- Lors de notre passage à Tabgha, au nord-ouest du lac de Tibériade, nous avons pu entrevoir l'église de la Multiplication des pains, inabordable pour le moment, car elle a été incendiée, sans doute par des adolescents juifs vivant dans des colonies de Cisjordanie. En 6 ans, il s'agit de la 43° attaque perpétrée par des Juifs fondamentalistes contre des lieux saints chrétiens ou musulmans en Israël. Nous avons vu les tags en hébreu signifiant par exemple : "Les idolâtres doivent être éradiqués." Un certain nombre de Juifs, choqués, se sont rendus sur place en solidarité. Le rabbin Alon Goshen-Gottstein, directeur de l'Institut Elijah Interfaith, a lancé une collecte de fonds pour contribuer à la restauration de cette église. Le président de la Knesset, Yuli Edelstein, a fait don du premier chèque.
- Des "Rabbins pour la paix" manifestent chaque samedi à Sheikh Jarrah, dans le quartier arabe de Jérusalem, pour protester contre les expulsions de Palestiniens.
- L'ONG "Rabbins des Droits de l'Homme" (RHR), fondée en 1988, compte 120 rabbins, coutumiers des postes de police, et même des tribunaux, dans le box des accusés ou de la défense. Ils apportent une protection, en tant que boucliers humains, contre les intimidations des colons, pour que les fermiers Palestiniens puissent faire leurs récoltes en sécurité. Ils sont animés par le "Tikkun Olam" (= "réparer le monde"), vieux concept judaïque selon lequel "nous sommes alliés à Dieu pour réparer le monde et le compléter".
Ces rabbins sont issus de tous les courants du judaïsme, orthodoxe, massorti et réformé. Il y même parmi eux un ancien Grand rabbin consistorial. Leur but est de faire mieux respecter les droits et de montrer que tous les Juifs religieux ne sont pas prêts à tout au nom d'une vision nationaliste ou religieuse. On a tellement l'habitude d'associer "religieux" et extrémisme, nationalisme ou militantisme des implantations sauvages et à tout prix, que les "Rabbins pour les Droits de l'Homme" montrent qu'une autre vision du judaïsme existe également.
- Plus de 400 rabbins un peu partout dans le monde (notamment en Israël et Grande-Bretagne) ont demandé à Benjamin Netanyahu d'arrêter la démolition des maisons palestiniennes.
- Dans un autre ordre, mais qui a aussi quelque chose à voir avec la paix, en Terre sainte, nous avons partagé l'info suivante, qui offre des perspectives inouïes : un groupe de 25 rabbins, de 7 pays différents, orthodoxes, c'est-à-dire, de la branche la plus traditionnelle du judaïsme, a publié, le 3 décembre 2015, une déclaration "acceptant la main qui nous est tendue par nos frères et soeurs chrétiens." Ils reconnaissent que "depuis le concile Vatican II, les enseignements officiels de l'Eglise catholique sur le judaïsme ont changé fondamentalement et irrévocablement." Ils affirment que "le christianisme n'est ni un accident, ni une erreur, mais le résultat de la volonté divine et un don pour les nations." Ils assurent que les juifs et les chrétiens ont une mission commune d'alliance pour parfaire le monde sous la souveraineté du Tout-Puissant."
- Un dernier fait, mais on pourrait en citer bien d'autres : toujours le 3 décembre 2015, plus de 1.000 rabbins américains ont signé une lettre ouverte en faveur de l'accueil des réfugiés aux Etats-Unis, lettre adressée aux élus du Congrès américain, en pleine polémique sur le sujet. Ils rappelaient, entre autres, l'épisode du St Louis, un navire parti de Hambourg pour Cuba en mai 1939 avec, à son bord, 937 passagers juifs. Une poignée seulement ayant été autorisée à débarquer à Cuba, le navire avait tenté sans succès de débarquer aux Etats-Unis, avant d'être contraint de retourner en Europe. 254 passagers ont alors été victimes de la politique d'extermination nazie.
Merci, chers frères Rabbins, pour ces magnifiques témoignages, qui témoignent de votre immense fidélité à la grande tradition biblique, et sont un exemple pour nous !
lundi 30 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.951 : Des Rabbins pour la paix
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Olivier Gaignet
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dimanche 29 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.950 : A l'écoute d'un frère Rabbin, Jacquot Grunewald
Ce fut une grande joie pour nous d'accueillir au sein de notre groupe monsieur le Rabbin Grunewald, lors de notre séjour à Jérusalem. Occasion unique pour la plupart d'entre nous de découvrir un Rabbin en chair et en os, et de nous mettre humblement à son écoute. Nous avions tout à apprendre en effet : par exemple, un Rabbin a-t-il le droit de se marier ? Oui bien sûr ! Lui-même a d'ailleurs 20 petits-enfants. Est-il consacré ? Non, c'est un croyant comme un autre. Et on n'a pas besoin de lui pour le culte, sauf pour les mariages. En Israël, ils sont plusieurs milliers ; certains sont pris en charge par leur communauté, d'autres exercent une profession, quelques-uns sont payés par l'Etat, comme en Alsace-Lorraine. On ne dit pas, en Israël : "je veux être Rabbin". On est appelé ! Je m'arrête là ; il est impossible de résumer la richesse d'un tel échange dans le cadre réduit de ce billet...
Il nous a félicités d'être venus en Israël, quand tant d'autres ont peur, et nous a remerciés de n'être pas venus pour polémiquer, sachant nos questions par rapport au mur ; "hideux", nous a-t-il concédé, "mais nécessaire, la preuve étant que le nombre d'attentats en Israël a nettement baissé depuis son érection." Nous étions gênés d'entendre justifier ainsi l'emprise des Juifs sur leurs frères Palestiniens, mais nous avons évité de tomber dans le piège consistant à faire des reproches à ce religieux Juif, qui avait le courage de nous exprimer avec franchise ses opinions. D'ailleurs, comme il nous l'a fait remarquer, nous aurions bien été maladroits et illogiques de reprocher aux Juifs d'élever un mur, si l'on se souvient de la façon dont nous avons traité les Juifs en France pendant 20 siècles, et si l'on considère les murs que nous continuons d'élever chez nous, à Calais par exemple, comme entre catégories sociales ou même au sein de nos propres familles parfois ! Il nous a d'ailleurs félécités en ces termes : "Vous n'êtes pas venus pour polémiquer." En effet, nous lui avions dit être venus en Terre biblique d'abord pour écouter et essayer de comprendre, et non pour juger ni condamner, dans une démarche humble et en tant que chercheurs de paix.
Intéressante enfin, sa réflexion par rapport au christianisme : "Il y a en Israël une véritable ouverture vis-à-vis de Jésus, qu'on n'aurait pas pu imaginer par le passé, quand le judaïsme était critiqué au nom du Christ. Il n'était pas possible d'aimer Jésus quand on était victimes, martyrisés par les chrétiens.. Aujourd'hui, beaucoup de progrès sont réalisés au plan théologique, Et par rapport à Paul, il y a une petite évolution."
Au retour de Terre sainte, je viens de terminer son livre, publié en 2.000 chez Albin Michel : "Chalom Jésus ! lettre d'un Rabbin d'aujourd'hui au Rabbi de Nazareth". Epoustouflant et décapant : nous avons encore énormément à apprendre de nos "Pères dans la foi" et de nos "Frères aînés" dans la tradition abrahamique, à laquelle, selon lui, malheureusement, les chrétiens ne sont pas restés fidèles en vérité ni en totalité...
Au terme de cet échange, en guise de prière commune, le Rabbin nous a lu le psaume 133 : "Oh qu'il est bon pour des frères de se trouver ensemble !" Et enfin, moment unique, il nous a bénis, en reprenant la formule bien connue du livre des Nombres (6/22-27), lorsque "Yahvé dit à Moïse : "Voici comment vous bénirez les fils d'Israël : "Que Dieu vous bénisse et vous garde ! Qu'il fasse briller sur vous son visage, et qu'il vous donne la paix."
