Le mardi 5 avril, direction le Mont Carmel. Cette crête rocheuse se dresse comme une figure de proue sur la mer Méditerranée, dominant la bais de Haïfa. Jadis, bien avant l'époque biblique, la majesté de ce promontoire avait attiré les navigateurs phéniciens, qui y avaient édifié un sanctuaire à Baal. Au chapitre 17 du 1° livre des Rois, il nous est raconté que le roi d'Israël, Achab, servait le Baal et se prosternait devant lui. Dans une scène mémorable, l'on voit Elie se dresser, seul, face à 450 prophètes de Baal ; mais c'est le sacrifice d'Elie qui fut agréé par Dieu. "Alors, Elie dit au peuple : "Arrêtez les prophètes de Baal, que pas un d'entre eux n'échappe !" On mit la main sur eux ; Elie les fit descendre au torrent de Qishôn, et là, il les égorgea." (1 Rois 18/22-40)
Ceux qui ont suivi le blog de notre voyage au jour le jour ont pu voir, à la date du 5 avril, la photo, assez terrible, d'une grande statue, en haut du Mont Carmel, représentant le prophète Elie brandissant un sabre pour égorger les prophètes de Baal, qui n'adoraient pas le vrai Dieu. C'est assez saisissant ! Et je ne reviendrai pas sur les nombreux passages de la Bible où l'on décrit de tels massacres perpétrés au nom de Dieu.
Nous avons pris un moment pour méditer l'expérience d'Elie, dont vous savez qu'il fut assez déçu, après ce massacre qu'il avait cru utile, en constatant que le peuple n'avait pas pour autant retrouvé le chemin du vrai Dieu. Et lorsqu'il se retrouve ensuite dans le désert du Horeb, l'Eternel lui fait comprendre qu'il n'est ni dans le vent violent (il n'est pas dans la violence !), ni dans dans le tremblement de terre (où l'on veut tout renverser), ni dans le feu ("Je brûle d'indignation", disait Elie, (1/R 19/10).
Mais où donc se trouvait l'Eternel ? "Je ne suis ni dans la tempête, ni dans le tonnerre, mais dans la voix d'un doux silence."(traduction du Rabbin Philippe Haddad, sans doute plus proche de la langue originale que la formule plus habituelle : "dans une brise légère").
Les traductions sont très inspirantes ! Ici, l'on parle du "bruissement d'un souffle ténu" ; là, plus littéralement encore, du "son d'une poussière de silence", autant dire, d'une douceur suprême. On est bien loin ici du bruit et de la fureur !
Cet épisode constitue un moment charnière dans les Ecritures : la fin de la violence, au profit d'une autre façon de vouloir faire progresser la croyance au Dieu vivant. Ce même signe, d'ailleurs, sera donné à un autre prophète, Zacharie (4/6) : "Ni par la force, ni par les armes, mais par Mon souffle."
En d'autres termes, Dieu refuse dorénavant, et de manière irréversible, que les hommes de foi, fussent-ils prophètes, imposent son nom, sa reconnaissance, son culte par la voix des armes.
En fait, si la Bible ne condamne pas la guerre dès ses premiers mots, peu à peu, elle expurge de son discours les appels gerriers pour offrir la vision d'un monde de paix à bâtir. Rappelons-nous entre autres ce qu'écrit Isaïe : "De leurs épées, ils forgeront des socs de charrue..." (Isaïe 2/4)
La Paix à tous, Shalom, Salam, partout, et en Terre sainte aussi, concrètement, aujourd'hui !
vendredi 13 mai 2016
Le Blog de l'Arche de Noé 85, n° 1.938 : La Bible prêche-t-elle la guerre ?
Publié par
Olivier Gaignet
à
10:12
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