et pourquoi pas ? C'est une super idée à développer ! En tout cas, je redis qu'il nous faut, envers et contre tout, continuer à aimer notre Eglise, malgré ses rides, ses défaillances et ses insuffisances, tout en n'oubliant pas les nôtres ! Mais aimons-la d'un amour vrai et exigeant, à la lumière renouvelée de l'Evangile !
- taper sur google : "Pour éviter le naufrage : des Assises de la gouvernance - CCBF"
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Olivier Gaignet
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mardi 11 septembre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2207 : Chana Tova ! Bon nouvel an juif !
Comme je vous l'avais annoncé dans mon billet du 30 août (n° 2204), la fête de Rosch Hachana - le nouvel an juif - est célébrée ces 10 et 11 septembre 2018. L'on célèbre l'entrée dans l'année 5779 du calendrier juif, et nos frères et soeurs juifs nous souhaitent "Chana Tova", "bonne année", à toutes et tous !
Ce matin, je participais à la prière, à la synagogue, à l'occasion de cette fête, et l'on m'expliquait que "Rosh Hachana, c'est le moment où se joue notre sort, lorsque D.ieu passe en revue notre dernière année." C'est très émouvant de s'entendre souhaiter : "Bonne inscription dans le Livre de Vie" !
"Rosh Hachana" signifie littéralement la "tête de l'année". On y fête le nouvel an, le jour du jugement et du shoffar (on souffle dans une corne de bélier). Au Musée du Judaïsme, le 29 août, nous avons vu des exemplaires de shoffars.
C'est aussi en ces jours que, pour de nombreux Juifs, il est de coutume de vider ses poches pour jeter symboliquement ses péchés à l'eau, dans la mer aux Sables d'Olonne, ou dans l'eau, comme dans la Seine à Paris par exemple, afin de commencer la nouvelle année sur de nouvelles bases. Cela m'a fait penser à ce texte du prophète Michée (7/19-20) que l'on retrouve de temps en temps dans notre liturgie : "Dieu nous manifestera sa miséricorde, il piétinera nos péchés. Tu jetteras toutes mes fautes au fond de la mer (...) C'est ce que tu as juré à nos pères, depuis les jours d'autrefois."
Ce que Yahvé à juré à nos pères, les Juifs, "nos pères dans la foi", c'est donc évidemment valable pour nous, qui sommes leurs enfants, leurs descendants dans la foi.
Je me permets de reprendre, à votre destination à tous, chers amis lecteurs, ce magnifique souhait du nouvel an juif : "Bonne inscription dans le Livre de Vie !"
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Olivier Gaignet
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lundi 10 septembre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2206 : Le pape François et les femmes
Les phrases « choc » sont une marque de fabrique du pape argentin.
À propos des femmes dans l’Église, retour sur cinq phrases mémorables du pape François à propos de la gent féminine.
À propos des femmes dans l’Église, retour sur cinq phrases mémorables du pape François à propos de la gent féminine.
► « Les femmes ont été les premières à croire »
3 avril 2013. Fraîchement élu, le pape François reprend le cycle de catéchèse pour l’Année de la foi, initiée par son prédécesseur Benoît XVI. Et il affirme avec insistance le « rôle primordial, fondamental » des femmes dans la compréhension de la foi.Les « premières à croire » dont parle le Saint Père, ce sont les femmes qui, dans l’Évangile, découvrent les premières le tombeau vide du Christ au matin de la Résurrection. Devant ce tombeau, « les apôtres ont eu du mal à croire, mais pas les femmes », explique le nouveau pape.
Il souligne encore le rôle des femmes dans la transmission de la foi, aux débuts de l’Église et tout au long de son histoire. « C’est beau, c’est un peu la mission des femmes, des mamans, de donner ce témoignage ! », conclut-il.
► « La femme est la plus belle chose que Dieu ait créée »
À la fin du mois de juin 2014, le pape accorde une interview au journal italien Il Messaggero. Interrogé, entre autres, sur le rôle des femmes, il répond : « La femme est la plus belle chose que Dieu ait créée. L’Église est femme. ’’Église’’ est un mot féminin. Il n’y a pas de théologie possible sans cette féminité. » Avant de reconnaître la nécessité d’approfondir une « théologie de la femme », un vœu qu’il renouvellera à plusieurs reprises par la suite.► « Les femmes sont comme les fraises sur un gâteau : il en faut toujours plus ! »
C’est l’une de ces phrases à la tournure surprenante dont le pape François a le secret, et qui ont fait son succès médiatique. Dans les médias d’ailleurs, cette sortie fait mouche une fois de plus. Et pourtant, le message est on ne peut plus sérieux : le pape veut plus de théologiennes.Le 5 décembre 2014, le pape prononce un discours devant la Commission théologique internationale, et regrette que les femmes soient « encore peu nombreuses » en son sein, bien que leur nombre soit passé de deux à cinq (sur trente) quelques mois plus tôt.
Aux 25 autres membres de la Commission, il conseille de « tirer le meilleur profit » de « l’apport spécifique des femmes à l’intelligence de la foi ». « En vertu de leur génie féminin, insiste encore le Saint Père, les théologiennes peuvent relever certains aspects inexplorables de l’insondable mystère du Christ ».
► « Je suis convaincu de l’urgence d’offrir des espaces aux femmes dans la vie de l’Église »
Le 7 février 2015, le pape prononce un discours à l’occasion de l’Assemblée plénière du conseil pontifical de la culture, qui s’interroge sur le « regard féminin », et le rôle des femmes dans l’Église.Après avoir fait l’éloge de « la réciprocité dans l’équivalence et la différence » entre l’homme et la femme, « de façon à satisfaire véritablement la plénitude de la personne », le pape appelle à « une présence féminine plus capillaire et incisive dans les communautés, afin que nous puissions voir beaucoup de femmes impliquées dans les responsabilités pastorales ».