Cher frère Rabbin, merci d'être venu à notre rencontre, et merci de nous avoir ainsi "évangélisés" !
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Olivier Gaignet
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21:13
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vendredi 27 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.949 : "Construire des ponts plutôt que des murs !"
J'ai tiré le titre de ce billet d'une réflexion de Joël, lors du Café-Théo qui s'est tenu au Central-Bar, à Mortagne, ce mercredi 25 mai, sur le thème du Mur. 80 participants, dont beaucoup se sont exprimé, dans une atmosphère à la fois très conviviale et pleine d'attention.
Pour notre échange, nous sommes repartis de l'expérience vécue par un certain nombre de paroissiens, lors de notre récente Route biblique en Israël-Palestine. De l'avis de tous, ce qui a sans doute été le plus marquant, au cours de ce périple, c'est la découverte de ce mur "hideux", pour reprendre la qualificatif du Rabbin Grunewald. Erigé depuis 2002 comme "barrière de sécurité", prévu pour faire 700 kms de long, haut de 8 à 12 mètres, construit à 80% en territoire palestinien, bien au-delà de la Ligne verte (ligne d'armistice de 1949 entre Israël et ses voisins), ce mur est souvent considéré comme un instrument de la colonisation israélienne. En 2004, la Cour internationale de justice l'a jugé illégal et exigé son démantèlement, mais sans succès jusqu'ici.
Lorsqu'a été annoncée la visite du pape, les réfugiés du camp d'Aïda ont prévu une représentation théâtrale avec le mur comme fond de scène ; mais il n'a pas été possible au pape de venir : devant toutes les télés du monde, cela aurait fait "mauvais effet" !
Tandis que de nombreux touristes et même pèlerins, nous a-t-on dit, franchissent le mur sans en être vraiment conscients, assis confortablement dans le car qui les conduit de Jérusalem à Bethléem, nous avons pu voir ces longues files de voitures, faisant la queue indéfiniment avant de pouvoir passer "de l'autre côté".
Le 10 janvier dernier, l'armée israélienne a empêché les évêques de la Coordination Terre sainte de se rendre là où un nouveau tronçon du mur devait être érigé, près de Bethléem, dans la vallée de Crémisan, sous prétexte que ce chantier était "militairement stratégique". En avril 2015, la Cour suprême d'Israël avait rejeté les tracés proposés par l'armée dans cette vallée, les jugeant "nuisibles à la population locale". Mais, en juillet 2015, la Cour décide finalement qu'un mur se dressera bien à Crémisan. Certains ont vu dans ce revirement une forme de représailles après la signature d'un accord, le 26 juin 2015, entre le Vatican et l' "Etat de Palestine", ainsi donc reconnu comme tel !
Nous avons évoqué aussi les trop nombreux murs construits un peu partout à travers le monde :
- la muraille de Chine, dont les 1° tronçons datent du 8° siècle avant notre ère (plus de 6.000 kms)
- le mur de séparation de 3.200 kms érigé depuis 1986 par l'Inde tout au long de sa frontière avec le Bangladesh, où une personne est tuée tous les cinq jours
- le mur qui persiste à Belfast en Irlande du Nord
- le mur qui divise en deux l'île de Chypre, et qui commence à s'entrouvrir
- le mur entre les deux Corée
- celui qui sépare la Californie du Mexique
- le mur de Calais chez nous
- l'Autriche a entamé le 12 avril la construction d'une barrière anti-migrants au col du Brenner, point névralgique entre le nord et le sud de l'Europe sur sa frontière italienne, et je le cite pas tous...
Victor Hugo a déclaré : "Dieu n'a pas construit de murs..."
Lorsque nous avons célébré l'eucharistie dans la basilique de la Résurrection (jadis appelée (le St Sépulcre), nous avons lu et médité ce texte tiré de la Lettre aux chrétiens d'Ephèse (2/11-22) : "Le Christ est notre paix. Il a détruit le mur de séparation, la haine, et les deux mondes (juifs et païens alors, pourquoi pas juif et palestinien aujourd'hui) sont devenus un seul... Par la croix, le Christ a tué la haine ; il a réconcilié avec Dieu les deux peuples, devenus un seul corps..."
Si cela pouvait être vrai aujourd'hui !
Pour conclure, voici une citation du pape Jean-Paul II lors de son passage,n que nous a rappelée notre guide arabe palestinien chrétien, Hussam Salameh : "Le mur ne fait pas de bonnes relations ; il faut construire des ponts !"
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Olivier Gaignet
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09:53
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mardi 24 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.948 : "Deux nations sont dans ton ventre" (Genèse 25/23)
Je ne sais pas si notre ministre des Affaires Etrangères, Jean-Marc Héraud, et notre Premier Ministre, Manuel Valls, tous deux envoyés successivement en mission en Israël-Palestine en ces jours, pour relancer le processus de paix, ont pu croire qu'ils allaient, que "la France" allait réussir enfin à rapprocher Israéliens et Palestiniens !
J'étais assez surpris d'entendre, hier après-midi, sur France-inter, un journaliste dire que Manuel Valls se trouvait "en Terre sainte" ; assez étonnante, l'utilisation de cette expression dans un tel contexte ! Manuel Valls était-il donc là-bas en pèlerinage, pour implorer Yahvé ou Allah d'exaucer ses voeux et de soutenir son action ?
Trêve de plaisanterie ! Sur cette Terre dite "sainte", cela fait des millénaires que des frères se heurtent et se violentent : depuis Caïn et Abel jusqu'aux Israéliens et Palestiniens, en passant par Isaac et Ismaël, Jacob et Esaü, Joseph condamné par ses frères, etc...
Des frères encore qui se divisent, entre les partisans de Josué et les tribus de Gad et de Ruben (Josué 22), ou avec la déchirure de cette terre entre le royaume du Nord (Ephraïm) et le royaume du Sud (Juda), division à la fois politique et religieuse, d'une gravité extrême, et pour des siècles (1 Rois 12).
A Jérusalem, une fin d'après-midi, à propos du conflit israélo-palestinien, nous avons lu et relu, dans nos diverses traductions, le passage suivant (Genèse 25/21-34) : "Isaac pria Yahvé pour sa femme qui était stérile. Yahvé l'exauca et Rébecca fut enceinte. C'était des jumeaux ! Et comme ils se heurtaient en son sein, Rébecca se demanda : "Mais que m'arrive-t-il ?" Yahvé lui répondit : "Deux nations sont dans ton ventre, et deux peuples s'opposeront dès la sortie de tes entrailles. Un des peuples sera plus fort que l'autre, et le plus grand servira le plus petit."
Rébecca se trouve alors destinataire d'une révélation lourde de conséquence ; et la lutte entre les deux jumeaux, Jacob et Esaü, déjà dans le sein de leur mère, préfigure le destin des peuples auxquels ils donneront naissance : Israël (Jacob), et le royaume d'Edom (Esaü), en lutte ensuite durant des siècles. Combat qui symbolise déjà les oppositions d'aujourd'hui.
Quand nous entendions les Palestiniens dire : "Chez nous, dans les Territoires palestiniens, une armée étrangère décide tout, contrôle tout ! Israël est le plus fort, c'est à lui de s'adoucir", cela nous a fait penser à cette injonction biblique en Genèse 25 : "le plus grand servira le plus petit."
Autre texte significatif, qui a été distribué durant notre route biblique, tiré d'Ezéchiel 37/15-28 : "Toi, fils d'homme, prends un morceau de bois et écris dessus : "A Juda et aux Israélites qui lui sont associés." Puis, prends un autre morceau de bois, et écris dessus : "A Joseph, bois d'Ephraïm, et à toute la maison d'Israël qui lui est associée". Rapproche-les l'un de l'autre, que tu n'aies plus qu'un seul morceau de bois, qu'ils soient unis dans ta main." (C'était un appel imagé du prophète en vue de la réunion des 2 royaumes divisés)
Ah ! Si tous étaient enfin fidèles aux appels bibliques !
Habitants d'Israël et de la Palestine, même origine, même destin !
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Olivier Gaignet
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lundi 23 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.947 : Homélie à l'occasion de la fête de la Trinité
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Olivier Gaignet
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09:08
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dimanche 22 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.946 : "Crétinisation des esprits" sur France-Inter ?
J'ai beaucoup de respect pour les journalistes et chroniqueurs de radio qui, sur France-Inter, Europe 1 ou autres, respectent leurs auditeurs, et essayent de les aider à "penser".
Par contre, je me demande si les castings concernant telle ou telle personne se prenant pour un "humoriste" sont faits sérieusement.
Jean-Claude Guillebaud, dans l'hebdomadaire "La Vie" daté du 19 mai, a raison de nous mettre en garde à ce sujet. Récemment, un soit-disant "amuseur public", à la quantité de cerveau disponible à peu près de la taille d'un petit pois, et qui ne mérite pas que l'on cite son nom, a déclaré ceci, dans l'émission "Si tu écoutes, j'annule tout" : "Barbarin vient d'éjaculer sous sa soutane ; en vérité, ce n'est pas trop grave. Encore faut-il vérifier qu'il n'y a pas un enfant dessous."
Cela confirme à l'évidence cette remarque de Paul Valéry disant : "La terre a des limites, mais la bêtise humaine n'en a pas !"
Il est sûr que la situation du cardinal Barbarin n'est pas simple, même s'il a reçu le soutien du pape François, du maire socialiste de Lyon et de bien d'autres : "Il aurait dû faire ci !" "Pourquoi il n'a pas fait ça ?"
La priorité des priorités reste en effet l'attention aux victimes des prêtres pédophiles. Ceci étant dit, ainsi que vient de le déclarer le pape François au journal "La Croix" (édition du 17 mai) : "Je crois qu'à Lyon, le cardinal Barbarin a pris les mesures qui s'imposaient, qu'il a bien pris les choses en main. Nous devons maintenant attendre la suite de la procédure devant la justice civile."
Ainsi, lorsque Manuel Valls et d'autres ont chargé le cardinal et l'ont invité à "prendre ses responsabilités", ne nous cachons pas derrière notre petit doigt : l'on pouvait lire entre les lignes une allusion à sa démission ; mais ceux-ci auraient été bien inspirés de laisser la justice suivre son cours, comme l'a fait le pape François, au lieu de vouloir dicter au cardinal sa ligne de conduite.
En tout cas, de très nombeux auditeurs ont fait savoir leur indignation à France-Inter, qui n'a eu ni l'intelligence, ni l'élégance de leur présenter ses excuses.
Permettez-moi un souvenir personnel. En 1993, alors qu'à Paris, au nom de la Conférence des évêques de France, j'étais chargé de la formation et de l'envoi en mission des prêtres diocésains français, un prêtre encore jeune est entré dans mon bureau et m'a exprimé le désir de partir ainsi en mission ; il s'agissait de Philippe Barbarin. En accord avec lui, il fut envoyé au service de l'Eglise de Madagascar. Il m'avait invité lors de son ordination épiscopale.
Créé cardinal en 2003, à l'âge de 53 ans, il fut élu en 2015 "Lyonnais de l'année" par les lecteurs du journal "LyonMag". Entre autres, je note aussi que c'est le recteur de la Grande Mosquée de Lyon, Kamel Kabtane, qui lui a remis les insignes d'officier de l'Ordre national du Mérite, en lui déclarant : "Monseigneur, vous êtes mon frère !"
La semaine dernière, je lui envoyé, avec trop de retard, un mot de soutien, en lui disant que cela ne demandait pas de réponse, vu son emploi du temps dont je supposais la charge. Eh bien - quelle fidélité en amitié... - il m'a répondu par retour du courrier, et de façon consistante, en termes non seulement émouvants, mais aussi très forts.
Je vais recommander tout à l'heure, à St Laurent s/Sèvre, aux paroissiens, au cours de l'Eucharistie, de le porter dans notre prière.
Ainsi que les victimes des prêtres pédophiles, évidemment...
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Olivier Gaignet
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09:29
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samedi 21 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.945 : En paroisse, en Terre sainte
Il y a toute sorte de formules permettant de vivre un temps fort en Terre sainte : les pèlerinages diocésains, les routes bibliques organisées par des revues comme "La Vie", les voyages individuels, etc. Chacune de ces possibilités a ses avantages et ses inconvénients. Par contre, sur Mortagne et St Laurent, nous avons expérimenté début-avril la formule "paroisse" qui, après coup, nous a semblé avoir répondu très précisément à nos attentes et à nos besoins.
Tout d'abord, au niveau de la préparation : fin 2014 a été lancée l'idée de ce périple, par un paroissien très motivé et expérimenté, Michel ; entre parenthèses, le groupe lui doit une fière chandelle, car c'est lui qui a été la cheville ouvrière de la mise en place, de l'avancée et de la réalisation sur place de ce projet. Début 2015 donc, un article paraissait dans le bulletin, afin de sonder si des personnes de la paroisse seraient intéressées. En un mois à peine, nous arrivions déjà à 25 quasi-inscrits. Aussitôt donc, nous avons commencé la préparation, qui s'est étalée sur plus d'une année : diverses rencontres entre nous, afin de faire le point sur les attentes de chacun, préciser les objectifs, bâtir un projet de déroulement, se partager des moyens de formation et préparer notre coeur à la grande rencontre !
Au moment des attentats de novembre 2015 cependant, la question s'est posée de savoir si l'on maintenait ou non ce voyage ; nous venions d'apprendre l'annulation d'un voyage un peu semblable organisé par le service des pélerinages du diocèse de Luçon ; un certain nombre d'inscrits, par crainte des attentats, avaient annulé leur participation. La question s'est posée chez nous, mais, malgré une certaine appréhension parfois, personne n'a remis en cause son inscription.
Tout cela pour dire que, lorsqu'arriva le jour du départ, tout le monde était fin prêt ; nous savions ce que nous voulions, nos objectifs étaient précis : vivre ensemble un itinéraire spirituel biblique, découvrir un pays "double" (Israël-Palestine) dans ses diversités de populations, cultures, religions et rencontrer des acteurs engagés dans les réalités de la vie locale. Et nous nous connaissions tous dès le départ, contrairement à d'autres pèlerinages où les gens se voient une fois seulement avant de partir. Donc, pas de sous-groupes, et un même esprit.
Sur les 31 participants - volontairement, nous n'avions pas voulu un groupe trop nombreux, pour ne pas devenir "une colonie de vacances" - chaque membre a eu des responsabilités : veiller sur le groupe, suivi financier, décisions prises en commun pour ce que l'on privilégierait le lendemain, compte-rendus réalisés chaque soir par deux personnes différentes et envoyés alors sur le blog paroissial mis en place en France avant de partir, animation des chants, ...
D'autre part, nous avions lancé un appel aux intentions de prière ; nous en avons reçu énormément avant de partir, par écrit ; elles ont été réparties entre les participants, et déposées sur le lieu même où chaque demandeur l'avait souhaité : au Mont des Béatitudes, à Bethléem, sous une pierre dans le désert, etc... Et chaque jour, à une ou plusieurs reprises, nous avons porté dans notre prière toute la population de la paroisse.