► « Un monde où les femmes sont marginalisées est un monde stérile »
Le 8 mars 2015, Journée de la femme, le pape termine son Angelus par un salut à « toutes les femmes qui chaque jour essayent de construire une société plus humaine et accueillante ». Le Saint Père voit dans cette journée « l’occasion de confirmer l’importance des femmes et la nécessité de leur présence dans la vie, dans la société ».« Les femmes non seulement donnent la vie, mais elles nous transmettent la capacité de voir au-delà, affirme le pape au balcon de la place Saint-Pierre. Elles nous transmettent cette capacité de comprendre le monde avec des yeux différents, d’entendre, de voir des choses avec un cœur plus créatif, plus patient, plus tendre ».
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Olivier Gaignet
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dimanche 2 septembre 2018
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 2205 : "Jésus, un Juif ? Oh, si peu ..."
Le titre de ce billet vous a surpris ? Un prêtre, mais cela ne s'est pas passé sur la côte vendéenne, avait, au cours d'un échange, évoqué la parenté entre le judaïsme et le christianisme, rendant en même temps un hommage fort aux Juifs, nos "Frères aînés" (Jean-Paul II), nos "Pères dans la foi" (Benoît XVI). Alors, l'une des personnes présentes se permit de lui faire remarquer que, durant le ministère de Jésus en Palestine, les Juifs l'avaient souvent agressé, et qu'ils l'avaient aussi condamné à mort et crucifié. Donc, les Juifs... ???
Le prêtre alors de lui répondre : "Vous critiquez les Juifs ? Mais enfin, Marie était juive, Jésus était juif..." Réponse étonnante de son interlocuteur : "Oh ! Si peu..." Comme si c'était rabaisser Jésus que de mettre en avant qu'il fait partie d'un tel peuple ! (Sous-entendu peut-être : dont les défauts sont si flagrants...).
En entendant une telle réaction, l'on se demande s'il faut rire ou pleurer ! Non, dans notre pays, l'antisémitisme n'est pas mort, même s'il est généralement ainsi sournois et rampant. En société, je suis souvent très mal à l'aise lorsque le sujet arrive sur la table. L'on entend de tout : "Les Juifs, ils s'en mettent plein les poches !" "Ils ont des réseaux entre eux, et sont très bien organisés pour obtenir avantages financiers ou autres." "Ils prennent trop de place dans les médias." "Ils sont partout." "Ils ont des pratiques complètement dépassées : manger casher par exemple, pas comme les autres ; pourquoi ? Ca n'a plus de sens aujourd'hui." Etc.
Pourquoi j'aborde ce sujet en ce dimanche 2 septembre ? Pour deux raisons :
- la 1°, c'est que les lectures de la liturgie de ce jour nous apportent un éclairage intéressant. Avec d'abord un superbe passage du livre du Deutéronome, dans lequel Moïse nous dit : "Ecoutez Dieu et vous vivrez" ; tandis que l'évangile nous montre Jésus invitant ses auditeurs à ne pas être hypocrites, mais vrais, dans leur façon de vivre leur foi. Le problème, c'est que, du fait qu'il traite d' "hypocrites" certains responsables religieux de son temps, depuis 2000 ans, l'on a trop souvent cru que c'est le peuple juif dans son ensemble qu'ainsi, Jésus condamnait et rejetait. J'ai donc consacré mon homélie de ce jour à expliquer que Jésus était né et mort Juif, qu'il avait été circoncis, qu'il avait suivi une formation religieuse avec les autres petits Juifs, qu'il allait en pèlerinage au Temple, qu'il était capable de débattre de questions religieuses avec des sages. Tous ses enseignements d'ailleurs sont émaillés de citations du Premier Testament et de références à la grande tradition biblique. Quelle erreur de penser que le but de Jésus était de déconsidérer l'ensemble du peuple juif et de renverser le judaïsme, soit-disant pour le remplacer par le christianisme ! Or Jésus aimait le peuple juif : il a guéri tant de malades, soulagé tant de souffrances, pardonné tant de fautes, et rendu à tous espérance et foi, et révélé à tous, l'amour du Père...
Certains, dans l'Eglise, ont voulu arracher les racines qui unissaient Jésus au peuple juif. Quelle sottise ! En fait, judaïsme et christianisme sont liés ensemble pour l'éternité ! Rappelons-nous enfin que, si ce n'est quelques responsables religieux sans honneur ni foi, les Juifs n'ont pas tué Dieu ! Au contraire, ils l'ont inventé, et nous l'on légué. Nous leur devons une reconnaissance infinie !
- 2° raison de ce billet à propos de nos frères et soeurs juifs : ce matin, après la messe à Bourgenay, j'ai eu le bonheur de suivre en direct sur France 2 la cérémonie annuelle à la mémoire des déportés juifs de France, dans la Grande synagogue de la Victoire, à Paris. A cette occasion, très belle intervention du Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, que nous connaissons bien au Pays des Olonnes : "Nous sommes le peuple du souvenir, mais aussi, le peuple de l'espérance. Ceux qui ont été victimes de la barbarie nazie n'ont comme sépulture que notre mémoire d'hommes. Ceci n'est pas de l'histoire ancienne, c'est la nôtre." Avec cette question en finale : "Sommes -nous aujourd'hui plus vigilants ?"
Ne manquons pas une occasion de soutenir nos frères et soeurs juifs, dont nous sommes encore plus proches que nous nous ne pouvons l'imaginer !
Publié par
Olivier Gaignet
à
18:04
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