Nous avons pu aussi prendre des initiatives particulières, voir des choses intéressantes pas forcément au programme de pèlés habituels, faire des rencontres peu banales, décidées par nous.
Et nous avons sans cesse fait référence à notre vie, personnelle, humaine, paroissiale, à partir de tout ce que nous voyions. Et je ne parle pas de la bonne humeur qui a régné entre nous, ni de l'enthousiasme permanent de chacun.
Dès notre retour, nous nous sommes aperçus que nombre de personnes avaient suivi ce que nous vivions en allant sur le blog, et beaucoup nous ont demandé comment cela s'était passé. Plusieurs d'entre nous ont donné leur témoignage dans les églises de St Laurent et Mortagne. Et nous avons décidé d'offrir à tous une soirée "bilan-photos" le 16 juin, comme je l'ai déjà annoncé.
En tant que curé, je suis fier de cette paroisse, qui a réussi à mettre en place et à gérer une aussi merveilleuse initiative ! Merci à toutes et tous !
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Olivier Gaignet
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15:38
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vendredi 20 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.944 : Quelques-uns des lieux qui nous ont marqués, en Israël-Palestine
Au bout de deux ou trois jours de notre séjour en Terre sainte, nous nous disions déjà : "quelle beauté, quelle émotion, quelle profondeur, et que d'interpellations ! Jamais on n'arrivera à pouvoir partager tout cela..." Effectivement, du 2 au 13 avril, nous avons vécu une riche expérience, autant humaine que spirituelle. Je ne pourrai en retranscrire ici que quelques bribes ; un peu en vrac, mais c'est déjà ça !
- la première journée, passée dans le désert, tout au sud, dans le Néguev, nous a mis en contact avec la splendeur de la création originelle, avec un relief à couper le souffle, sous un soleil de plomb. Comme jadis les Hébreux dans le désert, nous y avons nous-mêmes construit un autel de pierre, pour y offrir notre sacrifice spirituel au Seigneur.
- l'étonnante forteresse de Massada, un nid d'aigle, juché au sommet d'un rocher apparemment imprenable, symbole jusqu'à aujourd'hui de la volonté des Juifs de lutter, jusqu'à la mort au besoin, pour défendre leur territoire contre l'envahisseur, plutôt que de se laisser asservir.
- la rive du Jourdain, là où les Hébreux ont fait enfin leur entrée dans la Terre promise, là où Jésus a reçu son envoi en mission. A la suite de nos "frères aînés", nous sommes entrés nous aussi en esprit dans la Terre promise, et nous nous sommes laissés renouveler dans la foi et la mission de notre baptême, sur les pas de Jésus.
- sur le Mont Thabor, comme Pierre, Jacques et Jean, nous nous sommes laissés réveiller, irradier de la lumière de Jésus, tout en admirant, de cet observatoire incomparable, la plaine magnifique d'Yizréel ("Dieu sème"), véritable grenier du pays.
- à Césarée-sur-Mer, nous nous sommes retrouvés dans les mêmes sentiments que Pierre, puis Paul, face à la mer et, à travers elle, face à l'appel à partir vers le grand large pour partager à tous la belle Nouvelle de l'Evangile aux Nations.
- au sommet du Mont Carmel, nous avons pris de la hauteur pour mieux comprendre que le rôle des prophètes n'est pas d'imposer la foi au Dieu unique, mais d'accompagner hommes et femmes en recherche, vers la découverte, au plus profond d'eux-mêmes, du chemin de Dieu, à travers un fin silence de l'âme.
- autour du lac de Tibériade comme en son milieu sur une barque, nous avons médité longuement sur une multitude de scènes évangéliques, que nous ne relirons ni n'entendrons plus de la même façon désormais, de même que les Béatitudes sur le Mont tout proche !
- j'ai déjà évoqué notre émotion face à Jérusalem, au Mur hideux, comme au sein du Camp de Réfugiés d'Aïda, en écoutant les uns et les autres nous partager leurs douleurs et leurs espérances, d'un côté comme de l'autre, face à l'avenir de leur pays.
- émotion intense aussi à Jérusalem, à la basilique de la Résurrection (St Sépulcre), là où le Sauveur, après avoir donné sa vie pour nous, a ressurgi vivant du tombeau, nous invitant là encore à le suivre dans son parcours de victoire de la vie sur toute mort.
Dans l'espace limité de ce billet, je n'ai pas tout dit, je suis loin d'avoir tout recensé ! Pour en savoir davantage sur ce qui nous a le plus marqués, deux rendez-vous vous sont proposés, largement ouverts à tous :
- mercredi 25 mai, à 20h, à Mortagne, au "Central-Bar", Café-Théo sur le problème du mur, et de la relation entre Juifs et Palestiniens.
- jeudi 16 juin, à 20h30, toujours à Mortagne, à la salle du Piment familial, photos et témoignages vous seront partagés.
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Olivier Gaignet
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15:52
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jeudi 19 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1943 : Le Tombeau du Christ sauvé par un musulman
Tout le monde sait que l'an 622 marque le point de départ du calendrier musulman. Deux ans plus tard mourait le prophète Mahomet. Celui-ci léguait à ses disciples une doctrine religieuse qui allait se propager avec une rapidité foudroyante. Vers 635, l'un de ceux-ci, après avoir écrasé une armée byzantine, franchit le Jourdain et marche sur Jérusalem. Le patriarche, qui redoute un massacre en cas de résistance, lui ouvre les portes de la ville et, en 640, c'est toute la Palestine qui tombe entre les mains de l'Islam. Cependant, Juifs et chrétiens furent autorisés à pratiquer leurs religions respectives, moyennant certaines conditions. Mais les choses s'envenimèrent aux environs de l'an mille. Le calife Al-Hakim accabla Juifs et chrétiens d'obligations draconiennes, et fit détruire de nombreux édifices religieux, dont la basilique de la Résurrection (autrefois appelée St Sépulcre) ; cet événement eut un fort retentissement en Occident et fournit à la prédication de la première croisade un argument mobilisateur. Les croisés se mirent en route en 1097 et, déterminés à reprendre aux musulmans le Tombeau du Christ, reconquérirent Jérusalem en 1099, en accompagnant leur victoire d'un massacre le plus sauvage des "infidèles" qu'ils y trouvèrent. Cinquante ans après était reconstruite la basilique de la Résurrection. Mais, en 1187, Jérusalem fut reprise par les musulmans ; le royaume latin de Jérusalem avait vécu !
Plus tard, et pour des siècles, la Terre sainte est intégrée à l'Empire ottoman. Mais, la stabilité politique du Proche-Orient, unifié sous la houlette d'Istanbul, encourageait la reprise des pèlerinages chrétiens. Les Franciscains purent s'installer en Palestine, et fut octroyée à la France le droit de protéger les chrétiens dans l'Empire ottoman.
Actuellement, c'est le roi de Jordanie qui est le "protecteur" des lieux saints à Jérusalem, depuis les accords de Wadi-Araba, signés en 1994. Quel retour de l'Histoire ! Sur la fin de notre séjour en Terre sainte, nous avons appris, comme annoncé le 10 avril par un édit royal adressé au Patriarcat orthodoxe, que le roi Abdallah de Jordanie s'engageait à financer la restauration du Tombeau du Christ, dans la basilique de la Résurrection à Jérusalem.
"Il a toujours été et restera le fidèle gardien et dépositaire des lieux saints chrétiens et musulmans de Jérusalem et des territoires palestiniens occupés", a rappelé le patriarche Theophilos III, en saluant la générosité du roi de Jordanie.
Les résultats d'une étude scientifique menée au préalable ont démontré que l'édifice souffre de graves problèmes d'humidité liés à "la condensation du souffle des visiteurs", mais aussi, d'une oxydation due à la fumée des cierges.
Cette restauration n'est possible que grâce à un accord trouvé entre les trois principales confessions (grecque-orthodoxe, latine et arménienne) qui cohabitent dans la basilique et dont les relations sont fixées par le statut quo de 1852, imposé par le sultan ottoman qui avait alors autorité sur la Terre sainte.
Pour le vicaire patriarcal latin de Jérusalem, Mgr Shomali, "c'est une nouvelle à caractère hautement symbolique, puisque le Saint Sépulcre est le lieu le plus sacré pour les chrétiens. Cette décision montre toute la bienveillance du roi envers les chrétiens et son continuel souci de préserver le patrimoine du christianisme, notamment de par sa mission de garant des lieux saints, chrétiens et musulmans, de Jérusalem, dont aussi l'esplanade des Mosquées...
A faire savoir à tous ceux pour lesquels les musulmans n'ont qu'un désir en tête : éliminer les chrétiens et les chasser du Proche-Orient !
Oui vraiment, par rapport à ce qui s'est passé en 640, en 1097, en 1187, quel fantastique retournement !
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mercredi 18 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 86, n° 1.942 : Un beau visage de l'Evangile
Samedi dernier 14 mai, en parcourant "Ouest-France", j'ai bondi de joie en voyant, et en page "Pays de Loire" s'il vous plaît, une grande demi-page présentant l'action d'un couple de bénévoles du Secours Catholique qui oeuvrent sur Mortagne à l'alphabétisation de deux adolescents réfugiés Syriens.
Article illustré d'une superbe photo en couleurs : Dima, 17 ans et son frère Tarek, 16 ans, appliqués et souriants, entourés, de façon à la fois respectueuse et très harmonieuse, par Marie-Paule et Michel Guillier, bien connus à Mortagne et sur la région. Marie-Paule a été durant des années responsable du Secours Catholique sur le Secteur, tandis que Michel est diacre. Mais ils ont aussi de nombreux autres engagements.
Avec l'actualité de la fête de la Pentecôte, j'ai vu là une illustration de ce grand vent de l'Esprit qui balaye les peurs et réduit les distances, cet Esprit qui fait que tous, au-delà des diversités, peuvent se rencontrer, s'entendre, se comprendre, se compléter, apprendre à parler et à agir ensemble.
En écoutant Michel et Marie-Paule, l'on peut se demander à qui profite le plus cette opération, et qui finalement en récolte le plus de fruits ? Ces deux jeunes, qui acquièrent peu à peu des moyens essentiels pour avancer et grandir dans la vie ? Ou nos deux retraités, pétillant de joie au bonheur de servir, en ces deux jeunes et à travers eux, l'ensemble de l'humanité ? Tous apparemment si heureux de construire ensemble un monde nouveau, où chacun pourra trouver place et paix.
"Je vis la Cité sainte, la Jérusalem nouvelle..." (Apocalypse, 21/10)
Trois ans que ces jeunes étaient séparés de leur maman, qu'ils viennent de retrouver enfin à Mortagne, après moult péripéties. Une maman qui avait dû fuir très vite, car menacée de mort ! Et dire que certains trouvent encore, dans certains pays, comme en Hongrie, en Pologne ou en France, qu'il arrive trop de réfugiés, et que ceux-ci seraient mieux chez eux sous les bombes, ou entassés dans des camps aux portes de l'Europe chrétienne, en Turquie par exemple !
Mais l'Esprit-Saint en a décidé autrement !
Je voudrais à présent illustrer ce fait avec cette réflexion du pape François lors de l'interview qu'il vient de donner au quotidien "La Croix" (parue dans ce journal le mardi 17 mai) :
"Le devoir du christianisme, pour l'Europe, c'est le service. L'apport du christianisme à une culture est celui du Christ avec le lavement des pieds, c'est-à-dire, le service et le don de la vie."
Merci à Marie-Paule et à Michel, merci aux membres du Secours Catholique, mais aussi au journal "Ouest-France", ainsi qu'à tous les bénévoles de tous les organismes, d'Eglise ou non, de nous le rappeler !
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Olivier Gaignet
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lundi 16 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1941 : Les persécutions des chrétiens contre les Juifs, et la situation actuelle en Israël-Palestine
Lorsque nous avons rencontré le Rabbin Grunewald à Jérusalem, alors que nous l'interpellions à propos du mur instauré par l'Etat d'Israël face aux Palestiniens, délicatement et sans insister, il nous a fait comprendre à demi-mot que, si les Juifs n'avaient pas subi autant de persécutions en Europe, Shoah comprise, ils ne seraient sans doute pas revenus vivre sur la terre de leurs lointains ancêtres !
Il est important de prendre conscience de la responsabilité grave de l'Eglise et des chrétiens d'Europe, ce qui a poussé au retour des Juifs en Palestine, surtout après la Shoah, et entraîné les problèmes que nous connaissons en Israël-Palestine, et dont nous ne devons pas oublier que nous sommes en partie la cause.
- en 306, le concile d'Elvire (Grenade) décide l'interdiction pour les chrétiens d'avoir des relations sociales avec les Juifs.
- en 315, le concile de Nicée excommunie les Juifs
- en 399, le pape Anastase 1° convoque un concile où sont interdits les mariages entre Juifs et chrétiens, sous peine d'excommunication de ces derniers
- en 439, il est interdit aux Juifs d'exercer une profession publique ou militaire, et l'on cherche à leur imposer la conversion au christianisme
- en 461, interdiction aux prêtres de partager un repas avec des Juifs
- au 4° s., St Jean Chrysostome parle des Juifs comme étant "hostiles à Dieu" ; il prêche aux chrétiens que c'est un péché de traiter les Juifs avec respect.
- au 4° s. aussi, St Augustin écrit qu'il ne faut pas tuer les Juifs, mais les condamner à la dispersion et à l'humiliation, en signe de victoire de l'Eglise sur la Synagogue.
- au 6° s., St Pierre Chrysologue emploie à leur égard le terme de "déicides" (assassins de Jésus), ce qui va justifier des siècles de persécution des Juifs. Il appelle la synagogue "la maison de Satan".
- en 576, à Clermont, baptême forcé de 500 Juifs, les récalcitrants étant expulsés.
- vers 580, il est décrété qu'un Juif qui frappe un chrétien doit payer une lourde amende, ou sinon, avoir le poing coupé.
- en 582, le roi Chilpéric 1° établit un édit ordonnant "à tous les Juifs de Paris d'être baptisés sous peine d'avoir les yeux crevés."
- impossible de citer tout ce qui est arrivé aux Juifs : ils sont persécutés ainsi dans toute l'Europe chrétienne, considérés comme des citoyens de second ordre, obligés de vivre dans des ghettos, souvent expulsés... Des milliers sont assassinés et leurs biens spoliés. Ils sont accusés de mettre à mort des enfants et de les saigner pour leur célébration de pâque.
- en 1096, 800 Juifs sont tués à Worms. A Ratisbonne, les Juifs sont jetés dans le Danube pour y être "baptisés".
- en 1181, Philippe Auguste fait saisir les biens juifs, et en 1182, les Juifs sont expulsés du royaume et leurs synagogues transformées en églises.
- en 1215, le 4° concile de Latran force les Juifs à porter un insigne.
- en 1236, les croisés ont attaqué les communautés juives d'Anjou et du Poitou et ont essayé de les baptiser. Environ 3000 Juifs, qui ont résisté, ont été assassinés.
- en 1242, St Louis fait brûler à Paris 24 charrettes d'exemplaires du Talmud. En 1269, St Louis impose aux Juifs le port de deux signes jaunes, l'un sur la poitrine, l'autre dans le dos.
- en 1306, Philippe le Bel expulse 100.000 Juifs, qui partent surtout vers l'Espagne
- au 14° s., des milliers de Juifs sont brûlés, torturés, assassinés, expulsés, dans toute l'Europe.
- au 15° s. également, sous l'Inquisition, ils sont brûlés sur le bûcher, étranglés, écartelés...
- en 1492, les rois catholiques expulsent 150.000 Juifs d'Espagne et du Portugal. Expulsions massives aussi d'Italie, d'Allemagne, etc...
- les siècles suivants ne sont qu'une succession de pogroms, qui serait trop longue à énumérer. Citons pour l'exemple les 100.000 Juifs massacrés lors du soulèvement des Cosaques en 1646.
- cette vague de pogroms antisémites, surtout dans l'Europe de l'Est (Pologne, etc...) se poursuivra aussi en France (dans notre pays, jusqu'en 1848).
- le sommet tragique de tout cela : la Shoah !
- et même là, tout n'était pas fini : il est ahurissant de voir qu'en 1946, des dizaines de Juifs sont tués, bien d'autres blessés, à Kielce, au coeur de la Pologne bien catholique, pour des raisons infâmes. Tandis que d'autres pogroms ont lieu qui ont fait fuir les derniers Juifs d'Europe de l'Est.
- pour terminer ce tableau, pourtant bien incomplet, en 1947, 4500 Juifs, parmi les rares survivants de la Shoah, embarquent sur l' "Exodus", à destination de la Palestine, alors sous mandat britannique. Le bateau est intercepté par la Royal Navy, et les passagers renvoyés derrière des barbelés, et en Allemagne même !!! Cela suscita un tollé mondial. Ce scandale pèsera sur le vote de la création d'un Etat juif à l'ONU, sans d'ailleurs que l'on tienne compte le moins du monde des Palestiniens vivant sur ce territoire...
Théodore Herzl, marqué par l'affaire Dreyfus, fondateur du sionisme, déclarait, à la fin du 19° s. : "Si dans une génération, les Juifs ne quittent pas l'Europe, ils seront exterminés !"
Et si le fait de connaître cette histoire tragique du peuple Juif pouvait nous aider, non pas à excuser bien sûr, mais au moins, à comprendre pourquoi, ainsi rejetés, massacrés sans répit durant 20 siècles, mal-aimés encore actuellement en France, les Juifs cherchent aujourd'hui à se protéger enfin solidement derrière des murs, pour éviter d'être à nouveau conduits, sans pouvoir se défendre, à l'abattoir, ou rejetés à la mer ?
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Le Blog de l'Arche de Noé 86, n° 1.940 : Une "Terre promise", mais à qui exactement ?
A qui appartient donc cette terre ? Voilà bien une question qui nous a taraudés en permanence, tandis que nous allions de long en large à travers ce que l'on appelle la "Terre sainte", et qui représente, pour des Juifs (d'un certain courant, mais pas tous) la "Terre promise" ! En entendant tel frère Juif nous expliquer que ce pays avait été "promis" par Dieu aux enfants d'Israël au moment de la sortie d'Egypte et au temps de l'Exode, en constatant comment tant de familles Palestiniennes, implantées sur ce territoire parfois depuis des siècles, en étaient expulsées, en passant et repassant auprès de ce mur hideux séparant en deux ce pays, un après-midi, nous avons décidé de nous arrêter afin de prendre le temps de rechercher un éclairage biblique par rapport à cette notion de "Terre promise" : promise à qui, et pourquoi ?
Je voudrais poursuivre aujourd'hui la réflexion déjà entamée sur le billet n° 1.932, en date du 7 mai dernier.
Nous avons pris conscience qu'il peut y avoir deux façons de lire cette promesse de Dieu :
- soit de manière littérale : "c'est écrit dans la Bible", et c'est vrai, et répété de nombreuses fois. Je n'en donne qu'un seul exemple, parmi des dizaines d'autres déclarations du même type : "Vous allez traverser le Jourdain pour conquérir le pays que Yahvé votre Dieu vous donne ; vous le posséderez et vous y habiterez." (Deutéronome 11/31) A partir de là, surtout devant le fait que cette promesse se trouve réitérée de nombreuses fois, comment ne pas être persuadé que cette terre a bien été promise par Yahvé à Israël ? Et alors, comment ne pas en tirer toutes les conséquences, fort de sa bonne foi et de l'appui de Yahvé !
- cependant, une autre approche des textes est sans doute à prendre en compte, à partir de réflexions telles que celles-ci : pourquoi les Hébreux ont-ils reçu la Terre promise ? Dans quel but leur a-t-elle été "donnée" ? Pour qu'ils puissent en profiter, et eux seuls ? Parce qu'ils seraient meilleurs que les autres peuples ? Supérieurs à eux ? Plus proches qu'eux du coeur de Dieu ? En fait, il semble bien que lorsque Yahvé leur promet une terre, à eux qui étaient exilés et en esclavage en Egypte, c'est une façon de leur faire entrevoir qu'il leur promet la liberté, une existence nouvelle sur une nouvelle terre, et de leur faire comprendre qu'il leur offre le salut. Et aussi, qu'il met à leur disposition un territoire sur lequel, avec les autres habitants cela s'entend, ils auront mission de la bâtir, cette Terre promise, et d'en faire un monde meilleur que celui dans lequel ils ont souffert en Egypte. Au fond, l'expression "Terre promise" n'est sans doute pas à prendre de façon uniquement littérale, mais dans un sens symbolique.
Quelques textes à présent, que nous avons relus ensemble à Jérusalem, et qui appuyent cette analyse ; tout en faisant ressortir que, si l'on trouve nombre de versets disant que le pays appartient à Israël, de nombreux autres disent ensuite comment le peuple "élu" doit s'y comporter. Nous avons d'ailleurs, à ce moment-là, pris conscience des nombreuses différences et contradictions qui peuvent exister entre les divers récits du Pentateuque, parfois à quelques versets d'écart seulement. Mais ces écrits ont été rédigés, adaptés, remaniés, nous dit l'exégèse, par tant de rédacteurs et de commentateurs différents...
=== Lévitique 25/23 : "La terre ne vous appartient pas ; elle appartient à Dieu."
=== Deutéronome 23/8 et 10 : "Tu n'auras pas de haine pour l'Edomite, car il est ton frère. Tu n'auras pas de haine non plus pour l'Egyptien, car tu as été étranger dans son pays. A la troisième génération, leurs descendants pourront entrer dans la communauté de Yahvé. Lorsque tu partiras en campagne contre tes ennemis, tu veilleras à ne commettre aucune action mauvaise."
=== Deutéronome 27/17 et 19 :"Maudit soit celui qui déplace la borne de son prochain ! Maudit soit celui qui bafoue le droit de l'immigré !"
=== Isaïe 5/8 : "Malheur à ceux qui entassent maison sur maison, qui accumulent champ après champ jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace et que vous restiez seuls pour habiter au milieu du pays."
=== Psaume 39/13 : "Seigneur, je ne suis qu'un hôte sur tes terres, rien qu'un passant, comme ont été mes pères."
On aurait pu citer une multitude de textes bibliques allant dans ce même sens... Rien à voir bien sûr avec la situation actuelle en Israël-Palestine (!) A chacun de poursuivre cette recherche à sa façon !
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samedi 14 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.939 : Mais quelle était donc la mission du peuple de l'Alliance ?
Lors de notre séjour en Terre sainte, nous nous sommes demandé, à diverses reprises, en nous promenant dans la Bible, et en écoutant notre guide juif, ou tel Rabbin rencontré, quelle était donc la mission que Dieu avait donnée au peuple juif, et comment celui-ci l'avait-il reçue et remplie.
Nous avons fait par exemple le parallèle entre divers textes, parmi bien d'autres. Tout d'abord, ceux, bien connus, tirés du livre d'Isaïe, écrits au retour de l'exil à Babylone : "Si des étrangers s'attachent à Yahvé pour le servir, s'ils aiment le nom de Yahvé et deviennent ses serviteurs..., je les ferai venir sur ma montagne sainte, je les comblerai de joie dans ma maison de prière, et leurs sacrifices seront accueillis sur mon autel. Ma maison sera appelée Maison-de-Prière" pour tous les peuples. (Isaïe 56/6-7) Ou encore : "Debout, rayonne, car voici ta lumière, et sur toi se lève la gloire de Yahvé... Les nations marcheront vers ta lumière... Tous se rassemblent, ils viennent vers toi... Des étrangers relèveront tes murs... Tu suceras le lait des nations." (Isaïe 60, écrit au 6° s. avant le Christ)
Relisons à présent ce qu'a écrit le prophète Ezéchiel, à peu près au même moment, (rédaction commencée au 6° s. avant le Christ) : "Voici ce que dit Yahvé : En voilà assez, peuple d'Israël, de toutes les horreurs que vous commettiez lorsque vous faisiez entrer des étrangers incirconcis de coeur et de chair. Ils entraient dans mon sanctuaire et le profanaient lorsque vous m'offriez ma nourriture de graisse et de sang. Vous avez rompu mon alliance par toutes vos horreurs, les chargeant d'assurer mon culte. Voici ce que dit Yahvé : Aucun étranger incirconcis de coeur et de chair n'entrera dans mon sanctuaire, aucun des étrangers qui vivent au milieu des Israélites." (Ezéchiel 44/6-9)
D'après Isaïe, Israël avait reçu de Yahvé une mission : révéler Yahvé au monde entier, apprendre le Dieu unique et universel à tous, et répercuter partout la connaissance et l'admiration de ce Dieu unique et sublime. Le peuple d'Israël, une fois ses souffrances abolies, à la fin de son exil, apparaît comme le mandataire, le serviteur de Yahvé ; sa vocation, c'est de propager dans le monde entier la connaissance de Yahvé. Il faut dire que les Israélites avaient découvert que tous les "païens" n'étaient pas forcément des "méchants", puisque c'est un roi "païen", Cyrus, qui venait de les libérer de leur exil !
Oui mais voilà, ce regard nouveau, cet idéal très noble et très grand, était probablement trop élevé pour ces exilés de retour à la maison, et trop loin de leurs soucis immédiats pour pouvoir s'imposer. C'est donc le point de vue "nationaliste" d'Ezéchiel qui l'emportera, au retour de captivité. Ezéchiel était prêtre, membre du clergé du Temple de Jérusalem. Autour de lui s'était formé une sorte de "parti" des juifs attachés à la tradition, qui ne cessaient de revenir sur l'"élection" d'Israël comme "peuple de Dieu". Chez Ezéchiel, à l'inverse d'Isaïe, le "message de salut" ne concerne que le seul peuple des Israélites. Dans cette phase de sa redécouverte de lui-même par Israël, après la période de l'exil, un recentrage du peuple de Dieu sur lui-même était souhaité. On assiste alors à la mise en place d'une communauté religieuse fermée sur elle-même, souhaitant avant tout se retrouver. Ainsi, l'accès au Temple de Jérusalem est-il stritement réservé au seul peuple juif.
Il faut savoir que le livre d'Ezéchiel, si la rédaction en a commencé au même moment que pour le livre d'Isaïe, le texte en a été remanié jusqu'au 3° s. avant le Christ ; d'où les évolutions par rapport au message d'ouverture proposé en Isaïe, bien avant, au 6° s.
Le point de vue d'Ezéchiel, si l'on peut parler ainsi, l'a donc emporté sur l'ouverture aux nations chère au seond Isaïe. Et c'est peut-être ce qui fait que, jusqu'à aujourd'hui, ce ne sont pas les Juifs qui ont fait connaître Dieu aux nations.
Finalement, l'on peut sans doute dire que, dans l'histoire du peuple de Dieu, les Juifs, par leur immense fidélité, après avoir "inventé" le vrai Dieu, après avoir sauvegardé l'Alliance durant plus d'un millénaire, comme ils continuent de le faire, ont joué ainsi à fond leur rôle de pères et de frères aînés par rapport aux chrétiens, tandis que, dans la foulée, sous l'impulsion de Jésus, ces derniers ont fait de leur mieux pour transmettre ce message magnifique aux nations !
Voilà pourquoi j'ai fait le choix de proposer ce billet à l'occasion de la fête de la Pentecôte, la fête de l'ouverture du message biblique aux nations.
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vendredi 13 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.938 : La Bible prêche-t-elle la guerre ?
Le mardi 5 avril, direction le Mont Carmel. Cette crête rocheuse se dresse comme une figure de proue sur la mer Méditerranée, dominant la bais de Haïfa. Jadis, bien avant l'époque biblique, la majesté de ce promontoire avait attiré les navigateurs phéniciens, qui y avaient édifié un sanctuaire à Baal. Au chapitre 17 du 1° livre des Rois, il nous est raconté que le roi d'Israël, Achab, servait le Baal et se prosternait devant lui. Dans une scène mémorable, l'on voit Elie se dresser, seul, face à 450 prophètes de Baal ; mais c'est le sacrifice d'Elie qui fut agréé par Dieu. "Alors, Elie dit au peuple : "Arrêtez les prophètes de Baal, que pas un d'entre eux n'échappe !" On mit la main sur eux ; Elie les fit descendre au torrent de Qishôn, et là, il les égorgea." (1 Rois 18/22-40)
Ceux qui ont suivi le blog de notre voyage au jour le jour ont pu voir, à la date du 5 avril, la photo, assez terrible, d'une grande statue, en haut du Mont Carmel, représentant le prophète Elie brandissant un sabre pour égorger les prophètes de Baal, qui n'adoraient pas le vrai Dieu. C'est assez saisissant ! Et je ne reviendrai pas sur les nombreux passages de la Bible où l'on décrit de tels massacres perpétrés au nom de Dieu.
Nous avons pris un moment pour méditer l'expérience d'Elie, dont vous savez qu'il fut assez déçu, après ce massacre qu'il avait cru utile, en constatant que le peuple n'avait pas pour autant retrouvé le chemin du vrai Dieu. Et lorsqu'il se retrouve ensuite dans le désert du Horeb, l'Eternel lui fait comprendre qu'il n'est ni dans le vent violent (il n'est pas dans la violence !), ni dans dans le tremblement de terre (où l'on veut tout renverser), ni dans le feu ("Je brûle d'indignation", disait Elie, (1/R 19/10).
Mais où donc se trouvait l'Eternel ? "Je ne suis ni dans la tempête, ni dans le tonnerre, mais dans la voix d'un doux silence."(traduction du Rabbin Philippe Haddad, sans doute plus proche de la langue originale que la formule plus habituelle : "dans une brise légère").
Les traductions sont très inspirantes ! Ici, l'on parle du "bruissement d'un souffle ténu" ; là, plus littéralement encore, du "son d'une poussière de silence", autant dire, d'une douceur suprême. On est bien loin ici du bruit et de la fureur !
Cet épisode constitue un moment charnière dans les Ecritures : la fin de la violence, au profit d'une autre façon de vouloir faire progresser la croyance au Dieu vivant. Ce même signe, d'ailleurs, sera donné à un autre prophète, Zacharie (4/6) : "Ni par la force, ni par les armes, mais par Mon souffle."
En d'autres termes, Dieu refuse dorénavant, et de manière irréversible, que les hommes de foi, fussent-ils prophètes, imposent son nom, sa reconnaissance, son culte par la voix des armes.
En fait, si la Bible ne condamne pas la guerre dès ses premiers mots, peu à peu, elle expurge de son discours les appels gerriers pour offrir la vision d'un monde de paix à bâtir. Rappelons-nous entre autres ce qu'écrit Isaïe : "De leurs épées, ils forgeront des socs de charrue..." (Isaïe 2/4)
La Paix à tous, Shalom, Salam, partout, et en Terre sainte aussi, concrètement, aujourd'hui !
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jeudi 12 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.937 : Chemin de Croix dans un camp de Réfugiés
Nous avons eu le privilège de pouvoir demeurer un long moment, à Bethléem, dans le camp de réfugiés palestiniens d'Aïda, l'un des 59 camps qui durent encore, et cela depuis près de 70 ans : inimaginable ! 6.000 personnes, touchées par le chômage à 60% chez les jeunes, entassées sur un territoire très réduit de 4 hectares, le long du mur de séparation.
Une jeune responsable d'un centre culturel et quelques autres nous ont emmenés marcher au coeur de ce camp, dans lequel nous avons vraiment eu l'impression de faire un chemin de croix :
- 1° station : ici, un jeune de 18 ans, qui revenait de ses cours, a été tué d'une balle en plein front. Près de 300 Palestiniens ont été tués en Israël-Palestine depuis ocobre 2015, la plupart du temps, des jeunes.
- 2° station : hier, dans la nuit, des soldats sont arrivés dans le camp ; ils cherchaient un jeune, mais ne l'ont pas trouvé. De colère, ils ont tiré des coups de feu, au hasard, pour nous faire peur.
- 3° station : regardez les impacts de balles, dans les portes et dans les murs : nulle part, l'on est à l'abri !
- 4° station : des enfants jouent au foot au milieu d'une rue. Dans le camp, il n'y a aucun espace vert, faute de place, ni terrain de sport ou de jeux.
- 5° station : des jeunes font un rodéo dans les rues ; leur voiture frôle notre groupe à toute allure à plusieurs reprises ; nous ressentons une certaine appréhension. Mais qu'ont-ils d'autre à faire pour occuper leurs journées ? Le responsable du centre nous a dit que 99% des jeunes ne sont jamais sortis du périmètre de Bethléem et n'ont jamais vu la mer, située pourtant à quelques dizaines de kilomètres seulement.
- 6° station : des Simon de Cyrène, comme notre guide, toujours souriante malgré l'adversité, donnent de leur temps et de leurs compétences pour permettre au plus grand nombre de jeunes possible de trouver à s'occuper, de continuer à espérer, à travers de multiples activités : théâtre, danse, musique, vidéo et autres activités artistiques. Ainsi, leur croix se fait moins lourde, moins écrasante.
- 7° station : vous voyez la hauteur des constructions ? Faute de place, l'on est réduits à construire en hauteur, en ajoutant étage sur étage, jusqu'à 12 mètres de hauteur, sur des soubassements qui n'ont pas été prévus pour de telles charges, avec les risques que l'on devine, ce qui fait que la sécurité n'est pas assurée.
- 8° station : les rues sont infâmes, pleines de trous énormes, jamais réparées, faute de moyens.
- 9° station : l'eau est souvent coupée, on ne sait pas pourquoi, jusqu'à plus de trois semaines à la suite il y a quelque temps ; alors, les habitants ont installé de gros réservoirs sur le toit de leurs maisons. Mais parfois, les soldats tirent dans les réservoirs, et toute l'eau, qui a été payée, est perdue.
- 10° station : cette maison a été détruite, car l'un des jeunes de cette famille a été reconnu responsable d'un attentat. Chaque famille a un martyr, ou un prisonnier.
- 11° station : des Véronique essuient le visage de ces réfugiés, et essayent de faire comprendre aux jeunes qu'il ne s'agit pas de vouloir mourir pour son pays, mais de vivre pour leur pays, pour que leur pays vive. Car, comme le dit le Coran, tuer une personne innocente, c'est tuer toute l'humanité.
- 12° station : dans les ruelles, l'on voit de nombreux portraits de jeunes assassinés, dessinés sur les murs, ou repésentés par des photos. Mais l'on n'a pas vu d'appels à la haine.
- 13° station : près du mur, nous arrivons au pied de l'un des immenses miradors disposés de place en place pour surveiller le camp. Le béton de celui-ci est noir de fumée ; il a été rendu inutilisable par les jeunes qui, révoltés, ont accumulé nombre de pneux à sa base, et les ont enflammés.
- 14° station : le dessin d'une colombe sur le mur de l'une des rues. Le symbole de la paix, de l'espoir, est toujours là.
Au coeur de ce camp d'Aïda, nous avons pris connaissance de l'oeuvre très positive d'un important centre culturel : "Les Pionniers", qui a lancé ce qu'ils appellent un "Belle résistance", avec les cinq objectifs suivants : les arts, les médias, l'éducation, la place des femmes et l'environnement. Ces cinq départements organisent de multiples activités dans le camp, avec la maxime suivante : "Nous n'avons pas le luxe de tomber dans le désespoir, mais l'espoir inébranlable que nous pouvons faire un changement pour nos enfants et les générations à venir dont nous pouvons être fiers."
Leur philosophie : ne pas attendre que les miracles arrivent ; il faut les provoquer !
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mercredi 11 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.936 : Mot de remerciement
Comme annoncé, voici ce que j'ai exprimé, après réception de la médaille :
Merci à la République de reconnaître ainsi l’apport du religieux à l’avancée du vivre-ensemble !
_____________
"Le monde est ce qu'il est, c'est-à-dire, peu de chose !" (Albert CAMUS)
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mardi 10 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.935 : Sur quoi se base cette nomination dans l'Ordre National du Mérite ?
Un certain nombre de personnes, un peu surprises, m'ont demandé sur quoi se basait une telle nomination. Chaque fois, je réponds que ce n'est pas à moi qu'il faut s'adresser pour avoir la réponse : pour ma part, je n'ai rien demandé, et je suis le premier surpris. Il faut donc poser la question à ceux qui ont fait ce choix. Je sais seulement que, en ce qui concerne la procédure, tel ou tel citoyen est repéré ; une enquête est menée, dans la discrétion ; un dossier alors est établi, précisant le parcours de la personne et comprenant un exposé précis et détaillé de ses engagements citoyens et des activités qu'il a pu mener. Ce dossier est alors adressé au Préfet, qui le contrôle et le fait suivre au conseil de l'Ordre National du Mérite, lequel délibère et se prononce sur la recevabilité de ce mémoire de proposition. Enfin, c'est le chef de l'Etat qui valide la liste définitive des décorés, un certain nombre de dossiers étant écartés.
En fait, j'ai cru comprendre que - à la lecture du discours ci-dessous, on peut le percevoir - ce qui a eu un impact, entre autres, c'est le rôle joué en faveur du vivre-ensemble à travers le dialogue inter-religieux, l'initiative prolongée des Cafés-Théo, la présence de la dimension internationale, le succès du blog, les 5 livres publiés...
Puis, il m'a été demandé de choisir un "parrain" qui me remettrait ces insignes. J'ai d'abord pensé à une cousine germaine, qui a reçu la Légion d'honneur dans le cadre de ses responsabilités au sein de l'Action Sociale des Armées ; mais je me suis dit que cela ferait trop "famille" ! J'ai pensé aussi au Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, un ami personnel, qui a été le premier à me féliciter ; mais je n'ai pas osé m'adresser à lui. En fait j'avais le bonheur, à Fontenay-le-Comte, de connaître Jean-Paul Meinvielle, paroissien fidèle, sacristain à l'église St Jean, animateur de chants, lieutenant-colonel de réserve et en même temps, 2° vice-président de la section de Vendée de la société des membres de la Légion d'honneur. C'est donc lui qui a prononcé le discours ci-dessous, après l'intervention de M. le Maire et avant de me remettre les insignes.
Publié par
Olivier Gaignet
à
09:37
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